Utilisateur:Zouavman Le Zouave/Punk
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Punk rock | ||
Origines stylistiques | Rock 'n' roll Rockabilly Garage rock Rock psychédélique Pub rock Glam rock Protopunk |
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Origines culturelles | États-Unis Royaume-Uni Australie Milieu des années 1970 |
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Instrument(s) typique(s) | Guitare, basse, batterie | |
Popularité | Underground à la fin des années 1970 et dans les années 1980. Mondiale à partir des années 1990. | |
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Sous-genre(s) | Anarcho-punk - Anti-folk - Chicano punk - Crustcore - Death rock - Deathcountry - Folk punk - Funkcore - Garage punk - Horror punk - Jazz punk - Oi! - New wave - Post-punk - Pop punk - Psychobilly - Punk hardcore - Ska punk | |
Genre(s) dérivé(s) | {{{genres_dérivés}}} | |
Genre(s) associés(s) | Grunge Heavy metal Rock alternatif Rock indépendant |
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Scènes régionales | ||
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Voir aussi | Mouvement punk Do it yourself Mode punk Idéologie punk Films punk Éphéméride du punk Straight edge |
Le punk rock est un genre de rock qui est apparu au milieu des années 1970. Précédé par une variété de musique protopunk des années 1960 et du début des années 1970, le punk rock se développa entre 1974 et 1976 aux États-Unis, au Royaume-Uni, et en Australie, où des groupes comme les Ramones, les Sex Pistols, et The Clash furent reconnus comme les pionniers d'un nouveau mouvement musical. En 1977, le punk rock se répandait autour du monde.
Les groupes de punk rock, évitant les excès qu'ils percevaient dans le rock populaire des années 1970, créaient de la musique rapide et rude, généralement avec des chansons de courtes durées, une instrumentation basique et des paroles souvent chargées de messages politiques ou nihilistes. Le mouvement punk associé au genre exprime une rébellion jeune et est caractérisée par des styles vestimentaires distinctifs, une variété d'idéologies anti-autoritaires, et une attitude do it yourself (Faites-le vous-même).
Le punk rock devint rapidement un phénomène culturel majeur au Royaume-Uni. Pour la plus grande partie, les racines du punk se trouvaient dans des scènes locales qui avaient tendance à rejeter un quelconque connexion avec les courants musicaux principaux. Pendant années 1980, des styles encore plus rapides et agressifs, tels que le punk hardcore et la Oi!, avaient évolués et étaient devenus une partie importante du paysage punk. Des musiciens s'identifiant au punk ou s'en inspirant poursuivirent une plus grande variété de variations, une pratique qui donna naissance au mouvement rock alternatif. À partir du milieu des années 1990, de nouveaux groupes de pop punk comme Green Day ou The Offspring offraient au genre une popularité répandue plusieurs décennies après son émergence.
Sommaire |
[modifier] Caractéristiques
[modifier] Philosophie
La première vague de punk rock avait pour but d'être agressivement moderne, s'écartant de la musique sentimentale du rock du début des années 1970[1]. D'après Tommy Ramone, le batteur des Ramones, « Dans sa forme initiale, beaucoup des trucs [des années 1960] étaient innovants et excitants. Malheureusement, ce qui se passe c'est que les gens qui ne pouvaient pas tenir une bougie aux goûts de Hendrix commencèrent à s'en aller. Peu après il y avait des solos sans fin qui n'allaient nul part. Déjà en 1973, je savais que ce dont il y avait besoin était du rock 'n' roll pur, nu, et sans conneries insensées[2]. » John Holmstrom, éditeur et fondateur du magazine Punk, se souvient d'avoir pensé que « le punk rock devait arriver car la scène rock de l'époque était devenue si docile que [des artistes] comme Billy Joel et Simon et Garfunkel se faisait catégoriser dans le rock and roll, alors que pour moi et d'autres fans, le rock and roll signifiait cette musique sauvage et rebelle[3]. » D'après la description du critique musical Robert Christgau, « c'était aussi une sous-culture qui rejetait dédaigneusement l'idéalisme politique et l'absurdité flower-power du mythe hippie[4]. » Patti Smith, au contraire, suggère dans son documentaire 25 Years of Punk que les hippies et les punks sont tous deux liés par une mentalité contestataire commune. Dans certains événements, certaines figures du punk rock affichèrent non seulement le rejet du rock grand-public et de la culture à laquelle il est rattaché, mais aussi à leurs propres prédécesseurs. The Clash, par exemple, a déclaré, « Pas d'Elvis, de Beatles, ou de Rolling Stones en 1977[5]. » L'année précédente, quand la révolution punk rock commença en Grande-Bretagne, était sensé être une "Année Zéro" à la fois musicale et culturelle[6]. Bien que la nostalgie fut abandonnée, beaucoup d'artistes de la scène adoptèrent une attitude nihiliste qui peut être résumée par le slogan des Sex Pistols « No Future » (pas de futur)[1].
[modifier] Musicalité
Les groupes de punk rock imitaient souvent les structures et arrangements musicaux simplistes du garage rock des années 1960[7]. Cette importance accordée à l'accessibilité exemplifie l'idéologie DIY du punk rock en contraste avec celle des artistes rock qui implémentaient dans leur musique des effets sonores et technologiques pour répondre à la demande du public du milieu des années 1970[8],[9]. En décembre 1976, le fanzine anglais Sideburns publia une illustration de trois accords, avec pour légende: « Voilà un accord, en voilà un autre, en voilà un troisième. Maintenant formez un groupe[10]. »
L'instrumentation typique du punk rock inclut une ou deux guitares électriques, une basse, et une batterie, ainsi que du chant. Aux débuts du punk rock, la virtuosité musicale était souvent méfiée. D'après John Holmstrom, le punk rock était « du rock and roll par des gens qui n'avaient pas beaucoup de compétences entant que musiciens mais qui ressentaient le besoin de s'exprimer à travers la musique[3]. » Les chansons de punk rock ont tendance à être plus courtes que celles dans d'autres genres populaires—sur l'album homonyme des Ramones, par exemple, la moitié des quatorze titres ne durent pas plus de deux minutes[11]. La plupart des premières chansons de punk rock gardèrent la structure de composition couplet-refrain propre au rock 'n' roll et une signature rythmique de 4/4. Malgré cela, les groupes de punk rock d'à partir de la seconde vague du mouvement ont souvent rejeté ce format. D'après la description du critique musical Steven Blush, « les Sex Pistols étaient toujours du rock'n'roll...comme la version la plus folle de Chuck Berry. Le hardcore fut le départ le plus brusque de cela. Ce n'était pas du rock couplet-refrain. Ça chassait toute notion de ce que la composition de chansons doit être. C'est sa propre forme[12]. »
Le chant dans le punk rock peut parfois sembler nasal[13], et les paroles sont souvent criées plutôt que chantées dans un sens plus conventionnel, en particulier dans les styles hardcore[14]. L'approche vocale est caractérisée par un manque de variété; des changements de notes, de volumes, ou de styles de tons sont relativement rares—la piste "Johnny Rotten" des Sex Pistols étant une exception notable[15]. Des solos de guitare complexes sont généralement considérés superflus, bien que des solos basiques sont communs[16]. Les partitions de guitare ont tendance à inclure des power chords ou des barrés soumis à de haut niveaux de distorsion, ce qui crée un son caractéristique décrit par Christgau comme un « bourdon de scie circulaire[17]. » Quelques groupes de punk rock s'influencent du surf rock avec un ton de guitare plus léger. Une approche agressive et sauvage est parfois employée, un style qui s'étend depuis Robert Quine, guitariste du groupe de punk rock The Voidoids, jusqu'à The Velvet Underground, en passant aux enregistrements des années 1950 de Ike Turner[18]. Les partitions de basse assez simples; l'approche essentielle étant un rythme forcé et répétitif[19]. Quelques bassistes de punk rock comme Mike Watt ont néanmoins mis l'accent sur des partitions plus techniques. Les bassistes de punk rock utilisent généralement un plectre plutôt que le picking en raison de la succession rapide de notes, qui rend le picking difficile. La batterie a généralement un son lourd et sec et consiste généralement d'une installation minimale. En comparaison aux autres formes de rock, la syncope est beaucoup moins présente dans le punk rock[20]. Les partitions de batterie dans le hardcore ont tendance à être exceptionnellement rapides[14]. La production a tendance à rester assez minimaliste, avec des pistes parfois enregistrées avec un magnétophone[21]. En règle générale, l'objectif est de garder le son enregistré sans manipulations ultérieures, de façon à ce qu'il reflète l'authenticité d'un concert[22].
