Charles François de Virot de Sombreuil
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Charles François de Virot (Viraud ou encore Vireaux) marquis de Sombreuil (Ensisheim 1725 - Guillotiné à Paris 1794), maréchal de camp, héros de la Bataille de Rocourt (Rocourt en Belgique, près de Liège), gouverneur des Invalides.
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[modifier] Biographie
Né en 1725 à Imsisheim (Haut-Rhin), il épouse en 1776 la fille du marquis des Flottes de l'Eychoisier, Marie-Madeleine, de 23 ans sa cadette et qui mourut très jeune, en lui laissant trois enfants.
Il devint gouverneur des Invalides en 1786, et ne peut s'opposer au pillage de son établissement en juillet 1789.
Accusé d'activisme anti-révolutionnaire il fut détenu successivement à la Prison de l'Abbaye, où se situe l'épisode du verre de sang, puis à Port-Libre (ex-Port-Royal) le 27 décembre 1793, puis à Sainte Pélagie le 2 mai 1794.
Condamné à mort le 29 prairial an II par le tribunal révolutionnaire (Fouquier-Tinville) de Paris, comme complice de la conspiration du soulèvement des prisons et de la tentative d'assassinat contre le représentant du peuple Collot d'Herbois, il a été conduit à l'échafaud de la place du Trône Renversé avec la tenue des parricides (chemise rouge, tête et le visage voilés d’une étoffe noire en plus)[réf. nécessaire][1].
Son corps fut jeté, avec ceux des cinquante trois autres suppliciés, dans la fosse commune, aujourd'hui dans le cimetière de Picpus.
Le petit fief de Sombreuil est situé dans la commune de Fronville, canton de Joinville, arrondissement de Wassy en Champagne.
[modifier] Les enfants du marquis
[modifier] Marie-Maurille comtesse de Villelume
Née au château de Leychoisier (où L'Eychoisier) à Bonnac-la-Côte, (Haute-Vienne) 1767 - Avignon 1823 Marie-Maurille comtesse de Villelume s'immortalisera sous le nom de "l'héroïne au verre de sang".
En septembre 1792 (au moment des massacres de septembre), lors du procès houleux de 300 détenus soupçonnés d’activisme anti-révolutionnaire (accusation d'avoir prêté main forte aux gardes suisses des Tuileries) dont son père, elle le sauva provisoirement, en se jetant courageusement dans la foule et en demandant au peuple de Paris sa grâce.
Elle le fit avec tant de courage et de touchante beauté qu’elle l’obtint, mais au prix, d’un terrible marché fixé par Stanislas Marie Maillard, dit Tape-Dur :
son père serait épargné si elle buvait un verre de sang bleu frais.
Tape-Dur plonge un verre dans un baquet, qui recueillait le sang des victimes décapitées, le tend à la Comtesse qui sans hésiter le boit d’un trait en criant "vive la nation", sauvant ainsi, provisoirement, son père.
Cet acte héroïque a été honoré par la prose, les vers (Victor Hugo, Jacques Delille, Gabriel-Marie Legouvé) et par un rosier-thé grimpant portant son nom.
MARIE-MAURILLE DE SOMBREUIL
L’héroïne au verre de sang
2 au 6 septembre 1792
On massacre partout, des Carmes à Montrouge.
Aux portes des prisons grouillent, le verbe haut,
Des égorgeurs en rage, aux forts relents de bouge…
Tu veux sauver ton père ? Alors, fais ce qu’il faut !
Tu vois ce verre ? Il est rempli d’un beau sang rouge,
Tout juste recueilli là-bas, sous l’échafaud
Bien laqué, chatoyant, et presque encore chaud
Regarde, ne dirait-on pas qu’une âme y bouge ?
Eh bien ! fier rejeton du ci-devant Sombreuil,
Si tu veux épargner au marquis le cercueil,
Nous te mettons, ce verre, au défi de le boire ! »
Maurille, alors, fixant le breuvage vivant,
Le cœur entre les dents, s’exécute, inscrivant
Le plus beau trait d’amour filial de l’histoire.
