Vincent Campenon
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François Nicolas Vincent Campenon, né à Saint-François (Guadeloupe) le 29 mars 1772 et mort à Villecresnes le 29 novembre 1843, est un poète et traducteur français.
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[modifier] Sa vie[1] et son œuvre
Né à la Guadeloupe, venu en France à l'âge de quatre ans, il fait ses études au collège de Sens. Il correspond avec Bernardin de Saint-Pierre, dont il est fervent, et compose un poème, Paul au tombeau de Virginie, qui commence ainsi :
- Repose en paix, ma Virginie !
- Le repos n'est pas fait pour moi.
- Hélas ! le monde entier, sans toi,
- N'a rien qui m'attache à la vie.
À la Révolution, Campenon, qui ne craint ni d'afficher ses convictions royalistes ni de composer une romance à la gloire de Marie-Antoinette, est dénoncé et menacé d'arrestation. Il part alors se réfugier à la frontière suisse et rédige à l'issue de son périple un Voyage à Chambéry en prose et en vers.
De retour à Paris lors de la Restauration, il fréquente le salon de Madame Ancelot et fait paraître deux longs poèmes, La Maison des champs et L'Enfant prodigue. Son Enfant prodique connaît un grand succès populaire et donne son nom aussi bien à des enseignes de magasin qu'à d'innombrables pièces de théâtre. L'accueil dans les milieux littéraires est moins enthousiaste. Candidat à l'Académie française à la mort de l'abbé Delille en 1813, Campenon est la cible d'une épigramme qui circule dans Paris :
- Au fauteuil de Delille aspire Campenon,
- A-t-il assez d'esprit pour qu'on l'y campe ? - Non.[2]
L'Académie ne s'en prononce pas moins en sa faveur et accueille ainsi son premier membre guadeloupéen. Ayant occupé jusque-là de modestes fonctions au ministère de l'Intérieur, Campenon devient commissaire impérial de l'Opéra Comique, secrétaire du Cabinet du roi, puis inspecteur de l'Université.
De santé fragile, il se démet de ses fonctions dans les années 1820 et, délaissant la poésie, se consacre à des travaux académiques et littéraires. Il traduit Horace du latin et David Hume de l'anglais. Il édite La Henriade de Voltaire et publie les œuvres de son oncle, Nicolas-Germain Léonard. Il édite également Clément Marot, Jean-François Ducis, Charles-Albert Demoustier, Jean-Baptiste-Louis Gresset, Jacques Delille, Louis-Élisabeth de La Vergne de Tressan.
[modifier] Œuvres
- Poésie
- Épître aux femmes (1800)
- La Maison des champs, poëme (1810)
- L'Enfant prodigue, poëme en IV chants (1811)
- Poèmes et opuscules en vers et en prose (2 volumes, 1823)
- Œuvres poétiques (1844)
- Traductions
- Œuvres d'Horace, traduites par MM. Campenon et Després, accompagnées du Commentaire de l'abbé Galiani, précédées d'un essai sur la vie et les écrits d'Horace et de recherches sur sa maison de campagne (1821)
- Histoire d'Écosse depuis la naissance de Marie Stuart jusqu'à l'avènement de Jacques VI au trône d'Angleterre par W. Robertson (3 volumes, 1821)
- Chefs-d'œuvre des théâtres étrangers traduits en français (1822-23)
- Histoire d'Angleterre depuis l'invasion de Jules César jusqu'à la révolution de 1688 par David Hume, et depuis 1688 jusqu'à 1760, par Smollett, continuée jusqu'en 1783, par Adolphus, et terminée par un Précis des évènements qui se sont passés sous le règne de George III, jusqu'en 1820, par Aikin et quelques historiens anglois, traduite de l'anglais, précédée d'un Essai sur la vie et les écrits de David Hume par M. Campenon (19 volumes, 1825-27). Texte en ligne
- Varia
- Voyage à Chambéry (1796). Réédition : 2003. Texte en ligne
- Essais de mémoires ou Lettres sur la vie, le caractère et les écrits de J.-F. Ducis (1824)
[modifier] Notes, sources et références
[modifier] Lien externe
Précédé par Jacques Delille |
Fauteuil 23 de l’Académie française 1813-1843 |
Suivi par Saint-Marc Girardin |