Les paroles du punk rock sont généralement d'une nature de confrontation; en comparaison aux autrse genres musicaux populaires, elles commentent souvent sur des affaires sociales et politiques[23]. Des chansons comme "Career Opportunities" de The Clash ou "Right to Work" de Chelsea parlent du chômage et la réalité parfois triste de la vie urbaine[24]. Un but central était de scandaliser et de choquer le grand public, en particulier dans les premiers groupes de punk britanniques[25]. Les classiques des Sex Pistols "Anarchy in the U.K." et "God Save the Queen" dénigraient ouvertement le système politique britannique et ses mœurs sociales. Il y a aussi une représentation caractéristique et anti-sentimentale du sexe et des relations entre personnes du sexe opposé, comme il peut être constaté dans "Love Comes in Spurts", écrit par Richard Hell et enregistré avec les Voidoids. L'anomie, exprimée de manières diverses et variées dans les vers de "Blank Generation" de Richard Hell et dans le manque de tranchant de "Now I Wanna Sniff Some Glue" des Ramones, est un thème commun. Identifier le punk avec ces sujets vient à rejoindre l'avis exprimé par V. Vale, le fondateur de Search and Destroy: « Le punk était une révolution culturelle totale. C'était une confrontation active avec le côté obscur de l'histoire et de la culture, une imagerie de droite, des tabous sexuels, et une approche plus profonde que ce qu'avait fait n'importe quelle génération[26]. » Mais beaucoup de paroles du punk rock se rapprochent des thèmes plus du rock plus traditionnel, comme la drague, le chagrin d'amour, et la détente entres amis. Cette approche peut être vue dans la simplicité agressive du classique des Ramones "I Wanna Be Your Boyfriend" ainsi que dans les paroles des groupes de pop punk plus récents[27].
[modifier] Éléments visuels et autres
Le style vestimentaire des musiciens de punk rock classique consiste d'un tee-shirt, d'un blouson de motard, et de jeans. Cet ensemble est comparable à celui des greasers américains, associés à la scène rockabilly, ainsi qu'à celui des rockers britanniques des années 1960. La couverture du premier album des Ramones, sorti en 1976, contenait une photographie du groupe, prise par la photographe Roberta Bayley du magazine Punk, mettait en avant les éléments basiques d'un style qui fut très vite imité par des musiciens de rock, qu'ils jouent du punk ou non[28]. L'apparence plus androgyne de Richard Hell a été une influence majeure pour le manager des Sex Pistols, Malcolm McLaren, puis, éventuellement le style de punk anglais[29],[30]. Les styles vestimentaires des femmes punk peuvent varier entre « le matériel sado-masochiste de [Siouxsie] Sioux et l'androgynie franche et directe de [Patti] Smith[31]. » Ce deuxième style fut beaucoup plus efficace sur les styles des femmes fans du genre[32]. Avec le temps, les tatouages, les piercings et les accessoires en métal ou à piques devinrent des éléments de plus en plus communs de la mode punk à la fois chez les fans et chez les musiciens. La coiffure typique pour les hommes punks était au départ courte, mais suite à l'émergence de la crête iroquoise, ce dernier style devint caractéristique du punk. Beaucoup de fans et de musiciens de la scène hardcore ont adopté le style skinhead[33].
Le style d'expression scénique des musiciens de punk ne se sépare pas particulièrement des positions macho parfois associés au rock, et les musiciennes de punk se distinguaient plus clairement des autres styles[34]. Le musicien John Strohm suggère qu'elles faisaient cela en affichant une image vue comme étant masculine: « Elles adoptaient une posture coriace et masculine plus influencée par les principes machos des groupes de garage des années 1960 que l'image bad-girl de groupes comme The Runaways[31]. » Le musicien Dave Laing décrit comment la bassiste Gaye Advert a adopté des éléments de mode associés aux musiciens hommes uniquement pour générer un personnage scénique qui serait difficilement considéré « sexy[35]. » Laing passe en revue les styles scéniques plus innovants et ambitieux, comme les approches déroutantes de Siouxsie Sioux, Ari Up de The Slits, et Poly Styrene de X-Ray Spex[36].
Le manque de syncope a donné naissance à la danse punk dans plusieurs formes, le style caractéristique étant originalement le pogo[37]. Il est dit que Sid Vicious, avant qu'il ne deviennent le bassiste des Sex Pistols, fut à l'origine du pogo au Royaume-Uni entant que spectateur dans un concert[38]. Le mosh, quant à lui, est fréquent aux concerts de punk hardcore. Le manque de rythmes de danse conventionnels fut un facteur central dans la limite du succès et de l'impact commercial du punk dans les médias populaires[39].
Éliminer la distance, et parfois même la distinction, entre les musiciens et le public est central dans l'éthique du punk[40]. La participation des fans aux concerts est donc importante; pendant le premier âge d'or du mouvement, les musiciens provoquaient souvent les fans d'un air de confrontation. Des groupes de la première vague de punk comme les Sex Pistols et The Damned insultaient et provoquaient leur public dans le but de générer des réactions intenses. Laing a identifié trois majeures réactions du public à ces provocations: le lançage de cannettes, l'invasion de la scène, et le crachat[41]. Dans le hardcore, l'invasion de la scène précède souvent le stage diving. En plus des nombreux fans qui créèrent leurs propre groupes (ou, comme dans le cas de Sid Vicious, rentraient dans des groupes déjà existants), les membres du public devinrent des participants importants de la scène grâce à beaucoup de périodiques amateurs. D'après Laing, le punk en Angleterre fut « le premier genre musical à donner naissance à des fanzines dans n'importe quel nombre[42]. »
[modifier] Pré-histoire
[modifier] Garage rock et mods
Du début au milieu des années 1960, des groupes de garage rock, qui seraient plus tard reconnus comme les géniteurs du punk rock, commencèrent à émerger dans différentes régions d'Amérique du Nord. The Kingsmen, un groupe de garage rock de Portland, dans l'Oregon, virent le succès grâce à leur reprise de "Louie Louie," qui a été cité comme « l'urtext qui a défini le punk rock[43]. » Le son minimaliste de beaucoup de groupes de garage rock était influencé par la branche plus marginalisée de la British Invasion. Les singles de The Kinks, "You Really Got Me" et "All Day and All of the Night," tous deux sortis en 1964, ont été décrits comme étant des « prédécesseurs du genre à trois accords—"I Don't Want You" des Ramones, par exemple, était du pure Kinks-par-procuration[44]. » En 1965, The Who progressèrent rapidement de leur premier single, "I Can't Explain," très influencé des Kinks, avec "My Generation". Bien que le titre n'ait pas eu de grand impact sur les hit-parades américains, l'hymne mod des Who annonçait l'arrivée prochaine de ce qui deviendrait le punk rock britannique. John Reed décrit l'émergence des Clash comme étant « une balle dense en énergie avec à la fois une image et une rhétorique qui rappelle le l'obsession de Pete Townshend avec la vitesse et le pop art[45]. » The Who et d'autres mods comme The Small Faces étaient parmi les rares groupes de rock cités par les Sex Pistols en tant qu'influence sur leur musique[46].
