Duché de Parme
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Le duché de Parme et de Plaisance est un ancien État de l'Italie entre 1545 et 1860.
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[modifier] La création du duché et la période Farnèse
En 1545, le pape Paul III, crée le duché de Parme et Plaisance pour son fils Pier Luigi Farnese qui devient le premier duc.
À la fin du XVIIe siècle, la cour de Parme est une des plus fastueuses d’Europe.
En 1731, Antoine Farnèse meurt sans laisser d'héritier. Avec lui, s'éteint la lignée masculine de la famille Farnèse.
[modifier] Les premiers Bourbons et les dominations étrangères
La nièce Élisabeth Farnèse du duc de Parme Antoine François Farnèse ayant épousé en 1715 le roi Philippe V d'Espagne, transmet le duché à la maison de Bourbon d'Espagne en vertu du Traité de Londres de 1718 qui établit le passage du trône ducal aux enfants de Élisabeth, Dorothée Sophie est nommée régente jusqu'à l'arrivée de Charles de Bourbon. Don Carlo, fils de Philippe V et d'Élisabeth Farnèse est intronisé duc de Parme sous le nom de Charles Ier. L'Espagne lui impose de céder Parme et Plaisance à son frère Philippe en échange du trône Royaume des Deux-Siciles qu'il obtiendra en 1734 après avoir affronté les troupes autrichiennes. Cependant la fin de la guerre de succession de Pologne scellée par le traité de Vienne de 1738 rend le duché de Parme à l'Autriche qui l'administre jusqu'en 1745 d'abord sous l'autorité de Charles VI, puis après son décès le 20 octobre 1740 sous celle de Marie Thérèse qui le donne à son mari François de Lorraine, grand-duc de Toscane.
La guerre de succession d'Autriche vient de s'engager qui voit s'opposer les troupes autrichiennes et piémontaises aux espagnoles auprès desquelles est engagé Philippe Ier.
Le 15 septembre 1745, les troupes espagnoles après avoir occupé Plaisance occupe Parme et c'est le lieutenant général marquis de Castellar qui recueille l'acte d'obéissance des parmesans à Élisabeth Farnèse, le 22 octobre 1745. Les Autrichiens envoient 70 000 hommes de troupe en Italie commandée par le général Braun, ainsi le général Gian Luca Pallavicini assiègent de nouveau Parme en avril 1746. Les Espagnols réussissent à tromper la vigilance des Autrichiens et s'éloignent de la ville abandonnant la population à son sort.
Le 18 novembre 1748, avec le Traité d'Aix-la-Chapelle qui met fin à la guerre de succession d'Autriche, les duchés des Farnèse et de Guastalla, où s'est éteint la dynastie des Gonzague, sont inféodés à l'empire sous la tutelle de la France et de l'Espagne. L'infant Philippe devient duc de Parme, Plaisance et Guastalla jusqu'à sa mort, il entre à Parme le 1er juillet 1749.
Le duc Philippe développe une politique éclairée, expansive et janséniste, en cela soutenu par Guillaume du Tillot, son Premier ministre. Il introduit des réformes qui assainissent les finances, il renforce le pouvoir de l'État et il crée des écoles publiques. En 1768, il décrète l'expulsion de l'Ordre des Jésuites, la confiscation des propriétés de l'Église Catholique et il supprime les tribunaux ecclésiastiques.
Des personnages illustres viennent à Parme, le philosophe Étienne Bonnot de Condillac qui est le précepteur de Ferdinand, le mathématicien Auguste de Keralio qui est le gouverneur de 1757 à 1769 de Ferdinand, une grande partie des échanges entre d’une part les savants encyclopédistes français (D’Alembert, Condorcet, Bossut) et d’autre part les philosophes milanais (Cesare Beccaria, Pietro Verri, Paolo Frisi) passent en fait le plus souvent par Keralio, l'architecte Ennemond Alexandre Petitot enrichit Parme de ses œuvres.
Bien que sous la tutelle de la France, les rapports diplomatiques entre le duché et l'empire se développent conduisant au mariage de Marie-Isabelle et de Joseph II du Saint-Empire.
