Tintin au pays de l'or noir
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Tintin au pays de l'or noir | |||||
15e Album de Tintin et Milou | |||||
Auteur | Hergé | ||||
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Personnages principaux | Tintin Ben Kalish Ezab |
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Lieu de l'action | Khemed | ||||
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Éditeur | Casterman | ||||
Première publication | 1950 | ||||
ISBN | ISBN 978-2203001145 | ||||
Nombre de pages | 62 | ||||
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Prépublication | Le Petit Vingtième (1939) Le Journal de Tintin(1948) |
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Albums de Tintin et Milou | |||||
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Tintin au pays de l'or noir (Les aventures de Tintin : Tintin au pays de l'or noir, Hergé, 1950) est le 15e album de bande dessinée des aventures de Tintin.
Sommaire |
[modifier] Synopsis
Alors que des rumeurs de guerre se font persistantes, le marché est envahi par de l'essence polluée qui fait littéralement exploser les moteurs... à explosions. Tintin embarque alors pour faire son enquête au Moyen-Orient.
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
(1ère version de l'album) : L'album est différencié de la publication hebdomadaire dans le Journal de Tintin, car Tintin ne débarque plus à Caiffa mais à Haifa dans ce qui serait la Palestine, alors sous mandat britannique. Il est arrêté par les Anglais, puis kidnappé par des militants de l'organisation juive Irgoun (mentionnée dans l'album mais pas dans dans la version journal) qui l'ont confondu avec un certain Goldstein, agent sioniste qui doit venir d'Europe. Il est ensuite kidnappé par des Arabes, qui le conduisent auprès de leur chef Bab El Ehr. Tintin retrouve plus tard le docteur Müller, lequel travaille désormais pour le compte d'une compagnie qui tente par des moyens illicites de prendre le contrôle des puits de pétrole. Müller enlève ainsi le jeune prince Abdallah, le fils de l'émir Ben Kalish Ezab, pour obliger ce dernier à chasser de son territoire les concurrents anglais.
(2e version de l'album) : Tintin débarque au Khemed, où une lutte de pouvoir oppose l'émir Mohammed Ben Kalish Ezab au cheik Bab El Ehr, chacun financé par une compagnie de pétrole différente, respectivement l'Arabex et la Skoil Petroleum. Tintin retrouve par la suite le docteur Müller, qui travaille désormais pour le compte de la Skoil. Ce dernier enlève le jeune prince Abdallah pour obliger l'émir à chasser l'Arabex de son territoire et permettre à la Skoil de contrôler les puits de pétrole.
(fin commune aux deux versions de l'album) : Tintin libère Abdallah et arrête Müller, qui s'avère être un agent secret travaillant pour le compte d'une puissance étrangère (celle-ci restera inconnue au lecteur) qui voulait contaminer l'essence de ses adversaires pour mettre toutes les chances de son côté en cas de guerre. Il met la main sur le produit servant à falsifier l'essence et l'envoie au professeur Tournesol. Celui-ci conçoit au bout de quelques semaines de recherches un "antidote" neutralisant les effets de ce produit dans l'essence. La guerre est ainsi évitée.
[modifier] Fiche technique
- Scénario : Hergé
- Dessins : Hergé
- Editeur : Casterman
- Lieux : Belgique, Palestine, Khemed
- Epoque : 1950
[modifier] Contexte
Tintin au pays de l'or noir est un album à part dans les aventures de Tintin. Normalement, il aurait dû suivre Le Sceptre d'Ottokar, et son thème, le sabotage de l'essence, évoquait, comme les deux précédentes aventures de Tintin, les manœuvres pour déstabiliser les démocraties (par injection de fausse monnaie dans L'Île Noire, par une tentative d'Anschluss dans Le Sceptre d'Ottokar) et les menaces de guerre. Mais la guerre éclata vraiment et vint interrompre le travail d'Hergé, et ce n'est qu'en 1948 qu'il reprit ce récit, publié d'abord dans le Journal de Tintin. La première version en couleurs sortit donc sous forme d'album en 1950.
En 1971, à la demande de ses éditeurs anglais, Hergé modifia certains éléments de l'histoire trop près de l'actualité de 1948. Ainsi, les luttes entre terroristes juifs et arabes pour le contrôle de la Palestine se transforment en lutte de pouvoir, les policiers anglais sont arabisés et Haïfa devient la plus discrète Khemkhâh...
