Réalisateur
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Un réalisateur (ou une réalisatrice) est une personne qui assure la direction de fabrication d'une œuvre audiovisuelle, généralement pour le cinéma ou la télévision. À partir d'un scénario, il détermine les aspects visuels et dramatiques du film. Lors du tournage, il assure la mise en scène, la direction d'acteurs et dirige l'équipe technique. Suivant les termes de son contrat, il en dirigera ou non le montage. C'est le cas le plus fréquent en Europe, moins aux États-Unis ; il dispose alors du "final cut".
Employé par la production, le réalisateur doit assurer la bonne marche du tournage. C'est à lui de respecter l'agenda et le budget impartis par la production.
Aujourd'hui, la profession de réalisateur s'exerce dans de nombreux domaines :
- Les longs métrages et les courts métrages de fiction (cinéma ou télévision)
- Les documentaires et les films animaliers
- Les films d'animation
- Les films expérimentaux (qui se rapprochent des arts plastiques)
- Les spots publicitaires
- Les films de communication audiovisuelle
- Le direct à la télévision (sport, divertissement...)
Sommaire |
[modifier] Réalisateur de fictions
[modifier] Attributions du réalisateur
Les attributions du réalisateur sont complexes. Suivant les projets, elles incluent entre autres:
- Pendant la préparation du projet
- La définition des orientations artistiques du film ;
- Le suivi du scénario ;
- Le découpage des séquences du scénario en plans (axes de prise de vues et cadrage) ;
- L'organisation et la sélection des lieux où le tournage du film doit avoir lieu ;
- Durant le tournage
- La direction d'actrices et d'acteurs, tant physique (placement), que dramatique (ton, expression, mouvement) ;
- La prise en charge des choix liés à la caméra, position, cadre, mouvement, etc. ;
- Le choix de l'ambiance lumineuse (avec le directeur de la photographie) ;
- Le respect du budget et du temps impartis.
- Toute autre activité qui définit les choix artistiques, techniques opérés pour un film, et notamment la gestion de l'équipe de tournage.
- En post-production
- La supervision du montage ;
- Les choix liés à la bande son et à la musique ;
En pratique, le réalisateur délègue aux techniciens de son équipe la mise en œuvre des orientations générales qu'il définit.
Un réalisateur est responsable des aspects créatifs du film, ainsi que de la gestion des cadres de l'équipe de tournage qu'il va diriger : le directeur de la photographie, le décoration, le cadreur ou l'opérateur de prise son. Il coordonne les efforts des différents métiers à l'aide d'un ou de plusieurs assistants.
[modifier] Les méthodes de réalisation
Les droits du réalisateur varient beaucoup selon les films. Plusieurs d'entre eux sont sous le contrôle de l'équipe de production. Mais, de plus en plus, les réalisateurs ont un pouvoir considérable sur un plateau de tournage. Ce procédé n'était surtout visible que durant les années 1930 jusqu'aux années 1950.
Il existe aussi des réalisateurs qui ont un pouvoir étendu, et qui exécutent leur vision artistique sur un tournage. Voici leurs méthodes :
- Ils créent une structure dramatique générale, laissant à l'acteur le choix de ses paroles. On retrouve parmi ces réalisateurs Christopher Guest, Spike Lee ou Robert Altman.
- Ils contrôlent tous les aspects du tournage : des dialogues, des mouvements, des prises de vues. On parle de politique des auteurs.
- Ils écrivent leur propre scénario en tant que scénariste pour pouvoir être impliqués dans l'histoire. Parmi ceux-ci, on retrouve Stanley Kubrick, Paul Thomas Anderson, Woody Allen, Charlie Chaplin, Billy Wilder, Pedro Almodóvar, Kevin Smith, Quentin Tarantino, Andrew Niccol, Oliver Stone, Hayao Miyazaki, M. Night Shyamalan et Robert Rodriguez.
- Ils engagent toujours le même scénariste pour s'assurer de connaître le style d'écriture, et l'ambiance de l'histoire. Voici plusieurs associations internationales : Wes Anderson et Owen Wilson avec Noah Baumbach, Martin Scorsese et Nicholas Pileggi avec Paul Schrader, ou Robert Zemeckis avec Bob Gale.
- Le réalisateur est à la fois chef opérateur et monteur comme Steven Soderbergh, Don Coscarelli, et Robert Rodriguez
- Le réalisateur est aussi acteur, souvent pour un petit rôle. On remarque Martin Scorsese, Orson Welles, Zach Braff, Mel Brooks, Mel Gibson, Kevin Costner, Woody Allen, Alfred Hitchcock, Quentin Tarantino, Kevin Smith, M. Night Shyamalan, Harold Ramis, ou encore Edward Davis Wood Junior.
Le réalisateur peut aussi travailler étroitement en association avec le producteur du film, généralement responsable des aspects non artistiques du film, comme le financement et le marketing du film.
