Traité de Saint-Germain-en-Laye (1919)
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Le traité de Saint-Germain-en-Laye, parfois appelé traité de Saint-Germain, signé le 10 septembre 1919 à Saint-Germain-en-Laye, établit la paix entre les alliés et l'Autriche, et consacre l'effondrement de la monarchie austro-hongroise : l'ancien Empire des Habsbourg est aboli et est remplacé par une demi-douzaine d'États successeurs selon le principe du droit des peuples à disposer de leur destin.
Il fait partie des traités signés dans la banlieue de Paris qui terminèrent formellement la Première Guerre mondiale.
En mai 1919 se tinrent des négociations de paix à Saint-Germain-en-Laye, mais les alliés interdirent à la délégation autrichienne d'y participer. Des Autrichiens manifestèrent leur mécontentement en brûlant l'ambassade de France à Vienne, le 23 mai 1919.
Le traité est rédigé en français, anglais, italien et russe, mais pas en allemand ; il est précisé que le texte en français fera foi en cas de divergence.
Le traité de Saint-Germain-en-Laye entra en vigueur le 16 juillet 1920.
Sommaire |
[modifier] les parties contractantes
Les signataires du traité sont :
- pour la partie principales puissances alliées et associées :
- pour les États-Unis d'Amérique, le Président des États-Unis d'Amérique, Woodrow Wilson, représenté par :
- l'Honorable Frank Lyon Polk, Sous-Secrétaire d'État
- l'Honorable Henry White, ancien Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire des États-Unis à Rome et à Paris
- le Général Tasker H. Bliss, représentant militaire des États-Unis au Conseil supérieur de guerre
- pour l'Empire britannique, Sa Majesté le Roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande et des territoires britanniques au-delà des mers, Empereur des Indes, George V, représenté par :
- le Très Honorable Arthur James Balfour, O.M., M.P., Secrétaire d'État pour les Affaires Étrangères
- le Très Honorable Andrew Bonar Law, M.P., Lord du sceau privé
- le Très Honorable Vicomte Milner, G.C.B., G.C.M.G., Secrétaire d'État pour les Colonies
- le Très Honorable George Nicoll Barnes, M.P., Ministre sans portefeuille
- pour le Dominion du Canada, représenté par :
- l'Honorable Sir Albert Edward Kemp, K.C.M.G., Ministre des Forces d'Outre-Mer
- pour le Commonwealth d'Australie, représenté par :
- l'Honorable George Foster Pearce, Ministre de la Défense
- pour l'Union Sud-Africaine, représenté par :
- le Très Honorable Vicomte Milner, G.C.B., G.C.M.G. ;
- pour le Dominion de la Nouvelle-Zélande, représenté par :
- l'Honorable Sir Thomas Mackenzie, K.C.M.G., Haut-Commissaire pour la Nouvelle-Zélande dans le Royaume-Uni
- pour l'Inde, représenté par :
- le Très Honorable Baron Sinha, K.C., Sous-Secrétaire d'État pour l'Inde
- pour la France, Le Président de la République française, Raymond Poincaré, représenté par :
- M. Georges Clemenceau, Président du Conseil, Ministre de la Guerre
- M. Stephen Pichon, Ministre des Affaires Étrangères
- M. Louis-Lucien Kiotz, Ministre des Finances
- M. André Tardieu, Commissaire général aux Affaires de guerre franco-américaines
- M. Jules Cambon, Ambassadeur de France
- pour l'Italie, Sa Majesté le Roi d'Italie, Victor-Emmanuel III représenté par :
- l'Honorable Tommaso Tittoni, Sénateur du Royaume, Ministre des Affaires Étrangères
- l'Honorable Vittorio Scialoja, Sénateur du Royaume
- l'Honorable Maggiorino Ferraris, Sénateur du Royaume
- l'Honorable Guglielmo Marconi, Sénateur du Royaume
- l'Honorable Silvio Crespi, Député
- pour le Japon, Sa Majesté l'Empereur du Japon, Yoshihiko, représenté par :
- le Vicomte Chinda, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de S.M. l'Empereur du Japon à Londres
- M. K. Matsui, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de S.M. l'Empereur du Japon à Paris
- M. H. Ijuin, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de S.M. l'Empereur du Japon à Rome
- pour les États-Unis d'Amérique, le Président des États-Unis d'Amérique, Woodrow Wilson, représenté par :
- pour la partie puissances alliées et associées :
- pour la Belgique, Sa Majesté le Roi des Belges, Albert Ier, représenté par :
- M. Paul Hymans, Ministre des Affaires Étrangères, Ministre d'État
- M. Jules van den Heuvel, envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire de S.M. le Roi des Belges, Ministre d'État
- M. Émile Vandervelde, Ministre de la Justice, Ministre d'État
