Joschka Fischer
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Joseph Martin Fischer, plus connu sous le nom de Joschka Fischer, né le 12 avril 1948 à Gerabronn (Bade-Wurtemberg), est un homme politique allemand. De 1998 à 2005, il est Vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères d'Allemagne.
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[modifier] Biographie
Joschka Fischer est le troisième enfant d'un couple d'Allemands de Hongrie qui ont dû quitter Budapest en 1946 après l'invasion de la Hongrie par Staline. Ils s'installent à Langenbourg dans le Bade-Wurtemberg.
Son surnom Joschka est dérivé de Jóska, diminutif du prénom hongrois József.
En 1965, il quitte le lycée (Gymnasium) et entame une formation de photographe qu'il arrête une année plus tard.
En 1967, il s'engage dans le mouvement des étudiants allemands. À partir de 1968 il habite à Francfort-sur-le-Main et vit de travaux occasionnels tout en continuant ses activités politiques. Dans son parcours professionnel on peut citer, en 1971 un passage de quelques mois comme ouvrier dans une usine Opel dont il est renvoyé à cause de ses activités de propagande. Il fut aussi chauffeur de taxi et a travaillé dans une librairie.
Lors de l'automne allemand (Deutscher Herbst) en 1977, le dirigeant du patronat allemand Hanns-Martin Schleyer a été enlevé puis tué par la Fraction Armée Rouge (RAF) et un avion de la Lufthansa a été détourné. Ces évènements ont poussé Joschka Fischer à abandonner les actions violentes et à se tourner vers le mouvement alternatif, puis plus tard vers le parti des Verts.
[modifier] Carrière politique
Entré en 1982 dans le parti écologiste die Grünen (les Verts), il devient député au Bundestag, le parlement fédéral, en 1983 et le restera jusqu'en mars 1985.
De décembre 1985 à février 1987 il est Ministre de l'Environnement et de l'Énergie du Land de Hesse, dans le cabinet du social-démocrate Holger Börner. Il s'agit de la première participation gouvernementale des Verts allemands dans un Land. Le Ministère de l'environnement et de l'énergie est créé à cette occasion.
Il occupera cette fonction une deuxième fois de 1991 à 1994. Pendant cette période, il est également ministre pour les affaires fédérales.
D'avril 1987 à avril 1991, il est député et président du groupe parlementaire des Verts au parlement du Land de Hesse.
Entre octobre 1994 et octobre 1998, il est le porte-parole du parti Bündnis 90/Die Grünen (Alliance 90/Les Verts). Il est à nouveau élu député au Bundestag en octobre 1994 et le restera jusqu'en septembre 2006.
Du 27 octobre 1998 à octobre 2005, il est Vice-chancelier et ministre fédéral des Affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne dans les cabinets Schröder I et Schröder II
Le 27 juin 2006, devant les députés de son parti, il annonce qu'il abandonnera à la rentrée de septembre son mandat de député vert au Bundestag et qu'il quittera définitivement la vie politique.
Fin 2006, il accepte un poste de professeur à l'Université de Princeton près de New York. La diplomatie de crise internationale est le sujet de ses cours.
[modifier] Faits marquants
Lorsqu'il fut élu député au Bundestag, il entra dans l'hémicycle en jean et en basket pour affirmer le style différent des Verts. Devenu Ministre des affaires étrangères, il adopta néanmoins le costume trois pièces, bien qu'il déclara auparavant qu'il ne voulait pas se plier à ce genre de convenances.
Il fut aussi de nombreuses années l'homme politique le plus populaire d'Allemagne.
En 2000, à l’Université Humboldt de Berlin, M. Fischer appelle à la relance de l’Union européenne et à l’adoption d’une Constitution grâce à une avant-garde d’un Fédération européenne à venir. Après la chute des Taliban en Afghanistan, il aide à la reconstruction avec l’organisation de la conférence de Petersberg à la fin de l’année 2001. En 2003, on le devinait alors intéressé par le poste de ministre des Affaires étrangères de l’UE. À la conférence sur la sécurité de Munich, il désapprouva l’intervention américaine en Irak en lançant en anglais à Donald Rumsfeld : « I’m not convinced. » (« Je ne suis pas convaincu. »).
Néanmoins, avec sa participation au gouvernement, il a rompu avec un pacifisme dogmatique. Il a convaincu les rangs Verts de voter l'engagement allemand pour bombarder la Yougoslavie en 1999, ainsi que l'envoi de troupes au Kosovo. Il a déclaré à ce sujet : "pour la première fois en ce siècle, nous sommes du bon côté".
Après le départ de Schröder (qui prend la présidence du groupe Gazprom), c’est une bonne partie de la génération des soixante-huitards qui disparaît de la scène politique. Grâce à eux, c’est tout le processus de normalisation de l’Allemagne qui a réussi pour enfin fermer la parenthèse de la génération de la guerre. Il reste encore la question de la réforme du Conseil de Sécurité, où l’Allemagne au sein du G4 (qui réunit aussi le Brésil, l’Inde et le Japon) réclame un poste de membre permanent.