[modifier] Quel est le « pays de l'or noir » ?
Dans la première version de l'album, Tintin passerait-il par la Palestine telle qu'elle était avant la création de l'État d'Israël? En fait le bateau Speedol Star, sur lequel il travaille momentanément comme radiotélégraphiste, s'arrête à « Caïffa » dans l'édition du Petit Vingtième en 1939 puis dans la reprise dans le Journal de Tintin en 1949, toujours au port de Caiffa qui n'est peut-être pas sur la fenêtre méditerranéenne mais en mer Rouge. Le nom sera changé en Haïfa et il sera ajouté la mention du mouvement de libération juif de l'« Irgoun » uniquement dans la première version en album parue ultérieurement. Ensuite, dans la dernière version à ce jour, toute la partie faisant référence à la présence militaire anglaise a disparu et le navire arrive au port de Khemkhâh au Khemed, qui lui est incontestablement en mer Rouge, entre Wadesdah et Jeddah.
Hergé faisant référence au mandat britannique et à la lutte entre Juifs et Arabes, il semble évident que la première version de l'album se passe en Palestine. Plus tard dans cette version de l'album, Tintin, après une traversée du désert (au sens littéral), arrive dans la ville de Wadesdah, où vit l'émir Ben Kalish Ezab. Or, dans l'album Coke en Stock, paru en 1958, on apprend à la page 14 que Ben Kalish Ezab est l'émir du Khemed. Cela veut dire que dans la première version de l'album Tintin au pays de l'or noir, Tintin arrive au Khemed en passant par la Palestine.
On sait que le Khemed était lui aussi, sous mandat britannique comme l'ensemble du Moyen Orient: dans la lettre qu'il envoie à l'émir après avoir enlevé Abdallah (à la page 37 de l'album), Müller lui demande de "chasser les Anglais de son territoire" s'il tient à revoir son fils.
[modifier] Anecdotes
- À l'origine, cette histoire devait se placer après le Sceptre d'Ottokar. À cause de la guerre, la version noir et blanc d'Au pays de l'Or Noir a été interrompue, notamment car elle était trop chargée politiquement par rapport à l'actualité. Hergé ne reprendra cette histoire que des années plus tard. C'est pour cette raison que le capitaine Haddock et le professeur Tournesol en sont majoritairement absents, hormis quelques cases insérées pour expliquer leur absence : ils n'étaient, à l'époque d'origine de l'écriture du scénario, pas encore apparus dans l'univers de Tintin.
- La chanson « Boum, quand vot' moteur fait boum » de l'album est aujourd'hui immédiatement identifiée comme un clin d'œil à Charles Trenet. C'était également le cas lors de la sortie de l'album, mais pas dans les années 1960 où Charles Trenet connaissait sa traversée du désert.
- Les « éléments trop près de l'actualité » concernaient le sabotage d'une voie ferrée à l'explosif par des membres de l'Irgoun.
- Afin d'expliquer l'arrivée imprévue du capitaine Haddock dans les dernières pages de l'album, Hergé eut recours à une astuce : en fin d'album, le capitaine essaie de raconter le motif « à la fois très simple et très compliqué » de cette absence. Interrompu de multiples fois, il finit par renoncer dans l'énervement. Greg y fera un clin d'œil dans son album d'Achille Talon L'appeau d'Éphèse.
Le lecteur attentif ne devrait pas être convaincu, car on retrouve dans la dernière page Tintin, Haddock et l'émir écoutant la radio, avec la mention "Quelques semaines ont passé".
- L'absence de Tournesol, elle, sera palliée par une lettre du professeur mentionnant les expériences qu'il effectue sur le mystérieux produit (à l'avant-dernière page), et par une photo du château de Moulinsart à moitié en ruines "après les premières expériences" (à la dernière page).
[modifier] Adaptations
[modifier] Prépublication
L'histoire fut prépubliée dans le Journal Tintin du 16 septembre 1948 au 23 février 1950, avec une interruption du 28 juillet au 27 octobre 1949, en raison de la dépression d'Hergé.
[modifier] Série animée
Cet album fut adapté dans la série animée de 1992