Seconde Restauration
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Royaume de France Seconde Restauration |
|||||||
1815 — 1830
Monarchie constitutionnelle |
|||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
|
|||||||
|
|||||||
Retour de Louis XVIII | 8 juillet 1815 | ||||||
Traité de Paris | 20 novembre 1815 | ||||||
Abdication de Charles X | 2 août 1830 | ||||||
|
|||||||
Capitale | Paris | ||||||
Langue(s) | Français | ||||||
Religion | {{{religion}}} | ||||||
Superficie | {{{superficie}}} | ||||||
Population | {{{population}}} | ||||||
PIB | {{{pib}}} | ||||||
PIB/hab. | {{{pib hab}}} | ||||||
Monnaie | {{{monnaie}}} | ||||||
Fuseau horaire | {{{fuseau horaire}}} | ||||||
Domaine internet | {{{domaine internet}}} | ||||||
Indicatif téléphonique | {{{indicatif téléphonique}}} | ||||||
Devise | {{{devise}}} | ||||||
Hymne | {{{hymne}}} | ||||||
|
|||||||
|
La Seconde Restauration est le régime politique de la France de 1815 à 1830. Elle succède aux Cent-Jours qui avait vu Napoléon revenir brièvement au pouvoir. Louis XVIII lui succède donc irrévocablement. Il s'ensuit une période de stabilité politique, et une paix extérieure de 15 ans. On y voit l'expérience originale d'une monarchie constitutionnelle après la Révolution, mais aussi un apprentissage des nouvelles libertés qui ont été acquises.
Sommaire |
[modifier] Un retour difficile
Louis XVIII revient à Paris le 8 juillet 1815. Il forme un gouvernement avec Talleyrand et Fouché. Mais son retour est entaché par le second Traité de Paris, moins favorable que le premier. La France perd la Sarre, la Savoie,ainsi que quelques communes du Pays de Gex, Landau, Philippeville et Mariembourg. L’occupation étrangère est décidée. Louis XVIII lève un emprunt de 100 millions de franc pour payer les frais d’occupation. Mais la France est placée sous tutelle jusqu’en 1818, et l’occupation est très dure.
Ce n’est pas le seul souci de Louis XVIII, qui doit contenir la fureur des ultras, monarchistes absolutistes. Ceux ci perpétuent des massacres envers les napoléoniens après les Cent-Jours, c’est la « Terreur blanche ». Les notables, hostiles à Napoléon, élisent les ultras à la Chambre lors des premières élections. Ceux-ci éditent une série de lois répressives entre octobre 1815 et juillet 1816. La Terreur légale arrête 70 000 personnes pour motifs politiques.
[modifier] Stabilisation du pays
A l’été 1816, Louis XVIII dissout ce qu’il appelle la « Chambre introuvable ». Chateaubriand s’insurge et proclame une phrase célèbre : « le roi règne mais ne gouverne pas ». C’est l’échec des ultras, trop radicaux. Les purs libéraux entrent dans la majorité. Ils souhaitent une application stricte de la Charte. Les constitutionnels modérés sont les plus nombreux. Le duc de Richelieu fait passer des lois libérales : loi Laîné (1817) simplifie le vote par le suffrage direct et favorise la bourgeoisie urbaine libérale, la loi Gouvion-Saint-Cyr qui organise le recrutement militaire par tirage au sort. Les nobles n’entrent plus automatiquement en tant qu’officier. Decazes dirige le gouvernement à partir de 1818. Dessolles favorise le développement économique et la liberté de la presse en abolissant la censure (lois Serres).
S’appuyant sur la stabilité politique, le pays va connaître une période de prospérité économique. La croissance démographique s’installe, ce qui crée une abondante main d’œuvre rurale disponible et un marché intérieur en progression. On favorise le trafic antillais et le marché intérieur par des mesures protectionnistes contre la concurrence anglaise. La production agricole reste dominante, mais la révolution industrielle commence. Lyon devient la plus grande ville industrielle du monde en 1820. Mais l’assassinat du Duc de Berry, fils de Charles X et héritier du trône, met fin à l’ouverture libérale le 13 février 1820.
[modifier] La réaction absolutiste
En réaction, les ultras font campagne contre Decazes, qui est contraint de démissionner. Le duc de Richelieu forme alors un gouvernement. Celui-ci suspend la liberté de la presse, rétablit la censure. Les étudiants et les ouvriers manifestants sont réprimés. La loi du double vote favorise la grande bourgeoisie. Les libéraux et modérés sont laminés aux élections de novembre 1820. Jean-Baptiste de Villèle arrive au pouvoir un an plus tard. Il suspend les journaux d’opposition en 1822, épure l’Université, place l’enseignement primaire sous la direction des évêques, les prêtres entrent dans l’enseignement secondaire. Il mène une politique de répression contre les sociétés secrètes (La Charbonnerie, l’Union). Entre 1821 et 1822, elles organisent plusieurs soulèvements. On exécute des membres (Les Quatre sergents de La Rochelle, septembre 1822). Villèle et Chateaubriand aux affaires étrangères engagent la France contre l’Espagne en 1823 pour rétablir la monarchie absolutiste. La victoire de Cadix place la France dans les puissances absolutistes. En décembre 1823, la Chambre est dissoute, les ultras triomphent. La législature est fixée à sept ans. Louis XVIII meurt le 16 septembre 1824, laissant les ultras seuls au pouvoir.
