Georges Couthon
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Georges Auguste Couthon, également connu sous le nom d'Aristide Couthon[1], né le 22 décembre 1755 à Orcet, guillotiné le 28 juillet 1794, place de la Révolution, à Paris, est un homme politique français et une personnalité de la Révolution française.
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[modifier] Biographie
Issu d'une famille de notaires royaux originaire de Saint-Sauves-d'Auvergne (village de Beauberty), il est le fils de Joseph Couthon (1721-1787), notaire, et de Marie Lafont (née en 1727), fille d'un marchand de bestiaux clermontois. Marié le 24 mai 1751, le couple a huit enfants, dont quatre morts en bas âge[2]. Georges est le quatrième enfant du couple et le second fils survivant. Son frère aîné Pierre devant hériter de l'office de notaire de leur père, il se destine au métier d'avocat.
Après des études de droit auprès d'un procureur royal de Riom puis à l'université de Reims, il est inscrit au nombre des avocats stagiaires en 1783 et reçu avocat en 1785 au barreau de Clermont-Ferrand, où il se fait remarquer « par la douceur et la politesse de ses manières, son caractère bienveillant et serviable », ainsi que son langage clair, précis et persuasif. Par ailleurs, il donne des consultations gratuites aux pauvres et favorise les intérêts des institutions charitables (il est commissaire du bureau de charité de la paroisse de Saint-Genès en mars 1790). Grâce à sa bonne réputation, il est l'un des avocats désignés pour former le conseil de l'assemblée du tiers état à l'assemblée provinciale de 1787. Il est également membre de la Société littéraire de Clermont-Ferrand. Par ailleurs, le 11 décembre 1786, il est initié franc maçon, à la loge Saint Maurice (la plus huppée)[3], à l'Orient de Clermont[4].
Souffrant de douleurs articulaires depuis l'enfance, il perd progressivement l'usage de ses jambes à partir de 1782[5]. Malgré sa maladie, il se marie, le 16 janvier 1787 avec Marie Brunel (morte en 1843), fille du lieutenant du bailliage d'Orcet, de dix-neuf ans sa cadette, avec laquelle il a deux enfants, Antoine-François-Xavier[6], né le 17 décembre 1787 à Clermont-Ferrand, mort le 8 novembre 1867 à Orcet, et Jean-Pierre-François-Hippolyte, né le 21 janvier 1790 à Clermont-Ferrand, mort le 29 pluviôse an III (17 février 1795) à Paris.
Partisan de la Révolution, il est élu représentant de sa paroisse pour les élections aux États généraux, puis officier municipal de Clermont-Ferrand à l'été 1789 ; Jean-François Gaultier de Biauzat[7], le maire, représentant le département aux États généraux, il préside souvent le conseil municipal. L'un des initiateurs de la « Société populaire des Amis de la constitution » en 1790, il devient président du tribunal du district de Clermont-Ferrand en novembre de la même année puis est élu député du Puy-de-Dôme à l'Assemblée législative le 9 septembre 1791, le 8e sur 12 avec 283 voix sur 433 votants. Se distinguant dès les premiers jours par son éloquence et ses idées démocratiques, il propose notamment la suppression des mots « sire » et « majesté » du cérémonial à observer lorsque le roi se présente à l'Assemblée. Le 29 mai 1792, il attaque directement la Cour, qu'il accuse d'être le « foyer de toutes les conspirations contre le peuple ». Pendant l'été, il quitte Paris pour prendre les eaux à Saint-Amand-les-Eaux, en Flandre, dans l'espoir de rétablir sa santé. C'est là qu'il apprend la chute de la royauté, qu'il applaudit.
Le 6 septembre 1792, il est réélu député du Puy-de-Dôme à la Convention nationale , le 1er sur 11 « à la pluralité des voix », sur 695 votants. En novembre 1792, il se lie avec Robespierre, quand celui-ci est attaqué par Louvet et Barbaroux. De la même façon, il finit par rejoindre les bancs de la Montagne devant les attaques répétées de la Gironde contre la Commune de Paris et les menaces fédéralistes. Lors du procès de Louis XVI, il vote la peine de mort sans appel ni sursis.
Le 26 novembre 1792, il est envoyé en mission dans le Loiret pour y rétablir l'ordre et la circulation des grains. En mars 1793, la Convention le charge d'organiser la réunion à la France de la principauté de Salm.
Le 31 mai 1793, il contribue à la chute des Girondins mais demande que l'on use de modération à l'égard des vaincus et se propose comme otage pour tranquilliser Bordeaux sur le sort de ses députés. Il est également l'un des rédacteurs de la Constitution de l'an I.
