See also ebooksgratis.com: no banners, no cookies, totally FREE.

CLASSICISTRANIERI HOME PAGE - YOUTUBE CHANNEL
Privacy Policy Cookie Policy Terms and Conditions
Cherbourg-Octeville - Wikipédia

Cherbourg-Octeville

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

49°38′N 1°37′W / 49.633, -1.617

Cherbourg-Octeville
Vue aérienne de l'agglomération cherbourgeoise
Pays
drapeau de la France
     France
Région Basse-Normandie
Département Manche
(sous-préfecture)
Arrondissement Cherbourg-Octeville
(chef-lieu)
Canton chef-lieu de 3 cantons
Code Insee 50129
Code postal 50100 et 50130
Maire
Mandat en cours
Bernard Cazeneuve
2008-2014
Intercommunalité Communauté urbaine de Cherbourg (CUC)
Coordonnées
géographiques
49° 37′ 59″ Nord
         1° 37′ 00″ Ouest
/ 49.633, -1.6167
Altitudes moyenne : 15m
minimale : 0
maximale : 139m (Hameau Hérouet)
Superficie 1 426 ha = 14,26 km²
Population sans
doubles comptes
40 500 habitants hab.
(2006)
Densité 2 840 hab./km²
Unité urbaine 91 717 hab.
Aire urbaine 116 183 hab.
Site http://www.ville-cherbourg.fr
Carte de localisation de Cherbourg-Octeville

Cherbourg-Octeville (prononciation : /ʃεʁbuʁɔktəvil/) est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie. Elle résulte de la fusion des villes de Cherbourg et d'Octeville en l'an 2000.

Situé au nord de la péninsule du Cotentin, protégé par la rade artificielle la plus grande au monde, entre la Hague et le Val de Saire, la cité a été au cours des siècle une place stratégique disputée entre Anglais et Français, l'une des deux « clés du royaume » selon Vauban, jusqu'à devenir par de colossaux travaux d'aménagement maritime, un port militaire de premier ordre, sous l'impulsion de Louis XVI et Napoléon Ier. Escale prestigieuse des paquebots transatlantique dans la première moitié du XXe siècle, Cherbourg a été l'objectif premier des troupes américaines lors du Débarquement de Normandie.

Préfecture maritime et sous-préfecture de la Manche, ses 40 700 habitants en font la première ville du département, devant la préfecture Saint-Lô, et la deuxième de la région après Caen. Port militaire, halieutique, plaisancier et de passagers transmanche, handicapé par son isolement pour être un grand port de marchandise, c'est un pôle de construction navale important, ville ouvrière dans un arrière-pays rural.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Situation

La péninsule du Cotentin
La péninsule du Cotentin

À l'extrémité nord du Cotentin, à l'embouchure de la Divette et au fond de la baie comprise entre le cap Lévi à l'est et le cap de la Hague à l'ouest, Cherbourg-Octeville est distant de 120 kilomètres des côtes anglaises. Plus grande ville du département de la Manche, elle résulte de la fusion des deux communes de Cherbourg (/ʃɛʁbuʁ/) et d'Octeville (/ɔktəvil/).

Cherbourg et Octeville appartenaient autrefois au doyenné de la Hague, délimité par la Divette. Depuis 1811, une partie de Tourlaville, qui appartenait au doyenné de Saire, appelée « les Mielles », a été intégrée au territoire cherbourgeois : l'hôpital Pasteur et l'église Saint-Clément y sont construits. En 1786, une partie d'Équeurdreville a également été jointe à Cherbourg, lors de la construction du port, puis en 1802, une partie d'Octeville. Cherbourg-Octeville se trouve donc aujourd'hui à la fois dans la Hague et dans le Val de Saire.

Le territoire cherbourgeois a également été gagné sur la mer, tel que l'ensemble Chantereyne et le terre-plein des Mielles. Construite au niveau de la mer, la ville s'est développée au pied de la montagne du Roule (point culminant de l'ancienne commune) et de la Fauconnière. Octeville est une ancienne commune rurale, composée de hameaux dispersés, dont le bourg s'est étendu à partir du XIXe siècle et dont le territoire s'urbanise fortement depuis 1950, en particulier autour de la ZUP des Provinces et du site universitaire.

Les communes limitrophes sont donc Tourlaville à l'est, et Équeurdreville-Hainneville à l'ouest, La Glacerie au sud et sud-est, Martinvast au sud, Nouainville et Sideville au sud-ouest.

En normand cotentinais, ces deux villes s'appellent Tchidbouo (prononciation :/tʃidbwu:/) et Otteville (prononciation : /ɔtvil/) : leurs habitants sont les Tchidbouorqŭais et les Ottevillais (prononciation :/tʃidbwuʁtʃje:/ et /ɔtvile:/).

[modifier] Géologie

La Montagne du Roule depuis le bassin de commerce
La Montagne du Roule depuis le bassin de commerce

Situé à l'extrémité du massif armoricain, Cherbourg-Octeville conserve les traces de la formation, sur les granits déformés et schistes métamorphiques du précambrien, de la chaîne hercynienne par le plissement des arkoses du Cambrien et des schistes et grès armoricains de l'Ordovicien. Ces plis se traduisent par des couches de grès inclinées de 45° vers le Nord-est, sur la Fauconnière (dont « La Roche qui pend ») et la Montagne du Roule (roule est l'appellation médiévale du grès). Ces deux rochers sont des falaises mortes, formées au quaternaire par l'érosion de la mer qui s'est retirée par la suite. Des cordons dunaires et des marais arrière-littoraux se sont ensuite formés, détruits par l'urbanisation du XVIIe et XIXe siècles, mais tels qu'il en demeure à Collignon (Tourlaville)[1].

Ces roches présentes dans les sols ont été exploitées au cours des siècles dans plusieurs carrières : le granit écrasé extrait à Querqueville et les arkoses du Becquet, ont été utilisé pour la confection de moellons et de blocs équarris pour linteau. Les schistes verts, dont la couleur est due à la chlorite et la séricite, sont essentiellement exploités en couvertures. Le grès armoricain de la Montagne du Roule, sert aux moellons et à l'enrochement. De nombreuses carrières ont été ouvertes pour les travaux de la digue sur l'agglomération, pour la plupart fermées aujourd'hui[1].

[modifier] Hydrographie

Cherbourg-Octeville est bordée par la mer. La construction du port du commerce à partir de 1769 s'accompagne de détournement de la Divette, dont l'embouchure se situait au niveau de l'actuelle sortie du port Chantereyne, et du Trottebec, depuis le territoire de Tourlaville, réunis dans le canal de retenue le long de la rue de Paris et du Val-de-Saire.

Le ruisseau de la Bucaille et celui du Fay qui arrosait la Croûte du Homet au XVIIIe siècle[2]ont disparu lors de la construction du port militaire.

[modifier] Climat

Cherbourg-Octeville est sous climat tempéré océanique. Son caractère maritime lui impose un taux d'humidité important (84%) et un vent marin soufflant fortement, couramment en tempête, mais aussi des variations saisonnières de températures faibles et de rares jours de gel (7,3)[3]. L'effet conjugué du vent et des marées engendre des changements climatiques rapides, au sein d'une même journée, le soleil et la pluie pouvant se succéder à quelques heures d'intervalle[4].

L'influence du Gulf stream et la douceur de l'hiver permettent la naturalisation de beaucoup de plantes méditerranéennes ou exotiques (mimosas, palmiers, agaves, etc.), présentes dans les jardins publics de la villes, malgré une insolation moyenne[4].

Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année
Températures maximales moyennes (°C) 8,6 8,4 9,6 11,3 14 16,4 18,5 19,1 18 15,6 12,1 9,9 13,5
Températures minimales moyennes (°C) 5 4,6 5,6 6,8 9 11,5 13,5 14,3 13,5 11,4 8,3 6,1 9,1
Températures moyennes (°C) 6,8 6,5 7,6 9 11,5 14 16 16,7 15,7 13,5 10,2 8 11,3
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 75.9 58 57 43,5 45,3 39,8 34,1 40,6 57,4 70,4 87,7 82,6 688,5
Source : Infoclimat[3]


Ville Ensoleillement (h/an) Pluie (mm/an) Neige (j/an) Orage (j/an) Brouillard (j/an)
Paris 1 797 642 15 19 13
Nice 2 694 767 1 31 1
Strasbourg 1 637 610 30 29 65
Cherbourg-Octeville[3],[5] 1700 906 5,1 5,3 26.6
Moyenne nationale 1 973 770 14 22 40



[modifier] Voies de communication et transports

[modifier] Voies routières

Historiquement Cherbourg-Octeville est l'extrémité ouest de la route nationale 13, traversant la ville par les « Rouges Terres » et l'avenue de Paris, depuis La Glacerie. Dans les années 1990, une déviation de la nationale, désormais Route européenne 3 et 46 a redirigé le trafic par La Glacerie et Tourlaville. Cette route se présente sous la forme d'un axe à 3 voies de la Glacerie jusqu'au rond-point de Penesme, à Tourlaville ; puis d'un axe à 2x2 voies entre ce dernier point et le rond-point situé entre la plage de Collignon et le port des Flamands. Le prolongement vers Cherbourg de cet axe est actuellement en travaux, avec le doublement du pont enjambant le port des Flamands, afin d'assurer une continuité de la 2x2 voies jusqu'au port de commerce cherbourgeois.

L'ancienne Route nationale 801, déclassée aujourd'hui en D901, qui relie le cap de la Hague à Barfleur, traverse également la ville d'Est en Ouest.

Après l'achèvement du contournement Est de l'agglomération, le projet de contournement Ouest est à l'étude, de même que l'amélioration de la RD 901 pour l'accès à l'aéroport de Maupertus.

La D650 permet de joindre Cherbourg et la côte ouest du Cotentin. Au départ de Cherbourg, la D650 prend la direction sud/ouest pour rejoindre Les Pieux, puis longe le littoral à quelques kilomètres de distance pour rejoindre la Côte des Isles jusqu'à Barneville-Carteret. A l'approche de Cherbourg, cette départementale a fait l'objet ces dernières années de nombreux aménagements (ronds-points, feux tricolores, aménagement urbain) du fait de la rurbanisation des communes traversées.

Avec l'attribution du statut d’autoroute de la RN13 en 2006, les travaux de mise aux normes autoroutières entre Cherbourg et Caen sont engagés pour dix ans[6]. Dans ce cadre, les travaux d'aménagement de la RN 13 à l'entrée de l'agglomération cherbourgeoise (lieu-dit "Virage des Chèvres") sont en cours. De nombreux autres chantiers sont en cours (création de voie d'arrêt d'urgence, suppression de passages dangereux, création d'ouvrages d'art).

[modifier] Transports maritimes

Situé à la pointe du Cotentin, le port de Cherbourg est dans une zone privilégiée pour les liaisons maritimes, particulièrement depuis la construction de la grande rade, qui a permis un accès plus large et sûr. Essentiellement port militaire, Cherbourg a développé aussi au cours des derniers siècles un commerce de marchandises et de passagers avec l'Angleterre et les Antilles, puis vers l'Amérique.

Le Barfleur de Brittany Ferries
Le Barfleur de Brittany Ferries

Aujourd'hui, le Royaume-Uni et l'Irlande sont régulièrement desservis :

  • Rosslare Europort par l'Oscar Wilde, ex-Konprins Harald de Color Line, de Irish ferries, installée depuis 1978, environ deux fois par semaine, et par le Diplomat de Celtic Link Ferries, trois fois par semaine.
  • Poole et Portsmouth, par la flotte de Brittany Ferries, qui a succédé à Truckline ferries en 1985, avec Normandie Express, Normandie Vitesse (ou Condor Vitesse), Le Barfleur et Le Cotentin.
  • Les îles anglo-normandes (Guernesey et Jersey), par HD ferries (la liaison est provisoirement suspendue).

En outre, le port accueille entre 10 et 30 paquebots par an, grâce à un terminal croisière aménagé en 2006 dans la gare maritime transatlantique de 1933.

Cherbourg a subi sévèrement la concurrence des autres ports normands que sont Ouistreham et Le Havre. Sur les onze premiers mois de 2007, par rapport à la même période de 2006, le trafic passagers baisse de 3,84% à 750 000 unités, tandis que le fret perd 4,43% points avec 87 000 camions débarqués, tandis qu'en 1995, le port comptait 1,7 million de passagers et 138 000 camions[7]. Depuis le début de l'année 2008, et pour la première fois depuis plusieurs années, le trafic transmanche au départ de Cherbourg opère un net redressement : fin février, Cherbourg affiche, par rapport au deux premiers mois 2007, une progression de 17% pour les passagers à 24 463 et de 39% pour les voitures de tourisme avec 10 586 unités. Cette hausse provient principalement de la mise en place de nouvelles rotations, principalement avec l'Irlande.

De nombreux projets sont à l'étude[réf. nécessaire] :

  • Fastship, en projet depuis une quinzaine d'années, peine à se concrétiser[8]. Il consisterait à faire du porte-à-porte entre les États-Unis et la France fondé sur un service transatlantique maritime assuré par des navires porte-conteneurs rapides entre un port américain unique, Philadelphie, et un port unique du continent européen, Cherbourg.
  • La construction d'un terminal pour les navires de marchandises permettrait de faciliter le déchargement et le chargement des bateaux.

[modifier] Transport ferroviaire

La ligne Paris-Cherbourg du Réseau ferré de France y trouve son terminus, la gare de Cherbourg, inaugurée en 1858, qui accueille chaque année un million de voyageurs[9]. Cette ligne allait au début du XXe siècle jusqu'à la station balnéaire d'Urville-Hague et était complétée par le « tue-vaques » qui desservait depuis Cherbourg le Val de Saire entre 1911 et 1950. Aujourd'hui, la ligne Corail Intercités Paris-Caen-Cherbourg est la plus profitable de sa catégorie, avec un bénéfice supérieur à 10 millions d'euros annuels. Chaque jour, plusieurs dizaines de TER et Corail Intercités assurent des liaisons directes entre Cherbourg et Lisieux, Caen, Paris-Saint-Lazare. Il faut compter aujourd'hui entre 2h45 et 4h35 pour joindre Paris et Cherbourg.

De nombreux projets sont à l'étude:

  • La gare de Cherbourg va prochainement accueillir des TGV prévus fin 2008 et début 2009 pour la ligne Cherbourg-Caen-Roissy-Charles-de-Gaulle; afin de faciliter la correspondance des voyageurs. Ce TGV, qui n'aura de grande vitesse que le nom - les voies n'étant pas adaptées - prolongerait ensuite son trajet jusqu'à Besançon-Viotte.
  • Entre 2008-2012, le port de Cherbourg prévoit l'arrivée sur le port des voitures neuves de la compagnie d'automobile de Mazda qui permettraient de nouveau le transport des voitures automobiles par voie ferroviaire.
  • Un autre projet est prévu de construire un terminal pour les trains de marchandises. Avec l'arrivée de Fastship prévu fin 2010, le trafic marchandise devrait se multiplier par trois.
  • Le contournement ferroviaire de l'agglomération cherbourgeoise est également régulièrement envisagé[réf. nécessaire]. Permettant d'éviter le passage des trains de marchandises au niveau de l'ex-canal de retenue et au lieu « Le Pont-de-Carreau », nœud routier et ferroviaire n'étant pas sans poser de nombreux problèmes de fluidité du trafic urbain. Ce contournement aurait l'avantage de permettre un gain de temps notable pour les marchandises, lesquelles transitent actuellement à vitesse très réduite par les points précités. Néanmoins à ce jour, aucun tracé officiel n'a été communiqué.
  • Le projet d'une nouvelle gare SNCF semble, lentement, se dessiner[réf. nécessaire]. Regroupant trafic ferroviaire, de bus urbains (Zéphir Bus) et de bus départementaux (Manéo), celle-ci serait édifiée sur l'actuel parking situé face au centre commercial Carrefour, lui-même prochainement reconstruit. Cette opération s'inscrirait dans le cadre de la rénovation du "quartier des bassins".
  • Depuis quelques années, il est prévu que la gare de Cherbourg accueille des trains de voyageurs (Corail Intercités ou TER), mais également des trains de marchandises directs en direction de Rennes et de Rouen-Rive-Droite. Des travaux sont prévus notamment pour la Ligne Cherbourg-Saint-Lô-Rennes afin de créer un raccordement à côté de la gare de Lison pour éviter les correspondances et les manœuvres à la gare de Lison[10],[11]

[modifier] Transport inter-urbain

Ligne Dessertes principales de bus urbains
1 Schuman ↔ Les Fourches
2 Schuman ↔ République ↔ Fort Neuf Digard
3 Églantine ↔ Schuman ↔ Collège Ferry
4 Schuman ↔ Centre commercial (La Glacerie)
5 La Marche ↔ Amfreville ↔ Schuman ↔ Flamands
6 Schuman ↔ Dubost
7 Hainneville Haut ↔ Schuman
8 Polyclinique ↔ Schuman
10 Le Becquet ↔ Northeim
11 Northeim ↔ Brèche du Bois ↔ Village de la Verrerie
12 Urville ↔ Diximude
A Schuman ↔ Villa Rocca

La Compagnie des transports de Cherbourg (CTC) a été créée en 1896, desservant par un tramway la place de Tourlaville et la place du Château à Cherbourg. La desserte s'allongeait jusqu'à 16,5 kilomètres, de Tourlaville à Urville. Après l'occupation allemande et le bombardement du dépôt de tramways, les bus prennent la succession, et il faut attendre 1962 pour que le réseau dispose de plusieurs lignes. À partir de 1976, la Communauté urbaine de Cherbourg prend en charge la compétence des transports en commun. Gérée en délégation de service public par Keolis, la CTC prend le nom de Zéphir Bus en 1991[12].

Le maillage de l'ensemble de l'agglomération est bon, Zéphir Bus comptant une douzaine de lignes urbaines, desservant même certaines communes hors agglomération, comme Urville-Nacqueville. Depuis quelques années, un service de bus de nuit a également été créé.

[modifier] Aéroport

L'aéroport de Cherbourg - Maupertus dessert la ville. Sa piste de 2 440 mètres accueille des vols réguliers quotidiens vers Jersey et des vols charters.

[modifier] Histoire

[modifier] Héraldique

Cherbourg porte d'azur à la fasce d'argent chargée de trois étoiles à six rais de sable, accompagnée de trois besants d'or, deux en chef, un en pointe. À partir de l'Empire, le blason est accompagné d'ornements extérieurs : couronne murale à cinq tours d'argent, cimier traversé en fasce d'un caducée contournée de même auquel sont suspendu deus festons servant de lambrequins, l'un à dextre d'olivier, l'autre à senestre de chêne, d'argent noués et attachés par des bandelettes d'azur. Ils comportent également une croix de guerre 35-45 avec palme au naturel, appendue à la pointe de l'écu et brochant sur la croisure des bandelettes[13].

Son origine est contestée. Selon Victor Le Sens, la fasce d'argent chargée d'étoiles représente la ceinture de la Vierge Marie, l'une des deux patronnes de la ville. Leur nombre, comme celui des besants, évoquant la Trinité, l'autre patronne de la ville. Les besants d'or seraient l'expression du rachat des captifs, illustrant lÀa participation des notables cherbourgeois à la Troisième croisade. Le blason de Cherbourg daterait de la fin du XIIe siècle, à l'époque des Croisades[14].

Mais cette origine religieuse est contestée par M. Le Poupet, cité par Le Chanteur de Pontaumont dans les mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, qui considère, en s'appuyant en particulier sur les ouvrages de Vulson de la Colombière et Ségoing, que le contenu du blason évoque la commerce maritime de la cité. Pour lui, les besants, meuble traditionnels des armes de financiers anoblis, représente la richesse et la fortune, tandis que l'étoile illustre la paix et la prudence. Le sable signifie Prudence et constance dans l'adversité, l'azur dénote l'activité et les mers. M Canel avait expliqué avant lui que les besants et les étoiles illustrent respectivement le commerce et le port de mer[15].

Les étoiles, absentes de l'armorial de d'Hozier en 1697[15], auraient été ajoutées au XVIIIe siècle. Sous l'Empire, il fut complété par un franc quartier des villes de seconde classe qui est à dextre d'azur à un N d'or, surmonté d'une étoile rayonnante du même, brochant au neuvième de l'écu[14].

Concernant les ornements extérieurs, la couronne murale symbolise la protection et le bonheur, le caducée le commerce et l'activité, l'olivier la paix, le chêne la force, rappelant la vocation à la fois militaire et commerciale du port. L'argent signifie que Cherbourg était une ville de seconde classe sous l'Empire[13].

Le blason d'Octeville est de sinople au mantel d'argent chargé de deux lettres capitales de sable « O » à dextre, « V » à sénestre, au chef de gueules à un léopard d'or armé et lampassé d'azur.

Il a été le logo de la municipalité jusqu'à la fusion avec Cherbourg, et un temps après celle-ci réuni au logo de Cherbourg .

