Ligne 8 du métro de Paris
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Projets |
Métro ligne 8 | |
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Année d'ouverture | 1913 |
Dernière extension | 1974 |
Exploitant | RATP |
Conduite (Système) | Conducteur (PA) |
Matériel utilisé | MF 77 |
Points d’arrêt | 37 |
Longueur | 22,057 km |
Distance moyenne entre points d’arrêt |
613 m |
Communes desservies | 4 |
Fréquentation (voy. par an) |
89,1 millions 8e/16 |
La ligne 8 du métro de Paris est une ligne du réseau métropolitain de Paris reliant actuellement les stations de Balard à Créteil - Préfecture. Elle est la dernière ligne à être prévue lors de la concession de 1898 et doit relier les stations Porte d'Auteuil et Opéra. Ce premier tronçon est ouvert en décembre 1913. Profondément modifié durant les années 1930, son tronçon occidental étant repris par la ligne 10, son tracé actuel s'arrête à l'ouest aux portes de Paris à la station Balard puis celui-ci dessert successivement le sud-ouest de la ville, les grands boulevards, le bois de Vincennes, puis au sud-est les communes de Charenton-le-Pont, Maisons-Alfort et finalement Créteil en 1974 jusqu'à la station Créteil - Préfecture à la suite de plusieurs prolongements. Elle devient la première ligne de métro à relier la préfecture d'un des nouveaux départements d'Île-de-France.
Elle est la seule ligne parisienne à traverser deux cours d'eau : la Marne, en aérien entre Charenton - Écoles et École Vétérinaire de Maisons-Alfort, et la Seine en souterrain entre Concorde et Invalides.
Sommaire |
[modifier] Histoire
[modifier] Chronologie
- 13 juillet 1913 : ouverture du tronçon Beaugrenelle - Opéra ;
- 30 septembre 1913 : prolongement à l'ouest jusqu'à Porte d'Auteuil ;
- 30 juin 1928 : prolongement à l'est jusqu'à Richelieu — Drouot ;
- 5 mai 1931 : prolongement à l'est jusqu'à Porte de Charenton pour l'Exposition coloniale de 1931 ;
- 1937 : détachement du tronçon Porte d'Auteuil - La Motte-Picquet — Grenelle vers la ligne 10 ;
- 27 juillet 1937 : prolongement à l'ouest à Balard ;
- 5 octobre 1942 : prolongement à l'est en banlieue à Charenton — Écoles ;
- 19 septembre 1970 : prolongement à l'est à Maisons-Alfort — Stade ;
- 27 avril 1972 : prolongement à l'est à Maisons-Alfort — Les Juilliottes ;
- 24 septembre 1973 : prolongement à l'est à Créteil — L'Échat ;
- 10 septembre 1974 : prolongement à l'est à Créteil — Préfecture.
[modifier] Naissance de la ligne
La ligne 8 est la dernière ligne créée par la concession du 30 mars 1898[1]. La déclaration d'utilité publique est approuvée le 6 avril 1903. Le projet de la ligne consiste à relier l'Opéra à la Porte d'Auteuil via Grenelle avec une exploitation en navette à l'image des autres lignes du réseau. Mais suite à l'idée d'exploiter la ligne 7 avec un embranchement en périphérie de la capitale, une branche vers la porte de Sèvres (aujourd'hui Balard) à partir de la station Grenelle est envisagée à partir de mars 1910, les trains devant être envoyés alternativement sur les deux branches[1].
Les travaux commencent par la réalisation des traversées sous-fluviales de la Seine à partir d'avril 1908, entre les stations Concorde et Invalides et à hauteur du pont Mirabeau[2] qui se terminent en janvier 1911 après un important retard causé par l'inondation du chantier lors de la crue historique de 1910. Le franchissement du fleuve est effectué suivant une courbe de deux cent cinquante mètres de rayon. Prévu initialement avec fonçage vertical de caissons selon la méthode utilisée à la même époque pour la ligne 4, le tunnel est finalement foré à l'aide d'un bouclier suivant un tube circulaire unique, les pouvoirs publics s'étant opposés à la méthode initiale à cause des risques pour la navigation très active sur cette portion du fleuve. La traversée du pont Mirabeau s'effectue en revanche selon la méthode du fonçage vertical de cinq caissons. Le tronçon Invalides - Javel qui ne pose pas de difficultés particulières est achevé dès 1910. La station Grenelle est construite selon une configuration particulière de station double, qui permet d'envoyer les trains vers Auteuil et l'embranchement prévu vers la porte de Sèvres sur un niveau à quai unique, et de recevoir les trains des deux branches en sens inverse autour d'un quai central à un autre niveau.
