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Comité international de la Croix-Rouge - Wikipédia

Comité international de la Croix-Rouge

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Pour les articles homonymes, voir Croix-Rouge.
Siège du CICR (Genève, Suisse)
Siège du CICR (Genève, Suisse)

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est une organisation internationale humanitaire, créée en 1863 par un groupe de citoyens de Genève (Suisse) dont faisaient partie Gustave Moynier, Henri Dunant (Prix Nobel de la Paix en 1901) et Guillaume-Henri Dufour. C'est donc la plus ancienne organisation humanitaire existante. Le CICR s'est vu décerner le Prix Nobel de la paix en 1917, 1944 et 1963.

Depuis le début, les membres du Comité, de citoyenneté suisse, sont cooptés ; ils sont aujourd'hui une vingtaine. Comme les autres composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le CICR utilise comme emblème la croix rouge sur fond blanc.

Le CICR, qui a son siège à Genève en Suisse, emploie aujourd'hui (2008) environ 12000 personnes à travers le monde. Il dispose d'une présence permanente dans plus de soixante pays et mène des activités dans près de quatre-vingts pays[1].

Le CICR est présidé depuis janvier 2000 par Jakob Kellenberger et son Directeur général depuis 2002 est Angelo Gnaedinger[2]. Le Comité proprement dit, ou Assemblée, est composé d'une vingtaine de personnalités suisses[3], qui sont chargées de la haute gouvernance du CICR (équivalent du conseil d'administration pour une entreprise privée)[4].

Sommaire

[modifier] La mission et le mandat du CICR

Logo officiel du CICR
Logo officiel du CICR

Toute l'action du CICR est fondée sur la mission suivante, qui est l'expression synthétique de sa nature et de sa spécificité :

« Organisation impartiale, neutre et indépendante, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a la mission exclusivement humanitaire de protéger la vie et la dignité des victimes de la guerre et de la violence interne, et de leur porter assistance. Il dirige et coordonne les activités internationales de secours du Mouvement dans les situations de conflit. Il s'efforce également de prévenir la souffrance par la promotion et le renforcement du droit et des principes humanitaires universels.
Créé en 1863, le CICR est à l'origine du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. »[5].

La vocation du CICR est exclusivement humanitaire ; il intervient dans les situations de conflit armé ou de troubles internes, avec pour mission essentielle de diminuer les souffrances des victimes de ces violences, sans distinction d'appartenance politique, ethnique, religieuse ou sociale. Pour ce faire, il doit être reconnu par toutes les parties au conflit dans les zones où il travaille. D'autre part, il dirige et coordonne les activités internationales de secours du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge là où il existe déjà un conflit.

Le mandat du CICR est reconnu en droit et lui a été confié par la communauté internationale : les Conventions de Genève citent en effet nommément le CICR pour l'accomplissement de diverses tâches humanitaires indispensables en cas de conflit armé. À cela s'ajoutent les Statuts du CICR, sur la base desquelles l'organisation peut développer ses activités dans les situations de violence interne bien que celles-ci ne soient pas couvertes par les Conventions de Genève.

[modifier] L'histoire du CICR

Du 1863 à nos jours, l’histoire du CICR en cinq sections: la fondation et les premières années de la Croix-Rouge, la Première Guerre mondiale, l’entre-deux-guerres, la Seconde Guerre mondiale et depuis 1945

[modifier] La fondation et les premières années du Comité international de la Croix-Rouge (1863-1914)

Au cours de la période allant de 1863 à 1914, la vision de Henry Dunant est devenue réalité du fait, d’une part, du rôle toujours plus opérationnel joué par le Comité (voir les articles dans cette section) et, d’autre part, de la création des Sociétés nationales de la Croix-Rouge (du Croissant-Rouge, dans le cas de la Turquie).

Tandis que la Croix-Rouge se développait, le droit humanitaire moderne prenait corps : des règles acceptées sur le plan international, applicables à tous les conflits, destinées à garantir une assistance aux blessés et aux malades et qui devaient, plus tard, s’appliquer aux prisonniers et aux civils.

