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Monica Seles - Wikipédia

Monica Seles

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« Seles » redirige? ici. Pour les autres significations, voir Seles (homonymie).
Monica Seles

Monica Seles en 2005
Carrière professionnelle
13 février 1989 – 14 février 2008[1]
Nationalité Yougoslavie RFS Yougoslavie
Serbie-et-Monténégro RF Yougoslavie
États-Unis États-Unis
Naissance 2 décembre 1973 (1973-12-02) (34 ans)
Yougoslavie Novi Sad
Taille / poids 177 cm / 70 kg
Prise de raquette Gauchère,
revers et coup droit à 2 mains
Entraîneur(s) Karolj Seles (1980-1998)
Nick Bollettieri (1986-1990[2])
Gains en tournois 14 891 762 $
Palmarès
En simple
Titre(s) 53
Finale(s) perdue(s) 32
Meilleur classement 1re (11/03/1991)
En double
Titre(s) 6
Finale(s) perdue(s) 3
Meilleur classement 16e (22/04/1991)
Meilleurs résultats en Grand Chelem
Aust. R.-G. Wim. US
En simple V(4) V(3) F(1) V(2)
En double 1/2 1/8 1/4 1/4
Médaille(s) olympique(s)
En simple - - 1
Titre(s) par équipe nationale
En Fed Cup 2
En Hopman Cup 1
Consultez la documentation du modèle

Monica Seles[3] (née le 2 décembre 1973 à Novi Sad, actuelle Serbie) est une joueuse de tennis de l'ex-Yougoslavie[4], naturalisée américaine en 1994.

Première cogneuse de l'histoire de son sport et numéro un mondiale au début des années 1990, elle bat tous les records de précocité avant d'être poignardée par un spectateur en plein match, en avril 1993 à Hambourg. De retour à la compétition 28 mois plus tard, elle se maintient aisément parmi l'élite, sans néanmoins jamais retrouver le sommet de sa forme. En février 2008, après cinq saisons d'inactivité pour cause de blessure, elle officialise sa retraite sportive à l'âge de 34 ans.

Vainqueur de neuf titres du Grand Chelem, dont huit avant son vingtième anniversaire, Monica Seles est également restée célèbre auprès du public pour les cris qu'elle avait coutume de pousser sur le court au moment de frapper la balle.

Sommaire

[modifier] Carrière

[modifier] L'enfance

Monica Seles est la fille cadette d'une famille d'origine hongroise plutôt privilégiée vivant à Novi Sad. Elle est initée au tennis à l'âge de six ans par son père Karolj (caricaturiste de profession) qui, pour l'amuser, accroche un filet entre deux voitures sur une aire de stationnement. Parce qu'elle trouve sa raquette trop lourde à porter, elle prend rapidement l'habitude de la tenir à deux mains, en revers comme en coup droit. Cette technique, rarissime au plus haut niveau[5], demeurera l'une des principales singularités de son jeu.

À neuf ans, elle écume les compétitions locales, bien qu'elle ne comprenne pas encore le système de comptage des points. En 1985 aux États-Unis, elle est repérée durant l'Orange Bowl par Nick Bollettieri. Elle rejoint bientôt l'académie de ce dernier en Floride, suivie de son frère aîné Zoltan puis de ses parents. Elle se livre là, pendant deux années, à un entraînement très intensif.

[modifier] 1988-1990 : une ascension fulgurante

Monica Seles fait sa première apparition sur le circuit WTA à quatorze ans, en mars 1988 à Boca Raton. D'entrée, elle élimine Helen Kelesi, 31e mondiale à l'époque, et stupéfait immédiatement les esprits par la puissance de ses frappes, sans précédent chez aucune femme, et par les rugissements dont elle les accompagne. Campée sur sa ligne de fond, ses accélérations des deux côtés, retours de service et passing-shots foudroyants font en particulier forte impression[6].

1989 marque ses débuts à plein temps dans le grand bain des joueuses professionnelles. Le 30 avril, elle gagne son premier titre à Houston face à Chris Evert. Le monde entier la découvre un mois plus tard à Roland-Garros, où elle offre des fleurs à ses adversaires (pas toujours ravies) en entrant sur le court[7] ; surtout, alors qu'elle n'est pas tête de série, elle accule l'invincible Steffi Graf au troisième set d'une demi-finale qui scelle le préambule d'une des plus grandes rivalités de l'histoire du tennis[8].

Auteur d'un tonitruant printemps 1990 qui la voit rafler cinq tournois de suite[9], elle triomphe sur la terre battue parisienne le 10 juin contre Graf, à seize ans et demi : un exploit inégalé. En novembre, elle domine Gabriela Sabatini aux Masters, à l'occasion du premier match de l'ère Open jamais tenu par des femmes en cinq manches, et pointe au deuxième rang à l'issue de la saison.

