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Bataille de Méribel - Wikipédia

Bataille de Méribel

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Bataille de Méribel

le village de Méribel
Informations générales
Date 13 septembre 1793
Lieu Méribel (Duché de Savoie)
Issue Victoire française
Belligérants
Drapeau français République française Duché de France Duché de Savoie
Commandants
Première coalition
Guerre de la Coalition

Verdun — Valmy — Lille — 1er Mayence — Jemappes — Neerwinden — Famars — 2e Mayence — 1er Arlon — Hondschoote — Méribel — Wattignies — Kaiserslautern — 2e Arlon — Tourcoing — Tournai — Ouessant (navale) — Fleurus — Calvi — Sprimont — Luxembourg — Helder — 3e Mayence — Groix (navale) — Irlande (1796) — Droits de l'Homme (navale) — Cap Saint-Vincent (navale) — Santa Cruz de Tenerife (navale) — Camperdown (navale)


Révolution haïtienne


Guerre du Roussillon
Mas Deu — Trouillas — Boulou — Sierra Negra


Campagne d'Italie
Loano — Montenotte — Millesimo — Dego — Mondovi — Pont de Lodi — Mantoue — Castiglione — Rovereto — Bassano — Pont d'Arcole — Rivoli — Tyrol — Pâques véronaises

La bataille de Méribel le 13 septembre 1793, dans le petit village de Méribel, au-dessus de Sallanches en Haute-Savoie. Les forces du duché de Savoie sont battues par l’armée française.

En 1792, les forces de la République française avait occupé le duché de Savoie pour « libérer » le peuple savoyard. Un décret d’annexion est signé le 27 novembre, et la Savoie devient le département du Mont-Blanc

Après l'exécution de Louis XVI (21 janvier 1793), la Révolution est dépréciée et l’Europe se coalise contre elle. La levée en masse (300 000 hommes) lui répond, mais seuls quelques Savoyards s’engagent. Ils sont plus nombreux dans les rangs des forces royalistes qui attaquent l’armée française et reprennent les vallées alpines.

L’affrontement avec l’armée des Alpes tourne cependant en faveur des forces républicaines.

Modif pour info, voila ce que moi j'ai trouvé sur la batalle de Meribel...

La guerre de 1793 à Cluses et en Faucigny (Aout-Septembre)

Extrait du livre Cluses et le Faucigny, chapitre III. Etude Histoire par l’Abbé J-M LAVOREL.

