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Shoah - Wikipédia

Shoah

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l’antisémitisme

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Petit St Hugues de Lincoln (1255) • Anderl von Rinn (1462) • Simon de Trente (1475) • St Enfant de La Guardia (~1480) • de Damas (1840) • Mortara (1858) • de Tiszaeszlár (1882) • Dreyfus (1894) • Hilsner (1899) • Beilis (1913) • ...

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Complot des blouses blanches
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Des Juifs et leurs Mensonges (1543) • Les Protocoles des Sages de Sion
et leurs dérivés (~ 1903) •
Mein Kampf (1923) •

Publications sur l'antisémitisme

Réflexions sur la question juive (1946) • Les Origines du totalitarisme (1951) • L'Enseignement du mépris (1962) • La Guerre contre les Juifs (~ 1975) •

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Le terme Shoah (hébreu : השואה) désigne l'extermination par l'Allemagne nazie des trois quarts des Juifs de l'Europe occupée, soit les deux tiers de la population juive européenne totale et environ 40 % des Juifs du monde, pendant la Seconde Guerre mondiale — ce qui représente entre cinq et six millions de victimes selon les estimations des historiens[1]. Ce génocide des Juifs constituait pour les nazis « la Solution finale à la question juive » (die Endlösung der Judenfrage). Le terme français d’Holocauste est également utilisé et l’a précédé. Ce dernier se réfère aussi, mais de façon générique, à un génocide ou extermination physique de groupes de population. Le terme « judéocide » est également utilisée par certains pour qualifier la Shoah.

L'extermination des Juifs, cible principale des nazis, fut perpétrée par la faim dans les ghettos de Pologne et d'URSS occupées, par les fusillades massives des unités mobiles de tuerie des Einsatzgruppen sur le front de l'Est (la "Shoah par balles"), au moyen de l'extermination par le travail forcé dans les camps de concentration, dans les "camions à gaz", et dans les chambres à gaz des camps de la mort.

L'horreur de ce « crime de masse »[2] a conduit, après-guerre, à l'élaboration des notions juridiques de « crime contre l'humanité »[3] et de « génocide »[4], utilisé postérieurement dans d'autres contextes (génocide arménien, génocide des Tutsi, etc.). Une très grave lacune du droit international humanitaire a également été complétée avec l'adoption des Conventions de Genève de 1949, qui protègent la population civile en temps de guerre[5].

L'extermination du peuple juif durant la Seconde Guerre mondiale se distingue toutefois par son caractère industriel, bureaucratique et systématique, qui la fait rester à l'heure actuelle unique dans l'histoire de l'humanité. Paroxysme d'un antisémitisme européen à la très longue histoire, ce génocide a voulu éliminer radicalement la totalité d'une population qui ne représentait aucune menace militaire ou politique pour les bourreaux. Les femmes, les bébés ou les vieillards furent tout aussi systématiquement traqués et voués à la mort de masse que les hommes adultes. En particulier, 1 500 000 enfants furent victimes de l'anéantissement[6].

L'extermination physique des Juifs fut aussi précédée ou accompagnée de leur spoliation systématique (aryanisation) et de la destruction d'une part considérable de leur patrimoine culturel ou religieux.

Le Troisième Reich a aussi exterminé en masse les Tziganes (Porajmos), et les Slaves mais seul, le massacre des Juifs a été conduit avec acharnement jusqu'aux derniers instants du troisième Reich.

Sommaire

[modifier] Origine du mot Shoah

Shoah est un mot hébreu qui signifie « anéantissement », « cataclysme », « catastrophe », « ruine », « désolation ». Il n’apparaît pas dans la Torah, mais trois fois dans les Prophètes (Isaïe, 10, 3 [7] et 47, 11 Sophonie 1, 15) et trois fois dans les Autres Écrits (Psaumes 35, 8 et 63, 10, Job, 30, 3). Il est désormais préféré en France à « Holocauste », connoté religieusement et signifiant « sacrifice ne laissant subsister aucune trace de la victime ». Mais les pays anglo-saxons et leurs historiens continuent d'employer de préférence le terme d'Holocauste, ainsi que l'Organisation des Nations Unies.

C'est dans le quotidien Haaretz que le mot hébreu « Shoah » a été employé pour la première fois pour désigner les crimes nazis[8].

Elie Wiesel le conteste autant qu'« holocauste » même s'il l'emploie également. Dans ses entretiens avec Michaël de Saint Cheron, en 1988, il dit lui préférer le terme hourban, qui, dans la littérature yiddish portant sur l'événement, signifie également « destruction » et se réfère à celle du Temple de Jérusalem. Par leur origine, ces trois termes soulignent la spécificité juive de l'événement[9].

La Shoah est un génocide, terme initialement formé en 1944 par le juriste Raphaël Lemkin afin de désigner l'extermination des Juifs d'Europe. Le terme français d’Holocauste est également utilisé et l’a précédé, bien que à connotation plus religieuse et d’origine sacrificielle. Il est cependant considéré comme plus générique que le terme Shoah, dans la mesure où il décrit, aussi, le meurtre systématique d’autres groupes de population dans des conditions semblables, bien que moins systématiquement organisées, à celles de l’extermination des Juifs par les nazis. L’utilisation du terme Shoah a surtout été constatée depuis les années 1990, consécutivement à la sortie du film de Claude Lanzmann (Shoah) en 1985.

Le terme « judéocide » est, aussi, employé, notamment par l'historien Arno J. Mayer dans La « Solution finale » dans l'histoire[10].

Shoah est aussi le titre d'un film documentaire de neuf heures trente réalisé en 1985 par Claude Lanzmann et portant sur la Shoah. Composé de témoignages, ce film est exempt de tout document d'archives. Il évoque les événements avec une précision verbale implacable et montre aussi l'actualité toujours vivace du danger antisémite. C'est ce film qui a imposé en français l'usage du nom Shoah après le choix du réalisateur pour le mot hébreu qu'on trouvait déjà, par exemple, dans le texte hébreu de la Déclaration d'Indépendance de l'État d'Israël de 1948. Claude Lanzmann justifie dans son film le titre de la façon suivante : « Si j’avais pu ne pas nommer ce film, je l’aurais fait. Comment aurait-il pu y avoir un nom pour nommer un événement sans précédent dans l’histoire ? Je disais la chose. Ce sont des rabbins qui ont trouvé le nom de Shoah. Mais cela veut dire anéantissement, cataclysme, catastrophe naturelle. Shoah, c’est un mot hébreu que je n’entendais pas, que je ne comprends pas. C’est un mot court, infracassable. Un mot opaque que personne ne comprendra. Un acte de nomination radicale. Un nom qui est passé dans la langue, sauf aux États-Unis[11]. »

