Troisième croisade
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Troisième croisade | |
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Informations générales | |
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Date | 1189-1192 |
Lieu | Terre Sainte |
Casus belli | Prise de Jérusalem |
Issue | reconquête d'une partie des États latins d'Orient |
Belligérants | |
Croisés | Ayyoubides |
Commandants | |
Philippe Auguste, roi de France Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre |
Saladin |
Notes | |
Croisades : Ire, IIe, IIIe, IVe, Ve, VIe, 1239, VIIe, VIIIe, IXe | |
Croisades d'Orient | |
Hattin — Jérusalem — Saint-Jean-d'Acre — Arsouf |
La troisième croisade, qui débuta en 1189 et s'acheva en 1192, fut menée par les rois de France, d'Angleterre et l'empereur d'Allemagne, dans le but de reprendre la Terre sainte à Saladin.
Sommaire |
[modifier] Capture de Jérusalem par Saladin
Saladin régnait sur l'Égypte depuis 1169 et avait fait de l'éviction des chrétiens hors de Palestine le but de sa vie. Contrôlant l'Égypte et la Syrie, Saladin encerclait le royaume des croisés ; le 4 juillet 1187, Saladin remporta la bataille de Hattin, et assiéga la ville de Jérusalem défendue par Balian d'Ibelin. Les forces chrétiennes étaient limitées à Antioche, Tripoli, Tyr et la Forteresse de Margat après sa réddition.
Dès son accession sur le trône de saint Pierre en octobre 1187, le pape Grégoire VIII voulut reconquérir les territoires perdus. Pour ce faire, il émit la bulle Audita tremendi qui appelait à la troisième croisade en sollicitant l'aide des rois d'Angleterre et de France. Henry II d'Angleterre et Philippe Auguste cessèrent leur guerre l'un contre l'autre, et imposèrent la « dîme saladine » à leurs sujets pour financer une nouvelle croisade.
Bien que les souverains étaient d'accord pour partir ensemble, le départ de cette croisade fut très retardé car la France et l'Angleterre avaient repris les hostilités; de plus, Richard Cœur de Lion, le fils d'Henry II, était rentré en conflit contre son père.
[modifier] Prise d'Acre par les croisés
L'empereur germanique Frédéric Barberousse répondit également à l'appel du pape ; il prit la croix à la cathédrale de Mayence le 27 mars 1188 et fut le premier à partir en 1189. Il dut faire face à l'opposition de l'Empereur byzantin Isaac II Ange, qui avait conclu un traité secret avec Saladin. Frédéric traversa les terres byzantines aussi vite qu'il put et prit la ville de Iconium le 18 mai 1189. Malheureusement pour sa croisade, l'Empereur Frédéric se noya le 10 juin 1190. Bien que son armée fût plus nombreuse que celle de Saladin, ses troupes se dispersèrent immédiatement après sa mort, et ceux qui restèrent furent rapidement vaincus dès leur arrivée en Syrie.
Richard et Philippe arrivèrent par la mer séparément en 1191. Sur le chemin, Richard fit halte à Chypre, où il prit ombrage du traitement qui lui fut réservé par le souverain de l'île, Isaac Doukas Comnène. À la fin du mois de mai, Richard avait conquis toute l'île, qu'il vendit plus tard à Guy de Lusignan, le roi de Jérusalem. Pendant ce temps, Philippe était arrivé à Tyr et s'était allié avec Conrad de Montferrat, qui souhaitait également être le souverain de la ville sainte. Avec l'aide des restes de l'armée de Frédéric, ils firent le siège de Saint-Jean-d'Acre et Richard arriva en juin pour prendre le commandement du siège. L'armée de Saladin tenta une percée, mais fut vaincue et la ville fut prise le 12 juillet.
Les trois commandants chrétiens luttèrent alors pour le pouvoir entre eux : le commandant allemand Léopold V d'Autriche souhaitait être reconnu de la même manière que Richard et Philippe, mais Richard enleva la bannière de Léopold de la ville. Philippe, lui aussi lassé de l'attitude de Richard, quitta la Terre sainte en août.
[modifier] Traité de paix entre Richard et Saladin
Le 22 août, Richard exécuta les 3 000 prisonniers musulmans qu'il avait capturés à Saint-Jean-d'Acre, lorsqu'il sentit que Saladin n'honorait pas les termes de la reddition de la ville. Richard décida alors de prendre le port de Jaffa dans le but de lancer une attaque contre Jérusalem ; Saladin tenta de l'en empêcher en l'attaquant lors de la bataille d'Arsouf que Richard gagna de manière éclatante.
En janvier 1192, Richard était prêt à marcher sur Jérusalem, mais Saladin avait obtenu des renforts et fortifié la ville. Richard arriva en vue de Jérusalem deux fois, mais dut reculer devant l'armée plus nombreuse de Saladin. Saladin tenta alors de reprendre Jaffa en juillet, mais fut vaincu par les forces de Richard le 31 juillet.
Le 2 septembre 1192, Richard et Saladin conclurent un traité selon lequel Jérusalem resterait sous contrôle musulman, mais serait permise aux pélerins chrétiens sans arme. Toutefois une bande le long de la mer Méditerranée allant de Jaffa jusqu'à Haïfa revint finalement aux chrétiens. Richard quitta la Terre sainte pour revenir en Occident à la fin septembre, terminant la troisième croisade.
[modifier] Fondation de l'ordre Teutonique et luttes intereuropéennes
La croisade eut plus de répercussions sur l'Europe que sur le Proche-Orient : les Germaniques qui restèrent en Terre sainte après la croisade formèrent la base des Chevaliers teutoniques, qui se lancèrent dans les croisades baltes. L'échec de la troisième croisade engendrera l'appel à la quatrième croisade six ans plus tard.
Léopold tint rancœur à Richard de son comportement à Saint-Jean-d'Acre et le fit prisonnier en 1192, lorsque Richard traversa l'Allemagne pour l'Angleterre. Richard ne vit jamais la ville de Jérusalem, même en tant que pèlerin, convaincu que Dieu avait ordonné qu'il ne la conquît pas. S'il revint précipitamment en Occident, c'est sans doute pour limiter les avancées de son frère Jean Sans Terre et de Philippe II, qui s'emparaient de ses terres pendant son absence.