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John McCain - Wikipédia

John McCain

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

John McCain
John McCain
Nationalité États-Unis États-Unis
Naissance 29 août 1936 (71 ans)
Coco Solo, Zone du canal de Panamá
Carrière US Navy
Parti(s) Parti républicain
Plus haut poste (États-Unis États-Unis) Sénateur de l'Arizona
1987
Prédécesseur Barry Goldwater
Successeur

John Sidney McCain III (né le 29 août 1936, sur la base militaire américaine de Coco Solo, dans la Zone du canal de Panamá) est un vétéran de la guerre du Viêt Nam et un homme politique américain, membre du Parti républicain, sénateur de l'Arizona au sénat des États-Unis depuis 1987, réélu en 1992, 1998 et 2004.

Il fut candidat contre George W. Bush à l'investiture républicaine lors de l’élection présidentielle de 2000. Candidat de nouveau, 8 ans plus tard, à cette investiture républicaine, il s'impose face à ses concurrents et est, depuis le 5 mars 2008, le candidat putatif du parti républicain à l'élection présidentielle de novembre 2008.

En mai 2008, le Time le classe cinquième sur sa liste des cent personnes les plus influentes au monde.[1]

Sommaire

Biographie

Ascendance

Ses parents sont John S. " Jack " McCain, Jr. (1911-1981) et Roberta (Wright) McCain (née en 1912). Jack McCain est commandant de sous-marins durant la Seconde Guerre mondiale puis amiral en chef de l'US Navy dans la zone Pacifique pendant la guerre du Viêt Nam. Il est décoré de la Silver Star et de la Bronze Star.

Le vice-Amiral John S. McCain avec son fils, le commandant John S. McCain, Jr., à bord d'un navire de guerre américain dans la baie de Tōkyō le 2 septembre 1945
Le vice-Amiral John S. McCain avec son fils, le commandant John S. McCain, Jr., à bord d'un navire de guerre américain dans la baie de Tōkyō le 2 septembre 1945

Son grand-père paternel est aussi un amiral de l'US Navy. John S. " Slew " McCain, Sr, pionnier de l'aéronavale et amiral dans la flotte du Pacifique, dirigea plusieurs assauts lors de la bataille du golfe de Leyte lors de la guerre du Pacifique durant la Seconde Guerre mondiale. Il est encore présent sur le pont du cuirassé USS Missouri (BB-63) le 2 septembre 1945 lors de la reddition japonaise dans la baie de Tōkyō avant de mourir 4 jours plus tard.

Enfance

Durant les 10 premières années de sa vie, John McCain est transbahuté au gré des affectations de son père. Il passe ainsi une enfance entre New London, Connecticut et Pearl Harbor, Hawaii. Il a 5 ans lors de l'attaque sur Pearl Harbor, le 7 décembre 1941.

Après la Seconde Guerre mondiale, les McCain s'installent dans le nord de la Virginie. John McCain fréquente alors l'école Saint Stéphane de la ville d'Alexandria de 1946 à 1949 puis fréquente le lycée épiscopalien d'Alexandria.

De 1954 à 1958, il est élève à l'Académie navale d'Annapolis d'où il manque de se faire renvoyer pour ses actes d’indiscipline et des amours agitées notamment avec un mannequin brésilien [2] ou pour avoir amené une strip-teaseuse à un cocktail en grande tenue de l’amirauté. Véritable tête brûlée, il s'écrase ainsi à deux reprises à l'entraînement avec un appareil.

Carrière militaire

L'escadron de John McCain (à droite de la photo)
L'escadron de John McCain (à droite de la photo)
Lutte contre les incendies sur le pont d'envol de l'USS Forrestal le 26 octobre 1967.
Lutte contre les incendies sur le pont d'envol de l'USS Forrestal le 26 octobre 1967.

Pilote militaire, John McCain est d'abord cantonné à la tâche d'instructeur de vol et effectue des missions en mer Méditerranée et en Océan Atlantique.

Le 29 juillet 1967, McCain échappe à un tir de roquette accidentel, à bord de l'USS Forrestal, qui heurte son avion A-4 Skyhawk en stationnement et propage un incendie à bord du navire qui tue 134 marins.