Le dimanche 28 avril 1793, à Megève, une assemblée pour levée des volontaires ayant été convoqué par le citoyen Villar, commissaire du recrutement à Cluses, la plupart des hommes visés par cet appel, s’abstinrent de paraitre. Ceux qui s’y rendirent refusèrent de tirer au sort en l’absence des autres, et, comme on les menaçait, échauffés par la colère, ils se mirent en devoir de poursuivre les partisans de la révolution. Les laboureurs et les femmes, armés de bâtons et de hoyaux* (*glaive), se joignirent aux assaillants. Jean Baptiste Sylvand, de Megève, ancien garde Suisse en France, et Joseph Mollard, de Saint-Nicolas de Véroce, prirent le commandement des insurgés, que ne put calmer l’influence de Defforge, Syndic * (*Maire) de Megève, ils marchèrent dans la direction de Cluses, la foule se grossissant en chemin des mécontents des localités qu’elle traversait. Au nombre de ‘’ quelques centaines, ‘’ ils arrivèrent devant Cluses, ayant pour premier objectif de s’emparer des personnes composant le directoire et le tribunal du district, et faire main-basse sur les archives des ces administrations. Ils trouvèrent en cette ville de nombreuses sympathies ; toutefois, les amis de l’ordre jugèrent l’entreprise inutile et dangereuse. La municipalité qui avait requis la garde national de Cluses et celles des communes voisines, parvint sans recourir aux armes, à empêcher le coup de main* (* Arch.mun.de Cluses, 26 juillet 1793 et alibi.— Circonstance remarquable, les archives de Cluses auraient été à peu près muettes sur ces évènement, si, dans la question de district, la municipalité n’avait pas cru devoir s’excuser auprès des habitants du Haut-Faucigny, parce que, lors de ce soulèvement, elle leur avait résisté, et, en même temps, s’expliquer auprès des administrateur du département, parce que, d’après eux sa résistance avait été trop molle et point assez révolutionnaire.)Sans tarder, les patriotes allèrent chercher du secours à Chambéry ; une garnison Française fut établie à Sallanches, avec ordre de surveiller tous les passages, et au tribunal fut érigé en cette localité, sous la présidence du citoyen Curial, ex-régent provisoire de Sénat. Les dénonciations, inspirées par la malveillance et la vengeance, se donnèrent libre cours. On convoqua les assemblées primaires, et l’on en profita pour arrêter les citoyens signalés comme suspect ou coupable. Les femmes elles-mêmes ne furent pas épargnes. Et pendant qu’une partie des insurgés remplissait d’autre pour échapper à la justice révolutionnaire, s’en fuyaient sur les hautes montagnes du Faucigny. Quelques-uns allèrent dans le haut-Chablais*(* Arch. De Bonneville, Mémoire de transfert du district. ). Ou dans la vallée de Thônes, renforcer les adversaires du nouvel état de choses. L’épilogue de cette insurrection fut la condamnation à mort et l’exécution de Jean-Baptiste Sylvand et de Joseph Mollard. Un soulèvement se préparait aussi à la Roche* (* arch. Municip de Cluses.). Si bien que dans l’été de 1793, l’esprit de résistance à la Révolution régnait partout en Faucigny. Sous l’empire de la crainte, un grand nombre se montraient au dehors favorable aux idées nouvelles, qui au-dedans désiraient vivement le retour du passé. Sur ces entrefaites, la cours de Turin, avec les Autrichiens pour alliés, reprit l’offensive. Quatre corps d’’armée devaient opérer simultanément : l’un par Nice un second par la Maurienne, le troisième par la Tarentaise, et le quatrième par le Faucigny. Quatre mois auparavant, le roi et ses alliés auraient pu mettre 40.000 hommes sur pied. Et comme la Vendée l’insurrection de Lyon et les fédéralistes de Midi tenaient en échec un notable parti de l’armée Française, le succès de la campagne de Savoie et la reprise de cette province eussent été certain. Il est même à croire qu’en pénétrant en France par les Alpes à cette époque, on aurait frappé un coup décisif, et, peut-être étouffé l’hydre de la révolution devenus ensuite si redoutable à l’Europe entière. L’hésitation, le manque d’entente et d’énergie, les temporisations de M. de Vins, général Autrichien, arrêtèrent tout. L’expédition commença les premiers jours d’août seulement 16.000 hommes, pour forcer à la fois tout les point stratégiques de la frontière, depuis Nice jusqu’au Valais, sur un espace d’environ cent lieues. Evidement, c’était partie perdu, à moins de circonstances exceptionnellement favorables sur lesquelles on avait trop compté. La part la plus brillante de cette campagne malheureuse, fut celle du