Aujourd'hui, la municipalité de Cherbourg-Octeville utilise un logo, intitulé la « mouette musicale ». Initialement adopté par Cherbourg, il est composé d'une mouette, symbolisant le caractère maritime de l'agglomération, sur une portée musicale, évoquant la musicalité du port : « le cri des mouettes qui dansent entre ciel et mer, les sirènes des navires et le chant mélodieux des vagues »[16].

[modifier] Origines et toponymie

L'antique Coriallo des Unelles, présente sur Table de Peutinger (v. 365) et citée dans l'Itinéraire d'Antonin et la Gesta de Fontenelle (« In pago Coriovallinse », 747-753), latinisée ensuite en Coriallum pourrait être localisée, selon Robert Lerouvillois, entre Cherbourg et Tourlaville, sur les Mielles. « Amas de huttes de pêcheurs à l'embouchure ensablé de la Divette et du Trottebec », isolé au bout du Cotentin par une forêt dense, la forêt de Brix avant l'invasion romaine[17], devient une petite ville de garnison après la victoire en l'an 56 avant JC des légions de Quintus Titurius Sabinus, sur les Unelles de Viridovix[18]. Cependant, des doutes subsistent sur sa localisation en raison du manque de précision de la Table de Peutinger, et certains auteurs placent la cité vers Urville-Nacqueville ou Beaumont-Hague, tandis que d'autres, comme Claude Pithois, pensent qu'il s'agissait une agglomération de villages celtes protégés par le Hague-Dick sur le territoire d'Omonville-la-Rogue, Digulleville et Omonville-la-Petite[19]. D'après Pierre-Yves Lambert[20], l'élément celtique corio signifie « armée, troupe » et l'élément vallum semblable au latin, serait « rempart, fortification ».

Après la colonisation anglo-scandinave, un nouveau nom apparait sous une forme là encore latinisée: Carusburg Castellum (1026-1027, Fauroux 58) puis Carisburg (1056-1066, Fauroux 214), Chiersburg (Guillaume de Jumièges, v. 1070), Chieresburg (Wace, Roman de Rou, v. 1175)[21]. Carusburg signifierait « forteresse des marais », du vieux norrois kjars (marais) et de borg (château, ville fortifiée)[22] ou « ville des marais » du vieil anglais ker (marais) et burgh (ville)[23]. D'après François de Beaurepaire[21], il s'agit plutôt du vieil anglais chiriche (église) ou [tch] est réduit à [s], comme la commune de Chirbury, dans le comté de Shropshire, autrefois orthographié Chirichburig (915) et Chiresbir (1226).

Le nom d'Octeville apparaît quant à lui en 1063, dans une charte de Guillaume le Bâtard, à propos de dotations faites à la collégiale de Cherbourg[24].

Cherbourg est également le nom d'un canton canadien, situé entre Matane et Les Méchins, qui a donné son nom aux municipalités de Saint-Thomas-de-Cherbourg, fusionnée en 1954 au sein des Méchins, et de Saint-Jean-de-Cherbourg. Ce nom, dont la proclamation date du 7 mai 1864, pourrait être dû à la répercussion par les journaux locaux de l'inauguration du port militaire par Napoléon III en 1858[25]. Cherbourg est également une ville du Queensland en Australie.

[modifier] Moyen-Âge : une place forte

La date de fondation de Cherbourg ne peut être fixée précisément, même si les vestiges de Coriallo tendent à la situer à l'époque des Celtes. Il existe un castrum sur la rive gauche de la Divette depuis au moins le IVe siècle.

Conquise par Sabinus en 56 av. JC, la cité est cédée avec l'ensemble de l'Armorique à Clovis en 497. Elle devient successivement propriété des rois mérovingiens Childebert, Clotaire Ier, Caribert, Chilpéric Ier, Sigebert Ier, Théodebert, Clotaire II, Dagobert Ier, Clovis II, Clotaire III, Dagobert II et Thierry III[26].

Le territoire est évangélisé par Saint Éreptiole en 431, puis Saint Scubilion en 555. En 887, Saint Clair débarquant du Kent est ordonné prêtre à Cherbourg et établit un ermitage dans la forêt environnante[26].

Pillé et ravagés par plusieurs raids normands entre 841 et 895, affligée par la peste et la famine à la même époque[26], Cherbourg est rattachée au Duché de Normandie avec le Cotentin, en 933, par Guillaume Longue-Épée. En 938[26] ou 940[14], une flotte de 60 voiles menée par le roi danois Aigrold (ou Harold), déchu par son fils et chassé de ses terres, y débarque et s'installe dans le Cotentin avec le consentement de Guillaume Longue-Épée. Il établit sa résidence à Cherbourg jusqu'à retrouver son trône. Il revient à la tête de vingt-deux vaisseaux pour aider Richard Ier de Normandie, encore mineur contre Louis IV de France qui est fait prisonnier en 945[26].

Le château de Cherbourg est doté d'une église ou chapelle collégiale en 998 par Richard II, et ses fortifications sont renforcées par Richard III avec celles des autres grandes places fortes du Cotentin, face aux menaces anglaises[26]. Le château est mentionné en 1027, comme élément de la dot lors du mariage du duc.

En 1053, afin de lever l'excommunication qui pèse sur lui suite à son union avec sa cousine, Guillaume le Conquérant choisit quatre places importantes du duché dont Cherbourg, pour recevoir une rente à perpétuité dédiée à l'entretien d'une centaine de pauvres[26]. Jusqu'alors, l'hospice, bâti près du ruisseau de la Bucaille vers 436 par Saint Éreptiole, premier évêque de Coutances, vivait des dons privés[27]. Suite à la mort d'Henri Ier en 1135, et la dépossession du trône d'Angleterre de Mathilde par Étienne de Blois, Cherbourg est assiégé par les troupes du comte de Boulogne en 1139, et ne se rend qu'après deux mois de résistance avant d'être repris par Geoffroy d'Anjou en 1142. Son épouse fonde trois ans plus tard l'Abbaye du Vœu.

Sous les ducs de Normandie, Cherbourg était, avec Rouen et Caen, l'un des ports commerciaux les plus importants du duché, échangeant essentiellement avec l'Angleterre. Le droit de tonlieu est accordé à la cathédrale de Coutances en 1056[18]. En 1150, le duc de Normandie Henri Plantagenet accorde à Cherbourg le privilège de commercer une fois par an avec l'Irlande[14]. En revanche, le transit transmanche se fait essentiellement entre Barfleur et Southampton, Ouistreham et Hastings, Dieppe et Douvres. Au XIIIe siècle, Barfleur, après le naufrage de la Blanche-Nef perd de son poids, et Cherbourg devient le port de transit des troupes d'Henri II d'Angleterre[18].

Plan de Cherbourg et du château démoli en 1689
Plan de Cherbourg et du château démoli en 1689

Lors de la conquête de la Normandie par Philippe Auguste, Cherbourg tombe sans combattre. La ville est saccagée en 1293, l'Abbaye et l'Hôtel-Dieu pillés et incendiés, mais le château, où la population est retranchée, résiste. Suite à cet épisode, Philippe le Bel fait fortifier la cité en 1300[26].

Par sa position stratégique, la ville est très disputée entre Anglais et Français durant la Guerre de Cent Ans. Elle change six fois de propriétaires, suite à des transactions, jamais par les armes. En juillet 1346, 40000 soldats d'Édouard III, débarqués à la Hougue, prennent les places du Cotentin mais se heurtent à la défense de Cherbourg. La cité est cédée par Jean le Bon à Charles le Mauvais qui fait renforcer les fortifications lors d'un séjour en 1366, dispense les bourgeois de la taille pour leur vaillance, autorise le port de l'épée et crée des pairs et des barons[17]. Vendue ensuite à Richard II d'Angleterre, elle est assiégée en vain par Bertrand du Guesclin. Richard II revend la ville à Charles le Noble, qui l'échange avec Charles VI contre le comté de Nemours. En 1418, suite à un long siège, son commandant, Jean d'Angennes, livre la ville aux Anglais. En 1429, encouragé par le récit des victoires de Jeanne d'Arc, un chanteur ambulant, Phélippot le Cat, tente de libérer Cherbourg avec l'aide de révoltés réfugiés dans la forêt de Brix, et les défenseurs du Mont Saint-Michel. Mais le complot est découvert par les Anglais, qui tranche la tête du troubadour sur la place du Château, le jour du sacre de Charles VII. Assiégée une fois de plus par le roi français en 1450, ses troupes parviennent à tromper les Anglais en attaquant la forteresse par la grève, à l'aide de batteries sur pilotis, la poudre et les canons enveloppés dans des peaux enduites de suifs pour les rendre imperméables[17]. Le 12 août, les remparts cèdent sous les attaques, et Jacques Cœur négocie la reddition. En raison des souffrances de la population cherbourgeoise, et contre le dépeuplement de la place forte, Louis XI exempte les habitants d'impôts en 1464, ce qui sera la règle jusqu'au règne de Louis XV.

Au début du XVIe siècle, la ville subit trois vagues de peste (en 1504, 1514 et 1517). En 1532, Cherbourg reçoit la visite de François Ier. À cette époque, Cherbourg nous est décrite par Gilles de Gouberville comme une ville fortifiée de 4 000 habitants, protégée par des ponts-levis aux trois portes principales, gardées en permanence et fermées du coucher du soleil jusqu’à l’aube. À l'intérieur des remparts, le château, lui-même protégé par de larges fossés et muni d'un donjon et de douze tours, occupait le sud-est de la ville. À l'extérieur, le faubourg se tenait le long de la Divette, au sud des remparts, et était fréquenté par les matelots[28].

Face aux guerres de religion qui divisent la Normandie à la fin du XVIe siècle, « Cherbourg [est] la seule ville du pays où les Huguenots n'[ont] point de prêche public, et où l'hérésie n'infect[e] aucune famille »[29]. En 1562, alors que les Protestants se rendent maître de la plupart des villes normandes, Montgomery prépare le siège de Cherbourg, et Matignon sa défense. L'affrontement est pourtant avorté par la signature de l'édit d'Amboise du 19 mars 1563. En 1574, les Réformés prennent Falaise, Argentan et Vire. Aidé des Anglais, Montgomery débarque à la Hougue à la tête de plusieurs milliers d'hommes, et prend Valognes, Carentan, Saint-Lô et Domfront. Incapable de défendre tout le Cotentin, Matignon concentre ses forces sur la forteresse de Cherbourg, consolidée et fortement gardée, et les protestants se contentent de ravager l'abbaye du Vœu, située hors des remparts[29].

En remerciement de ses services, Henri III nomme Matignon lieutenant-général de Normandie et gouverneur de Cherbourg en 1578, puis maréchal l'année suivante. Celui-ci renforce les défenses cherbourgeoises en fortifiant les faubourgs. A sa mort, son fils reprend la charge de gouverneur de Cherbourg, comme ses descendants, jusqu'à la moitié du XVIIIe siècle. En 1588, les bourgeois demeurent également fidèles à la couronne quand la Normandie est tenue par la Ligue catholique, à l'exception de Caen et Dieppe. De même, ils sont d'une fidélité sans faille à Henri IV. Ainsi, le 4 avril 1591, ils mettent en échec les projets de frondeurs normands menés par Du Tourp. Le Roi récompense la ville en lui octroyant des privilèges en 1594[30].

La ville est touchée par la peste dans les années 1620, particulièrement vive en 1626.

[modifier] XVIIe-XIXe : un port militaire

Pour compléter les deux ports d'envergure que sont Brest sur l'Océan et Toulon sur la Méditerranée, Louis XIV désire édifier un nouveau port sur les côtes de la Manche, face à l'Angleterre, afin d'héberger les navires de passage. Après une première commission chargée d'étudier la meilleure position en 1665 qui n'aboutit pas, Colbert vante les mérites en 1678 de la fosse de Colleville, en Seine-Maritime, sans plus de résultat[31].

Bataille de la Hougue, PJ Schotel

Après une inspection des ports de la Manche en 1680, Vauban remet un mémoire au Roi en 1686, préconisant de renforcer la fortification de la ville et de porter la capacité du port à 40 navires de 3 à 400 tonneaux et autant de frégates de 20, 30 et 40 bouches à feu. Privilégiant la Hougue pour bâtir un port militaire d'envergure, il envisage toutefois de fermer la rade de Cherbourg par deux digues, l'une de 200 toises partant du Homet, l'autre de 600 toises partant de l'île Pelée[31]. Les travaux débutent l'année suivante, mais ses opposants, dont Louvois, parviennent en décembre 1688 à convaincre le Roi d'arrêter les travaux. Le mois suivant, pour ne pas courir le risque de laisser aux mains des Anglais une place forte solide, l'ordre est donné de raser les fortifications, mobilisant pendant trois années près de 3 500 ouvriers. En 1692, la protection de cette place forte du Cotentin fait cruellement défaut à l'Amiral de Tourville lors de la tentative manquée de repli de la Bataille de la Hougue[18]. Abîmés lors de la Bataille de Barfleur, et n'ayant aucun port capable de les protéger, trois des navires de la flotte s'échouent dans la baie de Cherbourg : le Triomphant à l'entrée du port, l'Admirable sur les Mielles, et le Soleil Royal, vaisseau amiral, sur la pointe du Homet. Le dimanche 1er juin 1692, devant de nombreux badauds venus du Nord-Cotentin, et alors que le curé a déplacé à l'extérieur la messe de la fête paroissiale, face à la bataille, les brûlots britanniques incendient les trois bâtiments. Les stocks de poudre explosent, les corps des marins et les débris jonchent la plage et les rues de la ville, tandis que le toit de la basilique de la Trinité est détruit par l'explosion du Triomphant[32].

La destruction des remparts cherbourgeois n'engendre pas un étalement de la ville qui conserve son aspect médiéval. Des constructions prennent la place des anciennes fortifications et englobent peu à peu le faubourg proche au long de la Divette. Au début du règne de Louis XV, on dénombre 800 feux à Cherbourg, soit environ 4 000 habitants, et 95 à Octeville. Valognes en compte 1 000[33]. En 1731 Chantereyne revendique 5 500 habitants, le recensement de 1774 en dénombre 6 257, et celui de Dumouriez en 1778, 7 300, en y incorporant probablement les garnisons en place[33].

En 1739, l'ingénieur Hüe de Caligny, directeur en chef des travaux publics de la province de Normandie, entreprend de construire un port de commerce (aujourd'hui au niveau de la place Divette), avec une écluse. Mais il est dévasté en 1758 par une attaque anglaise sous les ordres du général Bligh et l'amiral Howe. Le nouveau bassin du commerce est aménagé en 1769 et inauguré en 1775, après le détournement de la Divette. Longtemps port de faible importance commercial, ville sans université ni activité culturelle, aux faibles relations avec Paris, ces travaux font prendre un poids essentiel dans le Cotentin, qui se traduit à la veille de la Révolution française, par la création par de réseaux de sociabilités par les bourgeois. La Société royale académique de Cherbourg est fondée en 1755, et une loge maçonnique appelée « la Fidèle maçonne » voit le jour.

Le 30 novembre 1758, suite au « Grand dérangement » et à la chute de Louisbourg, un navire britannique amène des déportés acadiens de l'Île Royale et l'Île Saint-Louis. Vivant dans le dénuement, avec un état sanitaire dramatique, de nombreux réfugiés meurent. Deux mois plus tard, un second convoi amène depuis Halifax, le 14 janvier, au terme de 16 jours de traversée, 147 acadiens originaires majoritairement de Pobomcoup et du Cap Sable. Parmi eux se trouvent la famille nobiliaire d'Entremont, dont l'ancêtre Philippe Mius d'Entremont (1601-1700) baron de Pobomcoup, était originaire de Cherbourg. Les bourgeois locaux organisent leur secours, protestant officiellement contre la décision royale de supprimer la solde accordée aux réfugiés[34]. En 1773, 163 des 228 Acadiens de Cherbourg, partent pour le Poitou[35]. Au lendemain de la Révolution française, on compte encore deux centaines d'Acadiens, auxquels l'Assemblée nationale reconduit le versement d'une pension, sur l'insistance du président de la Société des amis de la Constitution locale, Étienne-François Le Tourneur.

Projet Cessart pour la rade non retenu
Projet Cessart pour la rade non retenu

Les intentions de Louis XV de reprendre les travaux du port militaire, sont refroidies par le raid anglais de 1758, mais le soutien français aux insurgés américains réveille le projet dans l'esprit de Louis XVI. En 1776, à la demande de Louis XVI, une commission sous l'égide de Suffren, réunissant notamment Dumouriez, futur gouverneur de la place, et La Bretonnière, capitaine de vaisseau et hydrographe, est chargée de choisir le port stratégique pour la défense des côtes de la Manche, entre Cherbourg, Ambleteuse et Boulogne[36]. Le rapport de La Bretonnière et Méchain considère que seul le port normand peut protéger convenablement 80 bateaux de guerre. Dépassant les projets de Vauban, il projette la construction d'une digue de 4 kilomètres de long, entre l'île Pelée et la pointe de Querqueville. Dumouriez et Decaux, chef du génie, conseillent quant à eux, une rade plus courte, allant en droite ligne de l'île Pelée et la pointe du Homet, comme préconisé par Vauban, avec une passe centrale unique, et en mettant l'accent sur les défenses militaires. On donne finalement raison à La Bretonnière. S'agissant de l'édification, Decaux vante les mérites des caissons de maçonnerie de béton tandis que La Bretonnière préfère le sabordage de vieux navires de guerre et un enrochement à pierres perdues. Mais furent choisis les plans de l'ingénieur Louis-Alexandre de Cessart, ceux d'un môle construit à partir de 90 cônes de bois de 20 m sur 20, remplis de pierres et de béton, reliés par des chaînes de fer.

À partir de 1783, trois ingénieurs vont se succéder durant les 70 ans de l'édification des 4 000 mètres de la digue : La Bretonnière, Louis-Alexandre de Cessart et Joseph Cachin. Le premier cône est coulé le 6 juin 1784, à un kilomètre de l'Île Pelée, et la rade s'emplit des 300 à 400 bateaux qui font la navette depuis le port du Becquet pour charger les pierres. Mais les quatre premiers cônes ne résistent pas aux tempêtes. Le 22 juin 1786, Louis XVI fait son seul voyage en province pour voir l'avancement des travaux et assister à l'immersion du neuvième cône de pierre. On conclut en 1788 à l'échec de l'option de Cessart, et on revient, les caisses vides, à la conception de La Bretonnière.

À la veille de la Révolution française, toutes les conditions sont réunies pour la survenue d'un mouvement politique : un corps municipal mésestimé, Dumouriez favorable au renversement de celui-ci, voire à prendre la tête des bourgeois, un duc de Beuvron sans autorité et une population ouvrière soumis à la disette, due aux mauvaises récoltes, et au chômage, par l'abandon des cônes et le ralentissement des travaux[33]. Effectivement, ville ouvrière et bourgeoise, Cherbourg accueille favorablement la Révolution. Le cahier de doléances dénote d'une volonté réformatrice mais modérée de la part de bourgeois proche des Feuillants. Malgré l'importance prise par la ville en quelques années, sa population n'est pas représentée lors des États généraux de 1789, mais envoie un député extraordinaire, Victor Avoyne de Chantereyne, qui obtient que Cherbourg devienne chef-lieu de district.

La nouvelle de la prise de la Bastille est reçue le 17 juillet avec joie[33], et l'ordre de porter la cocarde est donné le lendemain[26]. Mais le 21 juillet en fin de journée, des ouvriers de la digue et des matelots se réunissent place du Calvaire pour réclamer l'ouverture des magasins de blé et du pain à bas prix. Puis, la foule passe la nuit à saccager les maisons des notables, Garantot et Chantereyne, ouvre la prison de la Trinité et se disperse à l'aube. Après avoir laissé faire les agitateurs, Dumouriez forme la milice nationale dans la nuit, qui arrête entre 150 et 300 pillards en fonction des sources. Il châtie les fauteurs de troubles, condamnant deux d'entre eux à la pendaison, et sept autres, dont une femme, à être marqués et fouettés. Le maire Demons de Garantot démissionne, le duc d'Harcourt, gouverneur de Normandie, et le duc de Beuvron, lieutenant général du Royaume, s'exilent en Angleterre par peur. Mais la municipalité, placé sous l'autorité du chevalier de Gassé, refuse de se soumettre à l'autorité de la milice de Dumouriez, provoquant une opposition durant plusieurs mois[33], jusqu'au départ de celui-ci à la fin de l'année. Cessart abandonne également la ville, laissant seul La Bretonnière, dont les subsides sont coupés en 1790, le contraignant à la démission en 1792. Malgré la loi du 1er août 1792 décrétant la construction de l'avant-port militaire, tous les travaux sont suspendus cette même année, et pour dix ans [37]

La ville confie ensuite sa défense et sa sécurité à un comité de 14 notables et échappe aux premières purges. En 1793, la chouannerie se propage dans le Sud-Manche et la Terreur est décrétée. Jean-Baptiste Le Carpentier est envoyé par le Comité de salut public comme représentant du peuple le 19 septembre. Il dissout le comité et le remplace par la Commission de surveillance aux pouvoirs répressifs élargis. Pour autant, on ne compte qu'une seule victime de la guillotine, Leroy, directeur des Postes, victime d'un procès à charge[38]. En janvier 1794, alors que une large majorité des prêtres ont émigré, le représentant du peuple Bouret ordonne le saccage des ornements, statues, draperies et orgues de l'église de la Trinité. Durant cette période, de nombreuses fêtes patriotiques sont organisées, parmi lesquelles l'anniversaire de la prise de la Bastille (14 juillet 1790), la fête de l'Être-Suprême (8 juin 1794), et la fête en l'honneur des héros morts au siège de Granville (10 juillet 1794)[26].

