Coucou gris
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Coucou gris |
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Coucou gris ou commun | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
Classe | Aves | ||||||||
Ordre | Cuculiformes | ||||||||
Famille | Cuculidae | ||||||||
Sous-famille | Cuculinae | ||||||||
Genre | Cuculus | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Cuculus canorus Linnaeus, 1758 |
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Statut de conservation IUCN : |
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Le coucou gris (Cuculus canorus) est un oiseau de la famille des cuculidés dénommé d'après son chant.
Migrateur largement répandu en Eurasie, c'est un oiseau discret d'environ 30 cm, insectivore, de la taille d'un faucon crécerelle ou d' un épervier. Le dessus et la gorge sont gris-bleu. Il possède une longue queue arrondie grise. Les juvéniles sont plutôt brun-roussâtre, barrés.
Lors de son séjour en Europe (son arrivée fin mars signe le retour du printemps), il fréquente les milieux ouverts mais ses pattes zygodactyles comme celles des Picidés trahissent une adaptation forestière ancienne.
C'est un oiseau solitaire lors de la période de nidification. Les femelles, polyandres, parasitent plusieurs espèces de passereaux en pondant leurs œufs un par un dans différents nids. Une femelle peut pondre jusqu'à une vingtaine d'œufs. Parmi les espèces parasitées, on peut citer la rousserolle turdoïde, le rouge-queue noir, les bergeronnettes... Au total, plus d'une dizaine d'espèces sont régulièrement parasitées en Europe. Après l'éclosion, le poussin de coucou se débarrasse du reste de la couvée et reste seul au nid, alimenté par des parents adoptifs bien plus petits que lui. Dès le début du mois de juillet les coucous adultes entament leur migration, alors que les jeunes restent encore un mois environ en Europe.
Le coucou gris se reproduit à la belle saison dans une aire qui comprend l'Europe, presque toute l'Asie et le nord du Maghreb. Ses quartiers d'hiver sont le sud de l'Afrique et l'Asie du Sud-Est.
Sommaire |
[modifier] Le tour de passe-passe de la femmelle coucou
La femelle coucou après le tour qu'elle joue aux autres oiseaux : elle gobe un œuf dans leur nid avant d'y pondre le sien. Elle peut ainsi mieux berner ses victimes, qui connaissent spontanément le compte d'œufs de leur couvée, grâce à une aire de peau sensible et dénudée qu'elles ont alors sous le ventre : la plaque incubatrice. Ce repas éclair apporte en outre à l'escamoteuse les protéines et le calcium qu'elle dépensera elle-même : elle pond au printemps une dizaine d'œufs, répartis chacun dans un nid différent. Avant de se livrer à sa mystification, elle s'assure que les parents légitimes sont éloignés : s'ils la prenaient en flagrant délit, ils abandonneraient leur couvée.
[modifier] L’intrus nouveau-né : un tueur aveugle
Il est capital que l'œuf du coucou éclose au bout de 12 jours soit 24 à 48 heures plus tôt que ceux d'une rousserolle : l'imposteur emploie cette avance à jeter hors du nid les œufs de ses concurrents dès les premières heures de sa vie. S'il attendait que ces derniers sortent de leurs coquilles, il lui serait beaucoup plus difficile des les faire rouler sur les parois du nid. Le petit coucou ne pèse guère plus de 2 grammes et, s'arc-boutant, hisse parfois des œufs aussi lourds que lui, après les avoir calés dans une concavité de son dos, en forme de cuillère. C'est une zone hypersensible, où tout contact est, semble-t-il,, insupportable à l'oisillon : on a pu observer que celui-ci éjecte tout autre objet que l'on introduit dans le nid, jusqu'à la limite de ses forces. Après la poussée de ses premières plumes, le petit coucou perd totalement cet instinct et devient plus sociable.
