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Le Trouvère - Wikipédia

Le Trouvère

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Il Trovatore
Le Trouvère
Franco Corelli en Manrico
Franco Corelli en Manrico
L'œuvre
Genre Opéra
Nb d'actes 4
Musique Giuseppe Verdi
Livret Salvatore Cammarano et Leone Emanuele Bardare
Langue originale Italien
Sources littéraires El Trovator
Antonio García Gutiérrez
Durée
Dates de composition 2 janvier 1851
14 décembre 1852
Partition autographe
Création mondiale Teatro Apollo, Rome
(19 janvier 1853)
Création française Théâtre italien, Paris
(23 décembre 1854)
Représentations notables
Versions successives
  • 12 janvier 1857, Le Trouvère, traduction française d'Émilien Pacini
Personnages
  • Manrico (le trouvère) : chef de troupe, fils présumé d'Azucena (Ténor dramatique ou lyrique)
  • Le comte de Luna : noble du royaume d'Aragon (Baryton)
  • Ferrando : capitaine de la garde (Basse)
  • Leonora : dame d'honneur de la princesse d'Aragon (Soprano lyrique ou dramatique)
  • Iñez : confidente de Leonora (Soprano)
  • Azucena : gitane (Mezzo-soprano)
Grands airs
  • Leonora : Tacea la notte placida (La nuit silencieuse et placide) & Di tale amor che dirsi (Vainement d'un tel amour)
  • Le Trouvère : Deserto sulla terra (Seul sur la terre)
  • Azucena : Stride la vampa (La flamme s'élève)
  • Le comte de Luna : Il balen del suo sorriso (Son sourire à l'éclat du matin)
  • Manrico : Ah si ben mio!
  • Manrico : Di quella pira (De ce bûcher)
  • Manrico et Azucena : Ai nostri monti (Ah ! Nos montagnes)
  • Leonora : D'amor sull'ali rosee (sur les ailes rosées de l'amour)
  • Chœur, Leonora, Manrico : Miserere


Le Trouvère (Il Trovatore en italien) est un opéra en quatre actes de Giuseppe Verdi, sur un livret de Salvatore Cammarano et Leone Emanuele Bardare, d'après le drame espagnol d'Antonio García Gutiérrez. L'action se situe au nord de l'Espagne dans l'Aragon, au XVe siècle.

Il fut créé au Teatro Apollo[1], à Rome, le 19 janvier 1853, et représenté à Paris, dans sa version italienne, le 23 décembre 1854, au Théâtre-Italien, puis, en 1857 à l'Opéra de Paris dans sa version française (livret d'E. Pacini).

Le Trouvère a été pendant de nombreuses années un opéra de réputation mondiale, et peut-être, avec Carmen de Bizet, le plus populaire du répertoire dans tous les pays.

Sommaire

[modifier] Argument

[modifier] Prologue

Avant le lever du rideau, Ferrando, capitaine de la garde, narre au spectateur le contexte dans lequel l'opéra va se dérouler : le père du comte de Luna a eu deux fils d'un âge proche. Une nuit, on découvrit une gitane près du berceau du plus jeune des deux frères. On la chassa, mais l'enfant tomba malade peu après et on pensa qu'elle lui avait jeté un sort. Elle fut retrouvée et condamnée au bûcher.
La fille de la gitane, Azucena, décidée à venger sa mère, s'introduisit dans le château et s'empara du jeune enfant dans l'intention de le jeter lui aussi au bûcher. Mais elle fut prise d'un accès de folie et jeta au bûcher son propre enfant à la place de l'héritier. Elle éleva alors l'enfant de Luna comme son propre fils. Il prit le nom de Manrico.
Au début de l'opéra, Manrico est devenu adulte et trouvère, et Azucena est toujours décidée à exercer sa vengeance contre le comte de Luna à travers Manrico.

[modifier] Acte I : Le duel

Le palais d'Aliaferia en Aragon. Le comte de Luna, amoureux éconduit de la duchesse Leonora, ordonne à ses hommes de saisir un troubadour qui chante sous les fenêtres de sa bien-aimée.
Dans les jardins du palais, Leonora confie à Iñez son amour pour un vaillant chevalier vainqueur d'un tournoi. Elle sait que celui-ci partage son amour, car elle a entendu son trouvère chanter une sérénade sous ses fenêtres.
Alerté par le chant du trouvère qu'il entend au loin, le comte de Luna sort du palais pour livrer un duel avec lui. Leonora l'entend aussi, et se précipite au dehors. Elle tombe sur les deux hommes qui déjà ont commencé à croiser le fer. Leonora s'évanouit.

