Victor-Emmanuel II de Savoie
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Victor-Emmanuel II de Savoie (aussi connu sous le nom de Victor-Emmanuel II d'Italie, né le 14 mars 1820, mort le 9 janvier 1878), en italien Vittorio Emanuele II di Savoia, est un prince de la Savoie. Il est prince de Piémont, duc de Savoie et roi de Sardaigne de 1849 à 1861 et ensuite premier roi d'Italie du 17 mars 1861 à sa mort. la réalisation de l'unification italienne lui procure l'appellation de Père de la Patrie (Padre della Patria), il est surnommé aussi Roi gentilhomme (Re galantuomo). Comme Roi de Sardaigne, il s'entoure de grands ministres comme Massimo d'Azeglio et Camillo Benso comte di Cavour qui modernisèrent le royaume.
[modifier] Biographie
[modifier] L'enfance
Victor-Emmanuel est l'ainé de Charles-Albert de Savoie-Carignan et de Marie-Thérèse de Toscane.
Il nait à Turin dans le palais de la famille paternelle et passe les premières années de sa vie à Florence, son père s'étant réfugié auprès de son beau-père pour fuir la colère de son oncle après les graves désordres politiques de mars 1821. Dans la capitale toscane, son éducation est confiée au précepteur Giuseppe Dabormida qui éduque les enfants de Charles-Albert avec une discipline militaire.
En raison de l'énorme différence de physionomie avec son père qui apparait dès le plus jeune âge, des voix commencent à douter que Victor-Emmanuel soit le fils du couple royal, mais qu'il soit un enfant d'origine populaire pris pour remplacer le vrai fils de Charles-Albert, mort, encore en couches, lors d'un incendie.
Certains auteurs modernes[1] [2] ont donné crédit à cette hypothèse, récusée pendant plus d'un siècle, basant leurs déductions, outre les évidentes disparités physiques, sur les études des procès verbaux rédigés par le caporal des pompiers concernant l'incendie qui s'est développé dans la pièce du palais florentin où se trouvait le nouveau né et sa nourrice. Il est peu probable qu'un incendie ait pu tuer la nourrice et épargner l'enfant.
Quand au présumé vrai père de Victor-Emmanuel, déjà XIXe siècle, circulait le nom de "Tanaca", un boucher avec un magasin via Senese 16, en dehors de la porte Romana, sous le Poggio Imperiale[3].
[modifier] La jeunesse
Lorsqu'en 1831, son père Charles-Albert est appelé à succéder à Charles-Félix de Savoie, Victor-Emmanuel le suit à Turin où il est confié au comte Cesare di Saluzzo assisté d'un groupe de précepteurs dont le général Ettore De Sonnaz, le théologien Andrea Charvaz, l'historien Lorenzo Isnardi et le juriste Giuseppe Manno.
Les efforts des précepteurs ont peu d'effets car Victor-Emmanuel se montre réfractaire aux études préférant les chevaux, la chasse et l'escrime.
Il est nommé général et épouse sa cousine Marie Adélaïde de Habsbourg-Lorraine en 1842.
Il a une intense relation avec Laura Bon avec laquelle il a une fille Emanuela (1853) qu'il fait comtesse de Roverbella.
Charles-Albert, acclamé comme souverain réformateur, concède le statut albertin en 1848 et déclare la guerre à l'Autriche mettant en route le long processus connu comme le Risorgimento italien. Il entre en Lombardie avec les troupes piémontaises et italiennes accourues à son aide. Les résultats de la première guerre d'indépendance italienne s'avèrent assez mauvais pour le Royaume de Sardaigne, abandonné par ses alliés, le 23 mars 1849, après la bataille de Novare, Charles-Albert envoie le général Luigi Fecia di Cossato traiter le reddition avec l'Autriche. Les conditions sont très dures et prévoient la présence d'une garnison autrichienne dans les places-fortes de Alexandrie et de Novare. Charles-Albert, en présence de Wojciech Chrzanowski, Carlo Emanuele La Marmora, Alessandro La Marmora, Luigi Cadorna, de Victor-Emmanuel et de son autre fils Ferdinand de Savoie, signe son abdication et avec un faux passeport, passe à Nice où il part en exil pour le Portugal.