Au décès de Philippe en 1765, Ferdinand Ier de Parme lui succède. La France et l'Espagne mettent tout en œuvre pour organiser le mariage de Ferdinand. Guillaume du Tillot, Premier ministre toujours en exercice, exprime sa préférence pour Marie Béatrice d'Este, fille du duc de Modène Ercole Renato, à la mort de celui-ci, les deux duchés auraient fusionné entre les mains de Ferdinand. Le duc de Choiseul propose Mademoiselle d'Orléans, particulièrement riche mais l'Espagne repousse cette proposition. Le futur Joseph II d'Autriche veille aux intérêts de l'Empire, si le duché reste sans héritier, celui-ci pourrait retourner à l'Autriche. La France et l'Espagne tergiversant, la cour de Vienne fait converger les avis de tous en proposant Marie-Amélie de Habsbourg-Lorraine, fille de Marie-Thérèse d'Autriche et sœur de Marie-Antoinette reine de France et épouse de Louis XVI. Le 21 juin 1769, Ferdinand âgé de 19 ans demande la main de Marie-Amélie, âgée de 23 ans après la dispense papale en raison de leur proche parenté. Le mariage est célébré à Vienne par procuration le 27 juin 1769. Marie-Amélie quitte l'Autriche le 1er juillet 1769 et arrive à Mantoue le 16 juillet accompagné de son frère l'empereur Joseph, Ferdinand va à leur encontre accompagné du duc Sforza Cesarini et du duc Grillo. Au cours d'une cérémonie, l'évêque confirme le mariage le 19 juillet dans le Palais Ducal de Colorno et elle est suivie de fêtes et spectacles. Le couple ducal rejoint Parme le 24 au matin.
À son arrivée, Marie-Amélie veut substituer l'influence autrichienne à celle française et espagnole. Elle s'oppose ouvertement au Premier ministre et obtient de son mari son renvoi malgré l'opposition de la France et de l'Espagne. Les deux puissances envoient l’Espagnol Jose de Llano en qualité de ministre avec des ordres très sévères afin d'assainir les caisses du duché qui sont toujours vides en raison de la vie désordonnée du couple ducal. Très mal accueillit, Jose de Llano est licencié en octobre 1772.
Les changements apportés par la révolution française et le danger pour la paix contraignent Ferdinand à se déclarer neutre même si dans le même temps, il signe un pacte secret avec l'Autriche le 13 mai 1794. En 1796, Bonaparte se voit confier l'armée d'Italie qui entre à Milan le 15 mai après être entrée à Plaisance et à Parme auxquelles sont imposées de lourdes contributions. Le duché est un continuel passage de troupes qui s'affrontent. En février 1801, par le Traité de Lunéville, le duc reçoit la Toscane et en mai 1801 par le Traité de Aranjuez, il est spolié du duché au profit de la France, son fils Ludovic reçoit l'Étrurie, en qualité de roi. Ferdinand est alors surveillé par Médéric Louis Elie Moreau de Saint Méry qui lui est présenté par le comte Francesco Schizzati le 17 mars 1801. Le 9 octobre 1802, Ferdinand décède à Fontevivo peut être par empoisonnement, le comte Corrado Marazzini est suspecté. Ferdinand mourant, il désigne pour héritier Ludovic et régent le comte Schizzati et le marquis Ventura, la régence ne dure que quelques jours, Moreau de Saint Méry prenant possession du duché au nom de la France.
[modifier] la période napoléonienne
A l'issu du décès de Ferdinand, Moreau de Saint-Méry prend possession du duché en qualité d'administrateur délégué général des États parmesans. Par une série d'actes administratifs, il met en place d'importantes innovations en terme de droit : il abolit les lois anti-hébraïques, interdit la torture, sépare complètement les lois civiles des lois pénales. Il réforme les tribunaux en introduisant de nouvelles lois, certaines dérivées de la nouvelle législation française. Le 1er juillet 1805, les réformes juridiques qu'il a mis en place disparaissent avec l'introduction du code napoléon dans tout l'empire.
Napoléon Ier ne se rend qu'une fois à Parme et un seul jour le 27 juin 1805, il loge chez le comte Stefano Sanvitale, homme de confiance du régime.