Sans attendre l'achèvement des travaux au pont Mirabeau, la ligne est ouverte au public le 13 juillet 1913 entre les stations Beaugrenelle et Opéra et le 30 septembre pour le prolongement à Porte d'Auteuil. Les stations Invalides et Concorde encore inachevées sont finalement ouvertes respectivement le 24 décembre 1913 et le 12 mars 1914[3]. En 1914, la ligne comprend quinze stations entre la porte d'Auteuil et Opéra[4].
[modifier] Les premiers prolongements
Le projet de prolongement de la ligne commence par la délibération du 29 décembre 1922[3] qui modifie la consistance du réseau principal. L'objectif est de transformer la ligne 8 en un axe parabolique qui relie Auteuil à Porte de Charenton en passant par Opéra, République, Bastille, avenue Daumesnil et Porte de Picpus. Dans le cadre du prolongement, un passage commun avec la ligne 9 entre les stations Richelieu — Drouot et République est prévu afin de limiter l'emprise sous la voie publique de ce tronçon problématique. Situé dans l'axe d'un ancien bras de la Seine, le sous-sol à cet endroit est particulièrement inconsistant et la construction d'abord envisagée de deux tunnels parallèles provoque longtemps la controverse[5].
Les travaux commencent dans la foulée et le premier tronçon ouvert le 30 juin 1928[3] prolonge la ligne de 643 mètres et d'une station jusqu'à Richelieu — Drouot depuis Opéra. Face à l'augmentation du trafic envisagé, le Conseil municipal de Paris lors de séance du 21 mars 1926 décide de porter à 105 mètres la longueur des nouvelles stations des lignes 7, 8 et 9 afin de pouvoir exploiter à terme des rames de sept voitures. L'allongement des anciennes stations est prévu ultérieurement ; mais ces travaux ne seront jamais réalisés. La nouvelle station Richelieu - Drouot est la première ouverte suite à cette décision : elle est ainsi la première du réseau à mesurer 105 mètres[3] de long alors que les stations précédentes ne mesurent que 75 mètres[6] de long ce qui entraîne un problème d'exploitation après l'ouverture du reste de la ligne, la longueur des rames étant toujours limitée par les stations les plus courtes[7].
L'organisation de l'Exposition coloniale de 1931 au bois de Vincennes exige l'achèvement de la ligne 8 pour son ouverture. Le prolongement de la ligne jusqu'à la porte de Charenton avec la construction de dix-sept nouvelles stations de 105 mètres est alors décidé. Les travaux sont lancés en 1928. La configuration particulière des lignes 8 et 9, située de plus sous les grands boulevards dans un terrain instable gorgé d'eau, fait réaliser en même temps leur prolongement en tronc commun dans un ouvrage particulier à deux niveaux. Les stations de la ligne 8 se trouvent au niveau supérieur, et sont composées de deux demi stations séparées par un piédroit central afin d'assurer la stabilité de l'ensemble. Les travaux d'infrastructure sont achevés en mars 1931. Le prolongement de 7,8 kilomètres est ouvert au public le 5 mai 1931 jusqu'à Porte de Charenton[6] pour l'ouverture de l'Exposition coloniale de 1931. À cette date, la ligne comporte trente-trois stations entre Auteuil et Porte de Charenton[8].
[modifier] Une modification profonde de la ligne
La ligne subit une modification dans la partie sud-ouest dans les années 1930[6]. Le principe de lignes circulaires est remplacé par des axes traversant Paris de part en part. Ainsi, la ligne 8 perd son objectif principal de relier les bois de Boulogne et de Vincennes mais de relier l'extension à Balard à Porte de Charenton. Le projet consiste à modifier la station de La Motte-Picquet pour que les trains partent directement vers Balard alors qu'au départ les trains desservant la station devaient se diriger soit vers Auteuil, soit vers Balard[2].
Ces modifications entraînent des conséquences sur plusieurs lignes[6], la ligne 8 a un nouveau terminus à Balard, l'ancienne section de la ligne 8 comprise entre La Motte-Picquet et Porte d'Auteuil est rétrocédée à la ligne 10. Or cette ligne avait pour terminus les Invalides donc la section entre les stations Duroc et Invalides est récupérée par l'ancienne ligne 14.
La section La Motte-Picquet et Balard est ouverte le 27 juillet 1937[9] ainsi que le nouveau atelier de maintenance de Javel. En 1937, la ligne comporte trente-et-une stations entre Balard et Porte de Charenton.