[modifier] Protopunk
1969 vit la sortie des premiers albums de deux groupes du Michigan qui sont généralement vus comme étant des albums fondamentaux du protopunk. En janvier, le groupe de Détroit MC5 sorti Kick Out the Jams. « Musicalement, le groupe est intentionnellement vulgaire et agressivement cru, » décrit le critique musical Lester Bangs dans Rolling Stone:
« La plupart des chansons sont à peine distinguable les unes des autres dans leurs structures primitives à deux accords. Vous avez déjà entendu tout ça de la part de groupes notoires comme The Seeds, Question Mark and the Mysterians, et The Kingsmen. La différence ici...est dans l'excitation, la superposition épaisse entre révolution adolescente et cette énergie totale qui dissimule ces trop nombreux clichés et vilains sons.... "I Want You Right Now" sonne exactement (même au niveau des paroles) comme une chanson appelée "I Want You" par The Troggs, un groupe britannique qui ramenait une image similaire du sexe-et-du-son-cru il y a quelques années (vous souvenez-vous de "Wild Thing"?)[47]. »
En août de la même année, The Stooges, un groupe originaire de Ann Arbor, commença sa carrière avec un album homonyme. D'après le critique de rock Greil Marcus, le groupe, mené par le chanteur Iggy Pop, créa « le son de la Airmobile de Chuck Berry après que des voleurs l'ait dépouillé de ses pièces[48]. » L'album fut produit par John Cale, un ancien membre du groupe de rock expérimental new-yorkais The Velvet Underground. Après avoir gagné la réputation de « premier groupe de rock underground, » The Velvet Underground inspira, que ce soit directement ou indirectement, beaucoup des artistes impliqués dans la création du punk rock[49].
Au début des années 1970, les New York Dolls mirent à jour l'attitude sauvage du rock 'n' roll original des années 1950 avec une approche qui fut plus tard associée au glam punk[50]. Le duo new-yorkais Suicide jouait de la musique minimaliste et expérimentale avec une attitude scénique inspirée des Stooges. Au Coventry club du borough de Queens, à New York, The Dictators utilisaient le rock pour véhiculer une attitude humoristique[51]. À Boston, The Modern Lovers, menés par le chanteur de The Velvet Underground Jonathan Richman, furent remarqués pour leur style minimaliste. En 1974, une nouvelle scène garage rock commença à se développer dans le club Rathskeller sur Kenmore Square. Parmi les groupes influents furent les Real Kids, un groupe fondé par John Felice des Modern Lovers, Willie Alexander and the Boom Boom Band, dont le leader avait été membre de The Velvet Underground pendant quelques mois en 1971, et Mickey Clean and the Mezz[52],[53],[54]. Dans l'Ohio, une petite mais influente scène underground émergea avec des groupes comme Devo (originaire d'Akron), Electric Eels (originaire de Cleveland), Mirrors, et Rocket from the Tombs. En 1975, Rocket from the Tombs se sépara en deux groupes: Pere Ubu et The Dead Boys. The Electric Eels et Mirrors se sont aussi séparés, et le groupe The Styrenes émergea à partir de ces dissolutions[55],[56].
Le groupe britannique Deviants, vers la fin des années 1960, jouait des styles psychédéliques avec une touche anarchique et satirique qui inspira les Sex Pistols dix ans plus tard[57]. En 1970, le groupe devint les Pink Fairies suite au départ de Mick Farren, et joua de la musique d'un style similaire[58]. Avec le personnage de Ziggy Stardust, David Bowie utilisa l'artifice et l'exagération en tant qu'éléments centraux; cette pratique fut réutilisée par les Sex Pistols parmi d'autres groupes de punk rock[59]. Les groupes de la scène pub rock londonienne limitaient leur musique à des arrangements basiques avec un rock 'n' roll influencé du rhythm and blues. En 1974, l'un des groupes les plus influents du mouvement, Dr. Feelgood, était en train de paver le chemin pour d'autres groupes comme The Stranglers et Cock Sparrer qui joueraient plus tard un rôle important dans l'explosion du punk. Parmi les groupes de pub rock qui marquèrent l'année fut The 101'ers, dont le chanteur était Joe Strummer[60]. Des groupes qui anticipaient le mouvement en formation apparaissaient à Düsseldorf, en Allemagne de l'Ouest, où le groupe de protopunk NEU!, formé en 1971, commençait la tradition Krautrock suivie par des groupes comme Can[61]. Au Japon, le groupe contestataire Zunō Keisatsu (signifiant "La Police du Cerveau") mélangeait le garage rock psychédélique avec de la musique folklorique. Ce groupe fut souvent confronté à la censure, leur scène ayant au moins une fois été le lieu de masturbation publique[62].
Une nouvelle génération de groupes de garage rock australiens, inspirés en grande partie par les Stooges et MC5, se rapprochaient du son qui serait bientôt appelé punk. À Brisbane, The Saints répliquaient le son cru du groupe britannique The Pretty Things, qui avait fait une tournée mémorable en Australie et en Nouvelle-Zélande en 1965. C'est à cette époque que Radio Birdman, co-fondé en 1974 par l'expatrié Deniz Tek (originaire de Détroit), jouait des petits concerts à un public restreint à Sydney[63].
[modifier] Origine du terme punk
Avant les années 1970, le mot punk, qui est un mot d'une étymologie obscure vieux de plusieurs siècles, était utilisé communément pour décrire « un jeune escroc, un gangster, un voyou, ou un truand[64]. » Legs McNeil, co-fondateur du magazine Punk, explique: « À la télévision, si vous regardiez des séries de flics, comme Kojak ou Baretta, quand les flics attrapaient finalement le tueur en série, ils lui diraient, 'sale punk.' C'était ce que les professeurs t'appelaient. Ça signifiait que tu étais le moins puissant[65]. » Le premier usage connu du terme punk rock apparait dans le Chicago Tribune du 22 mars 1970 et est attribué à Ed Sanders, co-fondateur du groupe new-yorkais The Fugs. Sanders y était cité en décrivant un de ses albums solo comme étant « du punk rock—de la sentimentalité de plouc[66]. » Dans l'édition de décembre 1970 de Creem, Lester Bangs, souhaitant se moquer des musiciens de rock populaires, qualifia ironiquement Iggy Pop de « Stooge punk[67]. » Alan Vega de Suicide a affirmé que cet usage du terme lui a donné l'idée de qualifier ses concerts de « messes punk[68]. »
Dave Marsh fut le premier critique musical à employer le terme punk rock. Dans l'édition de mai 1971 de Creem, il décrit ? and the Mysterians comme étant les auteurs d'une « exposition majeure du punk rock[70]. » En juin 1972, le fanzine Flash contenait un classement de dix albums des années 1960 appelé le Punk Top Ten[71]. Cette même année, Lenny Kaye utilisa le terme dans les notes du livret de la compilation Nuggets en référence aux groupes de garage rock des années 1960 comme The Standells, The Sonics, et The Seeds[72]. Le fanzine Bomp! utilisa le terme durant les années 1970, l'appliquant également aux groupes de rock psychédélique des années 1960[73]. En mai 1973, Billy Altman lança le Punk Magazine[74],[75]. Le bassiste Jeff Jensen des Real Kids se rappelle qu'à un concert de 1974, « Un critique musical pour l'un des magazines de divertissement gratuits de l'époque nous avait vu et nous avait donné une très bonne critique, nous appelant un 'groupe punk.' ... Nous nous sommes plus ou moins tous regardé les uns les autres et avons dit 'C'est quoi, punk[76]?' »