Le mécontentement de la population lié à l'augmentation des impôts (création d'un impôt sur les portes et fenêtres) et à la conscription militaire de 12 000 hommes établit le 16 juin culmine en 1806 avec la révolte des paysans de Castel San Giovanni, qui dégénère en combat avec les militaires français à Bardi, Borgotaro. Napoléon voit dans ces évènements la preuve de l'incapacité de Moreau à gérer la situation d'autant que sa gestion n'est pas à la hauteur de celle attendue par Paris et que la contribution de Parme n'est pas suffisante. Napoléon fait rappeler Moreau le 28 janvier 1806 et le remplace par le général Junot, nommé gouverneur général, associé à l'administrateur préfet Hugues Nardon qui avait précédemment administré le département de Montenotte, le sous préfet est Gian Battista De Gubernatis, un piémontais, fonctionnaire consciencieux et excellent peintre[1][2]. Junot prend le poste avec des ordres pour une répression sévère, faire bruler cinq ou six villages, fusiller une soixantaine de personne, il démissionne de son poste le 7 juin 1806 et il est remplacé par le maréchal de Pérignon, il y aura vingt et une exécutions malgré l'intervention d'une délégation composée de Giacomo Tommaini, Luigi Torrigiani et Filippo Linati auprès de Eugène de Beauharnais, vice-roi d'Italie[2].
Nardon décrète, en 1806, la division du territoire en treize mairies selon les lois communales françaises, le maire de Parme étant le comte Sanvitale, les actes publiques sont rédigés en français. Dès 1808, les deux duchés forment le 111e département français du Taro. Jean-Jacques-Régis de Cambacérès vient d'être nommé Prince de l'Empire et duc de Parme le 24 avril 1808, peu intéressé par ce titre, il ne se rend jamais à Parme alors que Plaisance échoit à Charles-François Lebrun[2]. D'août 1810 à 1814, le baron Dupont-Delporte administre le département en qualité de préfet, il supprime l'université et déclasse l'Académie des Beaux Art [3].
Après la défaite de Napoléon Ier à la bataille de Leipzig de 1813, les troupes autrichiennes assistées des troupes napolitaines de Murat et commandées par le général Nugent avance depuis Modène et entre à Parme le 13 février 1814 lequel organise une régence provisoire confié au marquis Cesare Ventura, eu prince Casimiro Meli Lupi di Soragna et au comte Filippo Magawly. Les Français commandés par le général Pierre Guillaume Gratin se retire sur Plaisance et reprennent l’initiative. La brigade Starhemberg choisit comme ligne de défense le Taro, le 2 mai, elle cède et les Français reprennent Parme pour une seul semaine. La coalition reconquiert définitivement la ville et réinstalle la régence qui signe ses actes par « au nom des puissances alliées » ne sachant pas quel sera le sort du duché.
Les parmesans semblent satisfait de l’arrivée des alliés en raison des taxes et prélèvements imposés par le France.
L’affrontement qui oppose Eugène de Beauharnais à Nugent aidé de Murat se produit sur le Taro. Nugent dispose d’une division de 6 000 hommes et 14 cannons, des 100 000 napolitains du général Carrasco et de deux divisions anglaises de 1 700 hommes. Les Français commandés par Antoine Louis Popon qui se trouvent à Borgo San Donnino (actuellement Fidenza) dispose de 9 800 hommes et 10 cannons. Le 24 mars, le pape Pie VII arrive à Borgo San Donnino en provenance de Paris après que Napoléon l’ait autorisé à rentrer à Rome. Il est confié aux Autrichiens et fait étape à Parme au palais ducal avant de repartir le 27.
La nuit du 12 au 13 avril, les Autrichiens se mettent en marche vers le Taro et engage une bataille victorieuse en raison de leur supériorité numérique. Les Français se retirent jusqu’au Val de Nure, l’affrontement final à Plaisance est évité en raison de l’abdication de Napoléon[4].
De cette période, il reste la réalisation partielle du cadastre, l'agrandissement de la via Emilia réunit à la Paris Naples ce qui lui confère le rang de route impériale, la réalisation de la route Parme-La Spezia d'une longueur de 142 kilomètres.
[modifier] la période post napoléonienne
Si certaines pages de l'histoire de Parme ont été oubliées par les habitants de Parme, le règne de Marie-Louise d'Autriche, seconde épouse de Napoléon Ier, reste très présent dans l'esprit des habitants de Parme, et elle bénéficie encore aujourd'hui d'une très grande notoriété.