[modifier] Une deuxième vague de prolongement en direction de Créteil
Le prolongement à Charenton est déclaré d'utilité publique le 24 décembre 1929[10]. Les travaux commencent en 1936 pour un prolongement de 1 410 mètres, il faut attendre le 5 octobre 1942[10] pour la mise en service. Deux nouvelles stations sont créées, Liberté et Charenton - Écoles sur la commune de Charenton. En 1942, la ligne comporte trente-trois stations mais suite au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, les stations Champ de Mars et Saint-Martin sont fermées depuis le 2 septembre 1939 et la ligne n'a que trente-et-une stations en exploitation.
Le métro parisien ne connaît aucune extension après celle de la ligne 13 au carrefour Pleyel en 1952. Mais les programmes d'investissements de 1965 et 1967 prévoient enfin trois prolongements dont celui de la ligne 8 jusqu'à Maisons-Alfort, en raison de la saturation du pont de Charenton à cause de l'urbanisation importante des communes environnantes, qui rend difficile le service des autobus de rabattement vers le terminus de la ligne à Charenton. Le prolongement impose un franchissement de la Marne en viaduc en raison de la topographie du secteur, la station Charenton - Écoles étant située sur la falaise au nord de la Marne. Un ouvrage en béton de 199 mètres de portée totale est entrepris en 1968 ; il est porté par six appuis dont une pile dans le cours de la rivière. Le viaduc est en rampe continue de 40mm/m, ce qui permet à la ligne de repasser en souterrain dès son passage sur la rive gauche de la Marne. Ce viaduc est le premier réalisé depuis celui de la ligne 6 en 1909. Le tracé est ensuite prévu en tranchée couverte, jusqu'à la station terminale à trois voies[11]. La section Charenton - Écoles à Maisons-Alfort - Stade est ouverte le 19 septembre 1970[10].
Créteil est devenue une préfecture dans le cadre de la création du département Val-de-Marne, avec l'important boom démographique qui lui est inhérent. Un nouveau prolongement est ainsi rapidement mis en chantier, en plusieurs étapes. La ligne atteint Maisons-Alfort - Les Juilliottes le 27 avril 1972, toujours établie en tranchée couverte[12]. Puis elle pénètre dans Créteil, traversée soit en tranchée, en remblais, ou au niveau de la surface selon les lieux, avec un tracé situé dans l'axe d'une voie routière rapide sur deux kilomètres. La station Créteil - L'Échat établie à l'air libre avec un quai central est ouverte le 24 septembre 1973[12] et enfin Créteil - Préfecture le 10 septembre 1974, sous forme de terminus à trois voies et deux quais[12]. En 1974, le métro de Paris permet pour la première fois de relier la capitale à la préfecture d'un département limitrophe. La configuration définitive de la ligne porte sa longueur à 22,057 kilomètres pour trente-sept stations.
La longueur du prolongement ne permet plus de maintenir l'application du tarif unique : pour la première fois, un tarif par section est appliqué sur le réseau métropolitain de Paris à partir du 19 septembre 1970 lors de l'ouverture du prolongement à Maisons-Alfort - Stade. Les stations sont équipées d'un contrôle automatique de sortie avec tourniquets, les voyageurs devant payer un supplément avant ce contrôle[13]. Cependant, dès le 1er novembre 1982, cette tarification particulière a été abandonnée pour en revenir au tarif unique[14].
[modifier] Évènements particuliers
La ligne 8 est également le théâtre du premier crime parfait de l'histoire du métropolitain, évènement qui a un grand retentissement à l'époque[15],[16]. Le dimanche 16 mai 1937 vers 18h30, les voyageurs de la station Porte Dorée découvrent une élégante jeune femme brune poignardée dans la voiture de première classe où elle se trouve seule. Laetitia Toureaux, âgée de vingt-neuf ans, est d'origine italienne et veuve d'un artisan parisien. L'enquête menée par le commissaire Badin révèle rapidement que cette femme avait une vie tumultueuse, travaillant sous un faux nom dans une agence de police privée, visitant fréquemment et discrètement l'ambassade d'Italie, tout en tenant le vestiaire d'un dancing louche. La Cagoule est évoquée, mais la guerre éclate deux ans plus tard et l'affaire est finalement classée sans suite[17]. Ce fait divers a inspiré l'écrivain Pierre Siniac pour son roman Le Crime du dernier métro, paru en 2001[18].
[modifier] Tracé et stations
La longueur totale de la ligne 8 est de 22,057 kilomètres dont 2,8 kilomètres en aérien, soit la deuxième plus longue ligne après la ligne 13 mais c'est elle qui a le parcours le plus long de terminus à terminus car elle n'a pas de branche.
