Grande Armée (Premier Empire)
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La Grande Armée était le surnom donné à l'armée impériale de Napoléon Ier entre 1805 et 1807 puis entre 1811 et 1814.
En réalité, il y eut deux « Grandes Armées » distinctes sous le Premier Empire.
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[modifier] « Première » Grande Armée
La première Grande Armée fut créée au Camp de Boulogne-sur-Mer le 29 août 1805. Elle succéda à l’Armée des côtes de l'Océan.
Elle comportait au départ sept corps d'armée (les fameux « sept torrents » commandés par les maréchaux Bernadotte, Marmont, Davout, Soult, Lannes, Ney et Augereau) qui s'illustrèrent lors des campagnes de 1805, 1806 et 1807 (ils sont rejoints le 1er octobre 1806 par le 8e corps sous Mortier et le 9e - composé des alliés bavarois, badois et wurtembourgeois de la France - sous le prince Jérôme Bonaparte, en 1807 par le 10e corps sous Lefebvre).
La Grande Armée est dissoute à l'entrevue d'Erfurt entre Napoléon et le Tsar, du 27 septembre au 12 octobre 1807.
[modifier] « Deuxième » Grande Armée
La deuxième Grande Armée fut créée officieusement à la fin de l'année 1811 (note de Berthier) en préambule à la campagne de Russie.
Sa composition est toutefois beaucoup moins homogène que la « Première » avec notamment l'intégration de très larges contingents étrangers (notamment autrichiens, prussiens, polonais, italiens, bataves, belges, suisses, etc.) et le recours de plus en plus régulier à la conscription pour compenser les pertes françaises.
En 1813-1814, on assiste ainsi au gonflement considérable des effectifs de la Garde (environ 50 000 hommes en 1812, 90 000 en 1813, 110 000 en 1814). Cette inflation s'explique par la création, à côté des unités mises sur pied dans l'infanterie de ligne ou légère par l'incorporation des Marie-Louise, les jeunes conscrits qui combattent aux côtés des vieux grognards, de nouveaux régiments, notamment 19 régiments de voltigeurs et 19 régiments de tirailleurs, et par l'essor pris par la Jeune Garde, décisive lors des campagnes d'Allemagne en 1813 et de France en 1814.
Elle combattit quasiment continuellement depuis le début de la campagne de Russie en juin 1812 jusqu'à la fin de la campagne de France en avril 1814.
Elle atteignit un maximum de 600 000 hommes en 1812, au départ de l'invasion de la Russie. Cette armée était véritablement « européenne » car elle comprenait :
- 300 000 Français, Belges et Hollandais
- 95 000 Polonais
- 35 000 Autrichiens
- 25 000 Italiens
- 24 000 Bavarois
- 20 000 Saxons
- 20 000 Prussiens
- 17 000 Westphaliens
- 15 000 Suisses
- 3 500 Croates
À l'exception des Polonais, les divers contingents étaient sous commandement de généraux français.
[modifier] Une armée infatigable
En dehors des batailles, les grognards de l'empereur étaient de véritables marcheurs, rompus à une discipline de fer, exténués par les marches incessantes, forcées, c'est par milliers voire par dizaines de milliers qu'il faut compter les kilomètres parcourus par les soldats, qui de 1805 à 1814 prennent part aux campagnes d'Autriche, d'Allemagne, d'Espagne et de Russie. C'est principalement sur leurs jambes que les fantassins doivent compter qu'il s'agisse d'avancer ou de combattre. La Grande Armée bénéficie ainsi d'une grande mobilité stratégique qui lui confère un ascendant décisif sur les troupes autrichiennes, russes ou prussiennes, au sein desquelles dominent des conceptions plus traditionnelles. A ce titre elles constituent sans aucun doute un moyen militaire des plus efficaces qu'un chef de guerre ait jamais eu sous ses ordres.
[modifier] Fidèle à l'Empereur
Ces hommes souvent mal vêtus, les uniformes parfois mal adaptés, mal nourris, mal soignés, font preuve d'un dévouement héroïque exemplaire jusqu'à la chute de l'Empire. Après une certaine lassitude et un découragement à la fin de 1813, la plupart des conscrits récalcitrants vont être stimulés à l'annonce de la Résurection de l'Empereur durant les Cent jours, l'ensemble de la Grande Armée va se batte à Waterloo avec une énergie farouche et retrouvée. D'autant plus que durant la période de la Restauration, les officiers perçoivent qu'une demi solde (d'où leur surnom), mais aussi surtout que rarement la Grande Armée, ne s'était sentie autant motivée et galvanisée pour porter les armes en territoire ennemi. Ces hommes héritiers d'idées idéologiques d'une Révolution partant en guerre contre la vieille Europe Monarchique.
Modèle de courage, de gloire et d'endurance, la légende de la Grande Armée, est indiscutablement liée à celle de Napoléon Ier, mais aussi a celle des quatorze maréchaux lui ayant fait conquérir le plus grand empire territorial de Hambourg, à Rome, de Brest à Varsovie que la France ait jamais eu.
[modifier] Les Corps d'armée
[modifier] Garde impériale
- 1805 : Maréchal Mortier
- 1806 : Maréchal Lefebvre
- 1813 : Maréchal Soult
[modifier] 1er corps d'armée
- 1805 : Maréchal Bernadotte
- 1809 : Maréchal Victor
- 1812 : Maréchal Davout
[modifier] 2e corps d'armée
- 1805 : Général Marmont
- 1809 : Maréchal Lannes
- 1815 durant la bataille de Waterloo : Général Reille
[modifier] 3e corps d'armée
- 1805 - ? : Maréchal Davout
- 1812 : Maréchal Ney
- 1813 : Général Souham
[modifier] 4e corps d'armée
- 1805 - 1807 : Maréchal Soult
- 1809 : Maréchal Masséna
- 1812 : Prince Eugène de Beauharnais
[modifier] 5e corps d'armée
- 1805 : Maréchal Lannes
- 1812 : Prince Poniatowski
[modifier] 6e corps d'armée
- 1805 : Maréchal Ney
- 1812 : Maréchal Gouvion-Saint-Cyr
- 1813 : Maréchal Marmont
[modifier] 7e corps d'armée
- 1805 : Maréchal Augereau
- 1809 : Maréchal Lefebvre
- 1812 : Général Reynier
[modifier] 8e corps d'armée
- 1806 : Maréchal Mortier
- 1809 : Général Vandamme
- 1812 : Prince Jérôme puis Général Vandamme, puis Général Junot
- 1813 : Prince Poniatowski
[modifier] 9e corps d'armée
- 1806 : Prince Jérôme
- 1809 : Maréchal Bernadotte
- 1812 : Maréchal Victor
- 1813 : Maréchal Macdonald
[modifier] 10e corps d'armée
- 1807 : Maréchal Lefebvre
- 1809 : Prince Jérôme
- 1812 : Maréchal Macdonald
- 1813 : Général Rapp
[modifier] Corps de réserve de Cavalerie
- 1805 : Maréchal Murat
- 1809 : Maréchal Bessières
- 1812 : Maréchal Murat
- 1813 : Maréchal Bessières puis Maréchal Murat
- 1814 : Général Grouchy
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
- Argot napoléonien
- Armée napoléonienne
- Unités étrangères de l’armée napoléonienne et Petites unités étrangères de l’armée napoléonienne
- Premier Empire
- Histoire de l'armée française
[modifier] Liens externes
- (fr) Galerie de drapeaux de la Grande Armée
- (fr) Essai sur les rapports entre la Grande Armée et les loges franc-maçonnes