Lycée Henri-IV
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Le lycée Henri-IV est un établissement français d'enseignement secondaire et supérieur, situé 23, rue Clovis à Paris, dans le Ve arrondissement, non loin de l'église Saint-Étienne-du-Mont et du Panthéon. Son proviseur actuel est Patrice Corre.
Le lycée, l'un des plus réputés de France [1], traditionnel rival du lycée Louis-le-Grand, accueille plus de 2500 élèves, du collège aux classes préparatoires. Il est réputé pour ses résultats au baccalauréat, au concours général et aux concours d'entrée aux grandes écoles, spécialement pour les littéraires (École normale supérieure de la rue d'Ulm, section des lettres, École nationale des chartes, ENS de Fontenay-Saint-Cloud).
Il est également classé monument historique pour certains de ses bâtiments hérités de l'ancienne abbaye Sainte-Geneviève, qui datent du XIIe au XVIIIe siècle : tour Clovis (ancien clocher de l'abbaye, cf. ci-contre), réfectoire (actuelle chapelle), cabinet des Médailles (cabinet de curiosité), etc. Des travaux récents (vers 1996) de rénovation ont permis de mettre au jour des vestiges d'époque carolingienne.
Sommaire |
[modifier] Histoire
À l'origine se trouve une abbaye, instituée en 502 par Clovis et Clotilde en l'honneur de SS. Pierre et Paul. Elle est d'abord de règle bénédictine. En 512, elle reçoit le corps de sainte Geneviève. Pillée à plusieurs reprises par les Normands, elle accueille des chanoines séculiers qu'on appellera par la suite les « génovéfains ». Au XIIe siècle, ceux-ci sont réformés par Suger, abbé de Saint-Denis, qui les remplace par des chanoines réguliers de Saint-Victor : il les oblige à constituer un atelier de copistes et une bibliothèque[2]. La discipline se relâche de nouveau par la suite. En 1619, Louis XIII donne l'abbaye en commende au cardinal de La Rochefoucauld, qui en fait le chef d'ordre de la Congrégation de France, qui réunit tous les chanoines augustiniens[2].
Les chanoines sont chassés lors de la Révolution : leur abbaye est déclarée bien national en 1790[3]. Leur riche bibliothèque (58 000 imprimés et 2 000 manuscrits - troisième bibliothèque en Europe après le Vatican et la Bodleian Library à Oxford) échappe à la dispersion. L'abbaye, elle, est remplacée par un établissement d'enseignement qui prend le nom d'École centrale du Panthéon en 1791, puis de lycée Napoléon, ce qui fait d'Henri-IV le premier lycée français, historiquement parlant. Lors de la Restauration, le lycée est rebaptisé lycée Corneille, puis le nom se stabilise en lycée Henri-IV. Il devient alors un lycée chic, que fréquentent les fils de Louis-Philippe et la haute aristocratie.
[modifier] Le collège
Il accueille environ 650 élèves de son secteur. Il est composé de :
- 5 classes de 6e
- 5 classes de 5e
- 5 classes de 4e
- 6 classes de 3e
Certains professeurs du collège sont aussi professeurs au lycée. Le collège est aujourd'hui dirigé par la principal adjointe de l'établissement Henri-IV : Madame Martin. Une proportion de 46 % des élèves du collège ont pu accéder au lycée en 2006-2007.
[modifier] Le lycée
L'affectation dans le lycée n'est pas strictement sectorisée, les élèves du second cycle du lycée sont sélectionnés en fonction de leur dossier scolaire. Ils proviennent de plus d'une centaine de collèges différents de Paris et de sa banlieue. 9 à 12 % sont issus de collèges de ZEP ou zones difficiles, ce qui ouvre la possibilité d'un brassage social que ne permettrait pas l'application d'une carte scolaire très contraignante car définie selon des critères uniquement géographiques.
Cadres sup., prof. lib. | Artisans, comm. | Prof. interm. | Employés | Ouvriers | Retraités, autres | Sans emploi | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Henri-IV | 74,8 | 8,8 | 6,7 | 3,0 | 1,8 | 3,4 | 1,6 |
Académie de Paris | 47,7 | 9,3 | 12,5 | 13,6 | 8,3 | 2,8 | 5,8 |
Le lycée Henri-IV affiche toujours des taux de réussite au baccalauréat supérieurs à la moyenne académique (autour de 85%) et aux attentes du ministère (autour de 93%) :
1999 | 2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Henri-IV | 99 | 99 | 99 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 |
Attendu académique | 89 | 92 | 91 | 91 | 93 | 93 | 93 | 95 | 96 |
De plus, le lycée offre un très fort taux d'accès de la seconde au bac, permis par la forte sélection qui prévaut à l'entrée en seconde.
Henri-IV | Académie de Paris | |
Seconde | 96 | 78 |
Première | 99 | 82 |
2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre de lauréats | 11 | 11 | 9 | 11 | 11 | 11 | 13 | 14 |
[modifier] Les classes préparatoires
On trouve à Henri-IV[5] :
- douze classes littéraires :
- quatre hypokhâgnes indifférenciées, deux khâgnes A/L et deux Cloud
- une hypokhâgne et une khâgne B/L,
- une hypochartes et une chartes ;
- huit classes scientifiques :
- quatre classes économiques :
Les classes préparatoires du lycée comptent parmi les plus réputées de France ; la sélection à l'entrée est donc très stricte.