La même nuit, peu avant minuit, Victor-Emmanuel II se rend près d'une maison de Vignale où l'attend le général Joseph Radetzky pour traiter la reddition avec les Autrichiens; c'est sa première action de souverain. En plus d'accepter les conditions des vainqueurs, Victor-Emmanuel II donne des assurances sur sa détermination à agir contre le parti démocratique (dans la terminologie politique de l'époque, tournée vers l'union avec les autres états italiens et la reprise conjointe de la guerre contre l'Autriche) auquel son père avait donné beaucoup de libertés et ce qui l'avait conduit vers la guerre.
Les Autrichiens espère que le jeune Victor-Emmanuel II abandonne le statut albertin mais le roi maintient les garanties constitutionnelles, pour cela il est surnommé "Roi Galant homme" (Re Galantuomo).
[modifier] La proclamation de Moncalieri
Les entretiens officiels entre Victor-Emmanuel et le feld-maréchal Radetsky se tiennent toute la journée du 24 mars, toujours à Vignale et l’accord est signé le 26 mars à Borgomanero. Victor-Emmanuel promet de dissoudre les corps de volontaires de l’armée et cède aux Autrichiens la forteresses d’ Alexandrie et les territoires compris entre le Pô, le Sesia et le Tessin, en plus de rembourser des dommages de guerre à hauteur de 75 millions de francs français, montant astronomique pour l’époque. Les accords de l'armistice, en raison de l’article 5 du statut albertin, doivent être ratifiés par la Chambre afin de signer le traité de paix.
Le 29 mars 1848 le nouveau roi se présente devant le parlement pour jurer fidélité et le jour suivant, il dissout la même institution provoquant des élections.
Les 30 000 électeurs qui se rendent aux urnes le 15 juillet élisent un parlement trop « démocratique » qui se refuse à approuver la paix que le roi a déjà signé avec l’Autriche. Victor-Emmanuel, après avoir promulgué la proclamation de Moncalieri, dissout de nouveau le parlement et fait en sorte que les nouveaux élus aient des idées moins libérales. Le nouveau parlement se compose de deux tiers de modérés favorables au gouvernement de Massimo d'Azeglio. Le 9 janvier 1850 le traité de paix avec l’Autriche est ratifié.
[modifier] Le saccage de Gênes
Le lendemain de l’armistice de Vignale, la ville de Gênes, opposée à l’armistice, se soulève contre la monarchie sarde poussée aussi par d’anciens idéaux républicains. L’entière garnison est chassée hors de la ville.
Victor-Emmanuel II envoie un corps de bersagliers appuyé par de l’artillerie et commandé par le général Alfonso La Marmora; le puissant bombardement et les actions de saccage perpétrés par les bersagliers conduisent à la capitulation de la ville ligure, il y a 500 victimes parmi la population.
Victor-Emmanuel écrit une lettre d’éloge à La Marmora (avril 1849), il définit le peuple génois « vile et infecte race de canailles [4]».
[modifier] Arrivée de Cavour à la tête du gouvernement
Déjà candidat au parlement en avril 1848, Cavour entre dans la chambre en juin de la même année ayant une ligne politique indépendante. C’est la promulgation des lois Siccardi qui prévoient l’abolition de privilèges envers l’Église, déjà abolis dans de nombreux états européens, qui vont le faire sortir de l’ombre. Ces privilèges sont le for ecclésiastique, tribunal ecclésiastique qui soustrait à la justice laïque les hommes d’église, le droit d’asile, l'impunité juridique de ceux qui demandent refuge à l’église, et la mainmorte[5]. La participation active de Cavour aux discussions sur les lois lui vaut l’intérêt public et à la mort de Santorre di Santa Rosa, il devient le nouveau ministre de l’agriculture, auquel s’ajoute la charge, en 1851, de ministre des finances du gouvernement d'Azeglio.
Promoteur de la politique du mariage (connubio)[5], Cavour devient le 4 novembre 1852 premier ministre du royaume malgré l’aversion que Victor-Emmanuel II nourrit à son encontre.
[modifier] La guerre de Crimée
Décidé à exposer le problème de la nationalité italienne, Cavour voit en la guerre de Crimée qui débute en 1853 une opportunité: contre Nicolas Ier de Russie, qui occupe la Valachie et la Moldavie, alors terres turques, le Royaume-uni et la France s’engage aux cotés des Turcs suivis par l’Italie. Victor-Emmanuel II est favorable à ce conflit.
