Jean-Louis Trintignant
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Jean-Louis Trintignant | |
Naissance | 11 décembre 1930 à Piolenc, Vaucluse, France |
Nationalité | Française |
Profession | Acteur de cinéma, théâtre Réalisateur |
Jean-Louis Trintignant est un comédien de théâtre et acteur, réalisateur, auteur, scénariste de cinéma français né le 11 décembre 1930.
Il est le neveu du pilote de course Maurice Trintignant et le père de l'actrice Marie Trintignant (voir la page d'homonymie pour la famille complète).
Sommaire |
[modifier] Biographie
En 1930 il naît le 11 décembre à Piolenc dans le Vaucluse à 6 km au nord-ouest d'Orange. Fils d'un riche industriel du sud de la France. Très timide, il veut devenir coureur automobile comme son oncle Maurice Trintignant, figure emblématique du sport automobile des années 1950 surnommé le " gentleman driver ", vainqueur des 24 heures du Mans avec l'argentin Gonzales sur une Ferrari 375 en 1954 et premier pilote français à remporter un grand prix le 22 mai 1955 au Grand Prix de Monaco au volant d'une Ferrari. Il lui transmet sa passion de la compétition automobile.
En 1942, âgé de 12 ans, il se découvre une passion pour la poésie de Jacques Prévert qui ne le quittera plus de sa vie avec entre autre Guillaume Apollinaire et Louis Aragon.
En 1949 âgé de 19 ans, il est étudiant en droit à la faculté d'Aix-en-Provence lorsqu'il assiste à la pièce de théâtre L'Avare de Molière mis en scène par Charles Dullin. Cette pièce est une révélation. Il abandonne ses études et décide de suivre les cours de comédie de Charles Dullin et de Tania Balachova à Paris et de tenter de vaincre sa profonde timidité.
Il épouse la comédienne et actrice Stéphane Audran (qui se remariera avec le réalisateur Claude Chabrol en seconde noce).
En 1951, il débute au théâtre dans la Compagnie Raymond Hermantier avec la pièce À chacun selon sa faim. Il enchaîne avec la Comédie de Saint-Étienne ou il joue Macbeth de William Shakespeare avec Jean Dasté. Puis il suit les cours de réalisateur de l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC). (Il ne réalisera son premier film que vingt ans plus tard avec Une journée bien remplie en 1972 et Le Maître-nageur en 1978 qui seront deux échecs).
En 1956 après quelques figurations, il fait ses débuts comme acteur de cinéma avec le film Si tous les gars du monde de Christian-Jaque et connaît la célébrité internationale la même année en même temps que Brigitte Bardot avec le film mythique à scandale Et Dieu... créa la femme de Roger Vadim où il joue le jeune époux fou amoureux de Juliette, une jeune femme à la beauté diabolique qui ne pense qu'à s'amuser et à aimer les hommes dans une communauté du village de Saint Tropez traditionnellement dure au labeur et attachée aux bonnes mœurs. Sa liaison avec Brigitte Bardot (mariée à Roger Vadim) fait alors couler beaucoup d'encre dans la presse people internationale et fait exploser le couple Vadim Bardot.
Il disparaît totalement durant son service militaire en Allemagne puis à Alger en Algérie pendant trois longues années qui vont le marquer profondément et arrêter sa carrière durant la guerre d'Algérie (1954 à 1962) où il fait tout pour être réformé sans succès de ce conflit qu'il ne peut pas supporter.
Revenu à la vie civile, il redevient populaire en jouant de façon magistrale Hamlet de William Shakespeare au théâtre et renoue avec le cinéma en 1959 grâce à Roger Vadim qui lui offre un rôle important dans son nouveau film sulfureux Les liaisons dangereuses avec Gérard Philipe, Jeanne Moreau, Annette Vadim et Boris Vian...
En 1966 il connaît à nouveau la gloire internationale avec Un homme et une femme de Claude Lelouch récompensé de la Palme d'or au Festival de Cannes 1966 et des Oscar du meilleur film étranger et Oscar du meilleur scénario original 1966.
La même année, il joue dans des films politiquement engagés contre le fascisme et la dictature : Le Combat dans l'île d'Alain Cavalier et Z de Costa-Gavras avec Yves Montand, rôle pour lequel il reçoit le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes de 1967.
Il enchaîne une impressionnante carrière entre cinéma d'auteur, films grand public et théâtre ou il prend souvent des rôles d'anti-héros au charisme envoûtant et à la voix de velours tourmentée et sarcastique. Il s'impose parmi les plus grands comédiens de sa génération.