Faucigny. Le jour de son entée en Savoie, Mgr le duc de Montferrat avait détache 600 hommes des régiments provinciaux Savoyards, comme une sorte d’avant-garde, pour fouiller las pays montueux, sur la droite de son armée. Ce corps était commandé par M. le conte de la Roche de Saint-Martin, major du régiment de Savoie ; les deux chevaliers de Ruphy, capitaines ; Gerdil, capitaine-lieutenant au régiment de Genevois ; le chevalier Jaillet, lieutenant au même régiment ; un autre chevalier de Ruphy lieutenant au régiment de la reine ; le chevalier de Chanay, lieutenant au régiment de Maurienne ; le marquis de Sales, sous adjudant général et capitaine de cavalerie. La moitié de cette petite troupe, venus désarmée par le Valais, monta aux flambeaux depuis Martigny par les gorges de Trlent, pendant la nuit du 11 au 12 août, ayant 200 mulets chargés de fusils, de munition et de biscuits. L’ascension eut lieu par des sentiers de chamois, le 13 de grand matin arrivant à Vallorcine ou ils purent se refaire un peu des fatigues de l’ascension, ils auraient bien voulus surprendre le piquet de gardes cantonnés en cette endroit ; mais l’un de ceux-ci prit l’avance et courut à Sallanches prévenir la municipalité, qui le retint en ôtage et sonna l’alarme dans les environs. Les patriotes eurent le temps de préparer la résistance* (*Megève pendant la révolution). On connut à Cluses dés le 14 août, l’entrée des Piémontais en Savoie. Ce même jour, Reydet, président du directoire, écrivit aux municipalités de Morillon, Samoëns, Sixt, leur recommandant de garder tous les passages, et de ce porter du coté de Sallanches pour protéger les Français. Bientôt la vallée fut sillonnée par des convois de troupes. L’animation était grande à Cluses ; le conseil général demanda qu’un étapier* (*Celui qui est chargé de fournir l’étape ou provisions aux gens de guerre qui passent…) fût nommé en cette localité. Rien ne saurait exprimer la joie des habitants Vallorcine et d’Argentières, en voyant arriver les troupes royales. On fut le soir a Chamonix, la aussi l’accueil fut des plus beau à voir. Les hommes en état de porter une arme n’hésitèrent pas à prendre chacun un fusil et à ce joindre aux soldats. Il n’en fut pas ainsi à Servoz, qui ne fournit qu’une dizaine de volontaire. Cette paroisse avait été ses municipaux et au intrus. La petite armée passa la journée du 14 à Servoz. Le conseil de guerre tenu en cet endroit, prouve qu’on n’avait pas de plan arrêté ; ce qui en toute entreprise, mais surtout en stratégie, est une faute capitale. En effet on discuta s’il était préférable de prendre par les hauteurs pour gagner Megève, Flumet, les Pierre d’Héry, et la main vers Conflans, au duc de Montferrat qui avait prévenus MM. De Loche et de Sales de son approche ; ou bien de descendre vers Sallanches, pour s’emparer de cette ville et fermer le passage de Cluses. Après de longues discussions, ce dernier avis prévalut, sauf pour les équipages, qui devaient marcher dans la direction de Megève. La troupe descendit sur Sallanches le 15 au matin, jour de l’Assomption. On fut à Passy à onze heures ; les cloches sonnaient et le peuple poussait des acclamations de joie. Les hommes, toutefois, par crainte des Français, étaient cachés dans les montagnes. Mais, pour autant, ils ne manquèrent point de fidélité a leur pays la Savoie ; Passy fut, avec Saint-Gervais, la paroisse qui fournit aux troupes Sardes le plus grande nombre de carabiniers et de milices. On parla d’attaquer Sallanches à cinq heures du soir. Mais les Français, instruits des mouvements des troupes, avaient reçus des secours et des munitions ; il n’était pas prudent de s’exposer à une défaite. On abandonna ce projet, auquel un moment la plupart s’étaient ralliés, et l’on fut s’établir au pont de Saint-Martin, à une portée de fusil de l’ennemi, retranché en cet endroit. Une journée se passa ainsi en observation de part et d’autre, et les patriotes, quoique très supérieurs en nombre, n’osèrent point attaquer les troupes de Savoie. Cependant les équipages, qui s’étaient dirigés vers Saint-Gervais (16 août), apprirent, chemin faisant, que le commandant des troupes françaises, s’était porté de Sallanches en cet endroit. Craignant d’être interceptés ils envoyèrent du secours ; ce qui fit que les troupes Sardes abandonnèrent le poste du pont Saint Martin pour revenir dans la direction de Saint-Gervais. Les 17 à six heures du matin ; les patriotes s’acheminèrent pour nous ‘’ saluer ‘’ sur trois colonnes, devancées par