Logonna-Daoulas
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Logonna-Daoulas | |
Pays | France |
---|---|
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Arrondissement de Brest |
Canton | Canton de Daoulas |
Code Insee | 29137 |
Code postal | 29460 |
Maire Mandat en cours |
Françoise Péron 2001-2008 |
Intercommunalité | |
Latitude Longitude |
48.31° -4.3° |
Altitude | 0m (mini) – 46m (maxi) |
Superficie | 12,14 km² |
Population sans doubles comptes |
1 579 hab. (1999) |
Densité | env. 130 hab./km² |
Logonna-Daoulas est une commune française, située dans le département du Finistère et la région Bretagne. Ses habitants sont appelés les Logonnais.
Nom breton : Logonna-Daoulaz
Sommaire |
[modifier] Étymologie
Origine du nom: de Loc-Onna, lieu consacré à saint Omma assimilé à tort à saint Monna, abbé de Tech Munna (Irlande), désormais patron de l'église.
[modifier] Descriptif
Commune littorale au fond de la rade de Brest, Logonna forme une presqu'île entre les estuaires de la Mignonne et du Camfrout. Elle se situe entre Brest et Quimper.
La commune dispose de deux ports, Pors Beac'h et Moulin Mer et de nombreuses criques et grèves, le Bendy, l'Ile Grise, le Château, Porsisquin, l' Anse du Bourg, l' Anse du Roz, le Yelen. Tous ces lieux sont reliés par un sentier côtier. En de nombreux points du rivage, la falaise présente des failles et plissements qui permettent d'apprécier la richesse géologique du secteur. Egalement caractéristiques de la commune, les cordons littoraux, communément appelés "sillons", se présentent sous différentes formes: flèches à pointe libre (Anse du Roz, Anse de Saint-Jean), flèches en chicane (Anse du Bourg), double tombolo au Bendy et flèches en en vis à vis au Mengleuz en association avec la flèche de Rosmellec sur la commune de Daoulas, l'ensemble de ce site étant fortement dégradé sous l'effet de l'anthropisation.
Le paysage rural, malgré le remembrement des années cinquante et l'actuelle pression immobilière, a conservé son caractère de pays de bocage, avec chemins creux communément appelés "garennes", talus et haies où prédominent le chêne, le frêne et le saule.
C'est au centre nautique de Moulin Mer qu'est née il y a 30 ans la première classe de mer de France sur l'initiative de M. Jacques Kerhoas, enseignant dans un Collège d'Enseignement Général (CEG) brestois. Une plaque commémorative figure sur le terrain actuel du Centre nautique.
[modifier] Histoire
Logonna-Daoulas, ancien prieuré-cure de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas faisait partie de la paroisse d'Irvillac au XIIIe siècle. La légende dit que saint Monna, venant d'Irlande au Ve siècle, a abordé dans la commune avec son auge de pierre, dans laquelle il a navigué. Il y bâtit en un lieu élevé une église, d'où il peut apercevoir celle de sa sœur, sainte Nonne, à Dirinon.
La châtellenie d'ancienneté de Logonna, démembrement de celle de Daoulas, fut détachée vers 1208 par la suite d'un partage, ainsi qu'Irvillac, apanage de Constance de Léon, femme de Pierre de Malestroit, et attribuée à Guyomarch de Léon, 4e fils de Hervé de Léon, seigneur de Châteauneuf, père de Hervé de Léon dont le fils Salomon (cité en 1265) fut vraisemblablement l'auteur des seigneurs de Rosmorduc, en Logonna et le second fils Hervé (cité en 1279) l'auteur des seigneurs de Lesquélen, en Plabennec. Logonna était le chef-lieu du fief héréditaire de la famille de Rosmorduc qui dès le XIIIe siècle englobait le territoire de l'actuelle commune avec d'importantes emprises dans les paroisses voisines.