[modifier] 1991-1992 : une hégémonie sans partage

1991 est l'année de la consécration. En janvier, opposée dans le dernier carré à Mary Joe Fernández aux Internationaux d'Australie, elle sauve une balle de match puis s'adjuge l'épreuve face à Jana Novotná. Le 11 mars, elle devient à 17 ans, trois mois et neuf jours, la plus jeune numéro un mondiale au classement WTA depuis Tracy Austin en 1980Martina Hingis améliorera le record en 1997. Après avoir conservé son titre Porte d'Auteuil, son forfait inexpliqué à Wimbledon alimente des spéculations diverses et lui vaut une amende de 6 000 dollars[10]. Remise de cette infortune, elle assoit son emprise en disposant de Martina Navrátilová à l'US Open[11] puis aux Masters.

La saison 1992 s'avère en tous points comparable. Animée par une indéfectible détermination, elle obtient d'abord un succès facile en Australie. Elle arrache ensuite son troisième French Open consécutif, au terme d'une finale d'anthologie contre Steffi Graf (10-8 dans le set décisif)[12]. En juillet à Wimbledon, les plaintes de ses adversaires[13] et les moqueries des tabloïds anglais la contraignent à disputer sa finale sans émettre le moindre cri : l'Allemande ne manque pas l'occasion de prendre sa revanche et, par là-même, prive la Yougoslave de ses rêves de Grand Chelem. Seles se rattrape en septembre à Flushing Meadows, qu'elle empoche en perdant seulement 27 jeux sur sa route.

[modifier] 1993 : l'agression de Hambourg

1993 s'ouvre sur des bases similaires quand elle s'empare de son troisième Open d'Australie consécutif, une nouvelle fois de haute lutte face à Graf : avec ce huitième trophée en Grand Chelem à 19 ans, elle fait mieux que Maureen Connolly dans les années 1950[14]. Dans la foulée, elle gagne à Chicago et accède à la finale de l'Open Gaz de France. L'on prophétise alors la poursuite de son cavalier seul[15].

Sa suprématie est pourtant brutalement interrompue le 30 avril lors du tournoi de Hambourg, épreuve où elle s'inscrit à la hâte après deux mois de grippe et de repos forcé. Tandis qu'elle mène son quart de finale sur le court central, un adulateur déséquilibré de Graf, Günter Parche, profite du changement de côtés pour franchir les barrières de sécurité et lui planter un couteau dans le dos[16].

Steffi Graf, en l'absence de Seles, s'impose le 6 juin à Roland-Garros. Le lendemain, au bénéfice de cette victoire, elle lui ravit son fauteuil de numéro un mondiale, exauçant donc malgré elle le funeste vœu de son admirateur[17].

[modifier] 1995-2003 : come-back et désillusions

Tenue et raquette de Seles lors de son retour à l'US Open en 1995
Tenue et raquette de Seles lors de son retour à l'US Open en 1995

Si la cicatrice est superficielle, Monica Seles peine à se relever du traumatisme psychologique[18]. Citoyenne américaine depuis le 16 mars 1994, elle ne revient au jeu qu'en août 1995, après une exhibition médiatique contre Navrátilová à Atlantic City. Désignée « co-numéro un mondiale » par les instances de la WTA, au regard des circonstances, elle gagne d'entrée l'Open du Canada, sans perdre un set. Puis elle parvient en finale de l'US Open, en guise de retrouvailles à suspense avec Steffi Graf[19].

En janvier 1996, elle enlève les Internationaux d'Australie aux dépens d'Anke Huber, son ultime sacre dans un des quatre Majeurs. La même année, elle publie une autobiographie : From Fear to Victory[20] (littéralement : de la peur à la victoire).

Redevenue l'une des toutes meilleures, elle échoue cependant par la suite à reconquérir son autorité. Victime de blessures à répétition et sujette à l'embonpoint, ses progrès au service et à la volée ne lui évitent pas de relatives contre-performances. Régulièrement surclassée par Graf (US Open 1996)[21] et face à de jeunes rivales talentueuses (Hingis) ou plus athlétiques (Davenport, les sœurs Williams), elle doit se contenter d'honorables accessits et des places d'honneur.

Elle signe son dernier coup d'éclat en mai 1998, quelques semaines après le décès de son père et mentor[22], en se hissant en finale à Roland-Garros. De noir vêtue et sans préparation, elle mystifie la favorite Hingis en demi[23], mais rend les armes contre Arantxa Sánchez à la conclusion.