L'article 5 du traité de Fontainebleau établit le 11 avril 1814 que Les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla appartiendront en toute propriété et souveraineté à sa Majesté l'Impératrice Marie-Louise. Ceux ci iront à son fils et à sa descendance en ligne directe. Le prince, son fils, prendra à partir de ce moment le titre de Prince de Parme, Plaisance et Guastalla. Ces mesures sont partiellement confirmées par le Congrès de Vienne du 9 juin 1815, cependant la succession au Duc de Reichstadt est suspendu au profit des Bourbons de Lucca, ce qui sera confirmé lors du traité de Paris en date du 10 juillet 1817.
Le 31 mars 1815, Marie-Louise depuis Schönbrunn demande à ses sujets de prêter obéissance à son père, l'empereur François Ier afin qu'il administre provisoirement le duché. Le 7 mars 1816, l'empereur déclare restituer le mandat à sa fille Marie-Louise. Enfin décidé à gouverner ses États, Marie-Louise, âgée de 25 ans, fait son entrée à Parme le 9 avril accompagné du comte de Adam Albert de Neipperg, son ministre et amant dont elle aura trois enfants.
Neipperg pris en charge les affaires extérieures et militaires et le ministre Magawly-Cerati l'administration. Durant cette période, l'Académie des Beaux Arts reprend vie, les églises sont rouvertes ainsi que le collège des Nobles qui fusionné avec celui de Lalatta donne le collège Marie-Louise. Le palais de l'Université est confié aux jésuites. Magawly-Cerati soupçonné de bonapartisme renonce à sa charge le 27 décembre 1816 et la duchesse supprime son ministère, Neipperg prend en main toutes les fonctions.
Dès 1817, Vienne informe Neipperg qu'en Suisse, il existe des organisations secrètes issues du duché dénommées Unitari, Guelfi, Carbonari, ce dont Neipperg doute, jugeant le duché de Marie Louise le plus tranquille d'Italie. Entre 1819 et 1820, les Sublimi et les Carbonari tentent d'organiser une insurrection, Marie Louise est obligée, sous la pression de Vienne de créer une commission de civils et militaires qui jugent les carbonari avec justice et clémence.
Le 22 février 1829 à cinquante quatre ans le comte de Neipperg meurt. Pendant treize ans, il a administré avec sagesse le duché au nom de Marie-Louise et il est regretté de tous.
En 1831, le peuple en révolte, tout en acclamant la duchesse, réclame une constitution et la tête du secrétaire d'état en place depuis 1820, le colonel Werklien, nommé Premier ministre par l'Autriche après le décès de Neipperg. Werklien n'a pas le soutien de Metternich et applique des mesures trop rigides. Menacé de mort, Werklien s'enfuit de Parme et Marie Louise se rend à Plaisance. Le 15 février, un gouvernement provisoire est constitué, le 10 mars les troupes autrichiennes s'approchent de Parme et le gouvernement fait acte de soumission envers Marie-Louise qui abolit toutes les mesures prises par le gouvernement provisoire. Entre juin et juillet 1831, les membres du gouvernement provisoire sont jugés. Le 8 août, Marie-Louise rentre à Parme dans une atmosphère des plus froides. Le 12 juillet 1832, la duchesse est frappée par un malheur qui l'anéantit, son fils le duc de Reichstadt est décédé à Schönbourg. En remplacement de Werklien, le baron Marschall puis le comte Charles-René de Bombelles (1785–1856) se succèdent comme premier ministre.
Le 17 février 1834, Marie-Louise épouse le comte de Bombelles qui est désigné par Metternich. L'administration de Bombelles est sage, en fait, l'Autriche à travers Bombelles, veille sur le duché afin que le libéralisme étouffé en 1831 ne ressurgissent.
Le dernier épisode révolutionnaire se déroule alors que Marie-Louise est en convalescence à Meidlingen. Le 17 juin 1847, des étudiants s'attaquent au palais de l'évêque Neuschel, coupable d'être étranger. L'armée intervint, la révolte se diffuse. Le comte de Bombelles rentre à Parme où il destitue et fait emprisonné tous les employés d'états libéraux. C'est dans ces circonstances que Marie-Louise revient à Parme sans être guérie, elle agonise un mois et meurt le 17 décembre 1847 aimée de tous ses sujets.
Conformément au traité de Paris, à la mort de Marie-Louise le duché passe à la Maison de Bourbon-Parme avec Charles II de Parme, fils de Ludovic, roi d'Étrurie.