[modifier] Acte II : La gitane

Dans le camp des gitans, Azucena et Manrico sont assis autour du feu. Elle raconte avec passion ses souvenirs et ses haines, et comment sa mère a été tuée. « Venge-moi » dit-elle à Manrico, qui se demande s'il est bien son fils. Elle le rassure et lui jure son amour de mère. Elle rappelle à son fils comment, engagé dans une bataille contre les troupes d'Aragon, il a épargné la vie du comte de Luna, qu'il tenait pourtant entre ses mains. Il lui répond avoir entendu une voix venue du ciel, le suppliant d'épargner la vie du comte.
Un messager vient annoncer à Manrico que Leonora, le croyant mort, s'est cloîtrée dans un couvent.
Dans le couvent, le comte et ses hommes viennent enlever Leonora avant qu'elle prononce ses vœux. Il lui chante son amour pour elle (Il balen del suo sorriso). Manrico et ses hommes, venus sauver Leonora, apparaissent alors dans le couvent, et s'opposent aux hommes du comte.

[modifier] Acte III : Le fils de la gitane

Manrico est parvenu à mettre Leonora en lieu sûr dans son camp de Castellor. Le comte de Luna et ses hommes font le siège du camp. Ils capturent une bohémienne qui rôdait alentour. C'est Azucena. Ferrando reconnaît la femme qui avait autrefois jeté le deuxième fils de Luna dans le bûcher. Pour se défendre, elle appelle au secours Manrico, en criant qu'il est son fils. Le comte la condamne au bûcher.
Dans la forteresse de Castellor, Manrico et Leonora se préparent à être unis par le mariage. Au moment où leur union va être conclue, un messager arrive et annonce la capture d'Azucena et sa condamnation au bûcher. Manrico réunit ses hommes et se précipite hors de la forteresse.

[modifier] Acte IV : Le supplice

Manrico échoue dans sa tentative de sauver sa mère. Il est capturé lui aussi, et la mère et le fils sont retenus prisonniers dans le donjon du palais d'Aliaferia. Leonora, revenue au palais, échafaude un plan désespéré pour sauver Manrico. Elle propose au comte de Luna de l'épouser à condition qu'il rende sa liberté à Manrico. Le comte accepte son marché. Mais il ne sait pas que sa bague contient un poison qu'elle est décidée à absorber dès que son amant sera libéré. Ainsi elle échappera à cette union qu'elle refuse.
En se rendant au donjon où sont emprisonnés Manrico et Azucena, Leonora absorbe son poison. Elle pénètre dans la cellule et presse Manrico de partir. Mais il comprend que celle-ci a payé sa liberté au prix fort, quand il voit le poison produire ses premiers effets. Le comte arrive et trouve Leonora morte dans les bras de Manrico.
Il ordonne que Manrico soit condamné à mort, et oblige Azucena à assister à l'exécution. Une fois le travail du bourreau achevé, elle avoue au comte que Manrico était son propre frère en s'écriant « Tu es vengée, ô ma mère ! »

[modifier] Enregistrements de référence

[modifier] 1956

[modifier] 1961

  • Chef d'orchestre : Fausto Cleva.
  • Principaux interprètes :

(Enregistré le 4 février 1961 au Metropolitan Opera (New York) ; prise de rôle pour Corelli et Price)

[modifier] 1962

(Enregistré le 31 juillet 1962 au festival de Salzbourg)

[modifier] 1969

[modifier] 1999

  • Chef d'orchestre : Marco Guidarini
  • Principaux interprètes :
    • Warren Mok (Manrique) ;
    • Iano Tamar (Léonore) ;
    • Nikola Mijalovic (Le Comte) ;
    • Sylvie Brunet (Azucena).

(Version de Paris en français -1857- enregistrée au festival de Martina Franca en août 1998)

[modifier] 2002

[modifier] 2007

  • Chef d'orchestre : Gianandrea Noseda.
  • Principaux interprètes :
    • Roberto Alagna (Manrico) ;
    • Susan Neves (Leonora) ;
    • Seng-Hyoun Ko (Le Comte) ;
    • Mzia Nioradze (Azucena).

(Enregistrement d'une représentation aux Chorégies d'Orange)

[modifier] Notes et références

  1. Le Teatro Apollo n'existe plus : à l'origine Teatro tor di nona, inauguré en 1671, il est renommé Teatro Apollo à partir de 1795. Commandé par Giacomo d'Alibert qui obtient les locaux d'une confrérie religieuse grâce à l'intercession de Christine de Suède auprès du pape Clément IX, il se trouvait sur la rive du Tibre opposée au Castel Sant'Angelo. Premier théâtre romain à adopter la salle à fer à cheval, l'un de ses côtés donnait directament sur l'eau. Pendant de nombreuses années il accueillit drames, comédies et vit la création de Matilde di Shabran (Rossini), Il trovatore, Un ballo in maschera (Verdi) ou Le Duc d'Albe (Donizetti). Il fit l'objet de nombreuses restaurations modifiant sensiblement l'aspect de la salle pour être finalement détruit en 1888 pour permettre la construction des berges du fleuve (Cf. Teatri di Roma).


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