[modifier] La Shoah comme processus

[modifier] L'analyse de Raul Hilberg

Dans La Destruction des Juifs d'Europe, Raul Hilberg analyse la Shoah comme un processus, dont les étapes sont la définition des Juifs, leur expropriation, leur concentration, et enfin leur destruction. La première étape est codifiée par les lois dites de Nuremberg, en 1935, qui elles-mêmes venaient après une série de mesures discriminatoires prises à partir de 1933. Les Juifs sont définis par la législation nazie selon la religion de leurs ascendants et leur propre confession. Toute personne ayant trois ou quatre grands-parents juifs est considérée comme juive. Une personne ayant deux grands-parents juifs est considérée également comme juive si elle est elle-même de religion israélite, ou si elle est mariée à une personne de cette confession. Si tel n'est pas le cas, ou si la personne n'a qu'un seul grand-parent juif, elle est rangée dans une catégorie spécifique, les Mischlinge, qui fait l'objet de discriminations, mais pas aussi dures que celles subies par les Juifs et qui, en général, n'est pas concernée par la suite du processus de destruction.

L'expropriation prend la forme de très fortes incitations sur les Juifs à vendre les grandes entreprises qu'ils possèdent (aryanisation), puis, à partir de 1938, de ventes légalement forcées. Ce procédé est ensuite employé par certains satellites de l'Allemagne, comme la France de Vichy.

La concentration des Juifs du Reich, de Pologne, puis des territoires occupés en URSS s'est faite à partir de 1938, dans des ghettos.

L'extermination est décidée dans le courant de l'année 1941. Sans doute vers la fin de l'été, Adolf Eichmann est convoqué dans le bureau de Reinhard Heydrich, qui lui dit : « Je sors de chez le Reichsführer Heinrich Himmler ; le Führer Adolf Hitler a maintenant ordonné l'extermination physique des Juifs[12]. »

Pour Raul Hilberg, la Shoah est un crime de bureaucrates, qui passent d'une étape à l'autre, minutieusement, logiquement, mais sans plan préétabli. Cette analyse a été approuvée par les autres spécialistes de la Shoah, mais le moment où l'intention exterminatrice apparaît fait l'objet de débats.

[modifier] La genèse de la décision

Dans les années 1980 surtout, la discussion a opposé intentionnalistes et fonctionnalistes. Pour les premiers, l'intention d'exterminer les Juifs d'Europe a précédé la déclaration de guerre. C'est le cas, notamment, de Léon Poliakov, de Saul Friedländer, d'Eberhard Jäckel, de Lucy S. Dawidowicz, ou de Daniel Jonah Goldhagen. Ils s'appuient sur plusieurs textes de Hitler, notamment des lettres de 1919 et 1920[13], des passages de Mein Kampf[14], ou le discours du 30 janvier 1939, selon lequel une nouvelle guerre mondiale conduirait à « l'anéantissement de la race juive en Europe »[15].

En opposition à cette thèse, plusieurs historiens, en particulier Martin Broszat, Arno J. Mayer et Philippe Burrin, pensent que les nazis n'avaient pas choisi la Solution finale avant 1941. L'antisémitisme extrême des nazis est, d'après cette thèse, la condition nécessaire de la Shoah plutôt que sa cause directe. Les nazis auraient décidé d'exterminer seulement après que l'invasion de la Pologne et de l'URSS a placé des masses considérables de Juifs sous leur autorité, et après une émulation au sein de la « polycratie nazie » (Martin Broszat).

Dans les années 1990 et 2000, d'autres historiens, tels Ian Kershaw, ont tenté de dépasser ce débat[16].

En tout état de cause, l'extermination elle-même s'est faite selon deux modalités principales : à l'est des frontières allemandes, les Juifs ont été tués sur place, dans des ghettos ou par des unités mobiles de tuerie ; au sud et à l'ouest, ils ont été déportés vers des centres de mise à mort, les camps d'extermination.

[modifier] L'extermination des Juifs d'Europe orientale

[modifier] Les ghettos

La construction du mur du Ghetto de Varsovie
La construction du mur du Ghetto de Varsovie

Après l'invasion allemande de la Pologne, les Juifs de ce pays sont contraints de vivre dans des quartiers clos, les ghettos. Les conditions de vie y sont nettement plus dures que dans les ghettos du Reich, pour trois raisons. D’abord, les responsables de la concentration des Juifs en Pologne sont, souvent, des membres de la NSDAP, et non, comme en Allemagne, des fonctionnaires sans affiliation partisane. Ensuite, les Juifs polonais représentent ce qu’il y a de plus méprisable dans la mythologie nazie, et sont les plus persécutés dès avant la guerre. Enfin, les Juifs étaient beaucoup plus nombreux numériquement et proportionnellement, en Pologne (3,3 millions, dont deux millions dans la zone allemande, sur 33 millions d’habitants dans tout le pays) qu’en Allemagne[17]. Les Juifs de l’Ancien Reich (frontières de 1937) sont également déportés vers les ghettos de Pologne, à partir de 1940.

Les premiers ghettos sont édifiés dans la partie de la Pologne « incorporée » au Reich, pendant l’hiver 1939-1940, puis dans le Gouvernement général, partie de la Pologne administrée par Hans Frank. La ghettoïsation est achevée pour l’essentiel au cours de l’année 1941, et complètement terminée en 1942[18].

À l’intérieur même du ghetto, les mouvements des Juifs sont limités : ils doivent rester chez eux de sept heures du soir à sept heures du matin. La surveillance extérieure est assurée par la Police régulière et la surveillance intérieure par la Police de sûreté (Gestapo et Kripo), elle-même renforcée par la Police régulière, à la demande de cette dernière[19].

Dès le 26 octobre 1939, le principe du travail forcé pour les Juifs de Pologne est adopté[20]. Les Juifs sont décimés par la malnutrition, les épidémies — notamment de typhus, de tuberculose, de grippe —, et la fatigue consécutive au travail que leur imposent les autorités allemandes. Par exemple, le ghetto de Lodz, qui compte 200 000 habitants à l’origine, compte plus de 45 000 morts jusqu’en août 1944[21].

À partir de décembre 1941, les survivants des ghettos sont déportés vers les centres de mise à mort. Les premiers sont les Juifs du Wartheland, envoyés à Chełmno. En mars 1942, ceux de Lublin sont envoyés à Belzec. À partir de juillet, le ghetto de Varsovie commence à être vidé[22].