[modifier] Le règne de Charles X
Le comte d’Artois monte sur le trône. C’est un chef du parti ultra, nostalgique de l’Ancien Régime. En avril 1825, il fait passer la loi d’indemnisation des émigrés. Les libéraux critiquent « le milliard des émigrés » qui profitent à 250 000 privilégiés. Il décide de renouer avec le sacre royal à Reims, en 1825. Villèle poursuit son action, et soigne les relations avec l’Église. Le repos dominical est imposé, on interdit le divorce. Dans les villes, on assiste à une reconquête spirituelle des prêtres. Mgr Frayssinous est nommé à l’Instruction Publique. Les vols d’objets du culte sont condamnés à mort. En 1828, c’est le retour des jésuites. Mais l’opinion est distante face aux commémorations de la mort de Louis XVI.
[modifier] La chute de Villèle
L’opposition bénéficie d’une nouvelle génération de libéraux, d’historiens comme Augustin Thierry, Michelet ou Guizot, qui prônent le déclin de l’aristocratie. Deux avocats, Thiers et Mignet publient des histoires de la Révolution française. Le philosophe Cousin anime le journal libéral « Le Globe » en 1824. Ils ont le soutien de la bourgeoisie parisienne, Laffite et Casimir Perier en tête. Ces libéraux s’opposent aux ultras. En 1826, le « droit d'aînesse » est rejeté par la Chambre des pairs. Villèle se voit refuser une loi répressive sur la presse en 1827. Les Républicains se réveillent en animant des journaux et associations d’étudiants. Villèle voit sa majorité se diviser, avec un courant progressiste dirigé par Chateaubriand, écarté du gouvernement depuis 1824. « Le journal des débats » soutient ce libéralisme aristocratique. Les funérailles du général Foy, héros de l’Empire, rassemblent 100 000 opposants en 1825. Le nom de Villèle est conspué en 1827.
Charles X et son ministre tentent de réagir, dans une période de crise économique. Villèle dissout la Garde Nationale, ce qui provoque la petite bourgeoisie qui va grossir le flot des opposants. En 1827, la censure est rétablie, 76 nouveaux pairs fidèles au régime sont nommés. En novembre, la Chambre des députés est dissoute, on espère prendre les libéraux de vitesse. En vain, car Guizot, préparé, emmène la campagne, qui conduit à un triomphe des libéraux et du parti « de la défection » de Chateaubriand. Villèle démissionne en janvier 1828.
[modifier] La chute du roi
Charles X doit composer avec la majorité élue, et nomme le vicomte de Martignac, qui va mener une politique libérale. On enlève aux jésuites la direction de huit collèges en 1828, on limite les congrégations religieuses dans l’enseignement. La loi sur la presse de juillet 1828 adoucit le régime. On contrôle les listes électorales pour éviter une « dérive monarchique », Cousin et Guizot reprennent les cours. Mais Martignac est critiqué par les ultras pour son libéralisme, et par les libéraux pour sa politique trop timide. Il doit se retirer en 1829.
Le roi nomme alors Polignac, un ultra pur et dur, ce qui suscite la colère des libéraux. Il devient président du conseil en novembre 1829. Le pouvoir et la chambre entrent en conflit durant le mois de mars 1830. Royer-Collard rédige une pétition contre la politique royale, signée par 221 députés sur 402 : l’Adresse des 221. Charles X dissout la Chambre, les ministres modérés démissionnent, la crise se généralise.
Les élections ont lieu en juillet 1830. Pour améliorer le prestige royal en vue de cette échéance, l’opération d’Alger est lancée le 25 mai. Il s’agit de conquérir ce territoire. Mais la prise d’Alger n’est connue que le 9 juillet, pendant les élections. Il est trop tard, l’opposition en tire une majorité écrasante. Le 25 juillet, Charles X suspend la liberté de la presse, dissout la Chambre, réduit le nombre des électeurs par les 4 Ordonnances de Saint-Cloud. Les nouvelles élections sont fixées en septembre. Pour l’opinion, c’est un véritable coup d’État. L’atmosphère est tendue. Le 27 juillet, des journalistes protestent. Les députés sont alors passifs. Mais le climat tendu, agité par les Républicains qui organisent la foule parisienne va déclencher les « Trois Glorieuses » (27, 28, 29 juillet 1830, voir article). Les bourgeois récupèrent la révolution parisienne, refusent les tractations du roi. La lieutenance générale du royaume est confiée à Louis-Philippe d’Orléans. Le 2 août, Charles X abdique en faveur de son petit-fils le duc de Bordeaux, et confie la régence au duc d’Orléans. Ce dernier refuse[réf. nécessaire], Charles X doit partir en exil.
Précédé par | Seconde Restauration | Suivi par | ||
---|---|---|---|---|
Cent-Jours |
|
Monarchie de Juillet |