Culture de l'Allemagne
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
La culture allemande est particulièrement riche, tant sur le plan historique que dans ses manifestations contemporaines. Patrie des musiciens, des poètes et des philosophes, l'Allemagne a influencé des domaines important de la culture occidentale, en musique et en philosophie notamment. Ancrée dans l'Europe et la culture mondialisée, elle n'en garde pas moins des traits distinctifs, qui conjuguent l'amour de la tradition et le goût pour une culture avant-gardiste, dans le théätre, l'architecture et les arts plastiques. Aujourd'hui la culture est le domaine réservé des Länder, comme le veut la Loi fondamentale. Les Länder sont donc les gardiens et les promoteurs du fédéralisme culturel en Allemagne. Cette décentralisation culturelle s'explique par l'histoire. Le Kulturkampf de Bismark en 1871 et 1878 dont le but était de réduire des particularismes pour renforcer l'unité de l'Empire[1], la conception de la culture allemande de Guillaume II à la fin du XIXe siècle comme l’expression de toute la nation allemande, a contribué à assimiler le centralisme culturel à un désir de toute-puissance [2]. Le nazisme, avec sa culture de masses et sa main-mise sur la vie artistique, a provoqué une réorientation profonde de l'organisation de la vie culturelle. L’Allemagne a ainsi renoncé à une politique culturelle nationale.
[modifier] La langue, la religion et l'histoire, à la base de l'identité allemande
Pour les Allemands, ce qui fait une nation, c'est une langue, des traditions et une histoire commune. C'est donc bien un critère culturel qui est à la base de la constitution de l'Allemagne en État-nation entre 1860 et 1871.
[modifier] Histoire et identité
Divisés entre de nombreux États pendant une grande partie de leur histoire (on parlera même de Kleinstaaterei pour le Saint Empire Romain Germanique tant le nombre d'États est grand), les Allemands n'ont formé un État-nation qu'à partir de 1871. L'unité allemande ne s'est pas faite, comme en Italie, suivant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Elle est le fait de la volonté prussienne qui l'a construite par la guerre. L’Allemagne n'a donc pas suivi le chemin des autres peuples de l’Occident qui s’engageaient au même moment sur la voie de la démocratie. Cet état de fait a donné naissance à l’idée du Sonderweg, c'est à dire de la voie particulière par rapport à l'Occident, dans la construction étatique et le processus d’unification de l’Allemagne. Le Sonderweg a aussi servi le projet d'une grande Allemagne dominant le centre de l'Europe. Ce rêve d'un grand Reich perdure jusqu'en 1945. Depuis les Allemands développent l’idée, pour paraphraser l’écrivain Thomas Mann, d’une Allemagne européenne et non plus d’une Europe allemande. C'est n'est qu'après 1945 que l'Allemagne de l'Ouest dans un premier temps, puis l'Allemagne réunie après 1990, est devenue un Etat-nation démocratique comme les autres[3]. Les horreurs du nazisme ont changé le regard des Allemands sur leur histoire et sur l'idée qu'ils se faisaient de la Nation. L'évolution du drapeau allemand en est l'illustration. Le drapeau noir, rouge et or des libéraux partisans de la souveraineté nationale est abandonné par le Reich de 1871 au profit du drapeau blanc et noir de la Prusse. Adopté par la République de Weimar, il est de nouveau abandonné par le Troisième Reich. Symbole de la démocratie en Allemagne, il redevient celui de la RFA et de la RDA puis de l'Allemagne réunie. Mais par peur d'un retour au nationalisme, les Allemands répugnent à le brandir dans les moments de liesses collectives comme les victoires sportives. L'hymne national allemand, Das Lied der Deutschen, en est une autre illustration. Les paroles de Fallersleben ont été écrites à une époque où l'Allemagne était constituée de nombreux États. Elles expriment le désir d'une Allemagne unie. Dans ce contexte, la phrase Deutschland, Deutschland über alles, über alles in der Welt doit être comprise comme un appel à l'unité allemande. Mais ce couplet est de plus en plus utilisé par les nationalistes et finit par être identifié au désir de domination du monde par les Nazis. De ce fait, en 1949, la RFA, choisit pour paroles de l'hymne national le troisième couplet de Das Lied der Deutschen:
- Union et Droit et Liberté
- pour la Patrie Allemande !
- Tendons tous vers cela
- fraternellement, avec le cœur et la main !
- Unité et Droit et Liberté
- sont les fondements du bonheur ;
Ces paroles sont beaucoup plus conformes à l'idéal démocratique de la nouvelle Allemagne.
Les Allemands conservent cependant un vif intérêt pour leur passé. Cet intérêt des Allemands pour leur histoire s'est traduit par la création du Musée de l'Histoire Allemande en 1952 dans le Zeughaus à Berlin. Il raconte l'histoire de l'Allemagne et de l'Europe de 1200 à nos jours. Le « Germanisches Nationalmuseum », le musée national germanique de Nuremberg réunit des témoignages de l’histoire, de la littérature et de l’art allemands dans le contexte de la culture européenne.
[modifier] Les données linguistiques
L'Allemand est la deuxième langue maternelle parlée en Europe après le russe, mais avant le français et l'anglais. Il est parlé principalement en Allemagne, Autriche, Liechtenstein, Luxembourg, dans deux-tiers de la Suisse, dans le Tyrol italien, dans deux petits cantons belges, et dans quelques villages du sud du Jutland du Danemark. C'est l'une des trois langues de travail de la Commission européenne, avec l'Anglais et le Français.
[modifier] Histoire de la langue allemande
Il semble que les populations de la langue germanique soient originaires du Jutland[4] et se soient peu à peu étendues vers la mer Baltique vers -750.[5] Ces populations entament ensuite des migrations qui scindent le groupe en trois entités à l'évolution linguistique divergente. Les Goths établis à l'est sur le Dniepr sont christianisés au IVe siècle par l'évêque arien Wulfila, qui à cette occasion traduit la Bible en Gotique. C'est le plus ancien document connu en langue germanique. Les peuples de langue gotique (Wisigoths, Vandales, Burgondes, Ostrogoths...) envahissent l'Empire romain au IVe et Ve siècle. Ils sont assimilés et leur langue disparaît. Au nord, une partie des Germains se fixe en Scandinavie donnant naissance au groupe linguistique scandinave[6]. À l'ouest, les Germains parlant un groupe dialectal appelé westique, entament de grandes migrations entre le IIe et le Ve siècle. Les Angles, les Saxons et les Jutes passent en Grande-Bretagne, les Francs en Gaule, les Lombards en Italie du nord. D’autres peuples de l’Elbe se fixent dans le sud de l’Allemagne et la Suisse[7]. Les Germains restés sur les territoires de l’Allemagne actuelle développent les dialectes à l’origine du haut-allemand. À partir du Xe siècle, les langues germaniques, dites de la Teuthonia[8], se propagent au-delà de l'Elbe grâce à la colonisation et aux conquêtes des chevaliers teutoniques.
Le bas-allemand (Niederdeutsch) et le haut-allemand (Hochdeutsch) ont commencé à se différencier à partir du VIe siècle. La première mention écrite d’une langue du groupe du Hochdeutsch apparaît en 788 dans la Chronique de Lorsch. La langue est alors nommée theodisca lingua, langue tudesque, et est utilisée par les personnes cultivées qui peuplent les régions de la Gaule à la Rhénanie[9]. Ce terme évolue pour devenir diutisc au XIe siècle, puis diutsch au XIIe siècle[10].
Le bas-allemand prend véritablement forme au XIIe et au XIIIe siècle avec l'essor de la ligue hanséatique qui relie sur le plan commercial les villes du nord de l'Allemagne.
Le haut-allemand est parlé au sud et domine tout le nord de l’Europe. Mais c’est seulement au XIVe siècle que commence à se former une langue commune, réunissant les différents dialectes de cette zone. Le Hochdeutsch est né de la volonté de communiquer entre les différentes chancelleries. C'est en premier lieu une langue écrite même si le latin reste la langue de référence[11].
Le haut-allemand est devenu peu à peu la langue littéraire à partir du XVIe siècle. Il doit en grande partie sa fortune à Martin Luther, le fondateur du protestantisme allemand qui a utilisé cet idiome pour traduire la Bible et la rendre accessible à tous. C’est en 1687, à l’université de Leipzig que le premier cours en allemand (Hochdeutsch) a été dispensé.
Au XVIIe et XVIIIe siècles, il pénètre en Autriche et en Suisse. Cependant, jusqu'au début du XIXe siècle, l'allemand standard est presque seulement une langue écrite. Il n'est enseigné dans les universités qu’à partir du XIXe siècle. En 1830, l’allemand standard se généralise grâce à l'obligation scolaire mise en œuvre dans certains États. Il devient la langue officielle de l'Empire allemand en 1871. En 1876, l’Allemand devient la seule langue administrative dans les régions orientales et il devient obligatoire à l’école primaire dans le courant des années 1870 et 1880.[12]Son orthographe est fixée en 1901 dans un dictionnaire officiel pour l’orthographe allemande. Elle a été l'objet de réformes récentes[13].
[modifier] Une grande homogénéité linguistique
L’Allemand est une langue du groupe germanique de même que le néerlandais, l'anglais ou le suédois. Le groupe germanique appartient à la famille des langues indo-européennes. 92 % de la population a l'allemand comme langue maternelle ce qui indique une très grande homogénéité linguistique. 8 % de locuteurs parlent une autre langue : le danois, le frison, le sorabe, le polonais, les langues de deux groupes tsiganes, les Sinti et les Roms allemands. Il s'agit d'une estimation car il n'existe pas en Allemagne de recensement basé sur les données linguistiques. Les immigrés ont contribué à l'élargissement du champ linguistique. Turc, arabe, grec, italien ... sont des langues aussi présentes sur le territoire allemand[14].
L'allemand standard (Hochsprache), n'est pas la langue vernaculaire de tous les germanophones. En effet, plusieurs millions d’Allemands parlent, dans leur vie quotidienne, l'un des nombreux dialectes allemands. On peut citer le Moselfränkisch, le Rheinfränkisch et le Thüringisch par exemple. En fait, les dialectes allemands se divisent en deux grands groupes : le bas-allemand(Niederdeutsch) et le haut-allemand (Hochdeutsch)[14]. En 1980, on estimait qu'environ 50 % des Allemands utilisaient dans leur vie quotidienne un des dialectes sans jamais l'écrire. De plus, la prononciation réelle de l'allemand standard change suivant les régions.
Les lois fédérales reconnaissent quatre minorités nationales, les Danois, les Frisons, les Sorabes et les Tsiganes. Les Polonais ont été « oubliés ». Les quatre communautés reconnues ont fondé en 2004 un Conseil des minorités doté d’une convention commune pour promouvoir leurs intérêts devant le gouvernement fédéral. La langue sorabe, une langue slave, est parlée par quelque 100 000 locuteurs près des frontières de la Pologne et de la République tchèque dans la petite région de Lusace. Les Sorabes ou Sorbes forment la minorité nationale reconnue la plus importante. Ils ont réussi à maintenir leur culture et leur langue malgré les tentatives de germanisation dans le passé. Tous parlent aussi l’allemand, le taux de bilinguisme étant près de 100 %[14].
Environ 241 000 citoyens allemands parlent le polonais principalement dans les Länder de Brandebourg et de la Saxe. Bien qu'étant depuis fort longtemps installés dans ces Länder, ils sont considérés comme une « minorité immigrante »[14].
[modifier] Les religions
En Allemagne, la religion est un symbole d’identité collective, un signe d’appartenance familiale et régionale, un critère d’affirmation et de distinction[15]
[modifier] L'organisation de la vie religieuse
Fixée en 1648, lors des traités de Westphalie, la carte des religions est depuis cette date d’une remarquable stabilité. Elle oppose une Allemagne du nord-est protestante à une Allemagne du sud-ouest majoritairement catholique tandis qu'à l’ouest les religions coexistent[16]. Les deux tiers de la population allemande sont de confession chrétienne. 31,4 % sont catholiques, 30,8 % appartiennent à l'Église évangélique en Allemagne, et 2,1 % appartiennent à d'autres communautés chrétiennes[17]. Le tiers restant n'a aucune religion déclarée ou fait partie d'une communauté religieuse non chrétienne, comme l'Islam ou le Judaïsme. La liberté de croyance, de conscience est garantie par la Loi fondamentale. Il n'y a donc pas d'Église nationale en Allemagne, ni de contrôle des Églises par l'État. Les relations entre l'État et les Églises sont basées sur un partenariat régi non seulement par la Constitution, mais aussi par des concordats et des contrats. L'État participe au financement de certains établissements placés sous la tutelle des Églises, par exemple des jardins d'enfants et des écoles. Les Églises ont le droit de prélever des impôts auprès de leurs membres. L'État se charge généralement de les encaisser mais facture aux Églises les frais de leur recouvrement. Le clergé est formé en majeure partie dans les universités publiques. Les Églises disposent cependant d'un droit de regard pour la désignation des professeurs de théologie[18]. La Constitution allemande prévoit des cours de religion à l'école pour les élèves catholiques, protestants, orthodoxes ou juifs. Pour l'instant les musulmans n'ont pas encore obtenu ce droit[19].
