Sercq
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Administration | |||||
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Statut politique | Dépendance du bailliage de Guernesey | ||||
Capitale | Sercq | ||||
Gouvernement - Chef d'État · Lieutenant-gouverneur · Tenants |
Élisabeth II Fabian Malbon Adrian et Pennie Wood Heyworth |
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Géographie | |||||
Superficie | 5,5 km² | ||||
Démographie | |||||
Population (2002) | 550 hab. | ||||
Densité | 100 hab./km² | ||||
Langues | Anglais, Sercquiais | ||||
Économie | |||||
Monnaie | Livre sterling | ||||
Autres | |||||
Fuseau horaire | UTC +0 (hiver), UTC+1 (été) | ||||
Domaine internet | .gg | ||||
Hymne | Sarnia Chérie |
Sercq ([sɛʁ], en sercquiais Sèr, en anglais Sark) est une petite île d'une superficie de cinq kilomètres carrés dans l'archipel des îles Anglo-Normandes. Elle fait partie du bailliage de Guernesey. Située dans la Manche, à quelques kilomètres des côtes de la France, elle dépend de la Couronne britannique et on y parle majoritairement anglais. En 2002, elle était peuplée de 610 habitants[réf. nécessaire] (les Sercquiais). Les véhicules automobiles y sont interdits, à l'exception des tracteurs, ce qui fait de la bicyclette et des carrioles tirées par des chevaux des moyens de transport privilégiés. Le principal secteur d'activité est le tourisme.
Sommaire |
[modifier] Géographie
Sercq est séparée en deux parties : la petite et la grande Sercq. Elles sont reliées par « la Coupée », un isthme étroit qui ne fait que 3 mètres de large dans sa partie supérieure, alors qu'un vide d'une centaine de mètres est présent de chaque côté. Des barrières de sécurité y ont été installées en 1900 – auparavant, les enfants traversaient le passage à quatre pattes pour éviter de tomber. La totalité de l'isthme est couvert aujourd'hui par un étroit chemin bétonné, construit en 1945 par des prisonniers de guerre allemands, sous la direction d'ingénieurs britanniques.
Sercq fait juridiquement partie du bailliage de Guernesey. Elle n'a pas le rang d'État indépendant.
L'île est desservie uniquement par la mer, pour le fret et pour les passagers, depuis Saint-Pierre-Port.
[modifier] Politique
Sercq était auparavant considérée comme le dernier État féodal d'Europe, puisque officiellment, l'île est donné de la reine au Seigneur comme un fief dont quelques parcelles sont donné du Seigneur aux tenants. La consequence politique de cette construction subsista jusqu'en avril 2008, quand la loi électorale était substantiellement réformée et la privilège des tenant de avoir automatiquement une vote au parlement fut aboli.
[modifier] Seigneur
Le seigneur de Sercq est à la tête du gouvernement féodal de l'île de Sercq (dans le cas d'une femme, le titre est « la Dame »). Depuis 1974 John Michael Beaumont (1927-) est le vingt-deuxième Seigneur de Sercq, titre dont il hérita par sa grand-mère en 1974.[1] Beaucoup des lois de l'île, en particulier celles qui traitaient du rôle du seigneur et de la manière dont il héritait, étaient restées inchangées depuis leur entrée en vigueur en 1565, sous la reine Élisabeth I. Par exemple, jusqu'a 2008, le Seigneur était la seule personne sur l'île à pouvoir posséder une chienne non stérilisée. La Posession des pigeons est aussi un privilege traditionnel du Seigneur.
[modifier] Chefs Plaids
Les Chefs Plaids, parlement de l'île, sont constitués de 40 Tenants (les propriétaires de terres dont la subdivision remonte aux 40 familles d'origine) et 12 députés du Peuple (élus pour un mandat de trois ans). Le sénéchal est le président des Chefs Plaids, auxquels le Seigneur (ou son délégué) doit assister. Après le changement actuel, qui était préparé dépuis quelques années et qui fut finalement adopté par le Chefs Plaids et accepté par le Conseil privé en 2008, les Chefs Plaids seront élus librement.
Originellement, les Chefs Plaids étaient des séances particulaires du tribunal de l'île ou les jurés élus « avec le conseil du peuple » gouvernaient l'île dépuis 1572. « Avec le conseil du peuple » – originellement, cela signifiait que la tête de chaque famille avait un vote dans ces séances. Mais en 1604, ce droit fut réduit aux 39 familles qui possédaient les plus vielles parcelles. Ces familles avaient un statut élevé parce que ils étaient requis pour le Seigneur qui devait avoir 40 hommes armés sur l' île. Maintenant, ces familles sont une minorité. Les 12 députés du Peuple, la seule répresentation de la majorité, furent introduites en 1922.