Un peu plus tard, le 26 octobre 1967, au cours de sa 23e mission de bombardement au-dessus du Nord-Viêt Nam où son objectif est la centrale électrique d'Hanoi, son avion est abattu par un missile sol-air SAM-2. Lorsqu'il s'éjecte, la violence du choc lui brise les deux bras et une jambe. Tombé en parachute au milieu du lac Truc Bach, situé au cœur de la capitale nord-vietnamienne, il manque de se noyer lorsque des habitants le tirent de l’eau, lui arrachent son équipement et le rossent [3]. Récupéré par les soldats nord-vietnamiens, un garde transperce son épaule avec la baïonnette de son fusil tandis qu'un autre lui perce la cheville. Il en gardera des séquelles physiques toute la vie [4] comme une cicatrice sur la tempe, un bras gauche qui ne se lève plus, une jambe qui traîne un peu et une démarche assez raide [5] .

Grièvement blessé, il est emmené dans une prison où il est jeté dans une cellule à même le sol. Durant quatre jours, il est interrogé et battu. Au cinquième jour, quand les nord-vietnamiens découvrent qu'il est le fils d'un amiral américain, il est transféré dans un hôpital où il reçoit des transfusions de sang et de plasma. Au bout du 10ème jour d'hospitalisation, un membre du bureau politique du Parti communiste vietnamien lui annonce qu'il va parler à la télévision française. Suite aux menaces qu'il encourrait pour la suite de son hospitalisation s'il persistait à refuser, John McCain obtempère et reçoit la visite du journaliste français de l'ORTF François Chalais. Ce dernier diffusera dans Cinq colonnes à la une les images de McCain déclinant son identité et en donnera une copie à l’épouse du pilote [5].

John McCain en 1974
John McCain en 1974

En mars 1968, il parvient pour la première fois à se tenir debout et à marcher mais il est alors placé pendant deux ans en isolement total. Suivront ensuite 3 années de mauvais traitements, de solitude et d’angoisse. Prisonnier de guerre, il est ligoté et humilié régulièrement par ses geôliers qui lui cassent à nouveau le bras ainsi que quelques côtes [5]. Roué de coups pendant des jours ou suspendu par ses bras fracturés, il en vient à signer des confessions de piraterie aérienne, avant de tenter de se pendre dans sa cellule[6].

En juin 1968, il refuse, par solidarité avec ses ca­marades, une offre de libération anticipée lorsque ses geôliers, réalisant que son père venait d'être nommé commandant en chef du United States Pacific Command, ont espéré en faire une opération de propagande [7]. En décembre 1969, John McCain est transféré à la prison de Hoala, le « Hanoi Hilton », construite par les Français en 1945. Cette fois, il n'est plus en isolement total et peut communiquer avec d’autres Américains, notamment un compagnon de cellule qu’on lui adjoint. À plusieurs reprises, il refuse de rencontrer des délégations étrangères de pacifistes venues à Hanoï, ce qui lui vaut de nouveaux coups et blessures[5].

Richard Nixon reçoit McCain à sa libération des camps vietnamiens
Richard Nixon reçoit McCain à sa libération des camps vietnamiens

En janvier 1972, son père, amiral en chef de la zone Pacifique fait bombarder Hanoï par les B-52 en dépit des risques pour son fils, toujours prisonnier du Việt Cộng[2].

Libéré en mars 1973, après avoir survécu à ses blessures, aux humiliations, aux coups, aux tortures et à 2 années de confinement solitaire, John McCain est décoré à son retour par le président Richard Nixon.

En 1977, il devient officier de liaison de la Navy au sénat des États-Unis.

En 1981, le capitaine McCain quitte la Navy le jour où, coïncidence, son propre père est enterré au cimetière national d'Arlington. Il est alors titulaire d'une multitude de décorations honorifiques et prestigieuses comme la Silver Star, la Bronze Star, la légion du mérite ou encore la Purple Heart.

Carrière politique

Le sénateur John McCain
Le sénateur John McCain

En 1982, quand le député républicain de l'Arizona, John Jacob Rhodes, renonce à solliciter un nouveau mandat à la chambre des représentants des États-Unis, John McCain fait acte de candidature pour lui succéder. Lors de la campagne, à son adversaire démocrate qui le traite de « parachuté », parce que McCain n'a aucune attache dans le district, le vétéran du Vietnam lui rétorque « Écoute, vieux, j'aurais aimé avoir le luxe, comme toi, de grandir et de vivre toute ma vie dans un endroit merveilleux comme l'Arizona. Mais en fait, quand j'y pense, l'endroit où j'ai vécu le plus longtemps c'est à Hanoï »[3]. John McCain est élu. Durant ses deux mandats, il se fait remarquer par des positions politiques iconoclastes vis-à-vis de son parti et du président Ronald Reagan, notamment quand il s'oppose au maintien des troupes américaines dans la force multinationale stationnée au Liban et approuve les sanctions économiques contre l'Afrique du Sud pour protester contre la politique de l'apartheid qui était en vigueur[3].