En 1975, punk était utilisé pour décrire des artistes aussi divers que le Patti Smith Group, Bay City Rollers, et Bruce Springsteen[73]. Tandis qu'une scène se développait au CBGB's de New York et attirait l'attention, un nom devint nécessaire pour ce son en développement. Le propriétaire du club, Hilly Kristal, appelait le mouvement « street rock » (signifiant rock de rue). John Holmstrom affirme que le magazine The Aquarian Weekly fut l'un des premiers à utiliser le terme punk « pour décrire ce qui se passait à CBGB's[77]. » Le magazine de Holmstrom, McNeil, et de Ged Dunn, Punk, qui fit ses débuts fin 1975, fut un élément crucial dans l'utilisation du terme[78]. « Il était plutôt flagrant que le mot devenait très populaire, » remarqua Holmstrom quelques années plus tard, « Nous nous étions dit que nous devions prendre le nom avant que quelqu'un d'autre ne se l'approprie. Nous voulions nous débarrasser des conneries, de ne laisser que du rock 'n' roll. Nous voulions le retour de l'amusement et de l'enjouement[73]. »
[modifier] Première vague
[modifier] New York
Les origines de la scène punk rock new-yorkaise remonte à des sources telles que la trash culture de la fin des années 1960 et le mouvement de rock underground centré autour du Mercer Arts Center de Greenwich Village, où les New York Dolls jouaient[79]. Au début de 1974, une nouvelle scène commença à se développer autour du club CBGB's, lui aussi dans le Lower Manhattan. À son centre était le groupe Television, décrit par le critique musical John Walker comme étant « le groupe ultime de garage rock avec prétensions[80]. » Leurs influences variaient de Roky Erickson, qui alliait le garage rock et le rock psychédélique, au saxophoniste de jazz John Coltrane. Le chanteur et bassiste du groupe, Richard Hell, créa un style vestimentaire avec des cheveux taillés et irréguliers, des tee-shirts déchirés, et des blousons en cuir noir. Cela est vu par beaucoup comme étant la fondation du style vestimentaire du punk rock[81]. En avril 1974, Patti Smith, une membre du public du Mercer Arts Center et une amie de Hell, vint au CBGB's pour la première fois pour voir le groupe jouer[82]. En juin, elle enregistra le single "Hey Joe"/"Piss Factory" avec le guitariste de Television Tom Verlaine. Ce single, sorti sur le label Mer Records, fondé et dirigé par Patti Smith, prônait une éthique do it yourself (« fais le toi même ») et est souvent cité comme l'un des premiers enregistrement de punk rock [83],[84],[85],[86]. En août de cette même année, Smith et Television faisaient des concerts ensemble dans un autre club new-yorkais, Max's Kansas City[81].
À plusieurs kilomètres de Lower Manhattan, à Forrest Hills, dans le Queens, les membres d'un groupe fraichement formé commencèrent à adopter un nom de famille commun. S'inspirant de groupes aussi variés que les Stooges, les Beatles, les Beach Boys, et Herman's Hermits, les Ramones condensèrent le rock 'n' roll à un niveau primaire: « '1-2-3-4', criait le bassiste Dee Dee Ramone au début de chaque chanson, comme si le groupe pouvait à peine maitriser les rudiments du rythme[88]. » Le groupe joua son premier concert au CBGB's le 16 août, 1974. Un autre groupe, Blondie, fit lui aussi ses débuts au CBGB's ce mois là. D'ici la fin de l'année, les Ramones avaient joué soixante-quatorze concerts, chacun durant environ dix-sept minutes[89]. À cette époque, The Dictators enregistraient leur premier album, The Dictators Go Girl Crazy!, qui sorti en mars 1975[90].
Ce printemps, Smith et Television restèrent pendant deux mois au CBGB's, ce qui attira une attention majeure sur le club[91]. Pendant ce temps, Richard Hell écrivait "Blank Generation", qui deviendra plus tard un des hymnes emblématiques de la scène[92]. Peu après, Hell quitta Television et fonda un groupe avec un son encore plus nu, The Heartbreakers, aux côtés de Johnny Thunders et Jerry Nolan, tous deux des ex-membres des New York Dolls. Le duo de Hell et de Thunders fut décrit comme ayant « injecté une intelligence poétique dans l'auto-destruction déraisonnée[29]. » En août, Television – maintenant avec Fred Smith, l'ancien bassiste de Blondie, qui remplaçait Hell – enregistrèrent un single, "Little Johnny Jewel." Dans les mots de John Walker, l'enregistrement était « une pierre angulaire pour la scène new-yorkaise toute entière, » sinon pour le mouvement punk rock en lui même. D'après lui, le départ de Hell avait laissé le groupe « significativement réduit en matière d'agressivité[80]. »
D'autres groupes devenaient eux aussi des habitués du CBGB's comme Mink DeVille et Talking Heads, qui venaient de Rhode Island. Suicide et le groupe mené par la chanteuse Wayne County, un autre ancien du Mercer Arts Center, furent eux plus associés au Max's Kansas City qu'au CBGB's. Le premier album à émerger de cette scène fut sorti en novembre 1975: Le premier album de Patti Smith, Horses, produit par John Cale du label major Arista Records[93]. Ce même mois, Sire Records sorti le premier disque des Ramones, le single "Blitzkrieg Bop". La première édition du magazine Punk paru en décembre[94]. Le nouveau magazine regroupait plusieurs artistes qui inspirèrent le mouvement punk rock, comme le chanteur des Velvet Underground Lou Reed, les Stooges, et les New York Dolls aux côtés du groupe préféré des éditeurs, The Dictators, ainsi qu'une grande variété de nouveaux groupes centrés autour du CBGB's et du Max's Kansas City[95],[96],[97],[98]. Cet hiver, Pere Ubu vint à New York depuis Cleveland et joua aux deux clubs[99].
Début 1976, les Heartbreakers demandèrent le départ de Hell. Ce dernier fonda un nouveau groupe qui pris plus tard le nom The Voidoids, et qui fut décrit comme étant « l'un des groupes rigoureusement intransigeants » de la scène[100]. Le mois d'avril de cette même année vit la sortie du premier album des Ramones[101]. D'après une description ultérieure: « Comme toutes les pierres angulaires culturelles, Ramones fut accepté par une minorité perspicace et rejeté en tant que mauvaise blague par une majorité incompréhensive[102]. » Suite aux demandes de Joey Ramone, le chanteur des Ramones, les membres du groupe de Cleveland Frankenstein migrèrent vers l'est pour rejoindre la scène new-yorkaise. Après avoir changé leur nom en Dead Boys, ils jouèrent leur premier grand concert au CBGB's en juillet[103],[104]. En août, Ork sorti un maxi enregistré par Hell et son nouveau groupe qui contenait le premier enregistrement de "Blank Generation"[105],[106].
Le terme punk s'appliquait généralement à la scène d'une manière générale plutôt qu'au son lui même—les premiers groupes de punk new-yorkais affichaient une grande variété d'influences. Au sein de cette scène, les Ramones, les Heartbreakers, Richard Hell and The Voidoids, et les Dead Boys étaient en train d'établir un style musical distinct et défini; même quand leurs approches des paroles pouvaient différer d'une extrême à l'autre—la franchise des Ramones à l'une, et la conscience de Hell à l'autre—il y avait une attitude abrasive en commun. Leur usage partagé de minimalisme et de vitesse, par contre, ne s'était pas encore imposé comme attribut caractéristique du punk rock[107].