[modifier] Les communautés chrétiennes
En Allemagne, l'Église catholique est organisée en sept archevêchés et vingt évêchés. Sa grande fierté est l'élection le 19 avril 2005, d'un Allemand à la tête de l'Église catholique. Le pape actuel, Benoît XVI, né Joseph Alois Ratzinger en 1927, est, en effet, un bavarois[18]. l'Église allemande est actuellement traversée par des débats contradictoires ente les conservateurs, dont le pape actuel a longtemps été le chef de file, et les libéraux qui ont porté à la tête de l'épiscopat un des leurs le 1er février 2008. Les débats actuels portent sur le célibat des prêtres, les relations avec les protestants et même l'évolution actuelle de la société allemande[20].
L'Église évangélique en Allemagne, EKD, Evangelische Kirche in Deutschland, est un regroupement de 24 églises régionales luthériennes, réformées et unifiées qui disposent d'une large autonomie. À sa tête se trouve le Synode et le Conseil de l'EKD. Il existe une étroite coopération avec l'Église catholique. Dans l'ancienne RDA, l'Église protestante a joué un rôle capital dans la contestation du régime communiste et sa chute en 1989. En effet, elle a accueilli en son sein non seulement des fidèles mais aussi des activistes et d’autres gens, dégoûtés par le régime communiste et qui ont engagé ce qui a été appelé la révolution pacifique. Les prières pour la paix à Saint-Nikolai, à Leipzig, ont été le germe des manifestations du lundi 25 septembre 1989. Cependant l’Allemagne de l’Est a été profondément sécularisée depuis 1990. La majorité de sa population se caractérise par sa non affiliation, son indifférence religieuse et surtout son athéisme[21]. La sécularisation touche aussi certaines villes de l'Ouest. Ainsi à Hambourg, une ville traditionnellement luthérienne, la majorité de la population est sans confession.[22]
Les communautés religieuses, qu'elles soient catholiques ou protestantes, jouent un grand rôle dans le monde social et caritatif.
[modifier] Le judaïsme allemand
Le génocide juif perpétré par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale a ramené le nombre d'Allemands de confession juive d'environ 530 000 à quelques milliers. Aujourd'hui, environ 105 000 Juifs vivent en Allemagne en tant que membres de communautés juives. Il y aurait aussi entre 40 000 et 80 000 Juifs qui ne sont pas membres des communautés. Une partie d'entre eux a émigré de l'ancienne Union soviétique pour venir en Allemagne. Les plus importantes communautés juives se trouvent à Berlin tout d'abord, puis à Munich et Francfort-sur-le-Main[18]. Les communautés juives de l'ex-Allemagne de l'Est de Dresde et Leipzig, peuvent de nouveau développer une vie communautaire active. À Leipzig la communauté juive est passée de 40 membres en 1989, à 1 200 membres en 2007[23]. Aujourd’hui la plupart des membres sont des migrants. L'Allemagne est le seul pays d'Europe où le nombre de juifs augmente, alors qu'il diminue partout ailleurs[24].
Le Conseil central des Juifs en Allemagne coordonne la vie des différentes communautés juives installées sur le sol allemand. Il reçoit une aide de l'État de trois millions d'euros par an pour préserver et entretenir l'héritage culturel germano-juif, pour réorganiser une communauté juive et pour faciliter son travail d'intégration et de politique sociale. Symbole du renouveau du judaïsme allemand, la plus grande synagogue d'Allemagne a rouvert ses portes, vendredi 31 août 2007 à Berlin, après plus de trois années de travaux de restauration[25].
En raison de sa responsabilité historique particulière[26], l'État finance particulièrement la communauté juive. Il gère aussi les cimetières des communautés juives allemandes disparues. Parmi les missions du Conseil central des Juifs en Allemagne, on trouve donc tout naturellement la promotion de la tolérance et de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme[18].
[modifier] Les communautés musulmanes
On compte en Allemagne quelque 3,3 millions de musulmans originaires de 41 nations. La plupart sont des immigrés ou des enfants d'immigrés venus en Allemagne après 1960. Le groupe le plus important est constitué par les musulmans turcs, la principale communauté d'origine étrangère vivant sur le sol allemand. Ils sont suivis des musulmans de l'ancienne Yougoslavie.
Leur présence a entrainé la naissance d'un grand nombre d'organisations musulmanes. Elles gèrent des mosquées et s'occupent des intérêts religieux de leurs membres. Cependant seule une minorité est organisée en associations et fédérations[18]. Les quatre principales organisations musulmanes sont le conseil de l'Islam (Islamrat), le conseil central des musulmans (ZMD), l'union turque islamique des affaires théologiques (Ditib) et l'association des centres culturels islamiques (VIKZ). Elles rassemblent 2 000 mosquées sur un total de 2 900. Elles se sont regroupées au sein d'un conseil de coordination (KRM) en avril 2007[19]. Cependant le nombre de pratiquants est très faible. Le taux de participation à la prière du vendredi ne dépasserait pas les 8,25 %. Pourtant 74 % des musulmans disent se sentir liés à leur foi.[27]
Ces dernières années, la construction de mosquées a fortement augmenté. À côté de 2 300 salles de prière installées dans des locaux aménagés, il y avait en 2002, 77 mosquées classiques alors qu'il n'y en avait que 26 en 1996. 123 nouvelles mosquées seraient en construction ou à l'étude.[27]
Dans un souci d'intégration, le gouvernement fédéral encourage le dialogue inter-religieux, soutient les organisations islamiques favorables au dialogue et intègre celles-ci dans sa politique de lutte contre contre la violence et la xénophobie[18].
[modifier] Les différentes formes d'art
[modifier] L'architecture
Le patrimoine architectural allemand est extrêmement important. L’UNESCO a déclaré patrimoine culturel mondial trente lieux d’Allemagne dont la cathédrale d'Aix-la-Chapelle, la Résidence de Würzburg et le Weimar classique. L'Allemagne a été pénétrée au cours de son histoire par différentes formes d'art adaptées aux goûts régionaux.
[modifier] Histoire de l'architecture allemande
Dès l'époque carolingienne, sous l'impulsion de l'empereur et des prélats, l'Allemagne se dote de nombreux édifices religieux dont bien peu subsistent. On peut citer la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle dont le plan centré est hérité de l'Antiquité. L’autre innovation spécifique de la période carolingienne est le massif occidental ou Westwerk. C’est un corps de bâtiment quasi autonome par rapport à la nef et situé à l’ouest de l’église. Il est constitué d’une tour massive à plusieurs étages, souvent encadrée de deux tourelles d’escalier. Le rez-de-chaussée comprend un porche d’entrée voûté abritant des reliques. Le premier étage, qui fait office de chapelle, constitue une tribune ouverte sur la nef par des baies[28]. L'exemple le plus célèbre est l'abbatiale de Corvey. La restauration de l'autorité impériale au Xe siècle s'accompagne d'un renouveau de l'architecture religieuse. De vastes églises à charpentes en bois aux proportions harmonieuses sont construites, ainsi que Saint Michel d'Hildesheim et Saint-Cyriaque de Gernrode.
À partir du XIe siècle, le style roman rhénan se développe. Il se caractérise par l'existence de trois absides formant un trèfle comme dans l'église Sainte-Marie du Capitole à Cologne. La cathédrale de Spire est le premier édifice religieux allemand entièrement voûté. Il est suivi par les construction de Cathédrale Saint-Martin de Mayence et de Cathédrale Saint-Pierre de Worms. Elles possèdent un double chœur sans déambulatoire. À l'extérieur, les tours se multiplient. Les églises de Limbourg, d'Andernach, la cathédrale de Naumburg marquent le passage entre l'art roman et l'art gothique. elles ont en effet une esthétique encore romane mais des structures gothiques[29].
L'art gothique ne se répand véritablement en Allemagne qu'au milieu du XIIIe siècle. La cathédrale de Cologne est un des chefs-d'œuvre du gothique allemand avec ses deux hautes nefs et ses deux tours de façade à la mode française. L'originalité allemande apparait dans l'utilisation de la brique, principalement au nord du pays (Église Sainte-Marie de Lübeck, cathédrale de Schwerin). L'adoption des églises-halles (Hallenkirche), inspirées de l'architecture cistercienne, est une autre caractéristique du gothique allemand. Les nefs latérales sont élevées au même niveau que la nef centrale et ne sont séparées de celle-là que par des piliers comme à Sainte-Élisabeth de Marbourg. Entre le XIVe siècle et le XVIe siècle, dans ce qu'on a appelé le gothique tardif, les plus célèbres exemples sont la cathédrale de Freiberg et l'église Sainte-Anne d'Annaberg-Buchholz. Aux XIVe et Xve siècle, les marchands bâtissent des hôtels de ville, des maisons à pignon et à colombages à Ratisbonne, Rothenburg, Goslar[30]...
À la Renaissance, l'Allemagne du Sud est fortement influencée par l'Italie alors que l'Allemagne du Nord est influencée par la Flandre. Ainsi la vieille ville de Görlitz, les châteaux de Güstrow et d'Heidelberg en sont les puissants témoignages. L'art baroque est introduit après la guerre de Trente ans principalement dans l'Allemagne du Sud catholique[31]. Les maitre de l'art baroque germanique sont Johann Michael Fischer (Zwiefalten, Ottobeuren), les frères Asam et Dominikus Zimmermann (Steinhausen, Wies). En Franconie, Balthasar Neumann réalise l'église des Quatorze-Saints près de Bamberg. En Saxe, Matthäus Daniel Pöppelmann construit le palais Zwinger à Dresde, chef-d'œuvre du baroque allemand d'inspiration italienne. Le château de Sans-Souci à Potsdam est le témoin du raffinement de l'art rococo au cœur de l'austère Prusse.
À partir de 1750, les fouilles de Pompéi remettent à l'honneur l'art gréco-romain. De plus l'art français est à la mode. De nombreux architectes français dessinent des palais pour les princes allemands dans le style néoclassique. L'architecte allemand Carl Gotthard Langhans construit quant à lui la porte de Brandebourg et le théâtre de Charlottenburg à Berlin[32]. Les constructions montrent le soucis d'une élégance discrète et d'une plus grande rationalité. La décoration intérieure est plus sobre.
À partir de 1850, les architectes E. Ludwig et A. Koch revendiquent une forme d'art plus adaptée à leur temps. L'architecture du XIXe est marquée par la diversité des styles. Karl Friedrich Schinkel est au début du XIXe siècle le principal représentant du classicisme romantique. Il utilise des éléments antiques, comme de longues colonnades, en les épurant et a comme souci de relier ses constructions à leur environnement. Mais dès 1830, le néoclassicisme s'efface devant le néogothique, sauf à Munich. Le gothique devient le symbole de la vieille Allemagne à l'heure où les mouvements pour l'Unité allemande s'illustrent. En même temps, se développe dans les intérieurs bourgeois le goût pour le style Biedermeier, prônant élégance, sobriété et fonctionnalité dans la décoration intérieure et l'ameublement. Il correspond au style français Louis-Philippe. À la fin du XIXe siècle, l'art nouveau ou Jungendstil qui entend s'affranchir des styles du passé connait une grande vogue en Allemagne. La notion d'esthétique industrielle est mise en avant par Ludwig Mies van der Rohe et Walter Gropius[33]. Elle influence tout le XXe siècle.
[modifier] L'architecture contemporaine
Au début du XXe siècle, l'Allemagne exporte son architecture révolutionnaire, la nouvelle architecture des années 1920, la nouvelle objectivité, le fonctionnalisme. Des enseignants et architectes du Bauhaus comme Ludwig Mies van der Rohe et Walter Gropius, Bruno Taut et Erich Mendelsohn influencent de façon décisive le style international symbiose d'art architectural, de technique et de fonctionnalité[2], qui conquiert le monde en passant par les États-Unis.[34].
