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Imad Lahoud - Wikipédia

Imad Lahoud

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Imad Lahoud (né au Liban le 7 octobre 1967) est un homme d'affaires et informaticien français cité dans plusieurs affaires politico-financières, en particulier l'affaire Clearstream 2.

Sommaire

[modifier] Liens familiaux

Imad Lahoud est le fils de Victor Lahoud, militaire de carrière libanais, officier de cavalerie et ancien de l'École d'application de cavalerie de Saumur, qui quitta Beyrouth avec sa famille en 1982 et décéda en 1990.

Victor Lahoud a été longtemps présenté dans la presse comme un officier de renseignement ayant participé avec Pierre Rondot, lui-même père de Philippe Rondot, à la création des services de renseignement syriens et libanais sous mandat français. En réalité, le père d'Imad Lahoud a passé quinze mois au 2e bureau libanais en 1971-1972, lors d'une étape normale de carrière. Le créateur des services secrets libanais est le colonel Saad, dont l'adjoint, qui lui a succédé, fut Gaby Lahoud, sans lien de parenté avec Imad. (Le Monde, 30 mai 2006)

Imad Lahoud est le frère de Marwan Lahoud, ancien CEO de MBDA, la branche missile d'EADS issue de la fusion de l'Aérospatiale et des missiles Matra et nouveau Directeur Général d'EADS, nommé en juin 2007.

La parenté supposée d'Imad et Marwan avec le général Émile Lahoud, président de la République du Liban a été longtemps entretenue par Imad lui-même. Du fait de l'ampleur prise par l'affaire Clearstream 2 en France en avril 2006, la présidence de la République libanaise a dû affirmer dans un communiqué que Imad n'a aucun lien de parenté avec le chef de l'État Émile Lahoud, même si ce dernier a bien un neveu prénommé Imad. (Ironiquement, Imad en arabe signifie aussi général d'armée, le grade du président Lahoud. Émile Lahoud est donc surnommé l'Imad Lahoud, qui veut dire le général Lahoud.)

Imad Lahoud épouse Anne-Gabrielle Heilbronner le 9 juillet 1991. Celle-ci est conseillère chargée du budget et des questions économiques internationales auprès du ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy. Elle était auparavant directrice de cabinet d'Eric Woerth, secrétaire d'État à la réforme de l'État.

Imad Lahoud est ainsi le gendre de François Heilbronner, ancien directeur adjoint et directeur du cabinet du Premier ministre Jacques Chirac (de 1975 à 1976 et 1986) avant d'être nommé PDG du groupe d'assurances GAN.

[modifier] Parcours

Il est né dans une famille chrétienne maronite du Liban.

Après des études au lycée jésuite Saint Louis de Gonzague à Paris 16ème, Imad Lahoud fait une maîtrise de mathématiques, puis obtient deux DEA en 1990 et 1991, l'un de physique des solides, l'autre de probabilités et processus aléatoires, qui lui vaudront une embauche chez Merrill Lynch à Londres. Contrairement à ce qu'il a pu affirmer, il n'est pas un ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm.

Imad Lahoud a débuté sa carrière financière en gérant les fonds de riches familles arabes. Il passe quatre ans à Londres chez dont un séjour chez Salomon Brothers.

En 1998, il créé le fonds Volter Funds Ltd : 40 millions d'euros hébergés aux îles Vierges et gérés par HL Gestion (HL pour Heilbronner et Lahoud). GAN, Fortis et les AGF y investissent. Imad Lahoud fit alors l'objet d'un reportage d'Éric Rochant, Traders, qui est passé sur Arte le 10 avril 2001.

Le fonds fait faillite en trois jours à la rupture de la bulle des nouvelles technologies, à l'été 2000. Fortis porte plainte en juillet 2000 pour escroquerie et usage de faux. Imad Lahoud fait trois mois de détention provisoire à la prison de la Santé.

Début février 2003, il collabore ponctuellement avec la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) pour lutter contre le financement du terrorisme, mais cette collaboration prend rapidement fin à la fin du mois de mai.

Selon le Libération du 3 mai 2006, il prétendait détenir des informations sur des opérations de « noircissement d'argent » propre vers des fonds clandestins autour de la famille Ben Laden jusqu'à début 2001. À la demande du général Philippe Rondot, une dizaine de rencontres ont été organisées entre la DGSE et Imad Lahoud de janvier à avril 2003. Des missions de récupération de documents ont alors été programmées, mais « à chaque fois quelque chose ne collait pas ». En avril 2003, la DGSE a arrêté cette collaboration. Les juges ont saisi le « dossier de contact » avec Imad Lahoud pendant leur perquisition à la DGSE fin mars 2006.

Jusqu'en juin 2004, il travaille aux côtés du général Rondot, chargé au ministère de la Défense de la coordination des services de renseignements et des opérations spéciales.

Il est alors recruté en 2004 par Jean-Louis Gergorin à EADS comme consultant puis est nommé en 2005 directeur scientifique au centre de recherche de Suresnes. Il a été licencié par EADS en mai 2006.

[modifier] Source

[modifier] Affaire Clearstream 2

Imad Lahoud nie toute implication dans cette affaire et est présumé innocent.