Le président Ronald Reagan et son épouse Nancy recevant John McCain à la Maison-Blanche en 1987
Le président Ronald Reagan et son épouse Nancy recevant John McCain à la Maison-Blanche en 1987

En 1986, il est élu au Sénat au siège laissé vacant par son prédécesseur, le républicain conservateur Barry Goldwater. En 1989, il est impliqué dans le scandale politico-financier connu sous le nom de Keating Five. Il est alors reproché à John McCain d'avoir accepté, avec 4 autres sénateurs américains, une importante contribution financière à sa campagne électorale de la part du président d'une association de caisse d’épargnes californienne, afin, semble-t-il de ne pas ébruiter les malversations financières de ce dernier. La commission d’enquête du Sénat chargée de l’enquête conclut à une erreur de jugement du sénateur de l’Arizona dont l'intégrité avait alors été mis en doute.

En 1993, c'est avec un autre vétéran du Vietnam, le sénateur démocrate John Kerry, qu'il milite et obtient la réouverture des relations diplomatiques avec le Vietnam.

En 1997, Time Magazine le cite parmi les 25 personnes les plus influentes des États-Unis.

En 1999, il raconte dans son autobiographie intitulé Faith of my Fathers sa détention au Vietnam.

L'année suivante, en 2000, John McCain se présente aux élections primaires du Parti républicain en vue de l'élection présidentielle. Son principal concurrent est alors le gouverneur conservateur du Texas, George W. Bush.

Contre toute attente, McCain gagne les primaires du New Hampshire, du Michigan, de l'Arizona, de Rhode Island, du Connecticut et du Vermont et met en difficulté le gouverneur Bush, soutenu par la direction du Parti républicain. Durant ses meetings, utilisant son image nationale d'honnêteté et de probité, il n'hésite pas à se comparer à Luke Skywalker en lutte contre les forces obscures de l'empire, représentés par le gouverneur Bush et les évangélistes Pat Robertson et Jerry Falwell, ces derniers étant qualifiés d’« agents de l’intolérance et de la corruption religieuse et politique ». Cependant, à la veille de l'importante primaire de Caroline du Sud, McCain est victime d'une campagne de calomnie orchestrée par des proches du gouverneur Bush. Il est ainsi accusé d'avoir fait un enfant à une femme noire, d'avoir trahi au Vietnam, d'avoir transmis la syphilis à sa seconde épouse ou d’avoir perdu la raison en captivité [3]. Il est finalement battu par le gouverneur Bush lequel reçoit la nomination pour être candidat républicain à l'élection présidentielle de 2000. Il s'éloigne alors du devant de la scène pour soigner un début de cancer de la peau et se fait opérer d'un mélanome qui lui laissera une profonde cicatrice sur la joue gauche.

Au Sénat, McCain sera un des plus fermes partisans de la réforme du financement des campagnes électorales, qu'il fait aboutir en 2002 avec le sénateur démocrate Russ Feingold. Qualifié alors de républicain progressiste, il est souvent assimilé à l'image de l'ancien président Théodore Roosevelt pour « considérer la politique comme une compétition entre l'intérêt national et l'égoïsme des intérêts privés » et défendre « l'idée que le gouvernement devait contrebalancer les abus de la richesse organisée » [8]. Il rencontre à l'époque des responsables démocrates qui espèrent le faire convaincre de les rallier [9] mais c'est le sénateur James Jeffords du Vermont qui finalement quitte le Parti républicain et permet au Sénat de basculer du côté démocrate.

Le sénateur McCain a empêché un contrat espéré par Boeing en 2003 pour le leasing de 100 avions ravitailleurs KC-767 pour 23 milliards de dollars. Boeing étant choisi sans concurrence comme seul contractant grâce à un réseau serré d’influence et de corruption qui déclenchant un scandale qui envoya en prison un des dirigeants de Boeing et la numéro 2 du service des acquisitions de l’USAF Darleen Druyun, et coûta son poste au CEO de Boeing, Phil Condit [10].

Lors de la convention nationale républicaine en 2004, il apporte son plus ferme soutien au président George W. Bush, qu'il a pourtant beaucoup critiqué dans le passé, et prononce un discours de combat contre les démocrates bien que son ami John Kerry, candidat démocrate, ait tenté d'en faire son colistier. Il prononce d'ailleurs à cette occasion un virulent discours contre les « mensonges et manipulations malhonnêtes des pseudo-réalisateurs gauchistes », visant Michael Moore, sans jamais le nommer.