Après 1945, l'urgence est de reconstruire une Allemagne dévastée par la guerre. Des millions de gens ont un besoin urgent de logements. La qualité architecturale est alors souvent négligée ; la fonctionnalité, les critères économiques sont privilégiés aux dépens de la qualité de l'habitat. Cette triste architecture est encore très présente sur le territoire allemand. À partir des années 1960, on parle de « l'environnement inhospitalier » pour cette architecture anonyme. Ce n'est que vers le milieu des années 70 que la rénovation urbaine devient une priorité politique et sociale.
Après la réunification de 1990, le gouvernement fédéral veut refaire de Berlin une capitale et une véritable métropole internationale. Norman Foster transforme l’ancien Reichstag en nouveau parlement. Des architectes de renommée internationale comme Renzo Piano, Richard Rogers, Daniel Libeskind, Rafael Moneo, Helmut Jahn transforment la capitale avec leurs constructions qui donnent une dimension internationale et résolument moderniste à la ville. La nouvelle Chancellerie construite par Axel Schultes et Charlotte Frank marque le retour de la nouvelle architecture allemande sur la scène internationale[34]. À Hambourg et Düsseldorf, les vieux ports sont transformés. Des musées aux formes surprenantes apportent des notes novatrices dans les villes : la Pinacothèque d’art moderne de Stephan Braunfels à Munich, le musée MARTA de Frank Gehry à Herford, la Langen Foundation de Tadao Ando près de Neuss et enfin le Musée d’arts plastiques de Leipzig conçu par le bureau berlinois Hufnagel Pütz Rafaelian[2].
Loin des réalisations prestigieuses, l’Allemagne est à la pointe d’un aspect de l’architecture contemporaine fondamentale : la construction écologique avec l’utilisation des énergies solaires et d’autres sources d'énergie renouvelables. L'utilisation du bois contribue à une architecture respectueuse du climat et de l’environnement. Dans ce domaine, l'architecte Frei Otto est réputé pour ses constructions de toits suspendus souples. Le génie civil allemand est actuellement leader dans ce domaine porteur. [34]. Il existe aussi en Allemagne des exemples d'architecture moderne et novatrice néanmoins conçue pour répondre aux besoins de l'homme[2].
[modifier] Les arts plastiques
[modifier] La sculpture
Au XVe siècle, l'école allemande est très réputée. La sculpture sur bois devient un moyen d'expression très recherché par les artistes germaniques : Jörg Syrlin l'Ancien et fils à Ulm, Gregor Erhart à Augsbourg, Veit Stoss à Nuremberg qui excelle dans le travail du bois. Tilman Riemenschneider dirige un atelier de sculpture où il exécute de nombreux retables célèbres pour leur expression intense pleine de gravité comme le retable de la Vierge de la chapelle de Creglingen [35]. Si aucun sculpteur d'importance n'émerge au XVIe siècle pendant la Renaissance, les XVIIe et XVIIIe siècle sont riches en sculpteurs baroques. On peut citer Andreas Schlüter dont les œuvres pleines de vigueur ornent les monuments de Berlin et Balthasar Permoser qui fait triompher l'exubérance baroque à Dresde[36].
La sculpture de la première partie du XXe siècle est influencée par le surréalisme, le cubisme et l'expressionnisme. Mais le réalisme, mis en valeur pendant la période nazie, met fin à toutes ses recherches expérimentales. Des sculpteurs aussi importants qu'Ernst Barlach (1870-1938) et Ewald Mataré (1887-1965) sont persécutés. Leur travail est qualifié par les nazis d’"art dégénéré". Leur représentation de l’être humain reste figurative, fidèle à l’apparence humaine, en quête de rondeurs et de masse[37]. L’art délaisse la sculpture pleine, en ronde bosse, remplacée par la sculpture spatiale légère, linéaire, pleine d'équilibre et de légèreté. La sculpture est considérée comme un aménagement de l’espace.
À la fin des années 1950 et au début des années 1960, Düsseldorf en Rhénanie devient un centre artistique de renommée internationale, aussi important que Paris, New York ou Milan. Norbert Kricke (1922-1984) construit ses sculptures en utilisant le mouvement de fils métalliques, leurs plis et leurs courbures. Ce ne sont ni la forme ni la masse qui l’intéressent mais le mouvement et l’espace. Le bronze et la pierre sont remplacés par le métal, le verre, le latex et la fibre de verre. Ainsi, Eva Hesse (1936-1970), artiste de Hambourg, se fait connaître avec des sculptures spatiales où elle utilise du latex et de la fibre de verre, matériaux nouveaux et inhabituels. Joseph Beuys (1921 - 1986), originaire de Düsseldorf, est mondialement connu. Il développe dans ses sculptures la théorie de la "sculpture sociale", très en vogue dans les années 1970 et 1980. L’art est considéré comme un processus auquel chacun peut participer sans devoir respecter des principes de création fixes. Joseph Beuys travaille des objets et des installations avec des matériaux comme le feutre et la graisse animale[37]. La sculpture monumentale est, elle aussi, caractéristique des années 1970 et 1980 avec ses corps colossaux considérés comme une provocation vis-à-vis de l’architecture des grandes villes. Cette tendance est illustrée en particulier par Brigitte Matschinsky-Denninghoff ou Hans Kock qui créent des sculptures de formes libres et abstraites rivalisant avec l’architecture contemporaine.
Depuis les années 1990, le style des sculptures s'est diversifié. S'inspirant aussi bien de sculpture traditionnelle que de sculpture spatiale, il pétille d’ironie et de finesse. Thomas Schütte, Stephan Balkenhol et Bogomir Ecker sont les représentants les plus connus de cette nouvelle génération. Ils bénéficient d'une reconnaissance internationale et exposent régulièrement à la Documenta. Parmi les représentants de la nouvelle sculpture allemande, il faut aussi citer Franka Hörnschemeyer. Elle a conçu, pour le parlement de Berlin, une construction spatiale en grillage, semblable à un labyrinthe de haies et qui offre au spectateur de nombreuses perspectives ainsi qu'un spectre linéaire de formes.
Sur le marché de l’art, la sculpture a un riche avenir. La demande en œuvres augmente, aussi bien pour la période allemande de l’après-guerre que pour l’art contemporain. Elle reflète la grande estime dont jouit la sculpture allemande sur la scène artistique internationale[37].
[modifier] La peinture
Au XVe siècle les artistes allemands restent encore fidèle à la tradition du gothique tardif. Stephan Lochner, chef de file de l'école de Cologne, est connu pour son raffinement esthétique, la douceurs de ses visages et de ses couleurs[38].
À la fin du XIVe siècle, la fusion des arts italiens et du nord de l'Europe a conduit au développement du style Gothique international. Ce style a donné naissance à la Renaissance italienne et à la Renaissance nordique. En Allemagne, des artistes comme Albrecht Altdorfer, Matthias Grünewald ou Lucas Cranach l'Ancien conservent un lien avec la tradition gothique[39]. Lucas Cranach est aussi très influencé par la Réforme ; Bourgmestre de Wittenberg, il protège Luther dont il illustre les oeuvres par ses gravures. Il peint aussi pour l'électeur de Saxe, Frédéric III de Saxe dit le Sage, des sujets mythologiques d’un érotisme maniériste. Mathis Gothart Nithart dit Grünewald, célèbre pour le fameux polyptyque du couvent-hôpital d’Issenheim se caractérise par l'intensité du graphisme et l’éclat de la matière colorée donnant naissance à un style irréaliste. Albrecht Dürer, Hans Holbein le Jeune et Hans Baldung sont très influencés par la Renaissance italienne[39]. Albrecht Dürer (1471–1528) est le peintre emblématique de la Renaissance en pays allemand. Artiste de génie, c'est surtout son travail de gravure sur bois qui l'a immortalisé[2]. Dürer ne reflète pas dans son œuvre les troubles de l’époque. Il représente l’exception humaniste de sa génération.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'influence italienne reste très sensible. Les cours princières accueillent d'ailleurs de nombreux artistes italiens et français. Cependant certains peintres allemands marquent la période : Adam Elsheimer qui peint des paysages et des sujets bibliques, Antoine Pesne, peintre français émigré en Prusse et portraitiste de Frédéric II.
Le XIXe siècle commence avec le développement du style Biedermeier qui exalte les valeurs bourgeoises. Le romantisme est la seconde période de l'histoire de l'art qui permet à la peinture allemande de se distinguer. La peinture romantique puise ses sources dans l'idée d'une nature issue d'une manifestation divine. Elle procure une théophanie, une révélation métaphysique mais sans connotation religieuse précise. Le paysage est montré comme un lieu de méditation qui incite le spectateur au recueillement. Le peintre ouvre une fenêtre sur l’espace infini. Cela lui permet de capter l’atmosphère envoûtante d’un lever de lune ou d’un coucher de soleil.
Philipp Otto Runge veut : « retenir les esprits qui flottent dans l’espace à l’heure où le soleil se couche ». Il s'illustre par des tableaux mystiques et allégoriques. Le plus grand peintre romantique allemand est Caspar David Friedrich. Ses paysages oscillent entre un subtil sentiment mystique et une impression de mélancolie, de solitude, voire d'aliénation[40]. Le Mouvement nazaréen, groupe d'artistes qui tentent de retrouver le style et l'esprit de l'art religieux médiéval, est une autre facette du romantisme allemand. Les principaux représentants de celui-ci sont Johann Friedrich Overbeck[41] et Franz Pforr. Dans la grande tradition romantique, ils entreprennent un long voyage en Italie. Bien que romantiques, ils affirment pourtant un style archaïsant. Ils manifestent un élan religieux.
Certains peintres ne restent pas en dehors des évènements politiques qui secouent le monde germanique au XIXe siècle. Alfred Rethel (1816-1859) évoque les évènements de la révolution de 1848 dans une série de gravures en bois Auch ein Totentanz. L'artiste représente la révolution comme une sorte de danse de la Mort, comme les artistes d’autrefois représentaient la peste d'où il ne sort qu'un vainqueur : la mort. Son oeuvre a une grande répercussion à l'étranger comme en Allemagne. Hans Thoma (1839-1424) est influencé par le réalisme de Gustave Courbet. Il est surtout connu pour ses paysages et comme illustrateur[42].
La société allemande bismarckienne commence à se déliter au début des années 1900. Des artistes multiplient les expériences pour l'adoption d'un nouveau langage visant à rompre avec l'académisme et l'ordre établi[43].
L'expressionnisme est un courant majeur du XXe siècle. Il est à l'origine de nombreux groupes comme le fauvisme, le cubisme ou le futurisme. Ce mouvement né à Vienne s'étend rapidement dans les milieux artistiques allemands à partir de 1905. En Allemagne, ce mouvement, particulièrement sombre et tourmenté, domine toute l’activité culturelle jusqu'à l'arrivée au pouvoir du nazisme. Certains artistes présentent un programme idéologique et moral dans l’intention d’établir des passerelles entre les générations, les époques et les arts. C'est le cas du groupe Die Brücke à Dresde avec Ernst Ludwig Kirchner, Otto Mueller, Emil Nolde, Max Pechstein entre 1905 et 1911. Ils se tournent vers la représentation cinglante et caricaturale des corps. Ludwig Meidner est l'auteur, à partir de 1910 d'apocalyptiques visions de guerre et de destruction[43]. À Munich, en 1911-1912, Franz Marc, Wassily Kandinsky russe ayant vécu en Bavière de 1896 à 1914, August Macke et d'autres artistes regroupent leurs expériences d'avant-garde dans les expositions Der Blaue Reiter où sont présents d'autres artistes européens. C’est dans ce contexte particulièrement fécond que naît l’abstraction. Les expressionnistes d’après-guerre forment le groupe de la Nouvelle Objectivité, Neue Sachlichkeit. Très pessimistes, ils témoignent fortement des mutations de la société. Ils constituent une nouvelle modalité d’expression libre et engagée. Le cinéma allemand des années 20 est marqué par ce type d’esthétique aux effets extrêmes et aux thèmes catastrophistes.