Transbordement des cendres de Napoléon Ier, Léon Morel-Fatio, 1841
Transbordement des cendres de Napoléon Ier, Léon Morel-Fatio, 1841

En 1802, Bonaparte ordonne la reprise des travaux de la digue, selon la méthode de La Bretonnière, en aménageant la partie centrale pour recevoir des canons. Par le décret du 25 germinal an XI (1803), il charge l'ingénieur Cachin du creusement de l'avant-port militaire, qu'il qualifiera de lac de Moeris (inauguré le 27 août 1813 en présence de l'impératrice Marie-Louise), et décide de la construction du nouvel Arsenal. Le Premier consul veut faire de Cherbourg un des ports militaires principaux, visant l'invasion du Royaume-Uni. En 1803, Cherbourg est à l'abri des attaques anglaises et devient un port d'attache de corsaires. Après une visite en 1811, Napoléon fait de Cherbourg une préfecture maritime, un chef-lieu d'arrondissement de la Manche et le siége d'un tribunal de première instance. Il décrète également l'édification d'un nouvel hôpital de 300 lits, construit à partir de 1859 sur le territoire tourlavillais annexé. Il prend acte ainsi du développement de la ville, et lui donne une plus grande importance dans le Cotentin, face à Valognes qui était sous l'Ancien régime la principale ville de la péninsule, et sous-préfecture de la Manche jusqu'alors.

Digue de l'Ouest, dite « de Querqueville »
Digue de l'Ouest, dite « de Querqueville »

Les travaux de la digue centrale, interrompus à nouveau entre 1813 et 1832, ne sont terminés que sous Napoléon III, en 1853, tandis que les digues de l'Ouest et de l'Est sont achevées en 1895. Les bassins Charles X (commencé en 1814 — 290 x220 x18 mètres) et Napoléon III (commencé en 1836 — 420 x200 x18 mètres) du port militaire sont respectivement inaugurés le 25 août 1829 en présence du Dauphin, et le 7 août 1858 par le couple impérial. Les travaux de la digue sont conclus par la Troisième République, avec l'adjonction des digues de l'Est (1890-1894) et de l'Ouest (1889-1896), et la construction de la Petite rade (digue du Homet, 1899-1914, et digue des Flamands, 1921-1922). Les digues de Cherbourg qui constituent depuis la plus grande rade artificielle du monde, n'ont pu être détruites par les Allemands en 1944. L'ampleur des travaux séculaires eut un écho important en France, à l'image d'Émile Zola qui écrit en 1879 dans Nana : « À Cherbourg, il avait vu le nouveau port, un chantier immense, des centaines d’hommes suant au soleil, des machines comblant la mer de quartiers de roche, dressant une muraille où parfois des ouvriers restaient comme une bouillie sanglante ».

Ouvert en 1793, l’ancien arsenal (à l'emplacement de l’actuel quai Lawton-Collins) construit des bâtiments de surface à voile. Le premier, le brick la Colombe, est lancé le 27 septembre 1797 après un chantier de trois ans. En 1803, Bonaparte décide de bâtir un nouvel arsenal à proximité du port militaire en projet, à l'Ouest de la ville. Construisant des navires à voile, puis à hélices jusqu’à la fin du XIXe siècle, l'Arsenal se spécialise dès 1898, dans la construction de sous-marins. Les premiers sont le Morse et le Narval. Depuis, plus de 91 bâtiments y ont été construits.

Profitant du blocus du Havre et de Dieppe par les Anglais au début du XIXe siècle, le commerce avec l'Amérique, la péninsule ibérique et les pays du Nord s'accroît. Pour lutter contre les risques d'épidémies, un conseil de santé est mis en place en octobre 1800, et la quarantaine est décrétée pour tous les navires à risque[39]. Les mesures strictes de confinement des équipages et de javellisation des marchandises n'empêchent pourtant pas le choléra de sévir de mai à décembre 1849[40]. La municipalité s'attaque à l'insalubrité des rues, un surveillant de la commission de salubrité publique étant chargé, dans chacun des 15 arrondissements de la ville, de veiller au respect des consignes. Un autre cas de choléra est pourtant signalé le 7 novembre 1865[40].

Le jardin public, la montagne du Roule et le Fort, 1908
Le jardin public, la montagne du Roule et le Fort, 1908

Les travaux du port provoquent la densification et l'étalement de la ville, et l'enrichissement de la bourgeoisie locale. Au début du XIXe siècle, les rues sont assainies, pavées, éclairées, et équipées de fontaines publiques. Témoin de l'importance que prend le port, des bâtiments s'élèvent, comme le théâtre, l'hôtel de ville, les halles centrales, le tribunal, mais aussi un cimetière. Les premiers travaux du XVIIIe siècle qui avait permis la canalisation de la Divette et du Trottebec, ainsi que le creusement du bassin du commerce, sont complétés l'assèchement des marais du Cauchin, comblés sous la mandat de Collart, dont la place prend postérieurement son nom, avant d'être rebaptisé place Divette. La vie culturelle se complète par la constitution de nouvelles sociétés savantes. On aménage également le front de mer et la ville sort de ses limites anciennes. Annexé sur le territoire tourlavillais par Napoléon 1er en 1811, s'élève le nouveau quartier du Val-de-Saire, relié au centre historique par le pont tournant. On y érige le Casino aujourd'hui disparu, l'église Saint-Clément érigé à partir de 1853 et consacrée en 1856, et l'hôpital dont la première pierre est posée en 1859. L'emprise de la ville s'étend également à l'Ouest, vers Querqueville et le port militaire, avec le quartier du Vœu qui, autour de l'église du Vœu, s'embourgeoise. Sur les terres incultes arrosées par les ruisseaux de la Bucaille et de la Polle, sont bâtis des immeubles de rapport et des hôtels particuliers, comme celui de la famille d'armateurs Liais, une congrégation religieuse s'y installe.

En parallèle, Octeville se développe également. Village rural à l'habitat dispersé en hameaux, constitués autour de grosses fermes (La Crespinière, La Prévallerie, Grimesnil, la Gamacherie…), reliés entre eux et à l'église Saint-Martin, par un réseaux de chemins, la commune devient chef-lieu de canton en 1801 (décret du 23 vendémiaire an X), et voit sa population s'accroître par l'afflux des ouvriers venus pour la construction du port de Cherbourg et pour travailler à l'Arsenal. Après la création de la route des Pieux (actuelles rues Salengro et Carnot) le bourg se constitue autour d'un village-rue homogénéisé[24].

En 1830, Charles X, détrôné, embarque pour l'exil à Cherbourg sur le Great Britain, laissant la place à la Monarchie de Juillet. Dans ces années, Cherbourg peut être considérée comme bonapartiste. Reconnaissante envers l'Empereur d'avoir fait de Cherbourg un port d'importance primordiale, le conseil municipal avait officiellement demandé à ce que la ville soit nommé « Napoléonbourg » en septembre 1813[41], avant que la défaite de Waterloo n'empêche la réalisation du projet. En 1831, les électeurs choisissent le colonel de Briqueville, fidèle colonel des dragons napoléoniens, comme représentant à la Chambre des députés, lui offrant à sa mort en 1844, des obsèques populaires et finançant l'année suivante un buste présent sur les quais. Le 8 décembre 1840, la Belle Poule, qui ramène les cendres de Napoléon en France fait sa première escale à Cherbourg. Suite à une cérémonie d'hommage, la place du Rampart, gagnée sur la mer est baptisée place Napoléon. Le 5 septembre 1850, le peuple accueille le président Louis-Napoléon Bonaparte par une « Vive la République » et « Vive Napoléon » mêlés. Alexis de Tocqueville pour le conseil général et Joseph Ludé, en tant que maire, lui demande la conclusion des travaux de l'Arsenal, entrepris par son ancêtre, et la construction de la ligne ferroviaire reliant Cherbourg à Paris[17]. En 1858, à l'occasion de son retour en tant qu'empereur, pour l'inauguration de la ligne Paris-Cherbourg le 4 août, une statue équestre de Napoléon y est érigée.

Le 19 juin 1864, au large de Cherbourg a eu lieu un épisode célèbre de la guerre de Sécession, où le navire de guerre des Confédérés, le CSS Alabama, est coulé par le navire de l'Union USS Kearsarge après deux heures de combat (voir le Combat naval à Cherbourg), sous l'œil de milliers de spectateurs, venus en train pour l'inauguration du casino. Assistant au combat depuis un voilier, Manet l'a ensuite immortalisé dans un tableau.

[modifier] Début XXe : port d'émigration

L'époque transatlantique accompagne essor économique de la ville : Casino, hôtel de luxe, grands magasins sur le modèle parisien…
L'époque transatlantique accompagne essor économique de la ville : Casino, hôtel de luxe, grands magasins sur le modèle parisien…

Port protégé et accessible à toute heure et de tout temps, pointe avancée dans la Manche, la position de Cherbourg intéresse rapidement les compagnies de navigations reliant les ports tels qu'Anvers et Southampton à la côte est des États-Unis. Le grand brassiage du port (entre 6 et 13 mètres, quand Southampton dispose de moins de 10 mètres de profondeur), la rareté des brumes, la sureté des côtes, et la facilité de chargement ou déchargement, sont autant d'avantages techniques offerts par la ville, dans une concurrence où la rapidité est primordiale. Ainsi, après L'Union le 22 juin 1847, premier navire de croisière à quitter Cherbourg pour New York, les paquebots de la Royal Mail Steam Packet & Co puis de Hamburg Amerika Linie y font escale avant de traverser l'Atlantique dès la fin des années 1860. En 1869, on compte 47 escales et 1175 passagers pour un tonnage de 81 507 ; 31 ans plus tard il s'élève à 1 651 884 avec 378 escales et 30 313 passagers[42]. Dès lors, Cherbourg acquiert une dimension mondiale, comme en témoigne l'accueil d'une exposition internationale en 1905. Le Titanic y fait escale en 1912 pour son voyage inaugural où il embarqua 274 passagers. Trop gros pour accoster sur les quais de la gare maritime inaugurée en 1912, les steamers doivent mouiller dans la partie ouest de la rade, des transbordeurs, tel le Nomadic, faisant la navette. En 1913, Cherbourg reçoit 500 paquebots et 70 000 passagers[43].

Durant la Première Guerre mondiale, le trafic est entièrement suspendu. Cherbourg devient le lieu d'arrivée du matériel et des troupes anglaises puis américaines, et de départ des permissionnaires et des blessés. Pour faire face au besoin de main d'œuvre la ville se voit octroyer par le gouvernement des travailleurs coloniaux, en provenance du Maghreb et de l'Indochine, installés dans un grand camp sur la Saline d'Équeurdreville-Hainneville[43]. Le port militaire, depuis peu spécialisé dans la construction sous-marinière, connaît un accroissement d'activité. Si la Manche est sous la surveillance de la Royal Navy, la Marine française réarme néanmoins les forts de la côte et renforce la garnison en poste à Cherbourg. Tandis que le gros des combats sous-marin a lieu dans la mer du Nord, Cherbourg devient un port sûr, où les navires militaires et commerciaux, viennent se faire réparer et se mettre à l'abri, et la base arrière des torpilleurs[43]. Toute la ville se met à l'heure du conflit : les hôpitaux, complétés par un hôpital de fortune dans la gare maritime, reçoivent blessés et gazés, les camps militaires poussent aux Mielles, et dans la campagne environnante (à Fermanville et dans le parc du château de Saint-Pierre-Église), la population doit accueillir les réfugiés de guerre, travailleurs coloniaux et prisonniers de guerre. La configuration du port, mal desservi à terre et peu profond, empêche son développement commercial face au Havre et à Rouen. Il s'équipe alors de puissantes grues et de voies ferrées, posées par les prisonniers de guerre, pour faire face à l'augmentation des importations de charbon anglais et de pétrole texan. Le charbon est débarqué au port du Homet, et pour l'hydrocarbure, on construit un port pétrolier à Querqueville qui alimente les grands réservoirs de Brécourt. Dès lors, le trafic du port double, atteignant 600 000 tonnes en 1918[43]. Dans les esprits, un port de commerce devient conciliable avec un port militaire.

La gare maritime en 1933
La gare maritime en 1933

Le transit transatlantique reprend au lendemain de la guerre avec la White Star, la Red Star Line, l'American Line, la Royal Mail, la Booth Line, la Cunard, la Lloyd, la United States Line, la Canadian Pacific Railway. Depuis Southampton, Brême, Londres, Hambourg et Anvers, elles desservent principalement New York, Montréal, Québec et Halifax, mais aussi Buenos Aires. En revanche, la seule compagnie française, la Compagnie générale transatlantique, reste fidèle au Havre. Pour accueillir au mieux les escales, la Chambre de commerce fait construire un port en eau profonde, conçu par Paul Minard, et une nouvelle gare maritime imposante. Face à la faiblesse des infrastructures portuaires commerciales relevée par la guerre, un projet de vaste zone dédiée au chargement, déchargement et stockage des marchandises se met en place sur le terrain des Mielles, à l'Est de la rade, en complément du port en eau profonde. Dans l'Entre-deux-guerres, un train spécial amène en trois heures les passagers partant vers les États-Unis depuis Paris, directement à la grande gare maritime de Cherbourg, mais aussi un service d'aérobus, assurant les correspondances avec les paquebots de la Cunard et de la White Star[42]. En 1929, la gare accueille 985 escales et 300 000 passagers, faisant de la ville le premier port de migration en Europe, devant Hambourg, Southampton et Liverpool[43]. Aussi les compagnies Cunard Line (38700 passagers en 1921, la moitié du trafic cherbourgeois), White Star Line (22000 passagers, un quart du trafic), et Red Star Line commandent-elles, en 1922, à René Levavasseur l'hôtel Atlantique (aujourd'hui siège de la Chambre de commerce et d'industrie) pour recevoir les émigrants et interner ceux qui nécessitaient quarantaine ou désinfection. Mais le nombre de quotas américains d'émigration est réduit à cause de la crise de 1929, le nombre des émigrants passant de 41 000 à 8 000 entre 1922 et 1935. La légende transatlantique est alimentée pendant plus d'un demi-siècle par les majestueux paquebots que sont le Queen Mary, le Queen Elizabeth et le Normandie, et par ses passagers, stars d'Hollywood, (Liz Taylor et Richard Burton, Orson Welles, Rita Hayworth, Charlie Chaplin, Burt Lancaster…) et artistes européens (Salvador Dali, Fernandel, Greta Garbo…). Dans le même temps, le centre-ville se rénove, notamment sous les projets architecturaux de René Levesque, Drancey et René Levavasseur.

[modifier] Seconde Guerre mondiale

Libération de Cherbourg
GI's près de l'un des derniers soldats allemands à défendre la ville, le 27 juin
GI's près de l'un des derniers soldats allemands à défendre la ville, le 27 juin
Collins et Bradley
Collins et Bradley
Combats de rues, avenue de Paris
Combats de rues, avenue de Paris
La ville détruite
La ville détruite
Vue aérienne du fort du Roule et de la ville
Vue aérienne du fort du Roule et de la ville
La gare maritime. Vue aérienne
La gare maritime. Vue aérienne
La gare maritime
La gare maritime
La gare maritime
La gare maritime
La gare maritime
La gare maritime
La gare maritime. Intérieur
La gare maritime. Intérieur
La gare maritime vue du fort du Roule
La gare maritime vue du fort du Roule
Le pont tournant
Le pont tournant
Prisonniers allemands
Prisonniers allemands
Véhicules américains sur le quai Alexandre-III
Véhicules américains sur le quai Alexandre-III
La Croix-Rouge dans l'immeuble des magasins Ratti
La Croix-Rouge dans l'immeuble des magasins Ratti
Le général de Gaulle au balcon de la mairie de Cherbourg en août 1944
Le général de Gaulle au balcon de la mairie de Cherbourg en août 1944

Les Allemands arrivent le 17 juin 1940 dans les faubourgs de Cherbourg. Durant deux jours, le port devient le « Dunkerque normand », où les soldats anglais rembarquent à la va-vite. Le fort de l'Est de la digue est détruit par la marine française. Le 18 au soir, les derniers combattants se rendent. Le lendemain, Erwin Rommel reçoit la reddition de la place des mains du préfet maritime, le vice-amiral Le Bigot.

Quatre années plus tard, Cherbourg, seul port en eau profonde de la région, est l'objectif premier des troupes américaines débarquées à Utah Beach. La Bataille de Cherbourg doit donner aux alliés un support logistique pour le ravitaillement humain et matériel des troupes. En mai 1944, lors de la seconde évacuation de la ville, 14 000 Cherbourgeois sont déplacés, envoyés notamment dans le Loiret. Les troupes américaines encerclent la ville le 21 juin. Après de furieux combats de rue et les tirs nourris des cuirassés contre les batteries allemandes le 25, et une âpre résistance du fort du Roule, le général Karl von Schlieben, l'amiral Walter Hennecke et 37 000 soldats se rendent le 26 à 16 h au général Joseph Lawton Collins. L'arsenal et les forts de la digue résistent une journée de plus. À l'occasion du 14 juillet 1944, la place du Château, rebaptisée place maréchal Pétain sous l'Occupation, devient place De Gaulle, tandis que le quai de l'Ancien Arsenal sera nommé quai Lawton Collins, général du VIIe corps américain.

En un mois, les troupes du génie américaines et françaises remettent en état le port complètement rasé par les Allemands et les bombardements, qui peut alors accueillir les premiers liberty ships. Dès lors, et jusqu'à la victoire de 1945, le débarquement journalier des approvisionnements et du matériel militaire fait de Cherbourg le plus grand port du monde. Le trafic y sera le double du port de New York. L'essence traverse la Manche via le pipe line sous-marin PLUTO (Pipe Line Under The Ocean).

Le 24 décembre 1944, le cargo belge Léopoldville, chargé de 2 237 soldats américains de la 66e division d'infanterie, les Black Panthers, est torpillé par un sous-marin allemand au large de Cherbourg. On dénombre 763 morts et 493 disparus. Cherbourg est citée à l'ordre de l'armée le 2 juin 1945, et rendue à la France par les Américains le 14 octobre.

Icône de détail Article détaillé : Bataille de Cherbourg.

[modifier] De l'Après-guerre à aujourd'hui

Le Redoutable, symbole de l'économie florissante de Cherbourg dans l'après-guerre, devenu attraction touristique dans les années 2000
Le Redoutable, symbole de l'économie florissante de Cherbourg dans l'après-guerre, devenu attraction touristique dans les années 2000

Cherbourg est la moins meurtrie des grandes villes normandes. Le besoin de reconstruction est limité, puisque les destructions se sont principalement concentrées sur le port militaire et à ses alentours, comme l'abbaye du Vœu. Octeville, qui s'est urbanisée au début du XXe siècle, a été en revanche détruite à 60% par les bombardements.

La nécessité vitale de Cherbourg pour le succès de la Bataille de Normandie a permis au port d'être reconstruit par les Américains en une année. Même détruit à 70%, l'arsenal de Cherbourg est moins dévasté que ceux de Brest et Lorient, et le port militaire est le seul de la façade Atlantique/Manche qui soit opérationnel. Les travaux de reconstruction commencent donc dès 1944, et l'effervescence autour du port profite à la ville qui ne subit pas le long pansement des plaies des autres villes du Cotentin. En 1948, l'Arsenal est entièrement remis sur pied et profondément rénové.

Rapidement à la Libération, l'économie locale reprend ses droits. Alors que la pêche se relance, les chantiers navals (Doucet, Bellot, Hamel) rouvrent. Simon Frères profite de la modernisation de l'agriculture et l'implantation de CIT-Alcatel et de Société de confection valognaise (SOCOVAL-Dormeuil) dans les années 1960 apporte quant à elle un emploi à une large main d'œuvre féminine, venue des campagnes environnantes. Alcatel devient alors le deuxième employeur de la région[44].