- pour la Chine, Le Président de la République Chinoise, Sun Yat-sen, représenté par :
- M. Lou Tseng-Tsiang, Ministre des Affaires Étrangères
- M. Chengting Thomas Wang, ancien Ministre de l'Agriculture et du Commerce
- pour Cuba, Le Président de la République Cubaine, représenté par :
- M. Antonio Sanchez de Busta-mante, Doyen de la Faculté de Droit de l'Université de La Havane, Président de la Société cubaine de Droit international
- pour la Grèce, Sa Majesté le Roi des Hellènes, Alexandre Ier, représenté par :
- M. Nicolas Politis, Ministre des Affaires Étrangères
- M. Athos Romanos, envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire auprès de la République française
- pour le Nicaragua, Le Président de la République de Nicaragua, représenté par :
- M. Salvador Chamorro, Président de la Chambre des Députés
- pour le Panama, Le Président de la République de Panama, représenté par :
- M. Antonio Burgos, envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire de Panama à Madrid
- pour la Pologne, Le Président de la République Polonaise, Józef Piłsudski, représenté par :
- M. Ignace J. Paderewski, Président du Conseil des Ministres, Ministre des Affaires Étrangères
- M. Roman Dmowski, Président du Comité national polonais
- pour le Portugal, Le Président de la République Portugaise, représenté par :
- le Docteur Affonso da Costa, ancien Président du Conseil des Ministres
- le Docteur Augusto Luiz Vieira Soares, ancien Ministre des Affaires Étrangères
- pour la Roumanie, Sa Majesté le Roi de Roumanie, Ferdinand Ier, représenté par
- M. Nicola Misu, envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire de Roumanie à Londres
- le Docteur Alexandru Vaida-Voievod, Ministre sans portefeuille
- pour le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, Sa Majesté le Roi des Serbes, des Croates et des Slovènes, Pierre Ier, représenté par :
- M. N.P. Pachitch, ancien Président du Conseil des Ministres
- M. Ante Trumbić, Ministre des Affaires Étrangères ; M. Ivan Zolger, docteur en droit
- pour le Siam, Sa Majesté le Roi de Siam, Rama VI - Vajiravudh, représenté par :
- Son Altesse le Prince Charoon, envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentaire de S.M. le Roi de Siam à Paris
- Son Altesse Sérénissime le Prince Traidos Prabandhu, Sous-Secrétaire d'État aux Affaires Étrangères
- pour la Tchécoslovaquie, Le Président de la République tchécoslovaque, Tomáš Masaryk, représenté par :
- M. Karel Kramář, Président du Conseil des Ministres
- M. Edouard Beneš, Ministre des Affaires Étrangères
- pour la Belgique, Sa Majesté le Roi des Belges, Albert Ier, représenté par :
- et :
- pour l'Autriche, La République d'Autriche, représentée par :
- M. Karl Renner, Chancelier de la République d'Autriche
- pour l'Autriche, La République d'Autriche, représentée par :
[modifier] Les stipulations du traité
- Il est fait droit à l'aspiration des Polonais de transférer la Galicie au profit de l'état polonais restauré dans son existence et dans ses droits.
- Il est fait droit à la revendication des Tchèques et des Slovaques en vue de se doter d'un pays : la Tchécoslovaquie. Les populations germanophones minoritaires de la Bohême et de la Moravie (les Allemands des Sudètes) se trouveront donc à l'avenir dans la situation des populations tchèques et slovaques, pourtant majoritaires, pendant des siècles.
- Une situation contraire est créée au sud du Tyrol (en allemand Südtirol, en italien Alto-Adige) au profit des Italiens minoritaires de cette région : ils rejoignent désormais l'Italie, même si le territoire comporte une majorité de langue allemande : plus de 200 000 allemands et 9 000 italiens à cette époque. La raison : la délégation italienne convainquit celle de la France que la ligne de partage des eaux sur le col du Brenner soit la frontière naturelle d'Italie. Notons pour l'anecdote que ceci aura notamment pour conséquence, en 1991, de faire attribuer à l'Italie, après quelques tensions diplomatiques, la momie d'Ötzi, découvert par des autrichiens… à 92,56 mètres (sic) au sud de la frontière issue du Traité.
- Quelques zones germanophones de la Basse-Styrie ainsi que la vallée de Mieß en Carinthie font partie du (nouveau) Royaume des Serbes, Croates et Slovènes.
- Le nom de l'état Autriche allemande (en allemand Deutschösterreich) doit être changé en Autriche (en allemand Österreich).