En 1968 il est récompensé du prix d'interprétation au Festival du film de Berlin (Berlinale) pour L'Homme qui ment d'Alain Robbe-Grillet.
Il épouse l'actrice, scénariste et réalisatrice Nadine Marquand pour qui il tourne de nombreux films et avec qui il a trois enfants : un fils Vincent Trintignant et deux filles : Pauline et Marie Trintignant. La mort brutale de Pauline en 1966 plonge le couple dans la douleur. Cet épisode sera le sujet d'un film de Nadine Trintignant, Ca n'arrive qu'aux autres, dans lequel Jean-Louis Trintignant devait jouer son propre rôle auprès de Catherine Deneuve. Il refuse le rôle, qui échoît à Marcello Mastroianni.
Marie joue dans plusieurs films de sa mère aux côtés de son père et plusieurs pièces de théâtre avec son père. Elle devient la partenaire privilégiée de son père.
Il suit des cours de pilotage de toutes les écoles de pilotage françaises et court un temps comme pilote automobile professionnel. Il participe à plusieurs rallyes et courses en circuits notamment pour l'équipe du Star Racing Team sur Simca 1000 rallye. Il y rencontre Marianne Hoepfner, célèbre pilote de rallye, notamment celui du Paris-Dakar 1984. Elle deviendra sa compagne, après son divorce de Nadine Trintignant.
Dans les années 1980, âgé de 50 ans, il se retire dans sa maison d'Uzès dans le Gard à 40 km à l'ouest d'Avignon pour vivre en harmonie avec la nature. Il se dit lassé par le cinéma et se fait plus rare sur les écrans. Dans les années 1990, il aborde des personnages misanthropes et cyniques, murés dans leur solitude.
En 1986, Claude Lelouch lui propose de reprendre son rôle de coureur automobile dans Un homme et une femme : vingt ans déjà dans lequel il retrouve Anouk Aimée.
En 1996, à l’image de son oncle Maurice Trintignant retiré de la course automobile dans son domaine viticole de Vergèze à 20 km au sud-est de Nîmes dans le Gard, il se lance dans une nouvelle aventure en achetant le domaine viticole Rouge Garance (en hommage à Arletty) de cinq hectares dans les Côtes du Rhône associé avec son couple d'amis Claudie et Bertrand Cortellini à Saint-Hilaire-d'Ozilhan à 20 km de Nîmes et d'Avignon. Il produit 20 000 bouteilles de Côtes du Rhône appellation villages AOC. Il fait dessiner la première étiquette de sa première cuvée 1997 par son ami le dessinateur de bande dessinée Enki Bilal. Dix ans après, son domaine Rouge Garance est l'un des domaines phares parmi les mieux notés de la vallée du Rhône grâce au talent des propriétaires. Il rachète et utilise les vieilles barriques du domaine bourguignon de la Romanée-Conti pour vinifier son vin. « Je passe mon temps dans les vignes, je veille aux assemblages. » À Uzès, l'acteur laisse la place à l'éleveur de vin et d'oliviers.
En 2003 il lit sur scène derrière son pupitre les Poèmes à Lou (lettre d'amour du poète Guillaume Apollinaire à sa bien aimée Lou) avec sa fille Marie Trintignant.
En 2005 il présente son spectacle Jean-Louis Trintignant lit Apollinaire créé avec sa fille Marie en hommage pour elle au Festival d'Avignon.
[modifier] Citations
- " Aujourd'hui, le théâtre me convient mieux que le cinéma. On y a un vrai contact avec le public. Souvent, je parle avec les spectateurs à la sortie du théâtre. Cela compte énormément pour moi. "
- " Il ne peut y avoir que des moments de bonheur et certains peuvent être exceptionnels. Moi, je n'ai jamais été aussi heureux que quand j'étais avec Marie. Notre relation était unique. "
- " Ma fille Marie, j'éprouve un tel bonheur quand je la vois! C'est ainsi depuis qu'elle est toute petite. Un cadeau du ciel. C'est un peu injuste, cette passion, mais l'amour vient de nous deux. Nous nous sommes connus au bon moment. Le moment où j'avais envie d'être père. "
- " J'ai beaucoup joué au poker, mais maintenant je n'en ai plus envie. Ou alors avec des copains comme Jean Ferrat, qui est l'un de mes voisins de campagne. Je n'ai pas le profil du joueur de poker. C'est un jeu fondé sur la méchanceté : il ne faut pas chercher à gagner contre les gagnants, mais à accabler les perdants. Le poker, c'est un concentré des rapports humains : autour d'une table, en une soirée, on y rencontre toute la gamme des sentiments. "
- " Quel est votre devise? Il faut aimer! "
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[modifier] Théâtre
- 1953 : Responsabilité limitée de Robert Hossein, au Théâtre Fontaine
- 1998 : « Art » de Yasmina Reza avec Pierre Vaneck et Jean Rochefort.