On peut citer Max Beckmann, George Grosz et surtout Otto Dix. Les peintres de la Nouvelle Objectivité utilisent les acquis des avant-gardes pour une peinture figurale violente. Leur caricature grotesque exprime le désarroi et révèle le drame de la condition humaine. Hitler juge cet art dangereux et inadapté à la société idéale qu'il entend mettre en place. L'expressionnisme devient le miroir de l'art dégénéré après 1933 et cesse d'exister[43]. De la fin de la guerre à la réunification en 1989, il existe en RFA un art dit de l’ouest et en RDA un art dit de l’est. Les artistes de la RFA se lancent à corps perdu dans l'art abstrait. Les œuvres de Willi Baumeister, d'Ernst Wilhelm Nay, d'Emil Schumacher ou encore de Fritz Winter suscitent des débats passionnés, le public étant désarçonné par cette forme de peinture. en RDA, le réalisme socialiste est l'art officiel. Il s'agit d'une peinture figurative. Les artistes est-allemands comme Walter Libuda ou Volker Stelzmann travaillent sur le passé allemand des deux guerres mondiales. Certains peintres ouest-allemands Georg Baselitz, Jörg Immendorff, Markus Lüpertz et Anselm Kiefer travaillent aussi sur ce thème, souvent de manière provocatrice. Wolf Vostell est le premier artiste qui se réfère dans ses installations à l'histoire du IIIe Reich, nommant Auschwitz et Treblinka, et ce dès la fin des années 1950. Son oeuvre est un détournement constant des imageries publiques, interventions à partir de l'actualité. Il réalise des Happenings, vidéos, installations, travaux sur papier ou sur toile[44]. A.R. Penck passé de la RDA à la RFA en 1980, s'attache à des séries sur le thème de la peinture primitive[45].
Dans les années 1960, tout devient possible dans le domaine de l'art, même l'abandon de l'image. C'est ainsi qu'en 1968, Sigmar Polke peint simplement en noir le coin d’une toile blanche et écrit en légende : Höhere Wesen befahlen : rechte obere Ecke schwarz malen!, ce qui signifie: « Ordre d'êtres supérieurs : peindre en noir le coin en haut à droite ». On peut interpréter cette toile de la manière suivante : l’art moderne, l’abstraction sont dépassés. Gerhard Richter utilise quant à lui des photographies comme base de travail. Une fois peintes, elles ressemblent à des motifs noirs et blancs flous. Richter s'interroge ainsi sur les possibilités de la peinture à représenter la réalité.
Durant les années 1980, le marché de l'art explose. La cote de certains artistes comme Rainer Fetting ou Salomé, figures de proue du mouvement "nouveaux fauves", explose avant de retomber avec le krach boursier. Depuis les années 1990, des artistes travaillant au pinceau ou à la bombe aérosol comme Katharina Grosse, Jonathan Meese ou Neo Rauch jouent un rôle singulier et ont émergé sur la scène internationale[46].
[modifier] La littérature et la philosophie
[modifier] La littérature
L'histoire de la littérature est très riche. Les écrivains qui ont marqué l'histoire de cet art sont très nombreux. Le chant de Hildebrand datant de 820 est considéré comme une oeuvre fondatrice de la littérature en langue allemande. Seuls 68 vers subsistent encore aujourd'hui. La seconde grande oeuvre que le Moyen-Age a légué est l'épopée héroïque et mythologique des Nibelungen, datant du XIIe siècle. Le représentant du roman courtois est Wolfram von Eschenbach qui au début du XIIIe siècle écrit Perceval. La figure incontournable du XIVe siècle est Maître Eckhart qui s'illustre dans la littérature mystique.
Au XVIe siècle, la nef de fous de Sébastien Brandt s'impose comme un chef d'oeuvre de la satire. C'est aussi l'époque des maitres chanteurs dont les poésies et les chansons sont très populaires. le plus connu est certainement Hans Sachs dont Richard Wagner a fait un personnage central de son opéra Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg, utilisant même la mélodie de son chant Le Rossignol de Wittenburg (1523). À la fin du XVIe siècle, l'éditeur Johan Spies publie Le Livre de Faust. Il dresse le portrait profond et saisissant d'un homme dominé par la soif du savoir et s'éloignant de Dieu.
La littérature du XVIIe est fortement marquée par les ravages de la guerre de Trente ans. Les Aventures de Simplicius Simplicissimus de Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen, roman picaresque, raconte l'histoire d'un héros à travers les affres de la guerre. Il finit par choisir une vie de retraite et de méditation[47]. Le XVIIIe siècle est dans toute l'Europe le Siècle des Lumières, Aufklärung en Allemand plud connu pour ses philosophes que pour ses écrivains.
Par réaction à la sécheresse de l'Aufklärung, Sturm und Drang, tempête et élan, est un mouvement littéraire contestataire de la deuxième moitié du XVIIIe siècle qui tente de réhabiliter l’irrationnel, la passion, le merveilleux. Il est nommé ainsi d'après une pièce de Friedrich Maximilian Klinger. Le noyau de ce mouvement est une jeunesse qui se révolte contre la structure de la société dominée par la noblesse et la bourgeoisie et contre les principes moraux bourgeois qui y règnent. Les héros des pièces et romans de ce mouvement essayent de rompre les conventions et les représentations morales. Ils créent leurs propres règles basées sur la justice et la liberté. Les figures emblématiques de ce mouvement sont Johann Wolfgang von Goethe, à la fois écrivain, auteur dramatique et savant, et Friedrich von Schiller. On peut noter aussi Jakob Michael Reinhold Lenz ainsi que d'autres auteurs réunis à Göttingen. Pour les Allemands, Goethe est l'image du génie universel, et un classique de la littérature. Il ne tarde pas à se tourner vers la tradition de l'humanisme classique. Il est l'auteur d'une oeuvre abondante. Ses deux versions de Faust, en 1806 et 1822, sont les apogées de son oeuvre. Etabli à Weimar à partir de 1775, Goethe est rejoint par d'autres écrivains, Johann Gottfried von Herder, Christoph Martin Wieland et Friedrich von Schiller, le courant du Classicisme de Weimar. A la charnière entre le classissisme de Weimar et le romantisme, il faut citer deux auteurs, Friedrich Hölderlin auteur tragique et lyrique, passionné de la Grèce ancienne et Johann Paul Friedrich Richter, connu sous les pseudonyme de Jean Paul à l'imagination créatrice.
Le XIXe siècle est celui du Romantisme, mouvement du moi en quête d'infini sous toute ses formes qui touchent presque toutes les formes d'art.Les principaux centres en sont Iéna, Heidelberg et Berlin. Les frères Schlegel (August et Friedrich) théorisent le mouvement. Novalis en donne la première expression poétique tout en continuant à le théoriser[48]. Le romantisme manieste une fort intérêt pour la cultutr populaire et se replonge dans les légendes germaniques. Les contes des frères Grimm et d'Hoffmann en sont les précieux témoignages.
Les courants littéraires qui succèdent au romantisme, portent une plus grande attention au réel. Heinrich Heine d'abord romantique porte un regard ironique et mordant sur son temps. le courant réaliste comprend dans la seconde moitié de XIXe siècle de nombreux représentants. Les plus connus sont Gottfried Keller, Theodor Fontane et Adalbert Stifter. Gerhart Hauptmann s'illustre dans le drame social.
Thomas Mann (1875–1955), prix Nobel de littérature, est considéré comme un maître du roman et de la nouvelle. Ses oeuvres se font l'écho du nietzschéisme. Le début du XXe siècle voit aussi l'éclosion de grands poètes comme Stefan George publie des poèmes proches du symbolisme français[49]. La littérature allemande, très riche et reconnue pendant la République de Weimar est décimée par l'arrivée du nazisme. Des écrivains à la renommée internationale comme Walter Benjamin, Lion Feuchtwanger, Alfred Döblin, Thomas. La seconde guerre mondiale, le groupe 47 est fondé avec comme objectif de redonner à l'Allemagne sa place dans la littérature mondiale. A la fois forum de lecture, lieu de débat et de critique littéraire, il exerce une influence majeure en Allemagne jusqu'en 1967. Parmi ses membres on trouve Paul Celan, Heinrich Böll, Peter Weiss[50]...
Günter Grass, prix Nobel de littérature, introduit l’histoire de l'Allemagne nazie en littérature. Son livre le plus connu est Le tambour. Il est le chef de file d'une génération en quête de réponses à ses interrogations morales. Hans Magnus Enzensberger, Siegfried Lenz et Christa Wolf font partie de la même mouvance. Une nouvelle génération d'écrivains revient à la tradition du récit. Sten Nadolny, Uwe Timm, F. C. Delius, Brigitte Kronauer et Ralf Roth, qui ont débuté dans les années 1980, en sont les représentants les plus emblématiques même s'ils sont peu connus en France. La littérature actuelle décrit les réalités d’aujourd’hui. Le regard est impitoyable.[2].
[modifier] La philosophie
La philosophie allemande a exercé une influence considérable dans le monde occidental. Au XIIe siècle, Albert le Grand introduit dans les universités d’Europe les sciences grecques et arabes. Au XVIIe siècle, Gottfried Wilhelm von Leibniz, à la fois mathématicien et philosophe, déclare que Dieu, qui est la perfection, ne peut avoir créé un monde défectueux. Il influence les philosophes de l'Aufklärung, Les lumières allemandes au XVIIIe siècle, Christian Thomasius et Christian Wolff dans leur vision optimiste de l'évolution du monde. Lessing s'efforce de conjuguer le déisme rationaliste avec la révélation. Les philosophes de cette époque sont profondément convaincus que le progrès de l'humanité reposait sur la formation et l'éducation de chacun. C'est aussi en Allemagne que s'exprime Moses Mendelssohn, la plus grande figure de la Haskala, les Lumières juives. C'est à sa demande que le protestant Christian Wilhelm von Dohm, représentant type de l'Aufklärung, écrit Ueber die buergerliche Verbesserung der Juden, qui prône l'émancipation de Juifs[51].
Emmanuel Kant, à la fin de l'Aufklärung joue un rôle fondamental dans l'histoire de la philosophie. Il souligne l’impossibilité de connaître le réel en soi et met, par conséquent, l’accent sur les limites des facultés humaines de connaissance. Il dresse un constat d’impuissance en soulignant que l’homme, prisonnier des catégories de son entendement, ne peut avoir de la vérité qu’une perception relative et subjective. D’une certaine façon, il ébranle lui aussi ce qui constitue le fondement de l’Aufklärung: la confiance dans les capacités humaines et l’optimisme[52]. Il inspire Schopenhauer aussi bien que les philosophes idéalistes que sont Fichte et Hegel. Schopenhauer est le brillant théoricien pessimiste du vouloir vivre. En 1818, dans Le Monde comme Volonté et Représentation, il décrit la réalité dernière comme volonté et la volonté comme une souffrance. Son influence sur Friedrich Nietzsche, Sigmund Freud et Ludwig Wittgenstein est déterminante. Karl Marx joue un rôle fondamental dans l'histoire de la pensée. Rejetant l'idéalisme hégélien, il développe la théorie du matérialisme historique qui permet d'étudier l'évolution des sociétés humaines d'une manière tout à fait nouvelle. Karl Marx et Friedrich Engels fondent le socialisme scientifique à l'origine de la plupart des mouvements socialistes contemporains [53].
Friedrich Nietzsche s'attache à comprendre les conditions et les moyens de l'ennoblissement et de l'élévation de l'homme[54]. Il exerce une influence majeure dans l'histoire des lettres et de la pensée occidentale. Heidegger et Gadamer poursuivent la tradition de la philosophie allemande au XXe siècle. Heiddeger et Karl Jaspers réintroduisent l'être au coeur de la philosophie. Un grand nombre d'intellectuels allemands ont eu une influence considérable dans le développement de la sociologie. C'est le cas de Habermas, Horkheimer, Adorno (les trois figures centrales de l'école de Francfort), Tönnies, Simmel, Weber et Luhmann.
[modifier] Le théâtre
Lessing est le fondateur du théâtre allemand moderne en créant le théâtre bourgeois avec des pièces comme Emilia Galotti ou les pièces philosophiques avec Nathan le Sage. Friedrich von Schiller (1759 – 1805), auteur des Brigands et de Guillaume Tell, est l’un des premiers auteurs dramatiques à parler de politique dans ses pièces. Heinrich von Kleist, un peu en retrait du mouvement romantique, donne au théâtre des pièces intenses comme Le Prince de Hombourg en 1810, un drame sur un homme d'action plongé dans ses rêves. Georg Büchner exalte l'idéal révolutionnaire. Friedrich Hebbel s'intéresse aux sujets mettant en scène des personnages en conflit avec l'ordre moral existant. Il utilise pour cela les mythes bibliques[55]. Dans la première partie du XXe siècle, la scène théâtrale est dominée par Bertold Brecht. Cet auteur engagé dans le combat socialiste prône la distensation et fait du spectateur un observateur critique. La nouvelle garde du théâtre allemand est personnifiée par des auteurs comme Peter Weiss, Tranked Dorst, Heinar Kipphardt et Rolf Hochhuth[56].
