Pierre Messmer
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Premier ministre de la République française |
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Pierre Messmer 5e Premier ministre de la Cinquième République |
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Parti politique | Union des démocrates pour la République |
Nommé le | 6 juin 1972 |
Nommé par | Georges Pompidou |
Mandat | du 6 juin 1972 au 27 mai 1974 |
Prédécesseur | Jacques Chaban-Delmas |
Successeur | Jacques Chirac |
Autres fonctions | Administrateur en Outre-Mer (1946-1959) et ancien ministre Ancien député de Moselle, ancien député européen,ancien conseiller général de Moselle et ancien conseiller régional de Lorraine Académicien (depuis 1999), membre de l'Académie des sciences morales et politiques, président de l'Institut Charles de Gaulle, chancelier de l'Ordre de la Libération, membre du Comité d'honneur du Mouvement Initiative et Liberté |
Gouvernement | Gouvernement Pierre Messmer (1), (2), (3) |
Naissance | 20 mars 1916 Vincennes (Val-de-Marne) |
Décès | 29 août 2007 à Val-de-Grâce, Paris |
Cinquième République | |
Pierre-Auguste-Joseph Messmer, né le 20 mars 1916 à Vincennes dans la Seine et mort le 29 août 2007 à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris, est un homme politique français, chancelier de l'ordre de la Libération, chancelier honoraire de l'Institut de France et membre de l'Académie française. Engagé dans les Forces françaises libres, il est après guerre, administrateur colonial, ministre des Armées de 1960 à 1969 du général de Gaulle, ministre de l'Outre-mer en 1971 puis Premier ministre de 1972 à 1974 sous la présidence de Georges Pompidou. Il est également maire de Sarrebourg de 1971 à 1989.
Sommaire |
[modifier] Jeunesse et formation
Né dans une famille alsacienne qui avait opté pour la France en 1871, fils de l'industriel Joseph Messmer[1], Pierre Messmer étudie à l'école Massillon et au lycée Charlemagne. Breveté de l'École nationale de la France d'Outre-mer (1934-1937), diplômé de l'École des langues orientales (1934-1936), il obtient son doctorat en droit en 1939. Il était également membre des Camelots du Roi à cette époque, branche militante de l'Action française[2].
[modifier] Seconde Guerre mondiale
Mobilisé en 1939, il est sous-lieutenant au 12e régiment de tirailleurs sénégalais[3] il rejoint Marseille où il embarque en juin 1940 avec Jean Simon sur le Capo Olmo[4], un bateau italien réquisitionné, qu'il aide à détourner sur Gibraltar puis l'Angleterre pour rejoindre les Forces françaises libres.
Officier dans la 13e demi-brigade de Légion étrangère, il participe aux combats en Érythrée, en Syrie, à la bataille de Bir Hakeim, aux campagnes de Tunisie. Il rejoint Londres et l'état-major du général Koenig, commandant en chef des forces françaises de l'intérieur. En août 1944, il débarque en Normandie et participe à la libération de Paris et à la campagne de France[3].
[modifier] En Indochine
Parachuté en Indochine en août 1945, Pierre Messmer est fait prisonnier par le Viet Minh et s'évade après 2 mois de captivité[3]. Il s rejoint Hanoi où il est démobilisé et rendu à la vie civile,
Pierre Messmer | |
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Parlementaire français | |
Naissance | 20 mars 1916 |
Décès | 29 août 2007 |
Mandat | Député 1968-1988 |
Début du mandat | |
Fin du mandat | {{{fin du mandat}}} |
Circonscription | Moselle |
Groupe parlementaire | UDR (1968-1978) RPR (1978-1988) |
Ve république |
[modifier] Carrière administrative et politique
[modifier] Carrière dans l'administration coloniale
Pierre Messmer exerce ensuite ses fonctions d'administrateur de la France d'outre-mer :
- 1946 : secrétaire général du Comité interministériel pour l'Indochine
- 1947-1948 : directeur du cabinet du Haut Commissaire en Indochine
- 1950-1952 : administrateur du cercle de l'Adrar mauritanien
- 1952-1954 : gouverneur de la Mauritanie
- 1954-1956 : gouverneur de la Côte d'Ivoire
- 1956 : directeur de cabinet de Gaston Defferre, ministre de la France d'outre-mer
- 1956-1958 : haut commissaire de la République au Cameroun
- 1958 : haut commissaire de la République en Afrique équatoriale française
- 1958-1959 : haut commissaire de la République en Afrique occidentale française
[modifier] Carrière ministérielle
Sous la Cinquième République, il devient le ministre des Armées de Charles de Gaulle, lors d'un remaniement ministériel en 1960 du gouvernement Debré. Il le restera 9 ans, jusqu'au départ de de Gaulle en 1969. Il sera confronté à la révolte des généraux d'avril 1961, aux réformes d'une armée post-coloniale et mettra en œuvre la force de frappe nucléaire voulue par le président[3]. On lui prête d'avoir dissuadé le Général de l'emploi de l'armée lors de Mai 68[3]. Il lui sera reproché la validation et l'acceptation de la politique gouvernementale en 1962 à la fin de la guerre d'Algérie en n'évacuant et en ne protégeant pas les harkis[5], un grand nombre étant tué après l'indépendance algérienne. Messmer, s'il assume son rôle, se défendra toujours des accusations d'une responsabilité de sa part ou de celle du gouvernement dans le massacre des harkis. Plus récemment, il lui sera aussi reproché d'avoir autorisé la formation par des officiers français de militaires sud-américains dans les années 1960 et début des années 1970 aux « techniques » expérimentées en Algérie de lutte contre des mouvements révolutionnaires ou clandestins[6]. Après le départ de De Gaulle en 1969, il fonde l'association « Présence du gaullisme », puis après l'élection de Pompidou, il devient ministre des départements et territoires d'outre-mer[3].