En 1954, le gouvernement décide l'étude d'un sous-marin atomique, le Q 244, et Cherbourg est choisi pour sa construction en 1955. L'année suivante, s'installe l'École des applications maritimes de l'énergie atomique (EAMEA, devenue école des applications militaires de l'énergie atomique). Cependant, la France n'ayant pas de plutonium, le projet est abandonné en 1959. Mais la mise en place de la Force de dissuasion nucléaire française, voulue par le général de Gaulle, implique le premier SNLE, le Redoutable, construit à partir de 1964 et lancé par le président de la République trois ans plus tard. Ce nouveau projet entraîne l'évolution de l'arsenal, qui travaille désormais la matière nucléaire, et la ville s'approprie le projet gaulliste, malgré une tradition politique de gauche[44].

Les CMN complètent une spécialisation militaire de l'économie cherbourgeoise. Le chantier naval de Félix Amiot naît après la Libération et se développe rapidement grâce à sa spécialisation militaire. À Noël 1969, l'épisode des vedettes de Cherbourg, où cinq vedettes lance-missiles destinées à Israël, mais sous embargo, sont détournées par les services secrets israëliens, a un retentissement mondial.

Parallèlement à l'essor économique, les Trente Glorieuses voient le développement urbain de Cherbourg. La ville doit faire à une crise du logement due au boum démographique. En effet, un rapport de 1954 évalue à 1 000 familles les habitants vivant dans des taudis, et réclame 1 500 logements. Sortent alors de terre la cité du Casino en 1957 et la cité Fougère en 1958, puis en 1959 l'ensemble de l'Amont-Quentin, de Charcot-Spanel et la cité Chantereyne qui doit accueillir les familles des ingénieurs et officiers travaillant à l'Arsenal[45]. Le port Chantereyne gagné sur la mer, la place Divette et le boulevard Schuman créés à l'emplacement des anciens champs de foire, ainsi que le grand ensemble des Provinces sur les hauteurs de la Fauconnière à Octeville et plusieurs cités dans l'agglomération, modifient la physionomie d'une ville et de sa banlieue qui se densifient.

Des années 1970 à 1990, deux autres grands chantiers du Nord-Cotentin, l'usine de retraitement de la Hague et la centrale nucléaire de Flamanville, accentuent le développement industriel d'une cité qui vit alors son âge d'or[46]. Le journaliste François Simon remarque ainsi qu'environ deux salariés sur trois du tissu industriel local sont liés aux « industries de mort », à travers la défense et le nucléaire[44].

Le 13 janvier 1979 pourtant, une forte contestation se fait jour autour de l'arrivée du Pacific Fisher, navire apportant du Japon les premiers déchets nucléaires irradiés, alimentée par les doutes induits par le projet de Flamanville et le changement de statut de l'usine de la Hague. Syndicats, militants de gauche et une partie de la population rejoignent alors les manifestations des écologistes pour protester contre la « nucléarisation » du Nord-Cotentin[44]. La manifestation, rassemblant plusieurs milliers de personnes, où l'on voit notamment Bernard Cauvin, alors seulement syndicaliste, grimpé sur les grues qui devaient décharger le convoi nippon, se termine par des heurts violents avec les forces de l'ordre. Ensuite, face à la manne d'emplois que représentent ses projets, et à la validation des ceux-ci par François Mitterrand en 1981, la contestation décline.

Cette dépendance de plusieurs siècles aux grands décisions des pouvoirs publics et à l'industrie nucléaire provoque une profonde crise économique dans les années 1990, avec la fin de la Guerre froide. En 1992, le plan Joxe porte un coup grave à l'identité maritime cherbourgeoise[47], en imposant une réduction drastique des effectifs de l'Arsenal, accompagné du transfert des 500 marins de la Flottille du Nord (FLONOR) vers Brest. Dès lors, le poids de l'armée ne cessera de diminuer, avec le départ de l'école d'administration de la Marine pour Toulon et la fermeture de l'hôpital maritime qui représentait 250 emplois. Les années 1990 voient également les autres piliers de l'économie cherbourgeoise vaciller, avec la fermeture d'UIE et de Burty, les plans sociaux de Socoval et d'Alcatel, la restructuration des CMN et la fin des contrats de retraitement de COGEMA.

Dès 1971, une communauté urbaine a été mise en place. Peu à peu, l'idée d'un « Grand Cherbourg » émerge, consistant à fusionner les six villes de la communauté urbaine de Cherbourg pour n'en faire qu'une seule. Le 7 novembre 1999, un référendum est organisé auprès des 55 000 électeurs de ces six communes. Seulement deux communes votent majoritairement « oui » : Cherbourg avec 83,72% et Octeville avec 55,88%. Le 15 novembre 1999, les conseils municipaux des deux communes confirment le vote, aboutissant le 1er mars 2000 à la fusion effective.

Vue actuelle du centre-ville de Cherbourg
Vue actuelle du centre-ville de Cherbourg

À partir de la fin des années 1980, l'agglomération tente de trouver un second souffle en mettant en place un pôle universitaire et technologique avec la création de l'INTECHMER, l'IUT Cherbourg-Manche, une école d'ingénieurs et une antenne de l'Université de Caen. Après un rapide développement dans la première moitié des années 1990, le site Universitaire de Cherbourg connaît aujourd'hui de nouvelles extensions, avec l'édification, sur le campus, de nombreux équipements, comme une bibliothèque universitaire où encore de bâtiments et installations à vocation sportive, confortant la position de Cherbourg comme second pôle universitaire de Basse-Normandie. Plus récemment, notamment sous l'impulsion de Bernard Cazeneuve, Cherbourg se forge une identité touristique autour de la mer. La dernière gare transatlantique du monde, au style Art déco, a été réhabilitée pour accueillir la Cité de la Mer, musée sur l'étude océanographique et la marine, ouverte en avril 2002 (Aquarium géant, sous-marin Le Redoutable à visiter). La partie longeant le quai est quant à elle dédiée à la réception des navires de croisières, permettant d'accueillir une vingtaine de paquebots par an, parmi lesquels la démesurée Queen Mary 2, en avril 2004, qui a fait de Cherbourg son port d'escales continentales. La Cité de la Mer a été complétée par l'accueil régulier de manifestations sportives, telles la Solitaire du Figaro et la Tall Ships' Race, et prochainement de la Sol'Océane. Cette spécialisation dans la plaisance trouve un écho économique à travers les chantiers navals JMV, Ican et Allure Yachting[46].

Pour autant, l'économie reste fragile, avec une industrie de l'armement cyclique, de moins en moins de bateaux de pêche, un port de commerce en déclin. L'agglomération doit donc faire face à l'un des taux de chômage les plus élevés de la région, et une fuite de sa population active jeune[46]. Pour tenter de contrer le glissement de la population vers les communes périphériques, la municipalité a entrepris à partir de 2002 un plan de renouvellement urbain nommée « Entre terre et mer », autour de l'aménagement du quartier des Bassins, la destruction de sept immeubles parmi les plus anciens (quartier de l'Amont Quentin), et la réhabilitation de 1 000 logements. L'objectif selon le maire, Bernard Cazeneuve, est de mieux homogénéiser le territoire de la ville nouvellement fusionnée[48].

Parallèlement, après la fermeture du centre de Sangatte, Cherbourg, comme plusieurs autres ports de la Manche et de la Mer du Nord, doit faire face à l'arrivée de clandestins, irakiens et iraniens pour la plupart, qui tentent de passer illégalement au Royaume-Uni.

[modifier] Population

[modifier] Tissu urbain

Les quartiers de l'Amont Quentin et des Provinces, nés dans les années 1960 et 1970, en phase de rénovation
Les quartiers de l'Amont Quentin et des Provinces, nés dans les années 1960 et 1970, en phase de rénovation

Cherbourg s'est initialement développé sur la rive gauche de l'embouchure de la Divette, autour du château. Les traces de l'ancienne forteresse sont rares dans la ville moderne, mais celle-ci se tenaient dans l'actuelle zone délimitée par la rue de la Marine, quai de Caligny, rues Foch et Gambetta, rues Albert-Mahieu et François-Lavieille, places de la République et de la Trinité. La cité comptait cinq rues : grande Rue, rue de la Trinité (aujourd'hui Tour-Carrée), la rue du Nouet (au Blé), la rue au Fourdray et rue Onfroy (du Commerce), ainsi qu'une dizaine de venelles ou boëls[17]. Ces cinq rues médiévales ont été aménagées en rues piétonnes dans les années 1980. Après le démantèlement des murailles, à l'intérieur desquelles vivaient les trois cinquièmes de la population[49], la ville s'étale jusqu'à ses frontières à la fin du XVIIe siècle, la Divette à l'est, et le ruisseau de Chantereine à l'ouest, puis, au cours du XIXe siècle, sur les territoires voisins annexés sur Tourlaville et Équeurdreville.

Endommagée à toutes les époques, reconstruite au coup par coup, la cité ne possède pas d'unité architecturale. Le schiste, extrait des carrières de l'agglomération, y est le matériau traditionnel de construction. Très répandu pour la couverture dans le nord-Cotentin, il est aussi utilisé pour les murs dans la ville. Les murs sont cependant souvent recouverts par un enduit grisâtre, ou parfois coloré, et complété pour les encadrements de la pierre de Valognes (calcaire), granit rose de Fermanville, pour l'encadrement, briques, ainsi que du grès armoricain du Roule et de la Fauconnière pour l'appareillage. L'expansion de la ville à partir du XVIIIe siècle a favorisé la diversité des matériaux. L'usage de la pierre de Caen et de la brique industrielle s'imposent sous le Second Empire, tandis que l'architecture vernaculaire disparaît peu à peu dans ces années au profit d'un style plus homogène et parisien[50].

Cherbourg et son agglomération se sont urbanisés autour des ports et le long de la côte. Avec la reconstruction de l'après-guerre puis l'essor économique des Trente Glorieuses, la ville connaît une crise du logement due au boum démographique, contre laquelle on construit sur les derniers terrains vagues. En effet, un rapport de 1954 évalue à 1 000 familles les habitants vivant dans des taudis, et réclame 1 500 logements. Sortent alors de terre la cité du Casino en 1957 et la cité Fougère en 1958, puis en 1959 l'ensemble de l'Amont-Quentin, de Charcot-Spanel et la cité Chantereyne pour accueillir les familles des ingénieurs et officiers de l'Arsenal[51]. Le port Chantereyne et les terres-plein des Mielles sont gagnés sur la mer, la place Divette et le boulevard Schuman sont créés à l'emplacement des anciens champs de foire. Mais à cette époque, la mutation frappe surtout les villages voisins qui deviennent, en moins de quarante ans, une agglomération. Ainsi Octeville, à l'habitat dispersé jusqu'au XVIIIe siècle, et urbanisé lors des travaux du port autour d'une rue centrale[24], voit s'implanter le grand ensemble des Provinces sur les hauteurs de la Fauconnière et triple sa population en vingt ans. Plusieurs cités voient aussi le jour à Tourlaville, La Glacerie, Querquerville et Équeurdreville, modifiant la physionomie d'une banlieue qui se densifie[52]. Cette densification de l'agglomération s'est traduite dans la création en 1970 de la communauté urbaine, et la fusion de Cherbourg et Octeville en 2000.

Suite à cette fusion, un plan de renouvellement urbain nommée « Entre terre et mer » a été lancé en 2002, sur les quartiers des Bassins, de l'Amont Quentin et des Province, pour homogénéiser le territoire de la ville nouvellement fusionnée[48].

Les quartiers sont :

  • le centre-ville, cœur historique de Cherbourg ;
  • Le Val-de-Saire, annexé en 1881, au delà de la Divette et du pont-tournant ;
  • Sud-Est, correspondant aux quartiers du Roule et du Maupas, traditionnellement ouvriers ;
  • L'Amont Quentin-Provinces, sur les hauteurs de la ville, bâtis à partir des années 1950 ;
  • Octeville-Bourg, de part et d'autre des rues Salengro et Barbusse ;
  • Ouest, partie occidental de l'ancienne commune d'Octeville.

Depuis 1996, Cherbourg-Octeville est couverte par une Zone franche urbaine sur le quartier élargi des Provinces.

[modifier] Démographie

Évolution démographique de Cherbourg et Octeville[53]

Année 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856 1861
Cherbourg 10 081 11 389 14 316 15 655 18 043 19 315 23 408 26 949 28 012 38 309 41 812
Octeville 972 850 1 026 1 194 1 309 1 508 1 479 1 735 1 878 2 160 2 346
Année 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911 1921
Cherbourg 37 215 35 580 37 186 35 691 37 013 38 554 40 783 42 938 43 837 43 731 38 281
Octeville 2 275 2 268 2 350 2 482 2 895 3 028 3 352 3 752 4 077 4 193 4 017
Année 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999
Cherbourg 38 054 37 461 39 105 40 042 38 262 37 486 38 243 32 536 28 442 27 121 25 370
Octeville 3 939 4 054 4 317 4 606 5 421 6 247 9 465 15 977 18 551 18 120 16 948
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

La construction de la digue et du port militaire amène un flux important d'ouvriers et de militaires. Cherbourg et Octeville voient leur population quadrupler en un siècle. Cherbourg compte jusqu'à 43 000 habitants au début du XXe siècle. Au cours de ce siècle, Cherbourg perd peu à peu 15 000 habitants, tandis qu'Octeville croît sans discontinuer, avec un boom dans les années 1960 et 1970, avec la construction des Grands ensembles.

Selon les estimations de l'INSEE pour 2005, Cherbourg-Octeville compte 40 700 habitants. L'agglomération affichait 91 717 habitants et l'aire urbaine 117 855 habitants. Première ville de la Manche, et seconde de la Basse-Normandie, elle concentre 9,1 % de la population départementale, soit deux fois plus que la préfecture, Saint-Lô, tandis que la communauté urbaine en représente 18,9 % et l'aire urbaine, toujours en croissance démographique, 24,3 %.

Le dépeuplement de la ville-centre de l'agglomération a été l'un des sujets principaux de la campagne électorale pour les élections municipales de 2008. Outre la bataille de chiffres sur le nombre d'habitants perdus, les trois candidats, Bernard Cazeneuve (PS), Jean Lemière (UMP) et Hervé Corbin (UMP dissident) témoignent d'un intérêt nouveau pour ce problème. L'urbanisation de la zone Grimesnil/Monturbet, prévue ces prochaines années, devrait logiquement apporter un surcroît de population, sans que personne ne sache actuellement si celui-ci sera suffisant pour stopper l'hémorragie démographique[54].

Pyramide des âges de Cherbourg et Octeville en 1999[55] en pourcentage.
Hommes Classe d'âge Femmes
0,1  Avant 1904  0,2
5,3  1905-1924  10,3
9,1  1925–1939  12,5
16,8  1940-1954  15,7
24  1955-1969  20,8
23,5  1970-1984  21,8
21,1  1985-1999  18,7

Aujourd'hui, les communes limitrophes de l'agglomération (Martinvast, Nouainville, Tonneville, Bretteville...) connaissent une poussée démographique : le cadre de vie, rural et tranquille, n'empêche nullement les habitants de profiter des infrastructures de la communauté urbaine. Cette problématique se retrouve dans de nombreuses agglomérations françaises de cette taille.

Depuis la fusion entre Cherbourg et Octeville, en février 2000, les habitants se nomment Cherbourgeois-Octevillais[56]. Avant celle-ci, les habitants de Cherbourg s'appellent les Cherbourgeois et ceux d'Octeville sont les Octevillais. Il est probable qu'avec la fusion, ce dernier disparaisse peu à peu au profit de « Cherbourgeois », comme « Équeurdrevillais » (ou parfois « Équeurdrais ») pour la commune voisine d'Équeurdreville-Hainneville, fusionnée en 1965.

[modifier] Logements

Cherbourg et Octeville ont deux profils différents. La première est la Ville-centre, à l'habitat varié, l'autre une commune de banlieue, rapidement bâtie à partir des années 1960. Ainsi, en 1999, Cherbourg comptait 13747 logements, dont 86,2% sont des résidences principales, et 28,4 % de maisons individuelles[57], tandis qu'à Octeville, 94,6% des 7221 logements sont résidences principales, 39,7 % sont individuels. Ainsi, les résidences principales cherbourgeoises construites après 1949 représentait 59% (55% entre 1949 et 1989), alors que celles d'Octeville sont à 89% postérieur à 1949 (84,9 % entre 1949-1989)[58]. La proportion de constructions neuves, de la décennie 1990, est largement plus faible que la moyenne régionale, avec respectivement 3,6 % et 4,9 % des parcs communaux contre 9,5 % en Basse-Normandie.

La commune partage la compétence logement avec la communauté urbaine. Plusieurs organismes HLM sont en charge du logement social sur l'agglomération : Presqu'île Habitat (OPHLM, 39,1% du parc avec 5801 logements), Les Cités cherbourgeoises (SA HLM, 23,1% avec 3424 logements, ), la SA HLM du Cotentin (16 %, 2371 logements), la SEMIAC (10,1%, 1495 logements) et la SA HLM Coutances-Granville (4,7 %, 206 logements)[59].

[modifier] Parcs et espaces verts

La seconde moitié du XIXe siècle voit se créer de nombreux jardins d'inspiration anglaise. Le premier serait dû à Joseph Cachin qui crée, quand il est en charge de la construction du port, un jardin privatif et un étang près de la Divette, à la place des actuelles voies de chemin de fer conduisant à la gare[60]. Le climat océanique tempéré favorise la naturalisation des plantes méridionales et exotiques, tel que les palmiers, ramenés par les nombreux marins et explorateurs cherbourgeois. Ensuite, sous la Troisième République, les jardins publics s'ouvrent[60].

Aujourd'hui, la ville offre plusieurs jardins publics :

  • Le Jardin public (1,7 hectare), avenue de Paris, a été le premier parc à être offert à la population, en 1887. Au pied de la montagne du Roule, d'où descend une source qui alimente la mare des canards et des cygnes, il héberge de nombreux animaux (bassin des otaries, volières, cervidés, chèvres, cygnes, canards…). C'est le lieu de commémoration privilégié par la municipalité : le monument aux morts dont la statue de bronze est de Descatoire, inauguré en 1924 ; le portail de l'abbaye du Vœu, découvert en 1892 et classé monument historique le 9 juillet 1909 ; le buste de Jean-François Millet par Chapu depuis 1892. Il abrite également le dernier kiosque à musique de la ville. Deux pavillons d'angles construits en 1889 limitent le jardin sur l'avenue de Paris[61].
  • Le Parc Emmanuel Liais (1 hectare) est l'ancien jardin de la maison privée du maire de Cherbourg, dessiné en 1881 et inauguré en 1885. Légué à la ville à sa mort, il est très arboré et il dispose d'une tour d'observation, d'un plan d'eau contenant nénuphars et autres plantes aquatiques et de deux serres abritant des plantes rares, dont une collection riche de plantes d'Amérique du Sud ramenées de ses voyages et acclimatées par Liais. Il est labellisé « Jardin remarquable »[62].
  • Le jardin Montebello, ouvert en 1872 dans la rue du même nom, au sein du quartier Napoléon III, a été créé à l'initiative de la Société d'horticulture de Cherbourg pour ses membres. Ouvert au public depuis sa création, il accueille bambous, camélias et magnolias, et dispose d'un chalet de briques à poutres apparentes.
  • Le parc du château des Ravalet (12 hectares), propriété de Cherbourg-Octeville sur le territoire de Tourlaville, a été aménagé par le vicomte René de Tocqueville à partir de 1872, avec un jardin anglais et un bois. Le parc et la serre construite entre 1872 et 1875, qui abrite palmiers, bananiers, cactus et lianes, sont ouverts depuis l'acquisition par la ville de Cherbourg en 1935, et sont classés monuments historiques depuis le 4 mars 1996. Plusieurs plans d'eau accueillent des cygnes noirs et les volières abritent des oiseaux rares. Une cascade artificielle a été créée en 1921[61].
  • Le vallon sauvage déploie haies bocagères, zones humides, vergers et bois au cœur d'Octeville, dans un espace naturel aménagé de 10 hectares[1].

En outre, un jardin privé, le jardin botanique de la Roche Fauconnière, est inscrit à l'inventaire des Monuments historiques depuis le 29 décembre 1978[63]. Créé en 1873, il a été embelli au fil des générations par la famille Favier[60].

La commune possède également quatre jardins familiaux, géré par l'association des jardins familiaux Fourches, Roquettes et Redoutes, qui remet gratuitement les terrains à ses adhérents.

En 2007, la municipalité a obtenu quatre fleurs Image:Ville fleurie.svgImage:Ville fleurie.svgImage:Ville fleurie.svgImage:Ville fleurie.svg au concours des villes et villages fleuris[64]. La politique d'embellissement date de 1995 et l'obtention d'une première fleur, suivie d'une deuxième en 2000, et d'une troisième en 2002. Elle s'appuie sur les jardins publics, héritiers d'une tradition botanique locale de plus d'un siècle, 10 000 m² de massifs fleuris et 240 hectares d'espaces verts, et des événements tels Le Mois des Jardins et Presqu'île en Fleurs, ainsi que la distribution annuelle de géraniums aux habitants volontaires.