Doctrine politique

John McCain à l'occasion de son 69e anniversaire et George W. Bush
John McCain à l'occasion de son 69e anniversaire et George W. Bush

Politiquement, McCain est relativement inclassable et ses positions ont évolué au cours du temps. Son discours s'inscrit, que ce soit en matière économique ou militaire, dans le courant conservateur mais sur les questions sociales il peut apparaître parfois comme plus modéré.

Il est pro-vie, c’est-à-dire hostile à l'avortement (IVG) qu'il qualifie de tragédie humaine et qu'il souhaite voir interdire sauf en cas de viol, d'inceste et d'atteinte grave à la santé de la mère [11]. Cependant, alors qu'il se déclare opposé au mariage homosexuel, il a refusé d'amender la Constitution américaine pour les interdire et s'est déclaré favorable au financement public de la recherche sur les cellules souches d'embryons, deux approches qui lui ont attiré les reproches des conservateurs sociaux au sein du parti républicain [12].

Il est un ferme partisan des lois anti-tabac, est favorable à la peine de mort et opposé au contrôle des armes à feu.

Partisan d'une réforme libérale de l'immigration à l'instar sur ce sujet de George W. Bush [13] et de la majorité des sénateurs démocrates, il a déposé sans succès en 2006 une proposition de loi prévoyant de renforcer les contrôles aux frontières et de régulariser les clandestins.

Il est également très sensible aux questions sur le réchauffement climatique [14] et souhaite développer des énergies alternatives, en favorisant le nucléaire et le biocarburant. Il a ainsi co-signé avec le sénateur démocrate John Kerry une proposition de loi rehaussant les normes d'efficacité énergétique des véhicules à essence, et a présenté avec le sénateur démocrate Joe Lieberman un texte imposant un système d'échange de droits d'émission de carbone [15] .

Républicain indépendant et franc-tireur, John McCain s'est attiré tant l’affection du grand public, des indépendants et des modérés que la rage meurtrière des durs et des idéologues de sa propre famille politique[16]. Il s'est mis à dos une partie de son camp en déposant au Sénat un amen­dement contre la torture, en défendant, avec le sénateur démocrate Carl Levin, une proposition de loi mettant fin aux niches fiscales et exigeant des entreprises qui versent des stock-options à en révéler le coût à leurs actionnaires ou en faisant adopter une limitation des dépenses électorales. En votant contre les réductions d'impôts du président George W. Bush pour ne pas creuser le déficit budgétaire, il s'est attiré l'animosité des conservateurs fiscaux bien qu'il ait accepté ensuite de les pérenniser [17].

Au niveau de l'économie, il se déclare un partisan inébranlable des accords de libre-échange, et le 26 mars 2008, déclare vouloir négocier un traité de libre échange entre l'ALENA et l'Union européenne[18].

Dans le domaine de la santé, en opposition à l'industrie pharmaceutique, John McCain a été le coauteur, avec les sénateurs démocrates John Edwards et Ted Kennedy, d'une proposition de loi sur les droits des patients et s'est allié à Charles Schumer pour soutenir une loi favorisant la vente de médicament générique[19].

Spécialiste des questions internationales et de défense, il fut un partisan de l’intervention américaine au Kosovo sous le mandat de Bill Clinton à qui McCain reprocha cependant de ne pas envoyer davantage de troupes. Lors de sa campagne électorale de 2000, il a proposé un projet de politique internationale intitulé "Refoulement des États voyous " (Rogue State Rollback). Celui-ci prévoyait de fournir un soutien politique et matériel aux forces locales présentes à l’intérieur et à l’extérieur des États voyous, visant notamment l’Irak, la Corée du Nord et la Serbie, " afin de renverser les régimes qui menacent " les intérêts et valeurs américaines. Soutenu par les néoconservateurs, il précisait alors que, en cas d'agression des alliés américains, les États-Unis avaient le devoir de répliquer par la force [20].

Partisan de la guerre en Irak en 2003 et du renversement de Saddam Hussein, il a cependant toujours contesté la stratégie mise au point par le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, exigé la démission de ce dernier dès le début des difficultés de l'occupation de l'Irak pour l'impréparation matérielle des troupes. Il a très tôt prôné un renforcement des troupes militaires qu'il n'obtient qu'à partir de janvier 2007. Lors de sa campagne électorale pour la présidence des États-Unis en 2008, il est le seul candidat à brandir l'Irak comme un argument électoral, se refusant de s'engager sur un calendrier de retrait, « même si c'est dans cent ans ! » [21], remarquant en même temps que personne ne demandait combien de temps encore les troupes américaines resteraient en Corée du Sud [20]. Ayant par ailleurs regretté l'absence de soldats américains pour empêcher le génocide au Rwanda, il soutient le principe d'une intervention militaire au Darfour [20].