La ligne commence dans le 15e arrondissement de Paris au niveau de la porte de Sèvres. L'arrière-gare de la station Balard se situe sous les terrains de l'héliport de Paris. Cette station est composée de trois voies à quai dont une centrale qui joue un double rôle d'arrivées et de départs. La fin de la ligne est complétée par quatre voies de garage (A, B, C et D).
La ligne part en direction des Invalides en suivant l'avenue Félix Faure et passe sous le viaduc de la Petite Ceinture et arrive à la station Lourmel à trois voies à quai dont une sert à la liaison à l'atelier de maintenance Javel. Elle dessert ensuite les stations Boucicaut et Félix Faure toujours sous cette même avenue.
Après cette station, la ligne emprunte la rue du Commerce. Au vu de l'étroitesse de cette rue, la station Commerce est à quais décalés. Ensuite au niveau de l'intersection rue du Commerce et avenue Émile-Zola, le tunnel de la ligne 8 se situe sous la ligne 10 dans un ouvrage commun. Arrivé à la station La Motte-Picquet - Grenelle, les voies 1 des lignes 8 (direction Créteil) et 10 (direction Austerlitz) desservent un même quai central alors que la voie 2 (direction Balard) se situe sous la voie 2 de la ligne 10 pour des raisons historiques.
La ligne suit maintenant l'avenue de La Motte-Picquet, les voies présentent un profil en rampe de 40‰ qui les amènent à un niveau proche de la surface du sol. L'ancienne station Champ de Mars, qui est située entre celles de La Motte-Picquet - Grenelle et École Militaire est fermée depuis le 2 septembre 1939. Une voie de garage accessible « en pointe », disposition assez rare sur le réseau, se situe entre les stations La Motte-Picquet - Grenelle et Champ de Mars. Dans cette section se trouve également un raccordement mentionné plus loin.
Après la station fantôme Champ de Mars, la ligne dessert École Militaire et La Tour-Maubourg, elle décrit une courbe à droite puis à gauche sous l'esplanade des Invalides et amorce une descente de 40‰ pour passer sous les voies de garage et principales de la ligne 13. Elle rejoint la station Invalides qui se situe sous la rue de Constantine. C'est au niveau de la rue Robert-Esnault-Pelterie que la ligne entame sa deuxième descente de 40‰ après être passée sous la ligne C du RER afin de franchir la Seine par une traversée sous-fluviale grâce à l'ouvrage foré constitué d'un tube métallique. Ensuite la ligne remonte avec une rampe en courbe de 35‰ pour atteindre la station Concorde.
La ligne emprunte la rue Royale et passe sous le collecteur des eaux résiduaires urbaines d'Asnières puis au dessus de la ligne 12 pour atteindre Madeleine. Ensuite, elle enjambe la ligne 14, passe le collecteur des eaux résiduaires urbaines de Clichy et arrive à Opéra, elle longe les grands boulevards et atteint la station Richelieu — Drouot. À partir de cette station les lignes 8 et 9 sont superposées dans un ouvrage commun où la ligne 8 se situe au-dessus la ligne 9. En arrivant à République, elles se situent au même niveau. Les stations desservies sont Grands Boulevards, Bonne Nouvelle, Strasbourg - Saint-Denis et la station fantôme Saint-Martin. Des garages centraux existent à l'est de la station République, le tunnel comporte trois et quatre voies ; ces garages sont utilisés pour les trains de la ligne 8 ainsi que ceux de la ligne 9 qui y accèdent par les raccordements situés à l'ouest de la station.
La ligne se poursuit sous les grands boulevards pour atteindre Bastille. Les stations Filles du Calvaire, Saint-Sébastien — Froissart et Chemin Vert se situent sur ce tracé. La ligne passe sous le collecteur du Centre et avant d'arriver à Bastille, la ligne descend par une rampe de 40‰ pour passer sous la ligne 5 et sous le canal Saint-Martin. Ensuite la ligne emprunte la rue du Faubourg-Saint-Antoine et les stations Ledru-Rollin et Faidherbe — Chaligny sont ainsi desservies. Après la dernière station, la ligne forme une courbe pour suivre la rue de Reuilly et atteindre la station Reuilly - Diderot.
C'est par une rampe de 40‰ que la ligne rejoint Montgallet, puis poursuit son chemin vers le bois de Vincennes et dessert successivement les stations Daumesnil, Michel Bizot et Porte Dorée. Elle s'oriente alors en direction du sud pour desservir la station Porte de Charenton. Après cette station, la ligne quitte Paris pour la commune de Charenton par la rue de Paris et dessert les stations Liberté et Charenton - Écoles. Celle-ci possède deux voies à quai et deux voies de garage car elle fut longtemps le terminus de la ligne.