[modifier] À un mois il est 30 fois plus gros
Au moindre choc contre le nid, le bébé coucou ouvre grand son bec dans l'attente du repas. La vue de son gosier rouge orangé déclenche chez ses « parents adoptifs » une irrépressible pulsion de becquée. Ce stimulus est si puissant que parfois même des oiseaux de passage oublient leur propre nichée pour déposer dans son bec une chenille, un insecte ou un vermisseau. Par la suite, le coucou pépie et s'agite pour accélérer encore le gavage. Mais, quand une femelle coucou pond par erreur dans un lit inadéquat, il arrive que son petit périsse d'inanition : installé chez des oiseaux granivores, il ne trouve pas dans son régime les protéines animales dont il a besoin. Il meurt aussi de faim dans un nid de linottes, pourtant insectivores, parce que ces oiseaux sont insensibles à son comportement. Ils ont besoin que leurs rejetons leur pincent le bec pour déclencher leur réflexe de nourrissage, ce que le bébé coucou ne fait pas. Dès l'âge de 3 semaines, le petit coucou est deux fois plus lourd que ses nourriciers. Il est alors souvent contraint de quitter le nid et d'exercer sa tyrannie sur le perchoir le plus proche. Ses cris de quémandage attirent les prédateurs (renards, belettes, rapaces) et 40% des coucous « adolescents » sont ainsi dévorés entre 3 et 5 semaines. Normalement, c'est au bout de la 4e semaine que le jeune coucou commence à voleter et prend son émancipation. Pendant le mois d'août, il part seul en migration vers l'Afrique. Ses parents naturels s'y rendent un mois plus tôt. Au printemps, ils reviennent toujours sur les lieux qui les ont vus naître et parasitent de préférence l'espèce qui a assuré leur élevage.
[modifier] Seuls les passereaux sont ses victimes
La rousserolle verderolle, également appelée rousserolle des marais, n'est qu'une des 50 à 60 espèces de passereaux que le coucou gris parasite en Europe. La taille du pensionnaire est si impressionnante que souvent ses hôtes hésitent à s'en approcher : le tyranneau les harcèle volontiers à coup de bec pour s'arroger sa ration. Les plus chétifs de ses nourriciers en viennent à se percher sur son dos pour le nourrir plus à l'aise. Selon certains des ornithologues, un seul coucou sur vingt parvient à l'âge de s'envoler pour l'Afrique, voyage qui entraîne de nouvelles pertes. La survie de ce parasite repose donc en partie sur sa grande longévité, estimée à une dizaine d'années. À l'âge adulte, le coucou compose, bien sûr, son menu tout seul : généralement des chenilles, il est le seul oiseau à pouvoir digérer les plus velues. Faute de mieux, il se rabat sur les vers de terre. Sa vue est si perçante qu'il peut repérer la tête d'un lombric à 15 ou 20 mètres. C'est un des oiseaux les plus difficiles à approcher pour un néophyte.
[modifier] Le filou doit ménager ses dupes
Si l'appétit du coucou le conduit à éliminer la descendance de ses hôtes, il ne va jamais jusqu'à dépeupler le territoire d'une espèce. Faute de nids assez nombreux, la femelle est contrainte d'aller parasiter ailleurs une nouvelle population.
[modifier] Folklore
En Europe, entendre le chant du coucou est un des signes du retour du printemps. Ce chant particulier a été une source d'inspiration pour des chansons comme, en français par exemple, la chanson pour enfants Dans la forêt lointaine....
Dans certaines régions de France, la légende raconte que si un promeneur a de l'argent en poche lorsqu'il entend le premier coucou de l'année, il sera riche l'année entière.
[modifier] Références
- Cuculus canorus dans Cuculiformes dans la Liste d'Alan P. Peterson (en)
- Cuculus canorus dans Avibase (fr) (Voir carte de répartition)
- Cuculus canorus dans www.oiseaux.net (fr) (Voir carte de répartition)
- Référence Fauna Europaea : Cuculus canorus (en)
- Référence ITIS : Cuculus canorus Linnaeus, 1758 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Cuculus canorus (en)
- Référence NCBI Taxonomy : Cuculus canorus (en)
- Référence IUCN : Cuculus canorus Linnaeus, 1758 (en)
- Fonds documentaire ARKive (photographies, extraits sonores et vidéos) : Cuculus canorus (en)