Il préconise une Ligue des Démocraties ressemblant les États de l'OTAN et les autres régimes démocratiques à travers le monde, « Celle-ci pourrait agir quand l’ONU ne le fait pas : allègement de la souffrance humaine au Darfour, combat contre le sida au sud du Sahara, meilleures stratégies pour endiguer les crises liées à l’environnement, accès plus facile aux marchés pour les pays qui acceptent les libertés économiques et politiques. » [22]

Dans le cadre de la crise concernant les armes de destruction massive en Iran, il préconise, le 20 avril 2008 sur la chaîne de télévision ABC, des sanctions efficaces et sévères avec les nations démocratiques aptes à faire pression sur le gouvernement Iranien [23].

Certains au sein de son propre camp politique le qualifient de « républicain seulement de nom » (Republican In Name Only - RINO) pour avoir parfois fait défaut à son parti lors de votes cruciaux [24]. Ainsi, lors de la campagne des primaires présidentielles en 2008, Rush Limbaugh, un animateur de radio ultra-conservateur, est l'un de ses plus virulents détracteurs alors que l'égérie de la droite républicaine, Ann Coulter, promet le cas échéant de voter Hillary Clinton qu'elle estime plus conservatrice que McCain [25].

L'amendement McCain contre la torture

En octobre 2005, en dépit de l'hostilité de la Maison Blanche et sans le soutien de la Chambre des représentants, il fait adopter au Sénat par 90 voix contre 9 un amendement sur la « prohibition de traitements cruels, inhumains, ou dégradants » envers des prisonniers, une semaine après la condamnation de la soldate Lynndie England, pour les sévices infligés dans la prison irakienne d'Abu Ghraib.

Cette démarche reçut le soutien de l'ancien secrétaire d'État Colin Powell et de l'organisation de défense des libertés individuelles (Union américaine pour les libertés civiles) alors que le président Bush menaçait de mettre son veto au budget de la défense.

Cet amendement stipule qu'« aucun individu sous la garde ou le contrôle physique du gouvernement des États-Unis, quels que soient sa nationalité et son lieu de détention, ne doit être soumis à des traitements ou punitions cruels, inhumains ou dégradants ». Une norme uniforme est fixée à propos des pratiques autorisées lors des interrogatoires de prisonniers (« les hommes et les femmes menant les interrogatoires auront le confort de savoir qu'ils ont des instructions précises sur ce qu'ils peuvent faire et ne pas faire »). Ainsi, la pratique de la « simulation de la noyade » (waterboarding en anglais) et autres tactiques brutales sont désormais interdites dans l'armée américaine [26].

Le gouvernement Bush compta sans succès sur la navette parlementaire avec la Chambre des représentants pour torpiller l'amendement alors que pour John McCain, cet amendement vise avant tout à protéger les militaires américains, plutôt que les prisonniers. Il estime en outre que « les valeurs américaines devraient l'emporter contre toutes les autres dans toute guerre des idées » et qu'on ne peut laisser ces « sévices contre les prisonniers ternir l'image des États-Unis ».

En février 2008, John McCain s'est cependant opposé, avec 44 autres sénateurs, à un texte du Sénat étendant les nouvelles règles du manuel d'interrogatoire de l'armée américaine aux agents de la CIA, notamment l'interdiction de la « simulation de la noyade » [27] alors qu'Hillary Clinton et Barack Obama s'abstenaient de participer au vote [28]. Le texte concernant l'interdiction du Waterboarding (traduit en français par simulation de la noyade) fit néanmoins l'objet d'un veto du président George W. Bush [29]

La campagne présidentielle de 2008

John McCain
John McCain

Lorsque s'ouvre la campagne pour les primaires américaines, McCain, bien qu'âgé, est l'un des prétendants républicains les plus populaires pour l'élection présidentielle de 2008. En 2005, selon les quelques sondages, lui et Rudolph Giuliani sont les seuls républicains à être donnés vainqueurs d'une confrontation électorale avec n'importe lequel des candidats démocrates.

