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Euskadi ta Askatasuna - Wikipédia

Euskadi ta Askatasuna

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« ETA » redirige? ici. Pour les autres significations, voir ETA (homonymie).
Anagramme d'ETA à Altsasu
Anagramme d'ETA à Altsasu

Euskadi Ta Askatasuna (sigle ETA pour «Pays basque et liberté » en basque) est une organisation terroriste d'inspiration marxiste (révolutionnaire).

Sommaire

[modifier] Histoire

Sa création remonte au 31 juillet 1959. Si le nom est resté inchangé, le contenu de l'organisation a vite évolué. Créée par des jeunes nationalistes, ETA est rejointe à partir des années 1960, par une mouvance révolutionnaire.
Elle jouit à ses débuts d'une grande popularité, non seulement au Pays basque, mais aussi dans le reste de l'Espagne pour son opposition frontale au régime dictatorial du général Franco.

En 1962 a lieu sa première assemblée, dans laquelle elle est définie comme une « organisation clandestine révolutionnaire ». En 1965 commencent les attaques à main armée et l'encaissement de l'impôt révolutionnaire (extorsion de fonds auprès des Basques). Le 7 juin 1968, le policier José Pardines Arcay est abattu. L'auteur, Txabi Etxebarrieta, est abattu par la police. Le 2 août, en représailles, le commissaire Melitón Manzanas, un tortionnaire notoire, est abattu par ETA.

L'attentat qui tua en 1973 Luis Carrero Blanco, chef du gouvernement et successeur probable du dictateur Franco, eut un rôle dans la fin du régime franquiste.

À partir de 1974, l'accroissement des attentats de plus en plus indiscriminés aboutit à la scission d'ETA en deux branches, l'une dite « ETA militaire » composée en grande partie d'exilés vivant au Pays basque français qui privilégient l'action militaire et l'autre, « ETA politico-militaire », composée principalement de militants vivant au Pays basque espagnol et qui donnent de l'importance aux actions politiques, sans renoncer au terrorisme.

En 1976 les « poli-milis » privilégient la voie politique, subordonnant la voie militaire à celle-ci, et participent à la création de la coalition nationaliste de gauche Euskadiko Ezkerra (« gauche basque »).

En 1977 les commandos spéciaux (bereziak) de ETA « politico-militaire » rejoignent ETA « militaire ».

En 1982 des pourparlers ont lieu entre le gouvernement central espagnol et la coalition Euskadiko Ezkerra pour mettre fin aux violences ; une amnistie pour les membres d'ETA poursuivis ou incarcérés est accordée en contrepartie de l'arrêt des activités terroristes. ETA « politico-militaire » s'auto-dissout cette même année, ses militants abandonnant l'usage de la violence pour atteindre leurs objectifs.

Cependant, ETA « militaire » (qui est désormais désignée simplement par « ETA », ETA « politico-militaire » s'étant dissoute) considéra comme traîtres ceux qui acceptaient de mettre fin à la lutte armée, et fit assassiner des membres d'ETA en exil qui rentraient au pays sous couvert de l'amnistie.

En 1997, ETA commença à cibler des élus basques, des intellectuels basques ou des policiers basques considérés comme « traîtres ». Le point de départ de cette politique est l'assassinat d'un élu du Parti populaire, Miguel Angel Blanco.

Le sentiment de voir l'action de ETA dégénérer en guerre civile, ainsi que la lassitude de la population devant la violence, ont érodé le support populaire à ETA.

En septembre 1998, ETA décida d'une trêve unilatérale. Devant l'échec des négociations avec le gouvernement espagnol, ETA rompit la trêve en novembre 1999. Les attentats recommencèrent.

A partir de 2002 le gouvernement central espagnol de José María Aznar poursuit une série d'actions contre les organisations politiques et culturelles basques désignés comme collaboratrices de l’ETA : interdiction de partis politiques, d'associations, fermeture de journaux et de radios… Désormais elles peuvent être condamnés par délit d’apologie du terrorisme. ETA peut désormais donner à constater que le règlement politique du conflit est improbable, le gouvernement central espagnol ne la permettant pas sous la pression de la violence.

Les coups policiers portés à l'organisation par la police espagnole et la police française (la France servant souvent de base arrière aux commandos de ETA et à ses dirigeants) déstabilisent régulièrement l'organisation mais le sentiment d'acharnement contre la culture basque alimente par ailleurs une guérilla urbaine (kale borroka) dans laquelle de jeunes radicaux font leurs premières armes.

Répression policière, étouffement des organisations satellites de la gauche basque patriote, ETA traverse après 2002 une crise profonde et ses capacités à commettre des attentats apparaissent de plus en plus faibles. Le nombre des attentats est en baisse et il n'y a aucun attentat mortel entre mai 2003 et décembre 2005. Cela n'empeche pourtant pas le gouvernement de José Maria Aznar, lors des attentats du 11 mars 2004, d'accuser à tort l'organisation ETA.