cinq canons ; nous leur allâmes au devant jusqu’au torrent du Bonnant, pour leur disputer le passage d’un pont au bout duquel la colonne du milieu commença à faire ronfler les canons. La bataille….dura jusqu’à 11 heures sans discontinuer. Nos pauvre laboureurs, qui n’avaient jamais entendu de canon, se croyaient mort, à chaque coup, mais nos arquebusier, qui se trouvaient embusqué et garantie pas des arbres et des rochers, sans ce déconcerter, leur envoyèrent des prunes si bien dirigées que, loin d’oser passer le pont, ils y mirent le feu ; comme le pont était en bois, il fut détruit en un instant par les flammes. Pendant ce temps, la colonne de droite gagna la hauteur qui ne se trouvait défendue que par des campagnards, dont une partie, n’ayant jamais manié le fusil, abandonnèrent leur poste au premier coup, ce qui força notre colonne de gauche de laisser retirer tranquille leur colonne du milieu, pour venir soutenir notre droite, dont la fuite noud exposait à être pris par derrière ; on vint les attendre sous le village de Saint-Gervais, où ils furent si bien reçus qu’après nous avoir régalés d’une grêle de balles, ils jugèrent à propos de gagner à toutes jambes les bois. Si nous n’eussions été inférieurs que de deux tiers, nous leur aurions donné la chasse et pris deux pièces de canon ; mais que faire avec une armée de 200 hommes, des recrues de trois mois de service, autant de laboureurs sachant à peine armer un fusil, contre 120 chasseur de la Rochelle, 800 volontaires, 200 chasseur de la légions des Alpes et 300 gardes nationales de Carouge, Bonneville, Cluses et Sallanches ; se replier, sauver 200 mulets d’équipage, fut le parti que dicta la prudence et nous nous repliâmes jusqu’aux Contamines, ou nous apprîmes que les patriotes, fort épouvantés, avaient emmené un chariot de fusils, gibernes et havre-sacs, sans savoir ce qu’étaient devenus ceux qui las avaient apportés au combat, tandis que nous avions pas même un blessé ; ce qui apprit à nos frères d’armes de la campagne que le canon qu’ils craignent tant fait moins de mal que de bruit . On a écrit que les Français dans cette rencontre, avaient perdu 300 hommes. Quoi qu’il en soit, ils se retirèrent derrière leurs redoutes du pont Saint-Martin et l’on fut tranquille jusqu’au 21 août. Le 20 août M. le chevalier de Mayon rejoignit la petite armée de Savoie avec 300 hommes de Genevois, Montferrat, Roquemondet, détachés de la colonne de Tarentaise. C’était l’autre moitié du corps d’armée du Faucigny. L’effectif, y compris les campagnards, était maintenant de 800 hommes, et parmi eux une centaines de chasseur de chamois, excellent tireurs. Malgré son infériorité numérique, cette petite armée n’hésita point à attaquer, le 21 août au pont Saint-Martin, le cantonnement français fort de 1800 hommes, défendus par une redoute et cinq pièces d’artilleries. Les troupes de Savoie furent divisées en trois colonnes, l’une descendit de Megève, l’autre suivie le cours de l’Arve, la troisième vint du coté de Passy. Le combat ne dura que deux heures. Les carabiniers Sardes, gagnant le haut, débusquèrent l’ennemi derrière sa redoute. En fuyant les Français essayèrent de faire sauter le pont ; mais leur mine ne réussit pas. Leur déroute dégénéra en panique. Les chefs ne pouvaient rallier les soldats et l’épouvante avait aussi gagné les officiers. Toute résistance fut abandonnée, même au pas de Cluses, où cent hommes bien postés peuvent arrêter une armée. A Cluses, ils mirent à la hâte le feu à leur magasin ; mais les habitants l’éteignirent aussitôt. Ils continuèrent leur retraite en désordre jusqu’au pont de la Menoge, où le commandant Dubot essaya vainement de les retenir, et ensuite jusqu’au pont de Sierne près de Genéve. Rondeau, le général français, et Santerre étaient désespérés. Cette défaite leur coûta plus de 200 hommes, tant tués que noyés dans l’Arve. On leur enleva beaucoup de dépouilles, un canon, deux caisson,des équipages, 22 chevaux, 13 prisonniers. L’armée de Savoie ne perdit sur le champ de bataille qu’un seul homme, des plus braves, il est vrai. Un coup de canon, tiré en fuyant, vint frapper le dévoué et fidele capitaine du régiment de Savoie, Gerdil de Samoëns, neveu du cardinal de ce même nom. Un soldat du régiment de Turin mourut de ses blessures cinq jours après ; il n’y eut que quatre autres blessés. Du coté des Français, les troupes de ligne se battirent assez courageusement, mais les gardes nationales lâchèrent pied à la première décharge. Les officiers agirent