- 1999 : Poèmes à Lou de Guillaume Apollinaire, mise en scène de Samuel Benchetrit, avec Marie Trintignant, au théâtre de l'Atelier à Paris
- 2002 : Comédie sur un quai de gare de Samuel Benchetrit avec Marie Trintignant au Théâtre Hébertot à Paris
- 2005 : Moins deux de Samuel Benchetrit avec Roger Dumas au théâtre Hébertot à Paris
[modifier] Filmographie
[modifier] Comme réalisateur
- 1972 : Une journée bien remplie avec Jacques Dufilho, Luce Marquand
- 1978 : Le Maître-nageur
[modifier] Comme acteur
[modifier] de 1955 à 1959
- 1955 : Si tous les gars du monde e Christian-Jaque
- 1955 : La Loi des rues de Ralph Habib
- 1956 :Et Dieu... créa la femme e Roger Vadim
- 1957 : Club de femmes de Ralph Habib
- 1959 : Un été violent (1959) de Valerio Zurlini
- 1959 : Les Liaisons dangereuses 1960 de Roger Vadim
- 1959 : Austerlitz d'Abel Gance
[modifier] de 1960 à 1969
- 1960 : Le Cœur battant de Jacques Doniol-Valcroze
- 1960 : La Millième fenêtre de Robert Menegoz
- 1960 : Le Puits aux trois vérités de François Villiers (simple apparition)
- 1960 : Plein feu sur l'assassin de Georges Franju
- 1961 : Le Jeu de la vérité de Robert Hossein
- 1961 : L'Atlantide (Antinea, l'amante della citta sepolta) d'Edgar G. Ulmer et Giuseppe Martini
- 1961 : Les Sept Péchés capitaux, sketch "La luxure" de Jacques Demy
- 1961 : Horace 62 d'André Versini
- 1962 : Le Fanfaron (Il sorpasso) de Dino Risi
- 1962 : Le Combat dans l'île d'Alain Cavalier
- 1963 : Les Pas perdus (1963) de Jacques Robin
- 1963 : Les Siffleurs (Viheltäjât) de Eino Ruustsabo
- 1963 : Château en Suède de Roger Vadim
- 1964 : Mata Hari, agent H21 de Jean-Louis Richard
- 1964 : La Bonne occase de Michel Drach
- 1964 : Merveilleuse Angélique de Bernard Borderie
- 1964 : Compartiment tueurs de Costa-Gavras
- 1965 : Le Dix-septième ciel de Serge Korber
- 1965 : Un homme et une femme de Claude Lelouch
- 1965 : La Longue marche d'Alexandre Astruc
- 1965 : Paris brûle-t-il ? de René Clément
- 1966 : Safari diamants de Michel Drach
- 1966 : Mon amour, mon amour de Nadine Trintignant
- 1966 : Trans-Europe-Express d'Alain Robbe-Grillet
- 1967 : Le Cœur aux lèvres (Col cuore in gola) de Tinto Brass
- 1967 : Un homme à abattre de Philippe Condroyer
- 1967 : Les Biches de Claude Chabrol
- 1967 : L'Homme qui ment d'Alain Robbe-Grillet
- 1968 : La Mort a pondu un œuf (La morte ha fatto l'uovo) de Giulio Questi
- 1968 : Z de Costa-Gavras
- 1968 : Le grand Silence (1968) de Sergio Corbucci
- 1968 : Le voleur de crime (1968) de Nadine Trintignant
- 1969 : Ma nuit chez Maud (1969) d'Eric Rohmer
- 1969 : L'Américain de Marcel Bozzuffi
[modifier] de 1970 à 1979
- Le Conformiste (1970) de Bernardo Bertolucci
- Le Voyou (1970) de Claude Lelouch
- Sans mobile apparent (1971) de Philippe Labro
- La Course du lièvre à travers les champs (1972) de René Clément
- L'attentat (1972) de Yves Boisset
- Un homme est mort (1973) de Jacques Deray
- Défense de savoir (1973) de Nadine Trintignant
- Le Train (1973) de Pierre Granier-Deferre
- Le Secret (1974) de Robert Enrico
- Le Mouton enragé (1974) de Michel Deville
- Les Violons du bal (1974) de Michel Drach
- Il pleut sur Santiago (1975) de Helvio Soto
- Le Jeu avec le feu (1975) d'Alain Robbe-Grillet
- L'Agression (1975) de Gérard Pirès
- Repérages (1975) de Michel Soutter
- Flic Story (1975) de Jacques Deray
- La Femme du dimanche (La donna della domenica) (1975) de Luigi Comencini
- Le Voyage de noces (1976) de Nadine Trintignant
- Le Désert des Tartares (Il deserto dei Tartari) (1976) de Valerio Zurlini (adaptation du roman de Dino Buzatti Le désert des Tartares).