[modifier] Les unités mobiles de tuerie

Icône de détail Article détaillé : Einsatzgruppen.

Le 13 mars 1941, pendant les préparatifs de l'invasion de l'URSS, le feld-maréchal Keitel rédige une série d'« ordre pour les zones spéciales » :

« Dans la zone des opérations armées, au Reichsführer SS Himmler seront confiées, au nom du Führer, les tâches spéciales en vue de préparer le passage à l’administration politique — tâche qu'impose la lutte finale qui devra se livrer entre deux systèmes politiques opposés. Dans le cadre de ces tâches, le Reichsführer SS agira en toute indépendance et sous sa propre responsabilité[23]. »

En termes clairs, il est décidé que des unités mobiles du RSHA, les Einsatzgruppen, seraient chargées d'exterminer les Juifs — ainsi que les Tziganes, les cadres communistes, voire les handicapés et les homosexuels.

Ce passage aurait été dicté par Adolf Hitler en personne[24].

Pendant les premières semaines, les membres des Einsatzgruppen, inexpérimentés en matière d'extermination, ne tuent que les hommes juifs. À partir d'août, les autorités centrales clarifient leurs intentions, et les Juifs sont assassinés par familles entières. Les Einsatzgruppen se déplacent par petits groupes, les Einsatzkommandos, pour massacrer leurs victimes. Ils se placent le plus près possible des lignes de front, quitte à revenir vers l'arrière après avoir massacré leurs premières victimes. C'est le cas, par exemple, de l’Einsatzgruppe A, qui s’approche de Leningrad avec les autres troupes, puis se replie vers les pays baltes et la Biélorussie, détruisant, entre autres, les communautés juives de Liepaja, Riga, Kaunas (en treize opérations successives) et Vilnius (en quatorze attaques)[25].

Lorsque les tueurs estiment que l’extermination prendra du temps, ils créent des ghettos pour y parquer les survivants, en attendant leur élimination. Mais dans plusieurs cas, cette création n’est pas nécessaire, notamment à Kiev : trente-trois mille Juifs sont assassinés en quelques jours, près de Babi Yar[26].

Ils sont assistés par une partie de la Wehrmacht. Dans bien des cas, les soldats raflent eux-mêmes les Juifs pour que les Einsatzkommados les fusillent, participent eux-mêmes aux massacres, fusillent, sous prétexte de représailles, des Juifs. Ainsi, à Minsk, plusieurs milliers de « Juifs, criminels, fonctionnaires soviétiques et asiatiques » sont rassemblés dans un camp d’internement, puis assassinés par des membres de l'Einsatzgruppe B et de la Police secrète de campagne[27]. Leur action est complétée par des unités formées par les chefs de la SS et de la Police, ou plus rarement par la seule Gestapo. C’est le cas, notamment, à Memel (plusieurs milliers de victimes), Minsk (2 278 victimes), Dniepropetrovsk (15 000 victimes) et Riga[28]. Des troupes roumaines participent également aux fusillades (voir ci-dessous).

Les Einsatzgruppen s’efforcent de susciter des pogroms locaux, à la fois pour diminuer leur charge de travail et pour impliquer une part maximale de la population locale dans l’anéantissement des Juifs. Les bureaucrates du RSHA et les commandants de l’armée ne souhaitent pas que de telles méthodes soient employées, les uns parce que ces formes de tueries leur paraissent primitives et donc d’une efficacité médiocre par rapport à l’extermination soigneuse des Einsatzgruppen ; les autres parce que ces pogroms font mauvais effet. Les pogroms ont donc lieu, principalement, dans des territoires où le commandement militaire était encore mal assuré de son autorité : en Galicie et dans les pays baltes, tout particulièrement en Lituanie. En quelques jours, des Lituaniens massacrent 3 800 Juifs à Kaunas. Les Einsatzgruppen trouvent une aide plus importante et plus durable en formant des bataillons auxiliaires dans la population locale, dès le début de l’été 1941. Ils ont été créés, pour la plupart, dans les pays baltes et en Ukraine. L’Einsatzkommando 4a (de l’Einsatzgruppe C) décide ainsi de ne plus fusiller que les adultes, les Ukrainiens se chargeant d’assassiner les enfants. Quelquefois, la férocité des collaborateurs locaux effraie jusqu’aux cadres des Einsatzgruppen eux-mêmes. C’est le cas, en particulier, des membres de l’Einsatzkommando 6 (de l’Einsatzgruppe C), « littéralement épouvantés par la soif de sang » » que manifeste un groupe d’« Allemands ethniques » ukrainiens[29].

Le recrutement en Ukraine, Lituanie et Lettonie est d’autant plus facile qu’un fort antisémitisme y sévissait avant la guerre — à la différence de l’Estonie, où la haine des Juifs était presque inexistante[30].

À partir de la fin 1941, une partie des Einsatzgruppen utilise des camions à gaz de préférence à la fusillade, pour exterminer les Juifs.

Selon le tribunal de Nuremberg, environ deux millions de Juifs ont été assassinés par les unités mobiles de tuerie — une estimation reprise à son compte par Lucy S. Dawidowicz[31]. Raul Hilberg compte de son côté 1,4 million de victimes, et Léon Poliakov 1,5 million, mais cette fois pour la seule URSS[32].

[modifier] Trois cas particuliers

[modifier] La Serbie

Soumise à l'autorité militaire allemande, la Serbie connaît la Shoah selon des modalités particulières. Les différents responsables allemands (SS, Wehrmacht) de ce territoire mettent un zèle tout particulier à éliminer physiquement les Juifs — et les Tziganes — présents sur le territoire qu'ils administrent. La définition et la concentration des Juifs s'effectuent en quelques mois. Le général Franz Böhme fait exécuter par fusillade l'ensemble des Juifs et des Tziganes de sexe masculin, entre l'automne 1941 et le printemps 1942, reproduisant les ordres donnés aux Einsatzgruppen. Les femmes et les enfants sont raflés et internés dans des camps en novembre et décembre 1941. Ils sont tous assassinés par gazage au monoxyde de carbone entre janvier et mai 1942.

En août 1942, le chef d’état-major administratif en Serbie écrit une note pour son nouveau supérieur, mentionnant en particulier ceci :

« Serbie, seul pays où question juive et question tzigane résolues. » (Serbien einziges Land in dem Judenfrage und Zigeunerfrage gelöst.)

Les seize mille Juifs de Serbie ont été anéantis jusqu’au dernier.

