Gouvernement Robert Bourassa (2)
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Article sur un des gouvernements québécois | |||||||||||||||||||||||||||
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Gouvernement P.-M. Johnson | Gouvernement Bourassa (2e) | Gouvernement D. Johnson (fils) | |||||||||||||||||||||||||
32e législature | 33e législature | 34e législature | |||||||||||||||||||||||||
1985 | 1986 | 1987 | 1988 | 1989 | 1990 | 1991 | 1992 | 1993 | 1994 |
Sommaire |
Le mandat du deuxième gouvernement de Robert Bourassa, devenu premier ministre du Québec suite à la victoire du Parti libéral du Québec aux élections générales du 2 décembre 1985, s'étendit du 12 décembre 1985 au 12 janvier 1994. Il avait auparavant obtenu un premier mandat, de 1970 à 1976.
[modifier] Composition en décembre 1985
- Robert Bourassa: premier ministre.
- Gérard D. Lévesque: ministre des Finances.
- Paul Gobeil: président du Conseil du Trésor.
- Herbert Marx: ministre de la Justice, ministre délégué à la Protection du Consommateur et à la Dérèglementation.
- Gérard Latulippe: solliciteur général.
- Gil Rémillard: ministre des Affaires intergouvernementales, ministre des Relations internationales.
- Claude Ryan: ministre de l'Éducation, ministre de l'Enseignement supérieur et des Sciences.
- Lise Bacon: ministre des Affaires culturelles.
- Thérèse Lavoie-Roux: ministre de la Santé et des Services sociaux.
- André Bourbeau: ministre des Affaires municipales, ministre de l'Habitation.
- Michel Pagé: ministre de l'Agriculture, Pêcheries et Alimentations.
- Clifford Lincoln: ministre de l'Environnement.
- Gilles Rocheleau: ministre des Approvisionnements et Services.
- Marc-Yvan Côté: ministre des transports, ministre délégué au Développement régional.
- Richard French: ministre des Communications.
- Pierre Paradis: ministre du Travail, ministre de la Main d'Œuvre et de la Sécurité du revenu.
- Monique Gagnon-Tremblay: ministre déléguée à la Condition féminine.
- Louise Robic: ministre des Communautés culturelles.
- John Ciaccia: ministre de l'Énergie et des Ressources.
- Robert Dutil: ministre délégué aux Pêcheries.
- Albert Côté: ministre délégué aux Forêts.
- Raymond Savoie: ministre délégué aux Mines.
- Daniel Johnson (fils): ministre de l'Industrie et du Commerce.
- Pierre MacDonald: ministre du Commerce extérieur, ministre du Développement technologique.
- André Vallerand: ministre délégué aux PME.
- Michel Gratton: ministre du Revenu, ministre délégué à la Réforme électorale.
- Yvon Picotte: ministre du Tourisme, ministre des Loisirs, Chasse et Pêche.
- Pierre Fortier: ministre délégué à la Privatisation.
- Herbert Marx: solliciteur général, ministre de la Justice, ministre délégué à la Protection du Consommateur et à la Dérèglementation.
- Yves Séguin: ministre du Revenu.
- Michel Gratton: ministre délégué à la Réforme électorale.
- Daniel Johnson (fils): président du Conseil du trésor.
- Gil Rémillard: ministre de la Justice, ministre des Affaires intergouvernementales.
- Paul Gobeil: ministre des Relations internationales.
- Pierre Paradis: ministre des affaires municipales.
- Richard French: ministre des Communications, ministre délégué au Développement technologique.
- Yves Séguin: ministre du Travail, ministre du Revenu.
- André Bourbeau: ministre de la Main d'Œuvre et de la Sécurité du revenu.
- Pierre MacDonald: ministre de l'Industrie et du Commerce, ministre du Commerce extérieur.
- Pierre Fortier: ministre des Institutions financières, Compagnies et Coopératives.
- Guy Rivard: ministre délégué aux Affaires culturelles responsable de la Charte de la Langue française.
- Robert Dutil: ministre des Communications.
- Claude Ryan: ministre de l'Éducation, ministre de l'Enseignement supérieur et des Sciences, ministre responsable de la Charte de la Langue française.
- Monique Gagnon-Tremblay: ministre déléguée à la Condition féminine, ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration.
[modifier] Composition en octobre 1989
- Robert Bourassa: premier ministre.