Dès le début, le CICR a joué un rôle central dans ce domaine ; de fait, l’action menée en vue du développement du droit humanitaire est restée inséparable des activités déployées sur le terrain en faveur des victimes.


[modifier] Le CICR et la Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale a marqué le « passage à l’âge adulte », tant pour le CICR que pour la Croix-Rouge en général. Intervenant sur une échelle encore jamais imaginée, les Sociétés nationales ont mis à disposition des volontaires pour les services d’ambulances et autres activités menées derrière les lignes de front, tandis que le CICR étendait son action de protection des prisonniers de guerre.

Le CICR a ouvert l’Agence internationale – un bureau central pour les listes de prisonniers et l’envoi de colis d’articles de secours. Il a aussi étendu son action afin d’inclure les messages destinés aux civils (très nombreux à se trouver derrière les lignes ennemies et coupés de leurs proches).

Dans le cadre de son action visant à s’assurer que le droit humanitaire reste adapté aux nouvelles réalités, le CICR a lancé un appel en février 1918, demandant aux belligérants de cesser d’utiliser des gaz toxiques.

[modifier] Le CICR pendant la période de l’entre-deux-guerres (1918-1939)

La guerre de 14-18 est alors décrite comme celle qui « mettrait fin à toutes les guerres ». L’accent est mis sur la paix qu’il faut préserver et la Croix-Rouge commence à s’organiser dans cette voie.

Cependant, les événements vont démontrer le contraire. Les blessures mal cicatrisées de la Première Guerre mondiale, les désastres financiers et la montée du nationalisme engendrent un certain nombre de conflits dans lesquels le CICR déploie ses activités, aussi bien en Europe que dans des pays lointains – en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

L’institution est surtout confrontée de plus en plus souvent à des conflits internes, avec un nombre croissant de victimes civiles. Les bases juridiques dont elle a besoin lui font défaut et malgré tous ses efforts pour que les gouvernements adoptent de nouvelles lois visant à protéger les civils, ce vide juridique aura des conséquences catastrophiques après 1939.

[modifier] Le CICR et la Seconde Guerre mondiale

Durant la guerre de 1939-1945, seules les républiques latino-américaines et quelques pays neutres européens sont épargnés. Pour la première fois, l'aviation permet de bombarder le territoire de l'ennemi sur des centaines de kilomètres carrés ; pour la première fois aussi le nombre de victimes civiles est supérieur à celui des soldats. Dès 1939, le régime hitlérien donne au conflit le caractère d'une guerre raciale, mettant en place un régime dont le but est l'asservissement des peuples slaves et l'anéantissement des Juifs et des Tziganes.

Dans ce contexte, le droit international humanitaire règle le traitement des prisonniers de guerre (Convention de Genève du 27 juillet 1929[6]) ainsi que celui des combattants blessés sur terre[7] ou sur mer[8], mais pas celui des populations civiles. De ce fait, le CICR pourra développer une action de protection et d'assistance en faveur des prisonniers de guerre, action d'une ampleur inégalée jusqu'à présent dans l'histoire du CICR[9], alors que son action en faveur de certaines catégories de civils, en particulier des civils détenus dans les camps de concentration sera pour ainsi dire inexistante et se limitera à la livraison de colis d'assistance dans certains camps, ou à l'une ou l'autre visites à des camps préparés par les nazis pour que tout ait l'air parfait (Theresienstadt). Mais il y a aussi eu l'action de délégués qui avaient été admis dans les camps de concentration à la fin de la guerre et qui parviendront à convaincre les nazis en charge de ne pas tout faire exploser au moment de la débâcle.

Il n'en reste pas moins que l'action du CICR en faveur des victimes civiles du nazisme a été un échec, ce que le CICR reconnait clairement[10],[11].

[modifier] Le CICR depuis 1945 : quelques pages d'histoire

La Seconde Guerre mondiale, caractérisée par l'horreur des massacres et la souffrance, s'est achevée sur une démonstration dévastatrice, avec une arme nucléaire dont la puissance semblait à peine imaginable.