Si la rapidité et la relative originalité de la destruction des Juifs de Serbie est due à l'initiative des officiers locaux, les dirigeants nazis n'ont en rien entravé leur action, bien au contraire : l'idée de fusiller des hommes juifs est suggérée en premier par Adolf Eichmann, et le camion de gazage est fourni par les autorités de Berlin[33].

[modifier] La Croatie

Icône de détail Articles détaillés : Oustachis et État indépendant de Croatie.

Après l'invasion de la Yougoslavie par l'Allemagne, Hitler autorise la création de l'État indépendant de Croatie, satellite de l'Allemagne, dirigé par l'organisation fasciste des Oustachis. L'extermination des Juifs, des Serbes et des Tziganes est assurée principalement par les autorités croates, dans des camps de concentration tels que Jasenovac, et ce jusqu'en 1942. Les nazis obtiennent alors l'autorisation du gouvernement croate de déporter les survivants vers les camps d'extermination.

[modifier] La Roumanie

Membre de l'Axe, la Roumanie du dictateur Antonescu est responsable de la mort d'environ 200 000 Juifs, ce qui fait des collaborateurs roumains les plus importants participants de la Shoah après les nazis et devant les Oustachis croates.

La Roumanie abritait avant-guerre la troisième communauté juive d'Europe, selon le recensement de décembre 1930. Une tradition antisémite y était solidement établie : la Roumanie fut le dernier pays à émanciper ses Juifs, en 1919. En décembre 1937, un gouvernement pronazi se forme, sous la direction d'Octavian Goga, et prive 120 000 Roumains juifs de leur nationalité[34]. Le gouvernement Goga est renversé peu après, mais ses successeurs poursuivent la politique antisémite, excluant les Juifs des chemins fer, imposant des quotas dans la main-d'œuvre industrielle et révoquant une partie des fonctionnaires de confession israélite[34]. Le 8 août 1940, la persécution prend une dimension raciste : les Juifs convertis au christianisme sont considérés comme juifs au même titre que les personnes de religion juive. Toutefois, les Juifs qui possédaient la nationalité roumaine au 30 décembre 1918, leurs descendants, les Juifs qui avaient combattu pendant la Première Guerre mondiale (soit environ dix mille personnes) étaient exemptés de certaines discriminations, et la définition raciste est moins extensive que la définition nazie de 1935 : une personne ayant quatre grands-parents juifs n'est pas considérée comme juive, à condition que ses deux parents soient chrétiens[35].

En février 1941, les fascistes de la Garde de Fer perpètrent un pogrom sanglant à Bucarest. 118 morts sont identifiés. Les cadavres sont atrocement mutilés[36].

Après l'invasion de l'URSS, l'armée roumaine, alliée de la Wehrmacht, participe activement au massacre massif des Juifs en Bessarabie reconquise, en Ukraine et à Odessa. Ainsi, dès le 25 juin 1941, l'armée roumaine assassine 7 000 Israélites à Iassy.

Cas particulier dans l'Europe du génocide, c'est un territoire entier, la Transnistrie, qui est transformé en territoire d’extermination. 217 757 Juifs y meurent, dont 130 000 de nationalité soviétique et 87 757 Roumains. 139 957 des victimes ont été tuées par des Roumains[37].

En revanche, les Juifs vivant dans les frontières de 1940 n'ont été ni fusillés ni déportés. Le gouvernement roumain pense initialement les déporter, mais y renonce ensuite brusquement[38].

[modifier] Bilans chiffrés des victimes

Les estimations du nombre de Juifs tués lors de l'Holocauste varient pour les spécialistes entre 5,1 millions (l'historien Raul Hilberg) et 6 millions (l'économiste et statisticien Jacob Lestchinsky). On parle de 6 millions de victimes en référence au chiffre cité dès le procès de Nuremberg, justifié dans Le Bréviaire de la Haine de Léon Poliakov[39] et repris au procès d'Adolf Eichmann. Le Yad Vashem a pu retrouver le nom d'un peu plus de 4 millions d'entre elles[40], selon ses propres estimations.

À la fin de son ouvrage La destruction des Juifs d'Europe, Raul Hilberg tente de chiffrer globalement les victimes. Il répartit les chiffres en trois catégories[41] :

  1. Morts consécutives aux privations, en particulier, la faim et la maladie dans les ghettos.
  2. Morts par fusillades.
  3. Morts consécutives aux déportations vers les camps d'extermination.

Les estimations proviennent de rapports émanant notamment des services allemands, des autorités satellites et des conseils juifs. Ils ont ensuite été affinés grâce aux comparaisons entre les statistiques d'avant-guerre et celles d'après-guerre. Hilberg s'efforce de faire des corrections pour ne prendre en compte que les Juifs victimes de la Shoah et écarter ceux dont la mort peut être imputée à la guerre. Cette dissociation est souvent délicate. Ainsi, lorsque l'Allemagne envahit l'URSS, un million et demi de Juifs quittent leur domicile, au même titre qu'un nombre plus important de non-juifs parmi lesquels la mortalité est supérieure à la normale. Un autre problème dans l'estimation du nombre de victimes tient au fait que 70 % des victimes proviennent de la Pologne et de l'URSS et que les frontières de ces deux pays ne cessent d'évoluer tout au long de la guerre si bien que les statistiques de la bureaucratie nazie se réfèrent souvent à des territoires dont les frontières sont mouvantes [42].

En résumé, l'ampleur du génocide lui-même, les circonstances de la persécution et de la guerre, l'ambiguïté même de la qualité de Juif rendent impossible de chiffrer précisément le nombre de victimes, encore moins de les catégoriser : Hilberg donne finalement l'estimation de 5,1 millions de victimes juives.

[modifier] Les victimes par pays

D’après Raul Hilberg dans Selon les frontières d’avant guerre[43]. Les quelques pourcentages indiqués sont tirés du site du CCLJ[44] :

Total : 5 100 000

Le tableau se réfère aux frontières de 1937. Les Juifs convertis au christianisme sont compris dans ces chiffres et les réfugiés sont comptés dans les pays à partir desquels ils ont été déportés.