[modifier] Histoire
Au XIIIe siècle, Sercq fut utilisée comme repaire par le pirate français Eustache le Moine, après qu'il eut servi le roi Jean d'Angleterre. Ensuite le seigneur de Saint-Ouën (à Jersey), Hélier de Carteret, reçut de la reine Élisabeth I la seigneurie de Sercq, sous condition qu’il la colonise : c'était alors une île inhabitée, qu'il fallait protéger contre des bandes de pirates qui s'en servaient de base d’opérations. C’est avec quarante familles venues de la paroisse de Saint-Ouën que Carteret établit le petit État féodal. Les colons avaient tout d'abord essayé d'établir un bailliage indépendant, mais le bailli de Guernesey se hâta de refuser les revendications des colons et d'affirmer l'autorité de la Cour royale de Guernesey sur l'île.
Durant la seconde guerre mondiale, l'île fut occupée par les Allemands entre 1940 et 1945, comme les autres îles anglo-normandes.
[modifier] Histoire récente
[modifier] Tentative d'invasion
En 1991 un physicien nucléaire français sans emploi, nommé André Gardes, tenta une invasion de Sercq, armé d'un fusil semi-automatique. Il fut arrêté par l'officier de police (lequel était à l'époque un fermier de la petite Sercq, Philip Perrée Junior) alors qu'il était assis sur un banc, en train de changer le chargeur[2].
[modifier] Transition démocratique
En 2006, Sercq a entamé des réformes démocratiques pour se mettre en conformité avec la Convention européenne des droits de l'homme. Ces réformes s'expliquent par les pressions exercées par les frères Sir David et Sir Frederick Barclay, propriétaires du Daily Telegraph, richissimes nouveaux tenants (propriétaire terrien féodal) que les lois de Sercq empêchaient de mener leurs affaires rondement[3]. En l'occurrence, les frères Barclay avaient acheté l'îlot de Brecqhou pour 2,3 millions de livres en 1993, et semblaient souhaiter en disposer sans égard pour la législation locale. Sous la pression, apparemment, de la couronne britannique, le 4 octobre 2006, les membres du parlement de l'île (les chefs plaids) votèrent la fin du régime féodal, à la majorité de vingt-trois voix pour un système de représentation à un niveau, une voix contre et quatorze abstentions. Vingt-huit « conseillers » remplaceront désormais les quarante tenants et les douze députés du peuple. Les conseillers recevront le titre honorifique Sieur ou Madame autrefois réservé aux tenants[4]. Sercq est donc, à ce jour, en conformité avec les recommandations du Conseil de l'Europe.
[modifier] Droit coutumier
[modifier] Clameur de Haro
Parmi les lois de Sercq figure la clameur de haro, article de la coutume de Normandie qui existe également dans tout le bailliage, ainsi que dans le bailliage de Jersey : par ce moyen coutumier, une personne qui s'estime lésée peut obtenir la cessation immédiate de toute action qu'elle considère enfreindre ses droits. À cet effet, elle doit, en présence d'un témoin, réciter le Notre Père en français (alors que la population est aujourd'hui anglophone), et s'écrier (en français également) : « Haro, Haro, Haro ! À mon aide, mon Prince, on me fait tort ! » La « clameur » doit ensuite être enregistrée à l'office du greffe dans les vingt-quatre heures. Toutes les actions contre cette personne doivent alors cesser jusqu'à ce que l'objet du différend soit entendu par la cour de justice. Cette coutume n'est pas utilisée fréquemment : la dernière « clameur » enregistrée a été prononcée en juin 1970 pour empêcher la construction d'un mur de jardin. La clameur de haro existe toujours, d'une façon différente, dans les autres îles de l'archipel, également régies par la coutume de Normandie.
[modifier] Droit de colombier
Selon le « droit de colombier », seul le Seigneur peut garder des colombes.
Il est également interdit à tous les habitants de l'île (hormis le seigneur), de posséder une chienne non stérilisée, depuis qu'au XVIIe siècle des attaques d'animaux errants eurent lieu contre les troupeaux de moutons.
[modifier] Sercquiais
Le sercquiais, langue normande de Sercq, est linguistiquement proche du jersiais, dont le dialecte fut apporté sur l'île par les premières familles jersiaises au XVIe siècle. L'une et l'autre langues sont une forme insulaire du normand. Le sercquiais, actuellement minoritaire, est en voie de disparition. D'une façon générale, le franco-normand reste encore la langue usuelle des quelque 600 insulaires.
[modifier] Climat
La profusion des rhododendrons, azalées, magnolias, genêts, hortensias et camélias fait de Sercq un jardin extraordinaire. Cette richesse botanique, due au climat humide et doux qu'entretient le Gulf Stream (les gelées sont pratiquement inconnues), est pour beaucoup dans le succès que rencontre l'île auprès des britanniques.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
[modifier] Notes et références
- ↑ Article du site officiel de Sark
- ↑ (fr) Article L'ïle aux vaisseaux fantômes sur le site de Libération, paragraphe 3.
- ↑ After 450 years, feudal outpost votes for democracy, dépêche Associated Press reprise dans USA Today, [1].
- ↑ http://www.sark.gov.gg/static/0610minutes.pdf
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