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Maoïsme - Wikipédia

Maoïsme

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Affiche chinoise avec Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao ; légende : « Vive le marxisme-léninisme et le maoïsme »
Affiche chinoise avec Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao ; légende : « Vive le marxisme-léninisme et le maoïsme »

Le maoïsme (en chinois : 毛泽东思想, pinyin : Máo Zédōng sīxiǎng, « pensée Mao-Zedong ») est une idéologie développée au XXe siècle par Mao Zedong, leader du Parti communiste chinois, qui doit sa légitimité historique à sa victoire militaire sur le Parti nationaliste chinois de Tchang Kaï-chek en 1949. Fondé en théorie sur les écrits des « pères » du communisme (Marx et Engels), héritier chinois du stalinisme, le maoïsme présente cependant certaines caractéristiques qui le relient à la pensée, à la culture et à l'histoire de la Chine. Après les révélations sur les crimes du stalinisme, l'idéologie maoïste a été parfois considérée comme un recours par certains intellectuels de gauche en Occident et dans des pays du Tiers-Monde. Aujourd'hui encore, et notamment au Népal, des guérillas armées se réclament du maoïsme.

Sommaire

[modifier] Mao Zedong

Se définissant comme marxiste-léniniste, Mao Zedong et le Parti communiste chinois ont lutté contre l'organisation traditionnelle de la société qui, selon l'analyse partagée par la plupart des intellectuels progressistes chinois de la première moitié du XXe siècle, était responsable de la pauvreté du pays et de la détresse des plus démunis. L'histoire de la Chine sous Mao est une succession de campagnes visant à destituer les « droitistes », les « bourgeois » ou la « réaction », et la plupart d'entre elles a été directement initiée par Mao ou son entourage proche.

Depuis la prise du pouvoir par Mao en 1949, la Chine est sous l'influence de sa pensée, dont on trouve un condensé dans le Petit Livre rouge. Cependant, l'influence réelle du « Grand Timonier » sur son pays et sur les décisions du gouvernement a connu des variations. Héros incontesté de la victoire de l'Armée rouge puis président et chef du parti, il a été relativement tenu à l'écart du pouvoir et de la scène politique dans les années 1960 avant de reprendre les rênes du pays à la faveur du chaos engendré par la Révolution culturelle. Aujourd'hui l'influence historique et morale du maoïsme sur la Chine est encore très profonde mais les réformes économiques initiées depuis la mort de Mao ont introduit beaucoup de changements dans des domaines comme l'agriculture ou la liberté d'entreprise.

En Europe et en France, l'influence intellectuelle du stalino-maoïsme a connu son apogée vers 1968, lorsque de nombreux déçus du système soviétique furent attirés par une idéologie à la fois plus radicale et plus lointaine. Dans le tiers-monde, au Pérou par exemple, de nombreux leaders communistes se réclamèrent du stalino-maoïsme et nouèrent des liens privilégiés avec la Chine.

[modifier] Idéologie maoïste

Il faut distinguer deux maoïsmes : le maoïsme tel qu'il a été et tel qu'il a été perçu depuis l'Occident. En effet, ce courant léniniste a ceci de particulier qu'il est parvenu à s'étendre plus dans la durée tout en étant une forme très dure de léninisme. Cette particularité a permis de lui conférer un statut plus respectable en Occident que ne l'a été par exemple l'URSS.

Historiquement, la redistribution des terres aux paysans a commencé par la réforme agraire. Cette réforme sociale a été dans un premier temps saluée par la plupart des Chinois car la période précédente était une période de grande corruption.

L'échelle des salaires perçus par les Chinois était plus réduite qu'en URSS. Cette moindre inégalité salariale n'empêchait pas l'existence d'immenses privilèges qui ne prenaient pas une forme monétaire directe. De tels privilèges déterminaient des conditions de vie radicalement différentes de celles des masses dans l'accès à l'information, l'accès aux études, la qualité des soins de santé, la qualité des transports, etc. Les inégalités ne concernaient pas uniquement les cadres du parti. La catégorie sociale dans laquelle ils se trouvaient s'appliquait à leurs enfants et à leur épouse, ouvrant ainsi la voie à de nombreux privilèges à l'ensemble du noyau familial. En un sens, le succès actuel du capitalisme en Chine repose sur la base solide des privilèges acquis par la bureaucratie maoïste dès le début du régime. La plupart des capitalistes actuels sont issus des milieux dirigeants du Parti.