Selon Jacob Robinson[45] :

Total : 5 820 960

[modifier] Les victimes par année

D'après Hilberg[43]

Total : 5 100 000

[modifier] Nombre de victimes selon la cause du décès

D'après Hilberg [46]

  • Constitution de ghettos et privations : plus de 800 000
    • Ghettos de l'Europe de l’Est sous occupation allemande : plus de 600 000
    • Theresienstadt et privations à l'extérieur des Ghettos : 100 000
    • Colonies de Transnistrie (Juifs roumains et soviétiques) : 100 000
  • Fusillades à ciel ouvert : 1 400 000
  • Camps : 2 900 000
    • Camps d'extermination créés par l'Allemagne
      • Auschwitz : jusqu'à 1 000 000
      • Treblinka : jusqu'à 800 000
      • Belzec : 434 508
      • Sobibor : plus de 150 000
      • Chełmno (Kulmhof) : 150 000
      • Majdanek (Lublin) : 50 000
      • Camps responsables de quelques dizaines de milliers de victimes ou moins : 150 000
    • Camps créés par la Roumanie : 100 000
    • Camps créés par la Croatie et autres : moins de 50 000

Total : 5 100 000, dont 2 700 000 dans les chambres à gaz.

[modifier] Les victimes françaises

Selon des chiffres établis par l'association des Fils et Filles des déportés juifs de France présidée par Serge Klarsfeld et publiés en 1985

  • 75 721 Juifs, dont près de 11 000 enfants, ont été déportés de France de mars 1942 à août 1944, la plupart vers le camp d'Auschwitz.
  • 74 convois au total sont partis en direction des camps de concentration ou d'extermination, le premier de Compiègne le 27 mars 1942 et le dernier de Clermont-Ferrand le 18 août 1944.
  • Près de 90 % de ces 76 000 Juifs de France ont été déportés vers Auschwitz. Les 43 convois déportés en 1942, l'ont été en direction d'Auschwitz-Birkenau. En 1943, sur 17 convois de déportés, 13 étaient à destination d'Auschwitz et 4 de Sobibor. En 1944, les 14 convois étaient aussi à destination d'Auschwitz, sauf un parti pour Kaunas et Reval[47].
  • 2 566 survivants étaient comptabilisés à la Libération en 1945, soit environ 3 % des déportés.
  • Avec les 3 000 morts dans les camps d'internement avant la déportation et le millier d'exécutions de Juifs, le bilan de la « solution finale » en France a atteint 80 000 victimes.
  • Les nationalités les plus touchées parmi les Juifs déportés de France ont été les Polonais (environ 26 000), les Français (24 000 dont plus de 7 000 sont des enfants nés en France de parents étrangers), les Allemands (7 000), les Russes (4 500), les Roumains (3 300), les Autrichiens (2 500), les Grecs (1 500), les Turcs (1 300), les Hongrois (1 200).
  • Au moins 85 % des juifs déportés de France ont été arrêtés par les forces de police françaises.

[modifier] Conséquences de la Shoah

Outre la spoliation, la souffrance et la mort de millions de victimes, la Shoah marque un tournant historique car elle est l'occasion d'une prise de conscience internationale amenant plusieurs faits majeurs :

[modifier] Condamnation de la négation de la Shoah par l'ONU

Le 23 janvier 2007, l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies a adopté la résolution 61/L.53 condamnant la négation de l'Holocauste en ces termes :

L’Assemblée générale, […]
Notant que le 27 janvier a été désigné par l’Organisation des Nations Unies Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste,
1. Condamne sans réserve tout déni de l’Holocauste ;
2. Engage vivement tous les États Membres à rejeter sans réserve tout déni de l’Holocauste en tant qu’événement historique, que ce déni soit total ou partiel, ou toute activité menée en ce sens[48].

[modifier] Archives de la Shoah

Les archives de la Shoah sont conservées dans plusieurs établissements, notamment[49] :

  • En Allemagne, à Bad Arolsen, Potsdam, Coblence et (depuis 1996) Berlin. Ces centres ont récupéré la plupart des documents conservés, jusqu’à la fin des années 1960, les Archives nationales des États-Unis.
  • Au Centre de conservation des documents historiques de Moscou.
  • Au Yiddish Institute for Jewish Research (YIVO) et au Leo Abeck Institut, tous deux établis à New York.
  • Dans les archives de la police israélienne (documents produits pour le procès d’Adolf Eichmann) et à l’Institut de Yad Vashem (documents écrits et témoignages oraux de survivants).
  • Au Centre de documentation juive contemporaine, de Paris (documents nazis et juifs).

Les débats tenus lors du procès de Nuremberg, ainsi que les documents utilisés à cette occasion, ont été intégralement reproduits dans Procès des grands criminels de guerre devant le Tribunal militaire international : Nuremberg, 14 novembre 1945-1er octobre 1946, ouvrage en vingt-cinq volumes publié à Nuremberg de 1947 à 1949 et réimprimé en 1993.

[modifier] Évocation de la Shoah dans les arts

L'ampleur de l'atrocité révélée au monde à la libération des camps et durant le procès de Nuremberg marque profondément les esprits comme l'un des événements les plus honteux de l'histoire de l'humanité. Ce sentiment d'horreur s'exprimera naturellement dans la production artistique du XXe siècle, d'abord par la publication de témoignages de victimes puis par la représentation explicite ou métaphorique de la Shoah.

[modifier] Littérature

[modifier] Cinéma

[modifier] Télévision

  • Holocauste (Holocaust, 1978) de Marvin J. Chomsky
  • Conspiracy (2001) de Frank Pierson
  • Au nom de tous les miens (1983) de Robert Enrico
  • Frères d'armes (Band Of Brothers) épis. 9, Pourquoi nous combattons (2001) de D. Frankel
  • Sonderkommando Auschwitz-Birkenau (2007) d'Emil Weiss

[modifier] Musique

[modifier] Le génocide des Juifs et la philosophie

Outre les répercussions culturelles, le génocide des Juifs a eu des conséquences dans le domaine de la pensée philosophique. Ainsi, Adorno s'est posé la fameuse question : « Comment penser après Auschwitz ? ».

Le philosophe allemand Hans Jonas a tenté de définir Le Concept de Dieu après Auschwitz. Pour lui, une certitude émerge du désastre. Après Auschwitz, le concept de la toute-puissance divine doit être abandonné. Ou alors, il faudrait admettre que Dieu a voulu ou permis l'extermination des Juifs. C'est toutefois selon la tradition biblique, que le psychiatre juif Henri Baruk n'hésite pas à concevoir cet événement comme une théophanie négative, « l'application des menaces de Dieu à Moïse en cas de rupture de l'Alliance». Selon Baruk, Marx et Freud, ces deux dissidents du judaïsme que la Bible désigne sous le nom de « faux prophètes » sont les grands responsables de cette rupture de l'Alliance qui entraîne une menace contre l'existence même du peuple juif. Dans une ligne proche, André Néher parle à propos de l'« holocauste » d'un « échec de Dieu ».