Le 27 mai 2003, handicapée au pied gauche par une fracture de stress, Monica Seles est sortie au premier tour des Internationaux de France[24] : cette élimination prématurée sera sa dernière apparition officielle en compétition.

[modifier] 2004-2008 : espoirs de retour et retraite sportive

Seles au service lors d'un match exhibition contre Navrátilová en 2007
Seles au service lors d'un match exhibition contre Navrátilová en 2007

De 2004 à 2007, elle s'illustre dans une série de matchs de gala[25] et, à plusieurs reprises, envisage un retour sur le circuit WTA. Le 3 décembre 2007, elle émet ainsi auprès du Los Angeles Times son souhait de s'aligner dans « plusieurs tournois » en 2008[26].

Elle ne concrétise toutefois pas ses projets et, dans un communiqué de presse du 14 février 2008, finit par confirmer sa retraite sportive définitive[27].

[modifier] Bilan et leg sportifs

Monica Seles a remporté 53 titres en simple au cours de sa carrière, dont neuf en Grand Chelem et trois Masters d'affilée (1990-1992). Outre six succès mineurs en double dames, elle a décroché une médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Sydney et contribué, en 1996 et 2000, à la victoire de l'équipe des États-Unis en Fed Cup.

En dépit d’un palmarès rendu incomplet par son agression, cette championne n'en a pas moins édicté, plus encore que Jennifer Capriati[28] ou Jim Courier à la même époque, les modalités d'un tennis fondé sur la puissance et la recherche du KO.

La première, elle s'est attachée à s'installer le plus souvent possible à l'intérieur du terrain, dès le retour de service, afin de prendre le contrôle des échanges et de déborder son adversaire en cadence. Sans attendre le sommet du rebond de la balle, elle alternait avec précision les tirs long de ligne, les angles court-croisé et les offensives dans le contre-pied. Sa rivale, constamment pilonnée, se voyait ainsi contrainte à commettre la faute ou à lui offrir une balle courte, immédiatement sanctionnée par une accélération définitive – en général une demi-volée haute liftée ou une spectaculaire gifle de revers.

Rare au filet sinon pour terminer un point déjà bien engagé, son excellent jeu de jambes et son sens de l'anticipation lui permettaient de faire preuve d'une réelle pugnacité défensive. Sur le tard, elle usera en bout de course d'un coup droit à une main, destiné à compenser, dans la plupart des cas, le manque d'allonge induit par sa prise à deux mains.

De ses cris stridents lâchés à chaque frappe, elle dira enfin qu'ils lui sortent de la bouche depuis ses douze ans, n'en retirant pour autant pas un quelconque surcroît d'efficacité[29]. Si d'aucuns les jugeront exaspérants, d'autres y percevront à l'inverse la marque d'une rage de vaincre inébranlable.

Avec un investissement physique accru, les joueuses de la génération suivante, Maria Sharapova et russes en tête, adopteront dans leur majorité ce style de jeu coercitif, parfois décrié pour son caractère machinal et stéréotypé[30].

[modifier] Récompenses et vie médiatique

[modifier] Palmarès

[modifier] Parcours en Grand Chelem

[modifier] Parcours aux Masters

[modifier] Parcours aux Jeux Olympiques

[modifier] Parcours en Fed Cup

[modifier] Classements WTA

[modifier] Victoires/défaites en carrière

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Monica Seles.