En 2005, le nouveau gouvernement espagnol de José Luis Rodríguez Zapatero fait voter un texte acceptant le principe de négociations limitées (ne portant pas sur l'indépendance du Pays basque) en échange d'un abandon de la violence.

ETA déclare une trêve en mars 2006 et dénoncera dans un communiqué ultérieur l'absence d'avancée significative de la part des gouvernements des états espagnol et français, reprochant notamment que le rapprochement des prisonniers politique basque ne soit pas ébauché (l'argument retenu par l'organisation est que l'éloignement des prisonniers politiques basques à plus de 500 km de leur terre d'origine est systématiquement appliqué, induisant des dépenses élevées et des accidents de la route parfois mortels chez les familles lors des visites).

En l'absence de tout progrès, ETA après avoir prévenu les autorités espagnoles, commet un nouvel attentat le 30 décembre 2006 dans l'aéroport madrilène de Barajas. Suite à cet attentat, le gouvernement espagnol de José Luis Zapatero annonce la rupture des négociations et charge l'organisation de l'entière responsabilité de cette rupture.ETA a été celle qui a rompu, liquidé, terminé le processus de paix. Cependant, quelque temps après ce dernier attentat, il semble que les négociations reprennent entre ETA et le gouvernement espagnol.

Dans un communiqué adressé le lundi 04 juin 2007 aux quotidiens Berria et Gara, l’organisation armée basque ETA a annoncé la rupture définitive du cessez-le-feu permanent en vigueur depuis le 24 mars 2006. L’ETA motive sa décision en accusant le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero "d’avoir répondu au cessez-le-feu permanent par la poursuite des détentions, des tortures et des agressions en tout genre". L'ETA rappelle également l’interdiction des candidatures de la gauche abertzale lors des élections municipales et forales du 27 mai et affirme ainsi que le Pays Basque souffre d’un "déni de démocratie" .

Au début de l'an 2008, l’organisation armée basque ETA en appelle à l’exemple du Kosovo, qui veut proclamer son indépendance par rapport à la Serbie, pour réclamer celle du Pays Basque vis-à-vis des Etats espagnol et français.[1]