La fin des années 1960 et les années 1970 ont été celle du renouveau du théâtre allemand, les mises en scènes tendancieuses sur le plan politiques et provocatrices ce sont multipliées. Le théâtre allemand a la réputation d’être avant-gardiste et provocateur. Pourtant "Faust" de Goethe est toujours encore la pièce de théâtre la plus jouée en Allemagne. Même les villes de moindre importance possèdent leur théâtre. Cela donne un paysage théâtral fourni, en tout quelques 400 théâtres professionnels. Le théâtre bénéficie donc de moyens publics importants. En effet, certains théâtres ne réalisent que 10 % ou 15 % de leurs recettes à la caisse et ne pourraient survivre sans subvention ou mécénat. Les théâtres privés reçoivent eux aussi des subventions publiques. C'est le cas du Schaubühne am Lehniner Platz à Berlin, fondé par le metteur en scène Peter Stein. Parmi les grand metteurs en scène allemands, outre Peter Stein, on peut citer Peter Zadek, Leander Haussmann, Stefan Bachmann, Thomas Ostermeier, et Claus Peymann, le directeur du Berliner Ensemble. Beaucoup de metteurs en scène sont en même temps directeurs de théâtre[2].
[modifier] La musique
La musique germanique a joué un rôle majeur dans l'histoire de la musique, à tel point que une période classico-romantique, instrumentale, dramatique et tonale, correspondant en gros à la suprématie germanique (1760-1910)[57]. La musique germanique est le fait aussi bien de compositieurs natifs de l'Allemagne que de l'Empire d'Autriche, tant il existe une unité de style et d'inspiration.
[modifier] Histoire de la musique
L'Allemagne est avec l'Autriche la patrie de la musique par excellence. La cour des seigneurs est le lieu où se développe la musique au Moyen Age. Les Minnesänger puisent leur inspiration dans la poésie lyrique française et interprètent leurs compositions de cour en cour. Entre le XIVe et le XVIe siècle, les maitres chanteurs, Meistersinger, s'illustrent. Ils s'organisent en corporation. ils introduisent la polyphonie. Heinrich von Meissen et Hans Sachs en sont les représentants les plus connus. C'est la Réforme qui permet à la musique allemande de prendre son essor. Luther compose avec Johann Walther des nombreux chants chorals en Allemand. Ce genre intrègre bientôt le chant profane et les mélodies populaires. Au XVIIe siècle, Heinrich Schütz compose le premier opéra allemand, Dafne, œuvre malheureusement perdue. Dans son sillage, Reinhard Keiser qui finit sa vie à Hambourg compose de nombreux opéras. Dans la seconde partie du XVIIe siècle, de nombreuses écoles d'orgue se développent en Allemagne avec comme chef de file, Dietrich Buxtehude et Johann Pachelbel[58].
La musique baroque doit beaucoup à Georg Friedrich Haendel, né à Halle en 1685 mais dans la majeure partie de la carrière se déroula à Londres. On lui doit des œuvres aussi connus que Le Messie ou la Water Music. Johann Sebastian Bach, autre musicien de la période baroque, né lui aussi en 1685, mais à Eisenach est le maitre de la forme pure. Compositeur prolifique de musique religieuse, sa musique n'a aucun rapport avec les mélodies populaires. Elle se caractérise par une forme pure et intériorisée[59]. Georg Philipp Telemann, ami de Haendel est influencé par les musiciens français et italiens. Il compose des œuvres de musique de chambre, des oeuvres religieuses et des opéras. Le second fils de Bach, Carl Philipp Emmanuel Bach donne son essor à la forme sonate.
Au milieu du XVIIIe siècle, l'école de Mannheim contribue à mettre au point la forme moderne de la symphonie. Influencé par cette école, Christoph Willibald Gluck écrit des opéras épurés. Alors qu'il séjourne à Paris, il déchaine à la fois l'enthousiasme et la fureurs des partisans de l'opéra italien dans la fameuse Querelle des Gluckistes et des Piccinnistes. C'est aussi l'époque où le Singspiel prend son essor. À la fin du XVIIIe siècle le classicisme viennois s'avère décisif pour fixer les différentes formes de la musique classique[60]. Haydn fixe la forme classique de la symphonie, du quatuor à corde et de la sonate pour piano. Le second des trois classiques de Vienne, Mozart porte ses formes musicals à leur perfection. Il est l'auteur d'opéras inoubliables parmi lesquels Don Giovanni, Les Noces de Figaro et le Singspiel La Flûte enchantée. Né en 1770 à Bonn, Ludwig van Beethoven invente un langage d'une grande expressivité qui contribue à dissoudre la rigueur formelle au profit du sentiment et de l'expression. En utilisant les dissonances notamment dans ses derniers quatuors, il manifeste son opposition aux normes classiques. Il introduit de nouvelles harmonies annonçant le romantisme. Ses œuvres pour piano, ses symphonies, son unique opéra Fidelio restent des sommets de la musique classique. Des générations de compositeurs ont, qu'ils en soient conscients ou non, mesuré leur musique à l'aune de celle de Haydn, de Mozart et de Beethoven, les trois classiques de Vienne. Les œuvres de Haydn, de Mozart et de Beethoven, basées sur un style dramatique fondé sur la tonalité, sont les premières qui n'eurent jamais besoin d'être redécouvertes, qui restèrent vivantes de leur époque à la nôtre[57].
La première partie du XIXe siècle, voit s'épanouir la musique romantique. Il faut cependant noter qu'en tant que concepts stylistiques le classicisme et le romantisme ne font largement qu'un[57]. Carl Maria von Weber écrit le premier opéra romantique allemand, le Freischütz. Franz Schubert porte la musique romantique à son apogée au travers de sa musique de chambre, de ses compositions pour piano et des ses Lieder. Felix Mendelssohn Bartholdy est un musicien classique par la clarté de son écriture mais un romantique par l'inquiétude de son inspiration. Robert Schumann célèbre pour ses œuvres pour piano et ses lieder est nourri de tradition germanique. Johannes Brahms, proche de Schumann incarne le romantisme allemand introverti. Richard Wagner développe une nouvelle conception de la musique. Il se considére d'abord comme un poète et un théoricien s'exprimant par le moyen du théâtre lyrique. Il se sert de toutes les formes d'expression pour donner corps au monde idéal qui vivent en lui. Dans ses écrits théoriques, il affirme son rejet de la forme traditionnelle, l'emploi des thèmes conducteurs, fusion totale entre la poésie et la musique. Le théâtre est pour lui le lieu privilégié de l'union de tous les arts[61]. Il renouvelle le genre de l'opéra. La musique est au service du drame. Elle doit créer un climat, d'où l'importance de l'orchestration. Le sommet de son œuvre est la Tétralogie, un cycle de quatre opéras fruit de 22 ans de travail[62].
Anton Bruckner compose des symphonies considérées comme emblématiques de la fin du romantisme par leur langage aux riches harmonies, par leur polyphonie complexe et par leur durée considérable. À la fin du XIXe siècle, Gustav Mahler est à la fois un grand chef d'orchestre et grand compositeur. Il se consacre presque exclusivement au lied et à la symphonie, unissant ces deux genres. Hugo Wolf développe un langage musical nouveau qui fait la liaison entre le romantisme et le dodécaphonisme. À cheval sur deux siècles, Richard Strauss excelle dans le poème symphonique et dans l'opéra.
[modifier] Du XXe siècle à nos jours
Sous la République de Weimar, c'est à Berlin que nait la première radio permanente en 1924. La société accède également au son enregistré grâce à une technologie nouvelle : l’enregistrement électrique des disques. C’est aussi l’époque où s'illustrent de grands chefs d’orchestre comme Erich Kleiber, Otto Klemperer, Wilhelm Furtwängler.
Le XXe siècle est aussi un siècle riche pour l'histoire musicale. L'école autrichienne du dodécaphonisme révèle Arnold Schönberg, Alban Berg et Anton von Webern, ceux-ci formant la seconde école de Vienne. Le patrimoine musical souffre ensuite de l'usurpation par le pouvoir nazi, voir l'admiration d'Adolf Hitler pour Richard Wagner, ou l'implication dans le pouvoir nazi de personnalités comme Richard Strauss, Carl Orff ou même le chef d'orchestre Herbert von Karajan. Après Werner Egk, disiple de Orff, laisse entrevoir l'influence d'Igor Stavinsky dans son oeuvre. Kurt Weill, d'abord attiré par la composition atonale, est ensuite influencé par le jazz et revient vers la musique tonale[63]. Il collabore avec le dramaturge Brecht. Helmut Lachenmann, Hindemith qui influence Wolfgang Fortner, Hans Werner Henze, Kagel, Wolfgang Rihm, élève de Fortner, Holliger et Bernd Alois Zimmermann sont les principaux compositeurs allemands après 1945. Ils sont en quête d'une « musique pure », bannissant tout pathos et toute expression personnelle et développent la musique sérielle. Leur musique n'a cependant jamais acquis une réelle popularité. Karlheinz Stockhausen est à l'origine des premières avancées significatives de la musique électroacoustique dans les années 1950[64].
[modifier] Les autres formes de musique
Le rock allemand est indissociable de la guerre froide, de la constation des années 60, de la montée des mouvements pacifistes en Allemagne de l'Ouest. À la fin des années 1960, le premier tube international venu de la RFA, ‘The Witch’, interprété par les Rattles parvient à la seconde place du top anglais. Le style est baba, le son proche des Rolling Stones, les textes sont écrits en anglais. Seule originalité: le titre est bercé par les rires hystériques d’une sorcière.
Mais c'est surtout la vague avant-gardiste des années 1970-1980, donnant naissance à un style extrêmement fertile et aux innombrables ramifications, le Krautrock qui donne au rock allemand ses lettres de noblesse. Pour la première fois depuis longtemps, les jeunes Allemands retrouvent leur fierté. A la place de groupes qui tentent vainement d’imiter les Anglo-Saxons, la nouvelle scène développe un son proprement inouï[64].
Le Krautrock se caractérise par de longues introductions instrumentales, des pochettes à l’imaginaire Pop art, utilisation des prémices de l’électronique, mise en valeur de l’improvisation héritée du jazz. Les groupes phares du Krautrock sont Can qui a époustouflé la critique avec Ege Bamyasi en 1972, Tangerine Dream avec son hypnotique ‘'Electronic Meditations de 1970, Faust dont il faut écouter le déstructurant premier album éponyme, Neu ![64].
Le Krautrock s’est peu à peu éloigné du rock sous l’influence du groupe Kraftwerk et se tourne vers l'électro. Kraftwerk prône les machines, les rythmes répétitifs et une esthétique imbibée de technologie en réponse aux hippies puis aux punks. Le groupe est directement influencé par la musique électroacouste de Stockhausen. Dans les années 1980, une nouvelle génération de rockers, plus formatée, fait son apparition. Un groupe de Hanovre, Scorpions, enchaine les tubes hard FM: Still Loving You en 1984, No One Like You en 1982. Mais aucun groupe n’a acquis l’influence qu’a eue le Krautrock sur la musique moderne[64].
Aujourd'hui, certains artistes allemands se sont internationalisés grâce à une musique plus moderne, à l'image de Rammstein, ou plus récemment les groupes de rock Killerpilze, Nevada Tan (récemment renommé Panik), LaFee, Debbie Rockt, Tokio Hotel ...
La musique pop allemande, peu connue en France occupe une place de plus en plus importante sur le marché du disque allemand. Les groupes pop les plus connus outre-rhin sont « Wir sind Helden » dont la musique aborde des genres variés, « Juli », Lali Puna et « Silbermond », plus proche du rock[65]. Xavier Naidoo s’inspire avec bonheur de la soul et du rap américains. Le paysage de la musique pop allemande se diversifie de plus en plus. Tous les courants de la musique internationale y sont représentés: «Selig» renoue avec le grunge, les «H-Blockx» mélangent rock et hip-hop, et la «Jazzkantine » allie jazz traditionnel et rap[66].. La création de l’Académie de la Variété à Mannheim manifeste la volonté de populariser la pop allemande hors des frontières[2].
L'Allemagne compte des musiciens de jazz de renommée internationale: Gebhard Ullmann, Peter Brötzmann, Günter Sommer, le tromboniste Albert Mangelsdorff, l’organiste Barbara Dennerlein et le groupe de Klaus Doldinger. Les festivals de jazz de Francfort (mars), Stuttgart (avril) et Berlin (octobre) attirent les foules.
