Cap Lévi
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Le Cap Lévi est une avancée de terre dans la Manche située sur le territoire de la commune de Fermanville, près de Cherbourg, en Normandie.
La présence de haut-fonds et de courants puissants a rendu nécessaire la construction d'un phare au XIXe siècle pour protéger la progression des navires vers le port de Cherbourg. Détruit en 1944, le vieux phare a été remplacé par une tour de 36 mètres de haut en 1947.
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[modifier] Étymologie
Le terme « Cap » a souvent étonné, étant donné que le Cap Lévi mériterait au plus le nom de « pointe ». En effet, le Cap Lévi est une avancée de terre relativement modeste. Dès lors, pourquoi l'utilisation du mot « cap » ? Le linguiste normand René Lepelley avance une explication séduisante.
Selon lui, la première mention du lieu se trouverait dans un texte du XIIe siècle indique que Henri II, roi d'Angleterre et duc de Normandie, débarque dans son duché à Kapelwick, ce qui a donné par déformation cap Lévi. Le terme « Kapel » vient sans aucun doute du latin « capel », qui signifie « chapelle ». Le mot « wick » est une déformation de l'ancien Scandinave « vicq » qui signifie « anse ». Les Normands étaient effectivement d'excellents navigateurs et, pour se repérer, ils donnaient des noms à des points aisément identifiables de la côte. « Cap Lévi » signifierait donc « anse de la chapelle », ce qui est relativement paradoxal. Le terme « vicq » désigne en scandinave un mouillage sain permettant une progression rapide vers l'intérieur des terres. Un vicq est donc un lieu de débarquement privilégié en vue de raid, surtout si une chapelle se trouve à proximité.
On peut donc s'interroger sur la localisation de cette anse de la Chapelle. Pour René Lepelley, il ne fait pas de doute que cette anse est l'actuel petit port de Fermanville. Des archéologues y ont trouvé des traces de peuplement ancien ainsi une voie romaine y aboutissant. Pour les Fermanvillais, cette explication n'est pas satisfaisante. En effet, si l'on part de la définition de Lepelley, cette anse devrait être accueillante et favoriser l'avancée d'une troupe. Or l'anse qui abrite le port de Fermanville est orientée à l'ouest, ouverte à la houle et aux vents dominants. De plus, le fond de l'anse est couvert de rochers et ses abords sont peu sûrs. Donc un endroit peu accueillant à première vue. Enfin, la progression vers l'intérieur des terres est rendue difficile par les nombreux accidents de terrain qui jouxtent le port.
Une autre thèse est donc de localiser cette anse de la Chapelle à l'anse de la Mondrée, à l'est du Cap Lévi. Il s'agit d'une longue plage de sable protégée des vents d'ouest par le Cap Lévi. Il y a peu de ressac. De plus, un raid vers l'intérieur des terres est facilité en suivant le vallon du ruisseau qui se jette à la Mondrée. Une autre portion de la voie romaine venant d'Alauna (Valognes) aboutit également à la Mondrée. Enfin, l'extrémité ouest de la plage, au contact direct de cap Lévi, est appelée le « Câtel », sans qu'aucune preuve de l'existence d'un petit château n'ait pu être produite. « Câtel » pourrait être la déformation de « capel ».
[modifier] Événement
Le 7 juillet 1932, le sous-marin Prométhée a coulé lors d'essais en mer, au large du Cap Lévi, causant la mort de 62 marins, ouvriers et ingénieurs de l'arsenal de Cherbourg et du Creusot.
[modifier] Lien interne
[modifier] Liens externes
[modifier] Bibliographie
- René Lepelley, Le Dicotentin, Cherbourg, Éditions Isoète, 2001
- Paul Ingouf, Fermanville, Lassy, Paoland Connaissances, 1999