Tandis que l'Europe – où la plupart des conflits du XXe siècle plongent leurs racines – s'efforçait d'élever des remparts pour préserver la paix, d'autres régions du monde ont continué de subir les effets des conflits. Certains de ces conflits ont pris des formes nouvelles, avec des combattants pour la liberté, des mouvements de guérilla et des régimes dictatoriaux occupant le devant de la scène.

La conduite des hostilités ayant posé dans les années 1930 et 1940 de nouveaux défis en termes de protection, il est apparu nécessaire d'établir de nouvelles règles juridiques. Les Conventions de Genève ont d'abord été révisées et renforcées en 1949, puis deux protocoles additionnels ont complété le dispositif légal en 1977. Le CICR a aidé à la rédaction de tous ces textes.

Le CICR est sorti quasiment ruiné de la Deuxième Guerre mondiale, et a eu beaucoup de difficultés à récolter des fonds durant les années, voire même les décennies, suivantes. Il s'est pourtant efforcé de déployer ses activités dans les principaux conflits qui ont suivi la déflagration mondiale.

Ce n'est qu'à partir des années 1990 que le CICR a retrouvé un soutien généreux des gouvernements et de la Commission européenne (de loin ses principaux donateurs) ce qui lui permet désormais de se placer dans une perspective d'accroissement de ses activités. Pour mener ses activités en 2008, le CICR a lancé un appel dont le montant dépasse le milliard de francs suisses (600 000 euros)[12]. Contrairement à de nombreuses ONG et même à des agences humanitaires rattachées aux Nations unies, le CICR dispose de réserves qui lui permettent d'engager une action dès que les besoins humanitaires sont constatés, sans attendre de recevoir le financement nécessaire. Cette façon de procéder assure non seulement une rapidité de réaction très profitable aux victimes des conflits armés auxquelles le CICR vient en aide, mais aussi l'indépendance de l'institution qui peut de la sorte mener des activités même dans les contextes qui ne sont pas médiatisés et qui par conséquent attirent moins de contributions.

[modifier] L'action du CICR

Les activités du CICR sont cadrées par les sept principes fondamentaux de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge : Humanité, impartialité, neutralité, indépendance, volontariat, unité et universalité.

Pour accomplir sa mission, le CICR a articulé ses activités autour de quatre pôles ou programmes :