Selon des notes de la DST jamais publiées, mais citées abondamment dans la presse, Imad Lahoud est suspecté d'être l'auteur des lettres anonymes et des CD-ROMs envoyés au juge Renaud van Ruymbeke instruisant l'affaire des frégates de Taïwan. Ces documents anonymes sont à l'origine de l'affaire Clearstream 2.

  • Liens avec EADS : Imad Lahoud est le frère de Marwan Lahoud, ancien CEO de MBDA, la branche missile d'EADS et nouveau Directeur Général d'EADS, nommé en juin 2007. En juin 2003, Imad Lahoud entre dans le groupe aéronautique EADS. Il aurait été recruté à EADS par Jean-Louis Gergorin, alors vice-président d'EADS, chargé de la stratégie du groupe, sur recommandation du général Philippe Rondot. À l'été 2004, il est responsable de la sécurité informatique dans un centre de recherche d'EADS. Il aurait ainsi découvert une faille du logiciel des Blackberry. Il a travaillé pour la sûreté des systèmes d'information embarqués chez Airbus.
  • Liens avec le général Philippe Rondot : Imad Lahoud est le fils d'un officier supérieur libanais. En 2003, Jean-Louis Gergorin présente Imad Lahoud au général Rondot, conseiller du ministre de la Défense pour le renseignement et les opérations spéciales. Imad Lahoud affirme pouvoir aider la DGSE à lutter contre le terrorisme islamique par sa connaissance des réseaux de la finance internationale.
  • Liens avec la DGSE : De février à juin 2003, Imad Lahoud travaille pour la DGSE comme « bénévole », communément appelé un honorable correspondant.
  • Liens avec le journaliste Denis Robert : En mars 2003, Imad Lahoud rencontre dans sa maison près de Metz l'écrivain-journaliste Denis Robert pour sa connaissance du système Clearstream. Selon Denis Robert, l'écrivain-journaliste lui remet un CD-ROM contenant les listings de comptes Clearstream, ce que démentira Imad Lahoud devant les juges. Selon Philippe Rondot, Imad Lahoud copie également son disque dur lors d'un moment d'inattention de son hôte. « Quand l'affaire sort dans la presse, a dit au Monde Denis Robert, je constate que les listings sont comparables aux miens : même typographie, mêmes expressions et thèmes abordés dans nos conversations et repris dans les courriers envoyés au juge. J'en ai parlé à Imad. Il m'a dit : Je t'expliquerai. Et on a rompu les ponts. » Dans une fin non publiée de son dernier livre La Domination du monde postée sur son blog, Denis Robert met en scène un « corbeau » écrivant à un juge d'instruction à l'issue d'une enquête d'un journaliste contre une multinationale de la finance.
  • Liens avec Florian Bourges : Florian Bourges est un ancien auditeur d'Arthur Andersen entendu comme témoin par les juges le 7 juin 2006. Il aurait obtenu les fichiers Clearstream originaux lors d'un audit officiel de Clearstream dans les suites de la sortie de Révélation$ de Denis Robert. Florian Bourges aurait remis des listings authentiques et anonymes de comptes Clearstream à Imad Lahoud en septembre 2003. Il a remarqué une ressemblance entre des colonnes de ses propres fichiers et les faux remis au juge Renaud Van Ruymbeke au printemps 2004. Imad Lahoud aurait utilisé le pseudonyme « MatrixNeo » sur les faux comme sur son ordinateur expertisé par la justice. Selon lui, Imad Lahoud, employé à EADS, s'est fait passer pour un agent des services secrets travaillant sur le financement du terrorisme pour se faire remettre les fichiers Clearstream.
  • Rencontres avec Nicolas Sarkozy : En octobre 2006, Imad Lahoud a déclaré avoir « rencontré » Nicolas Sarkozy « à deux reprises » en 2004 pour « évoquer » ce dossier, ce que le ministre de l'intérieur, partie civile dans cette affaire, a démenti. Il avait nié toute rencontre avant cette date et cette déclaration semble motivée par la sortie le 16 novembre 2006 du livre "Un fiasco français" par le journaliste du Figaro Eric Decouty. (Le Monde du 3 novembre 2006)
  • Intrusion dans le système de Clearstream : Selon le général Rondot, Imad Lahoud aurait pénétré devant lui, à deux reprises, le système informatique de Clearstream. Lors de ces communications en ligne, Imad Lahoud lui aurait alors montré les comptes nominatifs incriminés. Cette intrusion a été niée par son avocat Me Olivier Pardo.
  • Présumé innocent : Imad Lahoud nie toute implication dans cette affaire, ainsi que Jean-Louis Gergorin. Lors d'une conférence de presse le 28 avril 2006, il a réaffirmé qu' «  [il n'a] remis ni à la DGSE ni au général Rondot des fichiers manipulés, trafiqués ou travestis ». Il a confirmé avoir récupéré un CD-ROM de comptes Clearstream auprès de Denis Robert et l'avoir confié le jour même à un collaborateur du général Dominique Champtiaux, directeur de cabinet de Pierre Brochand, directeur de la DGSE.
  • Procédure : Le 12 mai 2006, son domicile privé est à nouveau perquisitionné par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons dans le cadre de l'affaire Clearstream 2. Du matériel informatique a été saisi. Auparavant, son domicile avait déjà été perquisitionné en avril 2005 et son bureau chez EADS en mars 2006. Imad Lahoud a été placé en garde à vue le 7 juin 2006 au matin. Sa mise en examen pour « dénonciation calomnieuse, faux et usage de faux » lui a été notifié le 9 juin 2006.

