Grand requin blanc
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Grand requin blanc |
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Carcharodon carcharias | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
Classe | Chondrichthyes | ||||||||
Sous-classe | Elasmobranchii | ||||||||
Superordre | Euselachii | ||||||||
Ordre | Lamniformes | ||||||||
Famille | Lamnidae | ||||||||
Genre | Carcharodon | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Carcharodon carcharias (Linnaeus, 1758) |
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Statut de conservation IUCN : |
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Statut CITES : | Annexe II , Révision du 12-01-05 |
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Répartition géographique | |||||||||
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Le grand requin blanc (Carcharodon carcharias) est un requin exceptionnellement grand. C'est le plus grand poisson prédateur qui vit dans les océans. Il est le seul représentant actuel du genre Carcharodon, auquel appartenait aussi le gigantesque Carcharodon megalodon.
Note : Bien qu'appartenant à une espèce différente, le requin gracile (Carcharhinus amblyrhynchoides) est parfois aussi appelé requin blanc.
Sommaire |
[modifier] Étymologie
Carcharodon vient du grec karcharos = aiguisé et odous = dent.
[modifier] Description
Le grand requin blanc mesure en moyenne de 3,50 à 5,00 m de long. Les mâles sont plus petits que les femelles, à 8-10 ans, âge de leur maturité sexuelle, ils atteignent 3,5 à 4,10 m alors que les femelles sont matures plus tard, entre 12 et 18 ans et mesurent alors 4 à 5 m[1]. La taille du plus grand spécimen jamais pêché a été l'objet d'un grand nombre de débats, de conjectures et de fausses informations. Pendant des décennies, le livre Guinnes des records, ainsi que les travaux de nombreux ichthyologues, présentaient deux spécimens comme les plus grands jamais capturés : l'un de 11 m (36 ft) capturé dans les eaux sud australiennes près de Port Fairy dans les années 1870, et l'un de 11,30 m (37 ft) capturé à New Brunswick, Canada dans les années 1930. Richard Ellis et John E. McCosker, dans leur livre The Great White Shark (1991), dédient un chapitre entier à ce sujet. Ils concluent que le plus grand spécimen jamais capturé et mesuré correctement devait faire 6,40 m (mesuré à plat sur le sol et non suspendu à un filin) pour 3 220 kg. Il a été pêché à Cuba en 1945. Le requin blanc de 7,13 m, capturé en 1987 à Malte, ne mesurait d'après les experts que 5,50 m.
Il possède un museau conique assez long. Ses dents, tranchantes comme des lames de rasoir, sont plates, triangulaires, dentelées et peuvent mesurer 75 mm de long (60 mm dépassant des "gencives"). S'il advient qu'une dent tombe, une autre de la rangée arrière (ses mâchoires impressionnantes sont pourvues de quatre à six rangées), qui est incliné vers l'intérieur, s'avance vers l'avant de la mâchoire pour prendre sa place. Seules les deux premières rangées sont fonctionnelles.
Les fentes branchiales, très longues, n'encerclent pas la tête. Elles précèdent les nageoires pectorales falciformes bien développées, ainsi que des fossettes précaudales et de fortes carènes caudales, caractéristiques des Lamnidae. La nageoire caudale est courte, presque symétrique en forme de croissant. Son espérance de vie est évalué entre 23 et 60 ans. Il posséde entre 44 et 52 dents[1].
[modifier] Habitat
L'habitat du grand requin blanc est principalement côtier dans les eaux tempérées, mais il a aussi été observé en zones épipélagiques dans l'océan. C'est un amateur des eaux peu profondes, mais un spécimen a cependant été pêché sur une longue ligne de 1 280 m. Il aime toutefois évoluer dans plus de 30 m de fond, ce qui explique, en partie, pourquoi il y a plus d'attaques de ce requin sur les côtes où l'on atteint très vite des profondeurs abyssales.
On trouve le grand requin blanc dans toutes les mers tempérées du globe et parfois même dans les mers tropicales, suivant probablement les migrations des baleines qui viennent y mettre bas. Il est particulièrement présent en Australie, en Afrique du Sud, et en Californie ainsi que dans les Caraïbes.Le requin blanc ne vit désormais plus en Mer méditerranée depuis 2008, conséquence directe de l'intensification du trafic commercial entre l'Europe et l' Afrique du nord dont la pollution engendrée perturbait son habitat(Rapport février 2008 de Greenpeace). Le grand requin blanc est également présent dans l'océan Pacifique, notamment au large des côtes hawaiiennes, du Japon aux Philippines, de la Nouvelle-Calédonie à la Nouvelle-Zélande. Il a même été observé au large des côtes d'Alaska.
Il se déplace le plus souvent seul ou en paire, mais jamais en colonie. S'il arrive d'observer un même spécimen plusieurs années de suite dans les mêmes eaux, la territorialité n'a jamais pu être démontrée. En revanche, il semblerait que les animaux les plus grands effectuent parfois de très longs trajets. En 2005, un grand requin blanc femelle, qui a été doté d'un capteur de localisation, a traversé, aller-retour, l'Océan Indien, du Cap (Afrique du Sud) jusqu'aux côtes méridionales d'Australie. Soit un périple de près de 20 000 km en moins de neuf mois ! Une autre a effectué la traversée de l'île du sud de la Nouvelle-Zélande à la Grande barrière de corail. Les raisons de telles traversées demeurent encore très mystérieuses car il n'y a pas de lien avec la migration des grands cétacés.
[modifier] Reproduction
Son cycle de reproduction est lent et assez méconnu. On estime que le mâle atteint sa maturité sexuelle à 10 ans. Il est ovovivipare : les œufs se développent et éclosent dans l'utérus de la femelle, avec cannibalisme utérin (comme les autres lamnidés). Les jeunes grands blancs, à la naissance, mesurent entre 1,09 et 1,60 m[1] et sont déjà des prédateurs capables de survivre.
[modifier] Alimentation
Le grand requin blanc se situe au sommet de la chaîne alimentaire dans les océans (après l'orque, car cette dernière est la seule a s'attaquer à des baleines et des cachalots). Du fait de sa taille, de son métabolisme et de ses capacités physiques exceptionnelles, il n'a que très peu de concurrents, hormis l'orque, qui n'est cependant pas un poisson comme le requin mais un mammifère. Il mange de tout, y compris les autres requins, les tortues, les dauphins, les mammifères et les oiseaux marins. Les jeunes se nourrissent exclusivement de poissons. À noter que les grands requins blancs de la région du Cap ont adopté une technique de chasse unique en son genre. Pour surprendre une otarie, il se met à l'affût près du fond et remonte comme une torpille pour la percuter. Sa vitesse est telle qu'il bondit hors de l'eau. L'attaque est évidemment fatale pour la proie. Les scientifiques ont désigné cette forme d'attaque auparavant méconnue sous le nom anglais de breaching, ce qui veut dire "créer une brèche". Après avoir repéré une proie qui s'agite en surface, la bête s'élance hors de l'eau, gueule grande ouverte, et happe au passage, en retombant, la pauvre victime qui n'a même pas le temps de comprendre ce qui lui arrive. Un grand requin blanc est capable d'avaler un phoque en entier en une seule bouchée.
Il ne fait pas partie des espèces de requins qui attaquent souvent les hommes car la plupart des attaques se situent sous les tropiques alors que le grand requin blanc y est rarissime. Sa réputation de mangeur d'hommes est totalement exagérée car on ne recense que quelques dizaines de cas mortels lors des cinquante dernières années. Statistiquement, il y a des millions de fois plus de chances d'être tué dans un accident de voiture, de se noyer, d'être foudroyé ou de mourir d'une piqûre d'abeille que de se faire attaquer par un grand requin blanc. Et ce, même dans les régions où il est commun.
C'est, avant tout, un chasseur spécialisé dans la chasse des phoques et otaries, même s'il sait se montrer opportuniste (pas autant que le requin tigre). Les rares cas d'attaque sur l'homme sont plus considérés comme des « accidents », en majorité sur des surfeurs ou véliplanchistes, une forme ovoïde battant des « nageoires » à la surface et rappelant à ce prédateur sa proie favorite. Il faut savoir que son attaque se décompose en plusieurs phases : d'abord le « coup de dents » qui va saigner la proie (le grand blanc n'avale pas des quartiers de viande d'une grosse proie du premier coup), puis, lorsque la proie est inerte commence alors l'alimentation à proprement parler. Les attaques contre l'homme se terminent dans la majorité des cas après le coup de dents, le squale ne reconnaissant pas le goût de sa proie l'abandonne et les rares cas mortels sont dus à l'hémorragie (artère ou membre sectionnés). Il est évident qu'un coup de mâchoire de plus de cinquante centimètres de diamètre laisse un résultat impressionnant, souvent désastreux, sur un corps humain.
La couleur du dos de l'animal varie gris-noir (Afrique du Sud, Australie, Californie) au marron clair pour la Méditerranée, où l'on a observé un comportement alimentaire différent, peut-être une adaptation alimentaire au milieu méditerranéen : des chasses de thons, de marlins, un comportement plus opportuniste et tourné vers les grands poissons plutôt que les mammifères marins devenus rares dans cette région.
Ce qui a généré sa crainte viscérale est avant tout sa taille par rapport à l'homme et sa méconnaissance. Ce requin a aussi démontré une certaine intelligence. Il est le seul squale à sortir la tête hors de l'eau pour observer. Certaines expériences scientifiques ont démontré qu'il était aussi capable d'apprendre des tours, à l'instar des dauphins et orques, pour obtenir du poisson. D'autres scientifiques ont réussi l'exploit de nager avec des grands requins blancs sans cage de protection, voire même de s'accrocher à son aileron dorsal. Un spécialiste s'est même permis de "caresser" le museau d'un grand blanc. Étrangement, le squale avait l'air plongé dans un état de transe !
Ce requin recèle encore beaucoup de surprises. S'il venait à disparaître, cela entraînerait de nombreux problèmes dans le système écologique des océans dont les conséquences seraient désastreuses.
[modifier] Les attaques
Les attaques de requins sur l'homme sont rares et exceptionnelles. Les raisons conduisant à une attaque ne sont pas toutes connues ou bien définies ; le manque de données fait qu'il est délicat d'en déduire des statistiques fiables. Le comportement en milieu naturel des requins est également mal connu (et peu étudié) tout ceci contribue à ce qu'il n'y ait pas de systématique en la matière.
[modifier] Classification des attaques
On distingue deux catégories d'attaque : - Attaque provoquée, - Attaque non provoquée.
La différence est fondamentale car bon nombre d'accidents avec des requins sont des attaques provoquées et pourraient être évitées par une meilleure connaissance du comportement de ces animaux et par respect de quelques règles de bon sens.
[modifier] Attaque provoquée
Dans ce cas de figure c'est le comportement de l'homme qui entraîne l'attaque du requin, on peut en particulier citer :
- Pêcher un requin, - Pêcher en apnée des poissons en présence de requins, - Harceler un requin.
[modifier] Attaque non provoquée
Il s'agit d'une attaque dont la raison n'est pas imputable directement à un acte de la part de la victime. Néanmoins certains facteurs peuvent favoriser une attaque non provoquée.
Les États-Unis et plus particulièrement la Floride est l'un des lieux où statistiquement il y a le plus d'attaques de requins. Ce fait est à mettre sur le compte du nombre important de baigneurs et de la proximité des squales, qui augmente d'autant la probabilité d'une rencontre, et donc le risque d'une attaque. Il y a également le fait que cette région, ainsi que quelques autres, font l'objet d'une surveillance et d'un suivi particulièrement minutieux, contrairement à d'autres où les attaques ne sont pas répertoriées.
