Traités du Cateau-Cambrésis
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Il existe deux Traités du Cateau-Cambrésis.
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[modifier] Le premier traité (12 mars et 2 avril 1559)
Le premier traité du Cateau-Cambrésis, fut conclu en deux temps, les 12 mars et 2 avril 1559, entre les plénipotentiaires de Henri II, roi de France, et Élisabeth Ire, reine d'Angleterre. L'Angleterre a signé séparément : à Marie Tudor catholique , épouse récemment décédée de Philippe II a succédé (en Janvier) Elisabeth I° . Une des premières manifestations de son pouvoir fut d'instituer la religion anglicane comme religion d'état , et de s'en nommer chef . Pour l'Espagne , il est donc évident que l'Angleterre n'est plus une alliée politique et religieuse . Elisabeth , jeune reine par ailleurs préoccupée d'asseoir son pouvoir en Angleterre , abandonne Calais à la France , en contrepartie d'un versement de 500 000 écus. Calais avait été enlevée par surprise aux Anglais le 8 janvier 1558, après un siège de seulement 8 jours (Édouard III avait mis 11 mois à prendre la ville, en 1347) par le lieutenant-général du royaume François de Guise revenu en toute hâte d'Italie aprés le désastre de Saint-Quentin , et qui , emporté par son élan , avait aussi repris Thionvile et Dunkerque .
[modifier] Le second traité (3 avril 1559)
[modifier] Ses particularités
Le second traité, également appelé Paix du Cateau-Cambrésis, fut négocié en l'Abbaye de Cercamp ( prés d'Arras ), et signé le 3 avril 1559 entre les plénipotentiaires du roi de France Henri II et Philippe II d'Espagne. Il clot les guerres d'Italie, et met fin à l'épopée française dans la péninsule : c'est en 1494 , soixante-cinq ans auparavant , que Charles VIII était entré à Florence ...Mais ce traité est surtout notable par la longévité des acords qu'il entérine ( ils seront respectés pendant prés d'un siécle , et même confirmés à quelques détails prés lors de la paix de Vervins en 1598 ) - et par l'ouverture d'une ère nouvelle en géopolitique : il signe le début de l'atlantisme européen .
[modifier] Le contexte politique
Cette paix était devenue nécessaire aux deux parties qui s'étaient épuisées financièrement , au point de faire banqueroute : leur bailleurs de fond ( surtout ceux d'Anvers )étaient ruinés par une crise économique ( 1557-1559) sans précédent . La France, déjà affaiblie économiquement et saignée par les défaites de Saint-Quentin (1557) et Gravelines (1558) était de plus en proie à des troubles religieux : partisans de l'Église romaine et Huguenots s'opposaient , un synode calviniste se préparait , les réformés menés par Anne du Bourg agitaient le Parlement : Henri II devrait réagir par l'Edit d'Ecouen , un lit de justice solennel , et l'embastillement des meneurs huguenots . Mais la Réforme grandissait aussi en Flandres , et même sur le sol espagnol. Philippe II , qui voulait resserrer son gouvernement à Valladolid , se préparait à faire écraser par l'Inquisition les foyers réformés de Séville et Valladolid : les autodafés allaient se succéder dans les mois à venir . L'Espagne , qui sentait par ailleurs grandir au Nouveau Monde sa vocation coloniale et évangélisatrice , cherchait à se faire de la France une alliée dans sa lutte contre la Réforme . C'est pourquoi les clauses du traité ne furent pas aussi défavorables aux français qu'ils auraient pu le craindre .
[modifier] Les clauses
L'Empereur romain-germanique Ferdinand I°, frére de Philippe II , ne fut pas représenté lors des tractations ...Aussi les Trois-Évêchés : Metz, Toul et Verdun ne furent-ils pas mentionnés dans le traité : ils resteront de facto à la France qui les avait conquis en 1552 . Mais la France dut rendre le duché de Savoie et les principales places du Piémont, le Charolais, le Bugey et la Bresse à Emmanuel-Philibert de Savoie, allié de l'Espagne. Elle dut aussi rendre la Corse à Gênes , le Marquisat de Montferrat à Mantoue , et renoncer à ses prétentions sur le Milanais et sur la Franche-Comté . Mais la France , si elle doit libérer les places qu'elle avait occupées en Flandres , garde en Piémont Turin , Pignerol ,Savillan , Chivasso , Chieri et le Marquisat de Saluces , et récupère quelques places en Picardie : Saint-Quentin, Ham , Le Catelet .
[modifier] Les conséquences du traité
L'Espagne gardera dorénavant , et jusqu'au début du XVIII° siécle , une domination assurée (soit directement soit indirectement) sur la mosaïque d'états de l'Italie , hormis sur Gênes , la Savoie et la République de Venise. D'ailleurs , pour démontrer que sa domination s'exercera dans tous les domaines le Duc d'Albe aura même obligé le Pape Paul IV , allié des Français , à capituler formellement en 1557 ; et les Papes suivants seront les alliés obligés de l'Espagne dans lutte contre la Réforme . Le traité du Cateau-Cambrésis , en faisant entrer l'Italie dans une longue période de stagnation économique et intellectuelle, signe donc le glas de la Renaissance Italienne .
Le traité prévoyait aussi de consolider la paix par des mariages royaux : Henri II offrait ainsi sa fille aînée Élisabeth au roi d'Espagne, veuf pour la deuxième fois depuis la mort de Marie Tudor. Il offrait d'autre part sa soeur , Marguerite , duchesse de Berry , à Emmanuel-Philibert duc de Savoie : la future dynastie royale d'Italie est ainsi confortée . Mais c'est pendant les festivités organisées pour les mariages royaux que le roi Henri II sera mortellement blessé , lors d'un tournoi : sa mort laissera la France entre les mains de Catherine de Médicis et de ses enfants , et aux prises avec les guerres de religion .
[modifier] Bibliographie
- 1559 in Wkipédia
- Lucien Romier, Les origines politiques des guerres de Religion. Tome II : La Fin de la magnificence extérieure, le roi contre les protestants (1555-1559), Paris : Perrin et Cie, 1914.
- "Ferdinand I° Habzbourg" ,"Cercamp", "Marquisat de Saluces","Paul IV" ,"Paix du Cateau-Cambrésis" ,"Philippe II d'Espagne" : voir Larousse 6 volumes , Grande Encyclopédie Larousse 2O vol. et Wikipédia fr.,en.,sp., ital.
