Maurienne
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Maurienne | ||
Latitude Longitude |
||
---|---|---|
Pays | France | |
Région | Rhône-Alpes | |
Massif | Alpes | |
Orientation | sud-ouest puis nord-ouest | |
Longueur | 130 km | |
Type | Vallée glaciaire | |
Cours d'eau / Glacier | Arc | |
Voie d'accès principale | A 43, N 6, D 902 | |
Commune(s) | ||
Fait remarquable | ||
Carte de la Savoie, avec un découpage provincial moderne
|
||
Vallée - géographie physique | |
La Maurienne est une vallée intra-alpine française où s'écoule la rivière de l'Arc. Située dans le département de la Savoie, elle correspond à l'ancienne province homonyme du Duché de Savoie.
Sommaire |
[modifier] Géographie
Elle correspond à l'une des grandes vallées transversales des Alpes. La rivière qui a modelé cette vallée après la dernière glaciation est l'Arc. La vallée commence au hameau de l'Écot (commune de Bonneval-sur-Arc) au pied du col de l'Iseran près de la frontière italienne, et se dirige ouest-sud-ouest avant de remonter ouest-nord-ouest à partir de Modane ; elle se termine à Aiton où l'Arc rejoint l'Isère.
Il n'y a pas à proprement parler de massif de la Maurienne : la Maurienne est bordée au nord (rive droite) par le grand massif de la Vanoise, et la chaîne de la Lauzière, et au sud (rive gauche) par les Alpes grées, le massif du Mont-Cenis, des Cerces, des Arves, des Grandes Rousses et de Belledonne
Les grands cols alpin qui partent de la vallée sont :
- l'Iseran vers la Tarentaise
- le Mont-Cenis vers le Val de Suse
- le Télégraphe et le Galibier vers le Briançonnais et l'Oisans
- la Croix-de-Fer et le Glandon vers l'Oisans
- la Madeleine vers la Tarentaise
On distingue traditionnellement deux ensembles géographiques : la Basse-Maurienne (partie basse de la vallée, plus large) et la Haute-Maurienne (partie haute), commençant après la barrière de l'Esseillon, ouvrant sur la haute vallée de l'arc.
[modifier] La Haute-Maurienne
On appelle Haute-Maurienne la haute vallée de l’Arc, qui longe la frontière italienne sur environ 45 kilomètres dans la région du Mont-Cenis. La région est connue depuis la plus haute antiquité et on y trouve de nombreux vestiges d’occupation humaine au paléolithique et plus récemment. La Haute-Maurienne commence en amont de Modane pour les spécialistes de géographie humaine, tandis que les spécialistes de géographie physique situent l'entrée de la Haute-Maurienne au verrou glaciaire de l'Esseillon, au niveau d'Aussois. Quant aux économistes, ils attachent Modane à la Haute-Maurienne puisque la ville dispose d'une influence très forte sur les villages de Haute-Maurienne, notamment en raison d'équipements comme sa gare SNCF ou son collège.
Modane, dernière ville de la vallée (selon la définition INSEE), est une ancienne ville frontière, située au débouché des tunnels ferroviaires et routier du Fréjus et dominée par la station de Valfréjus.
Les villages, en remontant la vallée, sont :
- Avrieux
- Villarodin-Bourget (et la station de ski de La Norma)
- Aussois (station de ski)
- Bramans
- Sollières-Sardières
- Termignon
- Lanslebourg-Mont-Cenis, Lanslevillard (les 2 villages formant la station de Val Cenis)
- Bessans (grand domaine de ski de fond et stade international de biathlon, unique en France)
- Bonneval-sur-Arc (domaine de ski alpin)
Environ 5 000 habitants permanents, et environ 15 000 personnes en hiver.
Une bonne partie de la Haute-Maurienne est incluse dans le Parc national de la Vanoise, premier Parc National en France (1963) qui touche le Parc national italien du Grand Paradis. Population importante de bouquetins et chamois. Présence d’aigle royal et réintroduction récente du gypaète barbu. Il semble que le loup ait atteint la région depuis 5 ans.
[modifier] Histoire
[modifier] Étymologie
Le nom "Maurienne" ne trouve pas son origine dans le mot "Maure", relatif aux incursions du Xe siècle des Sarrasins. Il est plutôt un dérivé du latin Malus Rivus, mauvais ruisseau, qui a évolué en "mau riou/rien"[réf. nécessaire]. En effet, la rivière de l'Arc est connu pour ses crues.
[modifier] Héraldique
d'or à la tour de gueules maçonnée de sable mouvant de la pointe, sommée d'un aigle issante couronnée aussi de sable ou d'or à l'aigle éployée de sable, languée et onglée de gueules, à la tour de gueules en pointe
[modifier] Histoire de la province
La Maurienne est une vallée géostratégique qui eu une importance à chacune des périodes de l'histoire de la Savoie.
