Jean-Pierre-André Amar
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Jean-Pierre-André Amar ou Jean-Baptiste-André Amar, né le 11 mai 1755 à Grenoble, mort le 21 décembre 1816 à Paris, député de l'Isère à la Convention nationale.
Né dans une famille aisée (son père est directeur de la Monnaie), il devint avocat au parlement de Grenoble et venait d'acheter la charge de trésorier de France lorsqu'éclata la Révolution française. Il se rallia tardivement aux idées nouvelles et devint, en 1792, membre du directoire du district de Grenoble .
Élu le 9 septembre 1792, le cinquième sur neuf, par le département de l'Isère à la Convention nationale, il se fit rapidement remarquer par ses attaques contre les émigrés. Il a siégé dès son élection dans les rangs de la Montagne
Lors du procès de Louis XVI, il s'en prit violemment à Lanjuinais, qui prétendait que la Convention était incompétente pour juger le roi, puis qui demanda une majorité des deux-tiers. Il vota successivement pour la culpabilité du roi, contre l'appel au peuple, pour la peine de mort et l'exécution dans les vingt-quatre heures et contre le sursis.
Le 21 janvier 1793, jour de l'exécution du roi, il demanda l'arrestation de tous ceux qui tiendraient des propos suspects. Le 10 mars, il soutint ardemment Robert Lindet qui demandait la création d'un Tribunal révolutionnaire, seule mesure, selon lui, qui pouvait sauver le peuple. En avril, il fut envoyé avec Merlino dans l'Ain et l'Isère pour y accélérer le recrutement. Le 21 mai, il protesta contre la décision qui venait de confier à Kellermann l'armée des Alpes, et le 28 mai il vota contre le rapport du décret qui, la veille, avait cassé la Commission des Douze.
Adversaire acharné des Girondins, Amar devint plus influent encore après le 31 mai ; le 13 juin il provoqua le décret d'accusation contre Buzot. Le 16 juin il devint membre du Comité de sûreté générale, et ce fut lui qui, le 30 juillet, provoqua le décret d'accusation contre Duprat, Mainvielle et Vallée ; ce fut lui qui, le 2 août, accusa Carra d'être un conspirateur, ce fut lui qui procéda à l'arrestation de Rabaut-Saint-Étienne ; ce fut encore lui qui, le 3 octobre, fut chargé de conclure contre Vergniaud, Guadet et les autres Girondins. Enfin, il fut l'auteur d'un rapport qui inculpait de royalisme et d'agiotage Basire, Chabot, Delaunay, Fabre d'Églantine et Julien.
Il devint président de la Convention le 4 avril 1794, et peu avant le 9 thermidor, il se déclara violemment contre Robespierre et contribua à sa chute.
Le 12 germinal an III (1er avril 1795), il fut impliqué dans la révolte contre la Convention avec Barère, Collot d'Herbois, Billaud Varennes et Vadier et arrêté. Il fut libéré par l'amnistie du 4 brumaire.
Retiré de la vie publique, il fut arrêté à nouveau par le Directoire comme complice de la conspiration de Babeuf. Traduit devant le tribunal de la Seine pour l'application de la loi du 22 floréal, qui exilait de Paris plusieurs conventionnels, il resta cependant à Paris et à la Restauration, il ne fut pas proscrit comme régicide par la loi du 12 janvier 1816 car il avait refusé d'adhérer à l'acte additionnel de 1815.
Jean-Pierre-André Amar s'est tourné vers la piété et le mysticisme à la fin de sa vie. Il a notamment traduit les œuvres philosophiques de Swedenborg.
[modifier] Sources
- Albert Soboul, Dictionnaire historique de la Révolution française, PUF 1989.
- Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française. 1789-1799, Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 1987 (ISBN 270282076X)
- Archives parlementaires de 1787 à 1860 : recueil complet des débats législatifs et politiques des Chambres françaises. Première série, 1787 à 1799. Tomes LV, LVI, LVII, LX, LXI, LXII, LXV, LXVI, LXIX, LXX et LXXI.