Le deuxième volet est très bien incarné par le Grand Bond en avant, où il s'agissait de s'aligner sur des objectifs de production irréalistes. L'ambition était de faire de la Chine l'une des plus grandes puissances du monde. Il y a dans cette idéologie une forte part de patriotisme.

Le troisième volet repose sur la mise en avant de la « pensée Mao Zedong ». Bien que le parti soit une organisation puissante qui disposait d'un Politburo, nombre des citations de Mao alimentaient les aspirations de la politique future. La « pensée Mao Zedong » était considérée comme l'application en Chine du marxisme-léninisme. Deng Xiaoping fut la figure majeure de l'opposition à ce concept.

[modifier] Histoire du maoïsme

La prise de pouvoir des maoïstes en Chine a lieu après la Seconde Guerre mondiale. La Mandchourie est occupée par les Japonais dès 1931 ; à cette époque les différents pouvoirs en Chine cherchent à s'attribuer le mérite de repousser les Japonais. Les communistes et le Kuomintang s'associent dans un premier temps contre leur ennemi commun. Ce sont les forces du Guomindang (KMT) qui parviennent à repousser les Japonais mais elles se retrouvent divisées au nord de la Chine et au sud (Shanghai), où elles conservent le pouvoir avec l'appui des Américains. Les communistes s'emparent alors de Pékin et se montrent indulgents avec la population dans les zones qu'ils libèrent. La République populaire de Chine est proclamée avec enthousiasme en 1949.

En 1950 a lieu la réforme agraire qui consiste à destituer les propriétaires terriens afin de redistribuer les terres aux paysans. Suivent quelques campagnes de lutte contre les éléments jugés contre-révolutionnaires. C'est le peuple lui-même qui se charge de l'épuration, instrumentalisé à la fois par un besoin de revanche des petits contre les puissants et par la propagande de Mao. Les camps de travail, les laogai, copie chinoise du Goulag soviétique, se multiplient.

En 1956 est lancé le Grand Bond en avant. L'objectif est de réaliser simultanément la collectivisation de l'agriculture et l'industrialisation de la Chine, les nouvelles industries (notamment la production d'acier) devant permettre de fournir les équipements nécessaires aux exploitations collectives. L'organisation de la campagne s'inspire de celle des plans quinquennaux soviétiques. À la suite des problèmes du Grand Bond en avant et des conditions climatiques, la Chine essuie de graves famines. Cette initiative est par ailleurs dénoncée par l'Union soviétique comme contraire au marxisme-léninisme pur, ce qui entraîne la rupture sino-soviétique.

En 1965 débute la Révolution culturelle, marquée par l'avènement des gardes rouges. Le pays sombre dans le chaos et la violence, différentes factions s'affrontant toutes sous la bannière de la « pensée Mao Zedong ». Les arts traditionnels sont remis en cause ainsi que les influences occidentales.

Ce n'est qu'en 1966 qu'est proclamée officiellement la révolution culturelle. La direction du PC chinois est remplacée par un groupe chargé de la révolution culturelle dont la composition varie à plusieurs reprises. Après avoir encouragé les gardes rouges à s'en prendre aux cadres dirigeants, Mao organise une reprise en main à partir de l'été 1967. La plupart des gardes rouges sont envoyés dans les campagnes pour se faire rééduquer et les nouvelles structures reposent principalement sur l'armée. En 1969, le IXe Congrès du parti consacre les nouveaux équilibres du groupe dirigeant. La fraction maoïste, dirigée par Lin Piao, noue une alliance avec une partie de la vieille garde du parti incarnée par Zhou Enlai.