Georges Pompidou le choisira comme son deuxième Premier Ministre, en 1972, à la suite de Jacques Chaban-Delmas. Il dirige 3 ministères :
- Gouvernement Pierre Messmer (1) 6 juillet 1972
- Gouvernement Pierre Messmer (2) 5 avril 1973
- Gouvernement Pierre Messmer (3) 1er mars 1974
Il affirmera par la suite ne pas avoir aimé cette fonction et ces deux années, années difficiles, marqués par des difficultés politiques et le début de la crise économique. Néanmoins, la majorité qu'il conduit comme Premier ministre gagne les élections législatives de 1973. Face au choc pétrolier, Pierre Messmer prend aussi la décision de lancer la construction de treize centrales nucléaires, engageant la France dans le « tout nucléaire » dans le but d'assurer son indépendance énergétique[3]. Les antinucléaires déplorent aujourd'hui que ni la population ni la représentation nationale n'aient été consultées sur le sujet[7][8].
Il se déclare prêt à se présenter à la présidence de la République en 1974 pour autant que Chaban-Delmas, Giscard et Edgar Faure acceptent d'abord de se retirer. Edgar Faure, à qui les sondages prédisent un échec cuisant, trouve là une porte de sortie honorable et inespérée : il consent à s'effacer sans conditions. Giscard d'Estaing a l'habileté d'accepter dans la mesure où Chaban-Delmas en fera autant ; mais ce dernier, pourtant victime d'une campagne violente menée par Le Canard enchaîné, n'arrive pas à croire qu'il a perdu toute chance et se maintient. Messmer renonce. Il restera malgré tout député de Moselle jusqu'en 1988, mandat acquis en 1968 ; de même il restera maire de Sarrebourg jusqu'en 1989. De 1986 à 1988, sous la première cohabitation, il est président du groupe RPR à l'Assemblée nationale[3].
[modifier] Après 1988
Retiré de la vie politique, il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques en 1988, dont il est le secrétaire perpétuel de 1995 à 1998. En 1992, il devient président de l'Institut Charles de Gaulle et en 1995 de la Fondation du même nom[3]. Il est élu à l'Académie française le 25 mars 1999, au fauteuil de Maurice Schumann (13e fauteuil). Il a été chancelier de l'Institut de France du 1er janvier 1999 au 1er janvier 2006. En 2003, il a succédé au général Simon comme président de la Fondation de la France libre, fonction qu'il a occupé jusqu'à sa mort.
En 1997, il témoigne au procès de Maurice Papon. Il déclara : « Le temps est venu où les Français pourraient cesser de se haïr et commencer de se pardonner ». En 2001, avec d'autres anciens résistants, il demandera sa grâce[3].
Par décret du Président de la République en date du 6 juin 2006, il a été nommé chancelier de l'ordre de la Libération pour une période de quatre ans, en remplacement du général d'armée (cr) Alain de Boissieu, décédé.
Il présidait l'Association des Amis de Michel Debré et la Fondation de la France libre. Il était également membre du comité d'honneur du Mouvement Initiative et Liberté. Depuis sa disparition, Robert Galley et Yves Guéna sont les derniers « gaullistes historiques » ayant été membres d'un gouvernement. Il était également président d'honneur de la Fédération des sociétés d'anciens de la Légion étrangère (FSALE).
Le 30 avril 1994, accompagné du lieutenant-colonel Ungerman et de l'adjudant-chef Farka , il porte la main du capitaine Danjou, lors des cérémonies de l'anniversaire du combat de Camerone.
Il décède le 29 août 2007 à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce.