Elle se poursuit pour sortir à l'air libre sur 353 mètres avant d'enjamber la Marne et l'autoroute A4. Elle emprunte deux ouvrages métalliques accolés, chacun à quatre travées, longs de 199 m et de pente de 40,14‰. La ligne replonge en souterrain pour traverser Maisons-Alfort par l'ancienne nationale 19 et dessert les stations École Vétérinaire de Maisons-Alfort, Maisons-Alfort — Stade et Maisons-Alfort — Les Juilliottes. Cette station qui servi de terminus possède trois voies à quai dont une centrale servant d'arrivées et de départs et une voie de garage.
Jusqu'au terminus, la ligne possède trois voies. Avant d'arriver à Créteil — L'Échat, elle franchit l'échangeur RN19/A86 et puis sort définitivement à l'air libre. La ligne est comprise entre les voies de CD 1 et dessert les stations Créteil — Université et Créteil — Préfecture[19]. Dans le cadre du prolongement, la ligne continuera plein sud pour arriver au carrefour CD 1/CD 60 et la nouvelle station se situera après ce croisement. La ligne se poursuivra pour arriver derrière le stade de Créteil où se situera le nouvel atelier de maintenance[20].
[modifier] Liste des stations
Le SIEL, qui donne le temps d'attente des deux prochaines rames, est installé sur la ligne 8 depuis l'été 2006.
En commençant par l'extrémité sud-ouest de la ligne 8 :
(Les stations en gras servent de départ ou de terminus à certaines missions)
[modifier] Stations ayant changé de nom
Quatre stations de la ligne 8 ont changé de nom au fil des ans[22] :
- La Motte-Picquet est devenue La Motte-Picquet - Grenelle en novembre 1913 ;
- Saint-Sébastien est devenue Saint-Sébastien - Froissart le 12 janvier 1932 ;
- Maisons-Alfort - École Vétérinaire est devenue École Vétérinaire de Maisons-Alfort en 1996 ;
- Rue Montmartre est devenue Grands Boulevards le 1er septembre 1998.
[modifier] Stations à thème ou particulières
Des stations de la ligne possèdent une décoration culturelle thématique originale :
La Motte-Picquet - Grenelle présente des couloirs de correspondance décorés de plusieurs blasons de la famille de Toussaint-Guillaume Picquet de la Motte (d'azur à trois chevrons d'or, accompagnés de trois fers de lance d'argent en pal les pointes en haut). Une fresque représente la barrière de la Cunette, une des portes du mur des Fermiers généraux située autrefois en ce lieu.
Richelieu - Drouot possède un monument en fer à la mémoire des agents du chemin de fer métropolitain morts pour la France. La sculpture centrale, réalisée en 1931 par Carlo Sarrabezolles, est ornée d'une cariatide en marbre noir.
Bonne Nouvelle a été redécorée sur le thème du cinéma à l'occasion des célébrations du centenaire du métro. Les lettres figurant le nom de la station sont un clin d'oeil au célèbre « Hollywood Sign » monumental sur la colline du quartier d'Hollywood, à Los Angeles.
Les difficultés de construction ou d'insertion dans l'espace urbain et l'histoire de la ligne ont façonné certaines stations[19] :
- Commerce est une station à quais décalés à cause de l'étroitesse de la rue du Commerce ;
- La Motte-Picquet - Grenelle ne possède pas des quais qui se font face à cause du rôle originel de la station qui est de desservir à la fois la branche d'Auteuil et la branche de Balard : le quai en direction de Balard se situe au-dessous, et légèrement décalé, vis-à-vis du quai en direction de Créteil ;
- Champ de Mars et Saint-Martin sont deux stations fantômes de la ligne : elle ont été définitivement fermées le 2 septembre 1939 ;
- République sert de terminus lors de certaines missions à cause de la longueur de la ligne ;
- Porte de Charenton qui est un ancien terminus de la ligne possède quatre voies à quai dont la configuration est deux voies de garage encadrées par les deux voies principales ;
- Charenton - Écoles qui elle aussi est un ancien terminus est composé de deux voies à quai et deux voies de garage ;
- Maisons-Alfort - Les Juilliottes de la même manière que les deux stations précédentes possède trois voies à quai et celle du milieu sert aux départs et aux arrivées, la station étant un terminus lors de certaines missions ;
- Créteil - L'Échat et Créteil - Université sont des stations à deux voies encadrant un quai central.