[modifier] Économie

[modifier] Historique

Ancienne criée de Cherbourg, Quai de Caligny
Ancienne criée de Cherbourg, Quai de Caligny
Hangars de l'arsenal, vus depuis Chantereyne
Hangars de l'arsenal, vus depuis Chantereyne

Sous le règne de Louis XIV, Colbert favorise la constitution de deux manufactures, l'une de draps et de tanneries à Cherbourg, l'autre de glaces et de miroirs, à Tourlaville.

Au XVIIIe siècle, les ressources économiques proviennent principalement du commerce maritime, de la préparation des salaisons et des travaux du port et de la digue, auxquels s'ajoutent une industrie textile moribonde. À la veille de la Révolution française, on importe du sel depuis Le Croisic, du grain anglais, du charbon de terre de Littry. Les exportations sont font essentiellement vers l'Angleterre (draps et toiles) et les Antilles (bétail et mulets, graisse et beurre salée, salaisons, morue, draps et toile), ainsi qu'en direction du Havre et La Rochelle pour du bois et du charbon. Les échanges licites ou non se font également avec les îles Anglo-Normandes (tan, grains, laine). Les armateurs cherbourgeois sont absents de la grande pêche, notamment de celle à la morue sur les bancs de Terre-Neuve. La manufacture, dont les draps fins ont un lisière verte et blanche, emploie 361 ouvriers (1764) et 69 métiers (1778), avec une production annuelle de 2 000 pièces (1760). Cherbourg compte aussi sept producteurs d'amidon[33].

L'Annuaire de la Manche en 1829 mentionne plusieurs ardoisières dans l'agglomération, dont le produit est parfois exporté jusqu'au Havre, deux imprimeries cherbourgeoises, deux raffineries de soude (propriétés de M. Le Couturier et de MM. Crenier et Cie) produisant environ 600 tonnes pour Ostende, Dunkerque, Rouen, Paris, l'Allemagne et la Russie, une raffinerie de sucre (M. Despréaux), dont les 50 tonnes sont vendus dans la Manche, une fabrique de dentelles, dirigée par quatre religieuses pour le compte de MM. Le Blod et Lange, et plusieurs tanneurs. Il indique que le commerce du port repose sur l'exportation de mulets à la Réunion et aux Antilles, de salaisons de porcs, d'œufs en Angleterre, de vins et eaux de vie, et de l'importation de bois scandinave, polonais et russe, de graine de lin, du chanvre[65]

Au début du XXe siècle, Cherbourg est avant tout un port militaire. Le port de commerce est modeste, exportant des mulets pour les Antilles et la Réunion, des produits alimentaires locaux vers la Grande-Bretagne (beurre, salaisons, œufs, bestiaux…), des produits chimiques à base de soude extraite du varech, du granit des carrières avoisinantes, et important bois et fers du Nord, goudrons, chanvre, et denrées provenant des Colonies. À cette époque le port embrasse l'épopée transatlantique.

L'industrie cherbourgeoise de l'époque est spécialisée dans la construction navale, ainsi que dans la confection de dentelles et la fabrication de cordage. La fin du XIXe siècle a également vu Cherbourg développer une industrie aéronautique, avec la société de Félix du Temple, reprise plus tard par Félix Amiot, autre pionnier de l'aviation pour fonder la Société aéronautique de Normandie.

Les années 1960 voient un renouveau d'une économie locale : féminisation du travail et chute de l'emploi agricole au profit d'une diversification de au profit de l'industrie de pointe. En 1960, sous l'impulsion du maire Jacques Hébert, Hortson s'implante dans le quartier du Maupas. Une centaine de salariés fabriquent des projecteurs et de caméras pour le cinéma, notamment pour l'ORTF et la télévision russe. Rachetée, l'usine se spécialise sous le nom de Thomson-CSF Audiovisuel dans les caméras de surveillance et médicales, puis la production de circuits électroniques de terminaux d'ordinateurs pour le compte des CMN et de l'Arsenal. À partir de 1976, elle se consacre à la production de dispositifs électroniques pour faisceaux hertziens, employant 260 ouvriers en 1979, avec pour contrat les radars des Mirage F1 et les Etendard de l'armée de l'air, et culminant à 400 employés à la fin des années 1980, après son emménagement en 1987 dans une nouvelle usine modernisée à Tourlaville : pendant une décennie, l'atelier électronique s'étoffe, se complète d'une chaîne de fabrication de relais mobiles pour la télévision, et d'un atelier de traitement de surface en mécanique[66]. Dans le cadre de la restructuration interne d'Alcatel, le site avec ses 300 salariés sont vendu en 2002 à Sanmina-SCI, qui cesse son activité en mars 2008[67]. La Compagnie industrielle des télécommunications (CIT), fusionnée la décennie suivante à Alcatel, implante elle aussi dans les années 1960, une usine d'assemblage de centraux téléphoniques électroniques, à Querqueville. L'unité, visitée en tant que fleuron de l'industrie française, par le nouveau président de la République en 1981, elle est jugée superflue après l'intégration de la branche téléphonie de Thomson à Alcatel en 1984, et subit de lourds licenciements à partir de la fin des années 1980, avant de fermer en 1997, au terme d'un conflit social dur[68].

Cherbourg est aussi le berceau de la famille et de la société Halley, devenue dans les années 1960 Promodès (hypermarchés Continent, supermarchés Champion). En 1999, Promodès fusionne avec Carrefour. Les anciens bâtiments de la maison Halley sont devenus le pôle technique du lycée professionnel Cachin, avenue Aristide Briand.

En 1916, Nestlé y implante sa première usine en France.

[modifier] Données économiques

  • Population totale (1999) : 42 288 hab[69]
  • Population active (1999) : 18 671[69]
  • Revenu moyen par ménage (2004) : 13 730 € / an[69]
  • Nombre de demandeurs d'emploi (au 31/12/2004) : 3700
  • Taux de chômage : 19,6%[69] (Cherbourg-Octeville, 1999) ; 9,3%[6] (bassin d'emploi, 2006). Le bassin d'emploi possède le taux de chômage le plus élevé du département.

Cherbourg-Octeville supporte un taux de chômage élevé, le double de celui de son bassin d'emploi (9,3% en 2006, soit une baisse de 1,1% en un an), engendrant un revenu moyen inférieur à la moyenne nationale (13 730 € annuels pour la ville, contre 15 027 € / an en France) malgré un salaire mensuel moyen, 1590€ en 2001, le plus élevé des bassins d'emplois du département, et supérieur à celui de Caen-Bayeux (1550€)[6].

Qualification des emplois[6]
Nombre d'emplois (%) Bassin d’emploi Manche Basse-Normandie
Agriculteurs exploitants 5 7,2 5,1
Artisans, commerçants et chefs d'entreprise 6 7,2 6,9
Cadres et prof intell sup 8,1 6,5 7,8
Professions intermédiaires 25,2 19,2 19,5
Employés 29 28,8 29,2
Ouvriers 26,7 31,1 31,5

[modifier] Activités principales

Cherbourg est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de Cherbourg-Cotentin. Elle gère notamment l'aéroport ainsi que le groupe De FIM, organisme de formation conjoint avec la Chambre de commerce et d'industrie de Centre et Sud-Manche.

  • Principaux employeurs au 1er janvier 2001[70]
Nom Activité Effectifs
DCNS Construction navale 3 190
Centre hospitalier Louis-Pasteur Santé/social 1 411
EDF Production d'électricité 625
Ville de Cherbourg-Octeville Administration publique 606
ACAIS (Association Cherbourg action sanitaire/sociale Santé / social 531
CMN Construction navale 522
CUC Administration publique 458
Auchan Grande distribution 426
Sanmina Production d'équipements électroniques 364
Euriware Informatique 291
Lycée A. de Tocqueville Enseignement secondaire 275
Centre communal d'action sociale Santé-social 264
  • Filière maritime
Trafic passagers 2005 et 2006 [6]
Activités 2006 2005 Évolution 2005-2006
Escales 2.056 2.473 -16,86 %
Trafic passagers 805.115 836.569 -3,76 %
Trafic véhicules car-ferries
- voitures 204.676 209.550 -2,33 %
- véhicules utilitaires 97.756 103.101 -5,18 %
Trafic fret (tonnes) 2.923.022 3.188.152 -8,32 %

L'économie cherbourgeoise tire une grande partie de ses activités de sa position maritime[71]. Cherbourg dispose en effet de quatre ports : port de pêche, port militaire et port de commerce (trafic passager et marchandise transmanche), et port de plaisance, parmi les plus grands d'Europe.

La perte des livraisons de Toyota, depuis l'ouverture de l'unité de Valenciennes, a sérieusement affaibli le port de commerce, qui voit transiter 110 000 camions en provenance ou en direction de l'Irlande et de Grande-Bretagne. Convoité depuis quinze ans, le projet de transport de conteneurs depuis Philadelphie (États-Unis) par navires ultrarapides, appelé « Fastship », est oublié au profit des autoroutes de la mer en partenariat au sein de l'Ena (Eurocoast Network Association), avec Cuxhaven (Allemagne), Ostende (Belgique), Rosslare (Irlande) et Ferrol (Espagne), sans effet pour le moment[67].

Ces dernières années, le trafic transmanche passagers a décliné, concurrencé par Ouistreham (Calvados) et le Pas-de-Calais. Le retrait de la compagnie P&O, qui desservait Poole et Southampton, a laissé deux compagnies pour assurer des liaisons transmanche : Brittany Ferries vers Portsmouth et Poole et Irish Ferries vers Rosslare (Irlande). Une nouvelle compagnie, Celtic Link Ferries, a repris le marché de P&O et réactivé la liaison vers Rosslare en février 2005, et la compagnie HD ferries relie depuis août 2007, Cherbourg à Jersey et Guernesey par navire rapide.

Statistiques du centre de marée[6]
Année Tonnage (en kg) Valeur (en €) Prix moyen (en €)
2006 8.576.748 21.479.174 2,5
2005 8.282.222 19.374.573 2,34
2004 8.830.713 18.820.243 2,13
2003 7.996.305 16.988.490 2,12
2002 8.653.208 18.089.292 2,09

La filière pêche est touchée par la crise qui affecte l'ensemble du secteur, et le port voit sa flottille diminuer[67].

Propriété du Conseil régional de Basse-Normandie depuis 2007, le port de Cherbourg est désormais allié à celui de Caen-Ouistreham.

Tradition de l'industrie locale, la construction navale, avec les deux piliers que sont la DCNS Cherbourg avec sous-marins nucléaires, et les Constructions mécaniques de Normandie (CMN) célèbres pour leurs vedettes rapides, s'est largement restructurée au cours des vingt dernières années. L'arsenal militaire a vu le terme de la construction des sous-marins de type Redoutable, et a élargi sa clientèle, jusqu'alors exclusivement la Marine nationale, avant d'être privatisée en 2007. Aujourd'hui, avec les sous-marins diesel Agosta, élaborés depuis 1994 pour le Pakistan, et le Scorpène, en collaboration avec les chantiers de Carthagène, vendus à la Malaisie, le Chili et l'Inde, 25% du chiffre d'affaires de l'établissement est d'origine étrangère. Des partenariats avec le Pakistan et l'Inde sont conclus pour que la construction se fasse à terme chez eux. Les CMN, qui employaient 1 200 personnes au début des années 1980, se sont modernisées et automatisées, et comptent désormais 500 salariés. L'entreprise s'est diversifiée dans les grands yachts de luxe, sans abandonner le marché militaire, signant des contrats notamment avec les Émirats arabes unis et le Qatar, grâce à l'homme d'affaire franco-libanais Iskandar Safa, propriétaire depuis 1992[71].

Multicoque Banque Populaire, construit par les chantiers JMV
Multicoque Banque Populaire, construit par les chantiers JMV

Alors que ces deux entreprises à vocation militaire ont connu des baisses de charges importantes (le nombre d'emplois à l'arsenal est passé de 6 000, dont 1 000 en sous-traitance en 1988, à 2 600, dont 500 sous-traitants), des sociétés se sont positionnées sur la filière du nautisme. Ainsi, JMV Industries (100 salariés) construit, en collaboration avec les CMN des navires de course. Allures Yachting, fondé par les ingénieurs Xavier Desmarest et Stéphan Constance en 2003, s'est spécialisé dans la conception de yachts géants de luxe, en partenariat avec les CMN pour la coque, et James Ebénistes (Saint-Laurent-de-Cuves) pour l'intérieur. Les chantiers Allais, de Dieppe, ont implanté une filiale, ICAN, consacrée aux bateaux civils et de plaisance[71].

Un maillage de sous-traitants et spécialistes s'est constitué autour de ce pôle, à travers Ameris France (créé en 1994 sous le nom de Cap 50 export, spécialisé dans la recherche et l'approvisionnement de pièces de rechange pour navires et avions militaires), le groupe Efinor (fondé en 1988, spécialisé dans la métallurgie, le démantèlement nucléaire et l'ingénierie), MPH (aide à la maîtrise de projet, 140 employés)… À Saint-Vaast-la-Hougue, Facnor est devenu le spécialiste mondial des enrouleurs de spinnaker[72].

La Marine nationale emploie près de 3 000 fonctionnaires dans l'agglomération, en particulier dans le cadre de l'administration (préfecture maritime), de la sécurité maritime (douanes, CROSS, Abeille…), du soutien logistique des forces navales françaises et étrangères de passage, et de la formation[73].

  • Agro-alimentaire

L'industrie agro-alimentaire, essentielle en Basse-Normandie, n'est pas absente du bassin d'emploi. Une ferme aquacole élève des saumons dans la rade, les abattoirs traitent le bétail d'élevage du Nord-Cotentin, et plusieurs entreprises de transformation existent. Les établissements Simon Frères (50 salariés) proposent depuis plus d'un siècle des équipements pour l'industrie cidricole et laitière.

  • Électronique

Alcatel disposait de deux unités dans les années 1980, l'une à Cherbourg puis Tourlaville (anciennement Thomson CSF), spécialisée dans le X?, l'autre à Querqueville (Alcatel CIT). Toutes deux considérées comme fleurons du groupe, spécialisées respectivement dans les faisceaux hertziens et les centraux téléphoniques électroniques. Mais Alcatel décide de fermer l'usine de Querqueville en 1997, dont Cofidur reprend une partie des activités avec une centaine de salariés. En 2002, elle se déleste également de l'unité de Tourlaville au profit de Sanmina-SCI, qui délocalise sa production six années plus tard. Cofidur reprend l'activité service après-vente d'Alcatel, soit 5 % de l'activité initiale, et quelques dizaines de salariés[74].

  • Autres industries [75]

Socoval, fabriquant de vêtements masculins du groupe italien Cantoni, dernière usine textile du Cotentin, emploie une centaine de salariés, depuis le plan social de 2001, qui s'est traduit par une quarantaine de postes.

Les partenaires économiques misent désormais sur la « maîtrise d'ambiance », c'est-à-dire la maîtrise des contaminations des procédés industriels, à travers le technopôle de Cherbourg-Normandie créé en 2001. Fort de l'expérience de travail en milieu à risque nucléaire, il s'agit de transférer ces compétences aux industries agroalimentaires, électroniques et pharmaceutiques. Deux formations ont été conçues à cet effet : un BTS en maintenance nucléaire au lycée Tocqueville et un DESS de maîtrise d'ambiance à l'école d'ingénieurs de Cherbourg.

  • Commerces

La communauté urbaine, principal pôle commercial du Cotentin, dispose de quatre hypermarchés dont un, de l'enseigne Carrefour (260 employés), implanté sur le territoire cherbourgeois, représente le troisième plus gros employeur de la commune, et de plusieurs grandes surfaces spécialisées. Le commerce emploie près de 1 400 personnes dans le centre-ville[75], mais la baisse du trafic transmanche a provoqué un gros manque à gagner, accentué par la fragilité économique locale[67].

Si le centre-ville cherbourgeois est bien le pôle commercial principal de l'agglomération, avec 340 établissements, on constate néanmoins que sa domination est moindre dans la communauté urbaine, que Caen vis à vis de son agglomération. En effet, Cherbourg concentre 35% des activités commerciales, et 45% du commerce de détail de l'agglomération, contre 40% et 55% pour le centre caennais, et particulièrement deux tiers des magasins d'équipements de la personne contre 90% dans la capitale bas-normande. Enseignes d'alimentation, d'équipement de la maison et d'électroménager quittent le centre pour les pôles commerciaux périphériques. Le nombre d'établissements de restauration rapide a doublé entre 1995 et 2005, tandis que les effectifs de la restauration traditionnelle a stagné[76].

Cherbourg-Octeville, plus grosse ville du département, est le principal pôle administratif et de services pour le Cotentin. La santé est un important pourvoyeur d'emplois avec le centre hospitalier Pasteur (470 lits, deuxième établissement bas-normand, fusionné depuis 2006 avec le centre hospitalier de Valognes), et la Polyclinique du Cotentin. Il en va de même pour le secteur éducatif avec quatre lycées publics et quatre privés, un lycée maritime et aquacole, un pôle universitaire, et plusieurs écoles d'études supérieures. Les antennes des entreprises publiques y sont également implantées (EDF, 120 agents et la SNCF, 50 agents). L'emploi public représente une part importante, avec, en plus de l'hôpital et des établissements scolaires, les effectifs communaux et communautaires.

Des entreprises de services aux entreprises sont également présentes dans l'informatique (Euriware, 85 salariés), la propreté (Onet, 240 salariés, et Sin&Stes, 100 salariés) et la publicité (Adrexo, 50 employés).

Cherbourg-Octeville accueille le siège du quotidien départemental La Presse de la Manche (120 salariés avec son imprimerie SCE), filiale du groupe Ouest-France depuis 1990, qui a pris la suite à la Libération de Cherbourg-Éclair, et celui de France Bleu Cotentin. France 3 Normandie y dispose d'une rédaction locale ; l'édition cherbourgeoise de l'hebdomadaire La Manche libre couvre l'agglomération, la Hague et le Val de Saire ; la télévision locale 5050 TV y dispose de son siège et de son principal studio.

Les emplois du secteur de la construction se répartissent entre Faucillion (80 salariés), Eiffage (75) et Colas (60).

Le tourisme est désormais tiré par la Cité de la Mer. Le terminal croisières attire également chaque année des paquebots. Le port de plaisance de 1 300 places est le premier port d'escales français (11 000 par an). La capacité d'accueil de la ville était au 1er janvier 2007 de 15 hôtels et 429 chambres. Le casino, propriété du groupe Cogit est le 109e en France avec un chiffre d'affaires de 6,7 M€[75].

[modifier] Administration et politique

[modifier] Divisions administratives

La ville est le chef-lieu de trois cantons : les anciens cantons cherbourgeois Cherbourg-Octeville-Sud-Est et Cherbourg-Octeville-Nord-Ouest (quartier de la Polle et de la Bucaille), ainsi que l'ancien canton d'Octeville, Cherbourg-Octeville-Sud-Ouest, couvrant six communes et 21 113 habitants. Les conseillers généraux sont Michel Lerenard, Jean-Michel Houllegatte, et Michel Louiset.

L'arrondissement de Cherbourg-Octeville compte 15 cantons, 189 communes et 190 973 habitants. Le sous-préfet est Raymond Cervelle (né le 7 septembre 1947), ancien sous-préfet de Mauriac (1985-88), de Tournon-sur-Rhône (1991-94), de Libourne (1994-96), d'Apt (1996-98), de Briey (1998-2001), nommé le 6 janvier 2006[77], en remplacement de Denis Dobo-Schoenenberg, appelé comme conseiller de coopération et d’action culturelle à l'ambassade de Croatie à Zagreb[78].

La cinquième circonscription électorale de la Manche, dite de Cherbourg, couvre les trois cantons de Cherbourg-Octeville, et ceux d'Équeurdreville-Hainneville, de Saint-Pierre-Église et de Tourlaville. L'actuel député (2007-2012) est Bernard Cazeneuve.

Cherbourg-Octeville est également le siège de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, dont l'autorité s'étend de la baie du Mont-Saint-Michel à la frontière belge. Le préfet est le contre-amiral Philippe Périssé. Le quartier maritime de Cherbourg est circonscrit aux limites du département (initiales : CH).

Cherbourg-Octeville appartient depuis 1971 à la communauté urbaine de Cherbourg, présidée depuis 2008 par Bernard Cazeneuve, à qui elle délègue les transports urbains, l'aménagement de l'espace et du cadre de vie, l'environnement et les stratégies de développement (enseignement supérieur, recherche, grands projets structurants, la Cité de la Mer).

Les codes postaux antérieurs à la fusion de 2000 ont été conservés : 50130 pour les adresses de l'ancien territoire d'Octeville, 50100 pour celles de Cherbourg.