[modifier] Références

  • Affaire Clearstream : Imad Lahoud affirme avoir "rencontré à deux reprises" Nicolas Sarkozy, Le Monde, 3 novembre 2006

[modifier] Autres affaires

[modifier] Affaire du Volter Fund Ltd

Imad Lahoud fut l'animateur du fonds d'investissement Volter Fund (ou Volter Funds Ltd), associé à son beau-père François Heilbronner, ancien dirigeant du GAN. Ce fond spéculatif (hedge fund) enregistré dans les îles Vierges britanniques géra jusqu'à 42 millions de dollars d'investissements. Il fit faillite en 2000 à l'effondrement des valeurs technologiques.

Le 2 octobre 2000, Imad Lahoud et son beau-père François Heilbronner ont fait l'objet d'une mise en examen pour escroquerie aggravée. Lahoud est également soupçonné d'avoir établi de fausses valorisations des parts du Volter Funds Ltd à en-tête de sa société (HL Gestion). Il aurait donné des instructions à des tiers pour qu'ils procèdent de même. Ces documents auraient pu endormir la méfiance des investisseurs et éviter qu'ils ne soldent leurs placements.

Confiée au juge Jean-Marie d'Huy, qui instruit également l'affaire Clearstream 2, cette enquête attend depuis plus d'un an au retour d'une commission rogatoire internationale en Grande-Bretagne.

[modifier] Un partenaire de golf

En février 2001, Imad Lahoud aurait reçu 100 000 euros d'un de ses partenaires de golf, Michel Pomaret. Ce dernier affirme que cette somme aurait dû être investie sur un compte titres nominatif dans un établissement financier. Lahoud aurait encaissé cet argent pour le réinvestir dans ses propres sociétés. Lorsque Pomaret lui a demandé par référé ce qu'était devenu son argent, Lahoud a produit un document à en-tête de Fidus SAL (une société financière libanaise du Groupe Société générale), mentionnant un avoir au nom de Pomaret d'un montant de 3 215,18 euros. En réalité, ce document était un faux, le compte n'avait jamais existé.

Imad Lahoud fut mis en examen au début de l'été 2002, pour faux et complicité de faux, par les juges Valérie Salmeron et Isabelle Prévost-Desprez. Fidus S.A.L s'est constituée partie civile. Elle réclame à Lahoud des dommages et intérêts pour « faux et usage de faux ».

En mars 2004, Imad Lahoud est interpellé et placé en garde à vue dans cette affaire. Selon le récit fait par le général Rondot aux juges, Dominique de Villepin, ministre de l'intérieur, lui a téléphoné pour lui demander « de sortir Lahoud de là ». Le juge d'instruction chargé du dossier a ordonné sa remise en liberté avant que M. Rondot n'intervienne.

Cette affaire devait être jugée le 17 mai 2006, elle a été reportée en raison de l'hospitalisation pour dépression de Lahoud. Finalement, le tribunal correctionnel de Paris a condamné mercredi 27 septembre 2006 Imad Lahoud à six mois d'emprisonnement avec sursis et 65 000 euros de dommages et intérêts pour avoir abusé de la confiance de son ancien associé Michel Pomaret en détournant les 100 000 euros que ce dernier lui avait confiés.

Le 10 octobre 2006, Imad Lahoud a été placé en garde à vue par la brigade financière pour cette affaire.

[modifier] PSL Golf

Avec Michel Pomaret, Imad Lahoud a également investi dans PSL Golf, une société d'édition et de promotion de l'image de grands golfeurs dont Imad Lahoud est le gérant. La gestion de cette société est également visée par la justice.

Le 12 janvier 2006, au retour des premières commissions rogatoires, le parquet de Paris a accordé au magistrat instructeur un réquisitoire supplétif pour abus de biens sociaux de 196 787 euros au profit d'Imad Laoud.

[modifier] Un abri à la DGSE et à EADS

Dans une lettre de mai 2005 à Philippe Marland, le directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie, le général Rondot estimait que la volonté de Lahoud de rentrer à la DGSE ou dans toute autre administration, était motivée par la volonté de s'abriter de la justice.

En août 2006, la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a donné son accord pour la déclassification du dossier d'habilitation d'Imad Lahoud à travailler pour EADS. La CCSDN a émis « un avis favorable à la déclassification du dossier d'habilitation d'Imad Lahoud, à l'exception, le cas échéant, des mentions à caractère technique ou interne dont la protection paraîtrait nécessaire au ministre ». Il appartient maintenant à la ministre de la Défense de se prononcer sur cette demande de la justice.

[modifier] Références

[modifier] Lien externe


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