De cette période, il reste une duchesse aimée de tous qui renouvelle l'urbanisme afin de donner à Parme la dimension d'une capitale, la forme artistique choisie étant le néoclassique. Parmi les œuvres, on note : un pont sur le Taro, le cimetière de la Villetta, le théâtre Regio inauguré le 16 mai 1829 avec la Zaira de Bellini écrit pour l'occasion, la transformation de la Pilotta et du palais ducal, la Beccherie et la bibliothèque ducale.
[modifier] Les bourbons et la fin du duché
Conformément au traité de Paris, à la mort de Marie-Louise, le duché doit passer à la Maison de Bourbon-Parme à Charles Ludovic de Bourbon mais la situation n'est pas aussi simple. Le baron Neumann, conseiller de l'Empereur, mandaté de Vienne à Parme, rapporte à Metternich qu'à la mort de la duchesse, les libéraux auraient tenté une insurrection. Le maire de Parme, le comte Cantelli est destitué car il a cherché à créer un gouvernement provisoire avant l'arrivée du nouveau duc.
Le 31 décembre 1847, Bombelles annonce à Metternich l'arrivée du nouveau duc Charles Ludovic accompagné de son fils, le duc prend le nom de Charles II. Charles II se montre faible et vil créant un climat de suspicion et de méfiance, assurant à Vienne comme aux libéraux des promesses qu'il ne tient pas.
La nouvelle d'une insurrection à Milan enflamme Parme et le 20 mars 1848 éclate la révolte, les habitants se réunissent en armes et avec des cocardes tricolores, il y a des coups de feux, des morts et des blessés. Le fils du duc a commencé une action répressive mais Charles II ordonne le cesser le feu. Cette révolte populaire contraint Charles II à repousser le traité d'alliance défensif avec l'Autriche et à s'allier avec Léopold II de Toscane, Pie IX et Charles-Albert de Sardaigne. Il change d'avis et abdique en avril nommant une régence composée du comte Cantelli et de l'avocat Gioia qui sont chargés de rédiger une constitution. Les régents associés au comte Martini, à monseigneur Carletti et Bandini forment un gouvernement provisoire dont les actes sont intitulés au nom du Gouvernement Provisoire du Ier État de Parme. Charles II décide alors de quitter le duché, ce qu'il fait le 8 avril 1848, il se réfugie à Weisstropp en Saxe. Le prince héritier nommé par son père major général a fui pour se rendre dans le camp de Charles-Albert de Sardaigne, mais celui-ci ne l'accepte pas et le fait emprisonner pendant des mois d'abord à Crémone puis à Milan. Le 5 juin, les Autrichiens battus par les Piémontais repassent par Parme. Le 16 juin, suite au vote du gouvernement provisoire, le commissaire sarde prend possession du duché et proclame l'annexion au Royaume de Sardaigne mais suite à l'armistice de Salasco, les troupes autrichiennes sont de nouveau aux portes de Parme. Le 18 août, le maréchal comte de Thurn crée un gouvernement provisoire militaire approuvé par Charles II en exil. Après le désastre de Novare, les Autrichiens replacent sur le trône Charles II qui abdique définitivement pour son fils Charles Ferdinand le 14 mars 1849 qui depuis Londres accepte une commission assurant les pouvoirs administratifs et exécutifs jusqu'à son arrivée.
Charles monte sur le trône avec le nom de Charles III de Bourbon le 25 août 1849. Personnage très discuté, intelligent mais bizarre, une de ces premières actions fut d'intervenir contre les membres de la régence et d'instituer une commission chargée d'étudier les dépenses du gouvernement révolutionnaire.
Le duc dit vouloir l'indépendance vis à vis l'Autriche à laquelle il est lié et sur qui il peut compter en cas d'attaques extérieures ou de révoltes internes. Extravaguant, il exige de ces sujets une conduite qu'il n'a pas et se montre violent. Le duché se partage entre libéraux et légitimistes, mouvement issu de la restauration française qui s'appuie sur une campagne traditionaliste, les libéraux étant plutôt les citadins. En 1853, les légitimistes de Parme soutenu par la duchesse Louise-Marie de Berry, fille du duc de Berry Charles Ferdinand d'Artois et sœur du comte de Chambord prétendant légitime au trône de France, veut l'abdication du duc alors qu'il est en manœuvre en Autriche. Mis au courant, le duc fait surveiller étroitement la duchesse et renvoie les fonctionnaires ayant participé au complot. À Parme, les impôts augmentent, les habitants vivent sous la surveillance du chef de la police Bassetti qui signe de nombreux ordres de punitions corporelles, suivant les exigences du duc. Le mécontentement en ville est fort et un climat de meurtre mûrit, le duc est poignardé le 26 mars 1854 par Antonio Carra, Charles III meurt le lendemain.