Après l’approbation Victor-Emmanuel, Cavour débute les négociations avec les pays belligérants, qui durent en raison des désaccords entre les ministres. Finalement, le 7 janvier 1855, les gouvernements français et anglais donnent un ultimatum au Piémont: dans les deux jours, approuver ou non l’entrée en guerre. Victor-Emmanuel, après avoir lu le message, s’interroge : dissoudre de nouveau la chambre et imposer un gouvernement favorable à la guerre. Il n’en a pas le temps : Cavour convoque la nuit même le conseil des ministres et à 9 heures du matin, après une nuit qui voit la démission de Dabormida, avec satisfaction, il confirme la participation du royaume de Sardaigne à la guerre de Crimée.
C’est Alfonso La Marmora qui commande l’expédition qui s’embarque de Gênes, vers l'orient et qui se compose de 15 000 hommes. Relégué à l’arrière sous le commandement britannique, La Marmora réussit à faire participer ses troupes lors de la bataille victorieuse de la Chernaya. L'écho de la victoire réhabilite l’armée sarde, donnant à Victor-Emmanuel II l’opportunité d’un voyage à Londres et à Paris pour sensibiliser les gouvernements à la question piémontaise. En particulier, cela permet au roi de parler avec Napoléon III,[6] qui semble plus intéressé que les Anglais de la situation de la péninsule.
En octobre 1855 la Russie demande la paix dont la signature intervient à Paris lors du Congrès de Paris. Le Piémont, qui avait donné comme condition à sa participation au conflit une réunion extraordinaire pour traiter des thèmes de l’Italie, par la voix de Cavour, condamne le gouvernement absolutiste de Ferdinand II de Naples annonçant de graves désordres si personne ne résout le problème déjà diffusé dans presque toute la péninsule ; l’oppression par un gouvernement étranger.
Le gouvernement autrichien se sent mis en cause et Karl Buol, ministre des affaires extérieures de François-Joseph Ier d'Autriche, s'exprime en ces termes:« L'Autriche ne peut admettre le droit que le comte de Cavour a attribué à la cour de Sardaigne de hausser la voix au nom de l’Italie. »
Des différends naissent entre Turin et Vienne suite à des articles de propagande, Buol et Cavour demandent mutuellement des excuses officielles. Le 16 mars, Buol ordonne à ses diplomates de quitter Turin, ce que Cavour demande aux siens le 23 mars, les rapports diplomatiques sont rompus.
[modifier] Les accords secrets
Dans ce climat international tendu, l’italien Felice Orsini attente à la vie de Napoléon III faisant exploser trois bombes contre le carrosse impérial provoquant douze morts et un centaine de blessés. Alors que l’Autriche espère un rapprochement de Napoléon III d’une politique réactionnaire, l’empereur français est convaincu habilement par Cavour que la situation italienne est arrivée à un point critique et nécessite une prise en main par l’état sarde.
C’est ainsi que les bases du traité de Plombières sont posés, malgré l’opposition de certains ministres français, spécialement Alexandre Walewski. Grâce à l’intercession de Virginia Oldoini et de Costantino Nigra, les rapports entre Napoléon et Victor-Emmanuel sont de plus en plus cordiaux.
Avec le prétexte de vacances en Suisse, Cavour se rend à Plombières, où il rencontre secrètement Napoléon III. Les accords prévoient la cession de la Savoie et de Nice à la France en échange de l’aide militaire française qui n’interviendrait qu’en cas d’attaque autrichienne. Napoléon concède la création d’un royaume de la Haute Italie et souhaite avoir sous son contrôle l’Italie centrale et méridionale. Au cours de la même rencontre, Cavour et Napoléon annoncent le mariage de du prince Napoléon et Marie-Clotilde de Savoie.
[modifier] les « cris de douleur »
La nouvelle de la rencontre de Plombières filtre malgré toutes les précautions. Napoléon III ne fait pas grand secret de ses intentions, il s'adresse en ces termes à l'ambassadeur autrichien : « Je suis désolé qui nos rapports ne soient pas aussi bons que par le passé, je vous prie de communiquer à l'Empereur que mes sentiments personnels à son égard sont inchangés ». Dix jours après, le 10 janvier 1859, Victor-Emmanuel II s'adresse au parlement piémontais avec la célèbre phrase des «cris de douleur», dont le texte original est conservé dans le château de Sommariva Perno[7].