- Gérard D. Lévesque: ministre Finances.
- Daniel Johnson (fils): président du Conseil du Trésor, ministre de la Fonction publique.
- Gil Rémillard: ministre de la Justice, ministre des Affaires intergouvernementales.
- John Ciaccia: ministre des Affaires internationales, ministre délégué aux Affaires autochtones.
- Claude Ryan: ministre de l'Éducation, ministre de l'Enseignement supérieur et des Sciences.
- Lucienne Robillard: ministre des Affaires culturelles.
- Marc-Yvan Côté: ministre de la Santé et des Services sociaux, ministre délégué à la Réforme électorale.
- Yvon Picotte: ministre des Affaires municipales.
- Christos Sirros: ministre délégué à la Santé et aux Service sociaux.
- Louise Robic: ministre déléguée aux Finances.
- Michel Pagé: ministre de l'Agriculture, Pêcheries et Alimentations.
- Pierre Paradis: ministre de l'Environnement.
- Robert Dutil: ministre des Approvisionnements et Services.
- Yvon Vallières: ministre délégué aux Transports.
- Liza Frulla: ministre des Communications.
- Sam Elkas: ministre des Transports, ministre de la Sécurité publique.
- Violette Trépanier: ministre déléguée au Travail, ministre déléguée à la Condition féminine.
- Guy Rivard: ministre délégué à la Francophonie.
- Monique Gagnon-Tremblay: ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration.
- Norm Cherry: ministre délégué aux Communautés culturelles.
- André Bourbeau: ministre de la Main d'Œuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle.
- Lise Bacon: ministre de l'Énergie et des Ressources, ministre responsable au Développement régional.
- Albert Côté: ministre délégué aux Forêts.
- Robert Middlemiss: ministre délégué à l'Agriculture.
- Raymond Savoie: ministre délégué aux Mines, ministre délégué au Développement régional, ministre responsable de l'application des lois professionnelles.
- Yves Séguin: ministre du Travail, ministre du Revenu.
- Gérald Tremblay: ministre de l'Industrie, Commerce et Technologie.
- André Vallerand: ministre du Tourisme.
- Gaston Blackburn: ministre des Loisirs, Chasse et Pêche.
Remaniement en {date||octobre|1990|au Québec}}:
- Michel Pagé: ministre de l'Éducation.
- Lucienne Robillard: ministre déléguée à l'Enseignement supérieur et aux Sciences.
- Liza Frulla: ministre des Affaires culturelles.
- Marc-Yvan Côté: ministre de la Santé et des Services sociaux, ministre délégué à la Condition des aînés, ministre délégué à la Réforme électorale.
- Yvon Picotte: ministre de l'Agriculture, Pêcheries et Alimentations., ministre délégué au Développement régional.
- Sam Elkas: ministre des Transports.
- Claude Ryan: ministre des Affaires municipales, ministre de la Sécurité publique, ministre responsable de la Charte de la Langue française.
- John Ciaccia: ministre des Affaires internationales.
- Yvon Vallières: ministre délégué aux Pêches et à l'Agriculture.
- Lawrence Cannon: ministre des Communications.
- Robert Middlemiss: ministre délégué aux Transports.
- Norm Cherry: ministre du Travail, ministre délégué aux Communautés culturelles.
- Lise Bacon: ministre de l'Énergie et des Ressources,
- Albert Côté: ministre délégué aux Mines.
- Raymond Savoie: ministre du Revenu.
- Christos Sirros: ministre délégué aux Affaires autochtones.
- Lucienne Robillard: ministre de l'Éducation, ministre de l'Enseignement supérieur et des Sciences.
- Monique Gagnon-Tremblay: ministre des Finances, ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration.
[modifier] Chronologie
- 12 décembre 1985: assermentation du cabinet Bourassa devant le lieutenant-gouverneur Gilles Lamontagne.
- 16 mai 1986: dépôt du projet de loi 58 absolvant les élèves ayant fréquenté illégalement l'école anglophone depuis 1977.
- 7 juillet 1986: le comité des sages, présidé par le ministre Paul Gobeil, recommande la réduction de la taille du gouvernement et la privatisation de plusieurs sociétés d'État.
- Novembre 1986: privatisation de la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire.
- 8 décembre 1986: des amendements à la loi 101 sont annoncés. La loi 142, entre autres, vise à assurer des services de santé en anglais dans les hôpitaux.
