Deuxième combat de La Chapelle-Saint-Aubert
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Le Deuxième combat de La Chapelle-Saint-Aubert fut une embuscade tendue par les Chouans aux Républicains du bataillon des volontaires de Paris.
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[modifier] Prélude
Au début du mois d'août 1795, suite au débarquement des émigrés à Quiberon, plusieurs prisonniers émigrés et chouans furent condamnés à mort. Les exécutions eurent lieu près de Vannes et d'Auray. À Vannes, ce fut la 19e demi-brigade de chasseurs qui fut chargée de fusiller les prisonniers. Toutefois les officiers et les soldats des chasseurs refusèrent de participer aux exécutions, mais le bataillon des volontaires de Paris accepta de se charger de la besogne à leur place. Au mois d'août, après qu'il eut fusillé plusieurs centaines de prisonniers, ce bataillon fut envoyé à Fougères afin de briser le blocus de la ville imposé par les Chouans.
[modifier] La bataille
Lorsque, le 18 août, Aimé Picquet du Boisguy apprit que des soldats qui avaient fusillé à Quiberon arrivaient près de Fougères, il s'empressa d'aller les attaquer. Bien qu'il ne puit réunir que 800 hommes, il passa immédiatement à l'attaque et rencontra le bataillon à deux lieues de Fougères sur la route de Rennes. Les Parisiens furent attaqués par le gros de forces de Boisguy tandis qu'une compagnie de chasseurs chouans les prenait à revers. Le commandant et ses grenadiers contre-attaquèrent en tête de leurs lignes mais furent écrasés. Les consignes de Boisguy étaient de ne n'épargner aucun de ces soldats qui avaient fusillé à Quiberon. Les Parisiens furent alors chargés de toute part à la baïonnette par les Chouans enragés qui les massacrèrent. Les quelques républicains qui réussirent à s'enfuir furent poursuivis inlassablement dans les jours qui suivirent. Ils finirent par être tous exterminés et plusieurs de leurs cadavres furent mutilés.
[modifier] Suites du combat
Tous les autres bataillons qui avaient fusillé à Quiberon subirent le même sort à différents endroits. Le bataillon d'Arras fut massacré dans le pays de Nantes, le 22 août par Blandin. Celui de la Gironde fut anéanti le 27 août par les troupes de Jambe d'Argent, Scépeaux ou Charette. La compagnie belge périt à Brée, près de Laval. Au total 1 800 soldats républicains avaient été tués.
Le 5 septembre, le général Lemoine écrivit :
« Vous m'avez demandé de vous fournir une liste des bons patriotes qui m'ont aidé dans les vengeances que j'ai exercées au nom de la nation. On a eu, malgré moi, le tort de les engager, même avant la fin de l'affaire, au milieu de ce pays sauvage et j'ai le regret de vous annoncer que tous ont péri, assassinés par nos lâches ennemis. C'est à peine si les états de situation que je viens de parcourir en présentent quelques-uns sur les cadres. Les brigands avaient juré de les faire tous périr et nous ne pouvons plus qu'honorer leur mémoire républicaine. Je viens de proposer à Hoche de faire une fête funèbre en l'honneur de ces martyrs de la justice nationale. J'espère qu'il accueillera un vœu qui doit moraliser l'armée, dont les officiers et régiments m'ont donné de graves sujets de plainte au sujet de cette expédition.[1] »
[modifier] Bibliographie
- Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, 1989
[modifier] Notes
- ↑ Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, 1989