[modifier] Exploitation de la pierre
Au XVIIe siècle, Logonna-Daoulas, lieu d'agriculture, d'élevage et de pêche, acquiert une réelle importance, grâce à l'exploitation de deux gisements de pierre. Le premier gisement, exploité depuis le XVIIe siècle, est un granite dur et fin, la kersantite, plus connue localement sous le nom de Kersanton, qui tient son nom du premier gisement exploité à Loperhet au lieu-dit Kersanton. L'autre gisement est un microgranite ocre-blond rehaussé de cernes concentriques plus foncés d'oxyde de fer. La pierre, connue sous le nom de "pierre de Logonna", est extraite principalement des carrières du Roz, endroit où elle est exploitée depuis le XVIe siècle. Une autre carrière de pierre jaune, non loin du village de Sainte-Marguerite, a été exploitée jusqu'en 1960 environ. Son aptitude à la taille, sa résistance à l'altération et la possibilité d'un transport aisé par voie d'eau ont permis une large utilisation de la pierre de Logonna dans les monuments religieux du centre-ouest finistérien. Au début du XXe siècle les carrières employaient plus de 300 personnes – tailleurs de pierre, fendeurs de pierre, maîtres-carriers. Beaucoup d'entre eux venaient de l'extérieur et se mariaient avec des Logonnaises. Des agriculteurs, des pêcheurs, des ostréiculteurs venaient aussi y travailler à la mauvaise saison.
- Compte-rendu de sortie géologique à Logonna par l'association "Les Amis de Saint-Mathieu" de Plougonvelin.
- Kersanton Penn ar Bed , la pierre du bout du monde
[modifier] Agriculture
L'agriculture est concentrée dans la partie est de la commune.
Elevage de vaches Limousine à Hellen |
[modifier] Pêche et conchyliculture
[modifier] Coquille Saint-Jacques
La pêche à la coquille Saint-Jacques dans la rade de Brest est, jusqu'au milieu du XXe siècle, une activité importante de la commune. Les coquilliers de Logonna-Daoulas sont nombreux à rivaliser avec ceux de L'Hôpital Camfrout et du Faou.
Annexe de coquillier à Pors Beac'h |
[modifier] Ostréiculture
[modifier] Mytiliculture
[modifier] Monuments
[modifier] Église Saint-Monna (XVIe siècle)
L'aile nord de l'édifice primitif, la chapelle du Rosaire, de style gothique, porte la date de 1495. En 1597, le comte Michel de Rosmorduc la fait agrandir. Ses armes sont visibles au sommet du premier pilier. Le clocher porte la date, au-dessus de l'entrée, de 1618, et la tour celle de 1667. Restaurée en 1700, comme l'indique une inscription sur le mur ouest, cette église, de style Renaissance avec survivance du gothique fleuri, subit des réparations en 1781. Les prééminences de fondateur de l'église Saint-Monna et des chapelles de la paroisse appartenaient de temps immémorial à la famille de Rosmorduc qui disposait aussi de droits honorifiques en l'abbaye de Daoulas et en la cathédrale Saint-Corentin de Quimper. Le 4 avril 1808, un ouragan détruit les vitres du pignon sud. Afin de prévenir d'autres incidents, les dimensions des fenêtres sont réduites, sur les conseils de l'ingénieur impérial des Ponts et Chaussées de Landerneau, Jean-Sébastien Goury. L'église présente également un portail, des statues, des retables et un banc seigneurial sculpté du XVIIe siècle.
La fontaine Saint-Monna, datée de 1681, se trouve à une cinquantaine de mètres de là, à proximité d'un ancien lavoir alimenté par la source. La fontaine abrite une statue en kersanton représentant le saint.
[modifier] La chapelle Sainte-Marguerite
On la découvre sur la route qui mène à L'Hôpital-Camfrout. Dans son ensemble, elle est de style gothique et possède un élégant clocher Renaissance. Deux clochetons ornent la façade principale. Dans son enceinte on trouve un calvaire en pierre de Kersanton daté de 1515. La fontaine du XVIIe siècle, creusée sur l'une des façades, abrite une statue dédiée à sainte Marguerite, sainte évoquée pour la délivrance des femmes enceintes. L'absorption de l'eau de cette source était en outre recommandée aux futures mamans pour assurer une bonne lactation. Sainte Marguerite est fêtée le second dimanche de juillet, lors d'un pardon qui attirait les foules jusqu'aux années 60. La chapelle et le calvaire sont bien identifiables sur deux œuvres d'Eugène Boudin, "Église et calvaire de Logonna-Daoulas", crayon et aquarelle, et "Pardon en Bretagne", huile sur bois où l'on reconnaît également la fontaine (Cf. Denise Delouche, Eugène Boudin et la Bretagne, Palantines (2000), page 88).