Ses obsèques sont célébrées le 4 septembre aux Invalides à Paris en présence de nombreuses personnalités politiques et militaires, dont le président Nicolas Sarkozy et l'ancien président Jacques Chirac, le Premier ministre François Fillon et plusieurs anciens premiers ministres. Il est inhumé au cimetière de Saint-Gildas-de-Rhuys dans le Morbihan.
[modifier] Fonctions gouvernementales
- février 1960 - avril 1969 : ministre des Armées (sous le gouvernement Michel Debré, remaniement de février 1960, les 5 gouvernements Georges Pompidou et le gouvernement Maurice Couve de Murville)
- février 1971 - juill 1972 : ministre d'État chargé des Départements et territoires d'outre-mer (sous le gouvernement Jacques Chaban-Delmas, nomination ponctuelle)
- juin 1972 - mai 1974 : Premier ministre, sous la présidence de Georges Pompidou (3 gouvernements Pierre Messmer)
[modifier] Mandats électoraux
[modifier] Mandat de député
- 1968 - 1988 : député de la Moselle et président du groupe RPR à l'Assemblée nationale de 1986 à 1988.
Battu en 1967, il est en effet élu à l'Assemblée nationale en 1968 (UDR), 1969, 1973, 1974, 1978 (RPR), 1981 et 1986 (à trois reprises il remplace son suppléant, Maurice Jarrige, qui lui laisse sa place pour lui permettre de retrouver son siège au Parlement). - Ancien député européen
[modifier] Mandat locaux
- 1970 - 1982 : conseiller général de la Moselle (canton de Réchicourt-le-Château).
- 1968 - 1992 : conseiller régional de Lorraine.
- 1971 - 1989 : maire de Sarrebourg
- 1978 - 1979 : président du Conseil régional de Lorraine (avant l'élection des assemblées régionales au suffrage universel)
[modifier] Famille
Veuf de Gilberte Duprez surnommée « Messméralda », il s'était remarié le 6 juillet 1999 à Christiane Bataille (née Christiane Terrail). Tous deux avaient 83 ans[1].
[modifier] Œuvres
- Le Régime administratif des emprunts coloniaux, thèse pour le doctorat en droit (1939)
- Le Service militaire, débat avec Jean-Pierre Chevènement (1977)
- Les Écrits militaires du général de Gaulle, en collaboration avec le professeur Alain Larcan (1985)
- Après tant de batailles, mémoires (1992)
- Les Blancs s'en vont, récits de décolonisation (1998)
- La patrouille perdue, récits autobiographiques (2002)
[modifier] Décorations
- Grand croix de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941
- Croix de guerre 1939-1945 (6 citations)
- Médaille de la Résistance
- Médaille des évadés
- Croix du combattant
- Médaille coloniale avec agrafes « Érythrée », « Libye », « Bir Hakeim »
- Médaille commémorative de la guerre 1939-1945
- Officier de l'American Legion
- Commandeur de l'Ordre du Nichan Iftikhar
- Commandeur de l'Ordre royal du Cambodge
- Grand croix de l’Ordre de Saint-Olaf (Norvège) (1962)
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connnexes
[modifier] Liens externes
[modifier] Notes et références
- ↑ a b "Le Figaro" Biographie Who's Who de Pierre Messmer [1]
- ↑ L'Action française 2000 du 6 septembre 2007, article de Pierre Pujo : « Les deux Messmer »
Voir également Jean-Claude Valla, L'Extrême droite dans la Résistance (2nde partie), La Librairie nationale, 2000, p.97 - ↑ a b c d e f g h i j « Le gaulliste Pierre Messmer est mort », Le Monde, 29 août 2007.
- ↑ Odyssée du Capo Olmo
- ↑ « la longue plainte des harkis », L'Express, 9 août 2001.
- ↑ Documentaire Escadrons de la mort, l'école française, première diffusion sur Canal+ le 1er septembre 2003.
- ↑ (fr) Michèle Rivasi et Hélène Crié, Ce nucléaire qu'on nous cache, Éditions Albin Michel, 1998, (ISBN 9782226105028).
- ↑ Communiqué du Réseau Sortir du nucléaire, 30 août 2007
[modifier] Chronologies
Précédé par Maurice Schumann |
Fauteuil 13 de l’Académie française 1999-2007 |
Suivi par Fauteuil vacant |
Précédé par | Pierre Messmer | Suivi par | |||
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Jean Ramadier | |||
Pierre Guillaumat |
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Michel Debré | |||
Jacques Chaban-Delmas |
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Jacques Chirac | |||
Jean-Jacques Servan-Schreiber |
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André Madoux | |||
Marcel Landowski |
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Gabriel de Broglie | |||
Alain de Boissieu |
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François Jacob |