[modifier] Protohistoire
Il faut attendre la fonte des grands glaciers alpin et surtout le néolithique pour que s'installe les premiers individus dans la vallée de Maurienne. On peut observer ainsi sur le territoire de la commune de Lanslevillard, des mégalithes comme celle de la Pierre aux Pieds (à plus de 3 000) et la Pierre de Chantelouve. Par ailleurs, dans l'ensemble de la vallée, on retrouve des pierres gravées ou des peintures rupestres comme celle de Bessans ou de l'Arcelle près du Mont-Cenis. Sur le village de Sollières, les archéologues ont trouvé, après une découverte hasardeuse en 1972, sur le site des Balmes (Grotte située à 1300 m), une nécropole, indiquant une occupation de - 2 900 à la fin de l'âge du fer[1].
[modifier] Antiquité
Avant l'incorporation dans le monde romain, la Maurienne est peuplée de Médulles (peuple gaullois) habitant la partie moyenne et basse de la vallée. La Haute-Maurienne est habitée par les Graiocèles dont le chef-lieu Ocellum pourrait être localisé sur la commune d'Aussois. En -16, l'ensemble de la vallée est intégrée à la province des Alpes Cottiennes avec pour capitale Suse (le roi Cottius devient préfet de la province).
[modifier] Moyen Âge
La cité de Saint-Jean-de-Maurienne reçoit de sainte Thècle, au VIe siècle, des reliques de Jean le Baptiste (trois doigts de la main). A cette occasion, Gontran, roi de Bourgogne, élève une cathédrale dédié à Jean le Baptiste, en 565 ou 574, marquant le début de l'évêché. Au-delà de l'aspect spirituel, Gontran soustrait la vallée à l'autorité de l'évêque de Turin, prenant ainsi le contrôle sur les vallées de Suse et de Briançon. Cette politique lui permet de contrôler les vallées alpines entre son royaume et les territoires lombards, de la plaine du Pô.
Lors du passage de Charlemagne en "Savoie", celui-ci divise le territoire en comtés, dont celui de Maurienne. Ce dernier est donné, avec le Traité de Verdun (843), à Lothaire jusqu'à son incorporation au nouveau royaume de Burgondie septentrionale. Vers 1003, un seigneur du nom d’Humbert, surnommé Blanches-mains (affiliée à la puissante famille comtale d’Arles, marquis de Provence et parent de nombreux haut dignitaire du clergé), apparaît. Seigneur de fiefs en Genevois, en Tarentaise, en Val d’Aoste (1034), dans le Viennois et la vallée du Rhône, il obtient le titre de comte (sans précisions) puis celui de comte en Maurienne en 1043. Sa descendance obtient en 1143 le titre de "Comte de Savoie" qui sera une dynastie - la Maison de Savoie - importante au niveau européen au cours de l'histoire.
Bien que la capitale soit transférée à Chambéry en 1232, la cité de Saint-Jean-de-Maurienne maintient le statut de capitale provinciale avec le siège de l'évêché.
Les familles seigneuriales sont nombreuses sur les terres de Maurienne. L'article "Observations sur quelques anciens titres conservés dans les archives des communes de la province de Tarentaise" (in Mémoires de l'Académie de Savoie, tome VIII, Chambéry, 1837, pp. 91-148) rappelle quelques noms de grandes familles des XIII et XVe siècles :
- Les seigneurs de La Chambre, vicomte de Maurienne
- La famille de Luciane, château à Saint-Martin-de-la-Porte.
- La famille des Hurtières, de Urteriis, qui se serait confondue avec les sieurs de Miolans au XIVe siècle, sur Saint-Georges-des-Hurtières.
- La famille de Tigny, de Tigniaco (disparu au XIVe siècle, paroisse du Châtel.
- La famille des nobles Pallueli de La Rochette, Palueli de Rupeculâ.
- La famille de Sallières d'Arves, communes de Saint-André, du Freney et des Fourneaux.
- La famille des Colonnes, de Colompnis, au village des Colonnes, paroisse de Saint-Pancacre.
- La famille des Côtes, de Costis, paroisse de Saint-Pancrace.
- La famille de La Balme, de Balma, avec un château à Montvernier.
- La famille d'Albiez, de Albiaco, château à Albiez-le-Vieux
- La famille du Pont avec des biens à Saint-Michel-de-Maurienne
- La maison de La Place, de Plateâ
- La famille de Cuines, de Cuynâ
- La famille des nobles Vallin, château sur le territoire de Fontcouverte.
Ce document ne dit rien sur les Montmayeur plus implanté dans le sud de la vallée, à la limite de la Savoie Propre (Comté de Savoie).
[modifier] Moderne
[modifier] Contemporaine
[modifier] Aventure de la houille blanche
[modifier] Redynamisation de la vallée
[modifier] Administration
La capitale historique de la Maurienne est Saint-Jean-de-Maurienne, au confluent de l'Arc et de l'Arvan.