[modifier] Australie
Au même moment, une sous-culture musicale similaire commençait à prendre forme dans diverses parties d'Australie. Une scène se développait autour du groupe Radio Birdman et le Oxford Tavern, le club situé dans la banlieue de Sydney où le groupe jouait régulièrement. En décembre 1975, le groupe gagna la RAM (Rock Australia Magazine)/Levi's Punk Band Thriller Competition[108],[109] En 1976, The Saints jouaient dans des locaux de Brisbane, et découvrirent que d'autres musiciens était en train d'explorer des approches similaires dans d'autres parties du monde. Ed Kuepper, étant l'un des leaders des Saints, se rappela plus tard:
« Une chose dont je me souviens avoir été profondément déprimé était le premier album des Ramones. Quand je l'ai entendu [en 1976], je veux dire c'était un super disque...mais je le détestais car je savais que nous avions fait ce genre de truc pendant des années. Il y avait même une suite d'accords sur cet album que nous avions utilisé...et j'ai pensé, "Merde. On va penser qu'on s'est inspiré des Ramones," quand rien n'aurait pu être plus faux[110]. »
De l'autre côté de l'Australie, à Perth, en Australie-Occidentale, le groupe Cheap Nasties, mené par le chanteur et guitariste Kim Salmon, se formait en août[111]. En septembre, The Saints devinrent le premier groupe de punk rock en dehors des États-Unis à avoir sorti un disque, le single "(I'm) Stranded". Comme pour le premier album de Patti Smith, le groupe avait lui même financé, empaqueté, et distribué les exemplaires du single[112],[113]. "(I'm) Stranded" n'a pas eu de succès local spectaculaire, mais la presse musicale britannique le reconnu comme un single innovant[114]. Suite à l'insistance de leurs supérieurs basés au Royaume-Uni, la branche australienne d'EMI proposa un contrat aux Saints. Pendant ce temps, Radio Birdman sorti un maxi autofinancé, Burn My Eye, en octobre[115]. Le critique musical Ian McCaleb, de Trouser Press, décrit plus tard le disque comme étant « l'archétype de l'explosion musicale qui était sur le point d'arriver[116]. »
[modifier] Royaume-Uni
Après une brève période en tant que manager des New York Dolls, l'anglais Malcolm McLaren retourna à Londres en mai 1975, inspiré par la nouvelle scène qu'il dont il avait été témoin au CBGB's. Il ouvra Sex, une boutique de vétements spécialisée dans une « anti-mode » révoltante[117],[118],[119]. Les membres d'un groupe appelé The Swankers étaient parmi ceux qui fréquentaient la boutique. En août, le groupe cherchait un nouveau chanteur. Un autre habitué de la boutique, Johnny Rotten, postula et fut embauché; McLaren devint le manager du groupe. Adoptant un nouveau nom, le groupe joua son premier concert en tant que les Sex Pistols le 5 novembre, 1975 et attirait une petite communauté motivée[120],[121]. En février 1976, le groupe reçu pour la première fois une couverture médiatique importante quand le guitariste Steve Jones déclara que les Pistols étaient plus concentrés dans le « chaos » que dans la musique[122] Le groupe provoquait souvent les foules jusqu'à des quasi-émeutes. Rotten cria à un public, « [Je] parie que vous ne nous détestez pas plus que nous vous détestions[123]! » McLaren voyait les Pistols comme étant les joueurs centraux d'un nouveau mouvement de jeunes[124]. Le critique musical Jon Savage décrit les membres du groupes comme étant « incarnés dans une attitude que McLaren nourrissait de nouvelles références : la politique radicale de la fin des années 1960, les éléments fétichistes sexuels,...la sociologie[125]. »
Bernard Rhodes, un ancien associé de McLaren et un ami des Pistols, essayait lui aussi de faire des stars d'un groupe musical : London SS. En printemps 1976, le groupe se dissout, ce qui mena à la création de deux nouveaux groupes : The Damned et The Clash. Ce dernier groupe fut rejoint par Joe Strummer, l'ancien chanteur des 101'ers[126]. Le 4 juin 1976, les Sex Pistols jouèrent au Free Trade Hall de Manchester, un concert qui fut plus tard considéré comme l'un des concerts de rock les plus influents. Parmi le petit nombre de spectateurs furent les organisateurs du concert, qui iraient plus tard jouer sous le nom des Buzzcocks, ainsi que les futurs membres des groupes Joy Division, The Fall, et The Smiths[127].
En juillet, les Ramones ont traversé l'Atlantique pour deux concerts londoniens qui aidèrent à faire grandir la scène punk britannique[128],[129]. Le 4 juillet, ils jouèrent avec les Flamin' Groovies et les Stranglers devant une foule de 2000 personnes au Roundhouse[130]. Cette même nuit, The Clash fit ses débuts en jouant la première partie des Sex Pistols à Sheffield. Le lendemain, les membres des deux groupes vinrent à un concert des Ramones[131]. La nuit du 6 juillet, The Damned jouèrent leur premier concert en jouant la première partie des Sex Pistols à Londres. D'après le critique musical Kurt Loder, les Sex Pistols mettaient en avant un « nihilisme calculé et artistique, [tandis que] The Clash étaient des idéalistes forcenés, des partisans d'une critique sociale d'extrême gauche qu'on pouvaient comparer à...Woody Guthrie dans les années 1940[132]. » The Damned se forgèrent une réputation des « fêtards du punk[133]. » Le premier fanzine de la scène londonienne apparu une semaine plus tard. Son titre, Sniffin' Glue était pris d'une chanson des Ramones et son sous-titre, « And Other Rock 'n' Roll Habits For Punks, » affirmait une connexion avec ce qui se passait à New York[134],[135].
Un autre concert des Sex Pistols à Manchester, cette fois ci le 20 juillet avec comme première partie les Buzzcocks, donna encore plus d'élan à la scène[136]. En août, le soit-disant « Premier Festival de Punk Rock Européen » eu lieu au Mont de Marsan dans le sud-ouest de la France. Eddie and the Hot Rods fut le groupe mis le plus en avant, tandis que les Sex Pistols furent exclus pour « être allé trop loin » et The Clash refusa de participer par solidarité. Le seul groupe du nouveau mouvement punk à jouer au festival était The Damned[137].
Au cours des quelques mois qui suivirent, beaucoup de nouveaux groupes de punk rock se formèrent, souvent avec une inspiration directe des Pistols[138]. À Londres, les femmes étaient au centre de la scène—parmi la première vague de groupes fut les groupes Siouxsie & the Banshees et X-Ray Spex, dont les leaders étaient des femmes, et le groupe The Slits dont l'intégralité des membres étaient féminins. The Adverts quant à eux avaient une bassiste. D'autres groupes étaient Subway Sect, Eater, UK Subs, London, et Chelsea, d'où vint Generation X. Un peu plus loin, Sham 69 commença à répéter dans la ville de Hersham au sud-est. Les 21 et 22 septembre, le 100 Club Punk Festival de Londres mis en avant quelques uns des grands groupes londoniens (comme les Sex Pistols, The Clash, et The Damned) ainsi que le groupe parisien Stinky Toys, un des premiers groupes de punk rock venant d'un pays non-anglophone[139]. Siouxsie & the Banshees et Subway Sect jouèrent leurs premiers concerts pendant la première soirée du festival. Ce même soir, Eater débuta à Manchester[140].
Quelques nouveaux groupes, comme Alternative TV et Rezillos, de Londres et d'Édimbourg, respectivement, firent partie de la scène bien que leur musique était de nature plus expérimentale. D'autres groupes d'un rock 'n' roll relativement traditionnel furent eux aussi emportés par le mouvement. The Vibrators, fondé en tant que groupe de pub rock en février 1976, adoptèrent très vite un style vestimentaire et musical punk[141]. D'autres groupes déjà actifs depuis plusieurs années, comme The Jam, The Stranglers, et Cock Sparrer, commencèrent à s'associer à la scène punk rock. Entre les racines musicales communes avec leurs homologues américains et la confrontation calculée rappelant les débuts des Who, le journaliste Clinton Heylin décrit comment les punks britanniques comme ayant exprimé l'influence des « groupes de glam qui donnaient du bruit aux adolescents des années 1970—T. Rex, Slade, et Roxy Music[142]. » Parmi ceux qui affirmèrent ouvertement cette influence fut le groupe d'Irlande du Nord The Undertones[143],[144].