[modifier] Tendances politiques

Cherbourg est historiquement, avec l'arsenal et le port, le principal foyer ouvrier et syndical bas-normand. Toutefois, les travailleurs cherbourgeois ne penchent ni vers les mouvements radicaux ou révolutionnaires, ni vers le syndicalisme jaune, préférant traditionnellement les tendances réformistes. Ces choix se traduisent politiquement par un fort ancrage de centre-gauche, dominé par les radicaux-socialistes et socialistes indépendants, avant que s'imposent la SFIO et le Parti socialiste[79]. Depuis la Libération, à l'exception d'une parenthèse gaulliste de 18 ans, suite au décès de René Schmitt, la ville de Cherbourg vote en faveur des forces socialistes. De même Octeville la droite n'avait conquis la mairie d'Octeville en 1989 pour un mandat, que par la division de la gauche. Depuis le redécoupage de la circonscription de Cherbourg en 1986, couvrant population urbaine de l'agglomération et rurale du canton de Saint-Pierre, l'alternance gauche-droite est la règle à chaque élection législative.

Élections présidentielles, résultats des deuxièmes tours 
Élections législatives, résultats des deuxièmes tours
Élections européennes, résultats des deux meilleurs scores
Élections régionales 
Élections cantonales
  • élections cantonales de 2008 : canton Cherbourg Sud-ouest (1er tour) 54,43 % pour Michel Lerenard
  • élections cantonales de 2004[88] : Canton de Cherbourg-Octeville-Sud-Est, 65,69 % pour Michel Louiset (PS), 34,31 % pour M Hery, 59,04%  % de participation
  • élections cantonales de 2001[89] : Canton Cherbourg-Nord-ouest (2e tour), 56,15 % pour Jean Lemière, 43,85 % pour Houllegatte, 52,35 % de participation ; canton Cherbourg-Octeville Sud-ouest (1er tour), 53,12 % pour Michel Lerenard, 25,29 % pour Guillemeau, 52,28 de de participation
  • élections cantonales de 1998[90] : canton Cherbourg Sud-est 65,76 % pour Michel Louiset, 34,24 % pour Ponthou, 41,5 % de participation
Élections municipales
Élections référendaires

[modifier] Maires de Cherbourg-Octeville

L'actuel maire de Cherbourg-Octeville est Bernard Cazeneuve (PS), réélu en mars 2008 avec 66,82 % des voix.

Liste des maires de Cherbourg-Octeville[94]
Période Identité Parti Qualité
2001 > 2014 Bernard Cazeneuve PS juriste
mars 2000 2001 Jean-Pierre Godefroy PS technicien

Les administrateurs de la ville était choisit par les bourgeois, en leur sein, jusqu'à la création de la charge de maire par édit royal en 1692. Achetée par Jean Le Sauvage, elle est supprimée à la mort de celui-ci, au profit du poste de premier échevin, élus par la communauté bourgeoise.

En application des édits royaux de 1764 et 1766, l'administration municipale s'organise à partir de 1768 autour de dix notables bourgeois, élus par les députés des vingt-deux corps et corporations de la ville. En 1778, le Roi donne un règlement pour la municipalité de Cherbourg, qui nomme Jean-Collas de Gassé comme maire. Démissionnaire l'année suivante, il est remplacé en 1781 par Demons de Garantot qui abandonne ses fonctions après les émeutes du 21 juillet 1789, au profit du retour du chevalier de Gassé[13].

[modifier] Budget

Le budget primitif principal s'élevait pour 2007 à 73 994 364 €, répartis entre la section fonctionnement (54 126 712 €) et la section investissement (19 867 652€)[95]. Les charges de personnel dépasse la moitié (60 %) des dépenses de fonctionnement. La quasitotalité des ressources est alimenté par les dotations (49 %) et la fiscalité (44%)[96].

Le budget d'investissement s'inclut dans le programme pluriannuel « Unir la Ville » (2003-2007), présenté en décembre 2002 par Bernard Cazeneuve, visant une transformation de la ville nouvellement fusionnée à travers le réaménagement de la piscine et du port Chantereyne, l'aménagement de la zone des bassin et le comblement du canal de retenue, la construction de l'école de voile…[97]. Il est principalement financé par l'emprunt, accentuant l'endettement de la ville (les charges ayant été multipliées par deux tiers entre 2002 et 2007), inférieur à la moyenne par habitant de la strate[98].

[modifier] Jumelages

Cherbourg-Octeville est jumelée avec :

Cherbourg-Octeville entretient des coopérations décentralisées avec :

Jumelages en projet :

Relations Internationales de Cherbourg-Octeville

[modifier] Justice

Cherbourg devient chef-lieu de district en janvier 1790, siège d'une justice de paix et d'un tribunal civil et criminel. Sous le Directoire, ils sont remplacés par un tribunal de simple police, réuni à la justice de paix, et par un tribunal de police correctionnelle. Le tribunal correctionnel ferme après que la loi du 17 février 1800 eut fait de Cherbourg un chef-lieu de canton de l'arrondissement de Valognes. Après sa venue dans la ville, Napoléon Ier instaure un tribunal de première instance par le décret du 19 juillet 1811[26].

La ville est aujourd'hui l'un des trois pôles judiciaires principaux de la Manche, avec Coutances et Avranches. Elle accueille un Tribunal de grande instance (arrondissement de Cherbourg-Octeville), un Tribunal d'instance (cantons de Beaumont-Hague, Cherbourg-Octeville-Nord-Ouest, Cherbourg-Octeville-Sud-Est, Équeurdreville-Hainneville, Cherbourg-Octeville-Sud-Ouest, Les Pieux, Saint-Pierre-Église et Tourlaville), un Conseil de prud'hommes et un tribunal de Commerce. Une maison d'arrêt est située en centre-ville, derrière les bâtiments du tribunal. Suite à la réforme de la Justice présentée en 2007 par Rachida Dati, les compétences du tribunal de Valognes seront intégrées à celui de Cherbourg.

[modifier] Vie locale

[modifier] Éducation

Année 2006-2007 Étudiants inscrits[6]
IUT Cherbourg-Manche 756
Licences et diplômes universitaires 137
École d’ingénieurs 132
Intechmer 119
BTS et prépa. diverses 486
Institut de soins infirmiers 212
ECD – École du commerce et de la distribution 27
IMC – École de Cinéma 53
École des Beaux-Arts de Cherbourg-Octeville 31
Total 1953
L'École d'ingénieurs de Cherbourg, sur le Pôle universitaire
L'École d'ingénieurs de Cherbourg, sur le Pôle universitaire

Deux ZEP ont été définies, l'un sur le territoire cherbourgeois, le quartier de Maupas, l'autre à cheval sur Cherbourg et Octeville, le quartier des Provinces.

Cherbourg-Octeville dispose de six lycées :

  • l'ancien collège est devenu un lycée en 1886, connu depuis sous le nom de lycée Victor Grignard (830 élèves : filière générale et STT, ainsi que des Classes préparatoires scientifiques) ;
  • le lycée Jean-François Millet (1 210 élèves : filière générale, prépa santé, Classes préparatoires littéraires) ;
  • le lycée Alexis de Tocqueville (1 480 élèves, filière générale, technique, professionnelle et enseignement supérieur -BTS-) ;
  • le lycée professionnel privé Ingénieur-Cachin (320 élèves) ;
  • le lycée privé Thomas-Hélye, regroupant le lycée privé Sainte-Chantal et le lycée technologique La Bucaille (1 005 élèves, filières générale et technique) ;
  • le lycée maritime et aquacole (102 élèves).

Le pôle universitaire, installé sur les hauteurs d'Octeville, concentre l'École d'ingénieurs de Cherbourg, l'IUT Cherbourg-Manche (qui accueille environ 1 000 étudiants en formation continue ou initiale à travers quatre départements DUT, quatre licences pro, un DU, un DECF et un DAEU), ainsi que deux antennes de l'Université de Caen (UFR de sciences et UFR des langues vivantes étrangères). L'hôpital Pasteur abrite l'Institut de formation en soins infirmiers de Cherbourg-Octeville. Le groupe FIM, service de formation des deux chambres de commerce et de l'industrie de la Manche, gère l'École du commerce et de la distribution et, depuis la rentrée 2007, l'Institut de promotion et de commercialisation Nautisme, formant en alternance, une quinzaine de technico-commerciaux pour le domaine du nautisme (construction navale, société de services nautiques, ports de plaisance…).

L'Institut des métiers du cinéma de Normandie s'est installé, à la suite de l'École internationale de création audiovisuelle et de réalisation (EICAR) sur le site de l'ancien hôpital maritime, complété par le Centre de formation d’apprentis du Spectacle vivant et de l’audiovisuel, tandis que l'École supérieure des Beaux-Arts (Esbaco), fondée en 1912 par Henri Buffet, professeur de dessin et Félix Delteil, professeur de modelage, se situe dans la zone des bassins depuis 1976, dans l'ancien couvent des Petites sœurs des pauvres[99].

Vestiges de l'importance de l'armée dans la ville, Cherbourg-Octeville accueille l'École des applications militaires de l'énergie atomique (EAMEA, 351 élèves) et l'Institut national des sciences et techniques nucléaires, tandis que l'École des fourriers (entre 600 et 700 élèves) est implantée à Querqueville.

L'agglomération accueille également l'Institut national des sciences et techniques de la mer (Intechmer), à Tourlaville.

[modifier] Sports

  • Football: AS Cherbourg (National) ; Stade Maurice Postaire
  • Cyclisme : Cherbourg a été 16 fois ville-étape comme arrivée du Tour de France : 1911 à 1914 (quatre années consécutives), de 1919 à 1929 (onze années consécutives), et enfin en 1986. Cherbourg a été ville départ en 1994.
  • Voile : Cherbourg accueille régulièrement les étapes de compétitions de voile comme la Solitaire du Figaro, la Course de l'Europe, le Challenge Mondial Assistance, le Tour de France à la voile, la Tall Ships' Race… À partir de 2009, elle devrait accueillir l'arrivée de La SolOcéane, course bisanuelle reliant la Basse-Normandie à la Nouvelle-Zélande.
  • Tennis: Le Challenger de Cherbourg est un tournoi professionnel (50 000 dollars + hébergement) depuis 1994
  • Hockey Sur Glace: NC'HOP (Nord Cotentin HOckey Plus)
  • Basket : les équipes masculine et féminine évoluent en National 2
  • Handball : National 3

[modifier] Santé

Cherbourg-Octeville dispose de deux établissements hospitaliers :

  • le centre hospitalier Pasteur, public, deuxième établissement bas-normand avec 711 lits et places[100]. Avec un projet médical commun depuis 2001 et une direction commune depuis 2003, le centre Pasteur et centre hospitalier de Valognes ont fusionné en 2006 au sein du Centre hospitalier public du Cotentin (2000 agents, plus de 1 000 lits, et un budget 2005 de 133 millions d'euros[101])
  • la Polyclinique du Cotentin, à la limite entre Octeville et Équeurdreville-Hainneville (102 lits).

Sur le territoire d'Octeville sont implantés la résidence médicalisée pour personnes âgées du Gros Hêtre (antenne du centre hospitalier public du Cotentin), et, depuis 1999, le centre de santé communautaire Jean-Brüder.

En 1859, suite à la visite impériale, l'État décide de la construction d'un hôpital maritime d'un millier de lits, pour accueillir les troupes en garnison. Inauguré le 15 février 1869, il est rebaptisé René-Le-Bas, du nom du premier médecin rallié aux Forces navales libres, mort en 1942 dans le naufrage du sous-marin le Surcouf. Il a été fermé en 2002, et réhabilité en campus universitaire.

[modifier] Cultes

Rattaché au diocèse de Coutances-Avranches, le doyenné de Cherbourg couvre le territoire de la communauté urbaine ainsi que les communes limitrophes Tonneville, Urville-Nacqueville, et celles des communautés de communes de la Saire et de Douve et Divette. La paroisse Jean-XXIII unit Cherbourg et La Glacerie, avec les églises cherbourgeoises de la Trinité, longtemps seule église paroissiale, de Notre-Dame du Roule, de Notre-Dame du Vœu, Saint-Jean-des-Carrières et Saint-Clément. La paroisse Saint-Sauveur d'Octeville, qui couvre également Nouainville dispose de 3 lieux : Saint-Martin, l'historique, Saint-Pierre-Saint-Paul, aux Provinces, et la chapelle Saint-Barthélémy[102].

Cherbourg dispose d'un temple protestant de l'Église réformée depuis 1835, rebâti après la guerre en 1964, et d'une Église évangélique pentecôtiste affiliée aux Assemblées de Dieu. L'Église évangélique baptiste est également présente depuis 2006 sur l'agglomération, à Tourlaville.

Cherbourg et Octeville ont connu deux principales vagues d'immigration de population musulmane, à la fin des années 1950 et au cours des années 1960, après l'érection des quartiers de l'Amont-Quentin, des Provinces et du Maupas, puis dans les années 1980, lors des grands chantiers de construction de l'usine de retraitement de la Hague et de la centrale nucléaire de Flamanville. La communauté musulmane a alors constituée des trois mosquées (la mosquée Omar à Octeville et la mosquée de la Gare, avenue de Normandie, puis la mosquée turque, boulevard de l'Atlantique).

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Natifs de Cherbourg

Jean Hamon
Jean Hamon
Jean Marais
Jean Marais

[modifier] Leurs noms sont liés à Cherbourg

Statue de Napoléon à Cherbourg
Statue de Napoléon à Cherbourg

[modifier] Culture et patrimoine

[modifier] Équipements culturels

Le Vox, ancien cinéma transformé en salle de spectacle dépendant de la Scène Nationale
Le Vox, ancien cinéma transformé en salle de spectacle dépendant de la Scène Nationale

Avec Caen, Cherbourg-Octeville est le principal centre culturel de la Basse-Normandie.

Elle est le siège de plusieurs sociétés savantes, dont la Société nationale académique de Cherbourg créée 1755, et de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg créée en 1851, ainsi qu'au XIXe siècle celui de la Société artistique et industrielle de Cherbourg, fondée en 1871.

La création et la diffusion du spectacle vivant sont assurées par Le Trident, scène nationale regroupant le théâtre à l'italienne, le Théâtre d'Octeville et le Vox. Le théâtre amateur est célébré par les rencontres Les Téméraires.

Le Centre régional des arts du cirque (CRAC) de La Brèche, ouvert en octobre 2006, a prioritairement vocation à l'accueil en résidence de troupes circassiennes, mais propose également une programmation pour le public[103]. Le CRAC participe au festival des arts de rue, Charivarue.

En outre, l'offre d'enseignement artistique est riche à travers l'Institut des métiers du cinéma de Normandie, l'École supérieure des beaux-arts et l'École municipale de musique, labellisé conservatoire à rayonnement communal, qui compte 800 inscrits.

Après la fermeture de l'Ultrason à Équeurdreville-Hainneville, unique salle de musiques actuelles du Cotentin, plusieurs associations se sont regroupés au sein du réseau La Voix des oreilles et du lieu l'Épicentre, dans l'ancien yacht-club, quai Lawton-Collins[104], accueillant notamment le festival La Terra Trema.

Cependant, la ville manque d'une salle de grande capacité, le théâtre ne pouvant accueillir que 700 spectateurs, problème qui ne peut-être résolu qu'à l'échelle du Cotentin[103] après l'échec cuisant de Cherbourg-Land. Certes, la Grande halle de la Cité de la Mer, pouvant contenir plus de 6000 personnes, a accueilli plusieurs concerts, mais sa vocation initiale est dédiée à l'organisation de foires et de salons. Aujourd'hui, le principal complexe accueillant des concerts d'envergure est le centre Jean-Jaurès d'Équeurdreville-Hainneville.

Octeville a conservé sa fête patronale, la Sainte-Échelle, avec fête foraine et défilés. Cherbourg a vu renaître son carnaval dans les années 1980, héritier de la conférie des cosnards, semblables à celles de Rouen et Évreux.

[modifier] Musées

Cherbourg accueille également un musée de la Libération, au fort du Roule, le Musée Thomas-Henry, et le Muséum d’ethnographie, d’histoire naturelle et d’archéologie du parc Liais. La ville de Cherbourg dispose depuis 1983 d'une artothèque. Le Point du Jour, centre d'art contemporain consacré à la photographie, devrait ouvrir dans la zone des bassins en 2008[103].

Le Patrocle de David, exposé au musée Thomas-Henry
Le Patrocle de David, exposé au musée Thomas-Henry
  • Le muséum d'histoire naturelle et d'ethnographie dans l'ancienne maison d'Emmanuel Liais, maire de Cherbourg, astronome et explorateur, abrite depuis 1905 le plus ancien musée de Cherbourg (fondé en 1832), avec cabinet des curiosités, collection d'animaux naturalisés, de fossiles, de minéraux, d'objets exotiques (Égypte, Asie, Océanie, Amérique et Afrique), et trésors archéologiques, ainsi que la bibliothèque des sciences. Elle est aussi le siège social de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg.
  • Le Musée d'Art Thomas-Henry, du nom du premier mécène, Thomas Henry, est inauguré en 1835. C'est le troisième musée de Normandie avec une collection de 300 peintures et sculptures du XVe au XIXe siècle. Situé dans le centre culturel, à l'arrière du théâtre, il accueille des collections de peintures des écoles française, flamande, espagnole et italienne, ainsi que des sculptures. On y découvre notamment des peintures de Fra Angelico, Simon Vouet, ainsi que l'une des plus grandes collections d'œuvres de Jean-François Millet et des tableaux de Guillaume Fouace, natif de Réville, ou de peintres de la Marine, ainsi que des sculptures d'Armand Le Véel.
  • Le musée de la Guerre et de la Libération, premier du genre lors de son inauguration par René Coty le 6 juin 1954, retrace le la vie quotidienne des civils cherbourgeois sous l'Occupation et le déroulement de la Libération du Cotentin, en particulier la bataille de Cherbourg. Il est installé dans le fort du Roule, pièce maitresse de la défense de Cherbourg pris par les Américains le 25 juin 1944.
  • La Cité de la Mer, dédié à l'exploration océanographique, est un complexe installé depuis 2003 au sein d'une partie des vestiges de l'ancienne gare transatlantique. Il propose des aquariums géants, une collection d'engins sous-marins, comme ceux de la Comex, le bathyscaphe Archimède, et le Redoutable, premier SNLE français, construit à Cherbourg, et entièrement visitable.

[modifier] Littérature

Célestine, du Journal d'une femme de chambre, par Georges Jeanniot, Le Cri de Paris, 18 novembre 1900
Célestine, du Journal d'une femme de chambre, par Georges Jeanniot, Le Cri de Paris, 18 novembre 1900

La Bibliothèque municipale Jacques-Prévert, fondée en 1831, ouverte en 1832, conserve la deuxième plus grande collection de la région, après celle de Caen. L'achat de la bibliothèque de l'érudit local Henri-François Duchevreuil, en 1830, complète les 1855 volumes de la bibliothèque du District, créée au 24 de la rue Tour-Carrée, en application du décret de la Convention du 8 pluviôse an II[105], essentiellement composé d'ouvrages saisis aux émigrés et déportés[106]. Plusieurs donations ont été effectuées ensuite, notamment un legs de 3000 ouvrages par Augustin Asselin en 1844, avec vingt-six incunables parmi lesquels le manuscrit du IXe siècle De bello iudaico de Flavius Josephe, qui reste le plus vieux document de la bibliothèque, et un don en 1877 de Jérôme-Frédéric Bignon, maire du Rozel, et héritier des bibliothécaires du roi. Elle possède également un fonds normand, un fonds ancien consacré à la botanique et un autre au voyage[105]. Installée dans une aile de l'hôtel de ville en 1855, puis au 9 de la rue Thiers (rue Talluau) à partir de 1896, la bibliothèque emménage dans le centre culturel en juin 1981, prenant le nom de Jacques Prévert, mort quatre ans plutôt dans la Hague[106]. La bibliothèque participe également au projet Normannia de bibliothèque numérique normande.

L'ancienne caserne de l'Abbaye, datant du lancement des travaux de la grand digue, au XVIIIe siècle, abrite depuis 1970 l'un des cinq centres régionaux du Service historique de la Marine nationale, aux côtés de Brest, Lorient, Rochefort et Toulon. Il regroupe les archives de la circonscription maritime de la Manche et de la mer du Nord, et la bibliothèque de la Marine fondée à Cherbourg en 1836 et spécialisée en histoire maritime, qui abrite 23 000 ouvrages.

Chaque année est organisé un réseau des ateliers d’écriture dans l'agglomération, les Mercurielles, ainsi que le Festival du livre et de la bande dessinée de jeunesse, depuis 1987.

La Biennale du 9e art expose des auteurs de bandes dessinées (Enki Bilal en 2002, François Schuiten et Benoît Peeters en 2004, André Juillard en 2006, Loustal en 2008). En 2002, Enki Bilal avait projeté, avec le soutien de la mairie de Cherbourg, de créer une fresque au sein de l'ancienne gare maritime représentant l'histoire des migrations dans ce lieu, projet rejeté sur fond de querelles d'édiles par Bernard Cauvin, président de la CUC et de la Cité de la Mer[107].

