Armées blanches
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Les armées blanches est le nom donné aux armées russes s'étant formées après la révolution d'Octobre 1917. Ces dernières s'engagèrent dans une lutte à mort contre le nouvel État soviétique, ce qui déclencha la guerre civile russe, et combattirent l'Armée rouge de 1917 à 1921. Très hétérogènes, elles étaient formées de tsaristes, de partisans d'une monarchie constitutionnelle, de républicains ou encore de socialistes révolutionnaires. Certains de leurs chefs continuaient à se référer au pouvoir issu de la révolution de Février, mais la majorité d'entre eux aspiraient au retour à l'autocratie.
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[modifier] Théâtre des opérations
Dès août 1917, un premier regroupement dans le sud de la Russie s'est formé autour des généraux Kornilov et Alexéïev. Avec l'aide des alliés de la Triple-Entente, des armées blanches se créent en 1918 dans les régions périphériques de l'ancien Empire russe. Placées un moment sous le commandement de l'amiral Koltchak, elles convergent vers Moscou. Pendant la première moitié de l'année 1919, elles progressent rapidement et, durant l'été, le gouvernement soviétique ne contrôle plus qu'une portion de territoire correspondant à l'ancienne Moscovie.
Dans le sud, outre l'Armée des Volontaires commandée par le général Dénikine, il y avait celle des cosaques dirigée par les atamans Kalédine et Bogajèwski. Le nord était tenu par l'armée du général Evgenii Miller, dont la base d'opérations était à Arkhangelsk. À l'est, toute la Sibérie et la région de l'Oural étaient sous le contrôle des armées de l'amiral Koltchak. Enfin, dans le nord-ouest, l'armée de Ioudénitch avançait vers Petrograd. Les armées blanches ont reçu l'aide occasionnelle de forces de l'extérieur de la Russie : du Japon, de la Grande-Bretagne, du Canada, de la France, des États-Unis, de l'Allemagne, de l'Australie, de la Grèce et de la Tchécoslovaquie.
Dès la fin de 1919, la situation militaire est modifiée au profit de l'Armée rouge et les fronts tenus par les armées blanches sont pratiquement disloqués. Cependant, Wrangel mène un retour offensif en Crimée en 1920 (le gouvernement français reconnut officiellement en 1920 le gouvernement Wrangel) et un mouvement armé persiste dans la région de Vladivostok jusqu'en 1922. En août 1922, deux mois avant sa défaite, le commandant de l'armée blanche d'Extrême-Orient Michel Dieterichs a convoqué un Zemski sobor dans la région de l'Amour à Vladivostok et a élu (sans sa participation) le grand duc Nicolas Nicolaevitch Romanov comme tsar de toute la Russie. Mais les troupes blanches doivent abandonner le combat et sont dispersées. Les survivants s'embarquent sur les navires alliés ou se réfugient dans les pays limitrophes de l'URSS.
Les raisons de l'échec des armées blanches sont d'ordre politique et militaire. L'Armée rouge a bénéficié d'une supériorité numérique et d'un commandement uni et de meilleure qualité. De leur côté, les armées blanches ont souffert de défaillances dans leur commandement et n'ont pas réussi à s'unir ou à coopérer efficacement entre elles. Au-delà de cet aspect, l'absence d'un programme politique et social qui aurait pu rallier les populations autour à la cause de la contre-révolution a été déterminant. Les mesures impopulaires, telles que la mobilisation dans les régions occupées et la restitution des grands domaines à leurs propriétaires, ont éloigné des blancs la masse des paysans qui espéraient enfin accéder à la propriété de la terre.
[modifier] Après la guerre civile
Dans les années 1920 et 1930, plusieurs organisations blanches se sont formées à l'extérieur de la Russie avec l'intention de renverser le gouvernement soviétique à travers la guérilla. Des corps de cadets russes ont été créés dans plusieurs pays en vue de préparer la prochaine génération à la « campagne de printemps » (un terme inventé par des émigrés blancs, signifiant le renouvellement espéré de leur campagne contre les bolcheviks). Un nombre important de ces recrues se sont portées volontaires pour le service dans l'armée russe pendant la Seconde Guerre mondiale, tandis que de nombreux Russes blancs ont souhaité participer à l'Armée de libération de la Russie. À l'inverse, d'autres émigrés russes blancs comme Dénikine ont soutenu l'armée rouge et l'URSS contre l'Allemagne nazie, par réaction nationaliste face à ce qui apparaissait comme une agression étrangère.
[modifier] Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « White movement ».
- Pierre Kovalewsky, « Armées blanches », Encyclopædia Universalis.