Frederik de Klerk
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Frederik Willem de Klerk (né le 18 mars 1936 à Johannesburg), est un avocat, un homme politique et un chef d'Etat sud-africain, membre du Parti national, député de Vereeniging de 1972 à 1978, ministre dans les gouvernements de Pieter Botha de 1978 à 1989, président du parti national de 1989 à 1997 et président de la République d'Afrique du Sud de 1989 à 1994.
Dernier président blanc de la République d'Afrique du Sud, il mena les réformes qui mirent fin à la politique d'apartheid en 1991 et les négociations constitutionnelles avec le Congrès national africain de Nelson Mandela qui aboutirent au 1er gouvernement multiracial du pays.
En 1993, il reçoit le Prix nobel de la paix conjointement avec Nelson Mandela.
De 1994 à 1996, il est l'un des deux vice-présidents de la République d'Afrique du Sud sous la présidence de Nelson Mandela.
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[modifier] Origine et études
F.W. de Klerk est né à Johannesburg en 1936 dans une famille installée dans le pays depuis trois siècles, appartenant à l’Église réformée hollandaise. Il est le fils de Jan de Klerk, directeur d'école puis ministre et président du Sénat, et le neveu de JG Strijdom qui a été chef de gouvernement de 1954 à 1958.
Lycéen à Krugersdorp, dans la banlieue de Johannesburg, il est diplômé en droit avec mention de l’université de Potchefstroom en 1958.
C'est durant ses études universitaires qu'il adhère au Parti national et devient membre du Broederbond.
Avocat à Vereeniging dans le sud du Transvaal, il refuse en 1972 la chaire de droit public à l'université de Potchefstroom pour se présenter aux élections générales.
[modifier] Ascension politique (1972-1989)
Elu député de Vereeniging en novembre 1972, Frederik Willem de Klerk entre au gouvernement dès 1978 pour ne plus le quitter. De 1984 à 1989, il est tout à tour :
- ministre des postes, des télécommunications, de l'assurance maladie et des pensions
- ministre des sports et des loisirs
- ministre des mines et de l'environnement
- ministre des mines et de l'énergie
- ministre des affaire internes, des services publics et de l'éducation nationale
Parallèlement, en mars 1982, il est élu président de la fédération du parti national dans le Transvaal à la suite du schisme mené par l'ancien président, Andries Treurnicht.
Le 1er juillet 1985, il devient le président du Conseil des ministres au Parlement et chef de la Chambre blanche de du Parlement le 1er décembre 1986.
En 1989, Frederik Willem de Klerk est alors ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement de Pieter Botha. Il se présente au poste de nouveau président du Parti national. Opposé à Chris Heunis, Barend du Plessis et Pik Botha, il est élu le 2 février 1989 au troisième tour de scrutin par 69 voix contre 61 à Barend du Plessis. Il succède alors à Pieter Botha qui se maintient encore à la tête de l'état.
Soutenu par le parti et le cabinet, il entre pour plusieurs mois en crise ouverte avec le président Pieter Botha, qui finalement, démissionne de la présidence le 14 août 1989.
[modifier] Le président de la République d'Afrique du Sud (1989-1994)
Frederik Willem de Klerk assure l'intérim de la présidence à partir du 15 août 1989 et organise des élections générales le 6 septembre 1989. Le Parti national remporte ces élections sur un programme réformiste mais est sérieusement accroché sur sa droite par le Parti conservateur d'Andries Treurnicht.
Connu pour son goût de la négociation, « la rigidité est mauvaise ... je crois à la persuasion », il va assurer en douceur la fin du régime de l'apartheid. Dès le 28 août 1989, il se rend en Zambie pour discuter avec le président Kenneth Kaunda, dont le pays abritait l'état-major et plusieurs camps de l'ANC (Congrès national africain). Il y rencontre en secret les représentants de l'ANC, mais aussi des diplomates soviétiques.
Après de nombreuses autres négociations confidentielles, et l'intervention des représentants des pays africains dits, de la « ligne de front », il annonce en février 1990, la légalisation du Congrès national africain (African National Congress, ANC) et la libération de son chef historique, Nelson Mandela.
Il entame également une tournée internationale qui le conduit notamment en France où il rencontre le président François Mitterrand, lequel n'avait pas reçu en 1987 le président Pieter Botha venu commémorer les soldats sud-africains morts pendant la Première Guerre mondiale en France.
Ses négociations suivies avec le dirigeant de la majorité noire leur ont valu l'obtention conjointe, en 1993, du prix Nobel de la paix.
En mars 1992, suite aux coups de boutoir de l'extrême-droite et à une succession de défaites lors d'élections partielles, il fait entériner par référendum la poursuite des négociations constitutionnelles par la population blanche (68% d'approbation).
Les négociations aboutissent à l'établissement d'une constitution provisoire et aux premières élections multiraciales en avril 1994, à la suite desquelles le nouveau Parlement élit Nelson Mandela à la Présidence de la République.