Cherbourg-Octeville est le siège de deux maisons d'édition, Isoète, fondé en 1985, et Le Point du Jour, créé en 1996.

Cherbourg-Octeville dans la littérature

[modifier] Cinéma

Le cinéma occupe une place non négligeable dans la vie de Cherbourg. Plusieurs classiques du cinéma français y ont été tournés, comme La Marie du port, de Marcel Carné, avec Jean Gabin. En 1981, Claude Miller y situe également l'action de Garde à vue, tourné en studio. Mais le plus emblématique est sans conteste Les Parapluies de Cherbourg, de Jacques Demy, tourné l'été 1963, qui contribue encore aujourd'hui au renom international de la cité. Mais, bien avant, au temps de la splendeur des paquebots transatlantiques, Cherbourg était un port d'arrivée, de départ ou de transit pour de nombreuses stars, notamment Charlie Chaplin, Burt Lancaster… La ville a également vu naître le cinéaste Jean-Charles Tacchella et l'acteur Jean Marais.

Le cinéma anime la vie culturelle locale avec le festival des cinémas d'Irlande et de Grande-Bretagne, Cinemovida (Festival des cinémas d'Espagne et Amérique latine), images d'Outre-Rhin (cinéma allemand), ainsi que Cin'étoiles, projections de films en plein air en juillet.

En 2003, l'école de cinéma EICAR s'est implantée dans les anciens bâtiments de l'hôpital maritime. Après trois années de pertes et un passif estimé à 1,5 million d'euros, elle a été placée en liquidation judiciaire en septembre 2006, remplacée le mois suivant, sous l'impulsion d'anciens professeurs de l'EICAR, par l'IMC Normandie.

La ville dispose d'un parc de 17 salles de cinéma permanentes, réparties sur deux établissements, dont un labellisé Art et essai.

Odéon (5 salles)

Suite à l'ouverture de multiplexe CGR, le retrait de la Soredic, qui exploitait le Club 6 (rue de la Paix) depuis 1983 et l'Odéon (rue Foch) depuis 1991, a entraîné en 2004 la fermeture du premier, et la reprise de ce dernier cinéma de centre-ville, labellisé Art et essai, par Fadila Chambelland, ancienne gérante salariée. 90 000 entrées en 2006.

La façade de l'ancien café du Grand balcon, devenu ensuite cinéma Le Central, est de style second Empire, avec cariatides et guirlandes de fleurs.

Méga CGR (12 salles)

Ouvert en 2003 près du boulevard maritime avec 2 557 fauteuils. 400 000 entrées en 2006.

Omnia (1 salle)

Salle historique exploitée par Pathé, située rue de la Paix, elle a été rachetée dans les années 1990 par la municipalité, et n'accueille plus que de rares événements. Les fresques intérieures de R. Lecoq, représentant Éole et Vulcain, ont été distinguées en 2006 par le label « Patrimoine 20e siècle » du ministère de la Culture[108].

Plusieurs salles ont disparu, comme l'Eldorado, l'Eden, le Vox (ancienne salle de patronage devenue seconde salle du Trident), le Saint-Joseph

Films tournés à Cherbourg

[modifier] Gastronomie

Port de pêche du Nord-Cotentin, Cherbourg-Octeville offre un grand nombre de poissons (limande, bar, plie, maquereau, raies, bar, surmulet, colin, limandier, roussette…), crustacés (dormeur, araignée, homards) et coquillages (Saint-Jacques, pétoncle, moules), pêchés au large du Cotentin[109]. Cherbourg se situe également à proximité de trois zones conchylicoles (Blainville, Saint-Vaast et Isigny). Les demoiselles de Cherbourg sont des petits homards. La préparation la plus traditionnelle est la matelote[110]. Alexandre Dumas indique également la recette de la queue de merlan à la mode de Cherbourg, au beurre et aux huîtres[111].

À partir de 1464, les boulangers de Cherbourg détiennent une autorisation royale pour élaborer leurs pains à base d'eau de mer, évitant ainsi de payer le sel et la gabelle. À l'occasion de la visite de Napoléon Ier, ils auraient créé le pain plié, boule de pain de campagne, ovale, qui est replié sur elle-même pour être cuite, offrant ainsi une mie plus serrée, en forme de bicorne qui lui vaut d'être appelé « pain Napoléon »[110].

L'agglomération est située dans les zones AOC du Pont-l'évêque et du Camembert de Normandie, ainsi que, partiellement, du Calvados, du Pommeau de Normandie et du cidre de Normandie. Elle bénéficie également de l'IGP du cidre de Normandie, du porc de Normandie et des volailles de Normandie[112]. Plus largement, la cuisine du Nord-Cotentin est celle de la Normandie.

[modifier] Patrimoine

[modifier] Monuments civils

Le théâtre
Le théâtre
La Gare transatlantique
La Gare transatlantique
Bassin du Commerce, lors de la Tall Ships' Race 2005
Bassin du Commerce, lors de la Tall Ships' Race 2005
  • Le Théâtre à l'italienne est l'un des derniers théâtres à l'italienne construits en France, à partir de 1880. Inauguré en 1882, il a été édifié sur les plans de Charles de Lalande, à l'emplacement des anciennes halles à grain. La façade rend hommage à Molière, Boïeldieu et Corneille. Elle est classée monument historique depuis 1984 avec ses deux retours latéraux et les toitures correspondantes, ainsi que le vestibule, le grand escalier, la salle et le foyer, de même que les 13 décors originaux. Le plafond est l'oeuvre de Georges Clairin. Construit avec trois galeries, il dispose de 600 places.
  • La fontaine Mouchel, du nom du mécène, directeur du journal Le Phare de la Manche, s'élève au centre de la place de Gaulle. Fontaine monumentale de fontaine, elle a été créée par Louis Eugène Gutelle en 1895.
  • L'Hôtel Epron de la Horie, du nom du vice-amiral et ministre de la marine Jacques Epron de la Horie, propriétaire sous le Premier Empire, ou de l'ancienne douane, est situé à l'angle de la rue du Val de Saire et du quai de l'Ancien arsenal. Construit en 1781 par Jacques Martin Maurice, « entrepreneur des ouvrages du Roi », en schiste (couverture et corps de bâtiment) et briques rouges (encadrement des fenêtres), il est inscrit aux Monuments historiques depuis le 16 février 1965[113]. Successivement caserne des Suisses, hôpital auxiliaire des travaux de la rade, demeure des armateurs Richer, Cousin, Despréaux, Lias au XIXe siècle, et hôtel des douanes durant l'Entre-deux-guerres, il abrite aujourd'hui le siège de la Caisse d'épargne[50].
  • L'ancienne gare maritime est le plus grand monument français d'Art déco. Construite par René Levavasseur à partir de 1928 et inaugurée en 1933 par le président Lebrun, elle pouvait accueillir deux paquebots simultanément. Inscrite au titre de monument historiqueen 1989 et 2000, elle a été réaménagée pour devenir en 2003 un complexe océanographique, la Cité de la Mer, au sein duquel se visite le Redoutable, premier sous-marin nucléaire lanceur d'engin (SNLE), construit et lancé à Cherbourg. En outre, depuis décembre 2006, le bâtiment est occupé par un terminal croisières prévu pour les passagers de paquebots de tous types[114].
  • L'Hôtel Atlantique, face de la gare maritime, construit également par René Levavasseur en fer et ciment armé dans le style Art déco, pour les trois compagnies transatlantiques qui desservaient Cherbourg, la Cunard Line, la White Star Line et la Red Star line, regroupées dans la Société anonyme de l'Hôtel Atlantique. Il accueillait sur 5 400 m², les émigrants (voyageurs de troisième classe), principalement de l'Europe de l'Est, qui y séjournaient en moyenne 12 jours, pour subir les contrôles sanitaires et douaniers. Le bâtiment comprenait ainsi un quartier pour infectés et un quartier pour désinfectés, avec une capacité de 2000 personnes. Débuté en 1920, ouvert en 1926, il ferme huit ans plus tard. Réquisitionné sous l'Occupation puis à la Libération, il est acheté par Félix Amiot pour y loger certains des salariés de ses chantiers[115]. Il accueille depuis 1991 les services de la Chambre de commerce et d'industrie Cherbourg-Cotentin. Le pavillon central est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis octobre 2001[1].
Hôtel Atlantique
Façade de l'Hôtel Atlantique
Façade de l'Hôtel Atlantique
Le Pavillon Centrale de l'Hôtel Atlantique
Le Pavillon Centrale de l'Hôtel Atlantique
Hôtel Atlantique vue du quai de France
Hôtel Atlantique vue du quai de France
Hôtel Atlantique vue du quai de France
Hôtel Atlantique vue du quai de France
  • Les statues de Thémis et Minerve de Houdon et Roland. En juin 1989, par le truchement d'Olivier Stirn, ministre du Tourisme, et président de la Communauté urbaine de Cherbourg, les statues des déesses romaines de la Justice et de la Guerre, entreposées dans la cour du Palais Bourbon depuis leur remplacement sur le frontispice de la Chambre des députés par des copies lors de la rénovation de la façade, sont offertes à l'agglomération. Après restauration par Pierre Bataille, elles sont placés en 1990 et 1993 chacune sur un rond-point, la Minerve de Philippe-Laurent Roland, près de la Cité de la Mer, la Thémis de Jean-Antoine, au pied de la Montagne du Roule. Sculptées vers 1810, elles sont classées monuments historiques depuis juin 1990[116].
  • L'Hôtel de ville, a été construit au début du XIXe siècle, agrandi à deux reprises en 1850 par un aile sud-ouest formant un L avec le premier bâtiment, puis sous le Second Empire (salon de l'Impératrice), puis remanié après la Libération. À l'intérieur, un escalier dessert le Grand salon, et le salon de l'Impératrice, qui abrite les portraits de Napoléon III et d'Eugénie, par Winterhalter, avec entre les deux une pièce en rotonde aux peintures de Michel-Adrien Servant rappelant les grands événements de l'histoire de la ville, ainsi que la Salle du conseil, qui abrite depuis 1858, la cheminée du XVIe siècle du logis abbatial de l'Abbaye Notre-Dame du Vœu, achetée par la municipalité en 1841, et classée monument historique depuis 1905[50]. Les trois salons et l' escalier sont inscrits depuis le 13 août 2004.
  • L'hôpital maritime, ancien centre hospitalier régional des Armées René-Le-Bas, construit sur décision de Napoléon III et inauguré le 15 février 1869, a été désaffecté en 2000 et réhabilité en pôle universitaire et culturel avec l'implantation de l'EICAR, école de cinéma, en 2002, puis de l'IMC Normandie en 2006. Les bâtiments de style Napoléon III sont entourés d'un grand parc.
  • Les quais et le port Chantereyne. De nombreuses manifestations temporaires animent régulièrement les quais  : escales de paquebots prestigieux (Queen Elizabeth 2, Queen Mary 2…), armada, courses à la voile… Les quais ont été aménagés en 1994 avec les éclairages de Yann Kersalé, . Le port de plaisance, le premier port d'escale français, s'étend au delà de la « plage verte », ancienne plage réaménagée en pelouse après la création du port. Les équipements de plaisances et de loisirs y sont implantés (piscine, patinoire, bowling, services aux plaisanciers…).

[modifier] Monuments commémoratifs

Bricqueville par David d'Angers
Bricqueville par David d'Angers
  • La statue équestre de Napoléon Ier, face de la basilique, sur la place Napoléon. Œuvre d'Armand Le Véel, elle représente l'Empereur contemplant la rade et le port militaire. Sur le socle, on peut lire un extrait du Mémorial de Sainte-Hélène, daté du 15 juillet 1816 : « J'avais résolu de renouveler à Cherbourg les merveilles de l'Égypte », c'est-à-dire une pyramide avec le fort central et un nouveau lac Moeris pour l'avant-port creusé dans le roc. La statue érigée en 1858, à l'occasion de la visite de Napoléon III, rappelle l'importance de l'Empereur dans l'expansion de Cherbourg. Autour de la statue, l'un des symboles de la ville, inscrite aux monuments historiques en août 2006, s'étend la Plage verte, ancienne plage artificielle jusqu'à l'après-guerre, qui longe le port de plaisance[117].
  • Le monument du Duc de Berry, place de la République, commémore le débarquement du duc de Berry, de retour en France sur la frégate anglaise l'Eurotas le 13 avril 1814, après la chute de l'Empire. Achevée en 1816, il est formé d'un obélisque de vingt-cinq pieds en granit rose de Flamanville , surmontant une fontaine du même granit, où quatre têtes de lions en bronze crachant l'eau dans un bassin creusé dans un dolmen en granit gris[50].
  • Le buste du colonel de Bricqueville, sur le quai de Caligny, a été inauguré le 12 mai 1850 en hommage au colonel des dragons impériaux et député bonapartiste de Cherbourg mort une année plus tôt. Ce buste en hermès d'1,45 mètre est un bronze de David d'Angers posé sur une colonne de 4 mètres en granit, de l'architecte Lemelle, sur laquelle on peut lire le nom de quatres batailles où Bricqueville s'est illustré : Wagram, Krasnoë, Anvers et Versailles. Deux reliefs de bronze évoquant le militaire (un sabre) et le parlementaire (une tribune), ont été fondus par les Allemands en 1944. Il est inscrit aux monuments historiques depuis août 2006[118].
  • La statue de Jean-François Millet, inaugurée dans le jardin public le 22 septembre 1892, centenaire de la Première République, honore le « peintre des paysans », élève au musée de Cherbourg. Financé par une souscription lancée par la municipalité en 1886, la réalisation du buste en marbre est confiée à Henri Chapu, et achevée par son élève Jean-Ernest Bouteiller à sa mort, qui ajoute le groupe allégorique en bronze d'une paysanne avec sa fille dans les bras déposant des fleurs des champs sur le buste, appuyée sur le piédestal en granit. Le monument est inscrit depuis aout 2006[119].
  • Le monument aux morts Surcouf, inauguré au bout de la jetée du port de plaisance le 23 septembre 1951, par le général de Gaulle, commémore le souvenir des 130 marins du sous-marin des Forces navales françaises libres, construit à Cherbourg et coulé le 18 février 1942 dans le Pacifique[120].

[modifier] Monuments militaires

Fort de l'Ouest
Fort de l'Ouest
  • La rade de Cherbourg, plus grande rade artificielle du monde. Commencée en 1783, la digue centrale a été achevée en 1853, et pourvue de trois forts en 1860. Construite à 4 km de la côte, la digue du large mesure 3 640 m, avec une largeur moyenne de 100 m à sa base et 12 m à son sommet, et une hauteur de 27 m. L'ensemble des trois digues fait plus de 6 kilomètres.
  • Le fort de l'Île Pelée : élément défensif de l'est de la digue, l'ouvrage a été conçu par Ricard et Decaux, et construit entre 1777 et 1784. Il a été fort Royal, fort National, fort Impérial, avant de prendre le nom de l'île sur lequel il a été construit. Il a servi de prison durant la Révolution.
  • Le Fort du Roule (Musée de la Guerre et de la Libération), sur la montagne du Roule. Emplacement depuis 1650 de l'ermitage de Notre-Dame de Protection, abandonné à la Révolution, rasé en 1870, ce point culminant de la ville (117 m) accueille en 1793 une redoute pour protéger la rade. En 1853, le fort actuel est bâti. Lieu des derniers combats en 1940, il est renforcé par les Allemands en 1943 par une batterie, située sur le flanc dominant la rade, au-dessous du fort. Composée de quatre casemates pour canons de 105 mm et un poste de direction de tir, avec plusieurs tunnels souterrains et accès creusés dans la roche, elle devient pour les Allemands le point fort de la « forteresse de Cherbourg » et du Mur de l'Atlantique. Le 6 juin 1954, René Coty y inaugure le premier musée de la Libération. Au bout d'une route en lacet nommé « chemin des Résistants », le fort offre un panorama sur l'agglomération et la rade. La batterie a été classée monument historique en 1995, et une partie des tunnels de stockage des munitions allemandes a été réaménagée en laboratoire de mesure de la radioactivité pour l'École d'application militaire de l'énergie atomique[121].

[modifier] Monuments religieux

La basilique Sainte-Trinité
La basilique Sainte-Trinité
L'Église Notre-Dame du Vœu
L'Église Notre-Dame du Vœu
  • L'abbaye Notre-Dame du Vœu. En 1145, l'Impératrice Mathilde, petite-fille de Guillaume le Conquérant, fait construire l'abbaye sur la côte d'Équeurdreville, à la Croûte du Homet, élément du monachisme normand. Sans protection, l'abbaye est régulièrement pillée et brûlée lors des incessantes batailles franco-anglaises, avant d'être reconstruite vers 1450. Elle est de nouveau endommagée durant les guerres de religion et est soumise au régime de commende à partir de 1583. Réformée à la fin du XVIIe siècle, elle subit le déclin commun aux institutions monastiques et est fermée en 1774. Avec la construction du port militaire, ses terrains sont annexés en 1778. Elle devient la résidence du duc d'Harcourt, gouverneur de Normandie, et accueille le Roi en 1786. Elle est transformée ensuite hôpital de la Marine entre 1793 et 1866, bagne sous le Premier Empire, et caserne Martin-des-Pallières à partir de 1850 pour l'infanterie de marine. En 1928, est installée une cité ouvrière, la cité Chantereyne, épargnée par les bombardements mais incendiée par les Allemands en juin 1944. Rachetée par la mairie en 1961, l'abbaye est lentement restaurée depuis 1965. La grande cheminée de la maison abbatiale (XVIe siècle) est conservée dans la salle du conseil de l'Hôtel de ville, le portail occidental de l'église (XIIIe siècle) est placée dans le Jardin public. Les restes de la caserne Martin-des-Pallières avaient été classés en 1913, avant que l'ensemble des bâtiments, vestiges et sols de l'ancienne abbaye ne soient classés en septembre 2002. La dalle funéraire de Guillaume de Margerai, prêtre de Querqueville, mort dans les années 1280, mise au jour et classée monument historique en 1995, est conservée au musée de Cherbourg.
  • La basilique de la Trinité. Église commencée au XIe siècle à la demande de Guillaume le Conquérant, la Trinité de Cherbourg fut la seule église paroissiale de la ville jusqu'au XIXe siècle. Une église dédiée à Notre-Dame, se trouvait également à l'intérieur de l'enceinte du château de Cherbourg et fut détruite en même temps que le château, au XVIIe siècle. Au Moyen Âge, la Trinité a été agrandie et des transformée de manière importante, du fait de la proximité du rempart de la ville (1295), dont il reste un vestige à son chevet. Après la Guerre de Cent Ans et l'occupation anglaise, la nef a été reconstruite et le chœur et le clocher ont été relevés au XVe siècle. Saccagée en janvier 1794, on lui adjoint un nouveau clocher carré de 26 mètres en 1828 et la restaure dans le style néo-flamboyant en 1865. Inscrite aux monuments historiques depuis mars 1944, la Trinité possède un riche mobilier cultuel, dont un maître-autel de 1809, une chaire en bois sculptée de Pierre Fréret (1767) et un retable d'Armand Fréret (1814), ainsi que les grandes orgues de Cavaillé-Coll.
  • L'église Notre-Dame du Roule a été bâtie au pied de la montagne du Roule entre 1832 et 1842 sous l'impulsion du « poète-barbier » Michel Legoupil, et par la souscription des fidèles du quartier. La croissance démographique de Cherbourg oblige l'édification de nouveaux lieux de culte dans les quartiers périphériques : Le Roule, le quartier du Val-de-Saire, le quartier de la Polle.
  • L'église Notre-Dame du Vœu, débutée en 1850 sur souscription des paroissiens, selon le style roman en raison de la faiblesse des ressources, est érigée sur un herbage dit « les briques », offert par M. de Virandeville. En 1855, la municipalité complète la nef inaugurée en 1852, par un transept et un chœur sont plus ouvragés, plus en 1962 par la facade et les deux clochers d'inspiration gothique. Ouvrage de 61,5 mètres de long, l'église abrite un grand orgue de Duputel(1885), classé monument historique depuis 1990, et des vitraux de 1834, 1858-60, et 1949-58[122].
  • L'église Saint-Clément a été édifiée au sein du quartier du Val-de-Saire, face à l'hôpital Pasteur, entre juin 1853 et 1856 par l'architecte de la ville de Cherbourg Geufroy. Longue de 52 mètres, elle est d’inspiration gréco-romaine, avec un porche au fronton triangulaire supporté par quatre colonnes à chapiteaux doriques. Elle abritent les autels de la Vierge (1863) de François Fréret et de Saint-Clément (1864) de Louis-Victor Fréret, rachetés à la basilique Sainte-Trinité en 1846, un orgue (1881), la peinture des douze apôtres (1935) de Rocher de Césigné et des vitraux (1953) de Mauméjean[123].
  • L'église Saint-Pierre et Saint-Paul, sur le secteur d'Octeville, a été construite entre 1967 et 1969 alors que le « grand ensemble » des Provinces voyait le jour. L'architecture moderne triangulaire et irrégulière de Paul Vimond symbolise « la tente de Dieu au milieu des maisons des hommes », de l’art sacré inspirés par le concile Vatican 2 (1962-1965)[124]. Une autre église a été construite sur Octeville dans ces années, l'église Sainte-Marie-Madeleine-Postel ouverte en 1966 dans le quartier des Fourches, et désaffectée en 1990.
  • L'église Saint-Martin, datant du XIIe siècle, est l'église paroissiale historique d'Octeville, qui dépendait de l'Abbaye Notre-Dame du Vœu. Romane, son clocher octogonal recouvert d'un toit en batière lui donne sa silhouette caractéristique. La nef a été réaménagée au XVIIIe siècle Un bas-relief représentant la Cène est classé monument historique depuis 1908[125].