La Maurienne correspond à l'arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne rassemblant les cantons de :
- Aiguebelle
- La Chambre
- Lanslebourg-Mont-Cenis
- Modane
- Saint-Jean-de-Maurienne
- Saint-Michel-de-Maurienne
[modifier] Principales villes
- En basse Maurienne :
- En moyenne Maurienne
- Saint-Jean-de-Maurienne
- Saint-Michel-de-Maurienne
- Modane
- En haute Maurienne :
[modifier] Activités
[modifier] Transport
- Voie ferrée et tunnel ferroviaire du Mont-Cenis (Début des travaux 1857, inauguration 1871)
- Tunnel du Fréjus (Début des travaux 1974, 1re inauguration 1979, mise en service 1980)
- Autoroute française A43 (Début des travaux 1993, inauguration 1997)
[modifier] Industrie
- Développement industriel dés la fin du XIXe siècle avec le développement de la houille blanche, puis l'installation de grands groupes électrochimiques et électrométallurgiques (Pechiney).
[modifier] Hydroélectricité
La vallée de Maurienne possède de nombreuses infrastructures hydroélectriques (barrages).
[modifier] Tourisme
De nombreuses stations de sports d'hiver émaillent la vallée, depuis la petite station village tel Albiez-Montrond, où fut créé le célèbre Opinel dans les années 1890 à la station de 3e Génération créée de toutes pièces dans les années 1970 tel Le Corbier et Les Karellis.
Stations de ski :
- Saint-François-Longchamp
- Les Sybelles (Le Corbier, Fontcouverte-la Toussuire, Saint-Sorlin-d'Arves , Albiez-Montrond, Les Bottières, Saint-Colomban-des-Villards, Saint-Jean-d'Arves, Albiez-le-Jeune , Albiez-Montrond)
- Les Karellis
- Valloire, Valmeinier
- Aussois
- La Norma, gérée par les communes de Villarodin-Bourget et Avrieux
- Bramans
- Bonneval-sur-Arc, Bessans
- Lanslebourg-Mont-Cenis, Lanslevillard formant la station de Val Cenis
- Saint-Jean-de-Maurienne (Beaune-le-Thyl)
- Modane (Valfréjus)
- Orelle (accès à Val Thorens-Trois Vallées)
Une partie du Parc National de la Vanoise, créé en 1963.
[modifier] Agriculture
- Fromage (AOC Beaufort), appellations plus rares comme le bleu de Termignon ou le bleu de Bonneval
[modifier] Lieux et monuments
Les pays de Maurienne et Tarentaise sont classées pays d'art et d'histoire.
- Les cols :
- Col du Grand Cucheron
- Col du Glandon
- Col de la Croix-de-Fer
- Col du Galibier
- Col du Mont-Cenis
- La Barrière de l'Esseillon, une série de cinq forts construits par le royaume de Pièmont-Sardaigne entre 1818 et 1830 pour protéger le Piémont d'une invasion française. Les forts, édifiés selon les principes de l'ingénieur militaire Marc-René de Montalembert (la fortification "perpendiculaire") portent les noms des princes de la Maison de Savoie : Charles-Albert, Marie-Christine, Charles-Félix, Victor-Emmanuel et Marie-Thérèse.
- Les chemins du Baroque de Maurienne
- La cité épiscopale de Saint-Jean-de-Maurienne, avec son palais des évêques qui abrite le musée des costumes, d'archéologie, d'arts et traditions populaires ; sa crypte des débuts de l'art roman, sa cathédrale, son cloître et ses stalles du XVe siècle.
[modifier] Sources
- ↑ Sources : Site de Archéologie en Haute-Maurienne ainsi que celui de Sabaudia.org
[modifier] Bibliographie
Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne, fondée en 1856.
- E. Brocard, 1997, Maisons de Savoie. Combe de Savoie, Maurienne, Tarentaise, Editions Cabédita, Collection Sites et Villages.
- Pierre Dompnier, 2000, Maurienne, Terre d'Histoire, Le Dauphiné Libéré, coll. Les Patrimoins - Le Dauphiné, (ISBN 2-911739-25-6).
Président de la Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne
- Chanoine Adolphe Gros, 1946-1947, Histoire de la Maurienne, Imp. réunies - Chambéry, 4 tomes, réédités par PyréMonde/Princi Negue en 2006 (Tome 1)
Ancien Président de la Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne, les archives départementales possède un fond légué par son neveu le chanoine Louis Gros
- Annie Maniak, 1993, Sur les chemins du baroque, Montgellafrey, Imprimerie Salomon.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
- Le portail du Pays de Maurienne www.maurienne.fr (collectivités, services publics, économie, agriculture, tourisme)
- Le portail touristique de la Maurienne
- Le site de Savoie Patrimoine - Fondation pour l'Action Culturelle Internationale en Montagne
- Le site touristique de la Haute Maurienne Vanoise
- Le site Sabaudia.org (3 dossiers consacrés à la vallée)