[modifier] Le vice-président d'un gouvernement d'union nationale (1994-1996)
En 1994, à la suite des élections générales remportées par l'ANC, Frederik Willem de Klerk assume avec Thabo Mbeki l'un des deux nouveaux postes de vice-président.
Lors de ces élections, le Parti national de De Klerk recueille 20% des suffrages au niveau national, la majorité des voix et la direction de la nouvelle province du Cap-Occidental.
En 1996, de Klerk démissionne de la vice-présidence et met fin à la participation du Parti National aux fonctions gouvernementales.
[modifier] En retraite active de la vie politique (depuis 1997)
Le 9 septembre 1997, Frederik Willem de Klerk quitte la direction du Parti national (National Party) et se retire de la vie politique. L'ancien parti de l'apartheid, rebaptisé Nouveau Parti national (New National Party - NNP), s'effondre aux élections de 1999, concurrencé par un parti d'opposition plus pugnace, le Parti démocratique.
Frederik Willem de Klerk est pendant ce temps retiré dans sa ferme près de Paarl avec sa nouvelle épouse Elita.
En 2000, la fondation FW de Klerk est fondée par l'ancien président avec pour objectif de promouvoir la paix dans les états multi-communautaires, que ce soit en Afrique du Sud ou dans le monde entier.
Au début des années 2000, Marike de Klerk, l'ancienne épouse de Frederik Willem de Klerk, est assassinée à son domicile au Cap. Elle devient l'un des symboles de la criminalité galopante dans le pays.
En 2004, de Klerk participe à la Global Leadership Foundation dont l'objectif est de venir en aide aux chefs d'états et de gouvernement afin de promouvoir la paix, la démocratie et le développement. En politique intérieure sud-africaine, il dénonce le sabordage du NNP résiduel et sa fusion dans l'ANC.
En 2005, il dénonce l'activisme révisionniste et la trahison de ses promesses par l'ANC concernant le respect des minorités. Pour lui, la procédure visant à débaptiser Pretoria pour l'appeler Tshwane, sans consultation préalable des habitants de la ville, est un abus de majorité d'autant plus que ces habitants, majoritairements blancs, y sont hostiles.
En mars 2006, à l'occasion de ses 70 ans, Nelson Mandela lui rendit hommage pour avoir évité un bain de sang à l'Afrique du Sud en acceptant la négociation et le principe d'une Afrique du Sud non raciale.
Le 30 avril 2006, de Klerk fait sensation dans un article du Sunday Independant en réponse à Desmond Tutu qui regrettait que la « communauté blanche sud-africaine n'était pas assez reconnaissante envers les Noirs sud-africains pour la générosité que ceux-ci ont eue à leur égard ». Pour Fréderik Willem de Klerk, « les citoyens noirs devraient être reconnaissants envers les Blancs pour leur avoir laissé le pouvoir et avoir ainsi surmonté leurs peurs » [1]. Il répéta que le système d'apartheid était moralement indéfendable mais refusa de qualifier le régime blanc de « criminel ». Les Blancs eux aussi avaient fait des sacrifices : « Ne serait-il pas aussi judicieux pour les Sud-Africains noirs de reconnaître la contribution que les Blancs ont apporté à l'Afrique du Sud nouvelle (...) Car ça demande du courage de surmonter ses peurs et mettre sa confiance dans les mains de ses ex-ennemis ». Il invoqua particulièrement l'histoire mouvementée des Afrikaners qui ont, à ses yeux, sacrifié plusieurs siècles de révoltes et de quêtes de liberté pour constuire une Afrique du Sud non raciale.
En juin 2006, de Klerk était opéré, dans une clinique du Cap, de deux métastases cancéreuses malignes situées dans son dos. Suite à des bulletins de santé évasifs ou contradictoires, des rumeurs sur son décès circulèrent provoquant cependant l'hospitalisation de sa jeune épouse.
[modifier] Distinctions
- Décoration sud-africaine de l'ordre du mérite (1981)
- Prix du Courage International (1992)
- Prix Houphouët-Boigny (1992)
- Prix Prince des Asturies (1992)
- Prix de la paix remis par la ville de Philadelphie (1993)
- Prix Nobel de la paix (1993) avec Nelson Mandela
- Place en Or dans l'Ordre de Mapungubwe remis par le président Thabo Mbeki
Frederik Willem de Klerk est également président d'honneur de la société praguoise pour la coopération internationale, membre de l'assemblée des parlements de la culture d'Istambul et membre de Forum 2000, un "think thank" fondé par le président tchèque Vaclav Havel et le prix nobel Elie Wiesel.
Il est membre du conseil du centre Peres pour la paix en Israël.
Il est membre honoraire du Club de Rome.[1]
[modifier] Mémoires
- The Last Trek - a New Beginning, Macmillan, janvier 1999
[modifier] Références
[modifier] Liens externes
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