Bataille de Groix
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La bataille navale de Groix oppose au large de Groix, le 23 juin 1795 (5 messidor an III dans le calendrier révolutionnaire), les flottes française et britannique, sans issue marquée. Néanmoins, cette victoire britannique permit le débarquement des émigrés à Quiberon.
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[modifier] Préambule
Les 18 et 19 prairial (an III, 6 et 7 juin 1795) une division de l'escadre française composée de trois vaisseaux le Nestor, le Zélé et le Fougueux et de 6 ou 7 frégates avait été chassée sous Belle-Île. Le 8 juin au matin, un convoi revenant de Bordeaux fut abordée par la division anglaise, les frégates qui l'escortaient se battirent et parvinrent à en sauver la majeure partie; les Anglais ne prirent que sept vaisseaux marchands, quatre s'étant réfugiés sous la batterie de Kerdonis à Belle-Île. Un vaisseau rasé anglais vint pour les y prendre, la batterie tira dessus à boulets rouges sans parvenir à l'incendier, mais elle le força d'abandonner son dessein; en revanche, il envoya une bordée à la batterie mais elle passa par dessus le corps de garde. A ce moment, la division anglaise avait disparu.
[modifier] Escarmouche
Environ le 27 prairial (15 juin) une escadre française, composée d'un vaisseau à 3 ponts, de huit vaisseaux de ligne et de douze frégates parut et vint joindre la division qui était sous Belle-Île ; ils disparurent le 30 (18 juin) pour aller chercher la division anglaise.
[modifier] Combats des 21, 22 et 23 juin
Les Anglais étaient commandés par lord Alexander Hood, 1er vicomte Bridport, vice-amiral, qui était parti du port de Portsmouth pour aller chercher la flotte française sortie de Brest, et qui lui livra les combats des 21, 22 et 23 juin. Sir John Warren, amiral anglais, qui avait son pavillon à bord de la Pomone, dirigea spécialement les opérations du premier débarquement d'émigrés venus d'Angleterre, et concourut à la prise du fort de Penthièvre.
Une escadre britannique de quatorze vaisseaux de ligne, sous le commandement de l'amiral Alexander Hood, 1er vicomte Bridport, sur le HMS Royal George, prend en chasse l'escadre, composée de douze vaisseaux de ligne, du vice-amiral Louis Thomas Villaret de Joyeuse au large de l'île de Groix.
Le 22 juin, une escadre française rencontra la division anglaise ; celle-ci s'enfuit à la vue des français qui la poursuivit ; déjà quatre des vaisseaux français l'avaient jointe et avaient commencé le combat ; une frégate qui étoit à la découverte vit et signala environ 70 voiles ; le vice-amiral Joyeuse qui commande l'escadre fit signal de ralliement ; les vents étaient contraires ; pour revenir ils furent obligés de louvoyer ; sur ces entrefaites il vint un coup de vent du nord-est qui démâta un des vaisseaux français (l’Alexander, pris sur les Anglais il y a un an). Cet accident arriva en présence d'une escadre anglaise composée de vingt-trois vaisseaux de ligne, ce qui, joint à la division chassée, faisait une escadre de vingt-huit vaisseaux dont dix à trois ponts, que suivaient environ 50 bâtiments de transport ; dès que les vents eurent changés, l'escadre française revint à toutes voiles, les Anglais la poursuivirent de même.
[modifier] Le 23 juin 1795
Le 5 messidor (23 juin), les deux escadres parurent à la vue de Groix à 4 heures du matin, à 5 heures et demie elles étaient toutes les deux à 4 lieues de terre, ce fut là que le combat commença. Les français continuaient toujours leur route tout en se battant ; ils étaient à une demi-lieue de la pointe ouest de l'île, quand le feu prit par accident au vaisseau français le Formidable. Il fut obligé de jeter à bas son mât d'artimon et de noyer ses poudres ; un vaisseau anglais l'obligea d'amener son pavillon. Un instant après l’Alexander et le Tigre, deux autres vaisseaux français, furent coupés et pris.
L'affrontement dure deux heures et quarante minutes et permet aux Britanniques de capturer trois vaisseaux français, ce qui n'empêchera pas Bridport d'être critiqué dans la Navy pour n'avoir pas remporté une victoire plus décisive.