En novembre 2006, se faisant l'avocat du « conservatisme du bon sens » et de l'incarnation de l'avenir du Parti républicain, dans la veine de Ronald Reagan, John McCain annonce la formation de son comité exploratoire chargé de travailler sur son éventuelle candidature aux primaires de son parti. Il déclare officiellement sa candidature le 28 février 2007. Il est alors le troisième républicain à faire part officiellement de ses prétentions présidentielles après l'ancien maire de New York, Rudolph Giuliani et Duncan Hunter, un élu de Californie.

Respecté par ses adversaires et relativement charismatique au delà de son propre camp politique, il reçoit le soutien de l'ancien candidat démocrate à la vice-présidence en 2000, le sénateur indépendant du Connecticut Joseph Lieberman. Les débuts de sa campagne sont difficiles et pratiquement sans argent, il doit se séparer de plusieurs collaborateurs.

John McCain en campagne électorale
John McCain en campagne électorale

Néanmoins, après avoir été distancé lors du Caucus de l'Iowa par ses concurrents républicains, il arrive en tête des candidats républicains lors des primaires du New Hampshire le 8 janvier 2008, avec 36,8% des suffrages devant Mitt Romney (32%), Mike Huckabee (11%), Rudolph Giuliani (9%) et Ron Paul (8%), ce qui relance alors sa campagne présidentielle. Lors des primaires suivantes qui se tiennent dans le Michigan, un État gravement touché par la crise automobile, principale industrie locale, il tient un « discours de vérité » déclarant aux électeurs que « la gloire passée ne reviendra plus, il faut s'adapter » alors que son concurrent le plus sérieux, Mitt Romney promet un « redémarrage de l'automobile » par l'octroi de milliards de dollars de fonds fédéraux. Au soir de la primaire le 15 janvier 2008, McCain est second avec 30% des suffrages, derrière Romney (39%) [30].

S'il ne parvient pas à rallier une majorité de militants républicains lors des premières primaires, il doit ses bons scores à la mobilisation en sa faveur des électeurs indépendants qui ont la possibilité de participer à ces élections. C'est ainsi qu'il s'impose également face à Mike Huckabee en Caroline du Sud. Avant la décisive primaire suivante qui se tient en Floride, il reçoit le soutien du populaire gouverneur de l'État, Charlie Crist, du sénateur de Floride Mel Martinez, très influent auprès de la communauté américano-cubaine mais aussi du général Norman Schwarzkopf ancien commandant de l'United States Central Command qui avait dirigé les forces de la coalition lors de la guerre du Golfe en 1991. Dans un tout autre genre, Sylvester Stallone est le premier acteur d'Hollywood à appuyer sa candidature suivi peu de temps après par Arnold Schwarzenegger, également gouverneur de Californie, puis Clint Eastwood [31].

En remportant la primaire républicaine de Floride le 29 janvier avec 36% des voix contre 31% à Mitt Romney, John McCain passe pour la première fois en tête des candidats républicains en nombre de délégués. L'élection de Floride est marquée par le mauvais score de Rudolph Giuliani, arrivé en troisième place, qui solde ses ambitions présidentielles et son ralliement dès le lendemain à John McCain [32].

La campagne du sénateur de l'Arizona est aussi alors financièrement relancée. Alors qu'il était quasiment sans ressources au mois de décembre, McCain recueille en janvier plus de 7 millions de dollars (4,5 millions d'euros) [33] et en deux mois, reçoit le soutien de 17 000 journaux américains à commencer par le Des Moines Register [20] mais est aussi désigné comme le meilleur choix au sein de son parti par le New York Times [34].

Lors du Super Mardi qui a lieu le 5 février, McCain remporte neufs États (New York, Californie, Missouri, New Jersey, Illinois, Connecticut, Delaware, Oklahoma et Arizona) ce qui lui permet d'obtenir 615 délégués (plus de la moitié de ceux nécessaires pour remporter l'investiture républicaine), contre 268 pour Mitt Romney et 169 pour Mike Huckabee. Suite à ces résultats, le 7 février, Mitt Romney annonce lors d'une conférence à Washington DC qu'il se retire de la course à l'investiture républicaine [35]. Le retrait de Romney permet à Mike Huckabee de devenir le principal rival de McCain sans espoir cependant de pouvoir menacer sa désignation à l'investiture républicaine. Ainsi, le 9 février, lors des caucus du Kansas et de la primaire de Louisiane, McCain est devancé par Huckabee et ne s'impose, de justesse, qu'avec 26% des voix contre 24% à Mike Huckabee et 21% à Ron Paul lors des caucus de Washington. Le 14 février 2008, lors d'une conférence de presse avec le sénateur de l'Arizona à Boston, Mitt Romney annonce son ralliement à la candidature de John McCain lui apportant théoriquement ses 291 délégués assignés lors des élections primaires [36]. Les ralliements se multiplient ensuite à commencer par Jeb Bush, ancien gouverneur de Floride et son père, l'ancien président George H. W. Bush.