En octobre, les Damned devinrent le premier groupe de punk anglais à sortir un single: "New Rose"[145]. Les Sex Pistols suivirent le mois suivant avec "Anarchy in the U.K.". Avec ce premier single, le groupe avait atteint son but de devenir un « scandale national[146]. » Le « drapeau de l'anarchie » de Jamie Reid ainsi que ses autres créations artistiques aida à définir un style artistique punk[147]. Le premier décembre, un incident eu lieu qui renforça la réputation déjà réputée du punk rock : Sur Thames Today, une émission télévisée londonienne de début de soirée, le guitariste des Sex Pistols Steve Jones fut impliqué dans une altercation avec le présentateur, Bill Grundy. Jones traita Grundy de « dirty fucker » (« sale enculé ») en direct sur la télévision, ce qui lança une controverse médiatisée[148],[149],[150]. Deux jours plus tard, les Pistols, les Clash, les Damned, et les Heartbreakers entamèrent le Anarchy Tour, une série de concerts à travers le Royaume-Uni. Beaucoup des dates furent annulées par les propriétaires des établissements en réaction à la controverse de la confrontation Grundy-Jones[151],[152].
[modifier] Ailleurs aux États-Unis
En 1975, le groupe Suicide Commandos se forma à Minneapolis—l'un des premiers groupes américains à jouer du style des Ramones tout en étant basé dans une autre ville que New York[153]. Tandis que le mouvement punk s'étendait rapidement au Royaume-Uni en 1976, quelques groupes avec des gouts et des attitudes similaires apparurent à divers endroits des États-Unis. Les premières scènes punk rock de la côte ouest américaine émergèrent à San Francisco, avec les groupes Crime et The Nuns[154], ainsi qu'à Seattle, où Telepaths, Meyce, et The Tupperwares jouèrent un concert particulièrement influent le 1er mai[155]. Le critique musical Richard Meltzer fut co-fondateur du groupe VOM à Los Angeles. À Washington, D.C., le groupe The Razz aida à développer une scène punk rock naissante aux côtés de Overkill, les Slickee Boys, et The Look. Vers la fin de l'année, White Boy commença à se faire une réputation en donnant des concerts[156]. À Boston, la scène du club Rathskeller (souvent appelé le Rat) se penchait aussi vers le punk, bien que le son de la scène était plus orienté vers le garage rock. Parmi les nouveaux groupes de la ville à être identifié comme étant des groupes de punk rock furent le groupe DMZ[157],[158]. À Bloomington, dans l'Indiana, The Gizmos jouait un style de punk humoristique influencé par les Dictators qui fut plus tard décrit comme étant du « frat punk[159],[160]. »
Comme leurs équivalences garage rock des années précédentes, ces scènes locales punk rock furent encouragées par des imprésarios enthousiastes qui dirigeaient des clubs, organisaient des concerts dans des établissements scolaires, des garages, ou dans des entrepôts, ou faisaient de la pub via des brochures ou des fanzines. Dans certains cas, l'éthique DIY des punks menaient à une aversion du succès commercial, ainsi qu'un désir de conserver une autonomie créative et financière[161]. Joe Harvard, un membre de la scène de Boston, décrit cette attitude comme une nécessité—l'absence d'une industrie du disque locale et de magazines musicaux bien distribués ne laissaient peu d'alternatives au DIY[162].
[modifier] Seconde vague
À partir de 1977, une seconde vague du mouvement punk rock éclatait dans les trois pays où il avait émergé pour ensuite se répandre dans plusieurs autres nations. Des groupes appartenant à la même scène avaient souvent un son très différent les uns des autres, ce qui reflète l'état éclectique du mouvement punk de l'époque[163]. Bien que le punk rock restait un phénomène plutôt underground en Amérique du Nord, en Australie, et aux nouveaux pays où le punk émergeait, il fut brièvement une sensation majeure au Royaume-Uni[164].
[modifier] Amérique du Nord
La scène punk californienne était déjà partie en 1977. À Los Angeles, il y avait The Zeros, The Germs, The Weirdos, X, The Dickies, The Bags, et The Screamers[165]. La seconde vague de San Francisco était composée de groupes comme The Mutants et The Sleepers[166]. The Dils, un groupe de Carlsbad, déménagea entre les deux villes majeures[167]. The Wipers, se forma à Portland, dans l'Oregon. À Seattle, il y avait The Lewd[168]. Les groupes de punk de Seattle partageaient souvent la scène avec des groupes d'au delà de la frontière canadienne. Une scène majeure se développa à Vancouver, avec des groupes comme The Furies et le groupe féminin Dee Dee and the Dishrags[168]. The Skulls devint D.O.A. et The Subhumans. Les K-Tels, qui changèrent plus tard leur nom en The Young Canadians, et Pointed Sticks furent les autres groupes punk importants de la région[169].
À l'est du Canada, le groupe de protopunk de Toronto Dishes a mis en place les bases d'un autre scène de taille, et un concert des Ramones, qui passaient par là dans le cadre de leur tournée en septembre 1976, donna de l'élan au mouvement[170]. Parmi les premiers groupes de punk de l'Ontario furent The Diodes, The Demics, The Vilestones, Forgotten Rebels, et Teenage Head[171],[172] En juillet 1977, les Vilestones, les Diodes, et Teenage Head partirent pour New York pour jouer quatre jours au CBGB's. Le punk rock commençait déjà à paver le chemin pour le son anarchique de ce qui sera plus tard appelé du No Wave. Leave Home, le second album des Ramones, fut sorti en janvier 1977, suivi en septembre par le premier album de Richard Hell and The Voidoids, Blank Generation[173]. Le premiersalbum des Heartbreakers, L.A.M.F., ainsi que celui des Dead Boys, Young, Loud, and Snotty, sortirent en octobre. Le mois suivant vit la sortie du troisième album des Ramones, Rocket to Russia. The Cramps, dont les membres fondateurs venaient de Sacramento, avait commencé à jouer au CBGB's en novembre 1976, en faisant la première partie des Dead Boys. Ils jouèrent plus tard régulièrement à Max's Kansas City[174],[175].
Les groupes de protopunk de l'Ohio furent rejoints par The Pagans, de Cleveland, Rubber City Rebels, de Akron, et Human Switchboard, de Kent[176]. Bloomington, dans l'Indiana, avait MX-80 Sound et Détroit avait The Sillies. En Caroline du Nord, il y avait les groupes H-Bombs et Th' Cigaretz, de Chapel Hill et de Raleigh, respectivement[177]. La scène de Chicago commença non pas avec un groupe de musiciens, mais avec un groupe de disc jockeys qui transformaient un bar gay, La Mère Vipère, en ce qui devint la première boîte de nuit punk des États-Unis[178],[179]. À Boston, la scène du Rathskeller fut rejointe par les groupes Nervous Eaters, Thrills, et Human Sexual Response[177]. À Washington, D.C., la seconde vague de punk rock amena des groupes comme Urban Verbs, Half Japanese, D'Chumps, Rudements, et Shirkers[180]. En 1978, le groupe de jazz fusion Mind Power s'était transformé en Bad Brains, l'un des premiers groupes de punk hardcore[177],[181],[182].
[modifier] Australie
En février 1977, EMI sort le premier album des Saints, (I'm) Stranded, que le groupe avait enregistré en deux jours[183]. Entre temps, les Saints s'étaient installés à Sydney. En avril, ils s'unirent avec Radio Birdman pour un grand concert au Paddington Town Hall[184]. Le mois suvant, les Saints avaient encore déménagé, cette fois ci en Grande Bretagne. En juin, Radio Bridman sorti l'album Radios Appear sur leur label Trafalgar[115].