Bernard Lallement
Toutefois il existe une autre version moins rocambolesque contée par Jacques Hillairet dans le Dictionnaire historique des rues de Paris :[2]
Le marquis de Sombreuil, fut arrêté le 16 août 1792 et enfermé à la Prison de l'Abbaye. Sa fille, Marie-Maurille, âgée de 25 ans, avait obtenu le surlendemain l'autorisation de le rejoindre.
La vue de la jeune fille en larmes qui enveloppait son père de ses bras en demandant sa vie avec des accents fort suppliants émut les massacreurs; après une courte enquête, Stanislas Marie Maillard, président d'un tribunal improvisé de la prison de l'Abbaye, déclara Monsieur de Sombreuil innocent.
Altérée, Marie Maurille de Sombreuil demanda un verre d'eau ; celui-ci lui arriva tout rougi d'être passé entre plusieurs mains sanglantes, d'où l'origine de la légende représentant Marie Maurille obligée de boire un verre de sang humain pour obtenir la grâce de son père.
Cette seconde version ne fait pas état de décapitation comme dans la première version. Il n'y a d'ailleurs jamais eu de guillotine à la prison de l'Abbaye.
Délivrée après le 9 Thermidor, elle épousa un émigré, le comte de Villelume. Elle meurt à Avignon en 1823 et est enterrée au cimetière Saint-Véran.
[modifier] Stanislas
Né en 1768 au château de Leychoisier à Bonnac-la-Côte, (Haute-Vienne), Capitaine de hussards, il sera l'un des 200 gentilshommes qui défendront les Tuileries en juillet 1792.
Il est envoyé à la prison de la Force en septembre 1793, rejoint par son père le 26 novembre, ils sont transférés, en décembre, à la prison de Port-libre (ex-Port-Royal).
Il fait partie des 54 accusés du procès qui suit l'attentat de Henri Admirat contre Collot d'Herbois.
Condamné à mort, le 29 prairial an II, par le tribunal révolutionnaire (Fouquier-Tinville) de Paris, comme complice de la faction de l'étranger, du soulèvement des prisons, de la tentative d'assassinat contre le représentant du Peuple Collot d'Herbois, il a été conduit à l'échafaud de la place du Trône Renversé avec la chemise rouge des parricides.
Son corps fut jeté, avec ceux des cinquante trois autres suppliciés, dans la fosse commune, aujourd'hui dans le cimetière de Picpus.
[modifier] Charles Eugène Gabriel
Né en 1770 au château de Leychoisier à Bonnac-la-Côte, (Haute-Vienne).
Emprisonné en 1792, il émigre, en 1794 il sert les armées étrangères sur le Rhin et en Hollande avant de passer en Angleterre.
Chargé du commandement de la deuxième division de l’expédition dirigée sur Quiberon, il y débarqua au moment où le général Lazare Hoche attaquait le fort Penthièvre (juillet 1795).
"Héros de Quiberon" dernier défenseur des "blancs" devant les " bleus" il capitule devant Hoche, sur la plage de Porigo à Port Haliguen à Quiberon d'où les émigrés devaient rembarquer, à condition que ces soldats soient épargnés et traités en prisonniers de guerre, lui seul devra subir les conséquences de la tragédie.
Emmené à Auray, il est présenté, le 9 thermidor an III, devant une commission militaire désignée par le général Lemoine ainsi que 17 autres prisonniers (dont 3 nobles et 11 prêtres), dont Urbain-René de Hercé, évêque de Dol. Condamnés à être fusillés, ils sont emmenés à Vannes pour y subir le jugement dans les 24h.
Le 10 thermidor an III à 10h, les condamnés sont emmenés au lieu de l'exécution au plateau de la Garenne.
[modifier] Annexes
[modifier] Notes et références
- Art. 4. Quiconque aura été condamné à mort pour crime d’assassinat, d’incendie ou de poison, sera conduit au lieu d’exécution, revêtu d’une chemise rouge. Le parricide aura la tête et le visage voilés d’une étoffe noire ; il ne sera découvert qu’au moment de l’exécution.
[modifier] Articles connexes
- Liste des emplacements de la guillotine à Paris lors de la Révolution française
- Liste des prisons de Paris lors de la Révolution
[modifier] Liens externes
- Quiberon 1795...
- Code pénal de 1791 (Art 1 à 5)
- http://les.guillotines.free.fr/guillo-vv.htm VIROT François Charles (dit Sombreuil) sur le site