À partir de 1971, Mao s'oriente vers un front uni mondial anti-soviétique. Lin Piao, qui semble s'opposer à cette orientation, est éliminé. La version officielle l'accuse d'être un espion soviétique et attribue sa mort à un accident d'avion alors qu'il fuyait vers l'URSS. La visite de Nixon à Pékin incarne le cours nouveau qui est théorisé par Mao sous la terminologie de la « théorie des trois mondes ». Les invitations de Mao se multiplient : du président Mobutu au Shah d'Iran, de Franz-Josef Strauss aux représentants de la dictature militaire pakistanaise, Mao multiplie les contacts en vue de la formation d'un front mondial contre l'hégémonisme soviétique. La victoire des communistes vietnamiens est mal vécue par la direction chinoise qui considère qu'elle doit faire face à la menace soviétique sur deux fronts : au nord, l'URSS ; au sud, une Indochine sous hégémonie vietnamienne. La direction maoïste soutient Pol Pot au Cambodge qui entreprend la construction d'un régime radicalement totalitaire et s'oppose aux Vietnamiens.

Mao Zedong meurt en 1976. Hua Guofeng lui succède et élimine la « bande des quatre » qui comprend la veuve de Mao Jiang Qing. La direction de Hua Guofeng ne constitue qu'un interrègne suivi par l'arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping. Malgré un hommage formel rendu à Mao, le PC chinois s'oriente vers un abandon du maoïsme.

[modifier] Le maoïsme après la mort de Mao Zedong

Après la mort de Mao Zedong, le régime chinois rejette la révolution culturelle et emprisonne ses partisans (la Bande des quatre).

Dans les années 1970, un groupe maoïste pratiquant la lutte armée est apparu au Japon, la Fraction armée rouge, qui deviendra l'Armée rouge japonaise qui elle-même continuera en tant qu'Armée rouge japonaise (extérieur) au Liban. La plupart de ses membres ont depuis été arrêtés et incarcérés.

Dans les années 1980, la principale guérilla maoïste se trouve au Pérou : c'est le Parti communiste du Pérou surnommé Sentier lumineux dans les médias, dirigé par Abimaël Guzman, qui se fait appeler le « Président Gonzalo ». Abimaël Guzman a été arrêté et incarcéré au début des années 1990. Le PCP a connu une scission et a perdu l'essentiel de sa base.

Au début du XXIe siècle, la principale guérilla maoïste se trouve au Népal, guidée par le Parti communiste du Népal (maoïste). Mais d'autres groupes maoïstes existent encore un peu partout dans le monde. Certains pratiquent la guérilla ou la lutte armée, comme le Parti communiste des Philippines avec sa Nouvelle armée populaire, ou le Parti communiste d'Inde (maoïste). D'autres sont de simples partis politiques, surtout en Europe occidentale et aux Amériques, comprenant le Parti communiste révolutionnaire des États-Unis, dirigé par Bob Avakian. Il existe notamment des groupes de guérilla maoïstes encore implantés en Colombie. Certains partis politiques turcs se réclament aussi du maoïsme.

[modifier] Les victimes du maoïsme

Le nombre exact des victimes du régime de Mao est difficile à cerner. On estime entre 20 et 40 millions le nombre de morts résultant directement du Grand Bond en avant. Mais le bilan des massacres de la Révolution Culturelle et l'ampleur des décès consécutifs à l'internement dans les camps, le système du laogai, sont mal connus. Les estimations tournent autour de 50 à 70 millions de morts pour l'ensemble du régime maoïste.

[modifier] Le maoïsme en Occident

L'histoire du maoïsme en Europe peut être divisée en trois périodes pour l'Europe occidentale. La situation de l'Albanie présente des particularités qui demande un exposé séparé. Dans les pays du bloc soviétique et en Yougoslavie, le maoïsme n'a joué qu'un rôle marginal.

[modifier] Les origines

Une première période s'ouvre avec le XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique en 1956. La critique du stalinisme se heurte à des oppositions importantes dans les partis communistes européens (notamment celle de Maurice Thorez en France). Dans les années qui suivirent le XXe Congrès du PC soviétique, Mao avait appuyé la déstalinisation. L'expérience de la révolution chinoise avait montré que Staline faisait passer les intérêts de son État avant les intérêts de la révolution dans d'autres pays. Cependant, au fur et à mesure que les désaccords entre Chinois et Soviétiques s'envenimèrent (principalement à partir de 1960), les Chinois s'efforcèrent de rallier les éléments les plus staliniens des différents PC.