[modifier] Vie militaire

Arrivée de l'Abeille Liberté à Cherbourg-Octeville
Arrivée de l'Abeille Liberté à Cherbourg-Octeville

Durant le Moyen-Âge, Cherbourg, place forte du Cotentin, abrite une petite garnison pour la protection de la forteresse. Avec la mise en œuvre de la rade et du port militaire, Cherbourg devient un port de guerre à la fin du XVIIIe siècle, dotée d'une garnison importante. En 1798, on comptait 1332 hommes, soit un dixième de la population, répartis principalement entre la caserne de l'Abbaye, actuel Service historique de la Marine, qui abritait les 542 hommes de la 4e brigade, et le Quartier Maurice, dans l'hôtel Epron de la Horie, où logeait 227 hommes[126]. Les effectifs sont portés à 3000 pour l'accomplissement des travaux, par un décret de germinal an XI.

Au cours du XXe siècle, Cherbourg, élément essentiellement lors des deux guerres mondiales, s'est adaptée aux nouvelles menaces. Elle accueille alors une grosse garnison de la Marine nationale, un Régiment d’artillerie et un Hôpital des Armées. Dans les années 1990 et le début des années 2000, la présence de l'armée s'est affaiblie par le transfert de la Flottille du Nord vers Brest et la fermeture de l'hôpital René-Le-Bas.

Pourtant, Cherbourg demeure une base de premier ordre de la Marine nationale siège de la Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord et du groupement de Gendarmerie maritime de la Manche. La base navale est le port d'attache de cinq patrouilleurs de la marine nationale et de la gendarmerie maritime, du groupe des plongeurs démineurs de la Manche et de son bâtiment-base le Vulcain, du remorqueur Abeille Liberté, et de divers bâtiments de soutien. Elle est aussi le siège de la Formation opérationnelle de surveillance et d’information territoriale de Cherbourg (FOSIT Cherbourg) qui regroupe les treize sémaphores et la vigie de l'arrondissement maritime. De plus, un hélicoptère Dauphin de la Flottille 35 F est stationné sur l'Aéroport de Cherbourg - Maupertus. Le fonctionnement du port militaire est à la charge des directions du commissariat de la marine, des travaux maritimes et des systèmes d’information de la Marine ainsi que de l'Antenne du service de Soutien de la flotte et de l’Atelier militaire de la Flotte de Cherbourg[127].

Cherbourg est aussi un pôle de formation des armées par le truchement de l’École des applications militaires de l’énergie atomique (EAMEA), en charge de l'enseignement interarmé des spécialistes militaires en matière de sciences, de techniques et de sécurité nucléaires, et de l’école des fourriers de Querqueville, consacrée à l'instruction des officiers des trois forces armées aux métiers de l'administration, de la gestion des ressources humaines et de la restauration, les spécialistes de la restauration de la gendarmerie nationale, et les personnels des foyers de la marine.

Plusieurs unités militaires ont été en garnison à Cherbourg au cours du XXe siècle, parmi lesquelles :

[modifier] Notes et références

  1. abcd Sentiers piétons, Communauté urbaine de Cherbourg
  2. Cherbourg en 1700, Communauté urbaine de Cherbourg
  3. abc Cap de la Hague, [1961-1990], Infoclimat
  4. ab Caractéristique du département de la Manche, Météo France
  5. Le Climat à Cherbourg-Octeville, site de Cherbourg-Octeville
  6. abcdefg Mémento économique du Cotentin 2007, CCI de Cherbourg-Cotentin, 2007
  7. Frédéric Patard, « Deux bouées de sauvetage pour le port »La Presse de la Manche, 3 janvier 2008.
  8. Mikaël Guedj, « Fastship, l'Arlésienne », L'Express, 4 octobre 2004.
  9. chiffres 2006
  10. [pdf] Projet ligne Cherbourg-Rennes, Fnaut, page 8.
  11. Propositions d'ADPCR.
  12. La Compagnie des transports de Cherbourg fête ses 110 ans !, Le Journal de la Communauté urbaine de Cherbourg n° 35, septembre 2006
  13. abcde Guy Letourneur, Cherbourg et son histoire, Cherbourg : Pierre Boulland, 1985 (2 vol.)
  14. abcd « Essai historique sur le Blason de Cherbourg », extrait des Mémoires de la Société impériale académique de Cherbourg, Victor Le Sens, Cherbourg : Bedelfontaine et Syffert, 1860 Disponible sur Normannia
  15. ab Le Chanteur de Pontaumont, « Véritable histoire du blason de Cherbourg », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, Volume 11, 1873
  16. La “mouette musicale” de Cherbourg-Octeville…, site de la ville de Cherbourg-Octeville
  17. abcde Raymond Lefèvre, Histoire anecdotique de Cherbourg à l'intention de nos écoliers. Cherbourg : Cherbourg-Éclair, 1941
  18. abcd Jacqueline Vastel, La fondation de Cherbourg, 1998 [En ligne sur le site de la ville de Cherbourg-Octeville]
  19. Claude Pithois, La Hague, le pays sculpté par le vent. Cherbourg : La Dépêche, 1966
  20. Pierre-Yves Lambert, La langue Gauloise, Errance, 2002 (ISBN 2877722244)
  21. ab François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Éd. Picard, Paris 1986
  22. d'après René Lepelley, cité par Jacqueline Vastel, op. cit.
  23. « bourg » in Louis Guinet, Les emprunts gallo-romans au germanique (du 1er à la fin du Ve siècle), Klincksieck, Paris, 1982
  24. abc Histoire d'Octeville : Quelques temps forts, site de la ville de Cherbourg-Octeville
  25. Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie, 1994-1996
  26. abcdefghijk Jean Fleury et Hippolyte Vallée, Cherbourg et ses environs : nouveau guide du voyageur à Cherbourg. Cherbourg : Impr. de Noblet, 1839
  27. Historique du Centre hospitalier Louis Pasteur, site de la ville de Cherbourg-Octeville
  28. Robert Lerouvillois, La ville de Cherbourg au temps de Gilles de Gouberville, Comité Gilles de Gouberville
  29. ab Histoire de la ville de Cherbourg de Voisin-la-Hougue, continuée depuis 1728 jusqu'à 1835, par Vérusmor. Cherbourg, Boulanger, 1855. pp 97-99
  30. Ibid. pp 100-104
  31. ab « Quels sont les hommes qui ont exercé le plus d'influence sur la création d'un arsenal maritime à Cherbourg et en particulier quelle part doit être attribuée à Vauban dans les projets relatifs à la fermeture de la rade ? », Extr. de Séances du congrès scientifique de France, tenu à Cherbourg en septembre 1860, M. Bazan. Cherbourg : Auguste Mouchel, 1860. Disponible sur Normannia
  32. La Varende, Le maréchal de Tourville et son temps, Christian de Bartillat éditeur, 1992 (ISBN 2905563699) - pp 208-212
  33. abcdef Georges Lefebvre, Cherbourg à la fin de l'Ancien Régime et au début de la Révolution. Caen : Société d'enquêtes ethnographiques normandes, coll. Cahier des Annales de Normandie, 1965
  34. De Nantes à la Louisiane, Gérard-Marc Braud, Ouest éditions
  35. Cherbourg : 1758-1773, Acadie.info
  36. « La Bretonnière, inventeur du port de Cherbourg », Reflets, ville de Tourlaville
  37. [pdf] « La Bretonnière, inventeur du port de Cherbourg », Reflets n°54, ville de Tourlaville, mars 2001
  38. Jean-Claude Cloarec, « L'Affaire Leroy », La Manche Libre, 7 juillet 2007
  39. « Il était une fois Cherbourg - En quarantaine », La Manche libre, 19 mars 2007
  40. ab « Il était une fois Cherbourg - La municipalité face au choléra », La Manche Libre, 21 avril 2007
  41. Copies of the original letters and despatches of the grand officers of state, at Paris, to the emperor Napoleon, at dresden intercepted by the advanced troops of the north of Germany. London : John Murray, 1814, pp 171-176
  42. ab Renée Hainneville, « Cherbourg, port transatlantique », Annales de géographie vol. 32, no178, 1923 — pp. 360-364
  43. abcde Cherbourg : un port dans la guerre, Rémy Desquesnes, Magazine du Conseil régional de Basse-Normandie n° 32, novembre 1998
  44. abcd Thierry Durand et Dominique Guillemois, Cotentin - Une histoire industrielle : 1960-2000, QAMVINC - ACCAAM, 2004 (documentaire)
  45. F. Patard et J. Lavalley, « Cherbourg en marche vers le futur », La Presse de la Manche, 5 mars 2007
  46. abc Frédérick Macé, « Cherbourg, une cité inquiète », La Manche Libre, 10 novembre 2007
  47. Pierre Agudo, « Cherbourg ne veut pas finir en rade », L'Humanité, 27 juin 1992
  48. ab « Cherbourg - urbanisme - Les grandes manœuvres », Le Point n°1732, 24 novembre 2005
  49. Abbé Le Roy, « Le Vieux Cherbourg », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, volume 12, 1875
  50. abcd Bruno Centorame, « L'habitat ancien du centre urbain », À la découverte de Cherbourg : guide historique et touristique sur la ville de Cherbourg, la Hague et le Val de Saire. Cherbourg  : Ville de Cherbourg, 1992
  51. « Cherbourg en marche vers le futur », F. Patard et J. Lavalley, La Presse de la Manche, 5 mars 2007
  52. Plan des fondements historiques de l'agglomération cherbourgeoise, François Brun, Communauté urbaine de Cherbourg, juin 1999
  53. Cassini - Population avant le recensement de 1962 et INSEE : Population depuis le recensement de 1962
  54. Thierry Dubillot, « Comment stopper l'hémorragie de population ? », Ouest France, 28 février 2008
  55. Pyramide des âges de Cherbourg et Octeville, Recensement 1999 sur le site de l'INSEE
  56. ab Cherbourg-Octeville, une ville fusionnée, site de la Ville de Cherbourg-Octeville
  57. Cherbourg - Logements : le parc, INSEE, 1999
  58. Octeville - Logements : le parc, INSEE, 1999
  59. Une politique solidaire, Le journal de la Communauté urbaine de Cherbourg n°33, décembre 2005,pp 6-7
  60. abc Bruno Centorame, « Trois jardins », in À la découverte de Cherbourg
  61. ab Parcs et jardins, ville de Cherbourg-Octeville
  62. Parc Emmanuel Lias, Comité des parcs et jardins de France
  63. Jardin botanique de la Roche Fauconnière, Base Mérimée, ministère de la culture et la communication
  64. Source : Villes et Villages Fleuris
  65. « Industrie et commerce - Arrondissement de Cherbourg », Annuaire du Département de la Manche. Saint-Lô, impr. de J. Elie, 1829
  66. Frédéric Patard, « D'Hortson à Sanmina, 45 ans d'histoire industrielle »La Presse de la Manche, 17 novembre 2007
  67. abcd « Comment redynamiser l'économie de la ville centre ? », Ouest-France, 5 mars 2008
  68. Sylvie Malsan, « Licenciements collectifs : le prix d’une dette symbolique », Revue du MAUSS, La Découverte, (ISBN 9782707152534). pp. 180-206
  69. abcd « Cherbourg » et « Octeville », L'Encyclopédie des villes de France, L'Internaute
  70. « Observatoire communautaire », Communauté urbaine de Cherbourg, d'après le recensement de 1999
  71. abc « Cherbourg - économie - Le bon cap », Le Point n°1732, 24 novembre 2005
  72. « Les entreprises cherbourgeoises à Euronaval », La Presse de la Manche, 27 octobre 2006, p.3
  73. Marine nationale, Site de la maison du Tourisme de Cherbourg-Octeville
  74. Gérald Lerouvreur, « Sanmina loue 5 000 m2 au groupe Cofidur », Ouest France, 17 avril 2008
  75. abcd « Cherbourg-Octeville », Trésor des régions, 2007
  76. Michel Moisan, « Le commerce de centre-ville à Cherbourg et Caen », Cent pour Cent Basse-Normandie no158 - juin 2006
  77. [pdf] La lettre du trombinoscope, 6 février 2006
  78. Service de coopération et d’action culturelle, site de l'ambassade de France en Croatie
  79. Jean Quellien, « Un milieu ouvrier réformiste: syndicalisme et réformisme à Cherbourg à la “Belle Époque” », Le Mouvement social n°127, Avril-juin 1984, pp. 65-88
  80. Résultats de l'élection présidentielle 2007 sur le site du Ministère de l'Intérieur
  81. Résultats de l'élection présidentielle 2002 sur le site du Ministère de l'Intérieur
  82. Résultats de l'élection législative 2007 sur le site du Ministère de l'Intérieur
  83. Résultats de l'élection législative 2002 sur le site du Ministère de l'Intérieur
  84. Résultats de l'élection européenne 2004 sur le site du Ministère de l'Intérieur
  85. Résultats de l'élection européenne 1999 sur le site de la ville de Cherbourg-Octeville
  86. Résultats de l'élection régionale 2004 sur le site du Ministère de l'Intérieur.
  87. Résultats de l'élection régionale 1998 sur le site de la ville de Cherbourg-Octeville
  88. Résultats du second tour de l'élection cantonale de 2004
  89. Résultats du second tour de l'élection cantonale de 2001
  90. Résultats du second tour de l'élection cantonale de 1998
  91. Résultats du premier tour de l'élection municipale de 2008
  92. Résultats du second tour de l'élection municipale de 2001
  93. Résultats du référendum 2005 sur le site du Ministère de l'Intérieur
  94. ab Les anciens maires de Cherbourg et d’Octeville depuis 1900, site de la ville de Cherbourg
  95. Budget_primitif de 2007, www.ville-cherbourg.fr
  96. Les recettes réelles de la section de fonctionnement - Budget primitif 2007, www.ville-cherbourg.fr
  97. « La zone franche susceptible de s'agrandir - Cherbourg », Ouest-France, 4 décembre 2002
  98. Opérations d'investissement 2007, Ministère des finaces, 2008
  99. « Cherbourg-Octeville et son école, petite chronologie de l’Esbaco », site de la ville de Cherbourg-Octeville
  100. Création du centre hospitalier public du Cotentin (CHPC) issu de la fusion des CH Louis Pasteur de Cherbourg-Octeville et de Valognes, Observatoire des recompositions des activités des établissements de santé
  101. Chiffres clés, site du Centre hospitalier du Cotentin
  102. Site du doyenné de Cherbourg
  103. abc Thierry Dubillot, « De l'offre culturelle dépend le rayonnement de la ville », Ouest-France, 6 mars 2008
  104. « Le projet de La Voix des oreilles voit le jour », Ouest-France, 17 janvier 2008
  105. ab Histoire de la Bibliothèque Municipale », site de la ville de Cherbourg-Octeville
  106. ab Bibliothèque municipale Jacques Prévert, CCFR
  107. « Fresque de Bilal annulée : incompréhension des Amis de la gare transatlantique », Ouest-France, 7 décembre 2002
  108. Le patrimoine cherbourgeois distingué, Cherbourg-Octeville n°117, février 2007
  109. Poissons pêchés, centre de marée de Cherbourg-Cotentin
  110. ab « Boire et manger en Cotentin », Le Viquet n°78, Saint-Lô, Noël 1987
  111. Alexandre Dumas, Le grand dictionnaire de cuisine, 1873
  112. selon le site de l'INAO
  113. Hôtel de l'ancienne Douane,base Mérimée, ministère de la Culture et de la communication
  114. [http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=RETROUVER&NUMBER=3&REQ=%28%28Cherbourg%29%20%3aLOCA%2cPLOC%2cINSEE%20%29 base Mérimée, ministère de la Culture et de la communication
  115. L'Hôtel Atlantique sur le site de la CCI Cherbourg-Cotentin
  116. Statues Thémis et Minerve, www.ville-cherbourg.fr
  117. La Statue de Napopéon Ier, www.ville-cherbourg.fr
  118. Le Buste d'Armand de Bricqueville, www.ville-cherbourg.fr
  119. Jean-François Millet, www.ville-cherbourg.fr
  120. Le monument aux morts Surcouf, www.ville-cherbourg.fr
  121. Jacqueline Vastel, « Le Fort de la Montagne du Roule », in À la découverte de Cherbourg
  122. Lieux de cultes - Paroisse Jean-XXII, doyenné de Cherbourg
  123. L'église Saint-Clément, www.ville-cherbourg.fr
  124. L'église Saint-Pierre Saint-Paul, www.ville-cherbourg.fr
  125. L'église Saint-Martin, www.ville-cherbourg.fr
  126. « Il était une fois Cherbourg : Le Dragon et la prostituée », La Manche libre, 16 février 2008
  127. [pdf] Marine Cherbourg : Guide d'accueil, ministère de la Défense, 2007

[modifier] Sources

Histoire

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

Histoire de la ville de Cherbourg, par Voisin La Hougue, continuée depuis 1728 jusqu’à 1835 par Vérusmor (1835)
Histoire de la ville de Cherbourg, par Voisin La Hougue, continuée depuis 1728 jusqu’à 1835 par Vérusmor (1835)
  • Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, 1833-1995
  • de Berruyer, Guide du voyageur à Cherbourg, Boulanger, Cherbourg, 1833
  • Voisin La Hougue, Histoire de la ville de Cherbourg (continuée depuis 1728 jusqu’à 1835 par Vérusmor), Cherbourg, Boulanger, 1835
  • Alexis de Tocqueville, Notice sur Cherbourg, Furne et Cie, Paris, 1848
  • Th. Pelloquet, Cherbourg et ses bains de mer, imprimerie Vallée, Paris, 1866
  • Eugène Liais, Cherbourg, la ville, son port et son commerce, Mouchel, 1871
  • Abbé Leroy, Le Vieux Cherbourg, Mouchel, 1885
  • Cherbourg et le Cotentin, imprimerie Émile Le Maout, Cherbourg, 1905
  • Émile Avoine, Histoire de Cherbourg, Périgault, Cherbourg, 1927
  • C. Th. Quoniam, Le port de Cherbourg, Imprimerie centrale, Cherbourg, 1933
  • Raymond Lefèvre, L'Histoire anecdotique de Cherbourg à l'intention de nos écoliers, Cherbourg-Éclair, Cherbourg, 1941
  • Raymond Lefèvre, La libération de Cherbourg (26 juin 1944), Imprimerie commerciale, Cherbourg, 1946
  • Contre-amiral Lepotier, Cherbourg, port de la Libération, éditions France-Empire, Paris, 1972
  • Thérèse Henrot-Brouhon, Cherbourg à la Belle époque, éditions SPRL Sodim, Bruxelles, 1975
  • Bernard Launey, Cherbourg 1900-1975, Imprimerie La Dépêche, Cherbourg, 1976
  • Madeleine Masson d'Autume, Cherbourg pendant la guerre de Cent ans (de 1354 à 1450), imprimerie Jacqueline, Saint-Lô, sd
  • A. Demangeon et B. Fortier, Les Vaisseaux et les villes, Liège, Mardaga, 1978
  • Paul Ingouf (avec R. Greneville), La bataille de Cherbourg, éditions Heimdal, 1979
  • Jean Le Jeune, Documents historiques sur le Vieux Cherbourg et sa région, éditions La Dépêche, Cherbourg, 1981
  • André Picquenot, Cherbourg sous l'occupation, éditions Ouest-France, Rennes, 1983
  • Guy Letourneur, Cherbourg… histoire d'une ville et de son peuple , Pierre Boulland-La Dépêche, Cherbourg, 1985
  • Michel Besnier, Cherbourg, Champ Vallon, coll. Des villes, 1993 - (ISBN 978-2903528720)
  • Frédéric Patard, Une ville, un pays en guerre, Cherbourg et le Haut-Cotentin, novembre 1918-mai 1944, Isoète, Cherbourg, 2004 - (ISBN 978-2913920354)
  • Frédéric Patard et Gérard Léonard, Le Guide du Promeneur, Cherbourg-Octeville, Équeurdreville-Hainneville, La Glacerie, Querqueville, Tourlaville, Isoète, Cherbourg-Octeville, 2007.

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Cherbourg.


aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -