Dialectes du grec moderne
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Histoire de la langue grecque (voir aussi : alphabet grec) |
Proto-grec (vers 2000 av. J.-C.)
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Mycénien (vers 1600–1100 av. J.-C.)
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Grec ancien (vers 800–300 av. J.-C.) Dialectes : éolien, arcado-cypriote, ionien-attique, dorien, pamphylien ; grec homérique. Dialecte possible : ancien macédonien. |
Koinè (dès 300 av. J.-C.)
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Grec médiéval (vers 330–1453)
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Grec moderne (dès 1453) Dialectes : cappadocien, crétois, chypriote, démotique, griko, katharévousa, pontique, tsakonien, yévanique |
Voici les principaux dialectes du grec moderne.
Sommaire |
[modifier] Grec démotique
Le grec démotique ou dhimotikí (Δημοτική) fait référence à toutes les variétés « populaires » du grec moderne qui ont connu une évolution commune depuis la koinè et gardé jusqu’à aujourd’hui un haut degré d’intercompréhension. Comme le montrent les poèmes ptochoprodromiques et de Digénis Akritas, le grec démotique était avant le XIe siècle déjà la langue vernaculaire, le « roman » des Grecs byzantins, notamment en Grèce péninsulaire, sur les îles grecques, sur les côtes de l’Asie Mineure, à Constantinople et à Chypre. Aujourd’hui, une forme standardisée du grec démotique est la langue officielle de la République hellénique (Grèce) et de Chypre et est référencé comme le « grec moderne standard » ou plus simplement « grec moderne » ou encore « démotique ».
Le grec démotique comprend de nombreuses variantes régionales aux différences linguistiques mineures (surtout d’ordre phonologique et de vocabulaire). À cause de leur haut degré d’intercompréhension, les linguistes grecs appellent ces variétés des « idiomes » d’un « dialecte démotique » plus général, connu sous le nom de « grec moderne koinè » (Koiní Neoellinikí - « néo-hellénique commun »). La plupart des linguistes anglophones parlent quant à eux de « dialectes » en ne soulignant les variations que lorsque c’est nécessaire. Les variétés du grec démotique sont divisées en deux groupes principaux, le groupe nord et le groupe sud :
Parmi les dialectes du nord, on trouve le roumélien, l’épirote, le thessalien, le macédonien, le thrace.
Le groupe du sud est divisés en plusieurs sous-groupes qui comportent les variétés de :
- Mégare, Égine, Athènes, Kymi (ancien athénien) et Péninsule de Magne (maniote)
- Péloponnèse (sauf Magne), Cyclades et Crète, Îles Ioniennes, Épire du Nord, Smyrne et Constantinople
- Dodécanèse et Chypre.
Le grec démotique est officiellement enseigné depuis 1982 dans le système monotonique. Le système polytonique reste cependant populaire dans les cercles intellectuels.
[modifier] Katharévousa
La katharévousa (Καθαρεύουσα, « (langue) purgée ») est un sociolecte semi-artificiel promu au XIXe siècle à la fondation du nouvel État grec comme un compromis entre le grec classique et le démotique moderne. C’était la langue officielle de la Grèce moderne jusqu’en 1976.
La katharévousa est écrite dans le système polytonique et, tandis que le grec démotique a emprunté des mots au turc, à l’italien, au latin, au français et à d’autres langues, ces derniers ont été bannis de la katharévousa.
[modifier] Tsakonien
Le tsakonien (Τσακωνικά) est parlé par quelques villages autour de la ville de Sparte dans la région de Laconie dans le sud du Péloponnèse, et partiellement parlé au-delà de cette région.
Le tsakonien provient directement du laconien (ancien spartiate) et descend donc de la branche dorienne de la langue grecque. L’influence de la koinè hellénistique y est limitée et ce dialecte est significativement différent des dialectes issus de la koinè (comme le grec démotique et le pontique).
[modifier] Pontique
Le pontique (Ποντιακά) était à l’origine parlé dans la région du Pont-Euxin en Asie Mineure jusqu’à ce que la plupart de ses locuteurs ne fussent déplacés en Grèce continentale lors des échanges de population entre la Grèce et la Turquier qui suivirent la destruction de Smyrne.
Il provient de la koinè hellénistique et médiévale mais garde des caractéristiques de l’ionien depuis les colonisations antiques. Le pontique a évolué séparément du grec démotique à cause de l’isolement de la région par rapport à la Grèce provoqué par la Bataille de Manzikert.
[modifier] Cappadocien
Le cappadocien (Καππαδοκικά) est un dialecte proche du pontique et qui a connu le même destin. Il provient directement du dialecte alexandrien et ses locuteurs se sont installés en Grèce continentale à la suite des échanges de population.
[modifier] Kato-italiote
Le kato-italiote ou katoitaliótika (Κατωιταλιώτικα, « italien du sud ») regroupe en réalité deux variétés : le dialecte gréco-calabrais et le griko proprement dit. Il est parlé dans environ 15 villages dans les régions de Calabre et d’Apulie. Le dialecte kato-italiote est la dernière trace vivante d’éléments grecs dans le sud de l’Italie qui formaient jadis la Grande-Grèce.
On peut expliquer ses origines par la colonisation dorienne qui partit de Sparte et Corinthe en -700. Toutefois, le kato-italiote subit l’influence de la koinè à cause des colons byzantins qui réintroduisirent la langue grecque dans la région, de la conquête de l’Italie par Justinien à la fin de l’Antiquité jusqu’au Moyen Âge. Le griko et la dhimotikí sont intercompréhensibles mais cette dernière partage davantage de caractéristiques avec le tsakonien.
[modifier] Yévanique
Le yévanique est une langue des Juifs romaniotes qui s’est éteinte il y a peu. Elle était en déclin depuis plusieurs siècles jusqu’à ce que la plupart de ses locuteurs fussent tués lors de l’holocauste. Ensuite, elle resta en usage chez les émigrants romaniotes qui s’installèrent en Israël, où elle fut remplacée par l’hébreu moderne.