À l'opposé de cette position théiste, Hannah Arendt débarrasse l'extermination de toute dimension mystique ou théophanique dans sa thèse célèbre sur la banalité du mal. Elle analyse les nazis comme des serviteurs du crime, simples rouages d'une énorme machine administrative devenue folle et inhumaine.

Le philosophe Paul Ricœur a développé une philosophie de la mémoire, définissant le devoir de mémoire comme une certaine forme d'injonction à se souvenir d'événements horribles, qui ne prend son sens que par rapport « à la difficulté ressentie par la communauté nationale, ou par des parties blessées du corps politique, à faire mémoire de ces événements de manière apaisée ». Il relève qu'il y a un glissement du bon usage à l'abus du « devoir de mémoire », lorsque « le devoir de rendre justice, par le souvenir, à un autre que soi », aux victimes à l'égard desquelles nous avons une dette à payer, s'érige en « direction de conscience qui se proclame elle-même porte-parole de la demande de justice des victimes » par une sorte de « captation de la parole muette des victimes ».

[modifier] Notes

  1. Le chiffre de 6 millions de victimes a été présenté lors du procès de Nuremberg (Pierre Vidal-Naquet, Les Assassins de la mémoire, éd. La Découverte, 2005, p. 27). L'historien Raoul Hilberg, dans son ouvrage La Destruction des Juifs d'Europe (éd. Gallimard, collection Folio, 2006 Tome III, p. 2251), arrive au chiffre de 5,1 millions de morts après avoir dépouillé les archives du IIIe Reich .
  2. « Comme le crime en question est aussi énorme que complexe, qu’il supposait la participation d’un grand nombre de personnes, à différents niveaux et de différentes manières — les auteurs des plans, les organisateurs, les exécutants, chacun selon son rang — il n’y a pas grand intérêt à faire appel aux notions ordinaires de conseils donnés ou sollicités dans l’accomplissement du crime. Car ces crimes furent commis en masse, non seulement du point de vue du nombre des victimes, mais aussi du point de vue de ceux qui perpétrèrent le crime et, pour ce qui est du degré de responsabilité d’un de ces nombreux criminels quel qu’il soit, sa plus ou moins grande distance par rapport à celui qui tuait effectivement la victime ne veut rien dire. Au contraire, en général le degré de responsabilité augmente à mesure qu’on s’éloigne de l’homme qui manie l’instrument fatal de ses propres mains. » Jugement de la Cour israélienne au terme du procès d'Adolf Eichmann, cité par Hannah Arendt in Eichmann à Jérusalem (Gallimard, 1966 ; Folio histoire traduction révisée 2002, p.431)
  3. voir la Convention sur l'imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, adoptée par les Nations unies en 1968Texte de la Convention.
  4. voir la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée par des Nations unies en 1948.
  5. Les précédentes Conventions de Genève (de 1929), en vigueur durant la Deuxième Guerre mondiale, concernaient uniquement les combattants blessés ou malades (sur terre et sur mer) ou faits prisonniers.
  6. Renée Neher-Bernheim, Histoire juive de la Révolution à l'Etat d'Israël, Seuil, 1992
  7. Texte hébreu et traduction du Rabbinat dans Sefarim
  8. Benny Ziffer, rédacteur en chef d'Haaretz, Interview sur le site nonfiction.fr, 1er mars 2008, consulté le 8 mars 2008
  9. Vincent Engel dans « Holocauste, Shoah ou judéocide ? » - Le Nouvel Observateur Hors-Série de janvier 2003 - décembre 2004
  10. Ed. La Découverte, 2002, 568 p.
  11. Site en travaux
  12. Adolf Eichmann, Ich, Adolf Eichmann, p. 178-179, cité dans Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, éd. Gallimard, 2006, tome II, p. 726
  13. « L’antisémitisme fondé sur des motifs purement sentimentaux, trouvera son expression ultime sous forme de pogroms. L’antisémitisme selon la raison doit, lui, conduire au combat législatif contre les privilèges des Juifs et à l’élimination de ces privilèges… Son but ultime doit, immuablement, être l’élimination des Juifs en général. » (lettre du 16 septembre 1919, Adolf Hitler, Sämtliche Aufzeichnungen. 1905-1924, textes édités par Eberhard Jäckel et Axel Kuhn, Stuttgart, 1980, Doc 61, p. 88 et sqq., passage cité dans G. Miedzianagora et G. Jofer, Objectif extermination, Frison Roche édition, 1994, p. 13) ; « Le Juif en tant que ferment de décomposition (selon Mommsen) n’est pas à envisager comme individu particulier, bon ou méchant, [il est] la cause absolue de l’effondrement intérieur de toutes les races, dans lesquelles il pénètre en tant que parasite. Son action est déterminée par sa race. Autant je ne peux faire reproche à un bacille de tuberculose, à cause d’une action qui, pour les hommes signifie la destruction, mais pour lui la vie, autant suis-je cependant obligé et justifié, en vue de mon existence personnelle, de mener le combat contre la tuberculose par l’extermination de ses agents. Le Juif devient et devint au travers des milliers d’années en son action une tuberculose de race des peuples. Le combattre signifie l’éliminer. » (lettre du 3 juillet 1920, Hitler, op. cit., Doc 116, p. 15, cité dans G. Miedzianagora et G. Jofer, op. cit., p. 14). Voir aussi Lucy S. Dawidowicz, La Guerre contre les Juifs, éd. Hachette, p. 39 et sqq.
  14. En particulier celui-ci : « Si l'on avait, au début et au cours de la guerre, tenu une seule fois douze ou quinze mille de ces Hébreux corrupteurs du peuple sous les gaz empoisonnés que des centaines de milliers de nos meilleurs travailleurs allemands de toute origine et de toutes professions ont dû endurer sur le front, le sacrifice de millions d'hommes n'eût pas été vain. Au contraire, si l'on s'était débarrassé à temps de ces quelques douze mille coquins on aurait peut-être sauvé l'existence d'un million de bons et braves Allemands pleins d'avenir. » (Adolf Hitler, Mon combat, Nouvelles éditions latines, 1934, p. 677-678)
  15. Eberhard Jäckel, Hitler idéologue, éd. Gallimard, coll. « Tel », 1995, p. 83
  16. Dominique Vidal, Les Historiens allemands relisent la Shoah, éd. Complexe, 2002
  17. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d’Europe, op. cit., p. 331/334
  18. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d’Europe, op. cit., p. 394/395
  19. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d’Europe, op. cit., p. 398/399
  20. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d’Europe, op. cit., p. 448
  21. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d’Europe, op. cit., p. 481/487
  22. Lucy S. Dawidowicz, La Guerre contre les Juifs, op. cit., p. 647/648
  23. Lucy S. Dawidowicz, La Guerre contre les Juifs, éd. Hachette, 1977, p. 197.
  24. Lucy S. Dawidowicz, La Guerre contre les Juifs, op. cit., p. 198.
  25. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, op. cit., tome I, p. 521/522.
  26. Lucy S. Dawidowicz, La Guerre contre les Juifs, op. cit., p. 653/654
  27. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, op. cit., tome I, p. 524/542.
  28. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, op. cit., tome I, p. 525/534.
  29. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, op. cit., tome I, p. 553/563.
  30. Lucy S. Dawidowicz, La Guerre contre les Juifs, op. cit., p. 650/653
  31. Lucy S. Dawidowicz, La Guerre contre les Juifs, op. cit., p. 209
  32. Léon Poliakov, Histoire de l'antisémitisme, éd. du Seuil, 1993, tome II, p. 526.
  33. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, op. cit., tome II, p. 1264/1284
  34. ab Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, op. cit., tome II, p. 1409/1410
  35. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, op. cit., p. 1410/1411
  36. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, op. cit., p. 1414/1415
  37. Paul Johnson, Une histoire des Juifs, Robert Laffont, 1986
  38. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, op. cit., tome II, p. 1406 et 1409
  39. Calmann-Lévy, 1951, rééd. 1974, pp. 491-505.
  40. "How many Jews were murdered in the Holocaust?", FAQs au sujet de l'Holocauste, Yad Vashem
  41. Raul Hilberg, La destruction des Juifs d’Europe, éd. Gallimard, collection Folio, 2006 Tome III, p. 2251.
  42. Raul Hilberg, La destruction des Juifs d’Europe, éd. Gallimard, collection Folio, 2006 Tome III, p. 2258.
  43. ab Raul Hilberg, La destruction des Juifs d’Europe, éd. Gallimard, collection Folio, 2006 Tome III, p. 2273.
  44. Les différentes formes de l'antisémitisme occidental[pdf]
  45. Encyclopædia Judaica, vol. VIII, p. 890, repris dans Léon Poliakov, Histoire de l'antisémitisme, éd. du Seuil, 1993, tome 2, p. 527
  46. Raul Hilberg, La destruction des Juifs d’Europe, éd. Gallimard, collection Folio, 2006 Tome III, p. 2272.
  47. Voir Le convoi 73
  48. Voir Texte de la Résolution sur le site de l'ONU[pdf]
  49. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d’Europe, op. cit., p. 2275/2287
  50. Voir présentation