  • la protection des personnes affectées par un conflit, qu'il s'agisse de prisonniers de guerre, de détenus de sécurité, ou de civils subissant les effets des combats. Les délégués visitent les lieux de détention, s'entretiennent sans témoins avec certains prisonniers de leur choix, puis soumettent leurs constatations et recommandations aux autorités responsables pour que ces dernières assurent des conditions matérielles et psychologiques conformes au droit en vigueur. Pour la population civile, les délégués s'enquièrent de leur situation et d'éventuelles violations commises à leur encontre par les parties au conflit (armée ou rebelles). Le dialogue entre le CICR et les responsables présumés des violations est en principe confidentiel, sauf blocage durable ou violation particulièrement grave, auquel cas le CICR peut choisir de s'exprimer publiquement comme ce fut le cas par exemple avec le Myanmar, dénoncé le 29 juin 2007[13]. Un pan important du travail de protection du CICR vise à rétablir les liens familiaux, dans le cas où une famille a été séparée par les combats : ce rétablissement peut se faire par l'échange de messages Croix-Rouge (formulaire permettant l'échange de nouvelles familiales et acheminé par les délégués du CICR ou les volontaires des Sociétés nationales de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge), ou la recherche d'une personne portée disparue, que cela soit à l'occasion d'une arrestation, d'un acte de guerre ou d'un déplacement précipité, au cours duquel les enfants perdent le contact avec leurs parents.
  • l'assistance des personnes affectées par un conflit. Là aussi, cela peut concerner la population civile, les détenus, les blessés, les malades, etc. Outre les distributions de nourriture ou de matériel de première nécessité bien connues, le CICR a développé des techniques d'appareillage orthopédique particulièrement adaptées aux conditions précaires prévalant dans les pays en guerre, et forme également des chirurgiens aux pratiques spécifiques de la chirurgie de guerre.
  • la prévention des crimes de guerre et autres violations du DIH (droit international humanitaire, appelé également (mais improprement) "droit de la guerre"). Le CICR travaille à cet objectif par la promotion et le renforcement du droit et des principes humanitaires universels, à travers le DIH.. C'est ainsi qu'il est à l'origine en 1864 de la première Convention de Genève, puis des quatre Conventions de Genève en 1949, de leurs deux Protocoles additionnels en 1977, et de leur troisième Protocole additionnel de 2005, qui sont actuellement en vigueur. Le CICR soutient les Etats qui souhaitent ratifier les traités de DIH ou qui, après la ratification, doivent mettre leur législation nationale en conformité avec le DIH. Il s'agit en premier lieu des Conventions de Genève et de leurs trois Protocoles additionnels, mais également d'autres traités qui protègent les personnes affectées par les conflits, comme le Traité d'Ottawa visant à l'interdiction des mines anti-personnel. Le CICR a également activement promu l'interdiction préventive des armes laser aveuglantes[14].
  • la coopération avec les autres composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge[15]. Il s'agit de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ainsi que des Sociétés nationales, actuellement au nombre de 183 (2007). Dans le cadre de ses prérogatives, le CICR a en effet la responsabilité de reconnaître les Sociétés nationales (ex. Croix-Rouge française, Croissant-Rouge afghan ou, plus récemment, le Magen David Adom israélien et le Croissant-Rouge palestinien, etc.) lorsque celles-ci répondent à une dizaine de critères de base visant à assurer que la Société nouvellement reconnue sera en mesure d'agir dans le respect du DIH, mais aussi des principes fondamentaux et des Statuts du Mouvement. Avant et après leur reconnaissance, le CICR les soutient également dans leur propre pays, afin qu'elles se développent et puissent remplir leur rôle d'auxiliaires des pouvoirs publics et fournir les services humanitaires en fonction des besoins constatés.

Le CICR dispose d'un statut d'observateur à l'ONU. Il collabore également avec d'autres instances internationales comme l'Union européenne, l'Union africaine, l'OSCE, ainsi que les organisations non-gouvernementales avec lesquelles il coordonne au mieux ses activités d'assistance sur le terrain pour l'intérêt des bénéficiaires.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Activités du CICR par pays
  2. La composition de la Direction 2006-2010
  3. Le Comité est exclusivement suisse, mais l'immense majorité des employés sont étrangers. Même parmi les expatriés, qui sont un peu plus d'un millier, on compte désormais une majorité de ressortissants d'autres pays que la Suisse.
  4. La composition du Comité en janvier 2008.
  5. Le texte sur le site du CICR
  6. Texte de la Convention de Genève du 27 juillet 1929 sur les prisonniers de guerre
  7. Texte de la Convention de Genève du 27 juillet 1929 sur le sort des blessés et malades d'une armée en campagne
  8. Texte de la Convention (X) de La Haye (1907)
  9. En équivalent francs actuels, le CICR dépensait annuellement près de trois fois plus durant la guerre qu'aujourd'hui.
  10. Déclaration solennelle du Comité à l'occasion de la commémoration de la libération d'Auschwitz-Birkenau.
  11. Allocution du Directeur du droit international et de la coopération au sein du Mouvement en 2002 « Entre histoire et mémoire, le CICR et les camps de concentration et d'extermination nazis ».
  12. [pdf] Les données principales de l'appel 2008
  13. Myanmar : le CICR dénonce les violations importantes et répétées du droit international humanitaire, communiqué de presse 82/07.
  14. Louise Doswald-Beck, Le nouveau Protocole sur les armes à laser aveuglantes, Revue internationale de la Croix-Rouge no 819, p.289-319, juin 1996.
  15. Les grandes lignes de la coopération sur le site du CICR.

[modifier] Lien externe


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