Macédoine grecque
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Statistiques | |||||
Capitale | Thessalonique | ||||
Superficie (km²) | 34231 | ||||
Population | 2 625 681 (2006) | ||||
Densité de pop. (h./km²) | 77 | ||||
Nomes (Code ISO 3166-2) |
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Site internet |
La Macédoine (en grec Μακεδονία, Makedonía) est une région historique et géographique de Grèce qui correspond à la plus grande partie — centre, sud et est — de la Macédoine historique, comprise entre le Nestos à l'Est, la chaîne du Pinde à l'Ouest, et le mont Olympe au Sud. Elle correspond aux trois régions administratives grecques suivantes : Macédoine de l'Ouest, Macédoine centrale et Macédoine de l'Est et Thrace (en partie seulement).
Sommaire |
[modifier] Origine du nom
Le nom Macédoine est la forme latine d'un toponyme grec ancien pour décrire cette partie de l'Europe. Cette persistance a été largement due aux effets de la conquête turque. L'ignorance des langues des Balkans et le manque de relevés topographiques ont restreint l'utilisation de noms de lieux contemporains. Le XIXe siècle siècle comptait toujours des érudits d'Europe occidentale pensant la géographie des Balkans selon les conceptions de Ptolémée et Strabon. Réutilisé à cette époque le terme de Macédoine renvoie au royaume de Philippe II et d'Alexandre (le Grand) dans l'Antiquité, mais n'avait plus été par la suite qu'un terme géographique pour désigner une région de l'Empire byzantin et l'Empire ottoman.
[modifier] Géographie
La Macédoine, la plus grande des dix régions de la Grèce, avoisine au sud la mer Egée et la Thessalie, à l’est la Thrace occidentale, à l’ouest l’Epire et au nord la Bulgarie, l’Albanie et la République de Macédoine. Ancienne partie de la Macédoine Antique, cette province a été attribuée à la Grèce par les actes du Traité de Bucarest, le 10 août 1913 - décision ratifiée par le Traité de Versailles, le 28 juin 1919. C’est là que se trouvent la république théocratique du mont Athos et Thessalonique, capitale de la Grèce du nord. Le paysage est relativement varié en raison du caractère essentiellement montagneux de la Macédoine occidentale et orientale, à l’exception de quelques grandes vallées fertiles, tandis qu’en Macédoine centrale se trouve la plaine de Thessalonique – la deuxième du pays par son étendue. Une récente thèse de Doctorat (Matthieu Ghilardi, Dynamiques spatiales et reconstitutions paléogéographiques de la plaine de Thessalonique (Grèce) à l'Holocène récent, 2007. Thèse de Doctorat de l'Université de Paris 12 Val-de-Marne, 475 p.) a permis de révéler l'évolution des paysages de ce complexe deltaïque de 2200 km² de superficie. Contrairement à l'idée reçue, Pella n'était pas construite au bord de la mer proprement dite, mais au bord d'une étendue d'eau lacustre voire saumâtre. Ce travail complet permet de faire la lumière sur l'évolution de l'une des plus grandes aires deltaïques de Méditerranée, en lien avec l'archéologie.
[modifier] Villes de Macédoine
Le réseau urbain de la Macédoine remonte à la colonisation grecque de l'époque archaïque, mais doit beaucoup aussi au royaume de Macédoine et à la colonisation romaine. Une partie de la région a connu une profonde rupture suite des invasions slaves des VIe siècle-VIIe siècle siècles, de telle sorte que le renouveau urbain de l'époque mésobyzantine (Xe siècle-XIIe siècle) se fait, en partie, sur de nouveaux sites. La conquête ottomane a représenté une nouvelle rupture dans l'organisation de ce réseau urbain en entraînant la disparition de nombreuses villes, qui étaient déjà sur le déclin. Enfin, l'État grec moderne a créé un nombre de nouvelles villes dans son entreprise d'établir ses populations de réfugiés qui furent déplacées par la Grande catastrophe de 1922.
