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Baie du mont Saint-Michel - Wikipédia

Baie du mont Saint-Michel

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Pour les articles homonymes, voir Saint-Michel.
Mont-Saint-Michel et sa baie 1
Patrimoine mondial de l’UNESCO

Vue aérienne du mont et sa baie

Latitude
Longitude
48° 38′ 8.016″ Nord
         1° 30′ 38.016″ Ouest
/ 48.63556, -1.51056
Pays France France
Type Mixte
Critères i, iii, vi
N° identification (ID) 80
Région 2 Europe et Amérique du nord
Année d’inscription 1979 (3e session)

1 Descriptif officiel (UNESCO)
2 Classification UNESCO

La baie du mont Saint-Michel ou baie du Mont-Saint-Michel est une baie située entre la Bretagne (au sud) et la péninsule normande du Cotentin (à l'est), la baie appartient au club des plus belles baies du monde et est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le marnage très important dans la région (plus de dix mètres) permet à une grande partie de cette baie d'être découverte à marée basse. Deux îlots granitiques se trouvent dans la baie du mont Saint-Michel, Tombelaine et le Mont-Saint-Michel. Le secteur abrite une grande variété d'oiseaux et des phoques veaux marins

Sommaire

[modifier] Communes limitrophes

La baie est bordée du nord au sud par les communes suivantes :

[modifier] Les rivières

Trois rivières se jettent dans cette baie (et la traversent à marée basse): le Couesnon, maintenant endigué à l'Ouest du Mont Saint-Michel, la Sée et la Sélune. La très faible pente de la baie et l'important marnage provoque par grande marée la formation d'un mascaret (“barre”) dans ces rivières qui peut remonter plusieurs kilomètres dans les terres.

[modifier] Les divagations des rivières

Le mont fut ensuite ballotté par les divagations des cours des trois fleuves qui abreuvent encore la baie du mont Saint-Michel. Ces cours d'eau sont : la Sélune, la Sée et surtout le Couesnon qui, marquant autrefois la frontière entre la Normandie et la Bretagne se mit dit-on soudainement à couler à l'ouest du mont, faisant ainsi passer ce dernier en Normandie. En réalité, jusqu'au XVIIIe siècle, l'embouchure de ce dernier se trouvait à 6 km du rocher. Ceci est donc une légende qui amuse les habitants frontaliers qui savent que la frontière ne se situe pas sur le Couesnon proprement dit mais sur la terre ferme à 4 km à l'ouest, au pied du massif de Saint-Broladre. Un vieux dicton local a cependant immortalisé l'évènement :

« Li Couesnon a fait folie
Si est le Mont en Normandie »
« Le Couesnon dans sa folie
A mis le Mont en Normandie »

[modifier] Les plus importantes marées d'Europe

Les marées dans la baie du mont Saint-Michel ont de quoi impressionner : d'une amplitude de près de treize mètres les jours de fort coefficient, la mer se retire à grande vitesse sur une dizaine de kilomètres, mais revient aussi vite. L'expression consacrée est « qu'elle revient à la vitesse d'un cheval au galop ». La vérité est qu'elle est plus proche de la vitesse d'un homme qui marche, mais elle a malheureusement coûté la vie à beaucoup d'incrédules.

[modifier] La tangue

Le mont vu depuis la grève.
Le mont vu depuis la grève.

Les alluvions fluviales continuellement brassées par le flux et reflux des marées, mélangées aux coquillages brisés donne naissance à la tangue, un riche fertilisant qui fut longtemps utilisé par les paysans des environs pour amender leur sols.

[modifier] Les sables mouvants

La baie présente la particularité d'être pratiquement plate et donc sujette à l'envasement (sables mouvants, décrits de façon spectaculaire par le texte de Victor Hugo « L'enlisement » dans « Les Misérables », tome V, « Jean Valjean », chapitre V : « Pour le sable comme pour la femme il y a une finesse qui est perfidie »). La traversée des grèves de la baie peut s'avérer dangereuse en l'absence d'un guide expérimenté. La traversée de la Sée et de la Sélune n'oppose qu'une maigre difficulté, mais il existe plusieurs zones de sables mouvants dans les parties sableuses de la baie, surtout les chenaux, comme dans toute zone très plate, qui divaguent de jour en jour.

Conjuguée à une amplitude de marée exceptionnelle, cette configuration rend la zone dangereuse, par temps de brume (perte totale de repères), causant des noyades non par réel enlisement, mais par épuisement : on ne peut marcher dans une vase thyxotropique, sans être aguerri, car le sol tout à la fois se dérobe sous le mouvement et bloque si on ne bouge pas. Si le chenal se remplit alors, il convient de dégager ses pieds au maximum et de nager à la force des bras ; la théorie prévoit que l'on flotte, mais l'hypothermie tue si on ne se dégage pas rapidement. Il faut noter qu'essayer d'empêcher une personne de s'enliser en la tractant afin qu'elle retrouve la terre ferme est impossible, puisque son poids équivaut approximativement à celui d'une voiture dans cette situation.