Les Anglais s'arrêtèrent à une lieue de la première batterie de l'île de Groix [1] en sorte qu'elle n'eut aucune part à l'affaire. L'escadre française entra, partie dans la rade de Lorient, partie dans celle du Port Liberté et partie dans celle de Larmor [2], l'escadre anglaise amarina [3] ses prises et passa la nuit à une lieue et demie de la pointe ouest de l'île ; trois frégates et un vaisseau de ligne allèrent à la pointe de l'est. Comme elles faisaient route, une frégate française voulut sortir mais elles la chassèrent et la forcèrent à rentrer. La première frégate lui envoya environ 30 boulets, mais elle n'était pas à portée ; elles passèrent la nuit à une heure et demie de la pointe de l'est ; le convoi était resté à environ quatre lieues dans le sud ; il y passa la nuit. D'après ces dispositions des Anglais, toute la garnison passa la nuit au bivouac, c'était le jour de la Saint-Jean (24 juin) ; tous les feux de joie étaient finis à six heures et demie ; à dix heures les frégates qui étaient à la pointe de l'est firent des signaux ; aussitôt il parut des feux sur la côte depuis la baie du Pouldu [4] jusqu'à Quiberon ; [5]
[modifier] Bilan
Le bilan est lourd pour la flotte française : 670 morts et trois navires pris. L'escadre anglaise dénombre 31 tués. En France, une commission d'enquête fut nommée et releva de leurs fonctions les capitaines n'ayant pas suivi les ordres du vice-amiral Villaret.
A propos du combat naval de Groix du 23 juin 1795 les marins et soldats pris sur les vaisseaux Alexandre , Formidable et Tigre ont séjourné dans les prisons anglaises jusqu'à leur libération en 1797. [6]
[modifier] Liste des vaisseaux
Seuls les vaisseaux marqués par une étoile ont réellement participé à la bataille.
[modifier] Britanniques : commandés par Alexander Hood
- HMS Royal George (William Domett)*
- HMS Queen Charlotte (Andrew Snape Douglas)*
- HMS Queen (William Bedford)
- HMS London (Edward Griffith)
- HMS Prince of Wales (John Bazely)
- HMS Prince (Charles Powell Hamilton)
- HMS Barfleur (1768) (James Richard Dacres)
- HMS Prince George (William Edge)
- HMS Sans Pareil (William Browell)*
- HMS Valiant (Christopher Parker)
- HMS Orion (1787) (James Saumarez)*
- HMS Irresistible (Richard Grindall)*
- HMS Russel (Thomas Larcom)*
- HMS Colossus (1787) (John Monkton)*
[modifier] Français : commandés par Louis Thomas Villaret de Joyeuse
- Le Peuple*
- L'Alexandre (François-Charles Guillemet) – Capturé (bâtiment anglais précédemment capturé par les français)*
- Le Droits de l'Homme (Sébire-Beauchêne)
- Le Formidable (Charles Alexandre Léon Durand de Linois) – Capturé*
- Le Fougueux (Giot-Labrier)
- Jean Bart (Legouardun)
- Mucius (Larreguy)*
- Nestor*
- Le Redoutable*
- Le Tigre (Jacques Bedout) – Capturé*
- Wattigny (Donat)*
- Le Zélé (Aved Magnac)
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes et références
- ↑ La première batterie de l'île de Groix doit être celle de la pointe du Grognon, au nord ; elle défend l'entrée des Couraux, et la côte nord-est.
- ↑ La rade de Larmor, au nord, en face de celle de Port-Louis, est défendue par la batterie de Loqueltos à l'ouverture du chenal conduisant à Port-Louis et à Lorient.
- ↑ Sic.
- ↑ La baie du Pouldu, dans laquelle se jette la Laïta venant de Quimperlé, à environ 12 kilomètres Nord-Ouest de Larmor.
- ↑ Il s'agissait sans doute de signaux entre les Chouans et les Anglais.
- ↑ On dispose des listes nominatives des prisonniers débarqués à Cherbourg le 9 juillet 1797 du navire parlementaire La Cérès, soit 40 hommes du Formidable, 22 du Tigre et 11 de l'Alexandre. D'autres parlementaires en ont certainement rapatrié dans d'autres ports. La source indiquée ici est le registre 4P3 1 du SHD Cherbourg.
[modifier] Liens externes
[modifier] Source partielle
- Abbé Angot, Quiberon, du 6 juin au 25 juillet 1795, dans Revue historique et archéologique du Maine, t. XLI (1897), p. 335-347. [1]