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Panchen-lama - Wikipédia

Panchen-lama

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La lignée des panchen-lamas est une lignée de réincarnation importante dans l'histoire du Tibet. Le panchen-lama est en effet le deuxième plus haut chef spirituel du bouddhisme tibétain Guélougpa (école dite des bonnets jaunes). Il se situe juste après le dalaï-lama dans ce système hiérarchique. L'origine du mot panchen est la combinaison de deux mots : pandita, qui signifie « érudit » en sanscrit et chen-po, qui signifie « grand » en tibétain. Panchen se traduit donc par « grand érudit ». Lama signifie « maître spirituel ». Le panchen-lama est considéré comme une émanation du Bouddha Amitabha (« de lumière infinie »).

Vers la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle, Tsongkhapa Losang Drakpa a fondé une tradition bouddhiste appelée Guélougpa. Vers 1445, un étudiant et neveu de Tsongkhapa, Gendun Drup (1391-1475) a construit un grand monastère, le Tashilhunpo, à l'ouest de Lhassa, à Shigatsé. Gendun Drup fut rétroactivement appelé le premier dalaï-lama quand la 3e incarnation dans sa lignée, Sonam Gyatso (1543-1588), a reçu le titre de dalaï de son chef et disciple mongol Altan Khan en 1578. Gendun Drup a également reçu le titre de panchen d'un contemporain tibétain érudit, Bodong Choklay Namgyel, après qu'il eut répondu avec succès à toutes les questions du sage. Les abbés successifs du monastère de Tashilhunpo furent tous appelés « panchen ». Puis, au XVIIe siècle, le cinquième dalaï-lama (1617-1682), a donné le monastère de Tashilhunpo à son professeur, Lobsang Chökyi Gyalsten, 15e abbé du monastère. En tant qu'abbé du monastère, il était appelé panchen, mais il reçut le titre distinctif de « panchen-lama » quand le cinquième dalaï-lama annonça à la mort de son professeur que celui-ci renaîtrait et que l'enfant lui succèderait. Le titre de « panchen-lama » a également été appliqué rétroactivement aux 2 incarnations précédentes de son professeur bien qu'ils n'aient pas appartenu au monastère de Tashilhunpo, et la nouvelle incarnation est devenue ainsi le quatrième panchen-lama. Depuis lors, il est devenu conventionnel que le dalaï-lama et le panchen-lama participent chacun à l'identification du successeur de l’autre...

Sommaire

[modifier] Le panchen-lama actuel

Le onzième panchen-lama, Gendhun Choekyi Nyima
Le onzième panchen-lama, Gendhun Choekyi Nyima

Article détaillé : Gendhun Choekyi Nyima

Le 28 janvier 1989, dans son monastère de Tashilhunpo, à Shigatse au Tibet, le 10e panchen-lama, Choekyi Gyaltsen, meurt d'une crise cardiaque, à l’âge de 50 ans. Les Tibétains disent qu'il a été empoisonné quelques jours après son discours historique critiquant la politique chinoise et affirmant sa loyauté envers le dalaï-lama.[1],[2] Hu Jintao, responsable de la répression politique sévère en 1989 au Tibet, pourrait, selon la BBC, être impliqué dans la mort du 10e Panchen Lama.[3] Le panchen-lama avait notamment déclaré que le progrès apporté au Tibet par la Chine ne saurait compenser la somme de destructions et de souffrance infligée au peuple tibétain.[4] Après sa disparition, le Parti communiste chinois chargea Chadrel Rinpoché, le responsable du monastère du Tashilhunpo, croyant qu'il leur était favorable, de trouver la réincarnation du panchen-lama. Le dalaï-lama propose à Pékin de dépêcher une délégation de hauts dignitaires religieux pour "assister" Chadrel Rinpoché. Mais l’offre est rejetée par la Chine, qui la qualifie de «superflue». Le dalaï-lama et les autorités tibétaines commencent à organiser les recherches pour trouver sa réincarnation suivant les traditions tibétaines. Au Tibet, Chadrel Rinpoché retient trois enfants aux qualités remarquables. Parmi eux, le petit Gendhun Choekyi Nyima, âgé de six ans, fils de nomades tibétains. Chadrel Rinpoché informe une équipe envoyée clandestinement au Tibet par le dalaï-lama. Gendhun aurait reconnu sans hésiter les biens du défunt Lama. Il aurait d'ailleurs déclaré à ses parents « Je suis le panchen-lama. Mon monastère est le Tashilhunpo. » Le 14 mai 1995, après avoir étudié les différents candidats, le petit Gendhun Choekyi Nyima fut officiellement reconnu par le dalaï-lama comme étant le onzième panchen-lama. Fils de Kunchok Phuntsok et Dechen Choedon, il est né le 25 avril 1989 dans la ville de Nagchu.

