Manchot empereur
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Manchot empereur |
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Manchot empereur | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
Classe | Aves | ||||||||
Ordre | Ciconiiformes | ||||||||
Famille | Spheniscidae | ||||||||
Genre | Aptenodytes | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Aptenodytes forsteri Gray, 1844 |
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Répartition géographique | |||||||||
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Statut de conservation IUCN : |
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œuf |
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Le manchot empereur (Aptenodytes forsteri) est une espèce de manchot qui, contrairement aux autres membres de son espèce, est présent uniquement en Antarctique. Il est l'espèce qui a la plus haute stature des manchots. Son nom scientifique, forsteri, lui a été donné en 1844, en l'honneur du naturaliste allemand Johann Reinhold Forster qui décrivit quatre nouvelles espèces de manchots lors de son voyage avec James Cook (1773-1775).
Sommaire |
[modifier] Description
Le manchot empereur est du même genre que le manchot royal. On trouve donc beaucoup de similitudes entre ces deux espèces. Il mesure 1,20 m environ et pèse entre 20 kg et 41 kg selon la saison (la variation de poids est due aux périodes de jeûne)[1]. Le plumage est blanc sur le ventre et gris foncé sur le dos. La tête au plumage noir est pourvue d'un bec incurvé partiellement emplumé, noir aussi, orné d'une bande orange sur la mandibule inférieure. Deux taches oranges sont visibles de chaque côté du cou. Ce manchot est embelli par un dégradé (allant de l'orange au blanc) qui débute sur le devant du cou et s'arrête avant le blanc du ventre. Les pattes palmées sont noires. La séparation entre le blanc du ventre et le gris du dos est matérialisée par une bande noire. Ces touches de couleur confèrent à cet oiseau un aspect esthétique du plus bel effet.
Le poussin ressemble à une peluche. L'épaisse fourrure grise qui le recouvre le protège du grand froid où se reproduisent ces animaux. Sa tête sort du plumage gris, recouvert de plumage noir à bande blanche.
Les immatures sont très semblables aux adultes mais un peu plus pâles[1].
L'espérance de vie du manchot empereur est de l'ordre de 20 ans.
[modifier] Comportement
Le manchot empereur se nourrit exclusivement en mer. Sa nourriture est constituée de krill (petites crevettes roses représentant une énorme réserve de protéines), de poissons et de céphalopodes. Pour les atteindre, le manchot use de diverses formes de chasse : plongées successives de quelques minutes, alternance de nage sous-marine et bonds hors de l'eau, pêche en bande (comme bon nombre d'oiseaux de mer).
La morphologie du manchot, que ses ailes atrophiées ont rendu inapte au vol, est adaptée à la nage : son corps rigide et son cou court lui permettent de se propulser dans l'eau à une vitesse de 5 à 10 km/h, avec des pointes pouvant atteindre 30 km/h. Sa densité corporelle est élevée, ses ailes lui servent de nageoires et ses pattes de gouvernail. Ses plongées sont profondes (plus de 300 m) et ne durent que quelques minutes.
Lors de grand froid, les manchots forment « la tortue » : ils se rassemblent en groupe compact, limitant ainsi en périphérie le contact avec l'air. Une rotation s'organise entre les manchots du bord et ceux du centre afin que ce ne soit pas toujours les mêmes individus qui soient exposés au froid.
À l'instar du manchot royal, le manchot empereur mue. Ce renouvellement du plumage améliore son étanchéité et sa protection contre le froid. Pendant cette période, le manchot empereur ne peut pas plonger et est donc obligé de jeûner. La résistance au jeûne du manchot empereur est stupéfiante : en 4 mois, son poids passe de 40 à 23 kg (dont 2 de graisse).
[modifier] Habitat
Comme indiqué en rouge sur la carte de répartition ci-contre, le manchot empereur vit tout autour de l'Antarctique. Le vert désigne les zones de reproduction du manchot.
[modifier] Reproduction
Les manchots empereurs présentent la particularité de se reproduire dans l'une des régions les plus inhospitalières du monde, en Antarctique, pendant l'hiver : les températures peuvent descendre jusqu'à -60°C, avec des vents dépassant les 200 km/h. Parfois, lorsqu'un site d'hivernage devient trop venteux, une colonie de manchots empereurs déménage vers un lieu moins hostile.
Ils quittent l'eau à la saison des amours en mars/avril (automne austral). Les manchots défilent en longues colonnes sur la banquise à la recherche d'un partenaire, parcourant à jeun des dizaines de kilomètres. Ils se retrouvent sur la terre glacée, à la limite de la banquise, en colonies de plusieurs milliers d'individus (la plus grande colonie compte jusqu'à 100 000 individus). Après une parade amoureuse, les couples se forment et resteront fidèles jusqu'à la fin du cycle de reproduction.
Pendant deux mois, jusqu'à la ponte d'un seul œuf par couple, les adultes ne peuvent se nourrir, étant à plusieurs dizaines de kilomètres de la mer libre. Ils peuvent rester sans manger plus de cent jours. Après la ponte, les femelles transmettent l'œuf aux mâles et aussitôt, elles entament un périple sur la banquise pour aller s'alimenter dans l'océan.
Le manchot empereur ne nidifie pas (la terre étant couverte de glace), mais il porte l’œuf sur ses pieds et le recouvre d'un épais repli de peau (la température sous le repli est estimée à plus de 30°C).
Les mâles assurent seuls l'incubation de l'œuf du couple (de 62 à 64 jours). Après l'éclosion et malgré son jeûne de plusieurs mois, le mâle nourrit le nouveau-né par régurgitation. Le petit ne peut pas quitter le repli parental, car il est incapable, à ce stade, d'autoréguler sa température.
La femelle rassasiée revient et le poussin lui est confié pendant une trentaine de jours. Le mâle peut alors enfin aller se nourrir lui aussi. Le printemps austral venu, les jeunes, alors capables d'autoréguler leur température, sont laissés dans des « crèches » qui regroupent les poussins de différents couples. Pour se protéger du froid, ils imitent les adultes en formant une tortue pendant que les parents sont en mer en quête de nourriture. Les parents peuvent parfois plonger cent fois par jour pour rapporter toutes les une à deux semaines deux à quatre kilos de poissons et de petits crustacés à leurs rejetons.
En décembre (été austral), les poussins ont bien grandi. Ils ont mué et sont prêts à prendre le large. Les adultes les abandonnent sur la banquise en pleine débâcle. Ils finissent par se jeter à l'eau en groupe et pèsent alors 45 % du poids des adultes[1]. Ils ne reviendront se reproduire à leur tour, au même endroit, qu'une fois atteint l'âge de 5 ans.
[modifier] Notes et références
[modifier] Voir aussi
- Le film documentaire La Marche de l'empereur, de Luc Jacquet ;
- Le film d'animation Happy feet, de George Miller ;
- Document vidéo : « Le Paradoxe des empereurs » qui présente dans son intégralité le cycle reproducteur du manchot empereur.
[modifier] Liens externes
- Référence ITIS : Aptenodytes forsteri Gray, 1844 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Aptenodytes forsteri (en)
- Référence NCBI Taxonomy : Aptenodytes forsteri (en)
- Référence IUCN : Aptenodytes forsteri Gray, 1844 (en)
- (fr) Biologie du manchot empereur