Adjoint au Comité de salut public le 31 mai et chargé de la correspondance générale, il est nommé membre du comité lors du renouvellement du 10 juillet. Le lendemain, il présente un rapport sur la révolte de Lyon dans lequel il réclame des mesures énergiques mais s'oppose à ce que la ville soit déclarée « en état de rébellion », ne voulant pas qu'on confonde les bons citoyens avec les mauvais. Défenseur des paysans, il fait voter, le 17 juillet, l'abolition complète, sans indemnité, des droits féodaux et le brûlement des titres féodaux. De même, le 20 août, il prend un arrêté contre les anciens privilèges prévoyant notamment la destruction des « châteaux-forts, donjons, tours et autres monuments de la féodalité », ainsi que le comblement des fossés, des citernes et des souterrains, dans son département.
Le 21 août, il est envoyé en mission dans la ville avec Châteauneuf-Randon et Maignet, afin de la faire rentrer dans le rang. Après s'être assuré du Puy-de-Dôme, où il lève des troupes, il prend la tête d'une armée de 10 000 hommes et fait le siège de Lyon, dont les autorités ont passé outre les tentatives de conciliation en faisant guillotiner Chalier. Entré dans la ville le 9 octobre, il mène une répression modérée : n'appliquant qu'en partie le décret de la Convention qui prescrit sa destruction, il ne fait abattre que quelques maisons. Rappelé à Paris, la répression deviendra extrêmement violente avec la désignation de Collot d’Herbois et de Fouché. À son arrivée, il reçoit les félicitations de l'Assemblée.
Reprenant ses travaux au Comité de salut public, il est élu président de la Convention le 21 décembre 1793, intervient fréquemment sur les questions militaires, fait décréter d'accusation le général Westermann et contribue à la chute des Hébertistes et des Dantonistes. Le 18 floréal an II (7 mai 1794), il défend le décret présenté par Robespierre d'après lequel la République française reconnaît l'Être suprême et propose que son discours soit traduit dans toutes les langues et diffusé dans tout l'univers.
Il est rapporteur de la loi du 22 prairial (10 juin 1794), dite de « Grande Terreur », réorganisant le Tribunal révolutionnaire, loi dont ses adversaires devaient se servir pour noircir sa mémoire.
Accusé le 9-Thermidor avec Robespierre et Saint-Just de former un « triumvirat » aspirant à la dictature, il est mis en accusation avec ses collègues, ainsi que Robespierre le Jeune et Le Bas. Enfermé à la prison de la Bourbe, il en est extrait dans la nuit, une heure après minuit, par les membres de la Commune insurrectionnelle, qui le conduisent à la Maison commune. Là, il est arrêté peu après par les troupes fidèles à la Convention ; laissé au bord de l'escalier, il tombe et se blesse à la tête. Transporté à l'Hospice de l'Humanité puis transféré à la Conciergerie, il est exécuté le premier, le 10 Thermidor an II (28 juillet 1794 ), demeurant jusqu’à la mort fidèle à la politique et à l'amitié de Robespierre.
La ville de Clermont a donné son nom à une rue. Une loge parisienne du Grand Orient de France porte également son nom, ainsi qu'une loge du Grand Orient de France à l'Orient de Clermont-Ferrand, créée en 1971 et intitulée « Les Frères de Georges Couthon ».
[modifier] Président de la Convention nationale
Précédé par | Georges Couthon | Suivi par | ||
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Jean-Henri Voulland |
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Jacques Louis David |
[modifier] Sources partielles
- Adolphe Robert, Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Bourloton, 1889, tome 2, de Coutausse à Creuze, p. 211-212
- Jean-Chrétien Ferdinand Hoefer (dir.), Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Paris, Firmin Didot frères, 1856, tome 11, p. 279-281
- Georges-Léonard Hémeret, Connaissez-vous ces Auvergnats célèbres? 1750-1850, Nonette, Éditions Créer, 1990, 158 pages, p. 62-70 (ISBN 2902894708)
- Martine Braconnier, « Couthon Georges Auguste », in Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris PUF, 1989 (rééd. Quadrige, 2005, p. 309-311
- Ministres et présidents d'assemblées de 1700 à 1870
[modifier] Notes et références
- ↑ Sur l'origine de ce prénom, voir Louis Paris, Ulysse Robert, Le Cabinet historique, Paris, Au Bureau du Cabinet historique, 1856, tome 2, première partie, document XX, p. 101-104
- ↑ Voir (nl) la généalogie des Couthon, où six enfants sont recensés : Pierre Couthon, né le 9 mars 1752 à Orcet, mort le 29 septembre 1829 au même lieu, notaire, marié à Marie Milsent, avec laquelle il a un fils, Louis (né en 1800, marié à Rose Catherine Chevrier); Françoise, née le 22 juin 1753 à Orcet, morte le 14 mars 1760 au même lieu; Marie, née le 15 septembre 1754 à Orcet, morte le 24 août 1755 au même lieu; Georges Auguste; Gilberte, née le 28 septembre 1757 à Orcet, mariée le 27 février 1786 au même lieu, morte le 6 novembre 1792 au même lieu; Jacques, né le 13 janvier 1760, mort le 7 septembre 1779 au même lieu.