- 22 décembre 1986: la Cour d'Appel statue que le gouvernement peut obliger les commerçants à utiliser le français dans l'affichage bilingue mais ne peut lui interdire l'usage de l'anglais. Québec va en appel.
- Février 1987: Madelipêche est privatisée à son tour. Sa vente à un groupe d'entrepreneurs a été de $3 millions. Québec vend Donohue à Quebecor pour $320 millions.
- 18 mars 1987: Bourassa rend public ses 5 demandes minimales pour la prochaine ronde constitutionnelle: la reconnaissance du Québec comme société distincte; l'obtention du droit de veto; un droit de regard sur la nomination des juges québécois à la Cour Suprême; des pouvoirs accrus en matière d'immigration; un encadrement du pouvoir de dépenser d'Ottawa en territoire québécois.
- 23 juin 1987: l'Assemblée nationale adopte l'Accord du lac Meech. Les autres provinces ont 3 ans pour l'entériner à leur tour.
- 10 novembre 1987: dix jours après la mort de René Lévesque, Pierre-Marc Johnson annonce sa démission comme chef du Parti québécois.
- 17 mars 1988: Jacques Parizeau est le nouveau chef du P.Q..
- 7 juillet 1988: Terre-Neuve adopte l'Accord du Lac Meech. Seuls le Manitoba et le Nouveau-Brunswick ne l'ont pas encore ratifié.
- 15 décembre 1988: la Cour Suprême rend son jugement sur l'affichage. Il reconnaît que le gouvernement peut exiger la prédominance du français dans l'affichage, il ne peut cependant forcer les commerçants à employer exclusivement cette langue.
- 18 décembre 1988: le gouvernement dépose la loi 178, permettant l'affichage bilingue à l'intérieur des commerces, la clause nonobstant étant utilisée pour maintenir l'unilinguisme français à l'extérieur. Le lendemain, le Manitoba se dissocie de l'Accord du Lac Meech.
- 20 décembre 1988: trois ministres anglophones démissionnent du gouvernement pour protester contre la loi 178.
- 25 septembre 1989: le Parti libéral du Québec remporte les élections générales avec 49.9% des voix et 92 députés. Le Parti québécois obtient 40.2% des voix et 29 députés; le Parti égalité 3.7% et 4 députés. Plusieurs anglophones ont voté pour ce parti, déçus de la politique linguistique du gouvernement Bourassa.
- 7 novembre 1989: Clyde Wells, nouveau premier ministre de Terre-Neuve, réclame des modifications majeures à l'Accord du Lac Meech, sinon il lui retirera son appui.
- 6 décembre 1989: un tireur fou, Marc Lépine, abat 14 femmes à l'École Polytechnique de Montréal.
- 17 mai 1990: le rapport de la Commission sur la Constitution, présidée par Jean Charest, recommande l'endossement de la proposition amendant l'Accord du Lac Meech. Par cet amendement, Ottawa aurait l'obligation de protéger la dualité linguistique, et des dispositions seraient prises concernant la protection des droits des autochtones et des droits des territoires à devenir des provinces.
- 21 mai 1990: Lucien Bouchard démissionne du cabinet fédéral. Ottawa, dit-il, veut tenter de faire accepter au Québec un Accord dilué.
- 3-8 juin 1990: la "conférence de la dernière chance", à Hull, se termine par une entente. Le Québec accepte les recommandations du rapport Charest et les provinces dissidentes s'engagent à entériner l'Accord.
- 22 juin 1990: l'Accord du Lac Meech est caduc suite à la décision de Tere-Neuve ne pas le ratifier. À l'Assemblée nationale, Bourassa déclare: Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, le Québec est, aujourd'hui et pour toujours, une société libre et capable d'assumer son destin et son développement.
- Été 1990: Crise d'Oka.
- 6 novembre 1990: début des audiences de la Commission Bélanger-Campeau sur l'avenir politique et constitutionnel du Québec.
- 9 mars 1991: le congrès du P.L.Q. adopte le rapport Allaire qui préconise d'entamer des négociations avec le fédéral pour que celui-ci lui accorde 22 revendications. En cas d'échec des négociations, un référendum sur la souveraineté aura lieu en octobre 1992. Claude Ryan, mécontent, menace de démissionner. Bourassa met un bémol à cette résolution lors de son discours de clôture.