Immédiatement, des volontaires arrivent dans le Piémont convaincus que la guerre est imminente et le Roi commence à amasser les troupes sur la frontière lombarde, vers le Tessin. Début mai 1859, Turin dispose de 63 000 hommes, Victor-Emmanuel prend le commandement de l'armée et laisse le contrôle de la citadelle de Turin à son cousin Eugène de Savoie-Carignan. Préoccupé par le réarmement sarde, l'Autriche envoie un ultimatum à Victor-Emmanuel II ainsi qu'à la demande des gouvernements de Londres et Saint-Pétersbourg qui est immédiatement repoussé.
C'est la guerre, François-Joseph ordonne de franchir le Tessin et atteindre la capitale piémontaise avant que les Français n'arrivent à leur secours.
[modifier] Victor-Emmanuel, roi d'Italie
Les franco-piémontais arrêtent le corps d'armée autrichien vers Palestro et à Magenta et pénètrent dans Milan le 8 juin 1859. Les chasseurs des Alpes (Cacciatori delle Alpi), 3 500 hommes mal équipés, commandés par Giuseppe Garibaldi, occupent rapidement Côme, Bergame, Varèse et Brescia et marchent vers le Trentin. Désormais les troupes autrichiennes se retirent de toute la Lombardie.
Les batailles de Solferino et San Martino sont décisives: peu avant la bataille de San Martino, Victor-Emmanuel II s'adresse aux troupes en piémontais: « Fioeui, o i piuma San Martin o i auti an fa fé San Martin a nui! » (Les gars, ou nous prenons San Martino ou les autres nous font faire San Martino[8]).
Des mouvements insurrectionnels éclatent un peu partout en Italie: Massa, Carrare, Modène, Reggio, Parme, Plaisance. Léopold II de Toscane, inquiet de la tournure des évènements décide de s'enfuir vers le nord de l'Italie dans le camp de l'empereur François-Joseph. Napoléon III, observant que le situation ne suit pas les plans de Plombières et commençant à douter que son allié veut s'arrêter à la Haute Italie débute les négociations d'un armistice avec l'Autriche (5 juillet) que Victor-Emmanuel doit accepter alors que les plébiscites en Émilie, Romagne et Toscane permettent leur rattachement au Piémont: le 1er octobre Pie IX rompt les rapports diplomatiques avec Victor-Emmanuel.
L'édifice, qui s'est créé, se retrouve en difficulté à l'occasion de la Paix de Zurich (it) signé par le royaume de Sardaigne le 10,11 novembre 1859 qui prévoie le retour des souverains dans les duchés et la construction d'une fédération avec pour chef le pape et qui aurait compris la Vénétie autrichienne. Peu de mois après, l'opportunité de l'unification entière de la péninsule se présente, Garibaldi souhaite partir avec des volontaires pour la Sicile mais Cavour considère l'expédition sicilienne comme un action aventureuse et dangereuse pour la survie de l'état sarde. Malgré l'appui du roi, Cavour prend le dessus et prive la campagne garibaldienne des moyens nécessaires bien qu'à Talamone, il trouve les approvisionnements nécessaires en cartouche. Cavour et le roi doivent assurer l'ambassadeur de France et de Prusse de ne pas être au courant des idées de Garibaldi.
Arrivée en Sicile, Garibaldi donne l'île, après avoir battu l'armée napolitaine à «Victor-Emmanuel Roi d'Italie». Déjà dans ses paroles, on imagine le dessin de Garibaldi, qu'il ne se serait pas arrêté au royaume des Deux-Siciles mais aurait marché sur Rome. Un tel projet contrarie les projets piémontais qui voit surgir le danger républicain et révolutionnaire et surtout craindre l'intervention de Napoléon III dans le Latium. Victor-Emmanuel, à la tête des troupes piémontaises envahit les États pontificaux et bat son armée lors de la bataille de Castelfidardo avant de marcher sur Naples[9]. Napoléon III ne peut tolérer l'invasion des terres pontificales et avait cherché à plusieurs reprises à dissuader Victor-Emmanuel d'envahir les Marches l'informant le 9 septembre, que: « Si les troupes de V.M. devaient entrer dans les états du Saint Père, je serais obligé de m'y opposer… Farini m'avait expliqué tout autre chose de la politique de V.M.».