[modifier] Facteurs pouvant favoriser une rencontre avec un requin
Avant qu'une attaque ne puisse se produire, il faut qu'il y ait une rencontre entre un homme et un requin. Or, comme les ressources de poissons pélagiques s'épuisent dans les océans, les requins ont tendance à se rapprocher des côtes pour trouver de la nourriture. Dans le même temps les activités nautiques se développent et sont plus accessibles donc le nombre de personnes pouvant potentiellement être en contact avec des requins - même si la population mondiale de ces derniers tend à diminuer - augmente. Toutefois, certains lieux présentent des caractéristiques qui augmentent la probabilité d'une rencontre avec un requin, on peut en particulier citer :
les récifs externes (tombants) sont un des lieux de chasse favoris des requins, c'est également ici que se forment les vagues qui intéressent les surfeurs, les eaux turpides que l'on trouve dans les ports, les estuaires, à proximité des complexes agro-alimentaires qui rejettent leur déchets dans la mer.
Par ailleurs, les requins chassant, pour une bonne partie, plutôt la nuit mieux vaut éviter de se baigner le soleil couché ou bien pas encore levé. Toutefois le « pic » des attaques est selon certaines études plutôt situé entre 14 et 18 h.
Une rencontre n'implique pas une attaque : beaucoup de baigneurs ont côtoyé des requins sans s'en apercevoir et sans autre conséquence.
[modifier] Captivité
Il est extrêmement difficile de conserver cet animal en aquarium ; les individus meurent généralement au bout de quelques mois s'ils ne sont pas relâchés. Le record de 198 jours de captivité est détenu par l'aquarium de Monterey en Californie, qui avait accueilli une jeune requin blanc femelle de 1,50 m de long entre septembre 2004 et avril 2005 dans un bassin de 16 millions de litres. Après six mois de captivité, elle avait du être relâchée devant une agressivité de plus en plus importante et des blessures sur le museau[2].
[modifier] Mythe et survie
Il a été popularisé au cinéma par la tétralogie Les Dents de la mer (titre original : Jaws), dont le premier volet est sorti en salles en 1975. Cette quadrilogie a largement contribué à la terreur qu'il inspire dans l'imaginaire collectif, sentiment pourtant largement injustifié au regard des statistiques.
Le grand requin blanc est aujourd'hui une espèce menacée. Si le suivi de la population réelle est très difficile à évaluer, les scientifiques s'accordent pour considérer que leur nombre est en chute rapide. Sa pêche est désormais interdite dans de nombreux pays comme l'Australie ou l'Afrique du Sud.
[modifier] Notes et références
- ↑ a b c Evaluation et rapport de situation du COSEPAC sur le grand requin blanc - 2006.
- ↑ Un grand requin blanc relâché après 6 mois de captivité !
[modifier] Références scientifiques
- Référence FishBase : (en) ( (fr))
- Référence ITIS : Carcharodon carcharias (Linnaeus, 1758) (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Carcharodon carcharias (Linnaeus, 1758) (en)
- Référence NCBI Taxonomy : Carcharodon carcharias (en)
- Référence IUCN : Carcharodon carcharias (Linnaeus, 1758) (en)
- Carcharodon carcharias (Linnaeus, 1758) dans catalogueoflife.org (en)
- Fonds documentaire ARKive (photographies, extraits sonores et vidéos) : / Carcharodon carcharias (en)
- Référence CITES : espèce Carcharodon carcharias (Linnaeus, 1758) (fr+en) (sur le site de l’UNEP-WCMC)
- répartition : Carcharodon carcharias (Linnaeus, 1758) (fr+en)
- Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur le grand requin blanc[1]