[modifier] Notes et références

  1. Mars 1988 (1er match officiel) ; 13 février 1989 (Seles devient professionnelle) ; 27 mai 2003 (dernier match officiel) ; 14 février 2008 (retraite définitive)
  2. Courant 1990, Karolj Seles congédie Bollettieri dont il condamne la sévérité des méthodes pédagogiques, et à qui il reproche de trop s'occuper d'Andre Agassi, au détriment de sa fille. – voir : (fr) Bollettieri Academy sur humanite.fr, 10 juin 1991 ; (en) Monica Seles by Jason Knapp
  3. Monika Seleš en serbo-croate, Mónika Szeles en hongrois
  4. D'origine hongroise, Seles est née en République fédérale socialiste de Yougoslavie (devenue République fédérale de Yougoslavie en 1992). – voir : Guerres de Yougoslavie
  5. Citons les Français Marion Bartoli et Fabrice Santoro. L'Équatorien Pancho Segura, dans les années 1950, jouait aussi un coup droit à deux mains redouté.
  6. Pour une analyse précise (et subjective) du jeu de Seles, voir : (en) Monica Seles Biography sur Dr. Andrew Broad site
  7. Zina Garrison, au troisième tour, la priera de les remballer.
  8. Seles mènera 3-0 dans le troisième set. Score final pour Graf : 6-3, 3-6, 6-3
  9. De mars à mai : Key Biscayne et San Antonio (sur dur), Tampa, Rome et Berlin (sur terre battue)
  10. (en) Seles fined $6,000 for pulling out of Wimbledon sur nytimes.com, 25 juin 1991
  11. Cette finale est la seule à ce jour en Grand Chelem qui a opposé deux gauchères ; l'écart d'âge entre les deux protagonistes constitue également un record (17 ans pour Seles, le double pour Navrátilová).
  12. Outre Seles (1990-1992), triplé réussi par Helen Wills (1928-1930), Hilde Sperling (1935-37) et Justine Henin (2005-2007) – voir : (fr) Monica Seles triple sa mise sur humanite.fr, 8 juin 1992
  13. En demi-finale, l'arbitre lui infligera un avertissement. Tauziat et Navrátilová disaient ne pas bien entendre l'impact de la balle dans le cordage de la raquette de Seles.
  14. À son 20e anniversaire, Graf avait gagné six tournois majeurs ; Hingis, cinq (elle en restera là) ; Evert, deux ; Serena Williams, un ; Venus Williams et Henin, zéro. Navrátilová allait sur ses 22 ans lorsqu'elle gagna son premier Wimbledon, en 1978.
  15. De novembre 1990 à février 1993, Monica Seles prend part à 36 tournois : elle gagne 24 des 35 finales qu'elle atteint. Sur la même période, elle remporte 55 de ses 56 duels en Grand Chelem.
  16. (fr) Monica Seles poignardée par un déséquilibré sur humanite.fr, 3 mai 1993
    (fr) Tennis star stabbed sur news.bbc.co.uk, 30 avril 1993
  17. (en) A bubbling career pierced with a knife sur iht.com, 15 février 2008
  18. « The only constants in my life were food, fear, and depression. He (Parche) had stolen my life, career and income. » – From Fear to Victory, chapitre 27
  19. Seles croit s'approprier le premier set sur un ace au jeu décisif, avant de céder 8 points à 6.
  20. (ISBN 0060186453)
  21. ab Graf mène 4-1 dans leurs faces-à-faces de 1995 à 1999. Seles enregistre son unique succès sur cette période en quart de finale de l'édition 1999 des Internationaux d'Australie (7-5, 6-1).
  22. (en) Karolj Seles, 64, tennis coach who led daughter to No. 1 sur nytimes.com, 16 mai 1998
  23. 6-3, 6-2 – voir : (fr) Monica Seles, la dame en noir est en finale sur humanite.fr, 5 juin 1998
  24. Face à Nadia Petrova (4-6, 0-6) : sa seule défaite au premier tour en simple en Grand Chelem
  25. En juillet 2004, membre de l'équipe du New York Sportimes, elle perd ses neuf matchs (simple, double dames et mixte) sur la ligue WTT. Deux exhibitions se sont aussi tenues les 1er et 3 février 2005 en Nouvelle-Zélande, à Auckland et Christchurch contre la doyenne Navrátilová (deux défaites). En 2007, à nouveau contre Navrátilová : le 5 avril à Houston, le 14 septembre à la Nouvelle-Orléans, le 16 septembre à Bucarest (trois succès de Seles). Le 8 décembre 2007 à Los Angeles, elle apparaît dans quelques mini-matchs aux côtés de vedettes du tennis et du show business (notamment Jennifer Capriati, Jeff Tarango, David Duchovny ou Gavin Rossdale).
  26. (en) At 34, Seles aims for a tennis comeback sur latimes.com, 3 décembre 2007
  27. (en) Monica Seles today announced her official retirement from professional tennis sur imgworld.com, 14 février 2008
    (en) Seles announces retirement from professional tennis sur wtatour.com, 14 février 2008
  28. En demi-finale de l'US Open en 1991, Capriati et Seles ont livré une bataille dont la violence inédite des échanges reste toujours une référence. Victoire de Seles : 6-3, 3-6, 7-6
  29. (en) Entretien du 31 août 1992 sur asapsports.com
  30. (fr) Le tennis féminin pris en otage par les artilleuses du fond du court sur sportvox.fr, 28 septembre 2007
  31. (en) Liste et portraits des quarante lauréats sur tennis.com, 2005Sampras est premier, devant Navrátilová et Graf.
  32. Saison 3, épisode 23 : That's Midlife (la crise de la quarantaine)
  33. abcdef Pour chaque tournoi, la date indiquée correspond à la première journée, en général un lundi.
  34. abc Co-numéro un avec Graf sur décision de la WTA
  35. L'abandon causé par l'agression de Hambourg est comptabilisé comme une défaite par la WTA.



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