[modifier] La danse
Avant la seconde guerre mondiale, Rudolf von Laban a été un grand novateur dans le domaine de la danse moderne. Il a invanté un code de notation du mouvement. Son élève, Mary Wigman, fonde à Dresde une école à la renommée internationale. elle cherche à affranchir la danse de la musique et des contrainte d'école. Kurt Jooss, d'abord assistant de Laban est l'auteur de célèbres chorégraphie: Perséphone en 1934, sur une musique de Igor Stravinski, Pandora en 1944. Il faut aussi citer Harald Kreutzberg, célèbre danseur expressionniste et chorégraphe[67]. Dans les années 1970, la danse a connu une véritable mutation. Un grand nom se détache de la danse allemande avec la chorégraphe Pina Bausch qui révolutionna la danse contemporaine dans les années 1970, notamment en introduisant les techniques théâtrales dans ses chorégraphies, dans un mouvement artistique appelé Tanztheater. Pina Bausch est considérée internationalement comme une fondatrice majeure de la discipline. Dans le sillage de Pina Bausch, Reinhild Hoffmann et Susanne Linke, formées comme elle à l'école Folkwang d'Essen ont acquis une renommée internationale. La relève est actuellement assurée par la chorégraphe Sasha Waltz, qui fut notamment codirectrice de la Schaubühne am Lehniner Platz de 1999 à 2004. Aujourd'hui, l'Allemagne a plus de 250 compagnies de ballet.
[modifier] Le cinéma
Le cinéma connait une rapide expansion dès sa naissance. En 1914, il existe 3000 salles dans toute l'Allemagne. Les studios de Babelsberg, fondés en 1911, sont parmi les premiers studios cinématographiques construits en Europe[68]. L'UFA, fondée en 1917, acquiert les studios en 1922. Les années vingt voient le triomphe du cinéma expressionniste. Le premier chef-d'œuvre du genre est Le Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene en 1919. Fritz Lang réalise Le Docteur Mabuse, Friedrich Wilhelm Murnau, Nosferatu le Vampire et Le Dernier des hommes. L'année 1926 est celle du mythique Metropolis de Fritz Lang[69]. L'oeuvre allemande de Lang connait un autre sommet avec M le maudit, son premier film parlant datant de 1931. Les années vingt sont aussi celle où s'épanouit le cinéma réaliste avec Georg Wilhelm Pabst, La Rue sans joie, Loulou et Josef von Sternberg qui révèle Marlène Dietrich dans l'Ange bleu[70]. L'arrivée du nazisme brise l'élan créateur du cinéma allemand. De nombreuses personnalités de premier plan émigrent aux États-Unis. Quelques films de propagande, comme ceux de Leni Riefenstahl sont tournés ainsi qu'un grand nombre de films pour la plupart sans intérêt mais destinés à distraire le public allemand.[71] Après la guerre, le cinéma allemand connait une longue traversée du désert. le renouveau du cinéma allemand n'intervient que dans les années 1960. Werner Herzog, Volker Schlöndorff sont les premiers réalisateurs à bénéficier d'une notoriété internationale. Rainer Werner Fassbinder met en scène à partir des années 1970 de nombreux films importants comme Tous les autres s'appellent Ali, en tout une vingtaine d'œuvres diverses et variées, toutes nimbées d'amertume.[69] Parmi les réalisateurs actuels de rayonnement international, Wim Wenders a réalisé, entre autres, les films Paris, Texas et Les ailes du désir. Wolfgang Becker a connu un succés international en 2003 avec Good Bye, Lenin!. La Vie des autres sorti en janvier 2007 et réalisé par Florian Henckel von Donnersmarck a obtenu le césar du meilleur film étranger. Le soutien au cinéma est même devenu un instrument de promotion des Länder. L’argent est attribué dans les régions où les films sont tournés[2].
Berlin est une des capitales du cinéma européen. Il s'y déroule depuis 1951, le festival international du film de Berlin appelé aussi Berlinade. La première édition de juin 1951 avait été ouverte par le film Rebecca d'Alfred Hitchcock. Aujourd'hui le festival draine 4 000 journalistes et 200 000 spectateurs sur deux semaines[72]. Les Studios de Babelsberg, près de Berlin, très modernes, attirent les réalisateurs du monde entier. De plus, leurs tarifs sont actuellement 10 % moins chers que ceux d'Hollywood[73]. La ville s'apprête aussi à se doter d'un boulevard des stars sur le modèle de la Walk of Fame à Hollywood. Les noms des personnalité marquantes du cinéma allemand apparaitront dans des ellipses anthracite de terrazzo (ciment et marbre poli) incrustées dans le sol, parsemées de poudre d'or et de pastilles de verre synthétique, le tout éclairé par en dessous[74].
[modifier] La vie culturelle en l'Allemagne
[modifier] Les pratiqurs culturelles
35 millions de spectateurs assistent chaque année à plus de 100 000 représentations théâtrales et à plus de 7 000 concerts. On compte en Allemagne 185 théâtres subventionnés. Ils disposent de leurs propres troupes, de leurs propres ateliers et présentent des spectacles variés: ballets, théâtres, opéras... Cependant les fraix fixes absorbent en moyenne 85% du budget, ce qui limite les possibilités de création[75].
6 000 musées accueillent de nombreux visiteurs. Le réseau de musées et de galeries d’art est très dense. Les plus grandes collections historiques se trouvent à Munich, Cologne, Dresde et Berlin. Les nouveaux musées de Leipzig, Stuttgart ou de l’Ile de Hombroich à Berlin attirent un public international de plus en plus important.
La renommée des arts plastiques allemands est assurée par la Documenta, la plus grande exposition d’art contemporain dans le monde qui a lieu tous les cinq ans à Kassel pour une durée de cent jours. Elle est née en 1955 en tant que programme d'accompagnement de l'exposition fédérale d'horticulture. Le directeur de la première exposition, Documenta 1, Arnold Bode a su faire preuve d'ambition. Il souhaitait réconcilier le public allemand avec les tendances modernes internationales après les années de censure artistique du régime nazi. Le concept de Bode reçut un accueil enthousiaste tant en Allemagne qu'à l'étranger. La Documenta est devenue le poul de l'art contemporain[76].
C'est en Allemagne que l'imprimerie a été inventée par Johannes Gutenberg au milieu du XVe siècle. Encore aujourd'hui, l'Allemagne reste le pays des livres. La Foire du livre de Francfort est une des rares manifestations du genre à caractère international. Le goût de la lecture persiste chez les Allemands malgré l’Internet et la télévision. Avec quelques 80 000 nouvelles parutions et rééditions chaque année, l’Allemagne compte aussi parmi les grandes nations du livre[2]. Ce goût pour la littérature se manifeste par l'ouverture en 2005 d'un Musée de la Littérature Moderne à Marbach am Neckar, ville de naissance de Friedrich Schiller et cœur des Archives littéraires allemandes (Deutsches Literaturarchiv) depuis 1955. On peut y admirer un manuscrit du livre Le Procès de Franz Kafka, Berlin, Alexanderplatz » de Döblin, Karusell (Carrousel) de Rilke, Steppenwolf (Le Loup des steppes) de Hermann Hesse, Sein und Zeit (Être et Temps) de Heidegger, Rosenkavalier (Cavalier à la rose) de Hofmannsthal, Emil und die Detektive (Émile et les détectives) de Erich Kästner ainsi que 1400 autres éléments rappelant l’identité culturelle du pays.
De façon générale, les Allemands sont très attachés à leur patrimoine musical. Le pays compte un nombre d'orchestres très élevé, environ 140 orchestres professionnels, et les conservatoires supérieurs (Musikhochschulen) ont un niveau d'excellence de renommée internationale, au premier rang desquels l'Orchestre philharmonique de Berlin, la Staatskapelle de Dresde, l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, l'Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise et l'Orchestre philharmonique de Munich. Parmi la multitude de festivals, certains s'attachent à un compositeur en particulier, comme Bach en Thuringe en mars, Wagner à Bayreuth en juillet. Plus de 300.000 personnes gagnent leur vie comme compositeurs, interprètes et professeurs de musique, personnel spécialisé dans les médias et dans l’industrie de la musique. Il existe également une série de concours destinés à encourager les nouveaux talents. «La jeunesse fait de la musique» est le plus connu. Les écoles de musique publiques et des éducateurs musicaux privés, les 40.000 chorales, les 25.000 orchestres amateurs jouent un rôle fondamental dans la diffusion de la culture musicale. La musique est matière obligatoire dans les écoles d’enseignement général. Un jeune Allemand sur quatre joue d’un instrument ou chante dans une chorale[66] La fabrication d’instruments de musique est une longue tradition. Les instruments de musique du Vogtland, les violons de Mittenwald sont célèbres dans le monde entier.
[modifier] La politique culturelle allemande
La culture est le domaine réservé des Länder, la politique culturelle est donc un élément non négligeable de la politique générale en faveur d’une région, et l'une de ses vitrines. Le Bade-Wurtemberg par exemple, utilise ses activités culturelles pour valoriser son image. La culture peut servir aussi à redorer l'image des pays noirs en pleine reconversion. C'est le cas du bassin de la Ruhr, une ancienne région minière et sidérurgique en Rhénanie-Westphalie, qui se transforme peu à peu en pôle culturel.
Ceci dit, il semble de plus en plus évident qu'une politique culturelle nationale doit voir le jour à côté des politiques régionales. Le poste de ministre d’État chargé de la culture a donc été créé en 1998 suivi de la Fondation culturelle de la Fédération. Cette fondation est indépendante pour éviter les lourdeurs administratives. Elle encourage les travaux contemporains novateurs présentant un intérêt international. Elle subventionne les expositions, les concerts, les festivals de littérature et de musique, les projets dans les domaines du théâtre, de l’opéra, de l’architecture et des nouveaux médias[77]. Pour promouvoir la culture allemande au niveau européen, le conseil supérieur allemand de la culture a été créé. C'est la principale des associations culturelles fédérales. Elle se veut l'interlocutrice entre la Fédération et l’Union européenne et dans toutes les affaires culturelles[78].
[modifier] Education et culture
En tant que pays de culture, l'Allemagne a une vieille tradition universitaire. Dès le Moyen Age, des étudiants venus de toute l’Europe se rendent dans les universités de Cologne, Heidelberg ou Greifswald. Après sa défaite cinglante à Iéna et à Auerstedt en 1806, la Prusse commence à réformer ses universités sous l'impulsion de Wilhelm von Humboldt qui considérait l’université comme un lieu se consacrant librement à la quête de la connaissance mais également comme un lieu où l'on doit recevoir une « éducation à la nation »[79]. L'idée de Humboldt selon laquelle l'université doit associer recherche et enseignement s'exporte hors des frontières prussiennes. Depuis, l’Université allemande incarne un idéal pour les universitaires de haut niveau[2].
La notion de culture est perçue de façon différente en France et en Allemagne. En France, la culture désigne plus une connaissance "intellectuelle", individuelle. En Allemagne, les deux sens, individuel et collectif, sont exprimés par deux mots distincts ; de:Bildung et de:Kultur. La définition de la culture individuelle ou culture générale correspond au mot Bildung[80], et qu’il existe un autre mot, Kultur, [81], qui correspond à un patrimoine social, artistique, éthique appartenant à un ensemble d’individus disposant d’une identité. Kultur,correspond plutôt en français à l’une des acceptions de civilisation. C'est le philosophe Johann Gottfried von Herder qui apporte à la réflexion littéraire et philosophique la notion d'« esprit du peuple ». Chaque pays a ses traditions populaires, qui constituent la source de toute culture d'une nation et de son développement historique[82]. Cette théorie, en rupture avec l'universalisme est à l'origine de la Bildung, moyen de combiner le savoir et le développement personnel en s’inscrivant dans la tradition grecque. La Bildung permet de maîtriser et de comprendre la culture. Les codes culturels de la société se fondent sur des valeurs sociales qui font partie intégrante du contexte de toute situation dans laquelle le langage est utilisé. Elle implique l’intériorisation de valeurs consacrées par la culture.[83].
Au départ réservé à l'élite du pays, la Bildung concerne désormais tous les élèves. elle est devenue non seulement une attitude mais aussi un objectif scolaire. Dans le contexte de l'Europe et même de la mondialisation, la notion de Bildung a beaucoup évolué puisqu'elle comprend une ouverture au monde de plus en plus grande. Ceci implique une remise en cause et une évolution des politiques éducatives. Celles-ci montrent actuellement un fort intérêt pour le suivi des résultats de l’apprentissage au moyen de « Bildungsstandards » nationaux et des études comparatives internationales (les PISA de l'OCDE). Les résultats moyens atteints par les élèves allemands ont fait l'objet de nombreux débats.