Le 27 mars, la veuve Louise-Marie annonçant la mort de son époux, proclame son fils Robert nouveau souverain, elle-même assurant la régence. Louise Marie remplace la totalité du gouvernement afin d'établir un environnement plus serein, au gouvernement militaire de Charles III, le gouvernement mis en place doit rechercher la neutralité et l'indépendance vis à vis de l'Autriche mais le 22 juillet 1854, les sujets inquiets tentent une révolte. Tout débute par l'occupation de deux cafés, les troupes arrivées sur place tirent ce qui provoque une situation insurrectionnelle que l'armée autrichienne réprime violemment. Louise Marie montre son hostilité à une répression judiciaire trop excessive et demande la fin des procès et le retour en Autriche des officiers les plus durs. L'économie est assainie, l'instruction publique développée ainsi que l'assistanat à la population la plus pauvre. En mai 1859, s'ensuivent de nouveaux désordres qui provoquent le départ suivi de son retour. Le 9 juin 1859, Louise-Marie quitte définitivement Parme non sans avoir exposé sa désapprobation dans une lettre de protestation rédigée une protestation depuis Saint-Gall le 28 juin[5]. Le 15 septembre 1859, la dynastie des Bourbons est déchue et Parme entre dans la province de l’Émilie.
En 1860, le duché entre, après un plébiscite, dans le Royaume de Sardaigne et donc le Royaume d’Italie.
[modifier] Les unités de mesure dans le duché de Parme
Avec l'annexion par la France napoléonienne, le système de mesure local prend fin au profit de celui institué par les autorités françaises, il reprendra du service après la chute de l'empire sur volonté de la duchesse Marie-Louise[2]. Les unités en vigueur dans le duché de Parme étaient les suivantes :
- Les longueurs
- Braccio (bras) = 12 once (once) x 12 punti (point) = 0,5452 m
- Pertica (au pluriel pertiche, perches) = 6 braccia
- Braccio di sete (bras de soie) = 0,5878 m
- Braccio di tela (bras de toile) = 0,6395 m
- les superficies
- Biolca (au pluriel Biolche) = 72 Tavole = 30,8144 ares = 3081,439 m²
- Tavola (table) = 12 Piedi (pied) = 42.80 m²
- Piede (pied) = 144 once = 3.57 m²
- Oncia (once)= 0.29750 m²
- Staio = 12 tavole x 4 perche au carré
Employé dans l'Émilie et au delà, la biolca est une unité de mesure très disparate d'une région à l'autre puisqu'elle correspond à la surface que pouvait labourer, en un ou deux jours, une paire de bœufs soit de 3000 à 6000 m².
- les capacités
- Staio (sac) = 2 mine = 16 quartaroli = 47,040 litres
- Brenta = 36 pinte x 2 Boccali = 71,672 litres
- les poids
- Libbra (livre) = 12 once x 24 denari =328 g
- Rubbo = 25 libbre
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[modifier] Notes
- ↑ [1] [2] exemples de tableau
- ↑ a b c d La Gazzetta di Parma, Ubaldo Delsante: Parma, provincia francese page 5, édition du 26 mai 2008
- ↑ Référence et correspondances administratives dont une correspondance intéressante sur le pillage des œuvres artistiques : 2543.
- ↑ Mario Zannoni : La battaglia del Taro 13-15 aprile 1814 éditeur Silva 2008
- ↑ (it)Lettre de protestation de Louise d'Artois
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
[modifier] Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Ducato di Parma e Piacenza ».
- Parma Édition Quaderni Parmensi, de Gianfranco Stella (1988)
- Parma e Vienna Edition Artegrafica Silva - Parma, de Adele Vittoria Marchi (1988)
- Napoleone Bonaparte a Parma nel 1805 Edition MUP, de Mario Zannoni (2006)