[modifier] Population
Selon le recensement de 2001[1], la population de la Macédoine s'élevait à 2 492 232 habitants et l’actuelle à 2 625 681 habitants [1] (évaluation 2006).
[modifier] Histoire
La célèbre Macédoine a une histoire très riche, de la Grèce antique à la Grèce actuelle en passant par l'empire d'Alexandre le Grand (Philippe II), le Royaume de Macédoine (Macédoine romaine), l'Empire byzantin (Macédoine byzantine), l'Empire romain, la domination ottomane (Macédoine ottomane du XIVe siècle à la libération de 1913), les guerres balkaniques et la guerre civile.
[modifier] Administration
La Macédoine est administrativement divisée en 3 « régions », appelées périphéries, elles-mêmes subdivisées en 13 « départements », appelés nomes (du grec nomos, pluriel nomoi), qui incluent également la Thrace. Il existe en outre une région administrative autonome : le Mont Athos. L'aire géographique macédonienne est aujourd'hui divisée:
Carte de la Macédoine | Nombre | Périphérie | Capitale | Superficie | Population |
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Macédoine-Occidentale ( comportant: ) |
Kozani | 9,451 km² | 303,857 | ||
1 | Nome de Kastoria | Kastoria | 1,720 km² | 53,584 | |
2 | Nome de Flórina | Flórina | 1,924 km² | 55,210 | |
3 | Nome de Kozani | Kozani | 3,516 km² | 156,807 | |
4 | Nome de Grevena | Grevena | 2,291 km² | 38,256 | |
Macédoine-Centrale ( comportant: ) |
Thessalonique | 18,811 km² | 1,931,870 | ||
5 | Nome de Pella | Édessa | 2,506 km² | 148,190 | |
6 | Nome de Émathie | Béroia | 1,701 km² | 144,835 | |
7 | Nome de Piérie | Kateríni | 1,516 km² | 134,739 | |
8 | Nome de Kilkís | Kilkís | 2,519 km² | 91,828 | |
9 | Nome de Thessalonique | Thessalonique | 3,683 km² | 1,099,598 | |
10 | Nome de Chalcidique | Polygyros | 2,918 km² | 109,587 | |
11 | Nome de Serrès | Serrès | 3.968 km² | 203,093 | |
Macédoine-Orientale ( en partie seulement, comportant: ) |
Kavala | 5,579 km² | 254,255 | ||
12 | Nome de Kavala | Kavala | 2,111 km² | 147,884 | |
13 | Nome de Dráma | Dráma | 3,468 km² | 106,371 | |
- | Mont Athos (région autonome) | Karyès | 390 km² | 2,250 | |
Macédoine | Thessalonique | 34,231 km² | 2,492,232[1] |
Ces régions sont administrées par le ministère du gouvernement national de Macédoine et de Thrace [2].
[modifier] Contentieux avec la République de Macédoine
Macédoine (Μακεδονία) |
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Le nom de la Macédoine et sa revendication par deux peuples différents, les Grecs et les Slavo-Macédoniens, est au cœur des disputes nationalistes dans cette région des Balkans depuis la fin du XIXe siècle. Les nationalistes grecs n’acceptent pas, en effet, que la République de Macédoine se nomme « Macédoine » au prétexte qu'historiquement le seul État souverain à porter ce nom fut le royaume de Macédoine des Argéades et des Antigonides.
Selon l'étymologie, le nom Macédoine provient du mot grec μάκος (mākos), et de l'adjectif μακεδνός (makednós), qui signifie haut. Le caractère hellénique du royaume macédonien antique est donc généralement accepté et sert de base aux revendications d'exclusivité de l'État grec moderne sur ce toponyme. À l'inverse, les Slavo-Macédoniens ont progressivement construit leur propre identité nationale à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle autour de ce toponyme qui désignait à cette époque en grande partie le territoire où ils résidaient, et n'entendent donc pas y renoncer.
