Royaume de Bourgogne
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Le royaume de Bourgogne est un des royaumes francs formés sur les terres de Burgondie et de Sapaudie mérovingiennes puis carolingiennes, conquises par Clovis Ier aux Burgondes (royaume des Burgondes) au VIe siècle puis partagé avec ses descendants Mérovingiens puis Carolingiens jusqu'à la naissance de la féodalité et du duché de Bourgogne du IXe siècle.
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[modifier] Du royaume des Burgondes au royaume des Deux-Bourgognes
Les fils de Clovis Ier achèvent la conquête du royaume des Burgondes en 534 et se le partagent entre eux. À la mort de Clotaire Ier en 561, la Bourgogne devient un royaume, gouverné par des rois de Bourgogne mérovingiens. Avec l'Austrasie et la Neustrie, c'est l'un des trois royaumes des Francs.
La dynastie des Carolingiens issu des Pépinides, maires du palais d'Austrasie, puis de Neustrie et enfin de Bourgogne depuis 687, succèdent aux Mérovingiens dont ils réunifient les différents domaines.
Dans l'empire de Charlemagne, la très grande Bourgogne est composée de la Basse-Bourgogne à l'ouest de la Saône, la Haute-Bourgogne au nord du Jura, la Bourgogne Transjurane au sud du Jura (Suisse actuelle), et la Bourgogne Cisjurane (Lyonnais, Viennois, Dauphiné et Savoie).
Le traité de Verdun de 843 partage cet ensemble : la Basse-Bourgogne est intégrée à la Francie de Charles II le Chauve, le reste est englobé dans l'héritage de Lothaire Ier.
Lorsque ce dernier meurt en 855, son royaume est partagé entre ses trois fils : la Haute-Bourgogne et Bourgogne Transjurane font partie de l'héritage de Lothaire II de Lotharingie, la Bourgogne Cisjurane et la Provence reviennent à Charles de Provence. Quant à Louis II le Jeune, il reçoit l'Italie et le titre d'empereur.
À la mort de Charles en 863, le royaume de Provence passe dans les mains de Louis. Et lorsque ce dernier décède en 875, Charles II le Chauve s'empare des deux royaumes d'Italie et de Provence.
Boson de Provence, beau-frère de Charles le Chauve, se fait élire roi de Provence et de Bourgogne le 15 octobre 879 — devenant par la même le premier roi non carolingien des États francs.
Rodolphe Ier de Bourgogne se fait élire à son tour roi de Haute-Bourgogne ou Bourgogne transjurane en 888.
Hugues d'Arles, qui gouvernait le royaume de Provence, le concède en 934 à Rodolphe II de Bourgogne, roi de Bourgogne transjurane. Le nouvel ensemble est le deuxième royaume de Bourgogne-Provence aussi appelé royaume d'Arles. Il subsiste jusqu'en 1032.
En 1016, le dernier roi Rodolphe III de Bourgogne n'a pas d'héritier et reconnaît son neveu de la maison des Ottoniens, l'empereur germanique Henri II du Saint-Empire comme suzerain protecteur et héritier de son royaume dont dépend la nouvelle organisation féodale carolingienne du royaume en duché de Bourgogne et en comté de Bourgogne et autre comtés et seigneuries
Les comtes de Bourgogne vassaux Otte-Guillaume, puis son fils Renaud Ier de Bourgogne et d'autres seigneurs du royaume se révoltent alors militairement contre leur nouveau suzerain allemand sans succès (Succession de Bourgogne). Le comté de Bourgogne est alors absorbé dans le Saint Empire romain germanique sous suzeraineté germanique jusqu'en 1678, date à laquelle Louis XIV parvient à le rattacher à la France.
Les ducs de Bourgogne tentent de rétablir la Lotharingie au XVe siècle, mais la mort de Charles le Téméraire sans héritiers mâles légitimes directs, six ans après sa déclaration d'indépendance, met fin à cette ambition.