[modifier] Chronologie de quelques-unes des actions d'ETA

  • 7 juin 1968 : Premier attentat mortel de ETA au Pays basque : le garde civil José Pardines est tué par balles.
  • 2 août 1968 : ETA abat Meliton Manzanas, chef de la brigade politico sociale de Gipuzkoa et considéré comme un des plus importants tortionnaires pendant le franquisme.
  • 20 décembre 1973 : Une bombe explose sur le passage de la voiture de l'amiral Luis Carrero Blanco qui est tué. Il présidait le gouvernement espagnol et était considéré comme l'un des successeurs potentiels du général Franco.
  • 13 septembre 1974 : Attentat à la bombe dans la cafétéria Rolando à Madrid : 12 personnes sont tuées.
  • Septembre 1985 : Premier attentat à la voiture piégée à Madrid : 16 policiers et un civil sont tués.
  • 14 juillet 1986 : Attentat à la voiture piégée à Madrid : 12 gardes civils sont tués. Le chef du commando Madrid, Iñaki de Juana Chaos, est arrêté peu après.
  • 19 juin 1987 : Attentat à la voiture piégée sur le parking du centre commercial Hipercor à Barcelone : 21 morts et 45 blessés.
  • 11 décembre 1987 : Attentat à la voiture piégée près d'une caserne de la garde civile à Saragosse : 11 morts (dont 4 enfants).
  • 19 avril 1995 : Attentat manqué contre le futur premier ministre espagnol, José Maria Aznar.
  • Août 1995 : La police déjoue un attentat en préparation contre le roi Juan Carlos d'Espagne
  • 17 janvier 1996 - 1er juillet 1997 (532 jours) : Enlèvement et torture du fonctionnaire José Antonio Ortega Lara.
  • 12 juillet 1997 : Enlèvement et assassinat de Miguel Angel Blanco, jeune conseiller municipal de la ville d'Ermua au Pays-Basque. Des millions de personnes manifestent contre ETA.
  • 30 janvier 1998 : Assassinat à Séville du conseiller municipal Alberto Jiménez Becerril et de son épouse, Ascensión García Ortiz.
  • 28 septembre 1999 : Un commando d'ETA, avec la collaboration de bretons de l'ARB, vole 8 tonnes de Titadyn à Plévin.
  • 28 novembre 1999 : Rupture de la trêve unilatérale observée par ETA depuis septembre 1998.
  • 21 janvier 2000 : Attentat à la bombe contre l'officier de l'armée de terre Pedro Antonio Blanco Garcia tué dans sa voiture piégée.
  • 12 juillet 2000 : Attentat à la voiture piégée à Madrid : 10 blessés.
  • 21 novembre 2000 : Assassinat de l'ancien ministre socialiste, Ernest Lluch, tué dans son appartement à Madrid.
  • 30 décembre 2000 : Attentat à la voiture piégée à Madrid, faisant 3 morts.
  • 22 février 2001 : Attentat à la voiture piégée à Hernani, faisant 2 morts.
  • 6 mai 2001 : Assassinat du sénateur et président du Parti populaire d'Aragon, Manuel Jimenez Abad, tué à Saragosse.
  • 6 novembre 2001 : Attentat à la voiture piégée à Madrid : 95 blessés.
  • 23 novembre 2001 : 2 agents de la Ertzaintza assurant la circulation sont abattus à Beasain.
  • 1er mai 2002 : Attentat à la voiture piégée à Madrid, devant le stade du Real quelques heures avant un match : 9 blessés.
  • 4 août 2002 : Attentat à la voiture piégée devant une caserne de la Garde civile, à Santa Pola, station balnéaire au sud-ouest d'Alicante : 2 morts dont une fillette de 6 ans et 34 personnes blessées.
  • 17 décembre 2002 : Un garde civil est abattu sur l'autoroute près de Collado-Villalba.
  • 8 février 2003 : Un chef de la police municipale est abattu à Andoain.
  • 30 mai 2003 : Attentat à la voiture piégée à Sangüesa, tuant 2 gardes civils.
  • 29 février 2004 : Interception d'une camionnette chargée de 500 kg d'explosifs. Le véhicule devait exploser dans Madrid.
  • le 3 octobre 2004 : Une vaste opération policière autour de Salies-de-Béarn, en France, a permis l'arrestation du numéro un présumé de l'appareil politique de ETA, Mikel Albizu Iriarte, alias Antza, et de sa compagne Soledad Iparragirre Genetxea, dite Anboto chargée de la gestion de l'« impôt révolutionnaire » sur les entreprises.
  • le 22 mars 2006 : L'organisation annonce un cessez-le-feu permanent, à partir du 24 mars 2006.
  • le 30 décembre 2006 : Rupture du cessez-le-feu et attentat à la voiture piégée dans le parking du Terminal 4 de l'aéroport de Madrid : 2 citoyens écuatoriens (Diego Armado Estacio, 19 ans et Carlos Alonso Palate, 35ans) sont tués et 19 personnes sont blessées.
  • le 6 juin 2007: ETA annonce l'abandon du cessez-le-feu permanent (source: communiqué au journal BERRIA).
  • le 23 août 2007 : Attentat à la camionnette piégée devant une caserne de la Garde civile à Durango : 2 blessés.
  • le 16 novembre 2007 : 13 pistolets automatiques sont dérobés dans une caserne de CRS à La Talaudière.
  • le 1er décembre 2007 : 2 gardes civils espagnols en mission d'observation en France sur l'ETA sont abattus sur le parking d'une cafétéria à Capbreton.
  • le 7 mars 2008 : assassinat attribué à ETA à Arrasate/Mondragón (Guipuscoa) d'un ancien conseiller municipal socialiste de la ville, Isaias Carrasco. Cela a conduit à la suspension de la campagne électorale espagnole, toutefois les élections législatives ont bien eu lieu le 9 mars 2008 [2].
  • le 1 mai 2008 : 3 bombes explosent à l'occasion de la fête du travail. Une à Arrigorriaga, près de Bilbao et deux autres à Saint Sébastien, sans faire de victimes.
  • le 14 mai 2008 : une fourgonnette piégée explose dans la caserne de la Garde civile de Legutiano (Álava) tuant Juan Manuel Piñuel Villalón et blessant quatre autre agents [3].
Personnes tuées par attentats
Civils 342
Policiers ou militaires 480
Total 821
Source: Ministère de l'Intérieur espagnol (janvier 2006) Mis à jour:08/03/08

Au total, les attentats attribués à ETA ont fait plus de 800 morts en 35 ans[4]

Le journal italien Corriere della Sera a accusé en 2004 l'ETA d'avoir envoyé des combattants en Irak par l'intermédiaire du Camp Anti Impérialiste, mais ces accusations n'ont pas été confirmées.

[modifier] Filmographie

Un film permettant d'avoir une vision « de l'intérieur » de la relation qu'ont les Basques avec leur histoire politique est La pelote basque, la peau contre la pierre (Julio Medem, 2003).

Operación Ogro relate l'organisation et le succès de l'attentat contre l'amiral Carrero Blanco.

Le film de Miguel Courtois, El lobo (2006) raconte l'histoire d'un basque devenant agent des services secrets espagnols et s'infiltrant au cœur de l'organisation basque entre 1973 et 1975.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. L’ETA prend l’exemple de l’indépendance du Kosovo - Collectif Citoyen pour la Paix au Kosovo-Métochie
  2. ETA endeuille la campagne des législatives
  3. L'explosion d'une bombe dans une caserne fait un mort, Le Nouvel Observateur, 14 mai 2008
  4. Le Monde comptabilise plus de 820 morts.

[modifier] Liens externes


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