Beaucoup plus souvent, des désagréments arrivent aux voitures garées un peu trop longtemps sur des places un peu bas. Leur masse volumique importante les enlise: il est toujours inutile de les tracter, même avec une voiture; il faut les dégager à la grue après avoir fluidifié le sable qui les aura bloquées.

[modifier] La digue et les polders

Au fil des années, la baie du mont Saint-Michel fut sujette à la poldérisation de la part de ses propriétaires riverains. L'action la plus marquante en ce sens fut la construction en 1880 d'une digue insubmersible par les Ponts et Chaussées, malgré l'opposition de diverses autorités.

Cette digue et celle de la Roche-Torin précipitèrent l'ensablement de la baie, et il est maintenant question de démolir la digue qui relie le mont au continent, ceci afin d’endiguer cet ensablement qui menace l'insularité du mont.

La digue d'accès construite au XIXe siècle, qui retient le sable, aggrave donc l'ensablement naturel de la baie, au point que le mont pourrait cesser d'être une île.

[modifier] Rappel de quelques données naturelles

La marée basse expose une boue épaisse sur les rives du Couesnon.
La marée basse expose une boue épaisse sur les rives du Couesnon.

La baie s’étend de la Pointe du Grouin à la Pointe Champeaux selon un axe Ouest-Est ; et le Canal du Couesnon de Pontorson, Beauvoir, au barrage de la Caserne se prolonge en une digue vers le Nord jusqu’au Mont-Saint-Michel (MSM), puis Tombelaine, le bec d’Andaine et Saint-Jean-le-Thomas. À l’Ouest, Cancale, à l’Est, Avranches sur la Sée, au nord de la Sélune.

L'estran dégage environ six kilomètres pour un marnage de dix mètres en moyenne sur 240 km². Ce marnage exceptionnel (un peu comme celui de la baie de Fundy) est dû aux mêmes raisons : forme en entonnoir de la baie, pour une onde progressive de marée qui se dirige vers la Manche et la mer du Nord, et donc se heurte au Cotentin (donc impédance réflexive type quart d'onde) plus la force de Coriolis toujours déviant à droite. Donc très fort marnage ; et très logiquement le chenal montant n'est pas le même que le chenal descendant ; d'où selon la force du vent et bien d'autres paramètres (force du mascaret, profondeur du chenal, tenue du sable (où fourmille la faune d'estran), une divagation des chenaux de sortie des trois fleuves principaux. En mer, le marnage est beaucoup plus réduit.

Comme la baie d'Authie, la baie de Somme, ou la baie de la Seine, la mer ne cesse d'apporter des vases : 1,5 mm/an environ. En effet, la marée montante mobilise par forte tempête les fonds marins et les déposent par sédimentation à marée descendante, le rôle des diatomées n'étant sans doute pas neutre dans ce processus : la slikke monte ; les herbes halophiles progressent, la salicorne en tête, puis le schorre s'installe avec ces obiones, puccinella, asters et autres laitues de mer : aux endroits où le schorre recule (cela arrive aussi), on peut voir à certains endroits jusqu'à un mètre de dépôts récents déposés en lits, chronologiquement datés par la marée de vive eau. Ces dépôts sont du sable coquiller et de la tangue (la tangue est ce calcaire blanc de granularité très fine 20 microns qui va former le marais blanc de Dol (environ 20 m d'épaisseur sur 100 km²).

Au Sud, l'eau à l'intérieur croupit et la tourbe se forme (le marais noir) : 15 km². Les photographies fausses couleurs révèlent immédiatement ce paysage.

Sur les zones en formation, on peut voir de manière assez caractéristique du point de vue géologique, le chenal creusé dans la tourbe ancienne “assez” résistante, le comblement de ce V par la tangue, puis quand l'assèchement progressif se produit, la tourbe se rétracte en s'affaissant, laissant apparaître la surélévation de la tangue (de 10 à 50 cm selon le chenal). L'analyse hydraulique du Guyoult confirme ce scénario assez bien connu.

Se rajoute à ce phénomène naturel la montée régulière de la mer, de 1,2 mm/an, ce qui justifie depuis l'holocène récent les 20 m de dépôt du marais blanc et l'emprise à l'intérieur des terres du Mont-Dol.

[modifier] Poldérisation de la baie

Vient l'action de l'homme : on a besoin de nourriture, donc d'agriculture, donc de marais asséchés : il pleut trop ; il faut évacuer l'eau ; on ne cessera de favoriser l'écoulement de l'eau par drainage. Les moines y passeront leur Moyen Âge. Il faut se chauffer : les lambeaux de forêt disparaissent. Ceci dit, le phénomène est global à toute l'Europe : l'immense forêt tempérée a disparu, comme disparaissent actuellement celles de la savane et tropicale actuellement pour les mêmes raisons.