[modifier] Raccordements
La ligne compte huit raccordements avec le reste du réseau[23] :
- avec la ligne 10 entre les stations École Militaire et La Motte-Picquet - Grenelle sur la voie direction Balard, en pointe à la sortie de la station fermée Champ de Mars ;
- avec la ligne 13 : deux raccordements par le complexe des Invalides, l'un entre les stations Invalides et Concorde sur la voie direction Créteil-Préfecture en talon, non utilisable car transformé en espace de réception, l'autre à l'entrée de la station La Tour-Maubourg, sur la voie direction Balard, en talon également ;
- avec la ligne 1 à la sortie de la station Concorde sur la voie direction Balard, en pointe ;
- avec la ligne 5 entre les stations République et Strasbourg — Saint-Denis, en talon, à l'entrée de la station fermée Saint-Martin, sur la voie direction Balard ;
- avec la ligne 9 en deux points entre Strasbourg — Saint-Denis et République sur les deux voies, bretelles dans le sens République pour la ligne 9 vers Strasbourg — Saint-Denis pour la ligne 8 ;
- avec la ligne 6 entre les stations Daumesnil et Montgallet sur la voie direction Balard, en talon.
[modifier] Ateliers
Le matériel roulant de la ligne 8 est entretenu aux ateliers de Javel situés dans le 15e arrondissement et raccordés sur la ligne à l'extrémité nord de la station Lourmel sur la voie direction Créteil. La station Lourmel comporte une troisième voie le long du quai direction Créteil qui sert d'origine au raccordement vers les ateliers. Ces ateliers ont été recouverts d'une dalle avec des châssis vitrés lors d'une opération d'urbanisme[24]. 75 agents sont affectés à cet atelier en 2007[25]. Dans le cadre du prolongement de la ligne 8 à Créteil, un nouvel atelier sera construit après le prolongement à la nouvelle station[20].
[modifier] Exploitation
En 2008, le parcours complet de la ligne demande 53 minutes dans le sens est-ouest, 52 minutes dans l'autre sens, ce qui constitue le plus long temps de parcours entre terminus du métro parisien, à égalité avec la ligne 9. Comme sur toutes les principales lignes du métro, le premier départ a lieu de la tête de ligne à 5h30, mais la longueur de la ligne provoque une première et dernière circulation partielle afin d'assurer la desserte aux mêmes horaires que les autres lignes sans dépasser trop largement l'amplitude horaire de desserte. Ainsi, un premier départ a lieu dès 5h22 de Maisons-Alfort - Les Juilliottes vers l'ouest, et à 5h36 à République vers l'est, le train ayant quitté Balard à 5h30 n'atteignant cette station qu'à 5h51. Le dernier départ à lieu à 0h22 en direction de Balard, 0h29 en direction de Créteil. Le dernier départ est fixé à 1h24 dans les deux sens les vendredis et samedis soirs. L'intervalle moyen entre les rames est de deux à quatre minutes en journée, et passe de six à huit minutes en extrême soirée, cinq à sept minutes le dimanche, et dix minutes les vendredis, samedis et veilles de fête après 1h00[26].
[modifier] Matériel roulant
La ligne 8 est tout d'abord équipée de rames Sprague, puis en 1975 de MF 67 et en 1980 de MF 77[27].
En 1914, la ligne est exploitée avec seize rames de quatre voitures comprenant deux motrices 400 en provenance de la ligne 5, encadrant deux remorques à bogies de la série 100[28]. Dès 1931, les rames possèdent de sept voitures, soit 105 mètres de longueur. Cependant, comme une conséquence de ses remaniements passés, la ligne 8 possède des stations de longueurs différentes.
Les stations situées à l'ouest de Richelieu — Drouot ne mesurent que 75 mètres de longueur. Pour supporter la charge de trafic apportée par l'Exposition coloniale de 1931, la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris met tout de même en ligne des rames de sept voitures. Dans les stations historiques courtes, des employés s'assurent de la condamnation des deux voitures de queue, qui restent sous la voûte[6].
La plupart de ces stations (de la La Motte-Picquet - Grenelle à Porte d'Auteuil) sont aujourd'hui exploitées par la ligne 10, mais quelques stations de ce tronçon historique sont toujours desservies par la ligne 8, bridant ainsi les rames à une longueur de 75 mètres, soit seulement cinq voitures.
[modifier] Le personnel d'exploitation
On distingue deux catégories de personnel : les agents en station et les agents de conduite. Les agents de station ont pour mission de tenir la caisse, d'assurer le contrôle des voyageurs ainsi que la gestion des lieux, vérification des installations ou autres à définir selon les besoins du service. Quelques agents sont par ailleurs détachés pour la durée du service afin d'assurer les relèves de caisses. Les conducteurs assurent la marche des rames. Le service est assuré sur trois roulements de repos (jour, mixte, nuit)[29].