[modifier] Bibliographie

[modifier] Ouvrages généraux

[modifier] Historiographie

  • François Bédarida, « Shoah : la singularité du mal », L'Histoire, n° 220, avril 1998, p. 62-65
  • Christopher R. Browning, Des hommes ordinaires, Les Belles Lettres, 1994
  • Philippe Burrin, Hitler et les Juifs. Genèse d’un génocide, éd. du Seuil, 1989, et « Points »-histoire, 1995
  • Philippe Burrin, Ressentiment et apocalypse. Essai sur l’antisémitisme nazi, éd. du Seuil, « Points »-histoire, 2007
  • Collectif, Devant l’histoire. Les documents de la controverse sur la singularité de l’extermination des juifs par le régime nazi, éd. du Cerf, 1988
  • Lucy S. Dawidowicz, A Holocaust Reader, New York, Behram House, 1976
  • Id., The Holocaust and The Historians, Harvard University Press, 1981, rééd., 1983
  • Id., “Perversions of The Holocaust”, Commentary, octobre 1989, p. 56-61
  • Gerald Fleming, Hitler et la Solution finale, éd. Julliard, 1988
  • Saul Friedländer, “From Antisemitism to Extermination : A Historiographical Studie of Nazi Policies Toward the Jews”, Yad Vashem Studies, XVI, 1984, p. 1-50
  • Daniel Jonah Goldhagen, Les Bourreaux volontaires de Hitler, éd. du Seuil, 1997 et « Points », 1998
  • Édouard Husson, Une culpabilité ordinaire ? Hitler, les Allemands et la Shoah. Les enjeux de la controverse Goldhagen, éd. François-Xavier de Guibert, 1997
  • Id., Comprendre Hitler et la Shoah. Les historiens de la République Fédérale d'Allemagne et l'identité allemande depuis 1949, Presses universitaires de France, coll. « Perspectives germaniques », 2000, rééd., 2002 (préface de Ian Kershaw)
  • Eberhard Jäckel, Hitler idéologue, éd. Calmann-Lévy, 1973, rééd. Gallimard, « Tel », 1995
  • Ian Kershaw, Qu'est-ce que le nazisme ? Problèmes et perspectives d'interprétation, éd. Gallimard, coll. « Folio » histoire, 1997, chapitre 5, « Hitler et l'Holocauste »,
  • Arno J. Mayer, La « Solution finale » dans l’histoire, éd. La Découverte, 1990 et 2002
  • Kevin P. Spicer, Antisemitism, Christian Ambivalence, and the Holocaust, Indiana University Press, 2007

[modifier] Monographies

  • Danutha Czech et alii, Auschwitz. Geshichte und Wirkilchkeit der Vernichtungslager, Hambourg, 1980
  • Jacques Delarue, Histoire de la Gestapo, éd. Fayard, 1996 (1re éd. 1963)
  • Tuwia Friedman, Sobibór, ein NS-Vernichtungslager im Rahmen der "Aktion Reinhard" : eine dokumentarische Sammlung von SS-Dokumenten, Haïfa, Institute of documentation in Israel for the investigation of nazi war crimes, 1998
  • Eugen Kogon, Hermann Langbein et Aldabert Rückel, Les Chambres à gaz, secret d'État, éd. du Seuil, « Points »-histoire, 2000 (1re éd., 1987)
  • Raul Hilberg et Joël Kotek (dir.), L'Insurrection du ghetto de Varsovie, éd. Complexe, 1994
  • Eberhard Jäckel et Lea Rosch, »Der Tod ist ein Meister aus Deutschland«. Deportation und Ermordung der Juden, Kollaboration und Verweigerung in Europa, éd. Komet, 1990
  • Helmut Krausnick et Hans-Heinrich Wilhem, Die Truppe des Weltanschauungskrieges, Stuttgart, 1981
  • Ralf Ogorreck, Les Einsatzgruppen. Les groupes d’intervention et la genèse de la solution finale, Calmann-Lévy, 2007
  • Léon Poliakov, Auschwitz, éd. Gallimard, 1973 ; rééd., 2006
  • Jean-Claude Pressac, Auschwitz. Technique and operation of the gas chambers, The Beate Klarsfeld Foundation, New York, 1989
  • Id., Les Crématoires d’Auschwitz. La machinerie du meurtre de masse, éd. du CNRS, 1993
  • Richard Rhodes, Extermination, la machine nazie. Einsatzgruppen, à l'Est, 1941-1943, éd. Autrement, 2004
  • Annette Wieviorka, Auschwitz, soixante ans après, éd. Robert Laffont, 2004
  • Georges Wellers, Les chambres à gaz ont existé : des documents, des témoignages, des chiffres, éd. Gallimard, 1981