[modifier] La chapelle Saint-Jean-Baptiste (XVIIe siècle)
Elle domine la rivière de Daoulas et sert d'amer à la navigation. Elle est surmontée d'un joli clocher ajouré à deux balustrades. Une belle fenêtre ogivale flamboyant donne sur le chœur. Le portail d'entrée porte les armes de Rosmorduc. La sacristie est datée de 1656. Elle est fêtée le dimanche le plus proche du 25 juin. Sa fontaine, dans un champ en contrebas, date de 1644. On y accède par le village de Kersinic. Une autre fontaine, dédiée à Saint Jean (apôtre) et portant la date de 1647, se trouve non loin de là, au bord de l'anse de Penfoul.
Statue de Jean le Baptiste |
[modifier] La croix des douze apôtres
Un des plus étranges et tout premier menhir christianisé breton situé au lieu dit Rungleo près du château de Rosmorduc sur la route de L'Hôpital Camfrout. À l'origine un menhir ou une borne militaire, cette pierre de 2,18 m fut christianisée à une date inconnue entre l'époque romane et le XVe siècle. Elle présente à son sommet une croix et en son intérieur quatre rangs en bas relief divisés en niches. La niche supérieure située dans le premier rang contient le Christ bénissant, tenant un globe à gauche. Chaque niche des trois autres rangs contient quatre apôtres. D'autres calvaires représentant les douze apôtres en trois rangs de quatre existent en Irlande dans le comté de Kildare, à l'est de Dublin (la grande croix de Moone, la croix nord du site de Castledermot et la face est d'une grande stèle sur le site de Old Kilcullen.
[modifier] Autres calvaires
Outre le Menhir de Rungléo et les calvaires de Sainte-Marguerite et du cimetière, de nombreux autres calvaires jalonnent les axes principaux de Logonna (Ruliver, Le Quinquis, Gorre-ar-C'hoat, Prat-an-Dour, Clemenec'hy et Pennavern). Au centre-bourg, une modeste croix de Mission du XVIe siècle porte la date de 1898, année de sa restauration. Ces croix et calvaires ont été décrits avec précision dans l'ouvrage "Atlas des croix et calvaires du Finistère" de Yves-Marie Castel, publié en 1980 par la Société Archéologique du Finistère.
[modifier] Le manoir du bourg (XVe siècle)
Solide construction parementée en pierres de Logonna, il porte sur une lucarne la date de 1639. C'est une ancienne dépendance du château de Rosmorduc : il comporte deux portes romanes, un étage, des combles à mansardes surmontées de frontons décorés et de trois cheminées.
[modifier] Moulin à mer
Jusqu'en 1885, un moulin à marée construit en bordure de la rivière du Camfrout fournit à la Marine et à l'arsenal de Brest de la farine transportée par voie maritime. Onze paires de meules sont actionnées par une turbine américaine entraînée par une roue horizontale. Le moulin cesse son activité à la fin du XIXe siècle, les contrats se faisant de plus en plus rares en raison de la concurrence liée au développement du fret par voie ferroviaire. Une cale d'accostage est construite en 1925. En 1940, le bâtiment est réquisitionné par l'armée allemande. Après la guerre, il est utilisé comme maison de vacances avant d'être aménagé en restaurant-discothèque dans les années 1970. Il est actuellement à l'abandon.
[modifier] Château de Rosmorduc
Le site de Rosmorduc est connu dès le XIe siècle par la charte XXIX du Cartulaire de Landévennec intitulée De Plebe Ermeliac . De style Renaissance, le château de Rosmorduc matérialise la puissance et l'influence de la famille de Rosmorduc alors que le Duché de Bretagne allait être rattaché au Royaume de France en 1532. Le château pourrait avoir succédé, comme presque tous les chefs-lieux d'importants fiefs bretons, à un site fortifié ceint de retranchements car on retrouve en bordure de l'enclos des jardins une levée de terre et le fossé encore bien marqué dont l'ensemble constituait une motte féodale.