[modifier] Tarification et financement
La tarification de la ligne est identique à tout le reste du réseau et accessible avec les mêmes abonnements. Un ticket T+ permet un trajet simple quel que soit la distance avec une ou plusieurs correspondances possibles avec les autres lignes de métro ainsi que le RER, mais uniquement dans Paris intra-muros pour ce dernier.
Le financement du fonctionnement de la ligne, entretien, matériel et charges de personnel, est assuré par la RATP. Cependant, les tarifs des billets et abonnements dont le montant est limité par décision politique ne couvrent pas les frais réels de transport. Le manque à gagner est compensé par l'autorité organisatrice, le STIF, présidé depuis 2005 par le président du Conseil régional d'Île-de-France et composé d'élus locaux. Il définit les conditions générales d'exploitation ainsi que la durée et la fréquence des services. L'équilibre financier du fonctionnement est assuré par une dotation globale annuelle de 3,5 milliards d'euros aux transporteurs de la région grâce au versement transport payé par les entreprises et aux contributions des collectivités publiques[30].
[modifier] Trafic
La ligne 8 est une ligne au trafic moyen du réseau parisien, le nombre total de voyageurs transportés représente un peu plus de la moitié de la fréquentation de la ligne 1 mais le double des lignes 10 et ligne 11. De 1992 à 2004, le trafic est en augmentation de 6,7 %, ce qui place la ligne en septième position en terme de croissance sur le réseau (hors ligne 14).
Année | 1992 | 1993 | 1994 | 1995[31] | 1996 | 1997 | 1998 | 1999 | 2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre de voyageurs (en millions)[32] | 83,5 | 81,7 | 81,3 | 72,1 | 77,2 | 78,6 | 80,4 | 82,5 | 86,4 | 88,7 | 87,7 | 86,5 | 89,1 |
Les stations les plus fréquentées desservies par la ligne sont par ordre décroissant (en trafic annuel, toutes lignes incluses) : République (15,14 millions de voyageurs), Bastille (13,04 millions), Opéra (10,47 millions) et Strasbourg - Saint-Denis (8,76 millions)[33]. En 1998, le trafic quotidien atteint 289 895 voyageurs en moyenne chaque jour ouvrable, 185 212 le samedi et 105 537 le dimanche[34].
[modifier] Un prolongement vers le sud-est
Cet article ou cette section contient des informations sur un projet de prolongement transport en Île-de-France.
Il se peut que ces informations soient de nature spéculative et que leur teneur change considérablement alors que les événements approchent.
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Un prolongement de la ligne 8 au sud jusqu'à la future station Créteil — Parc des Sports est en cours de réalisation pour une mise en service prévue en 2011, pour un allongement de la ligne de 1,3 kilomètres[20]. Le conseil du STIF, autorité organisatrice des transports en Île-de-France, en a approuvé l'avant-projet et la convention de financement lors de son conseil du 20 septembre 2006[35]. Les travaux préparatoires ont débuté le 5 mars 2007[36].
Le projet a pour objectif de relier le futur quartier de la pointe du Lac, le stade de football de l'US Créteil et le quartier d'affaires d'Europarc au réseau métropolitain. Ce projet s'accompagne de la réalisation d'une ligne de bus en site propre qui doit joindre la future gare de Créteil - Pompadour sur la ligne D du RER et la gare de Sucy - Bonneuil sur la ligne A du RER[37]. Un nouvel atelier de maintenance sera par ailleurs mis en service avec cette nouvelle extension[20].
[modifier] Tourisme
La ligne 8 est particulièrement peu rapide vu sa longueur et ses interstations souvent très rapprochées dans Paris intra-muros. Elle possède par ailleurs trois inconvénients : ses correspondances peu commodes avec le RER qu'elle rencontre seulement à Invalides (ligne C) au prix d'un long couloir et l'absence de correspondances avec les grandes gares parisiennes, ses fréquences relativement faibles en soirée et le week-end, et dans une moindre mesure, le faible nombre de stations culturelles. Sa fréquentation est surtout soutenue entre La Motte-Piquet - Grenelle et Créteil, la ligne desservant plusieurs lieux touristiques et centres d'animation importants de la Ville de Paris et du Val-de-Marne :
- l'école militaire et la Tour Eiffel (station École Militaire) ;
- l'hôtel national des Invalides (station Invalides) ;
- la place de la Concorde (station Concorde) ;
- l'église de la Madeleine (station Madeleine) ;
- l'opéra Garnier (station Opéra) ;
- la place de la Bastille (station Bastille) ;
- le Musée de l'histoire de l'immigration et l'Aquarium du palais de la Porte Dorée (station Porte Dorée) ;
- le bois de Vincennes (station Porte Dorée à Charenton - Écoles) ;
- le centre commercial Créteil Soleil (station Créteil — Préfecture).