Le lycée comporte également une classe de préparation aux études supérieures (CPES) depuis septembre 2006. Cette classe a pour vocation de permettre à des jeunes boursiers de rattraper le niveau en « culture générale » de leurs camarades de CPGE, issus souvent de milieux plus favorisés, et de leur permettre ainsi de faire plus facilement des études supérieures. Ils bénéficient pour cela d'un encadrement privilégié (petite classe, tutorat), d'aides matérielles (fourniture d'un ordinateur, logement en cité universitaire) et de nombreux avantages culturels (gratuité dans des musées, à l'opéra, au théâtre, etc.). La classe a 11 heures en commun et de 16 à 19 heures de cours spécialisés (lettres, économie et sciences sociales ou sciences)[11]. Les professeurs de la CPES enseignent tous également dans une classe préparatoire « normale » du lycée.
Le fait que quelques élèves de cette classe aient abandonné en cours d'année[réf. nécessaire], préservant les avantages qui leur avaient été octroyés (ordinateur portable, par exemple) a pu faire débat.
Le fait que les CPGE soient essentiellement littéraires (12 divisions sur 24) a deux conséquences : d'une part, le lycée est réputé littéraire ; et d'autre part, le pourcentage d'étrangers en CPGE est faible (les CPGE littéraires recrutant surtout dans les lycées français de métropole). Les classes préparatoires recrutent sur toute la France et pour partie à l'étranger.
[modifier] Anciens élèves célèbres
- Guy Béart
- Patrick Bruel, qui fait allusion au lycée dans la chanson Place des grands hommes
- Camille
- Raphael
- Eliette Abécassis
- Marc Benda
- Jean-Marie Benoist
- Jean-Louis Bory
- Jacques de Bourbon Busset
- Pascal Bruckner
- Jean Clair
- Christian Combaz
- Casimir Delavigne
- Olivier Delorme
- Léon-Paul Fargue
- Michel Foucault
- Paul Fournel
- Georges Friedmann
- André Gide
- Julien Gracq
- Stéphane Haber
- Alfred Jarry
- Linda Lê
- Philippe Lejeune
- Guy de Maupassant
- Prosper Mérimée
- Alain Minc
- Patrick Modiano
- Alfred de Musset
- Paul Nizan
- Jean d'Ormesson
- Jacques Ozouf
- Georges Perec
- Jean-Bertrand Pontalis
- Jean Prévost
- Jean-Paul Sartre
- Albert Thibaudet
- Henri Thomas
- Simone Weil
- Émile Aillaud, architecte
- Léon Blum, homme politique
- Jacques Bouzerand, journaliste
- Emmanuel Chain, journaliste
- Jérôme Garcin, journaliste
- Didier Haudepin, acteur,producteur et réalisateur
- Georges-Eugène Haussmann, préfet de Paris
- Claude Imbert, journaliste
- Léo Lagrange, ministre de la Jeunesse et des sports du Front populaire (1936)
- Philippe Léotard, acteur de théâtre et de cinéma,
- Paul Massot, médecin, homme politique du XIXe siècle
- Jean-Claude Milner, universitaire, essayiste
- Etienne Mougeotte, journaliste, dirigeant de télévision
- Mazarine Pingeot, écrivain, agrégée de philosophie, fille du président François Mitterrand
- Jean Plantureux, dit Plantu, dessinateur de presse
- Georges Saupique, sculpteur
- Barbet Schroeder, cinéaste
- Jorge Semprun, ancien ministre de la culture espagnol et membre de l'Académie Goncourt
- Marina de Van, cinéaste, comédienne
- André Vingt-Trois, archevêque de Paris et cardinal
- Edouard Branly, physicien
- Augustin Louis Cauchy, mathématicien
[modifier] Anciens professeurs célèbres
- Henri Bergson, philosophe
- Émile Chartier, dit Alain
- Georges Pompidou, président de la République
- Étienne Borne, philosophe et homme politique
- André Alba, professeur d'histoire et écrivain
- Jean-Louis Bory, professeur de français, écrivain (prix Goncourt) , critique de cinéma
- Léon Feugère, professeur de français, écrivain .
- Jacques Gason, professeur de lettres latines
- Élisabeth Badinter, professeur de philosophie.
[modifier] Notes
- ↑ 100 % de réussite au baccalauréat depuis six ans ; 1er du classement des lycées d'excellence de L’Étudiant, décembre 2006.
- ↑ a b Barreau, p. 230.
- ↑ Barreau, p. 231.
- ↑ a b Selon la base de donnée de l'éducation nationale.
- ↑ Selon son site.
- ↑ Conservant leurs noms de HX2 et HX3 de l'époque où les mathématiques supérieures étaient indifférenciées.
- ↑ Parfois encore nommées XM et XM' selon l'ancienne qualification des mathématiques spéciales.
- ↑ Conservant son nom de HX1 de l'époque où les mathématiques supérieures étaient indifférenciées.
- ↑ Parfois encore nommée XP' selon l'ancienne qualification des mathématiques spéciales.
- ↑ Encore nommées Agro 1 et Agro 2.
- ↑ Présentation de la CPES sur le site du lycée Henri-IV.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Bibliographie
- L'Émoi de l'histoire n° 14, revue de l'Association historique du lycée Henri-IV, Paris :
- « Henri-IV », n° 14 ;
- « Numéro spécial bicentenaire du lycée Henri-IV », n° 17 ;
- Le Lycée Henri-IV, Paris, éd. Gérard Klopp, 1996.
- Joëlle Barreau, « Henri-IV » dans Jean-Marie Pérouse de Montclous (dir.), Le Guide du patrimoine. Paris, Hachette, 1994.