En 1608, Anne de Rosmorduc, héritière des noms, armes et titres de sa famille, épouse Alain Le Gentil, seigneur de Coëtninon, en Plomodiern, qui appartenait à une ancienne famille chevaleresque de Cornouaille issue de Jehan, compagnon d'armes du Connétable Bertrand du Guesclin. En 1648, leur fils, Jacques, arrière-petit-fils de Marguerite de Cornouaille, fit reconstruire le double portail de l'entrée. À la Révolution, le château est la propriété du comte Louis de Rosmorduc, adjudant-général de l'armée royale, qui figure parmi les officiers généraux et chefs chouans et vendéens qui signèrent le 18 décembre 1799 la Paix de Pouancé, prélude à la proclamation du Premier Consul Bonaparte relative à la pacification de l'Ouest. Vendu par la Nation de 1793 à 1798, le domaine est racheté au siècle suivant par le comte Georges de Rosmorduc, archiviste-paléographe, lauréat de l'École des Chartes, qui entreprend la restauration du château avec l'aide de l'architecte rennais Henri Mellet. Le château de Rosmorduc est inscrit au titre des Monuments Historiques.
[modifier] Évènements
Les célèbres fêtes maritimes de Brest, Brest'92, Brest'96, Brest 2000 et Brest 2004 ont pris naissance à Logonna au port de Pors Beach dans les années 1980.
Affiches d'Yvon Le Corre pour les fêtes de Pors Beac'h
[modifier] Loisirs
De nombreux loisirs à la carte et accessibles à tous : Baignades (non surveillées), voile, canoë et kayak de mer, pêche à la ligne et à pied sur les côtes où abondent poissons, coquillages et crustacés, randonnées pédestres et parcours sportifs (cf. fiche sentiers et topoguide à l'office du tourisme de Landerneau-Daoulas), tir à l'arc, VTT (interdit sur le sentier côtier), golf, équitation, parc de loisirs, paint-ball, pistes de roller et de skate...
[modifier] Associations
Avec environ 25 associations pour 1 610 habitants, sportifs, lecteurs en herbe ou encore passionnés de patrimoine et d'histoire, les adhérents se retrouvent régulièrement pour partager leurs expériences et leurs passions. La richesse du tissu associatif contribue à animer la commune tout au long de l'année.
Association Log'Ado, Les Turlupins (animation théâtrale), Les Saltimbanques (théâtre pour enfants et adolescents, Interlude (éveil musical), Bibliothèque de Logonna, Le P'tit Ciné, Club Culture et Loisirs,
[modifier] Administration
Date d'élection | Identité | Qualité |
---|---|---|
Les données antérieures à 1854 ne sont pas encore connues. | ||
2008 | Françoise Péron | Maire PS |
2001/2008 | Françoise Péron | Maire PS |
1995/2001 | François René Jourdrouin | Maire |
1989/1995 | François René Jourdrouin | Maire |
1977/1988 | Pierre Herry | Maire |
1971/1977 | Henri Camus | Maire |
1969/1971 | Adolphe Mezou | Maire |
1948/1969 | Jean Marie Kermarec | Maire |
1945/1948 | Hervé Salaün | Maire |
1919/1943 | Frédéric Madec | Maire |
1905/1919 | Jean François Le Cann | Maire |
1894/1905 | Corentin Diverrès | Maire |
1880/1894 | Pierre Salaün | Maire |
1878/1880 | Jean François Salaün | Maire |
1868/1878 | Louis Le Hir | Maire |
1860/1868 | ? | Maire |
1854/1860 | Jean François Le Cann | Maire |
[modifier] Démographie
v. 1968 | 1982 | 1999 | 2005 |
---|---|---|---|
1223 | 1312 | 1579 | 1931 |
Nombre retenu à partir de 1982 : Population sans doubles comptes |
La commune connaît depuis quelques années un essor démographique, dû en partie à la construction du Pont de l'Iroise inauguré en 1994 qui a amélioré la circulation vers Brest.
Au 8 mars 1999, Logonna -Daoulas compte 1 579 habitants (753 hommes et 826 femmes), soit une densité de 130 habitants au km². La population est en forte hausse par rapport au recensement précédent. En 9 ans, depuis 1990, la commune a gagné 150 habitants. En 24 ans, depuis 1975, la commune a gagné 464 habitants. Au cours des années 1990, le déficit naturel a été compensé par des arrivées de population. En effet, entre les deux derniers recensements, on a enregistré 141 naissances et 157 décès dans la commune ; le déficit naturel s'élève donc à 16 personnes. Par ailleurs l'excédent des entrées sur les sorties est de 166 personnes.[1]
[modifier] Notes et références
- ↑ source INSEE
[modifier] Liens externes
- Site officiel de la commune
- Centre nautique de Moulin Mer
- Site des anciens du Centre nautique de Moulin Mer
- Recensement INSEE
- lion1906