mollement, et les soldats refusaient de combattre, ne se sentant pas soutenus. L’enthousiasme était grand parmi les paysans. Ils accouraient en foule, demandant des armes. Cent de ces montagnards vinrent au Petit Saint-Bernard prendre des canons, qu’ils transportèrent à force de bras à travers le col du Bonhomme. Le héros de ce coup de mains était M. Amoudruz, architecte à Saint-Gervais. On raconte que, dans une rencontre, découvrant au loin le panache de représentant Simond, il point une de ces pièces. Le panache tomba ; mais il était sur un pieu. Quoi qu’il en soit, Simond mit à prix la tête de l’architecte. Amoudruz,une somme de 1.400 francs. Maître de Sallanches et de la route de Cluses, le M. de Sales annonça avoir repris une partie de la Savoie. Il rétablissait une les anciennes administrations, et décrétait le levée de masse, promettent sept sous par jour à chaque milicien qui prendrait les armes. L’appel fut entendu ; on dut refuser des fusils à près de trois mille hommes. A la proclamation de M. de Sales, les représentants Simond et Dumas, répondirent par une autre proclamation, ou Les troupes deSavoie étaient appelé, lâches, et ceux qui les favorisaient, traîtres et fanatiques… Les peines dictées contre eux étaient, la mort, la confiscation des biens, leurs maison rasée. Le 21 août au soir, la colonne Sarde arriva à cluses. Une partie du conseil général se porta au devant des troupes de Savoie. Et comme les membres du directoire et du tribunal, en se retirant du coté de l’armée française, désiraient emporter les archives, des sentinelles furent placées aux portes des locaux, et, grâce et surtout à l’adresse de Prosper Cucuat, procureur-syndic, l’enlèvement ne put avoir lieu. Dés ce moment, plusieurs Clusiens se joignirent aux troupes de Savoie. Des postes avancé jusqu'à Vougy et au pont de Marignier, reçus l’ordre d’arrêter leur marche, en attendant que le centre et la gauche de l’armée eussent fait quelques progrès en avant. Vaine attente ! la colonne du petit Saint-Bernard vint camper à la Roche-Cevins,et celle du Mont-Cenis à Aiguebelle. Ce n’était ni la prudente lenteur qui arrêtait nos soldats, c’était le manque de décision chez les chefs, c’était l’espoir illusoire d’un revirement en France. Cependant toute la colonne de Faucigny ne resta pas immobile à Cluses et aux environs. Dés le 27, le C.de Loche en fut détaché, et, revenant en arrière avec 700 hommes, il fit une reconnaissance dans la direction de Flumet. Son objectif semblait être Conflans. Mais rebroussant chemin, il revint à Cluses. A Megève, sa contre-marche sembla une retraite devant l’ennemi. L’armée française de Faucigny, était alors de 3.000 hommes, six pièces de canon. Une colonne de 300 homes revint de Saint-Jeoire exerçant des déprédations dans l’endroit, et jusqu’à Mieussy, qu’elle voulait piller et incendier. Le C. de Veyrier alla s’y établir avec environ 200 soldats. Bien soutenus par les vallées d’Onnion et de Tanninge, il tailla continuellement de la besogne au français, ne les laissant ni manger, ni dormir, leur tuant tous les jours des hommes. Le 30 août les Français, instruits de l’insuffisance des troupes Sardes, et appelés par les jacobins du pays, revinrent à Bonneville. Le lendemain à Cluses, on crut qu’ils arrivaient pour livrer bataille ; il n’en fut rein. Toutefois, le conseil de guerre décida qu’on se replierait sur Sallanches. Ce mouvement s’exécuta le 1er septembre. Mais les chefs, reconnaissant que Sallanches est beaucoup moins tenable que Cluses, se ravisèrent et, et le soir du même jour revint en cette localité. Le lendemain, le C. de Loche y ramena 500 hommes. Les jours suivant, une patrouille de 200 hommes alla inquiéter les postes ennemis. Bientôt arriva un demi-bataillon de Genevois, sous les ordres de M. de Chevilly, et le reste du régiment de Novare, colonel M. de Signoris, dont on avait déjà reçus plusieurs détachement. Ces troupes venaient de Megève, où elles furent remplacées par le régiment de Turin ; elles se concentrèrent à Sallanches. Quand au régiment de Turin, il fut, pendant près d’un mois, cantonné à Megève, sous les ordres du colonel C.de Morozzo, qui a laissé dans cette localité le meilleur souvenir. Le B. de Tour, ex-colonel et commandeur d’Ugine, fut chargé de défendre le poste des Pierre-d’Héry. Il eut d’abord les milices des environs sous ses ordres, et ensuite un détachement du régiment de Turin. Sa conduite ne fut point à la hauteur des circonstances ; le 7 septembre, il ne permis point à ses