- ↑ Fondée le 10 juillet 1753, reconstituée par la Grande Loge le 13 mars 1773, la loge Saint-Maurice comptait, en 1786, dix officiers nobles, dont le comte de Clermont-Tonnerre. Voir Charles Du Bus, Stanislas de Clermont-Tonnerre et l'échec de la révolution monarchique (1757-1792), Paris, F. Alcan, 1931, XIX-524 pages, p. 44; Daniel Martin, L'identité de l'Auvergne, mythe ou réalité historique : essai sur une histoire , Nonette, Éditions Céer, 2002, 717 pages, p. 542 (ISBN 2909797708); André-Georges Manry, Histoire de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, Éditions Volcans, 1975, 450 pages, p. 305 (ISBN 2-85260-035-8); Georges Desdevises du Dezert, L'Église et l'État en France, Paris, Société française d'imprimerie et de librairie, 1907, p. 209.
- ↑ Sur l'Orient de Clermont, voir Pierre-Yves Beaurepaire, Les francs-maçons à l'Orient de Clermont-Ferrand au XVIIIe siècle, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal-Clermont II, 1991, 366 p. (ISBN 2877410579).
- ↑ Selon une version erronée, son mal serait la suite d’une nuit passée dans un tonneau rempli d’eau glaciale pour ne pas compromettre l'honneur d’une femme qu’il aimait.
- ↑ Sur la vie d'Antoine Couthon, voir Georges-Léonard Hémeret, Connaissez-vous ces Auvergnats célèbres? 1750-1850, p. 69-70 et Jean-Claude Lebrun, « En quête des racines », L'Humanité, 2 septembre 1992. Conscrit en 1806, sergent dans la Grande Armée jusqu'en 1813, il survit à la bataille de la Bérézina et s'installe comme fabricant de papier. Marié le 30 octobre 1816 à Champeix avec Élise, fille d'un notaire, il a un fils, Jacques Couthon, né le 30 août 1817 à Champeix, mort le 5 octobre 1867 à Santa Margherita Ligure, et occupe les fonctions de vice-consul à Milan de 1854 à 1859. Marié le 12 mai 1857 à Santa Margherita Ligure, Jacques a trois enfants : Elisa, née le 25 mai 1858 à Santa Margherita Ligure, morte le 8 mai 1877 à Clermont-Ferrand, Georges, né le 9 septembre 1861 à Santa Margherita Ligure, mort en 1870 au même lieu, et Marie, née le 31 décembre 1865 à Santa Margherita Ligure, morte le 29 septembre 1883 à Clermont-Ferrand. Voir (nl) la généalogie des Couthon.
- ↑ Couthon a commencé sa carrière d'avocat dans le cabinet de Biauzat. Voir Philippe Bourdin, « Révolution et engagement militant à l'aune des biographies », dans Siècles, Cahiers du centre d'histoire « Espaces et cultures », Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal-Clermont-Ferrand II, n° 11 « Engagements politiques », premier semestre 2000, p. 12.
[modifier] Bibliographie
- Études et documents
- Martine Braconnier, Georges Couthon, conventionnel auvergnat, ou Les métamorphoses de la Raison : 22 décembre 1755-10 thermidor an II, Saint-Julien-Chapteuil, Éditions du Roure, 1996, 287 p. (ISBN 2-906278-17-3)
- Francisque Mège :
- Documents inédits sur la Révolution française. Correspondance de Georges Couthon député du Puy-de-Dôme à l'Assemblée législative et à la Convention nationale 1791-1794 suivi de l'Aristocrate converti. Comédie en deux actes de Couthon, Paris, A. Aubry, 1872
- Le Puy-de-Dôme en 1793 et le Proconsulat de Couthon, Paris, A. Aubry, 1877
- Romans
- Bernard Chambaz, L'arbre de vies, Paris, Éditions F. Bourin, 1992, 222 p. (ISBN 2-87686-135-6 ) – roman sur le fils de Georges Couthon, Antoine.
- Francis Pornon, Georges Couthon, le mal aimé, Paris, Éditions Messidor, 1989, 392 p. (ISBN 220906144X) – roman sur Georges Couthon
[modifier] Liens externes
- Notice biographique sur Couthon
- Josette Bore, « Georges Couthon, un ami de Robespierre peu connu », Bulletin de l'AMRID, n° 8, octobre 1998
- Portrait de Couthon (détail)
- Photo du fauteuil de Couthon (Musée Carnavalet)