Plusieurs réalisateurs s'investissent souvent plus sur le tournage, en se confiant de plus amples responsabilités. Orson Welles, par exemple, est célèbre pour son écriture, sa réalisation et sa production. D'autres, comme Alice Guy Blaché, pionnière du cinéma muet, ont même créé leur société de production.
[modifier] Organismes
Aux États-Unis, la plupart des réalisateurs sont inscrits à la Directors Guild of America, un syndicat protégeant les droits d'auteurs des réalisateurs. Il existe aussi un équivalent canadien, nommé la Directors Guild of Canada.
Un réalisateur novice pourrait gagner près de 20 000 $ par an, alors qu'un réalisateur célèbre touche près de 500 000 $ par film, voire des millions dans certains cas[1].
[modifier] Metteur en scène, réalisateur ou cinéaste
Dans les pays francophones, ce terme fut très controversé à son origine[2]. Durant les années 1910 et 1920, tout le monde essayait de différencier le cinéma du théâtre, et c'est ainsi que plusieurs termes furent créés pour désigner le dirigeant d'un tournage. Ricciotto Canudo a alors proposé écraniste, mais ce mot, peu agréable à l'oreille, fut vite rejeté par le peuple[3]. C'est alors que Louis Delluc invente le mot cinéaste qui prit peu à peu sa place dans le vocabulaire du cinéma[2].
Aujourd'hui, personne ne différencie les termes réalisateur, metteur en scène ou cinéaste, malgré leur signification différente. Metteur en scène serait le terme le plus proche de réalisateur, mais son influence est plus large que celle du réalisateur.
Aux États-Unis, cette difficulté n'est pas apparue : le terme « Director » est vite apparue. Il désignait à l'origine la personne qui dirigeait les acteurs, qui choisissait les décors, et la place de la caméra. Plus tard, son travail diminua, laissant place à d'autres techniciens (division du travail). Le producteur deviendra alors la personne la plus influente lors d'un projet de film.
En France, le terme de réalisateur est désormais préféré à celui de metteur en scène. Selon Georges Méliès, en 1907, dans son livre « Vues cinématographiques », un réalisateur était censé « réaliser tout, même ce qui semble impossible, et donner l'apparence de la réalité aux rêves les plus chimériques ». Ainsi, sa définition fut élargie, et se voua à rendre le fictif du scénario en images.
[modifier] Deux tâches distinctes
C'est après 1945, avec l'arrivée de la Nouvelle Vague, que la mise en scène devient un enjeu théorique[2]. Dans un article de la Revue du Cinéma de 1946 nommé « Les Origines de la mise en scène », Jean-Georges Auriol définit l'origine de la réalisation à Giotto, peintre. Voici ce qu'il a écrit :
« Peintre né, de notre double point de vue moderne et cinématographique, est un précurseur parce que, s'il ne pouvait se déclarer cinéaste, il n'en était sans doute pas moins très conscient de son rôle de metteur en scène. Réalisant [à fresque] les scénarios tirés de l'Évangile et de la vie des saints par des prêtres adaptateurs, il les racontait en images éloquentes ; mais il ne les tirait pas tant de la nature telle qu'elle a été créée qu'il ne les composait en imitant le créateur. [...] Giotto s'efforçait de rendre visible l'invisible. Il opérait sans acteurs, sans « interprètes ». Il était lui-même l'interprète de Dieu, son imitateur déjà orgueilleux mais pas son concurrent, pas son rival[2]. »
Ainsi, Jean-Georges Auriol venait de créer deux façons de mettre en scène, l'une qui donnait tous les pouvoirs au metteur en scène, l'autre laissant une certaine liberté aux autres techniciens.
La deuxième solution va vite s'imposer, laissant au réalisateur le contrôle de l'espace de tournage : en organisant les limites (cadres et décors), le contenu du film (acteurs et accessoires) et les mouvements (action des acteurs, entrées et sorties).
Le cinéma devient alors moins imaginatif, et plus représentatif. Originellement, durant la période du cinéma classique, jusqu'aux années 1950, le réalisateur donnait à voir sa mise en scène, et imposait son point de vue au spectateur. Mais aujourd'hui, le cinéma moderne met en œuvre des plans qui suscitent toute l'attention du spectateur, lui donnant un investissement plus important.
[modifier] Réalisateur à la télévision
Dans le cadre de téléfilms ou de séries de fiction, un réalisateur de télévision a un rôle identique à un réalisateur de cinéma. Il doit quand même faire face à des contraintes particulières, telles qu'un budget et une durée de tournage généralement plus limités que dans une production cinématographique. Des contraintes artistiques existent aussi, en particulier pour les séries, où il doit adapter sa réalisation à la charte existante.
Pour les émissions purement télévisuelles, divertissement, sport, captation de manifestation, où par définition il ne maîtrise pas totalement l'action, son rôle devient principalement celui d'un metteur en images, avec comme but, celui de retranscrire l'action de façon plaisante et compréhensible pour le spectateur.