La rencontre entre Giuseppe Garibaldi et Victor-Emmanuel II, passée à l'histoire sous le nom de « rencontre de Teano » a lieu le 26 octobre 1860: La souveraineté de Victor-Emmanuel II est reconnue sous tous les territoires de l'ancien royaume des deux-Siciles[10].
[modifier] Vive V.E.R.D.I.
Vive Verdi est le slogan de l'insurrection anti-autrichienne du nord de l'Italie qui utilise l'artifice du nom du compositeur Giuseppe Verdi pour faire la propagande de l'unité italienne par Victor Emmanuel Roi D'Italie et avec l'entrée de Victor-Emmanuel à Naples, la proclamation du royaume semble imminente surtout après la capitulation de François II depuis sa forteresse de Gaète.
Victor-Emmanuel fait remplacer le parlement par Cavour, la première séance, le 18 février, comprend des députés de toutes les régions annexées [9]. Le 17 mars, le parlement proclame la naissance du Royaume d'Italie comme indiqué dans l'article: « Victor-Emmanuel II assume pour lui et ses successeurs le titre de roi d'Italie ». La formule est contestée par la gauche qui aurait préférée un titre associant le peuple ainsi le député Brofferio propose de changer l'article en « Victor-Emmanuel est proclamé par le peuple roi d'Italie » éliminant le nombre II en faveur du titre « Victor-Emmanuel I d'Italie ». La proposition n'est pas approuvée, à noter aussi la notion d'extension du territoire du royaume de Sardaigne sur le reste de l'Italie, plutôt que la naissance d'un nouvel état. Quand, en 1874, Victor-Emmanuel décide de célébrer le jubilé (25 ans du couronnement), il s'attire les critiques de ceux qui ne manquèrent pas de faire observer que Jacques VI d'Écosse avait choisi de s'appeler Jacques Ier d'Angleterre devenant souverain et Henri III de Navarre avait fait la même chose en devenant Henri IV de France.
[modifier] Rome capitale
À l'unité italienne, il manque encore des éléments importants parmi lesquels la Vénétie, le Trentin, le Frioul et le Latium. Le projet est de faire de Rome la capitale royale et pour Turin perdre une primauté vieille de 400 ans. Du 21 au 22 septembre 1864 des émeutes sanglantes éclatent dans la ville à peine la décision de transférer la capitale à Florence connue. Elles ont pour résultat une trentaine de morts et plus de deux cents blessés. Victor-Emmanuel reçoit les honneurs des Florentins et 30 000 fonctionnaires de la cour déménagent pour la nouvelle capitale.
Après l'alliance passée avec la Prusse contre l'Autriche, le 21 juin 1866 Victor-Emmanuel laisse le palais Pitti pour le front afin de conquérir la Vénétie. Le royaume d'Italie est battu à Lissa et à Custoza mais grâce à la victoire prussienne, l'Autriche donne à la France la Vénétie qui a son tour la remet au royaume d'Italie.
Rome reste le dernier territoire qui n'est pas encore englobé dans le nouveau royaume: Napoléon III soutient toujours les États pontificaux où ses troupes sont stationnées. Victor-Emmanuel ne souhaite pss prendre une décision officielle et Urbano Rattazzi, qui est premier ministre, espère un soulèvement des Romains qui n'a pas lieu. La défaite de la bataille de Mentana (1867) qui oppose de nouveau Garibaldi aux troupes franco-vaticanes crée des doutes quant à la réussite de l'entreprise qui n'interviendra qu'après la chute de Napoléon III en 1870 toujours par l'entremise des Prussiens. Le 8 septembre la dernière tentative d'obtenir Rome par des moyens pacifiques échoue et le 20 septembre le général Raffaele Cadorna ouvre une brèche dans les murs romains. Rome tombe. Un plébiscite est organisé le 2 octobre donnant une forte majorité à l'annexion et le 9 novembre, le parlement propose Rome comme capitale[11].