troupes de répondre à une attaque des poste avancés d’Ugine. Son mouvement rétrograde permit à huit cavaliers et cinquante fantassins de pousser jusqu'à Flumet, de piller le bourg et d’incendier le château de Charbonnière. Sur l’autre aile du corps d’expédition, on établit des postes un peu partout ; on fit garder tous les passages ; il y avait des détachements à Nancy et au Reposoir. On eut aussi l’idée, bien tardive, il est vrais, de mettre Cluses en état de défense. Une redoute s’éleva sur Chevrier, dans une terre de Joseph Simond. On put y travailler plusieurs jours sans être inquiété. Les ouvrages furent assez considérables. Pendant ce temps, une compagnie de volontaire à cheval se formait pour aider les troupes Sardes. Elle comptait, au 27 Septembre, 10 hommes, la plupart de Samoëns. Ils parcouraient les communes et excitaient les habitants à prendre les armes. Kellermann, apprenant que les français cédaient partout, abandonna le commandement du siège de Lyon, pour venir au secours des troupes de la révolution en Savoie. Le général Verdelin, ayant Santerre sous ses ordres, fut chargé, avec une nombreuse armée, des opérations en Faucigny. Le représentant Simond voulut présider en personnes cette partie de campagne. Verdlin divisa son corps en deux colonnes. La première attaqua les Piémontais au col de Châtillon et les refoula, les uns dans la direction des Gets, les autres vers samoëns, Sixt et le col d’Anterne. Le but de cette colonne était de venir par un mouvement tournant, vers Sallanches, sur les derrières des Piémontais. L’autre colonne, arrivant sur les deux cotés de l’Arve, commença ses opérations au pont de Marignier, par une grande attaque, le 14 septembre, sur les cinq heures du soir. Malgré l’énergique défense du CH. Ruphy, les Français poursuivirent les Piémontais jusque dans leurs retranchements en bas du couvent de Cluses. Le lendemain à 7 heures du matin, le combat s’engagea avec vigueur des deux cotés. Les Français tirèrent plus de 150 coups de canon, sans toutefois causer grand dommage. L’artillerie Sarde riposta du mieux possible. On se battit jusqu’à midi, sans que l’armée de Savoie eût perdu un pouce de terrain. Les Français finirent par reculer de quelques centaines de toise* (*est une unité d’une longueur ancienne c'est-à-dire l'envergure des bras. Elle a donc comme base la distance entre les bouts des doigts, les deux bras étendus.). Sur la gauche de l’Arve, les troupes arrivées de Vougy délogèrent une patrouille de Piémontais, embusqué, et vinrent se poster à la fin, de Scionzier. Mais, après la nuit tombée, un orage mêlé de pluie et de tonner les obligea à regagner leur campement de Bonneville, ce que aussi la colonne venue par Marignier. Les Piémontais, de leur côté, après avoir tiraillé encore pendant environ quatre heures, partirent pour Sallanches, à une heure après minuit. Pendant cette journée, les gens sans armes s’étaient réfugiés dans les bois pour attendre la fin de la bataille. Quelques dragons allèrent les engager à regagner leurs maisons, promettant qu’aucun mal ne leur serait fait. Le 16 septembre, 2.000 Français avec 6 canons et 88 mulets chargés de tente et autres effets, arrivèrent à Cluses. Le lendemain, sur les cinq heures du soir, ils plantèrent l’arbre de la liberté, arraché par les Sardes et, s’étant ainsi donné du cœur, ils partirent pour Sallanches, Santerre et le représentant Simond à leur tête * (* les détails relatif aux journées du 15 et 16 septembre sont extraites intégralement des notes de la famille Bastard.). A Cluses, Santerre avait lancé un mandat d’arrêt contre Prosper Cucua, procureur-syndic, et avait prescrit l’apposition des scellés sur sa maison, parce que celui-ci ‘’ n’avait pas suivi à Chêne l’administration de district lors de l’arrivée des vils satellites du despote Sardes.’’. Il fit aussi mettre les scellés sur les appartements et meuble de Nicolas Revel, maire de la ville, et donna un ordre du jour exigeant, sous peine de mort, que chaque citoyen apportât, dans les vingt-quatre heures, chez le commissaire des guerres, les effets et approvisionnements abandonnés par les Piémontais. Le lendemain, il reçut à Magland devant Meribel. 