- Quatre districts à l'ouest de la Hongrie (nommés Westungarn en allemand) font partie de l'Autriche comme land sous le nom de Burgenland.
- L'annexion (Anschluß en allemand) à l'Allemagne est interdite.
- L'Autriche est obligée à des prestations de réparation.
- Un service militaire obligatoire est interdit.
[modifier] Restitutions d'objets d'art
Certains objets qui avaient été "empruntés" par les Habsbourg aux différents pays alliés doivent être restitués, même si la mainmise date de plusieurs siècles, par exemple :
- Toscane
- Les bijoux de la Couronne (la partie qui en est restée après leur dispersion), les bijoux privés de la Princesse Électrice de Médicis, les médailles faisant partie de l'héritage des Médicis et d'autres objets précieux — tous de propriété domaniale selon des arrangements contractuels et dispositions testamentaires — transportées à Vienne pendant le XVe siècle.
- Mobilier et vaisselle d'argent des Médicis et la gemme d'Aspasios en paiement de dettes de la Maison d'Autriche envers la couronne de Toscane.
- Les anciens instruments d'astronomie et de physique de l'Académie del Cimento enlevés par la Maison de Lorraine et envoyés comme cadeau aux cousins de la Maison impériale à Vienne.
- Modène
- Une « Vierge » par Andréa del Sarto et quatre dessins par le Corrège appartenant à la Pinacothèque de Modène, emportés en 1859 par le Duc François V.
- Les trois manuscrits de la bibliothèque de Modène : Bibiia Vulgata (cod. lat. 422-23), Breviarium romanum (cod. lat. 424) et Officium Beatea Virginis (cod. lat. 262), emportés par le Duc François V en 1859.
- Les bronzes emportés dans les mêmes conditions en 1859,
- Quelques objets parmi lesquels deux tableaux par Salvator Rosa et un portrait par Dosso Dossi, revendiques par le Duc de Modène en 1868 comme condition d'exécution de la Convention du 20 juin 1868, et d'autres objets livrés en 1872 dans les mêmes circonstances.
- Palerme
- Les objets exécutés au XIIe siècle à Palerme pour les Rois Normands, et qui étaient employés au couronnement des Empereurs ; lesdits objets emportés de Palerme et se trouvant maintenant à Vienne.
- Naples
- 98 manuscrits enlevés de la Bibliothèque de St. Giovanni à Carbonara et d'autres bibliothèques de Naples, en 1718, par ordre de l'Autriche, et transportés à Vienne.
- Divers documents emportés à différentes époques des archives d'État de Milan, Mantoue, Venise, Modène et Florence.
- Belgique
- Le Triptyque de Saint-Ildephonse, par Rubens, provenant de l'abbaye de Saint-Jacques-sur-Coudenberg, à Bruxelles, acheté en 1777 et transporté à Vienne.
- Objets et documents enlevés de Belgique et transportés en Autriche pour y être mis en sûreté en 1794 :
- les armes, armures et autres objets provenant de l'ancien Arsenal de Bruxelles ;
- le Trésor de la Toison d'Or, jadis conservé à la chapelle de la Cour de Bruxelles. Toutefois, ce trésor se trouve actuellement toujours à Vienne ;
- les coins des monnaies, médailles et jetons exécutés par Théodore Van Berckel, qui faisaient partie intégrante des Archives de la Chambre des Comptes établie à Bruxelles ;
- les exemplaires manuscrits originaux de la Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens, dressée de 1770 à 1777 par le Lieutenant général comte Jas de Ferraris et les documents relatifs à ladite carte.
- Pologne
- Objet enlevé des territoires faisant partie de la Pologne, depuis le premier démembrement de 1772 :
- la coupe en or du Roi Ladislas IV, no 1114 du Musée de la Cour de Vienne.
- Objet enlevé des territoires faisant partie de la Pologne, depuis le premier démembrement de 1772 :
- Tchécoslovaquie
- Documents, mémoires historiques, manuscrits, cartes, etc., revendiqués par l'État tchécoslovaque et qui, par ordre de Marie-Thérèse, ont été emportés par Thaulow de Rosenthal ;
- Les documents provenant de la Chancellerie royale aulique et de la Chambre des Comptes aulique de Bohême, et objets d'art qui, faisant partie de l'installation du château royal de Prague et autres châteaux royaux de Bohême, ont été enlevés par les empereurs Mathias, Ferdinand II, Charles IV (vers 1718, 1723 et 1737) et François-Joseph Ier, et qui se trouvent actuellement dans les archives, châteaux impériaux, musées et autres établissements publics centraux à Vienne.
[modifier] Voir aussi
Accords et traités de la Première Guerre mondiale | |
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