C'est donc, via les premières digues et vannes, l'empêchement de la mer à monter sur le schorre à pleine mer, et l'écoulement d'eau douce vers la mer en Basse mer ; premiers pas vers la conquête de nouvelles terres : symboliquement, de 1769 à 1969 : deux cents ans de poldérisation.

Henri Bertin contemporain de Turgot et des physiocrates croit à la domination-domestication de la Nature : concession est accordée à tout demandeur de “mer à poldériser” ; on a vu et admiré le travail hollandais. Quinette de la Hague se voit concéder de la Roche Torin à l'Est jusqu'à Broladre : hélas, trente ans à peine, et la mer et les divagations du Couesnon ont détruit toutes les digues, placées bien trop au large.

Deuxième tentative en 1856 : Mosselmann se voit attribuer cette fois de la chapelle Sainte-Anne jusqu'à la Roche Torin en passant juste au niveau de la Merveille. On canalise le Couesnon jusqu'au barrage de la Caserne et c'est gagné : les polders progressent le long du trait Sainte-Anne Mont-Saint-Michel ; tout un parcellaire est formé, jusqu'en 1934 au bord du chenal du Couesnon et du Barrage. Entre temps, l'île a cessé d'être une prison (Louis Auguste Blanqui et Armand Barbès y furent, entre autres, enfermés) et l'on songe de plus en plus à régulariser le déplacement des pèlerins vers le Mont-Saint-Michel. Une décision importante pour l'avenir du mont est prise.

[modifier] Ecologie

La Baie du Mont Saint-Michel bénéficie de la Convention de Ramsar pour la protection des zones humides depuis 1994. Une superficie de 62 000 ha est ainsi classée.[1]
Le réseau Natura 2000 intervient sur deux classements différents : site FR2500077[2] et site FR2510048[3]

[modifier] Faune

Phoque
Phoque

Le phoque est un animal aimant visiblement se prélasser dans la baie du Mont Saint-Michel. L'été, des dauphins venant des eaux plus chaudes de l'océan pacifique suivent les courants marins afin de jouer autour des embarcations traditionnelles des pêcheurs locaux, les fameuses 'barquettes à moteur'.

[modifier] Flore

[modifier] La pratique de la pêche à pieds

La pêche à pied consiste à tendre des filets ou casiers sur les grèves ou les rivières et à les manœuvrer. On pêchait autrefois des saumons, grâce à des barrages de filets tenus dans la rivière. Les mulets étaient pris avec un trémail posé sur des piquets ou en manœuvrant une senne. Pour les anguilles on utilisait des sortes de casiers appelés bourroches. Pour les crevettes grises, on pouvait pousser une bichette ou tendre sur des piquets une tesure ou (dzure), sorte de filet en forme d'entonnoir avec une ouverture rectangulaire.

Dzures dans la baie
Dzures dans la baie

Rien qu'en 1900 à Vains on dénombrait encore une cinquantaine de pêcheurs, les femmes ramassaient les coques.

[modifier] Les pêcheries

Les pêcheries dans la baie du Mont-Saint-Michel sont très anciennes (les premières dateraient du début du Bronze ancien et de récentes fouilles ont eu lieu tant dans la partie sud de la Baie sur l'activité de briquetage aux époques gauloises et gallo-romaines (Bizien-Jaglin, 1995), ainsi que sur l'occupation de la Butte de Lillemer et de son marais vers 4000 ans avant JC (Laporte et al., 2003).

Pour les pêcheries du nord-est de la Baie, elle sont surtout sur le secteur de Saint-Jean-le-Thomas et Champeaux. (Pour plus de précisions voir l'article sur l'archéologie des pêcherie)

Une bisquine

[modifier] Les bateaux

  • Les doris sont d'usage courant, facilitant le départ d'une plage.
  • Entre Granville et Cancale, les plus gros bateaux de pêche traditionnels étaient les bisquines.

[modifier] Les pélerinages

Le pélerinage et la traversée des grèves pour se rendre à l'Abbaye du Mont-Saint-Michel a commencé dès le Moyen Âge[4]. De nombreuses voies montoises se rejoignaient à Genêts, d'où les pélerins pouvaient traverser la baie en partant du bec d'andaine pour aller au Mont. La pratique des pélerinage a repris au milieu du XXe siècle, et depuis une vingtaine d'années la traversée des grèves avec un guide est devenue une approche du Mont qui permet de découvrir la baie et qui connait de plus en plus de succès.

[modifier] Notes et références

  1. [1]Site Ramsar
  2. Site d'Importance CommunautaireNatura 2000
  3. Zone de Protection SpécialeNatura 2000
  4. Les voies montoise - site des études françaises

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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