Phonologie
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La phonologie, ou phonématique, est une branche de la linguistique qui étudie l'organisation des sons d'une langue afin de former un énoncé. Il ne faut pas confondre phonologie et phonétique qui, elle, s'intéresse aux sons eux-mêmes, indépendamment de leur fonctionnement les uns avec les autres. La phonétique s'intéresse aux sons en tant qu'unités physiologiques, la phonologie aux sons en tant que parties d'une structure.
La transcription phonologique se place entre barres obliques : /ra/ est la transcription phonologique du mot français rat. Chaque symbole utilisé doit ne renvoyer qu'à un seul phonème et chaque phonème ne doit être codé que par un seul symbole. Les symboles utilisés sont proches de ceux de l'API mais on trouve de nombreuses méthodes de transcription, selon les langues, les auteurs, les époques.
Sommaire |
[modifier] Exposé de la méthode phonologique
[modifier] Distinguer le son du phonème
Un francophone peut prononcer le mot « rat » avec un /r/ roulé, grasseyé ou normal (dit « parisien ») ; la phonologie n'y verra cependant qu'un seul phonème /r/ car il n'est pas possible, en français, d'opposer trois mots qui débuteraient chacun par une de ces sortes de /r/ et seraient suivi de /a/ : cette distinction n'intéresse que la phonétique. En sorte, [ra] (avec /r/ roulé), [ʀa] (avec /r/ grasseyé comme les prononçait Édith Piaf) et [ʁa] (avec un /r/ normal), se réduisent tous trois à la suite de phonèmes /ra/ et ces suites de phonèmes désignent tous le même mot. On dira alors que les sons [r], [ʀ] et [ʁ] sont des variantes libres du phonème /r/, c'est-à-dire diverses possibilités de réalisation qui ne contrastent pas en français (alors que [r] et [ʀ] s'opposent dans certaines prononciations de l'arabe et constituent deux phonèmes distincts).
La phonologie n'ayant pas besoin de viser à une aussi grande précision que la phonétique, elle n'utilise pas autant de symboles que cette dernière et suit souvent des notations qui sont propres à l'étude de chaque langue. Ainsi, dans l'exemple précédent, si [ʀ], [ʁ] et [r] (notation phonétique) désignent des sons différents, /r/ (notation phonologique) servira à dénoter n'importe lequel des allophones tant que ceux-ci ne s'opposent pas dans la langue.
De plus, si l'on peut décrire phonétiquement les sons comme ils se présentent, à la suite, il faut, en phonologie, respecter la règle un signe = un phonème. Par exemple, dans le mot anglais choose, ce qu’un francophone analyserait spontanément comme une succession de deux sons [t] + [ʃ] (« ch »), correspond en fait à un seul son : une affriquée. Ce son, représenté par un seul symbole /t͡ʃ/, a également statut de phonème parce qu’il permet d’opposer des paires minimales contenant /t/ ou /ʃ/ (tat et chat). Dans la phrase anglaise, on peut parfaitement trouver une succession /t/ + /ʃ/. Ici, /t͡ʃ/ s’oppose à /tʃ/ et suffit à modifier le sens de la phrase ; comparer en anglais :
- /wai't͡ʃu:z/ why choose?
- /wait'ʃu:z/ white shoes
Notons cependant qu'un tel exemple ne constitue pas une paire minimale, car d'autres phonèmes (intonation, hauteur) les différencient.
Mais la succession de phonèmes non afriqués est parfois nécessaire aussi en français (note: contrairement à l'anglais, le ton n'est pas noté en phonologie française et réalisé phonétiquement au gré de l'interlocuteur suivant l'intention, il en est de même pour la longueur phonétique des voyelles françaises):
- /sɛtʃãkəʒɛm/ sept chants que j'aime, au minimum réalisé [sɛt ʃãk(ə)ʒɛm]
pour distinguer de:
- /sɛt͡ʃã(ŋ)kəʒɛm/ c'est Chang que j'aime, au minimum réalisé [sɛ t͡ʃãk(ə)ʒɛm]
La première version nécessite de marquer une pause entre les deux phonèmes phonologiques /t/ et /ʃ/ pour éviter l'affrication, alors que dans les autres cas les pauses entre mots ne sont souvent non marquées ni phonétiquement ni phonologiquement et l'affrication phonétique est réalisée automatiquement dans le discours usuel rapide. Cette affrication qui crée un seul phonème en phonétique ne change pas la phonologie des mots. Un tel cas où la distinction phonologique est nécessaire ne se produit que pour les emprunts de mots étrangers commençant par des affriquées après un mot finissant par une voyelle, et l'usage français est d'allonger la voyelle, ou de marquer la pause, ou marquer le ton en prononçant l'affriquée du mot emprunté. On note ici qu'une nasale finale /ŋ/ est souvent omise phonétiquement dans la prononciation rapide française avant une consonne plosive initiale, même si elle est reconnue implicitement phonologiquement par l'auditeur.
[modifier] La paire minimale
[modifier] Traits distinctifs, traits pertinents et unités discrètes
En phonétique on appelle trait distinctif un son qui permet à l'auditeur de distinguer deux phonèmes de prononciation proche; en phonologie, on appelle trait pertinent un trait distinctif qui, dans l'organisation d'une langue particulière, sert effectivement à distinguer deux phonèmes; enfin une unité discrète est la séquence sonore minimale qu'un auditeur-locuteur peut identifier comme phonème dans une séquence sonore.
[modifier] Les corrélations
[modifier] La distribution
[modifier] Le problème des phonèmes composés
[modifier] Notation de système phonologique
[modifier] Liste de termes propres à la phonologie
- unité discrète ;
- unité suprasegmentale ;
- allophone ;
- distribution (libre, complémentaire, partielle, etc.) ;
- neutralisation ;
- phonème ;
- archiphonème ;
- paire minimale (et opposition pertinente) ;
- signe linguistique.
- structure
- la grammaire du sanskrit :
[modifier] pathologies du système phonologique
Les troubles phonologiques sont des troubles qui atteignent la constitution du système phonologique, et par conséquent la construction du système phonologique des mots. Il s'agit de troubles centraux, qui touchent l'intégrité des représentations d'un niveau linguistique dans le système cognitif.
[modifier] Bibliographie
- Henriette Walter, Phonologie du français, Coll. Le Linguiste, paris, PUF, 1977, 162p.