33 boulets que lui envoyaient les citoyens Reydet et Muffat-Saint-Amour, avec une lettre lui indiquant que M. Delaplagne, comme apte et disposé à montrer le chemin pour dominer la position de Meribel*. (* Arch. Départ., 16 et 17 septembre 1793.) . A l’appoche des Français, le C. Morozzo, à Megève avait fait sonner le tocsin pour assembler les habitants et courir aux armes blanches faute de fusils, se rendirent à Meribel avec les troupes régulières. L’action fut vive ; les Français furent poursuivis jusqu’à Magland et rentrèrent à Cluses après avoir perdu beaucoup de monde (17 septembre). Malgré, les forces considérables dont ils disposaient, malgré l’appui que leur fournissaient les populations, les Sardes ne surent pas profiter de cette nouvelle victoire ; ils se contentèrent de fortifier Miribel et d’attendre les évènements. Le 27, ils eurent avis que l’ennemi se disposait à une attaque. En effet le 28, dés six heure du matin, les Français parurent devant la redoute, bien décidés à passer sur le ventre à la poignée de brave qui la défendaient. La lutte fut longue, chaude et sanglante. On se battit tout le jour et même plus d’une heure dans la nuit. Le tocsin sonnait de toute part ; le tumulte des cloches, des fusils, des canons, répercuté par les montagnes, était effrayant. Les volontaires De Megève, avertis par là que le combat était engagé, accoururent avec une division de régiment de Turin. Le lendemain 29, jour de dimanche, dés l’aube, le combat recommença et continua jusqu’à midi, heurs où les Sardes se décidèrent à la retraite. Un corps Français, ayant gagné la hauteur par un passage trop tôt abandonné, rendit par ses feux plongeant, la position des troupes de Savoie intenable. On se retira par Sallanches et la vallée de Montjoie, emmenant les canons. L’arrêt pour la nuit eut lieu aux Contamines. Le héros de la défense de Miribel rappelle assez bien les guerriers des Thermopyles*. (* Bataille des Thermopyles une bataille entre les Grecs et les Perses). C’était un officier du nom de Bussolino. Il avait pour consigne de n’abandonner ce poste que sur un ordre écrit ; l’ordre ne put lui parvenir. Il se battit en désespéré, vit la plupart de ses soldat tomber à ses côté, et finalement, fut pris à sont poste les armes à la main. Le combat de Cluses et Meribel coûtèrent aux Français 300 hommes tant que tués que blessés. Les piémontais perdirent 30 tués, parmi lesquels un capitaine d’artillerie et un officier du génie. 40 soldats et 80 miliciens furent blessés ou fait prisonniers. On conçoit combien était la grande désolation des chefs de l’armée de Savoie. Le 30 septembre, les Français, au nombre de 800, s’avancèrent jusqu’à Megève sur trois colonnes en poussant des cris de victoire. Sous prétextes de trouver les soldats du roi, ils pillèrent le bourg et terrifièrent les habitants qui y restèrent encore. Les derniers mouvements des troupes Sardes avaient été précipités, et plusieurs hommes périrent dans l’eau des rivières, ou les ravins des montagnes. On oublia pareillement de rappeler les postes avancé, prit par les Français, furent l’instigation de l’apostat Simond, traité avec la rigueur ‘’ nous tenons des émigrés ; et tandis que la commission militaire les juges, les pionniers creusent leur tombe et jusqu’à présent, ils ont bien préjugé leur sentences. Le désespoir des paysans, que le départ des soldats Piémontais abandonnais a la merci des Français, ne peut se d’écrire ; Beaucoup incendièrent leur chaumière, et suivirent les soldats. Ce furent encore les mieux inspirés, car grand nombre, parmi ceux qui restèrent furent fusillés, et massacré (*) (* La France n’avait pas, et n’ayant pas voulus signer les accords de guerre*/* accord de Genève de nos jours). Telle fut l’issue de cette campagne malheureuse ; Il s’est commis beaucoup de fautes dans cette expédition, qui aurait eu le succès le plus brillant si l’on avait senti toute l’importance ; En même temps que les corps du Faucigny, les troupes campées, à la Roche-Cevins, et l’aile gauche qui menaçait Nice, furent forcées de reprendre piteusement le chemin du Piémont. L’armée de Savoie ne conserva que le Mont-Cenis et le petit Saint-Bernard. Dans tous ces événements M. de Vins, général Autrichien, fut le mauvais génie du roi Sarde. Par des ordres et contre-ordres sans cesse répétés, il enlevait toute initiative aux officiers, toute sureté au mouvement des troupes, par une lenteur qui semble calculé, il donna aux Français le temps d’appeler tous les renforts désirable, et prendre toutes les positions et mesures nécessaires pour la victoire. On pourrait penser que M. de Vins voulut, non pas servir efficacement le roi Sarde, mais seulement le lui faire croire, pour ensuite, plus ou moins habilement, se laisser contraindre à la retraire.

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