Trois jours plus tard, le 17 mai 1995, Gendhun Choekyi Nyima et ses proches furent portés disparus et certaines rumeurs laissèrent croire qu'ils auraient été kidnappés et emmenés à Pékin. Chadrel Rinpoché, lui, est immédiatement arrêté et emprisonné pour avoir informé le dalaï-lama. Un an plus tard, Pékin avouait détenir le panchen-lama, ce qui en fait le plus jeune prisonnier politique au monde. En 1996, son cas a été examiné par le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU et les autorités chinoises avaient admis pour la première fois avoir "pris l'enfant pour sa sécurité" quand la question du panchen-lama fut abordée. Le Comité a demandé à rendre visite à Gendhun, mais les autorités chinoises ne l'ont pas invité. Le dossier n'a pas avancé depuis lors. Aujourd'hui, il serait toujours détenu par les autorités chinoises. Pourtant, pour les Tibétains et les Bouddhistes de l'école Tibétaine, il est le onzième panchen-lama, l'un des plus hauts dignitaires du bouddhisme tibétain. Une alerte AMBER mondiale a d'ailleurs été lancée par le monastère Tashilhunpo (siège en exil en Inde du panchen-lama) et une récompense est offerte à toute personne fournissant une information permettant d'entrer en contact avec le panchen-lama[5].

Selon le gouvernement de la République populaire de Chine, le panchen-lama doit être désigné par un tirage au sort effectué dans une urne d'or avant d'être reconnu par le gouvernement central.[6] Cependant, le 10e panchen-lama lui-même avait fait une déclaration qui fut citée dans une publication officielle chinoise « Selon l'histoire tibétaine, la confirmation du dalaï-lama ou du panchen-lama doit être mutuellement reconnue ».[7]

[modifier] Sources

  1. Panchen Lama Poisoned arrow, BBC, 2001-10-14. Consultée le 2007-04-29.
  2. Peking's poison fails to touch Tibetan hearts
  3. BBC NEWS | Asia-Pacific | Profile: Hu Jintao
  4. Tibet's Stolen Child, the 11th Panchen Lama
  5. (en) L'alerte ambre sur le site du monastère Tashi Lhunpo et (fr) Traduction française
  6. Gyancain Norbu
  7. Panchen-lama. 1988. "On Tibetan Independence." China Reconstructs (actuellement appelé China Today) (January): Vol. 37, No. 1. pp 8–15.

[modifier] Liste des panchen-lamas

  1. Khedrup Je, 1385–1438
  2. Sönam Choklang, 1438–1505
  3. Ensapa Lobsang Döndrup, 1505–1568
  4. Lobsang Chökyi Gyalsten, 1570–1662
  5. Lobsang Yeshe, 1663–1737
  6. Lobsang Palden Yeshe, 1738–1780
  7. Palden Tenpai Nyima, 1782–1853
  8. Tenpai Wangchuk, 1855–1882
  9. Thubten Chökyi Nyima, 1883–1937
  10. Lobsang Trinley Lhündrub Chökyi Gyaltsen, 1938–1989
  11. Gendhun Choekyi Nyima, 1989–

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Gilles Van Grasdorff: Panchen Lama, Otage de Pékin (Ramsay, 1999, ISBN 2841142833)
  • Roland Barraux: Histoire des Dalaï-lamas (2002, Albin Michel, ISBN 2226133178)
  • Le dalaï-lama: Vaincre la mort, et vivre une vie meilleure Commentaire d'un poème du quatrième panchen-lama (Plon, 2003, ISBN 2259198597)
  • Fabienne Jagou: Le 9e Panchen Lama (1883-1937) : enjeu des relations sino-tibétaines (Publications de l'École Française d'Extrême-Orient : Monographies ; no. 191, 2004, ISBN 2855396328)
  • (en) Melvyn Goldstein : A History of Modern Tibet, 1913-1951 (University of California Press 1991), ISBN 0520075900.
  • (en) Melvyn C. Goldstein: The Snow Lion and the Dragon. China, Tibet, and the Dalai Lama (University of California Press 1997), ISBN 0520219511.
  • (en) Tsering Shakya: The Dragon in the Land of Snows. A History of Modern Tibet Since 1947 (London, Pimlico 1999), ISBN 0712665331.
  • (en) et:Ya Hanzhang: Biographies of the Tibetan spiritual leaders Panchen Erdenis. Foreign Languages Press, Beijing 1994, ISBN 7119016873.


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