[modifier] La question romaine
Avec Rome capitale se termine la page du Risorgimento, même s'il manque les terre irredente. Parmi les problèmes qui vont de l'analphabétisme au brigandage (it), de l'industrialisation au droit de vote, il y a la question romaine. Bien que sont reconnus au pape les honneurs de chef d'état, une rente annuelle et le contrôle sur le Vatican et sur Castel Gandolfo, Pie IX refuse de reconnaitre l'Etat italien et interdit aux catholiques de participer à la vie civile du royaume. De plus le pape inflige l'excommunication à la Maison de Savoie, à Victor-Emmanuel II et à ses descendants et avec eux à tous ceux qui participent à la vie politique italienne. L'excommunication est retirée seulement au seuil de la mort du souverain.
[modifier] La mort
Le soir du 5 janvier 1878, après avoir envoyé un télégramme à la famille de Alfonso La Marmora, mort depuis peu, Victor-Emmanuel II se sent mal. Au cours des jours apparaissent des signes évidents de fièvres paludéennes et le 7 février ses jours sont comptés, la nouvelle est divulguée auprès de l'opinion.
Pie IX, lorsqu'il apprend l'imminence de la disparation du souverain envoie un ecclésiastique afin de donner au roi les derniers sacrements, ce que son entourage refuse craignant que la générosité de Pie IX cache un but secret, c'est le chapelain de cour qui administre le viatique à Victor-Emmanuel.
Victor-Emmanuel II meurt à Rome le 9 janvier 1878, après 28 ans et 9 mois de règne, dans le fauteuil où il avait reçu l'envoyé de Pie IX en charge de lui annoncer son excommunication.
Le roi avait exprimé le désir d'être enterré dans le Piémont dans la basilique de Superga, mais Humbert Ier, sur la requête de la commune de Rome, accepte que la dépouille reste à Rome dans le Panthéon.
[modifier] le Vittoriano
Pour célébrer la «Père de la Patrie», la ville de Rome établit un projet en 1880 par la volonté de Humbert Ier de Savoie qui nécessita la destruction d'une partie de la ville encore moyenâgeuse et la destruction de la tour de Paul III. L'édifice devait rappeler le temple de Athéna Niké, à Athènes. Aujourd'hui, il contient la tombe du soldat inconnu.
[modifier] La galerie Victor-Emmanuel II à Milan
Conçue par Giuseppe Mengoni, la galerie Victor-Emmanuel II rejoint la place de la Scala au Dôme de Milan et a été réalisée pendant son règne à partir de 1865. Le projet initial était destiné à réaliser une grande œuvre architecturale égale à celles réalisées en Europe et créer une galerie bourgeoise au cœur de la ville.
[modifier] Sa descendance
Il épouse à Stupinigi le 12 avril 1842 sa cousine Marie Adélaïde de Habsbourg-Lorraine avec qui il a eu huit enfants:
- Princesse Marie-Clotilde (1843 - 1911),
- Prince Humbert, prince du Piémont (1849-1878) et Roi d'Italie (1878-1900)
- Prince Amédée, Roi d'Espagne (1871-1873) et duc d'Aoste (1845-1890)
- Prince Oddone Eugenio Maria, duc de Monferrato (Turin, 11 juillet 1846 - Gênes, 22 janvier 1866)
- Princesse Maria Pia (16 octobre 1847 - 17 juillet 1911)
- Prince Charles-Albert, duc de Chiablese (Turin, 2 juin 1851 - Stupinigi, 22 juin 1854)
- Prince Victor-Emmanuel (Turin, 7 juillet 1852 - Turin, 7 juillet 1852)
- Prince Victor-Emmanuel, comte de Gênes (Turin, 8 janvier 1855 - Turin, 17 mai 1855)
Rosa Teresa Vercellana Guerrieri (surnommée La Rosina ou la La bella Rosin) fut une des maitresses du Roi dont descend la lignée des comte de Mirafiori et Fontanafredda. Ils se marièrent morganatiquement à Rome le 7 novembre 1869 et ils eurent deux enfants Vittoria ed Emanuele di Mirafiori.
[modifier] Monuments à Victor-Emmanuel II
Précédé par | Victor-Emmanuel II de Savoie | Suivi par | ||
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Charles Albert |
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rattaché à la France | ||
|
Unis à l'Italie | |||
Proclamation du royaume |
|
Humbert Ier |
[modifier] Notes
- ↑ Otello Pagliai: L'ultimo Giallo in Casa Savoia, January 1997 ISBN-13: 9788880150404
- ↑ Nicoletta Sipos: L'antica arte dello scandalostoria, aneddoti, tecniche, teorie su una realtà, 2003, édition Simonelli Editore pages 32,33
- ↑ (it)Les différentes hypothèses
- ↑ la lettre
- ↑ a b Catherine Brice: Histoire d'Italie Hatier Nations d'Europe page 344
- ↑ Victor-Emmanuel II et Louis-Napoléon se connaissent déjà: le premier a remis au second, avant qu’il soit empereur, le premier collier de l'ordre de l'Annonciade de son règne, le 13 juillet 1849.