Mais le maintien de Huckabee dans la course souligne les difficultés de John McCain à faire l'unanimité dans le camp républicain où, aux yeux de la partie la plus conservatrice de cet électorat et dans les milieux religieux, il continue à apparaître comme un candidat par défaut. C'est aussi à ce stade de la campagne électorale qu'il reçoit néanmoins un appui tacite du président George W. Bush [37].

John McCain et George W. Bush le 5 mars 2008 à la Maison-Blanche
John McCain et George W. Bush le 5 mars 2008 à la Maison-Blanche

Alors que John McCain tente de se concilier la droite du parti républicain, des allégations, divulguées par le New York Times, insinuent qu'il aurait eu, en 1999 et 2000, des relations non professionnelles avec une jeune lobbyiste, Vicki Iseman, chargée de défendre les intérêts de sociétés de communication en relation avec une commission sénatoriale alors présidée par le sénateur de l'Arizona. Selon l'article du New York Times, les clients de la lobbyiste auraient participé à hauteur de plusieurs dizaines de milliers de dollars au financement des campagnes électorales de John McCain. Ces accusations, reposant sur des sources anonymes, peuvent alors remettre en cause l'image d'intégrité et de rectitude morale de John McCain. Les partisans de celui-ci dénoncent alors une « campagne calomnieuse » et accusent le NYT de s'abaisser à de la « politique de caniveau ». John McCain, lui-même, dément les insinuations et affirme qu'il n'a jamais « rendu de services indus à des clients de Mme Iseman lorsqu'il était président de la commission du Commerce du Sénat » [38].[39].

Le 4 mars 2008, il remporte suffisamment de délégués pour s'assurer de l’investiture du Parti Républicain après ses victoires lors des primaires du Texas, de l’Ohio, du Vermont et de Rhode Island, ce qui amenène Mike Huckabee à abandonner la course présidentielle. John McCain est adoubé dès le lendemain de cette victoire aux primaires par le président George W. Bush [40].

Vie personnelle

John McCain, sa mère Roberta McCain, son fils Jack, sa fille Meghan et son épouse Cindy en 1992 lors du baptême de l'USS John S. McCain
John McCain, sa mère Roberta McCain, son fils Jack, sa fille Meghan et son épouse Cindy en 1992 lors du baptême de l'USS John S. McCain

Divorcé de sa première épouse, John McCain est marié depuis 1980 à Cindy Lou Hensley. Il est le père de sept enfants dont Bridget, une fille adoptée dans un orphelinat de mère Teresa au Bangladesh en 1991, et grand-père.

Son fils ainé, John Sydney McCain IV, est élève officier à l'Académie navale d'Annapolis et son cadet, James, est engagé dans les Marines et a participé à une rotation de sept mois en Irak entre 2007 et début février 2008 [41]. Enfin, sa fille Meghan tient un blog consacré à la campagne électorale présidentielle de son père en 2008.

John et Cindy McCain
John et Cindy McCain

Cindy Lou Hensley McCain (née en 1954) est l'héritière du grand distributeur de bière Hensley et présidente de la compagnie de distribution Budweiser depuis 2000. Elle siège également aux conseils d’administration des associations " Halo Trust ", qui se bat contre les mines antipersonnel, et " Operation Smile ", qui aide les enfants souffrant d’une fente palatine. Ancienne pom pom girl lorsqu'elle était lycéenne à Phoenix en Arizona, diplômée de l'Université de la Californie du Sud, elle avait rencontrée John McCain en 1979 et l'avait épousé un an plus tard. Elle avait été au coeur d'une polémique en 1994 qui l'avait obligé à suivre une cure de désintoxication pour s'affranchir de sa dépendance aux analgésiques qu'elle prenait en grande quantité pour supporter les douleurs consécutives à deux opérations du dos et au stress du scandale dit des " Keating Five ". John McCain avait été à l'époque accusé d'avoir dérobé des cachets antidouleur à l’" American Voluntary Medical Team ", une association œuvrant pour le tiers-monde que Cindy McCain avait elle-même fondée. Plutôt que d’avoir à subir un procès, elle avait choisi de suivre une cure de désintoxication. En 2004, elle est victime d'un grave infarctus qui manque de la tuer [42].