The Victims fut pendant un temps la force motrice de la scène de Perth, et enregistrent "Television Addict", qui fut plus tard décrit comme un classique du genre. Ils furent rejoints par The Scientists, les successeurs des Cheap Nasties. The Hellcats et The Psychosurgeons, plus tard connus sous le nom de Lipstick Killers, à Sydney[185]; The Leftovers, The Survivors, et Razar à Brisbane[186]; et La Femme, The Negatives, et The Babeez à Melbourne[187] étaient parmi les autres groupes de la seconde vague australienne. Boys Next Door avaient pour chanteur Nick Cave qui deviendrait plus tard l'un des artistes de post-punk les plus reconnus[188].
[modifier] Royaume-Uni
La dispute des Pistols avec Bill Grundy en direct à la télévision signalait que le punk britannique se transformait en phénomène médiatique majeur, malgré le refus de certains magasins de vendre les disques et la difficulté de passer à la radio[189],[190]. La presse parlait de plus en plus des dérapages des punks: le 4 janvier 1977, le Evening News de Londres consacra sa première page au Sex Pistols et comment ils « vomirent et crachèrent en allant à leur vol pour Amsterdam[191]. » En février, le premier album d'un groupe de punk anglais sort: Damned Damned Damned atteint la 36e place des hit-parades britanniques. Le maxi Spiral Scratch, sorti indépendamment par les Buzzcocks de Manchester, devint une référence du DIY et de la régionalisation du mouvement punk britannique[192]. L'album homonyme des Clash sorti deux mois plus tard et atteint la 12e place des hit-parades, tandis que leur premier single, "White Riot", atteint la 40e place.En mai, les Sex Pistols atteignirent la seconde place des classements avec "God Save the Queen". Le groupe avait récemment embauché un nouveau bassiste, Sid Vicious, qui était vu comme un exemple du personnage punk[193].
De nouveaux groupes continuèrent à se former dans le pays: Crass, venant d'Essex, mélangeait un style punk rock direct et véhément avec une mission anarchiste dévouée. Sham 69, Menace, et Angelic Upstarts alliaient un son brut similaire avec des paroles populistes, créant ainsi un style qui se fera connaître sous le nom de Oi! ou streetpunk. Ces groupes issus de milieux ouvriers étaient différents des autres groupes de la seconde vague de punk qui annonçait le phénomène post-punk, et exprimaient l'énergie et l'agressivité du punk rock, tout en dépassant ses limites musicales avec une plus grande variété de tempos et souvent une instrumentation plus complexe. Wire utilisa le minimalisme et la brièveté à l'extrême. Le groupe de Londres Tubeway Army, le groupe de Belfast Stiff Little Fingers, et le groupe The Skids, venant de Dunfermline, en Écosse, implantait au punk rock des éléments de synthpop et de musique bruitiste[195]. L'un des premiers groueps de punk rock de Liverpool, Big in Japan, n'a pas duré très longtemps, mais donna naissance à plusieurs groupes de post-punk connus[196].
Aux côtés des treize titres qui seront plus tard considérés comme des classiques du punk rock, le premier album des Clash contenait également une couverture du hit de reggae jamaïcain "Police and Thieves"[197],[198],[199],[200]. D'autres groupes de la première vague comme The Slits ainsi que des nouveaux venus dans la scène comme The Ruts et The Police interagissaient avec les scènes ska et reggae, en incorporant leurs rythmes et leurs styles de production. Le phénomène punk rock aida à lancer une nouvelle vague de ska, connue sous le nom de 2 Tone, centrée autour de groupes comme The Specials, The Beat, Madness, et The Selecter[201].
C'est en juin 1977 que deux autres diques de punk rock à succès furent sortis: Pure Mania, des Vibrators, et le troisième single des Sex Pistols, "Pretty Vacant", qui atteint la sixième place des classements. En juillet, The Saints avait atteint le top 40 avec "This Perfect Day". Récemment arrivé d'Australie, ce groupe n'était pas considéré assez « cool » par les médias britanniques pour être qualifié de « punk, » bien qu'il ait joué un style de musique similaire depuis des années[202]. En août, The Adverts entra dans le top 20 avec "Gary Gilmore's Eyes". Le mois suivant, les Pistols atteignirent la huitième place des hit-parades avec "Holidays in the Sun", tandis que Generation X et les Clash rentrèrent dans le top 40 avec "Your Generation" et "Complete Control", respectivement[203]. En octobre, les Sex Pistols sortirent leur premier et dernier album « officiel, » Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols. En inspirant encore une autre série de controverses, cet album atteint les sommets des hit-parades britanniques. En décembre, l'un des premiers livres sur le punk rock est publié: The Boy Looked at Johnny, par Julie Burchill et Tony Parsons, dont le titre est tiré des paroles de la chanson de Patti Smith "Horses", de l'album du même nom. Annonçant déjà la fin du mouvement punk rock, son sous-titre était The Obituary of Rock and Roll, qui se traduit par « Un ouvrage nécrologique du rock and roll[204]. » En janvier 1978 les Sex Pistols se séparent lors d'une tournée américaine[205].
[modifier] Reste du monde
Pendant ce temps, des scènes punk rock émergeaient autour du globe. En France, les punks, une sous-culture parisienne de fans de Lou Reed, avait déjà existé depuis des années[206]. Suivant le parcours des Stinky Toys, Métal Urbain joua son premier grand concert en décembre 1976. Le répertoire du nouveau groupe de punk rock contenait une reprise de la chanson des Stooges "No Fun", qui était aussi jouée aux concerts des Sex Pistols[207]. D'autres groupes de punk rock français comme Oberkampf ou Starshooter se formèrent peu après[208]. En Allemagne de l'Ouest, des groupes principalement influencés par le mouvement punk britannique se réunissaient dans le mouvement Neue Deutsche Welle, ou NDW. D'après l'écrivain Rob Burns, des groupes comme Ätzttussis, Nina Hagen Band, et S.Y.P.H. avaient des « chants rauques et des postures militantes[209]. » Avant de prendre une direction plus populaire dans les années 1980, le mouvement NDW attirait un public divers et politiquement conscient, dont des participants de la scène alternative de gauche ainsi que des skinheads nazis. Ces deux factions opposées furent toutes les deux attirées par l'attitude rebelle du punk rock, à la fois musicalement et politiquement[209]. Briard lança le punk rock en Finlande avec son single "I Really Hate Ya"/"I Want Ya Back"[210]. D'autres artistes de punk rock finlandais de l'époque étaient le groupe Eppu Normaali et le chanteur Pelle Miljoona. Au Japon, un mouvement punk se développa autour de groupes jouant un style bruitiste comme le groupe Friction, et d'autres groupes de « punk psychédélique » comme Gaseneta et Kadotani Michio[211],[212],[213]. En Nouvelle-Zélande, les groupes d'Auckland Scavengers et Suburban Reptiles furent suivis par The Enemy, venant de Dunedin[177]. Des scènes punk rock émergèrent dans d'autres pays comme la Belgique, avec The Kids ou encore Chainsaw, aux Pays-Bas avec The Ex et The Suzannes, en Suède avec Ebba Grön et KSMB, et en Suisse avec les groupes Nasal Boys et Kleenex[214],[215],[216],[217],[218],[219],[220].
[modifier] Diversification des sous-genres
Vers la fin de 1978, le mouvement punk hardcore avait commencé à émerger en Californie du sud[221]. Une rivalité se développa entre les adhérents de ce nouveau son et les fans du punk rock plus ancien. Le hardcore, qui attirait un public plus jeune et plus banlieusard, était vu par certains comme étant anti-intellectuel, excessivement violent, et musicallement limité[222]. À Los Angeles, les fans du punk rock plus « classique » étaient appelés « Hollywood punks, » tandis que les fans de punk hardcore étaient appelés « beach punks, » en référence à la position centrale de Hollywood dans la première scène punk rock de Los Angeles et de la popularité du punk hardcore dans les communautés côtières de South Bay et de Orange County[223],[224],[225].