Pour l'essentiel, cette tentative échoua. Les tendances anti-khrouchtchéviennes reculèrent généralement devant la perspective d'une scission. Leur adhésion au stalinisme était inséparable de la fidélité à l'Union Soviétique et, dès lors qu'une scission signifiait la rupture avec l'URSS, ces militants préféraient maintenir l'unité avec la direction soviétique. La scission intervint au plan international en 1963. Le PC chinois publia un long texte programmatique sur la ligne générale du mouvement communiste international (« les 25 points ») et appela les « forces saines marxiste-léninistes » à se rassembler autour de cette plateforme.

Très peu de militants communistes européens se rallièrent à la ligne chinoise. Il s'agissait généralement de militants de base et de cadres intermédiaires. Seule la Belgique fit exception à cette règle. La scission « pro-chinoise » de 1963 y fut relativement importante (compte tenu du fait que le Parti communiste belge était lui-même un petit parti). Le PCB dirigé par Jacques Grippa fut le plus important parti maoïste d'Europe occidentale pendant cette première phase. Il publiait l'hebdomadaire La Voix du Peuple, comptait plusieurs centaines de militants lors de sa formation et fonctionnait comme un centre international de regroupement des marxistes-léninistes sur la ligne chinoise tant en Europe que dans d'autres parties du monde (Afrique notamment). Le PCB de Grippa rompit avec la direction maoïste en 1966 en exprimant son rejet de la révolution culturelle analysée comme un putsch mené par Mao contre le parti. Le PCB se morcela en une demi-douzaine de groupes concurrents. Voir : Maoïsme en Belgique.

Pendant cette première phase, un certain nombre de militants se rapprochèrent également du maoïsme en raison de leur soutien à des luttes armées dans le Tiers-Monde (guerre d'Algérie, notamment). Cet apport de militants tiers-mondistes au maoïsme européen apparaît notamment dans la création de la revue Révolution.

[modifier] La Révolution culturelle

Vers 1966-1968, la radicalisation d'une partie de la jeunesse étudiante occidentale apporte de nouveaux partisans au maoïsme. C'est le début d'une deuxième période caractérisée par un assez large rayonnement de la Chine dans les milieux étudiants et intellectuels. La « voie chinoise » est perçue comme une sortie du stalinisme par la gauche. La révolution culturelle chinoise est interprétée comme un mouvement de critique du parti par « les masses », et séduit par l'idéologie anti-autoritaire affichée. Des récits édifiants se multiplient sur une Chine où se forge « l'homme nouveau » : des journalistes, psychanalystes, philosophes, prêtres, cinéastes, et écrivains rivalisent d'éloges. Pour Maria-Antonietta Macciocchi, auteur du livre De la Chine qui exalte la Révolution Culturelle, les prisons chinoises sont un des endroits les plus agréables qui soit. Les futurs « nouveaux philosophes » s'efforcent de trouver un sens profond aux quelques lieux communs de Mao censés former le sommet théorique de la philosophie marxiste. Des médecins rapportent avec enthousiasme que la lecture du Petit Livre rouge permet de se passer d'anesthésie. Pour Charles Bettelheim, la Chine aurait découvert une voie économique authentiquement socialiste en rompant avec la tradition stalinienne. La « maomania » européenne ne se heurte qu'à de très rares critiques avant 1975. On peut citer les livres décapants du sinologue belge Simon Leys (Les Habits neufs du président Mao, 1971) ou les tentatives de militants trotskystes comme Livio Maitan, de porter un jugement critique sur la Révolution culturelle (Parti, armée et masses dans la Révolution culturelle, 1970).