À propos de la coalition rouge-verte, Fischer déclara en 2005 : « Le chapitre rouge-vert, écrit par ma génération, est irrévocablement clos. Le chapitre suivant sera écrit par des plus jeunes, les moins de quarante ans. »
[modifier] Une retraite définitive ?
Le 20 juillet 2006, les Verts européens ont proposé que Fischer soit médiateur dans le conflit au Proche-Orient : c’était déjà grâce à lui qu’en 2004 un échange de prisonniers entre Israël et le Hezbollah avait pu se faire. Interrogé sur cette idée par l’hebdomadaire Die Zeit, Fischer évoque qu’ "il faut faire tout ce qui est humainement possible pour limiter le conflit. Cela dit, après le bombardement de Haïfa, Israël n’acceptera pas un simple retour au statu quo au Liban". S’il est resté en bon terme tant avec Israël qu'avec l’autorité palestinienne, dans cet entretien il exprima avant tout sa solidarité avec Israël : "Israël avait aussi quitté le Liban, mais le gouvernement libanais a négligé de désarmer le Hezbollah."
Joschka Fischer et Paul Wolfowitz, le 19 septembre 2001 au Pentagone. |
Joschka Fischer, le 10 septembre 2005. |
Joschka Fischer au meeting du Parti Socialiste à Paris, mai 2005. |
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Joschka Fischer au meeting du Parti Socialiste à Paris, mai 2005. |
[modifier] Publications
- (de) Die rot-grünen Jahre. Deutsche Außenpolitik - vom Kosovo bis zum 11. September, Kiepenheuer & Witsch Verlag, Cologne, 2007, 450 p. (ISBN 978-3462037715)
- (de) Die Rückkehr der Geschichte. Die Welt nach dem 11. September und die Erneuerung des Westens. Kiepenheuer & Witsch, Köln 2005, ISBN 3-462-03035-3
- (de) Mein langer Lauf zu mir selbst. Knaur, München 2003, ISBN 3-426-62208-4
- (de) Die Weisheit der Mitte. Deutschland, Nationalstaat und europäische Integration. Kiepenheuer & Witsch, Köln 2002, ISBN 3-462-03035-3
- (de) Vom Staatenbund zur Föderation. Gedanken über die Finalität der europäischen Integration. Suhrkamp, Frankfurt a. M. 2000, ISBN 3-518-06614-5
- (de) Die globale Revolution. Wohlstandsverlust und Solidarität. 1996.
- (de) Risiko Deutschland. Krise und Zukunft der deutschen Politik. Knaur, München 1995, ISBN 3-426-80075-6
- (de) Der Umbau der Industriegesellschaft. Plädoyer wider die herrschende Umweltlüge. Goldmann, München 1993, ISBN 3-442-12434-4
- (de) Die Linke nach dem Sozialismus. Hoffmann & Campe, Hamburg 1993, ISBN 3-455-10309-X
- (de) Für einen neuen Gesellschaftsvertrag. Politische Antwort auf die globale Revolution. Droemer Knaur, München 2000, ISBN 3-426-77436-4
- (de) Mehrheitsfähig. Plädoyer für eine neue Politik. Eichborn, Frankfurt a. M. 1989, ISBN 3-821-80414-9
- (de) Rechtsstaat und ziviler Ungehorsam. Ein Streitgespräch mit Daniel Cohn-Bendit und Alexander Gauland. 1988, ISBN 3-61004709-7
- (de) Regieren geht über Studieren. Ein politisches Tagebuch. Athenäum-Verlag, Frankfurt a. M. 1987, ISBN 3-610-08443-X
- (de) Der Ausstieg aus der Atomenergie ist machbar. Rowohlt, Reinbek 1987, ISBN 3-499-15923-6
- (de) Von grüner Kraft und Herrlichkeit. Rowohlt, Reinbek 1984, ISBN 3-499-15532-X
- (de) Und Tischbein hatte doch recht. 1984, ISBN 3-927-13303-5
[modifier] Liens externes
- (fr) Un entretien avec Etopia
- (fr) Une synthèse de ses discours au pouvoir
- (fr) "Ce qui reste de 68, c'est un engagement passionné pour les opprimés" entretien avec Cécile Calla et Daniel Vernet
Précédé de : aucun |
Ministre de l'environnement et de l'énergie du Land de Hesse 1985–1987 |
Suivi de : Armin Clauss |
Précédé de : Karlheinz Weimar |
Ministre de l'environnement, de l'énergie et des affaires fédérales du Land de Hesse 1991–1994 |
Suivi de : Rupert von Plottnitz |
Précédé de : Klaus Kinkel |
Vice-chancelier allemand 1998–2005 |
Suivi de : Franz Müntefering |
Précédé de : Klaus Kinkel |
Ministre fédéral allemand des Affaires étrangères 1998–2005 |
Suivi de : Frank-Walter Steinmeier |