Arturo Toscanini
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Arturo Toscanini | |
Arturo Toscanini en 1908
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Naissance | 25 mars 1867 Parme, Italie |
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Décès | 16 janvier 1957 Riverdale, États-Unis |
Profession(s) | Chef d'orchestre |
Genre(s) | opéra, musique symphonique |
Années actives | 1886-1954 |
Arturo Toscanini est un chef d'orchestre italien, né à Parme le 25 mars 1867 et mort à Riverdale (États-Unis) le 16 janvier 1957.
Sommaire |
[modifier] L'homme
[modifier] Biographie
De 1876 à 1885, il étudie le violoncelle au Conservatoire royal de Parme. En 1886, il devient violoncelliste principal dans la compagnie d'opéra Rossi et part en tournée au Brésil.
Le 30 juin 1886 il remplace, au pied levé, le chef d'orchestre récusé par le public et dirige une représentation d'Aïda de Verdi. Le 9 octobre suivant, il fait ses débuts en Italie en dirigeant Edméa de Catalani.
Le 21 mai 1892, il dirige la création des Pagliacci de Leoncavallo.
De 1895 à 1898, il est directeur de l'Opéra de Régio de Turin ; il y dirige, en 1895, la première représentation italienne du Crépuscule des dieux de Wagner.
Le 1er février 1896, il dirige la création de La Bohème de Puccini, compositeur toscan dont il sera jusqu'à la fin l'ami indéfectible (malgré leurs divergences d'opinions politiques).
De 1898 à 1903, puis de 1906 à 1908, il est directeur musical de la Scala de Milan.
Le 27 février 1901, il dirige le chœur de 820 chanteurs qui interprète aux funérailles de Verdi Va, pensiero et le Miserere du Trouvère devant les 250 000 personnes qui assistent au passage du cortège funèbre.
De 1908 à 1913, il est chef au Metropolitan Opera de New York : il y dirige la création mondiale de La fanciulla del West de Puccini, en 1910 ainsi que la création américaine de Boris Godounov de Moussorgski, en 1913.
De 1920 à 1929, il est à nouveau directeur musical de la Scala de Milan. Il y dirige, en 1926, la création mondiale de Turandot, opéra inachevé de Puccini (le soir de la première, il interrompt la représentation pour ne pas diriger le finale de l'opéra, composé par Franco Alfano. Toscanini avait, en vain, tenté d'imposer Riccardo Zandonai pour achever l'œuvre mais Tonio Puccini, fils du compositeur, avait préféré Alfano).
En 1929, en désaccord avec la politique de Mussolini, il quitte l'Italie et devient directeur musical de l'Orchestre philharmonique de New York. Il reviendra à Milan pour diriger, le 11 mai 1946, le concert de réouverture de la Scala de Milan, restaurée après son bombardement survenu pendant la guerre.
En 1930, il est le premier chef non allemand invité (par Siegfried Wagner) à diriger au Festival de Bayreuth. Il y dirigera Tannhäuser, Tristan et Isolde et Parsifal. Il a cette même année une vive altercation avec Maurice Ravel après avoir exécuté le Boléro deux fois trop rapidement.
En 1935, il dirige au Festival de Salzbourg des représentations de La Flûte enchantée, Fidelio, Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg et Falstaff.
En 1936 à Tel Aviv, il dirige le concert célébrant la création de la Palestine.
De 1937 à 1954, il est chef de l'Orchestre symphonique de la NBC, créé spécialement pour lui par David Sarnoff, directeur de la Radio Corporation of America (RCA). Les concerts donnés chaque semaine pour les retransmissions radiophoniques jusqu'en 1954 ont fait de lui, une des premières vedettes médiatiques.
Le 1er janvier 1957, il est victime d'une attaque d'apoplexie ; il meurt chez lui, à Riverdale, le 16 janvier suivant. Il est enterré au cimetière monumental de Milan.
[modifier] Un autocrate, un démocrate
Toscanini est considéré par ses contemporains, confrères musiciens ainsi que le public, comme l'un des plus grands chefs d'orchestre de son époque. Alors que toute sa vie publique il démontrera ses qualités de démocrate (il quitte l'Italie pour protester contre la politique de Mussolini ; il quitte Bayreuth puis Salzbourg pour protester contre les discriminations raciales des nazis), en face de ses musiciens il manifeste son autocratie et son caractère colérique.
Avec le despotisme et l'intransigeant perfectionnisme qu'il imposait aux musiciens de ses orchestres, ses interprétations sont reconnues comme d'une lumineuse intensité ; sa phénoménale « oreille » pour les détails et les sonorités orchestrales, sa mémoire visuelle lui permettaient de corriger des parties d'orchestres laissées pour compte pendant des décennies par ses collègues.
À titre anecdotique, Sergiu Celibidache a dit de lui qu'il était « un idiot qui a régné pendant soixante ans ».
[modifier] Citations
- « Je brûle ou je gèle : la tiédeur je ne sais pas ce que c'est » (après son refus de diriger à Bayreuth) ;
- « Vous, vous c'est vous que je regarde. Honte à vous ! Utilisez votre archet... Vergogna ! » ;
- « Vous savez parfois je suis stupide, non ? Stupido ! Un ignorante ! » « Tout comme vous, non ».
- « Une bien méchante voix » (en parlant de Maria Callas, qu'il admirait pourtant).
- « Vous ne comprenez rien à votre musique. C'était le seul moyen de la faire passer. » (à Ravel, après avoir dirigé le Boléro deux fois trop vite)
- « Les seules étoiles sont dans le ciel » à une cantatrice qui voulait lui donner des ordres car elle était une star.
[modifier] Discographie
La plus grande partie de ses concerts, enregistrés dans le fameux studio 8H de la NBC, ont été reportés sur support phonographique et sont réédités. Ses enregistrements de Ludwig van Beethoven, Richard Wagner, Johannes Brahms, Giuseppe Verdi, Giacomo Puccini sont célèbres. Il a également défendu avec constance nombre d'œuvres de ses contemporains, notamment celles de Giuseppe Martucci.
- Beethoven, 3e symphonie (1953 ou 1939 avec l'Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Beethoven, 7e symphonie (1936, Orchestre philharmonique de New York) ;
- Beethoven, Symphonies (intégrale, Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Berlioz, Roméo et Juliette (1947, Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Brahms, 1re symphonie (1951, Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Brahms, 2e symphonie (1952, Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Brahms, 3e symphonie (1952, Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Brahms, 4e symphonie (1952, Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Debussy, La mer (1950, Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Dvořák 9e symphonie (1953, Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Mozart, La Flûte enchantée (1937, représentation du festival de Salzbourg) ;
- Puccini, La bohême (1946, Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Rossini, Ouvertures d'opéras (Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Schubert, 9e symphonie (1953, Orchestre symphonique de la NBC ou 1941 avec l'Orchestre de Philadelphie) ;
- Schuman, Manfred (Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Verdi, Messe de requiem (1940, Orchestre symphonique de la NBC ou enregistrement de1953) ;
- Verdi, Falstaff (1937, enregistrement de la représentation du festival de Salzbourg ou 1950, Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Verdi, Otello (1947, Orchestre symphonique de la NBC) ;
- Wagner Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg (1937, au festival de Salzbourg).
[modifier] Bibliographie
- (en) Toscanini, Weidenfeld and Nicholson 1978 (Toscanini, Van de Velde 1980, trad. M.C. Cuvillier et G. Zeisel), biographie
[modifier] Liens externes
- (en) Site sur Toscanini
- Arturo Toscanini, autre biographie.
- Toscanini Database, base de donnée de ses enregistrements
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