Notes et références

  1. (en) "John McCain", Time, mai 2008
  2. ab Article du Figaro du 31 janvier 2008 intitulé « Patriotes de père en fils »
  3. abcd John McCain: Un Rambo à la Maison-Blanche-Journal du Dimanche du 3 février 2008
  4. Article du Monde du 6 février 2008 intitulé Mac is back
  5. abcd Article du Figaro Magazine du 8 février 2008 signé Jean-Marie Gonin et intitulé Good morning McCain
  6. John McCain, le survivant Article de Philippe Coste dans le magazine L'Express n°2954 du 14 février 2008
  7. Le revenant du New Hampshire, article du journal Le Figaro du 9 janvier 2008.
  8. Une girouette nommée John McCain, article paru dans Le Temps du 5 mars 2008
  9. Une girouette nommée John McCain, article paru dans Le Temps du 5 mars 2008
  10. (fr) Les emails saisis chez Boeing sur la corruption de l'US Air Force, Géopolitique.Com, 2007
  11. Présentation de John McCain, ibid
  12. Le Super Tuesday couronne le républicain McCain, article du journal Le Figaro du 7 février 2008
  13. La réforme de l'immigration - L'échec de Bush ou des États-Unis par Véronique Bourbeau, coordonnatrice à l'Observatoire sur les États-Unis de la chaire Raoul-Dandurand de l'UQAM
  14. John Mc Cain le héros inflexible, article de Cyberpresse du 8 janvier 2008
  15. Une girouette nommée John McCain, article paru dans le journal Le Temps du 5 mars 2008
  16. John McCain, le survivant par Philippe Coste, L'Express n°2954 du 14 février 2008
  17. Le Super Tuesday couronne le républicain McCain, article paru dans Le Figaro du 7 février 2008
  18. http://www.liberation.fr/actualite/reuters/reuters_monde/317873.FR.php « McCain pour un accord de libre-échange entre l'UE et l'Alena », Libération, 27 mars 2006
  19. Une girouette nommée John McCain, article paru dans le journal Le Temps du 5 mars 2008
  20. abcd Article du Los Angeles Times, Courrier international n°901 version abonnée "le paradoxe McCain
  21. Article du Figaro, ibid
  22. (en) An Enduring Peace Built on Freedom, John Mc Cain, Foreign Affaires, novembre/décembre 2007
  23. (fr) Nucléaire iranien : McCain songe à contourner l'ONU, paralysée par le veto russe, Novosti, 21 avril 2008
  24. Présentation de John McCain sur le site de France 2
  25. Article du Monde du 6 février 2008 intitulé Mac is back
  26. le Sénat approuve l'interdiction sur la simulation de noyade, article de l'agence de presse Xinhua du 14 février 2008
  27. Pour Dan Eggen, la loi aurait sapé le programme confidentiel de détention et d'interrogatoire de la CIA. Senate Passes Ban On Waterboarding, Other Techniques », Washington Post, 14 février 2008
  28. Article du Courrier International du 18 février 2008
  29. Bush met son veto à un texte contre la torture des suspects de terrorisme
  30. Article du Monde du 16 janvier 2008
  31. Article mentionnant le ralliement de Clint Eastwood à John McCain mais aussi sa préférence envers Hillary Clinton face à Barack Obama
  32. Défait en Floride, Giuliani devrait se rallier à McCain
  33. Article du Monde du 30 janvier 2008 - Les électeurs républicains de Floride choisissent John McCain
  34. Le NYT soutient Hillary Clinton dans le camp démocrate
  35. Article du Monde du 7 février 2008
  36. Mitt Romney va soutenir McCain, article du journal Le Figaro du 15 février 2008
  37. Article du Figaro du 11 février 2008 intitulé Huckabee embarrasse John McCain
  38. Primaires républicaines: la campagne secouée par des accusations contre McCain, article de l'AFP sur Yahoo.fr
  39. For McCain, self-confidence on Ethics poses its own risk (New York Time 54227 21 fevrier 2008)
  40. George Bush apporte un soutien public marqué à John McCain, article de La Tribune du 5 mars 2008
  41. (en) McCain's Marine son returns from Iraq, CNN, 14 février 2008
  42. Une héritière sous pression, article de Courrier international n°902 du 14 février 2008, version abonnée, reprenant un article de Tim Shipman paru dans The Sunday Telegraph

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Candidat républicain
à la présidence
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2008
-
Barry Goldwater

Sénateur américain de l'Arizona
depuis 1987
en cours de mandat
John Jacob Rhodes

Membre de la Chambre des représentants des États-Unis pour le 1er district de l'Arizona
1983-1987
John Jacob Rhodes III


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