- L'Ordinateur des pompes funèbres (1976) de Gérard Pirès
- Les Passagers (1977) de Serge Leroy
- L'Argent des autres (1978) de Christian de Chalonge
- Le Maître-nageur (1978) de Jean-Louis Trintignant
[modifier] de 1980 à 1989
- La Banquière (1980) de Francis Girod
- Une affaire d'hommes (1980) de Nicolas Ribowski
- Je vous aime (1980) de Claude Berri
- La Terrasse (La terrazza) (1980) d'Ettore Scola
- Un assassin qui passe (1980) de Michel Vianey
- Malevil (1980) de Christian de Chalonge
- Eaux profondes (1981) de Michel Deville
- Passion d'amour (Passione d'amore) (1981) d'Ettore Scola
- La Nuit de Varennes (1982) d'Ettore Scola
- Boulevard des assassins (1982) de Boramy Tioulong
- Le Grand pardon (1982) de Alexandre Arcady
- Vivement dimanche ! (1983) de François Truffaut
- Under Fire (1983) de Roger Spottiswoode
- La Crime (1983) de Philippe Labro
- Credo (téléfilm, 1983) de Jacques Deray
- Femmes de personne (1984) de Christopher Frank
- Viva la vie (1984) de Claude Lelouch
- Le Bon Plaisir (1984) de Francis Girod
- L'Homme aux yeux d'argent (1984) de Pierre Granier-Deferre
- Partir, revenir (1985) de Claude Lelouch
- Rendez-vous (1985) de André Téchiné
- L'Été prochain (1985) de Nadine Trintignant
- Un homme et une femme : vingt ans déjà (1986) de Claude Lelouch
- Quinze août (1986) de Nicole Garcia
- La Femme de ma vie de Régis Wargnier
- Le Moustachu (1987) de Dominique Chaussois
- La Vallée fantôme (1987) d'Alain Tanner
- Bunker Palace Hôtel (1989) de Enki Bilal
[modifier] de 1990 à 1999
- Merci la vie (1991) de Bertrand Blier
- L'Instinct de l'ange (1991) de Richard Dembo
- L'Œil écarlate (1991) de Dominique Roulet
- La Controverse de Valladolid (1992) de Jean-Daniel Verhaeghe
- Trois Couleurs : Rouge (1993) de Krzysztof Kieślowski avec Irène Jacob
- La Cité des enfants perdus (1994) de Jean-Pierre Jeunet, Marc Caro avec Ron Perlman, Judith Vittet
- C'est jamais loin (1994) d'Alain Centonze
- Regarde les hommes tomber (1994) de Jacques Audiard
- Fiesta (1995) de Pierre Boutron avec Grégoire Colin, Alain Doutey
- Un Héros très discret (1995) de Jacques Audiard avec Mathieu Kassovitz, Anouk Grinberg
- Un Homme est tombé dans la rue (1996) de Dominique Roulet avec Guy Bedos, Martin Lamotte.
- Tykho Moon (1996) d'Enki Bilal avec Julie Delpy, Richard Bohringer
- Ceux qui m'aiment prendront le train (1997) de Patrice Chéreau avec Pascal Greggory, Valeria Bruni-Tedeschi
[modifier] Depuis 2000
- Janis et John (2002) de Samuel Benchetrit avec François Cluzet, Marie Trintignant
- "La vérité si je mens 3" ? (2009) [source : Le Parisien du 10/02/2008]
[modifier] Courts-métrages
- 1955 : Pechiney de Marcel Ichac
- 1961 : Parfois le dimanche d'Ado Kyrou et Raoul Sangla
- 1965 : Fragilité, ton homme est femme de Nadine Trintignant
- 2004 : Épreuves d'artistes court-métrage documentaire de Gilles Jacob avec Gérard Depardieu, Michel Serrault
[modifier] Voxographie
- 1962 : Parisienne... Parisiennes de Féri Ferzaneh : Récitant
- 1993 : La Cité des enfants perdus de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro
- 1995 : Ernesto Che Guevara : Das bolivianische tagebusch – de Mihnea Columbeanu (TV) : Récitant version française
[modifier] Lien externe
- (fr+en) Jean-Louis Trintignant sur l’Internet Movie Database