Tandis que le hardcore devenait un style de punk rock dominant, de nombreux groupes du premier mouvement punk rock californien se séparèrent, bien que X connut plus tard le succès commercial et que The Go-Go's, qui faisait partie de la scène punk de Los Angeles à leur formation en 1978, adopta un son plus pop et devint un groupe célèbre[226]. En Amérique du Nord, de nombreux groupes des deux vagues se séparèrent, tandis que les musiciens plus jeunes, inspirés par le mouvement, exploraient de nouvelles variations du punk. Quelques uns des premiers groupes de punk adoptèrent le style hardcore. D'autres, comme les Ramones, Richard Hell and The Voidoids, et Johnny Thunders and the Heartbreakers, continuèrent à jouer le style dont ils avaient été les pionniers. Jouant un style aux frontières du punk « classique, » du post-punk, et du hardcore, le groupe de San Francisco Flipper se forma en 1979 avec les anciens membres des groupes Negative Trend et The Sleepers[227]. D'après John Dougan, ils devinrent « les rois du rock underground américain pendant quelques années[228]. »
Les membres de Radio Birdman se séparèrent en juin 1978 pendant une tournée au Royaume-Uni, où l'unité entre les punks bohémiens de classe moyenne et les punks de la classe ouvrière, qui était présente au début du mouvement punk, avait disparue[115],[229],[230],[231]. Contrairement aux groupes américains, la majorité des groupes britanniques du mouvement punk original restèrent actifs, continuant leurs carrières tandis que leurs styles évoluaient et se différenciaient. Pendant ce temps, les mouvements Oi! et anarcho-punk émergeaient. Musicalement, ces deux sous-genres étaient similaires à l'agressivité du hardcore américain, mais envoyaient des messages clairement différents, tout en restant dans un contexte contestataire. En février 1979, l'ancien bassiste des Sex Pistols, Sid Vicious, mourra d'une overdose d'héroïne à New York. Si la séparation des Sex Pistols l'année précédente avait marqué la fin de la première scène punk britannique et ses promesses de transformation culturelle, pour beaucoup la mort de Sid Vicious signifiait qu'elle était maudite depuis son commencement[232].
À l'arrivée des années 1980, le mouvement punk rock s'était divisé avec des frontières culturelles et musicales, laissant libre cours à une variété de scènes et formes dérivées. D'un côté était la new wave et les artistes de post-punk; certains adoptaient des styles musicaux plus accessibles et eurent du succès auprès des masses, tandis que d'autres se dirigeaient vers des voies expérimentales et moins accessibles. De l'autre côté, les artistes de punk hardcore, de Oi!, et d'anarcho-punk s'étaient liés dans des cultures underground et jouaient dans une variété de sous-genres[233]. Quelque part entre les deux, des groupes de pop punk créaient des mélanges pour créer l'album idéal, qui était, d'après Kevin Lycett, le cofondateur de Mekons, « un mélange entre ABBA et les Sex Pistols[234]. » Divers autres styles émergeaient à leur tour, beaucoup d'entre eux des fusions de genres musicaux. L'album qui exemplifie l'étendue de l'héritage du punk rock classique est London Calling, des Clash, sorti en décembre 1979. En mariant le punk rock avec le reggae, le ska, le R&B, et le rockabilly, cet album fut plusieurs fois reconnus comme l'un des meilleurs albums de l'histoire du rock[235]. À cette même époque, la scène hardcore relativement restrictive diminuait la variété de la musique qui pouvait être entendue aux concerts de punk rock[163]. Si la première vague de punk rock, comme beaucoup des scènes de rock, était dominée par les hommes, les scènes hardcore et Oi! l'était encore plus, en partie à cause du mosh et autres danses qui en faisait partie[236],[237].
[modifier] New wave
La new wave et sa sous-culture émergea aux côtés des premiers groupes de punk rock; d'ailleurs, les termes « punk » et « new wave » était au départ des termes interchangeables[238],[239]. Mais au fil du temps, les termes commencèrent à s'approprier des significations différentes: des groupes comme Blondie, Talking Heads, et The Police qui diversifiaient leurs instrumentations, qui incorporaient des rythmes de danse, et qui travaillait sur une production plus finie avec une meilleure qualité de son furent appelés « new wave » plutôt que « punk. » Dave Laing suggère que certains groupes de punk britanniques visaient à se faire étiqueter new wave de façon à éviter la censure de la radio et à ne pas faire fuir les organisateurs de concerts[240]
En mélangeant des éléments du punk rock et de la mode punk dans un son plus pop et moins « dangereux, » les artistes de new wave comme The Cars et Human League devinrent très populaire des deux côtés de l'Atlantique. « New wave » devint un terme à la mode, étant utilisé pour décrire des styles aussi disparates que le 2 Tone, le renouveau mod qui tournait autour de The Jam, le pop rock d'Elvis Costello et de XTC, le phénomène Nouveaux Romantiques exemplifié par Duran Duran, les groupes de synthpop comme Depeche Mode, et les successeurs du groupe Devo qui était parti « au delà du punk avant même que le punk n'ait existé[241]. » La new wave devint un phénomène de la culture populaire avec l'arrivée de la chaîne de télévision MTV en 1981, qui diffusait de nombreux clips de new wave régulièrement. Mais la musique était souvent moquée et critiquée à l'époque sous prétexte qu'elle était absurde et inutile[242].
[modifier] Post-punk
Pendant les années 1976 et 1977, à la naissance du mouvement punk britannique, certains groupes comme Joy Division, The Fall, et Magazine de Manchester, Gang of Four de Leeds, et The Raincoats de Londres émergeaient pour plus tard devenir des figures centrales du post-punk. Quelques groupes classés dans le post-punk, comme Throbbing Gristle et Cabaret Voltaire avaient été actifs avant que la scène punk ne se forme[243]. D'autres, comme The Slits et Siouxsie & The Banshees, passèrent du punk rock au post-punk. Quelques mois avant la séparation des Sex Pistols, John Lydon, qui ne se faisait plus appeler Johnny Rotten, co-fonda le groupe Public Image Limited. Lora Logic, qui jouait avec X-Ray Spex, fonda Essential Logic. Killing Joke commença à jouer en 1979. Ces groupes étaient souvent expérimentaux dans leurs compositions, comme certains groupes de new wave; ce qui définissait le post-punk était un son qui avait tendance à être beaucoup moins pop, plus sombre et abrasif, parfois frôlant l'atonalité, ainsi qu'une attitude contestataire directement liée au mouvement punk. Le post-punk affichait une variété d'influences de l'art rock, allant de Captain Beefheart à David Bowie, et de Roxy Music au krautrock, en passant par The Velvet Underground[244].
Le post-punk réunissait une nouvelle communauté de musiciens, de journalistes, de managers, et d'entrepreneurs; ces derniers, plus particulièrement Geoff Travis de Rough Trade et Tony Wilson de Factory Records, aidèrent à faire développer les infrastructures de production et de distribution de la musique indépendante qui bourgeonnait au milieu des années 1980[245]. En rendant leurs styles plus accessibles, souvent en s'associant à la new wave, plusieurs groupes de post-punk comme New Order, The Cure, et U2 eurent du succès auprès du grand public américain. Bauhaus était l'un des premiers groupes de rock gothique. D'autres, comme Gang of Four, The Raincoats et Throbbing Gristle, qui n'avaient pas de communautés de fans particulièrement grandes, sont vus aujourd'hui comme ayant eu une influence importante sur la culture populaire moderne[246].
[modifier] Références
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- ↑ (en) Liste des titres de l'album Ramones par les Ramones. Consulté le 16 mars 2008.
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