[modifier] Vie quotidienne et traditions allemandes
[modifier] Les traditions populaires
Noël (Weihnachten) est la fête la plus importante. Dès le premier dimanche de l'Avent, les marchés de Noël (Weihnachtsmärkte) animent les places des villes. Les plus réputés sont ceux de Nuremberg, Munich, Essen et Heidelberg. Aux étals des cabanes de bois, on peut acheter des décorations,, des cadeaux, des spécialités, comme des gâteaux secs (Plätzchen) ou du pain d'épice (Lebkuchen) et bien sûr boire du vin chaud aromatisé à la canelle (Glühwein) dont l'odeur embaume les marchés.
Les carnavals (Fastnacht/Karneval) qui commencent le mercredi des cendres animent des grandes villes comme Düsseldorf, Munich ou Mayence. Cependant, le carnaval le plus important est celui de Cologne. Le grand cortège du Lundi des Roses (Rosenmontag) constitue le point fort du carnaval, avant le défilé du Mardi-Gras et le grand bal qui clôturent la semaine.
Pâques est aussi riche en traditions. Tous les ans, il est de coutume en Allemagne de préparer la veille de Pâques un nid dans le jardin. On y dépose le plus souvent une carotte, cadeau pour le lièvre de Pâques (Osterhase). Symbole de fécondité et de vie depuis l'Antiquité, il apporte des oeufs en chocolats, du sucre ou du massepain et parfois des jouets[84]. En Bavière, on décore les fontaines pour Pâques. C'est la Osterbrunnen.
Les Celtes qui peuplaient le Sud de l'Allemagne dans l'Antiquité avaient coutume de fêter le début de l'été le premier mai en dansant autour d'un arbre pour chasser les mauvais esprits. Cette coutume a donné naissance en Bavière et dans d'autres parties de l'Europe à la fête de l'arbre de mai chaque premier mai. Les villes et villages de Bavière rivalisent d'imagination pour construire le plus beau et le plus haut arbre de mai, un mât décoré par des figurines et des enseignes représentant les différents corps de métier. L'arbre est dressé au son des fanfares. C'est souvent l'occasion de danses folkoriques[85]..
Une autre fête moins connue à l'étranger connait une grande popularité en Allemagne : la Walpurgisnacht (nuit des sorcières). Selon la légende, pendant la nuit du 30 avril au 1er mai, sorcières et sorciers se réunissaient pour un sabbat. Les Allemands fêtent cette nuit-là les esprit des sorciers. Les enfants sortent dans les rues et font des farces, comme lancer des œufs sur les façades des maisons, ce qui n'est pas forcément bien accueilli par les victimes. Cette nuit est aussi pour les allemands le symbole de la fin de l'hiver. Elle est associée à la plantation de l'arbre de Mai et à l'embrasement de grands feux pour brûler le bonhomme de neige[84].
La fête de Saint-Nicolas remonte au XIIe siècle. Dès cette époque, Saint Nicolas commence à distribuer des douceurs et des cadeaux aux enfants sages alors que le père fouettard chatie les enfants désobéissants.
En Bavière on fête la redescente des vaches des alpages à la fin de l'été ou Almabtrieb. Beaucoup de villes bavaroises organisent des fêtes de la bière, la plus connue étant celle de Munich.
Les différentes étapes de la vie sont aussi l'objet de traditions typiquement allemandes. Par exemple, quand un enfant rentre à l’école primaire (la Grundschule), il reçoit de la part de ses parents une Schultüte. Il s'agit d'un cornet en papier recouvert de papier cadeau et fermé par une ficelle à son sommet, à l’image des cornets surprise que l’on trouve en France. Il est souvent fabriqué par la famille elle-même et renferme des confiseries, des jouets et du matériel scolaire. Cette pratique trouve ses origines en Saxe et en Thuringe. On avait coutume de dire aux enfants qu’il poussait dans la cave de l’école un arbre à sucreries, le Zuckertütenbaum. La maîtresse allait cueillir les friandises dans des cornets uniquement pour les enfants sages[86].
[modifier] Boire et manger
Les guides touristiques français sur l'Allemagne ne consacrent que peu de place à la cuisine. Pourtant, l'Allemagne possède une cuisine révélatrice de ses terroirs et de sa culture. La cuisine allemande est un assemblage de plats régionaux déclinés dans une infinie variété autour de quelques produits de base (céréales, pommes de terre, choux, animaux de ferme, poissons)[87].
[modifier] Les boissons allemandes
La bière est la boisson nationale du pays. La consommation annuelle de bière par habitant est de 140 litres et même de 240 litres en Bavière. Le Parlement européen a classé la bière allemande « produit traditionnel »[2]. Seuls certains ingrédients naturels sont autorisés dans la fabrication des bières allemandes : le houblon, le malt, l’eau et la levure. Ceci est dû à une législation spécifique à l'Allemagne dite règle de pureté (Reinheitsgebot). Les consommateurs ont le choix entre 5 000 marques différentes, produites par 1 270 brasseries[2]. Beaucoup de bières, dont la recette était à l'origine liée à une province, sont maintenant répandues dans toute l'Allemagne. On trouve partout de la Pils ou de l'Export Bier. Cependant, la tradition des spécialités pour les fêtes de la bière a été maintenue. La bière blonde « Kölsch», vient de Cologne," Alt ", une bière brune ou ambrée, de Düsseldorf. En Thuringe, on boit une bière noire dont l'origine remonte au XVIe siècle. Les Bavarois préfèrent une bière blanche appelée «weiß» ou « Weizen»[88]. Les « Bierstuben » sont des bars spécialisés dans les bières, mais les allemands raffolent des « Biergarten » terrasses ou jardin où l'on savoure sa bière dehors. À Munich, il existe un Biergarten près du château de Nymphenburg qui compte 8 000 places à l'extérieur[89].
L'Allemagne est aussi un pays producteur de vin. Les viticulteurs cultivent environ 100 000 hectares de vignes, regroupant près de cent cépages : le Riesling et le Müller-Thurgau arrivent en tête de liste pour la production de vin blanc; pour les vins rouges, les cépages « Spätburgunder (fr:Pinot noir)» et « Dornfelder » sont les plus prisés. Les premiers ceps ont probablement été apportés par les Romains. Charlemagne a émis des lois pour contrôler la culture et la vente du vin. Les ceps poussent sur des sols très différents comme le schiste, la glaise ou le calcaire, ce qui permet d'obtenir des vins extrêmement typés. Parmi les régions viticoles les plus renommées, on trouve le Rhin et la Moselle. Moins connus, les vins de la Hesse-rhénane et le vignobles de Franconie et de Bade produisent pourtant d'excellents vins.[88]
[modifier] La cuisine allemande
Il existe, en Allemagne comme en France, une cuisine d'élite très créative. Les Allemands ont de grands cuisiniers qu'ils vénèrent comme des artistes. Heinz Winkler à Aschau im Chiemgau en Bavière, Johann Lafer, qui anime par ailleurs une émission télévisée à Stromberg dans le Hunsrück ou Dieter Kaufmann à Grevenbroich en Rhénanie du Nord et bien d'autres, sont des références dans les guides de tourisme haut de gamme. Le Guide Michelin repère chaque année de nouveaux restaurants de qualité, y compris dans les Länder de l'Est. L'Allemagne est d'ailleurs le second pays européen possédant le plus de restaurants «trois étoiles» (9), après la France[90]. Dans les villes, la cuisine étrangère, multiculturelle, ethnique, connait un succès grandissant. Les Allemands cherchent des aliments « qui ont du goût ». Ils ne sont pas friands de règles consignées dans des traités de gastronomie, définissant ce qu'on doit cuisiner et manger. Ils préfèrent une cuisine qu'ils composent au gré de leurs goûts qui évoluent selon les modes.[87]
Jusqu'au XVIIe siècle, les Allemands mangeaient une nourriture à base de céréales et trouvaient dans les potagers et grâce au petit bétail, principalement le porc, une faible diversification. Ce fond est resté dans l'infinie variété des « Würste » rouges ou blanches dont la composition en épices, pommes de terre, lard, sang, cervelle, rillons, couenne, pain, varie d'un terroir à l'autre. En même temps, les évêques, rois, princes, dignitaires du Saint-Empire romain germanique prisaient une cuisine sophistiquée parfois préparée par des cuisiniers français. Ils permettaient la diffusion de nouvelles façons de boire et de manger, comme le montre le cas de la pomme de terre popularisée, non sans mal, par les princes. Dès le XVIe siècle, les bourgeoisies marchandes de Hambourg et de Brême, mais aussi de Francfort adoptent le curry, le sucre et les boissons tropicales comme le thé, le café, le chocolat. En effet, dans les grandes villes, les influences extérieures permettent de diversifier les goûts et les plats.[87]
Le porc occupe une place importante dans la cuisine allemande. Il est souvent accompagné de pommes de terre ou de chou. Près de la moitié de la viande consommée en Allemagne l'est sous forme de saucisses ou de charcuterie. Chaque région a sa spécialité. Les jambons de Westphalie, du Holstein ou de la Forêt Noire sont particulièrement réputés. Les saucisses de Nuremberg, celles à base de sang ou de foie comme la célèbre Leberwurst de la région de Kassel, la «Weißwurst» de Munich, les saucisses de Thuringe, de Francfort, la «Rindswurst» et la célèbre «currywurst» berlinoise font le régal des Allemands. Côté poissons, il convient de citer les « Sprotten » (sprats fumés servis avec un œuf brouillé) de Kiel sur la Baltique, la soupe de homard d'Helgoland, la soupe d'anguilles du Mecklembourg et la soupe de moules de l'Holstein, la plie (carrelet) servi avec du lard et des crabes. Les étangs de Franconie permettent aux Allemands de déguster des brochets, des sandres et des carpes. Dans le sud, les truites sont reines, servies au bleu ou « meunière ». Les corégones du lac de Constance ou les lavarets des lacs de Starnberg et d'Ammersee sont servis fumés dans les Biergarten.[88]
Les Allemands sont les quatrièmes consommateurs européens de fromage. Il est présent à chaque repas sous différentes formes. L'Allemagne produit des fromages à pâte dure comme l’emmental de l'Allgäu, à pâte demi-dure comme le Geheimratkäse, à pâte molle comme le Blaukäse ainsi que des fromages maigres à base de lait caillé, de fromages frais et de fromages fondus[86].
Les boulangers allemands font plus de trois cents sortes de pain auxquelles s'ajoutent plus de mille sortes de gâteaux. Pour la décoration, on utilise les graines de pavot ou de sésame, du gros sel ou du cumin. Parmi les diférents pains, on peut noter le Weissbrot, un pain blanc, le Schwarzbrot, un pain noir, le Vollkornbrot, un pain aux céréales et le Pumpernickel, un pain noir au seigle de Westphalie[86]. Le Bretzel est fabriqué à base de pâte de brioche croustillante et très salée. À l'origine, ce met en forme de nœud était consommé dans les monastères pendant le Carême.
Côté légumes, les Allemands sont friants de pomme de terre. La célèbre Kartoffelsalat, salade de pommes de terre, est présente dans tous les Imbisse, les restaurants. Les Allemands apprécient aussi les frites, la purée, les pommes vapeur ou les Bratkartoffeln, c'est à dire les pommes de terre sautées à la poêle.
Les pâtisseries allemandes sont succulentes: les plus connues les Käsekuchen et Käsetorte (gâteau et tarte au fromage blanc) et le Schwarzwälder Kirschtorte, le gâteau Forêt Noire.
Le petit déjeuner "Frühstück" est très copieux. On y mande du salé : œuf, charcuterie, fromage et pain. Le repas du midi commence généralement par un bol de soupe. On poursuit avec un plat de viande ou de poisson et on termine le plus souvent par une salade. Mais les Allemands qui travaillent prennent de plus en plus souvent l'habitude de manger une restauration rapide et moins coûteuse dans les Imbisse. Dans l’après-midi que les Allemands vont souvent déguster une part de gâteau dans une pâtisserie avec un café, c’est ce que l’on appelle le « Kaffee Kuchen ». Les Allemands prennent leur dîner assez tôt, entre 18h et 19h avec le plus souvent des charcuteries froides et du fromage accompagné d’un assortiment de pains variés. C'est souvent le repas le plus léger de la journée.
Si les plats sont en général régionaux, certains sont devenus des plats nationaux, comme le « Eisbein », un jarret de porc demi-sel, souvent accompagné de choucroute, Sauerkraut, le « Wiener Schnitzel », une escalope de veau, de volaille ou même de porc panée, le « Sauerbraten » du boeuf braisé avec une sauce brune aigrelette et le « Gulasch »[91].