[modifier] Galerie
Emplacement du futur atelier de maintenance et au fond à droite le Stade Dominique-Duvauchelle de Créteil. |
[modifier] Annexes
[modifier] Articles connexes
[modifier] Bibliographie
- Le patrimoine de la RATP, éditions Flohic, 1996 (ISBN 2-84234-007-8).
- Jean Robert, Notre Métro, éd. Jean Robert, Paris, 1983.
- Jean Tricoire, Un siècle de métro en 14 lignes. De Bienvenüe à Météor [détail des éditions]
- Clive Lamming, Métro insolite [détail des éditions]
- Gaston Jacobs, Le métro de Paris : un siècle de matériel roulant, éditions la Vie du Rail, 2001 (ISBN 2-902808-97-6).
- Roger-Henri Guerrand, L'aventure du métropolitain, éd. La découverte, Paris, 1999.
- Sous la direction de François Gasnault et Henri Zuber : Métro-Cité : le chemin de fer métropolitain à la conquête de Paris, 1871-1945, édité par les musées de la ville de Paris, Paris 1997, ISBN 2-87900-374-1
- Le métro de Paris - 1899 - 1911 : images de la construction, éditions Paris Musées, Paris 1999 ISBN 2-87900-481-0
[modifier] Notes et références
- ↑ a b Jean Tricoire, Un siècle de métro en 14 lignes. De Bienvenüe à Météor [détail des éditions] p 248
- ↑ a b Jean Tricoire, op. cit., p 249
- ↑ a b c d Jean Tricoire, op. cit., p 250
- ↑ Jean Robert, op. cit., p 95
- ↑ Jean Robert, op. cit., p 112
- ↑ a b c d e Jean Tricoire, op. cit., p 251
- ↑ Jean Robert, op. cit., p 114
- ↑ Jean Robert, op. cit., p 121
- ↑ Jean Tricoire, op. cit., p 252
- ↑ a b c Jean Tricoire, op. cit., p 253
- ↑ Jean Robert, Notre métro, p 162
- ↑ a b c Jean Tricoire, op. cit., p 254
- ↑ Jean Robert, op. cit., p 163
- ↑ Jean Robert, op. cit., p 500
- ↑ Le crime du métro Porte-dorée, article de Liliane Riou paru dans Gavroche n° 149, janvier-mars 2007, p. 26 à 35
- ↑ L'Express - Le crime était vraiment parfait, article de Cécile Guéry du 30.08.2004
- ↑ Jean Robert, op. cit., p 372
- ↑ Parutions.com Pierre Signac, Le Crime du dernier métro
- ↑ a b Jean Tricoire, op. cit., p 256-265
- ↑ a b c d Prolongement à Créteil Parc des Sports
- ↑ Pour alléger le tableau, seules les correspondances avec les transports guidés (métros, trains, tramways, ...) et les correspondances en étroite relation avec la ligne sont données. Les autres correspondances, notamment les lignes de bus, sont reprises dans les articles de chaque station.
- ↑ Jean Robert, op. cit., p 491
- ↑ Carte détaillée du Métropolitain de Paris
- ↑ Jean Tricoire, op. cit., p 256-257
- ↑ François Doury, Capital Humain - Les coulisses du métro de Paris - Ateliers et voiries, ISBN 978-2-952-9367-0-5
- ↑ Site officiel de la RATP - Horaires de la ligne 8
- ↑ Jean Tricoire, op. cit., p 255
- ↑ Jean Robert, op. cit., p 95
- ↑ Source interne RATP.
- ↑ Site officiel de la RATP - Le STIF
- ↑ Effet des grèves de décembre 1995
- ↑ Nombre total d'utilisations, entrants directs et correspondances du RER.
- ↑ Données de fréquentation : Statistiques 2005 du STIF, les transports en commun en chiffres, page 16 [pdf]
- ↑ Jean Tricoire, op. cit., p 340
- ↑ [pdf] STIF - conseil du 20 septembre 2006
- ↑ Marc Carémantrant, Île-de-France : le prolongement de la ligne 8 du métro engagé, Villes & Transports Magazine n°423 (25 avril 2007), p.13.
- ↑ projet TCSP Pompadour/Sucy-Bonneuil
La version du 25 mars 2008 de cet article a été reconnue comme « bon article » (comparer avec la version actuelle). Pour toute information complémentaire, consulter sa page de discussion et le vote l’ayant promu. |