- 26 mars 1991: le rapport de la Commission Bélanger-Campeau préconise un référendum sur la souveraineté en octobre 1992 et la création de commissions parlementaires, dont l'une analysera le projet souverainiste et l'autre d'éventuelles propositions canadiennes.
- 7 juillet 1992: Joe Clark, ministre responsable des négociations constitutionelles, signe une entente avec les 9 premiers ministres provinciaux (sauf le Québec qui n'y participe pas) et les leaders autochtones, comprenant le sénat triple E (égal, élu, efficace) et un droit de veto pour le Québec.
- 28 août 1992: entente constitutionnelle à Charlottetown. Bourassa accepte, entre autres, le Sénat égal à condition que le Québec garde toujours 25% des sièges à la Chambre des Communes.
- 29 août 1992: une quarantaine de membres de l'aile jeunesse du P.L.Q. refusent l'entente de Charlottetown et quittent la salle où se tient le congrès spécial. Parmi eux, se trouvent Mario Dumont.
- 26 octobre 1992: référendum sur l'Accord de Charlottetown. À la question Acceptez-vous que la Constitution du Canada soit renouvelée sur la base de l'entente conclue le 28 août 1992?, le Canada répond à 54.8% pour le Non. Le Québec rejette également l'ententel'entente à 56.6%.
- 6 mai 1993: le gouvernement dépose le projet de loi 86, permettant le bilinguisme dans l'affichage commercial et ouvrant la porte à un renforcement de l'enseignement de l'anglais dans les écoles françaises.
- 1993: nouveau conflit dans la fonction publique. Daniel Johnson propose un gel des salaires pendant 2 ans, que refuse le Front commun.
- 25 octobre 1993: Jean Chrétien, chef du Parti libéral fédéral, remporte l'élection générale et devient premier ministre du Canada. Au Québec, c'est le Bloc québécois de Lucien Bouchard qui a raflé la majorité des sièges.
- 11 novembre 1993: dépôt de la loi 142 dérèglementant la construction résidentielle. Mécontents, les syndicats de la construction déclenchent la grève. Une loi spéciale est adoptée pour les faire rentrer au travail.
- 14 décembre 1993: Daniel Johnson (fils) devient officiellement chef du P.L.Q..
[modifier] Caractéristiques
L'objectif principal du second gouvernement Bourassa, lorsqu'il arrive au pouvoir, est le développement de l'économie et une bonne gestion des finances publiques, dont les déficits ne cessent d'augmenter depuis 20 ans. Cependant, il se trouve, dès le début, pris dans l'engrenage des négociations constitutionnelles, amorcées par le premier ministre canadien, Brian Mulroney, qui veut modifier la Constitution à laquelle adhérerait le Québec, humilié lors de la nuit des Longs Couteaux en novembre 1981.
Ces négociations aboutissent à l'Accord du Lac Meech, qui accepte les cinq demandes minimales formulées par Bourassa. Malheureusement, la loi 178, légiférant sur la langue d'affichage, lui met à dos le Canada anglais. Malgré d'ultimes négociations, deux provinces n'entérinent pas l'Accord et, en 1990, tout est à recommencer. Il s'ensuit deux autres années de négociations constitutionnelles qui aboutissent à un nouvel accord, celui de Charlottetown. Celui-ci doit être accepté par la population lors d'un référendum. L'Accord de Charlottetown est lui-aussi un échec puisque la population vote Non à ce référendum, tant au Canada qu'au Québec.
En 1990, le gouvernement Bourassa doit gérer une nouvelle crise grave, cette fois avec les autochtones, celle d'Oka. Au début de la décennie, une nouvelle récession économique vient s'ajouter aux soucis d'un premier ministre, qui commence à souffrir du cancer qui va l'emporter quelques années plus tard. Sa dernière année est marquée par d'âpres négociations avec les syndicats du secteur public, qui refusent d'accepter le gel des salaires de deux ans que le ministre Daniel Johnson veut leur imposer. C'est donc sur un constat de demi-échec qu'il annonce sa démission.
[modifier] Sources
- Michel Vastel. Bourassa. Éditions de l'Homme. 1991.
- Jean-François Lisée. Le tricheur. Boréal. 1993.
- Jean-François Lisée. Le naufrageur. Boréal. 1994.
- L. Ian Mac Douglas. De Bourassa à Bourassa. Primeur Sand. 1985.