- ↑ (it)Le texte fut rédigé par Cavour qui en envoie une copie à Napoléon III. Celui-ci, le trouvant peu énergique, remplace le dernier paragraphe par « nous ne pouvons rester insensibles aux cris de douleur qui viennent à nous de toutes les parties de l'Italie. Confiant dans notre union et notre bon droit comme dans le jugement impartial des peuples, nous saurons attendre avec calme et avec fermeté les décrets de la Providence »
- ↑ L'expression de faire San Martino indique l'action de déménager, dans les campagnes, les baux étaient renouvelés ce jour-là
- ↑ a b Catherine Brice: Histoire d'Italie Hatier Nations d'Europe page 350
- ↑ "Diario Storico dell'Archivio del Ministero della Difesa", sur le rapport journalier du 26 octobre 1860, il est fait référence: « ... À la Taverna della Catena, S.M. le Roi, avec son quartier général marche avec les troupes du quatrième corps et rencontre le géénral Garibaldi...» (citato da Nino D'Ambra, Giuseppe Garibaldi cento vite in una, Ed. A.G.Grassi, Napoli 1983 n.p.160).
Alfonso Scirocco (Garibaldi. Battaglie, amori, ideali di un cittadino del mondo, Ed. Laterza, Roma 2001) décrit la rencontre comme ayant lieu « près de Teano, au carrefour de Taverna Catena, près d'une maison rustique et une douzaine de peupliers": Garibaldi s'arrête au carrefour où arrivent les colonnes de troupes royales et le roi lui-même qui salue Garibaldi, ils poursuivent à cheval vers Teano où ils se séparent.
Giuseppe Cesare Abba, Da Quarto al Volturno, in Gaetano Trombatore (a cura di), Memorialisti dell'Ottocento, I, Riccardi Ricciadri Edit., Napoli, p. 889 e ss.; Indro Montanelli, Storia d'Italia, Ed. Fabbri, Roma 1994, vol.31 p.124. rapportent la rencontre comme ayant eu lieu à Taverna della Catena - ↑ Catherine Brice: Histoire d'Italie Hatier Nations d'Europe page 353
[modifier] Bibiographie
- (it) Gasparetto P. Francesco Vittorio Emanuele II, Editore: Rusconi Libri, 1994
- (it) Mack Smith. Storia d'Italia. Roma-Bari, Editori Laterza, 2000. ISBN 88-420-6143-3
- (it) Silvio Bertoldi. Il re che fece l'Italia: vita di di Vittorio Emanuele II di Savoia. Milano, Rizzoli, 2002. pp. 317.
- (it) Lorenzo Del Boca. Maledetti Savoia. Casale Monferrato, Piemme, 1998. pp. 287.
- (it) Lorenzo Del Boca. Indietro Savoia!: storia controcorrente del Risorgimento . Casale Monferrato, Piemme. 2003, pp. 281.
- (it) Pier Francesco Gasparetto. Vittorio Emanuele II. Milano, Rusconi, 1984. pp. 241 (Le vite).
- (it) Denis Mack Smith. Vittorio Emanuele II. Milano, Mondadori, 1995. pp. XIII-329 (Oscar saggi; 436) (1ª ed. Bari, Laterza, 1972).
- (it) Paolo Pinto. Vittorio Emanuele II: il re avventuriero. Milano, Mondadori, 1997. pp. 513 (Oscar storia; 136).
- (it) Gianni Rocca. Avanti, Savoia!: miti e disfatte che fecero l'Italia, 1848-1866. Milano, Mondadori, 1993, pp. 334 (Le scie).
- (it) Aldo A. Mola. Storia della Monarchia in Italia. Milano, Bompiani, 2002.
- (it) Angelo Manna. Briganti furono loro, quegli assassini dei fratelli d'Italia, Napoli, Sun Books, 1996, pp. 186.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
[modifier] Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Vittorio Emanuele II di Savoia ».
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