L'extension du royaume argéade à l'époque de son apogée, sous le règne de Philippe II et de son fils Alexandre le Grand est volontiers prise comme référence par les Grecs pour déterminer les territoires qui peuvent ou non, selon eux, être désignés sous le nom de Macédoine. Le thème de la Macédoine grecque joue ainsi un rôle capital dans la mythologie nationale grecque contemporaine, en grande partie fondée sur l'idée de continuité entre les États grecs antiques et la République hellénique contemporaine. Les succès militaires de ce nouvel État grec dans les deux premières guerres balkaniques lui ont permis de prendre le contrôle de la plus grande partie de ces territoires, et d'y mener une vigoureuse politique de « réhellénisation », en procédant à des déplacements de population et au changement systématique des toponymes slaves et turcs remplacés par des toponymes néo-attiques. Une partie importante de l'afflux massif des réfugiés grecs d'Asie mineure et du Pont qui suivit la défaite dans la guerre gréco-turque de 1922 fut dirigée vers la Macédoine ainsi recolonisée.
C'est en vertu de ce raisonnement historique que les Grecs souhaiteraient que la République de Macédoine soit nommée d’après les toponymes et les noms ethniques antiques suivants : « Dardanie », « Agrianes », « Péonie », ou même « Slavomacédoine ». Les noms qui ont la préférence du gouvernement grec est « Republika Skopje », « Republika Vardar », « Republika Slavomakedonija », « Nova Makedonija » ou « Republika Makedonija-Skopje », c'est-à-dire une transcription slavisée de Macédoine accompagnée d'un qualificatif ne laissant pas d'ambiguïté sur la parenté, pourtant confirmée, entre cet État et l'État antique. La principale crainte des Grecs est que cette dernière ne revendique son territoire en lien avec la revendication du nom et de toute son histoire grecque en demandant l'exclusivité de l'usage. Cette crainte pour la revendication territoriale est complètement infondée notamment après l'ajout d'un amendement de la constitution dans lequel la République de Macédoine s'engage à respecter l'intégrité territoriale de ses voisines et rejette toute éventualité de prétention de ce type.[3]
[modifier] Les symboles de la Macédoine
L'affirmation sans cesse renouvelée du caractère grec de la Macédoine passe par la célébration d'un certain nombre de symboles : la figure héroïsée d'Alexandre le Grand (voir sa statue à Thessalonique ci-contre), l'adoption de l'étoile de Vergina, le symbole solaire figurant sur le coffret funéraire de la tombe dite de Philippe II fouillée sur ce site, comme une icône nationale, et différents chants patriotiques tels que cet hymne à la Macédoine:
Paroles en caractères grecs : ΜΑΚΕΔΟΝΙΑ ΞΑΚΟΥΣΤΗ |
Paroles en caractères latins: MAKEDONIA XAKOUSTI |
Traduction en français: MACÉDOINE CÉLÈBRE |
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Μακεδονία ξακουστή, ήσουν και θα ΄σαι ελληνική, Οι Μακεδόνες δεν μπορούν |
Makedonía xakoustí, isoun kê tha sê ellinikí, i Makedónes den boroún |
Célèbre Macédoine Tu étais et tu seras grecque, Les Macédoniens ne peuvent pas |
Fichier son
- Makedonia ksakusti (vocal)
- Makedonia ksakusti (instrumental)
[modifier] Photos
Tour blanche de Thessalonique. |
La basilique Saints-Théodores, ancienne métropole de Serrès. |
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La vieille ville de Kavala. |
Atrium avec mosaïque de galets à décor géométrique dans une grande demeure de Pella. |
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[modifier] Références
- ↑ a b c Voir site du recensement
- ↑ Υπουργείο Μακεδονίας και Θράκης
- ↑ Floudas, Demetrius Andreas; "Pardon? A Name for a Conflict? FYROM's Dispute with Greece Revisited”, in: Kourvetaris et al (eds.), The New Balkans, East European Monographs: Columbia University Press, 2002, p. 85
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
- Catégorie Macédoine grecque de l’annuaire dmoz.
- (en) Macédoine grecque
- (en) Macédoine histoire Grecque