Les rapports difficiles entre les premiers noyaux de militants staliniens des PC et la nouvelle génération furent souvent à l'origine de scissions et de crises. Les premiers préfèrent la dénomination de « marxistes-léninistes » à celle de « maoïstes » et mettent l'accent sur la continuité dans l'histoire du mouvement communiste international. En 1970, on dénombre plusieurs centaines d'organisations maoïstes en Europe. Le plus souvent, elles se livrent une guerre idéologique impitoyable. Certaines d'entre elles reproduisent le culte de la personnalité de Mao en présentant leur propre dirigeant comme le leader bien aimé de la classe ouvrière de leur pays (Aldo Brandirali en Italie, Arnaldo Matos au Portugal, etc.). Ce phénomène est loin d'être limité à l'Europe: au Canada (Hardial Bains) ou au Pérou (le camarade Gonzalo), le culte des génies locaux occupe une place importante dans le maoïsme.

La nouvelle génération apportera des dizaines de milliers de nouveaux militants. La plupart d'entre eux n'ont qu'une expérience limitée du « communisme » et leur « marxisme » est souvent sommaire. En Italie, en Espagne et dans la partie flamande de la Belgique, la plupart des nouveaux dirigeants proviennent surtout de milieux catholiques radicalisés. Quelques citations de Mao tiennent lieu de ligne politique et les organisations connaissent une instabilité marquée. À l'exception de la Grande-Bretagne où les organisations trotskystes sont dominantes, la nébuleuse des organisations maoïstes sera la principale force de l'extrême-gauche entre 1968 et 1975.

Dans certains pays, il existe outre des organisations maoïstes qui reprennent les positions chinoises, des organisations d'extrême-gauche que l'on pourrait qualifier de maoïsantes. Elles considèrent Mao comme un éminent dirigeant révolutionnaire sans reprendre à leur compte l'ensemble des positions politiques du PC chinois. Sur des questions comme le culte de Staline ou le refus de tout front uni avec les « révisionnistes », elles adoptent souvent des positions nuancées. C'est le cas notamment d'Il Manifesto en Italie, de l'Organisation communiste Bandera Roja en Espagne ou de tendances au sein du PSU en France.

Si les organisations maoïstes sont très actives, elles échouent cependant à s'implanter de façon durable en milieu ouvrier. Malgré la priorité qu'elles accordent à cette tâche, leur hostilité extrême à l'égard des PC et des directions syndicales très présents dans ce milieu, leur théorisation sur de nouvelles avant-gardes (jeunes ou immigrés) ne leur permettent pas de gagner une base ouvrière. L'envoi de lycéens et d'étudiants dans des usines sert souvent de substitut à cette base. Le seul parti maoïste d'Europe qui parviendra à se développer et connaît jusqu'à nos jours une certaine implantation et une représentation parlementaire est le SP (Parti Socialiste) des Pays-Bas mais ce parti a écarté toute référence au maoïsme dès la fin des années 1970.

Un des facteurs qui a contribué à l'instabilité du courant maoïste a été le refus des dirigeants chinois de former un cadre international multilatéral. Pékin préférait attribuer et retirer des « reconnaissances » en fonction de la capacité des groupes à répéter textuellement les éditoriaux de Pékin Information. Une aide financière non négligeable récompensait les groupes les plus fidèles indépendamment de leurs activités réelles sur le terrain. Le cas des Pays-Bas résumait bien cette situation: les Chinois y finançaient abondamment un groupuscule créé de toutes pièces par la sûreté de l'État.