[modifier] Formations
En France, pour des formations à la réalisation, des écoles supérieures publiques recrutent sur concours. La Fémis, école supérieure des métiers de l'image et du son, l'École Louis-Lumière, ainsi que quelques autres en France, forment les cinéastes à un Bac + 5. Mais, il existe d'autres moyens d'accéder à ce métier, via l'université. Par exemple, il est possible de passer par un IUP Métiers de l'information et de la communication option production audiovisuelle.[4]
- École nationale supérieure des métiers de l’image et du son
- École nationale supérieure Louis Lumière
- Université de Toulouse
- Université de Bordeaux
- Université de Poitiers
- Université de Paris
- Le Fresnoy
Il existe aussi de nombreuses écoles privées qui proposent une formation à la réalisation, mais le coût des études est élevé[4]. Mais, il est aussi possible de devenir réalisateur en passant par un IUP, un MST, ou un DESS.
La plus réputée des écoles privées d'audiovisuel et de cinéma est l'Institut International de l'Image et du Son[5]. D'autres écoles forment elles aussi à la réalisation : l'ESRA, l'EICAR, le CLCF, etc.
Il est aussi à noter que le salaire d'un réalisateur est variable : il est différent selon la notoriété du film, du réalisateur, et du producteur[6].
Pourtant, une grande partie des réalisateurs le devient en passant par différents postes tels que celui de l'assistant réalisateur, ou du directeur de la photographie.
[modifier] Compétences
Tous les jours, sur un tournage, un réalisateur est confronté à de lourdes responsabilités devant le producteur du film. Cela demande d'être diplomate, et de posséder une grande endurance nerveuse.
De plus, le réalisateur doit connaître des méthodes de prise de vues et de son, de mise en scène, et d'autorité.
Une capacité d'analyse est aussi primordiale lors de tournage, pour le placement des acteurs, de la caméra, ou de la gestion du temps.
[modifier] Anecdotes
Des réalisateurs comme Anthony Minghella, Paul Greengrass, ou Ken Loach, Sydney Lumet, Steven Spielberg sont d'abord passés par la télévision avant de tourner pour le cinéma.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- J. Aumont, « La Mise en scène », éd de Boeck, Bruxelles-Paris, 2000
- E. Rohmer, « L'Organisation de l'espace dans le Faust de Murnau », Cahiers du cinéma, 1998
- D. Bordwell et K. Thompson, « L'Art du film : une introduction », éd de Boeck, Bruxelles-Paris 1997 ( Réimpr. 2000 )
- R. Bellourd, « L'Analyse du film », Calmann-Lévy, Paris, 1995
- M. Chion, « Le Cinéma et ses métiers », Bordas, Paris, 1991
- J. Aumont, « L'Œil interminable », Librairie Séguier, Paris, 1989
- M. Mourlet, « La Mise en scène comme langage », Henry Veyrier, Paris, 1987
- F. Truffaut, « Le Plaisir des yeux », ibid, Paris, 1987
- R. Kurtz, « Expressionnisme et cinéma », Presses universitaires de Grenoble, Grenoble, 1986
- A. Bazin, « Qu'est-ce que le cinéma ? », Cerf, Paris, 1985
- D. Bordwell, J. Staiger et K. Thompson, « The Classical Hollywood Cinema », Routlege, Londres, 1985
- J. Aumont, A. Bergala, M. Marie et M. Vernet, « Esthétique du film », Nathan, Paris, 1984
- E. Rohmer, « Le Goût de la beauté », Flammarion, Paris, 1984 ( Réimpr. 1987 )
- G. Legrand, « Cinémanie », Stock, Paris, 1982
- F. Truffaut, « Les Films de ma vie », ibid, Paris, 1975
- L. H. Eisner, « L'Écran démoniaque », Eric Losfeld, Paris, 1965
- M. Mourlet, « Sur un art ignoré », la Table ronde, Paris, 1965
- J. Mitry, « Esthétique et psychologie du cinéma », Cerf, Paris, 1962 ( Réimpr. 1965, 2001 )
- A. Berthomieu, « Essai de grammaire cinématographique », La Nouvelle Édition, Paris, 1946
[modifier] Articles connexes
- Réalisateurs et réalisatrices
- Réalisateur de télévision
- Metteur en scène
- Réalisation cinématographique
- Politique des auteurs
[modifier] Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Film director ».
- ↑ (en) Salary.com, « Dream Jobs | Film directors », consulté le 25 août 2007
- ↑ a b c d (fr) Encyclopédie Universalis, 2004, Joël Magny : « Réalisation, Mise en scène »
- ↑ (fr) Université de Metz, « Ricciotto Canudo », consulté le 1er septembre 2007
- ↑ a b (fr) ONISEP, « Accés au métier », consulté le 15 septembre 2007
- ↑ Studyrama
- ↑ (fr) CIDJ, « Réalisateur », consulté le 21 octobre 2007
[modifier] Liens externes
- (fr) Réalisateur sur l'ONISEP
- (fr) Les éléments de la mise en scène
- (fr) Être Réalisateur