[modifier] La Shoah dans les pays satellites

  • Frederick B. Chary, The Bulgarian Jews and the Final Solution, Pittsburg, 1972
  • Carol Iancu, La Shoah en Roumanie, Publications de l'université de Montpellier, 2000
  • Roanid Iadu, La Roumanie et la Shoah. Destruction et survie des juifs et des Tsiganes sous le régime Antonescu, 1940-1944, Maison des sciences de l'homme, 2003
  • Ladislaus Hory et Martin Broszat, Der Kroatische Ustacha-Staat. 1941-1945, Stuttgart, 1964
  • Laurent Joly, Vichy dans la Solution finale. Histoire du commissariat général aux questions juives (1941-1944), éd. Grasset, 2006 (ouvrage issu d'une thèse de doctorat en histoire)
  • Ladislav Lipscher, Die Juden im Slowakischen Staat. 1939-1945, Munich, 1980
  • Michael Marrus et Robert O. Paxton, Vichy et les Juifs, éd. Calmann-Lévy, 1981, rééd. Librairie générale française, « Le Livre de poche », 1990 et 2004
  • Marie-Anne Matard-Bonucci, L'Italie fasciste et la persécution des Juifs, éd. Perrin, 2007
  • Edmond Paris, Genocide in Satellite Croatia. A Record of Racial and Religious Persecutions and massacres, Translated from the French by Louis Perkins, American Institute for Balkan Affaires, Chicago 1961

[modifier] Biographies et témoignages

[modifier] Victimes et témoins de la Shoah

  • Alan Bestic et Ruldolf Vrba, Je me suis évadé d'Auschwitz, éd. J'ai lu, 1987
  • Adam Czerniakow, Carnets du ghetto de Varsovie, éd. La Découverte, 2003 (texte établi par Raul Hilberg et Stanislaw Staron, traduit par Jacques Burko et Maria Elster)
  • Ilya Ehrenbourg et Vassili Grossman (dir.), Le Livre noir sur l’extermination scélérate des juifs par les envahisseurs fascistes allemands dans les régions provisoirement occupées de l’URSS et dans les camps d’extermination en Pologne pendant la guerre de 1941-1945 : textes et témoignages, éd. Actes sud, 1995, rééd. Librairie générale française, « Le Livre de poche », deux volumes, 2001
  • Saul Friedländer, Kurt Gerstein ou l'ambiguïté du bien, Tournai, éd. Casterman, 1967
  • Filip Müller, Trois ans dans une chambre à gaz d'Auschwitz, éd. Pygmalion, 1980
  • Itzhok Noborski et Annette Wieviorka (éd.), Les Livres du souvenir : mémoriaux juifs de Pologne, éd. Julliard, coll. « Archives », 1983
  • Ruta Sakowska (éd.), Archives clandestines du ghetto de Varsovie, éd. Fayard/BDIC, 2007, deux volumes
  • Georges Gheldman, 16 juillet 1942, 2005, Berg International. On trouve en annexe de cet ouvrage la retranscription intégrale du témoignage de Georges Gheldman lors du procès de Maurice Papon.
  • Extermination par fusillade en Lettonie
  • Henri Graf, "Ne Pas Mourir, Auschwitz A5184" Propos recueillis et rédigés par François Fouquet, Collection Mémoire, Christophe Chaumont Editeur

[modifier] Responsables de la Shoah

  • Édouard Calic, Heydrich, l'homme clef du IIIe Reich, éd. Robert Laffont, 1985
  • Mario R. Dederichs, Heydrich, éd. Tallandier, 2007
  • Adolf Eichmann, Eichmann par Eichmann, éd. Grasset, 1971 (texte établi par Pierre Joffroy et Karin Königseder)
  • Joseph Goebbels, Journal, éd. Tallandier, en cours de parution depuis 2006
  • Hans Frank, Das Diensttagebuch des deutschen Generalgouverneurs in Poland, Stuttgart, Deutsche Verlags-Anstalt, 1975
  • André Guerber, Himmler et ses crimes, éd. Fournier, 1946
  • Gideon Hausner, Justice à Jérusalem, éd. Flammarion, 1976 (traduit de l'anglais par Pierre Javet)
  • Rudolf Hoess, Le commandant d'Auschwitz parle, éd. François Maspero, 1979 ; rééd. La Découverte, 1995 et 2004
  • Ian Kershaw, Hitler, éd. Flammarion, 2000, deux volumes
  • Marlis Steinert, Hitler, éd. Fayard, 1991
  • Betty et Robert-Paul Truck, Mengele, l'ange de la mort, Presses de la Cité, 1976
  • Gitta Sereny, Au fond des ténèbres, Un bourreau parle: Franz Stangl, Commandant de Treblinka, Denoël, 1975, rééd. 2007

[modifier] La Shoah, les grandes puissances et les pays neutres

  • Carlo Falconi, Le Silence de Pie XII, éd. du Rocher, 1965
  • Saul Friedländer, Pie XII et le IIIe Reich, éd. du Seuil, 1964
  • Guenter Lewy, L'Église catholique et l'Allemagne nazie, éd. Stock, 1965
  • Michael Fayer, L’Église et les Nazis. 1930-1965, Liana Levi, 2002 (traduit de l’anglais des États-Unis par Claude Bonnafont)
  • Martin Gilbert, Auschwitz and the Allies: A Devastating Account of How the Allies Responded to the News of Hitler's Mass Murder, Owl Books, 1990
  • Jean-Pierre Richardot, Une autre Suisse, 1940–1944, éditions du Félin, 2002
  • Stanford Jay Shaw, Turkey and the Holocaust: Turkey's Role in Rescuing Turkish and European Jewry from Nazi Persecution, 1933-1945, New York University Press, 1993
  • David S. Wyman, L'Abandon des Juifs. Les Américains et la solution finale, éd. Flammarion, 1987

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur la Shoah.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes


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