[modifier] Le maoïsme occidental après la mort de Mao

Les multiples tournants politiques de la Chine et les difficultés croissantes de recrutement provoqueront une crise du mouvement maoïste européen aggravée par l'apparition d'un conflit idéologique entre Albanais et Chinois. On peut considérer que la troisième période commence vers 1975-1976. Mao meurt en 1976. Les dernières années de sa vie ont été marquées par la liquidation de la révolution culturelle et un rapprochement avec les États-Unis pour créer un front uni mondial contre l'URSS. La chute est brutale. La majorité des organisations maoïstes finissent par se dissoudre. Un petit nombre d'entre elles se rallient aux thèses albanaises (UDP au Portugal). Quelques unes resteront des partisans inconditionnels de Pékin et défendront la « théorie des trois mondes » jusqu'à l'avènement de la perestroïka (PTB en Belgique, PCPml au Portugal, Parti Communiste Ouvrier de Norvège). Dans l'ensemble, le mouvement maoïste n'a atteint aucun de ses objectifs. Il ne s'est pas substitué aux partis communistes « révisionnistes ». Par contre, certains de ses dirigeants ont appris le jeu difficile de la politique et ont connu de brillantes carrières sous d'autres étendards. Tel est le cas de l'actuel président de la Commission européenne M. Durao Barroso, du numéro 2 de la Ligue du Nord en Italie, M. Maroni, d'un des principaux idéologues du patronat français M. Ewald, de l'ancien ministre allemand des affaires étrangères M. Joschka Fischer. Pour sa part, l'ancien "Mao italien", Aldo Brandirali est devenu un animateur du mouvement catholique intégraliste Comunione e Liberazione et joue un rôle important dans la fédération de Milan du parti de Silvo Berlusconi, Forza Italia.

[modifier] Liste des organisations maoïstes dans les différents pays occidentaux

Aux États-Unis, le Progressive Labor Party (1963-1971) et le Revolutionary Communist Party (depuis 1975). (voir Wikipedia en anglais)

[modifier] Le maoïsme ailleurs dans le monde

Lors de l'éclatement de la polémique publique entre le Parti Communiste Chinois et le Parti Communiste de l'Union Soviétique au début des années '60, la ligne maoïste a été fortement minoritaire. À l'exception du Parti du Travail d'Albanie, les seuls partis communistes de masse à soutenir les positions maoïstes se trouvaient en Asie. Dans un premier temps, le courant maoïste a disposé d'une implantation considérable dans cette partie du monde grâce au soutien du Parti Communiste Japonais, du Parti Communiste Indonésien et d'une scission massive du Parti Communiste Indien, le Parti Communiste Indien (Marxiste). D'autres partis communistes asiatiques, moins importants au plan numérique, s'étaient également prononcés en faveur de la ligne chinoise en Malaisie, en Thaïlande et en Birmanie. Le PC vietnamien observait une position neutre mais relativement favorable aux conceptions maoïstes.

Cette implantation massive a été éphémère. En Indonésie, le Parti Communiste (PKI) a suivi la ligne maoïste d'alliance avec la "bourgeoisie nationale patriotique". Il a apporté un soutien au régime nationaliste de Sukarno. En septembre 1965, après une tentative de coup d'État qui s'est déroulée dans des circonstances controversées, le mouvement communiste a été écrasé dans un bain de sang déclenché par le secteur nationaliste (vertébré par l'armée) et les milices musulmanes. Des centaines de milliers de personnes ont été assassinées souvent dans des circonstances atroces. Des centaines de milliers d'autres ont été déportées dans des camps de concentration. Le régime maoïste n'a jamais accepté de reconnaître sa part de responsabilité dans l'orientation désastreuse suivie par le PKI. Il a rejeté toutes les fautes sur le secrétaire général du PKI, Aïdit (qui fut exécuté par le régime militaire sans que Pékin n'organise la moindre campagne de solidarité).

Au Japon et en Inde, les directions communistes favorables au maoïsme s'en sont éloignées à partir de la révolution culturelle. Tant le PCJ que le PCI(M) ont rompu avec Pékin qui a promu la création de nouvelles formations inconditionnellement pro-chinoises et très minoritaires.

Le seul succès notable remporté par le maoïsme en Asie a été la prise de pouvoir au Cambodge par le régime des "Khmers Rouges". Le nouveau régime appliqua de façon extrémiste les thèses les plus radicales du maoïsme. La répression massive, le déplacement forcé de la population urbaine vers les campagnes, la persécution systématique des minorités ethniques ont abouti à un véritable génocide. Le régime fut renversé en 1979 par une intervention militaire vietnamienne. Les partisans de Pol Pot poursuivirent la guerre contre le régime pro-vietnamien à partir de bases situées en Thaïlande. L'ONU apporta son appui politique à la guérilla de Pol Pot qui bénéficia de l'appui conjoint des États-Unis et de la Chine.

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Bibliographie

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