Villages français détruits durant la Première Guerre mondiale
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La Première Guerre mondiale a laissé de lourdes séquelles, un certain nombre de villages français furent totalement détruits, notamment dans le nord et l'est du pays.
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[modifier] Meuse
Le département de la Meuse fut particulièrement touché, surtout lors de la Bataille de Verdun en 1916 où neuf villages ont été complètement détruits par les combats. Pour des raisons de mémoire, mais aussi en raison de la présence trop importante de munitions non-explosées et de sols bouleversés et pollués, six d'entre eux n'ont jamais été reconstruits. Après la guerre, il a cependant été décidé de ne pas les rattacher à d'autres communes et d'ainsi conserver leur mémoire. Ils sont administrés par un conseil municipal de trois membres nommés par le préfet de la Meuse.
Liste des villages détruits et non reconstruits :
- Beaumont-en-Verdunois (186 habitants en 1911, inhabité depuis 1918)
- Bezonvaux (149 habitants en 1911, inhabité depuis 1918)
- Cumières-le-Mort-Homme (pour 205 habitants en 1911 ; 3 en 1921, et 1 en 1990)
- Douaumont (quelques maisons reconstruites ; pour 288 habitants en 1911 ; 38 en 1921 et 10 en 1990)
- Fleury-devant-Douaumont, à côté du Mémorial de Verdun (pour 422 habitants en 1911 ; 12 en 1921 et 5 en 1990)
- Afin de perpétuer le souvenir de cette commune anéantie, la commune de Fleury-sur-Orne dans le Calvados, appelée jusque là Allemagne, a adopté son nom en 1917.
- Haumont-près-Samogneux (pour 131 habitants en 1911 ; 5 en 1921 et 0 en 1990)
- Louvemont-Côte-du-Poivre (183 habitants en 1911, non habité depuis)
- Ornes (quelques maisons reconstruites, avec pour 718 habitants en 1911, 23 en 1921, 10 en 1990)
- Vaux-devant-Damloup dit Vaux rasé a été reconstruit, de même que des dizaines d'autres moindrement touchés.
Six communes totalement dévastées (ou presque) ne furent jamais reconstruites et ne possèdent aucun habitant : Beaumont-en-Verdunois, Bezonvaux, Cumières-le-Mort-Homme, Fleury-devant-Douaumont, Haumont-près-Samogneux et Louvemont-Côte-du-Poivre. Qualifiées de communes « mortes pour la France », chacune est administrée par un conseil municipal de trois membres nommés par le préfet de la Meuse. Aujourd'hui, ces neuf communes sont toutes adhérentes à la Communauté de communes de Charny-sur-Meuse.
[modifier] Marne
C'est un fait moins connu, mais quelques villages de la Marne ont aussi été anéantis lors de la Première Guerre mondiale. Ils n'ont pas été reconstruits. Ces communes ont été supprimées en 1950 lors de la création du camp militaire de Suippes et leurs territoires rattachés aux communes voisines, qui ont ajouté les noms des communes disparues aux leurs.
Liste des communes détruites et supprimées :
- Hurlus, rattachée à Wargemoulin-Hurlus
- Le Mesnil-lès-Hurlus, rattachée à Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus
- Perthes-lès-Hurlus, rattachée à Souain-Perthes-lès-Hurlus
- Ripont, rattachée à Rouvroy-Ripont
- Tahure, rattachée à Sommepy-Tahure
Plus à l'ouest, dans la direction de Reims, se trouvent deux autres villages détruits :
- Moronvilliers, rattachée à Pontfaverger-Moronvilliers
- Nauroy, rattachée à Beine-Nauroy
[modifier] Meurthe-et-Moselle
Près du saillant de Saint-Mihiel :
- Regniéville a été détruit, son territoire est rattaché à Thiaucourt-Regniéville dont il forme une exclave.
- Remenauville, rattaché à Limey-Remenauville
- Fey-en-Haye, qui a été reconstruit à quelques centaines de mètres.
[modifier] Et ailleurs...
Dans le reste de la zone rouge, comme dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais ou de la Somme, des villes ont été détruites. À Bailleul, dans le Nord, il ne restait qu'une seule maison debout. La commune de La Bassée était quasiment rasée. De nombreux villages près d'Arras, dans l'Artois, dans les Flandres et le bassin minier ont du être entièrement reconstruits. Ils l'ont souvent été sur le même plan cadastral, pour des raisons de propriété foncière. Les maisons construites dans l'urgence, souvent avec du mauvais mortier pauvre en ciment, sont des logements difficiles à chauffer. Localement, des baraquements de bois peint ou bitumé théoriquement provisoires ont persisté jusque dans les années 1970 voire plus tardivement.
[modifier] Liens internes
- Séquelle de guerre
- Munition non explosée
- Zone rouge
- Devoir de mémoire
- Dommage de guerre
- Pollution induite par les munitions
- Forêt de guerre
- Reconstruction
- Moncourt (chapelle), village lorrain détruit durant la Guerre de Trente Ans.