Les écoliers allemands commencent l’école tôt le matin et finissent à 13h. Ils ne disposent donc pas de cantine mais amènent à l'école une collation, la Butterbrotdose. Il s’agit d’une boîte en aluminium ou plastique dans laquelle se trouvent des sandwichs, les Butterbrot, garnis de charcuterie, fromage, cornichons ou pâté[86].
[modifier] Pictogrammes de signalisation routière
Les anciens panneaux sont parfois révélateurs d’une certaine vision de la société. Ils sont remplacés par des pictogrammes politiquement corrects et uniformisés :
- Le panneau « attention enfants » représente une fillette avec une tresse tirant derrière elle son petit frère par la main, montrant ainsi le rôle traditionnel de la fille en tant que future mère.
- Le panneau de « parking pour randonneurs » montre un homme portant chapeau, canne et sac-à-dos suivi de sa femme, décoiffée par le vent, aux courbes marquées et dont la jupe courte met en valeur des mollets galbés. Elle tient dans sa main derrière elle un objet indéfinissable (un sac-à-main ?).
- Le panneau « passage pour piétons » montre un homme au costume un peu large, coiffé d'un chapeau.
- L'homme sur le panneau « passage souterrain » porte aussi un chapeau typique dérivé du chapeau tyrolien (que raillait tant Hansi) et évoque Jacques Tati dans le rôle de Monsieur Hulot).
- Il existait une différence entre les feux de signalisation pour piétons entre les deux Allemagnes. La RDA avait des symboles « personnalisés » : un homme en chapeau marchant (phase verte) d’un pas énergique (voir Ampelmännchen) ou debout les bras en croix (phase rouge). (Voir aussi l’article Ampelmännchen sur de.Wiki ).
Passage souterrain style Monsieur Hulot (Munich) |
|||
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes et références
- ↑ CRDP - Académie d’Amiens, septembre 2004, « L’État et la nation allemande (1815-1914)</] » sur [1]. Consulté le 16 juin 2008
- ↑ a b c d e f g h i j k l m L'Allemagne faits et réalités, la culture et les médias sur [2]. Consulté le 30 octobre 2007
- ↑ Stephan Martens, « Der lange Weg nach Westen, compte rendu de lecture de l'ouvrage d'Heinrich August Winkler » sur [3]. Consulté le 16 juin 2008
- ↑ Claude Hagège, Le souffle de la langue – Voies et destins des parlers d’Europe, Odile Jacob, 1994
- ↑ Francesca Raynaud, Histoire de la langue allemande, Coll. Que sais-je ?, PUF, 1982
- ↑ Paul Valentin, article langue allemande, Encyclopaedia Universalis, 1989
- ↑ Pascal Roméas, Introduction aux peuples et aux langues germaniques, université de Marseille
- ↑ Paul Valentin, article langue allemande, Encyclopaedia Universalis, 1989
- ↑ Francesca Raynaud, Histoire de la langue allemande, Coll. Que sais-je ?, PUF, 1982
- ↑ Pascal Roméas, Introduction aux peuples et aux langues germaniques, université de Marseille
- ↑ Véronique REY, Les langues du monde, Enseignement de Licence, Université d'Aix-en-Provence
- ↑ L'État et la nation allemande, CRDP - Académie d’Amiens, septembre 2004, [4]
- ↑ Véronique Rey, Les langues du monde, Enseignement de Licence, Université d'Aix-en-Provence
- ↑ a b c d université de Laval, Québec, « Données démolinguistiques » sur [5]. Consulté le 31 octobre 2007
- ↑ Étienne FRANÇOIS, L’Allemagne du XIVe au XXe siècle , dans Identités religieuses en Europe, Paris, La Découverte, 1996, p. 65-88.
- ↑ Sandrine Kott, Éléments pour une histoire sociale et culturelle de la religion en Allemagne au XIXe siècle, Revue d'histoire moderne et contemporaine Supplément 2001-4bis
- ↑ Christen in Deutschland 2005
- ↑ a b c d e f tatsachen, « Les Églises et les communautés religieuses » sur [6]. Consulté le 31 octobre 2007
- ↑ a b Cécile Calla, L'islam devrait rejoindre les autres religions au programme des écoliers allemands, Le Monde, 18 mars 2008
- ↑ Stéphanie Le Bars, Le nouveau chef de l'Église allemande ouvre un débat sur le célibat des prêtres, Le Monde, 20 février 2008
- ↑ 29e Conférence de la Société Internationale de Sociologie des Religions, Juillet 2007 à Leipzig, Allemagne
- ↑ Evangelische Kirsche in Deutschland page 7
- ↑ 29e Conférence de la Société Internationale de Sociologie des Religions, Juillet 2007 à Leipzig, Allemagne
- ↑ Heureux comme les juifs en Allemagne ?, le Monde du 13 septembre 2007
- ↑ La plus grande synagogue d'Allemagne rouvre ses portes à Berlin, Le Monde, 1er septembre 2007
- ↑ Dans L'Impossible Retour, publié chez Flammarion en 2007, Olivier Guez écrit que les juifs ont été érigés, malgré eux, en sismographes de sa sincérité démocratique.
- ↑ a b Religioscope - 1er novembre 2002, ALLEMAGNE: ENVIRON 3,5 MILLIONS DE MUSULMANS
- ↑ Damien Carraz, L'Architecture médiévale en Occident, Que-Sais-je, 1999, p 27
- ↑ Sous la direction de David Brabis, Allemagne, Le guide vert Michelin, 2004, 74
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 75
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 76
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 77
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 78
- ↑ a b c Goethe Institut Dakar, « L’architecture en Allemagne » sur [Goethe-Institut http://www.goethe.de]. Consulté le 31 octobre 2007
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 79
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 81
- ↑ a b c Barbara Aust, Goethe Institut, « La sculpture en Allemagne » sur [7]. Consulté le 31 octobre 2007
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 79
- ↑ a b Geneviève Droz, La peinture allemande du XVe au XXe siècle
- ↑ http://www.picturalissime.com/art_romantisme.htm Le romantisme dans Picturalissime]
- ↑ Le romantisme dans Picturalissime
- ↑ Vera Lewijse, La vie du XIXe siècle vue par la peinture, Les influences politiques : Angleterre, Belgique, Italie, Allemagne, Mémoires, Décembre 2005
- ↑ a b c ArtCult, le journal du marché de l'art, « L'Expressionnisme en Allemagne » sur [8]. Consulté le 30 octobre 2007
- ↑ Philippe Dagen, Wolf Vostell, précurseur essentiel, Le Monde, 26 février 2008
- ↑ Philippe Dagen, Penck, un primitiviste du XXe siècle, Le Monde, 19 février 2008
- ↑ Susanne Nusser, La peinture allemande au XXe siècle, Goethe Institut
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 84
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 85
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 86
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 87
- ↑ Esther Benbassa, « Antisémitisme », Encyclopaedia Universalis, DVD, 2007
- ↑ Aline Le Berre, « « Aufklärung » sur [9]. Consulté le 10 mai 2008
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 86
- ↑ Dans la préface de 1886 à Humain, trop humain, tome I, il définit son problème comme celui de la hiérarchie, i.e. de la détermination des valeurs, et, en particulier, des valeurs de la noblesse (voir sur ce dernier point Par-delà bien et mal, IX. « Qu'est-ce qui est noble ? »)
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 86
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 87
- ↑ a b c Marc Henri Vignal, La musique dite classique, Encyclopaedia Universalis, DVD, 2007
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 88
- ↑ Le grand guide de l'Allemagne, Gallimard, 1997, p 34
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 89
- ↑ Marcel Schneider, Richard Wagner, Encyclopaedia Universalis, DVD, 2007
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 90
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 91
- ↑ a b c d Evene, « AUX RACINES DU ROCK ALLEMAND » sur [10]. Consulté le 10 juin 2008
- ↑ entretien avec le producteur de musique berlinois Patrik Majer, consulté le 10 juin 2008
- ↑ a b magazine-deutschland, « La musique populaire » sur [11]. Consulté le 10 juin 2008
- ↑ Le grand livre de l'Allemagne, Gallimard, 1999, np 75
- ↑ Le festival du film d'Amiens, « Les trois âges de Babelsberg » sur [12]. Consulté le 28 octobre 2007
- ↑ a b FNAC, « Le cinéma allemand » sur [13]. Consulté le 12 juin 2008
- ↑ Sous la direction de David Brabis, p 92
- ↑ Elisabeth BOURGUINAT, « L’improbable résurrection des studios de Babelsberg » sur [14]. Consulté le 28 octobre 2007
- ↑ Site de la Berlinade
- ↑ Lorraine Rossignol, Berlin, destination des stars hollywoodiennes, Le Monde, 28 octobre 2007
- ↑ Lorraine Rossignol, A Berlin, les stars sur un boulevard, Le Monde, 11 mars 2008
- ↑ Le grand guide de l'Allemagne, p74
- ↑ site du ministère des affaires étrangères allemand
- ↑ Das Deutschland-Portal, culture sur [15]
- ↑ Das Deutschland-Portal, culture sur [16]
- ↑ (de)Walter Demel/Uwa Puschner, Deutsche Geschichte in Quellen und Darstellung. Von der Französischen Revolution bis zum Wiener Kongreß. 1789-1815, Stuttgart, p.383.
- ↑ Le terme allemand Weltanschauung ou « vision du monde » est aussi utilisé en psychologie allemande, avec Erich Fromm, par exemple. Il correspond à la « construction de l’intérieur » ou « instruction » du Bildung.
- ↑ (voir aussi Kultur (Begriffsklärung))
- ↑ Olivier Julliard, Johann Gottfried von Herder, Encyclopaedia Universalis, DVD, 2007
- ↑ Irene Pieper, Laila Aase, Mike Fleming, Florentina Sâmihăian, « Texte, littérature et « Bildung » » sur [17]. Consulté le 16 juin 2008
- ↑ a b sprachcaffe, « « Les Traditions Allemandes » sur [18]. Consulté le 10 mai 2008
- ↑ euro-info-tourisme, « Gastronomie et traditions » sur [19]. Consulté le 11 mai 2008
- ↑ a b c d Marmiton magazine, « Gastronomie allemande » sur [20]. Consulté le 11 mai 2008
- ↑ a b c Gilles Fumey, « Y a-t-il un gastronomie allemande? » sur [21]. Consulté le 11 mai 2008
- ↑ a b c allemagne-tourisme.com, « « L'Allemagne, destination voyage » sur [22]. Consulté le 10 mai 2008
- ↑ Il s'agit du Hirschgarten mais il n'est ouvert que de mars à octobre
- ↑ Le nouvel observateur, n° 2263, 28 mars 2008
- ↑ linternaute, « Gastronomie allemande » sur [23]. Consulté le 11 mai 2008
[modifier] Bibliographie
- Monika Bellan, 100 ans de cinéma allemand, Ellipses, 2001, 160 p. (ISBN 2729803343)
- Bernard Bourgeois, La philosophie allemande classique. Paris, P.U.F., 1995.
- Caroline Burnand, Panorama De La Culture Allemande ; Peinture ; Musique ; Cinema , Ellipses, 1997
- Sous la direction de Davis Brabis, Allemagne, Le guide vert Michelin, 2004
- Collectif, Le grand guide de l'Allemagne, Gallimard, 1997
- Collectif, Les romantiques allemands, Gallimard, 1973
- R Haurez, M Vincent, L'Allemagne, Bordas
- Aline Le Berre, Prémices et avènement du théâtre classique en Allemagne 1750-1805. Influence et évolution de Lessing, Goethe, Schiller, Avignon, Arias, 1996.
- Anne-Marie Le Gloannec, Allemagne, peuple et culture, La Découverte Poche / État du monde n°212, 2005, ISBN : 9782707145482
- Jacques Le Rider, L'Allemagne au temps du réalisme, de l'espoir et du désenchantement, Albin Michel,
- Francesca Raynaud, Histoire de la langue allemande, Coll. Que sais-je ?, PUF, 1982
- Michel Trebitsch, Histoire culturelle de l'Allemagne 1919-1960, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, No. 29 (Janvier-Mars 1991), pp. 116-117
- Emile Vuillermoz, Histoire de la Musique, Fayard, 1973
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- Sites généraux:
- Portail de l’Allemagne
- Forum Allemagne et culture allemande
- Portail sur la culture en Allemagne [24]
- Sur la langue:
- Sur le patrimoine artistique:
- Sur la musique:
- Sur l'éducation